Disclaimer : Argfh… Si je gagnais de l'argent pour ça, croyez-moi ça se saurait…
Protection parentale : G.
Résumé Général : Les Maraudeurs ont dix sept ans, Voldemort est de plus en plus puissant, et acquiert de plus en plus de pouvoir. A Poudlard, la plupart des Septième Année ont fait leur choix. Sera-t-il seulement le bon ?
Résumé du chapitre précédent : Peter entend la voix de Voldemort et a une bien étrange discussion avec Ambre, qui lui confie faire partie du clan Voldemort. De leur côté, Lily et James vont au bal ensemble. Après un début de soirée infernal pour Lily, ils finissent par s'amuser. Lorsqu'il lui demande de l'embrasser, et que Lily accepte, il se contente de l'embrasser sur la joue. Et à son plus grand étonnement, Lily en est déçue. Qu'est-ce que ça veut dire ?!
Note de Wam : Pas de très bonne humeur. Merci beaucoup quand même à Ange pour avoir tester. Réponses aux reviews un peu modifiées à cause de l'humeur et du temps que j'ai. Bonne lecture !
Entre Ombre et Lumière
Chapitre 32 : Verte et Découvertes
« Non, non, non, non et non ! » ronchonna Lily. « J'en ai marre ! Je ne trouve rien ! »
« Je n'ai jamais dit que ce serait facile ! » répondit Remus qui était agacé par les vociférations de Lily.
« Cette bibliothèque est sensée être la plus complète d'Europe ! »
« Ah bon ? » demanda James avec un air benêt.
Lily le toisa quelques instants et répondit sur un ton glacial :
« Si tu avais lu l'Histoire de Poudlard tu le saurais ! Ils y consacrent tout un chapitre, et comme il est remis à jour tous les cinq ans, c'est une source sûre : la bibliothèque de Poudlard contient presque tout le savoir sur la Magie. C'est pour ça que je ne comprends pas pourquoi on ne trouve pas… »
« C'est où la plus grande bibliothèque ? »
« En Afrique, au Botswana. »
« Meugneuh ? » demandèrent James et Remus en même temps.
Lily soupira.
« Botswana ! C'est un pays en Afrique du Sud ! Mais on ne vous apprend rien à vous les Sorciers ! Ah le sang pur, les étoiles, le ciel, la magie, ça oui et vous vous battez pour ! Mais alors votre propre planète, hein ! Non ! Ce serait trop vous demander ! » s'énerva Lily.
Les deux adolescents échangèrent un regard étonné.
« Bon. Tant pis pour ce bouquin… »
Lily jeta presque le lourd volume à travers la table, et attrapa le suivant. Remus secoua la tête et reprit la lecture de son livre. James regarda Lily. Peut-être que la faire languir n'était pas unesibonne idée. Sirius lui avait soumis cette idée d'inverser les rôles et de se laisser désirer. James pensait qu'il s'en sentirait incapable : il pouvait avoir Lily, alors pourquoi attendre ? Lorsqu'il avait émis cette possibilité, Sirius lui avait alors rappelé toutes les fois où la charmante, douce et délicate Evans s'était permis de calmer les ardeurs de James en quelques mots, même quand il était triste. Les arguments avaient fait mouche. Il avait décidé de l'enquiquiner. Tant pis si ça la mettait en colère, et en fait il jouait gros, très gros en jouant à ce petit jeu, mais c'était très amusant. Le souvenir de la tête déconfite de Lily le fit sourire. Elle n'avait vraiment rien compris. Il s'était fait bataille pour ne pas l'embrasser sur les lèvres, mais la réaction de Lily avait été bien trop amusante.
Et puis de toute façon s'il l'avait embrassée, elle l'aurait évité, l'aurait repoussé, et il aurait été dans de sales draps. Il l'entendait déjà « Tu n'avais pas le droit ! J'étais fatiguée ! Tu as abusé de ma confiance ! ». Il avait bien fait de ne pas l'embrasser. Et puis de toute façon il lui avait dit qu'il lui laissait les cartes en main. Elle savait tout ce qu'il fallait savoir, alors à elle de se dépatouiller dans ses sentiments. Il ne pouvait pas faire le tri dans sa vie à sa place !
Le seul problème était qu'elle semblait en colère. James était certain qu'elle était en colère contre lui puisqu'il ne l'avait pas embrassée, et avait même voulu se rattraper, mais Remus et Sirius l'en avaient empêché en lui répétant plusieurs fois qu'elle était en colère contre elle-même : elle se rendait compte qu'elle tombait amoureuse de lui, et ça l'agaçait. James était très, très étonné qu'ils s'y connaissent autant en matière de filles, mais il n'avait pas discuté. En fait, il avait bien tenté de s'opposer, mais Peter lui avait souligné que les trois cent quarante trois fois où il avait essayé avaient fait plus de mal que de bien. Alors il avait laissé tomber, vexé.
Mais à la réflexion, ses amis étaient quand même super forts. Peut-être même qu'il sortirait avec Lily bientôt ! Il sentit le regard mauvais de Remus à qui il accorda un sourire désolé, et se força à se reconcentrer sur son bouquin. Un lourd silence studieux plana pendant un quart d'heure entre les trois adolescents lorsqu'un cri fut poussé par Lily :
« Je crois que j'ai trouvé ! »
« Où ? Quoi ? » demandèrent Remus et James en même temps.
« Ils parlent de doubles… Très petit passage. Ils disent que ça peut se faire avec le polynectar, mais je doute que ce soit possible. »
« Pourquoi ? » demanda Remus.
« Le James d'Halloween a passé la soirée entière à me draguer. » grogna-t-elle, rouge de colère ou de honte, en fixant Remus avec un regard furibond mais coupable à la fois.
En fait, James passait son temps à l'observer depuis qu'il l'avait accompagnée au bal – trois semaines – et elle étaitun véritable concentré d'expressions contradictoires et étranges. Elle avait une palette d'expressions très étendue, très explicites, et magnifiques – du goût de James. Pour Noël, par contre, il avait pu s'asseoir sur son cadeau. Il le savait. Lily avait offert à Remus une mini pharmacie qu'il pouvait transporter partout, et qui était presque aussi complète que celle de Pomfresh, à Peter un livre sur la psychologie féminine, et à Sirius un truc moldu qu'elle avait appelé « dictaphone » et dont elle avait modifié beaucoup de choses, puisque l'ékeltricité ne fonctionnait pas à Poudlard. Elle l'avait énormément élaboré, le faisant fonctionner au son de la voix, enregistrer beaucoup plus longtemps que ce qu'une vraie cassette pouvait retenir, et avait une qualité de son incomparable. Elle s'était vraiment donné du mal. Mais pour James, ça avait été un tout : rien. James n'avait pas posé de questions, sous les conseils des Maraudeurs – « si tu lui dis ça, elle va être confuse, et si elle est confuse elle va s'énerver, et si elle s'énerve, t'es mort » – mais il n'empêche qu'il avait été profondément vexé, et avait voulu tout jeter à l'eau pour foncer lui rouler la pelle de sa vie.
Remus avait ressenti cette idée, et avait explosé de rire en lui disant que ce ne serait pas très romantique, et qu'il serait totalement mort, et enterré quelque part de bien profond. James se renfrogna et reporta toute son attention sur ce que disait Lily.
« Ils disent que qu'on peut le découvrir grâce à un Réveliroir, c'est un… »
« J'en ai un. » déclara James. « J'en ai eu un pour Noël l'an dernier, tu te souviens Remus ? Ma mère et ses délires de parano… Finalement ça va nous servir à autre chose qu'à… »
James s'interrompit et coula un regard innocent à Lily qui le fixait avec un air mielleux.
« A quoi James ? »
« A m'admirer, voyons, Lily. A quoi d'autre ? »
Lily eut un rictus.
« Evidemment. Que pouvais-je espérer d'autre de toi ? »
Que je t'embrasse ? pensa James.
« James… » avertit Remus dans un souffle imperceptible.
James leva les yeux au ciel. Mais il lisait dans les pensées ou quoi ? C'était pas possible ! personne ne pouvait comprendre autant de trucs en se trouvant à deux centimètres des autres !
« En tout cas, ton Réveliroir va nous servir. Tu l'as sur toi ? »
James haussa les sourcils.
« Tu crois vraiment que je me balade avec ça tout le temps ? Je suis pas narcissique à ce point-là Lily ! »
Remus eut une fausse toux, et plongea la main dans sa poche, pour en ressortir le petit miroir. James et Lily lancèrent un regard sidéré à Remus.
« C'est pour te remaquiller ? » se moqua Lily.
« Qu'est-ce que tu fiches avec MON Réveliroir ? » s'indigna James.
« C'est ta mère… » soupira Remus. « Après l'attaque de l'année dernière, elle nous a envoyé à Peter, Sirius et moi une lettre nous demandant, non, nous intimant de veiller sur toi. Evidemment, nous savions qu'en te le disant tu t'arrangerais pour te soustraire à notre vigilance. Et d'ailleurs quand Sirius te l'a dit, tu as fait exactement ce qu'on pensait. Alors Peter, Sirius et moi avons veillé de loin sur toi, on s'arrangeait toujours pour que tu ne sois pas seul, et on a créé un système de protection. »
Si Lily paraissait absorbée par le récit de Remus – et surtout très amusée – James se sentait humilié, trahi et parfaitement idiot. Comment n'avait-il pu rien voir ?!
« Nous avons tous un parchemin sur nous que nous jetons à chaque fois par terre. C'est un Parchemail. »
« Un parchequoi ? » demanda Lily.
« Un Parchemail, ce sont des parchemins qui, quand on les jette par terre, peuvent marcher vers quelqu'un en particulier. Ilscontiennent un petit message. Ils peuvent marcher, ramper, rouler, voler, même. Et c'est presque invisible. Ils sont dotés d'intelligence, en quelque sorte. Comme les ordinateurs que les Moldus ont : ils sont programmés pour ne pas voler dans un certains cadre, ou quelque chose comme ça. Bref, donc à chaque fois nous nous envoyions des Parchemail, comme ça nous savions tous les trois en permanence où tu étais. »
« Mais le Réveliroir ? » demanda Lily.
James était tout simplement trop atterré pour se souvenir de la façon dont on parlait.
« Caitlin nous a fait une liste complète de tous les élèves en qui elle n'avait pas confiance, même ceux qui faisaient parti de nos camarades. Heureusement, il n'y en a eu qu'un ou deux que nous avons surveillés. Des filles, principalement. Les O'Brien, évidemment, et Ambre. Elle ne connaissait pas Mulder. Sirius était révolté, mais il n'a rien laissé paraître devant toi. Bref, donc elle nous a aussi fait un listing de tous les accessoires magiques plus ou moins douteux que tu possédais. Evidemment, nous avons constaté avec grand plaisir que tu ne nous avais rien caché. Donc nous nous sommes arrangés pour avoir toujours sur nous quelques armes. »
« Mais comment ça se fait que James n'ait rien vu ? »
« Un peu de Perlimpinpin venant de Madame Potter. »
James laissa tomber sa tête dans ses bras dans un geste pathétique, minable et surtout désespéré. Il était complètement vexé. La poudre de Perlimpinpin était de la poudre qui empêchait les esprits perspicaces de voir ce qu'il ne fallait pas voir. Elle était extrêmement rare, est infiniment chère. James maudit sa mère, sa paranoïa, et son stupide maternalisme. Et Remus qui révélait tout ça devant Lily ! Non mais quel crétin !
« Donc avec le Réveliroir, tu vérifies s'il n'y a pas de traîtres, ou quoique ce soit. »
« Quelques rares fois, oui. Mais généralement, ce n'est pas utile. J'ai passé tous les profs en revue puisqu'il y a eu le souci du traître l'an dernier, et aucun d'eux n'utilise de sort de Magie pour changer sa physiologie, j'en suis sûr et certain. »
« Y a-t-il des profs en qui tu n'as pas confiance ? »
« Je ne les connais pas tous. Si je me fie au Loup, Quéo est étrange. Mais la mort de sa fille explique beaucoup de choses. »
James avait raconté toute sa soirée aux Maraudeurs, et n'avait certainement pas occulté la discussion entre Mc Gonagall et Chourave. Lily hocha la tête.
« Qui d'autre ? »
« Il n'aime pas non plus Hover, mais je crois que ça vient plus du fait qu'elle ne sait pas s'habiller. »
Lily eut un sourire amusé, et James se laissa même à ricaner.
« Ah oui, et évidemment, il déteste Wilkes. »
« Plus ça va, et plus je me dis qu'il doit être le traître. » répondit Lily. « En fait, ça paraît même couler de source : il était au rassemblement de profs. Il savait donc tout ce qui était prévu. S'il est Mangemort, comme nous le soupçonnons, alors il connaissait tout le système de défense, savait quand les professeurs étaient absents, pourquoi, et où ils étaient. L'attaque n'était pas un hasard, ça c'est évident. »
« On tourne en rond. » fit remarquer James qui se rappelait finalement comment parler.
« Mais ça ne colle pas. Je veux dire : il n'y a plus eu de problème depuis l'attaque. Le traître n'a pas refait parler de lui : il n'y a pas eu de trucs étranges, ou quoique ce soit. »
« Jusqu'à Halloween. » demanda Remus.
« Oui, mais avant, non. »
« Comment ça ? »
« Après l'attaque, il y aurait pu y avoir une tonne de trucs qui pouvaient se passer : quelques meurtres d'élèves… Faire fermer Poudlard pouvait être très simple. Puisqu'il fallait enlever James, il pouvait également s'attaquer à James, malgré le fait que vous le surveilliez. Après tout vous n'avez que seize ans. Et contre un Mangemort aguerri en pleine puissance, vous ne feriez certainement pas le poids. »
« Qu'est-ce que tu veux dire ? »
« Qu'il s'est passé presque un an avant qu'il y ait quelque chose de bizarre. Donc qu'il se pourrait qu'il n'y ait plus eu de traître, de l'attaque à Halloween. »
« Qu'il serait mort ? » demanda James.
« Oui. Ou parti. »
« Parti, non. Impossible : Voldemort n'aurait pas laissé un de ses Mangemorts partir. Donc il ne reste plus que les morts. Pisces et Garden. »
« Tu veux dire que l'une d'elle était un Mangemort ? Mais elles ont été tuées en voulant sauver Poudlard ! Elles ont été honorée de l'Ordre de Merlin Deuxième Classe à titre posthume ! »
« Ca ne veut strictement rien dire ! » répliqua Lily. « Et justement. Ça peut nous conforter là-dedans. »
« Mais voyons, c'est absurde ! Elles sont mortes pour protéger Poudlard ! Qui voudrait vraiment défendre quelque chose qu'il voudrait détruire ? Et puis ses amis ne l'auraient pas tuée ! »
Lily ne répondit pas. James trouvait aberrant que Pisces ou Garden puisse être le traître. D'abord, Pisces était trop simple pour pouvoir cacher un tel secret. Elle était incapable de se souvenir de son propre prénom, alors de là à se souvenir qui était Voldemort ! Quant à Garden, elle avait toujours été en totale admiration pour lui. Elle vouait un culte à Caitlin qui était son modèle féminin. James avait toujours été effrayé par cette prof qu'il trouvait légèrement tarée. Mais pas au point d'aller se faire tatouer et de s'acheter une capuche.
« Mais ça voudrait dire qu'il y a un nouveau traître, alors ? »
« Il y a trois nouveaux cette année : Quéo, qui a le profil, Sinistra, ou Chourave. »
« Quéo a le profil ? Oui, mais… Non. Le Loup le trouve bizarre, et ne l'aime pas beaucoup, mais ça ne colle pas. » répondit Remus. « Mon instinct me dit que ce n'est pas un traître. »
« Ton instinct peut se tromper… » fit Lily avec tact.
« Non. Pas là, j'en suis sûr. »
« Alors ça voudrait dire que c'est Sinistra ou Chourave ? Tu les as sondées, elles ? »
Remus secoua la tête. Lily soupira, et James se renfrogna. Sinistra était trop canon pour être un Mangemort, et Chourave trop douce. C'était absurde de penser comme ça, mais James sentait vraiment que Chourave et Sinistra ne pouvait pas être des Mangemorts.
« Mais attends, tu veux aussi dire que Halloween ne serait pas l'œuvre des Serpentard ? » comprit soudainement James.
« Yep. Ça me paraît trop gros. Ils ne sont pas assez tordus pour imaginer ça. Et ils risqueraient trop. Courageux, mais pas téméraires. »
Il y eut un silence lourd.
« Et pourquoi est-ce qu'ils feraient ça ? Je veux dire qu'ils n'ont rien à gagner en allant tuer quelques élèves ! Enfin, si, remarque. Mais je veux dire, pour Halloween. Quel est le but de faire des doubles de James, et de moi ? »
James et Remus haussèrent les épaules. Puis Remus reprit :
« Peut-être pour James ? »
« Mais quel intérêt de l'engueuler avec moi ? »
« Je ne sais pas… » répondit Remus.
Il y eut de nouveau un lourd silence.
« Au fait, pourquoi on n'est pas simplement allés voir Dumbledore ? » demanda James.
« Parce qu'il n'est pas là, et parce que tu voulais régler ça tout seul comme un grand garçon. » répondit Remus.
« Ah oui. »
« Mais parler à Dumbledore ne serait pas une mauvaise idée dans ce cas. » reprit Lily. « Je pense même que ça devient important. On devrait lui faire part de nos doutes. »
« Oh bah oui, ça peut le faire ça ! » ironisa James. « 'Bonjour Professeur ! Nous pensons que vous êtes nul en recrutement puisque nous soupçonnons plusieurs professeurs d'être des amis proches de Voldemort et qu'ils sont à l'origine de plusieurs problèmes dont personne ne vous a parlé'. Il va aimer, c'est sûr. On peut pas être moins vexant. »
Lily le fusilla du regard.
« De toute façon il n'est pas là. » reprit Remus. « Mc Go' ne nous prendra jamais au sérieux, et il est hors de question d'en parler à qui que ce soit d'autre. »
« Alors on fait quoi ? »
Lily se leva, attrapa le livre qui l'intéressait, et rangea les autres d'un sort.
« On se débrouille. »
Lily n'avait rien osé dire devant les garçons, mais elle paniquait à mort. Tout allait de travers, cette année : elle s'était fait un nouveau petit copain qui ne savait pas ce qu'elle était vraiment, avait été d'un flegme ahurissant avec ses notes, devait s'occuper de tout le monde… Mais avec Halloween, tout empirait : Ambre qui était déjà lointaine, s'éloignait un peu plus chaque jour, cachant même sa nouvelle relation avec Sirius Black, les lettres de Matthieu à qui elle ne répondait pas, et ce sentiment étrange qui lui tordait l'estomac et lui enserrait le cœur lorsqu'elle était avec Potter…
Elle préférait ne pas repenser à Noël, mais elle savait bien que ce n'était que se leurrer. Elle n'avait pas envie de se remettre en question, de comprendre ce qu'elle n'avait pas envie de comprendre, et surtout d'entendre ce qu'elle ne voulait surtout pas entendre : qu'elle était en train de tomber amoureuse de James Potter. Même lorsqu'elle le prenait à passer sa main dans ses cheveux, elle n'était plus aussi agacée qu'avant. Elle trouvait même ce geste adorable. Lily secoua la tête : adorable ? Elle devenait cinglée…
Cette discussion avec Remus et James l'avait beaucoup perturbée. Si elle synthétisait tout ce qu'elle savait et qui était bizarre – et Merlin savait qu'il y en avait des trucs bizarres à Poudlard – cela donnait une liste chronologique et assez précise. Elle pouvait même essayer d'y répondre :
- Découverte d'une lutte contre Voldemort dont les parents de James font partie, lutte dont les réunions se tiennent à Poudlard ; à la réflexion c'était peu étonnant : Dumbledore pouvait avoir confiance en ce lieu, ainsi que dans les personnes à qui il s'adressait. Tous les profs ne faisaient pas partie de cette réunion. Donc Wilkes devait faire partie des personnes en qui Dumbledore avait confiance.
- Le lien de Morgane, qui s'était coupé peu après l'attaque, au plus grand étonnement de Lily. Pourtant, elle continuait de se poser des milliers de questions sur James – mais ça, c'était quelque chose qu'elle n'avouerait jamais – et qu'il continuait visiblement de penser à elle également. Mais le lien de Morgane était un lien très fragile qui pouvait se briser n'importe quand, aussi Lily n'était pas vraiment inquiète. Et puis les visions dont elle était victime étaient assez inquiétantes.
- La Voix de la Vérité, qui avait elle aussi disparu après avoir prévenu tout le monde de trucs apocalyptiques qui s'étaient même produits par la suite. Là, le problème était réglé. Mais peut-être qu'elle allait revenir ? Sait-on jamais…
- L'attaque. Une cinquantaine de morts, dont deux profs. Un traître à Poudlard. Toujours inconnu.
- Halloween : un double d'elle, un double de James, et Ambre et Sirius qui sortaient ensemble…
Lily se figea. Elle se redressa et fronça les sourcils. C'était étrange. Elle avait comme un pressentiment. A Halloween, rien n'avait été bon : James avait cru entendre des horreurs de sa part, Lily avait cru de son côté à un rapprochement amical, Peter avait vécu quelque chose qui l'avait poussé à s'éloigner de ses amis, Remus avait passé la soirée seul – ce qui ne s'était plus produit depuis leur Cinquième Année visiblement – … Alors pourquoi est-ce que Sirius avait été épargné ? C'était bizarre qu'il y ait eu des répercutions sur les trois Maraudeurs, et pas sur le quatrième … Et puis, si tout venait bien de Voldemort comme elle le soupçonnait, pourquoi Ambre avait-elle également été mise de côté ? En fait, il était très possible que seul James ait été visé, et que Lily virait parano, mais d'un côté, les deux autres avaient eu des trucs pas marrants. Et Sirius n'était pas rentré de la nuit de Halloween, donc il s'était forcément passé quelque chose. Il n'avait pas pu passer la soirée avec Ambre… Ou alors peut-être que si…
Lily sentit poindre une migraine.
Il avait dû se passer quelque chose entre Ambre et Sirius, autre que le baiser. Quelque chose entre eux était important, et beaucoup plus qu'un stupide baiser, et qu'une relation cachée. Quelque chose de plus profond… Mais d'un côté, qu'est-ce qui pouvait servir à Voldemort ? Pourquoi, s'il voulait seulement James, aurait-il voulu toucher Remus, Peter, Sirius, et a fortiori Ambre ?
Et la réponse s'imposa à Lily.
Pour isoler James.
Peter avait été touché d'une façon ou d'une autre, et s'éloignait de ses amis. Remus, privé de la visite de ses trois camarades, se sentait plus seul, et donc s'éloignait. De plus, la trahison de Sirius avait malgré tout provoqué une forte césure dans leur groupe. Sirius, dans une relation avec Ambre, s'éloignait de ses amis, et passait plus de temps à batifoler sans attirer les regards et sans que personne ne soupçonne rien – ce qui fonctionnait très bien. S'il se disputait avec Lily, alors il était encore plus seul, totalement isolé.
Il fallait donc parler à Ambre. Ou à Sirius, mais les Maraudeurs étaient partis en escapade à Honeydukes, malgré les menaces de Lily. Alors la jeune fille se leva. Puisqu'elle ne pouvait pas parler à Sirius, elle parlerai à Ambre, et lui expliquerai tout. Après tout : elle lui avait bien dit qu'elle sortait avec Sirius, alors il était peut-être temps qu'elle se montre aussi franche ?
Lily se leva et sortit de la salle commune sans jeter le moindre regard autour d'elle. Elle se dirigea immédiatement vers la salle commune des Serpentard. Pendant le petit trajet qu'elle avait à faire, elle continua à réfléchir.
Elle s'était toujours conformée à la faveur que lui avait demandé Ambre, à savoir de ne plus reparler de leur relation, sauf s'il y avait un signe. Lily fronça de nouveau les sourcils. Et s'il y avait un double de Ambre ? Elle l'avait laissé entendre lorsqu'elles avaient parlé de leur relation, que puisqu'il y avait un double de Lily, il pouvait en avoir un d'Ambre. Et puis, elle lui avait aussi expliqué que d'après ce qu'elle savait, Voldemort la voulait. Donc il était fort possible qu'Ambre ait un double maléfique. Un Ambrevil, quoi. Mais à quoi cela servirait-il de faire un double d'Ambre ? Si elle sortait avec Sirius, pourquoi lui donner un double maléfique ? Ca ne rimait à rien !
Il fallait qu'elle ait une discussion avec Ambre. C'était indispensable. Oui, mais comment savoir si elle avait à faire au double ou à la vraie Ambre ? Si double de Ambre il y avait… Certes, le signe existait. Mais c'était malgré tout trompeur. Peut-être qu'elle ne saisirait pas tout, ou… Lily s'arrêta.
Ou peut-être que c'était au double d'Ambre qu'elle avait tout révélé, croyant s'adresser à la vraie. Lily chercha à se souvenir de la discussion, mais elle n'entendait que faiblement la voix d'Ambre dans sa tête. Quant à la revisualiser, c'était totalement impossible. A quoi ressemblait-elle ce jour-là ? Aucune idée. Comment faire la différence entre des vrais et des faux élèves ? Lily trépigna. C'était vraiment dingue. Il fallait en parler à Dumbledore, c'était indispensable ! Pourquoi était-il si loin ? Peut-être qu'elle pouvait en parler à Mc Gonagall ? Non. Paradoxalement, Mc Gonagall était quelqu'un de très pragmatique, de très terre à terre. Elle ne pourrait pas penser remettre les choix de Dumbledore en question. Elle lui faisait une confiance aveugle. En gros, ils étaient piégés, et comme elle l'avait dit à Remus et James plus tôt : il fallait qu'ils se débrouillent.
Lily arriva devant le tableau des Serpentard, et se laissa aller à l'abus de pouvoir. Elle prononça le mot de passe des Serpentard – qu'elle connaissait puisqu'elle était Préfète-en-Chef – et entra dans la salle commune où régnait une petite agitation. Les élèves les plus âgés étaient en entraînement de Quidditch, et le reste jouait, lisait ou travaillait de façon plus ou moins silencieuse. A son arrivée, peu de monde leva la tête, mais les quelques élèves qui le firent donnèrent un coup de coude à leurs voisins qui s'intéressèrent également à l'arrivée de Lily.
« Qu'est-ce que tu veux encore Evans ? » cracha Rogue.
Lily ne lui avait plus parlé depuis la fois où elle était venue dans la salle des Serpentard, presquecinqsemaines auparavant. Il la foudroyait du regard, descendant les escaliers d'un air nonchalant et plus que méprisant. Lily ne put s'empêcher de le dévisager. Il avait toujours ses cheveux noirs graisseux, presque pouilleux.
« Je cherche Ambre, il faut que je lui parle. »
« Tu es bien comme tes chers Maraudeurs, tu te crois au-dessus des lois. »
« Ne me cherche pas, Rogue. Je ne suis pas venue chercher les ennuis, et il se pourrait même qu'un jour où l'autre nous soyons dans le même camp lorsque tu sauras. »
« Tu sous-entends quoi ? »
« Ne joue pas aux imbéciles. »
Ce n'était pas le moment de parler politique avec Rogue. Quand ils étaient plus jeunes, ils s'entendaient plutôt bien. Ce n'était pas non plus la franche rigolade, mais ils avaient eu plusieurs discussions civilisées, jusqu'en Troisième Année. Lily fut étonnée de ne se souvenir de ça que maintenant. C'était comme si elle avait oublié qu'elle avait été amie – oui, amie – avec Rogue. Et puis un jour, il était devenu froid, distant, désagréable. Lily avait toujours mis ça sur la pression Serpentardesque, et avait très bien compris qu'il ne la fréquente plus, à contre cœur. Elle avait entendu plusieurs conversations sur la vie des enfants des Quatorze Familles et des lois muettes qui les régissaient. Elle ne lui avait pas posé de questions. Mais à la réflexion, cela collait avec le jour où James s'était déclaré. Le jour où elle avait même été tellement étonnée qu'elle n'avait pas répondu tout de suite un 'non' tranchant. Rogue avait sûrement dû croire qu'elle le trahissait, et il avait dû la mettre dans le même panier que toutes ces pimbêches stupides qui se pavanaient devant James. Peut-être que ce n'était que de la jalousie ou de la déception : Rogue avait pu avoir ce que James n'avait pas. Et James était en train de le battre de nouveau.
Au milieu des élèves plus jeunes, qui écoutaient attentivement la conversation, Lily ne se sentait pas gênée. Rogue non plus visiblement. C'était comme un duel entre eux deux, savoir s'ils dévoileraient les secrets de chacun. La majorité des élèves de Serpentard devaient savoir que Rogue était un Mangemort, et ils devaient se demander ce qui ferait changer Rogue d'avis. Mais Rogue ne semblait pas vouloir poursuivre la conversation. Il céda.
« Tu n'es pas en terrain conquis, Evans. Ici, tu es chez les sang pur. »
« Toujours cette éternelle insulte. Quand je pense que des élèves aux parents Moldus sont envoyés à Serpentard et que des gens comme toi les repoussent… Les Maisons ne sont pas là pour découper la société. »
« Epargne-moi ton discours sur l'égalité, la bonté et l'unité, s'il te plaît. »
« Tu ne pourras pas te cacher indéfiniment. »
« Lily ? Qu'est-ce que tu fais là ? » s'exclama soudain une voix.
Lily et Rogue tournèrent la tête d'un même mouvement. Ambre descendait les escaliers d'un pas lent. Lorsqu'elle la vit, Lily eut un sursaut de terreur. Ambre ressemblait à un véritable cadavre. Elle avait des cernes saisissantes sous les yeux, avait énormément maigri, et avait l'air maladif. La semaine précédente, elle avait l'air resplendissante, beaucoup plus jolie, et beaucoup moins malade. Lily fronça les sourcils, et perçut le même mouvement du côté de Rogue. Lily fut étonnée de ce geste : Rogue n'avait rien vu ?
« Je te cherchais. » dit Lily. « Il faut que je te parle. C'est important. »
Ambre ne posa pas de questions, hocha la tête, et remonta chercher quelque chose dans son dortoir. Lily se tourna vers Rogue, qui reporta son attention sur Lily. La plupart des élèves étaient retournés à leurs occupations, et les rares derniers curieux qui persistèrent à vouloir écouter la conversation furent découragés par le regard venimeux que leur lança Rogue.
« Que se passe-t-il ? » demanda Lily.
« De quoi tu parles ? »
« Ambre. Elle n'était pas dans cet état-là il y a une semaine. »
Rogue eut un regard indéfinissable, et haussa les épaules, puis se retourna. Mais Lily ne l'entendait pas de cette oreille. Elle retint Rogue, et dans un murmure, joua sa dernière carte :
« Rogue, au nom de notre ancienne amitié, s'il te plaît, dis-moi ce que tu sais. »
« De quel droit… ? » commença Rogue.
« Ecoute, tu n'as pas envie de parler de ça, je comprends. Tu as une fierté beaucoup plus grosse que celle de tous les élèves réunis. Mais de toute évidence, tu sais quelque chose sur Ambre. Il faut que je sache, c'est extrêmement important. Dis-moi ton prix. »
Rogue la regarda d'un regard mauvais.
« On ne m'achète pas. » trancha-t-il.
« Severus… » souffla Lily.
Rogue se recula, comme frappé.
« Je t'interdis de… »
« Je te jure que je ne te l'aurais jamais demandé si ça n'avait pas été important. Mais il en va de sa vie… »
« Comme si ça m'intéressait ! »
« Il en va de la mienne. » mentit-elle.
« Quoi, que se passe-t-il ? Potter te harcèle tellement que tu comptes te suicider ? »
« Je t'en prie… »
Rogue la regarda. Ambre réapparut. Lily jeta un regard suppliant à Rogue, dont le regard se fit plus dur. Il jeta un dernier regard autour de lui, et reporta son attention sur Lily.
« Salle des Trophées à minuit. »
« Qu'est-ce que tu me veux Lily ? » demanda Ambre en se massant les tempes.
« Que s'est-il passé à Halloween ? » commença-t-elle de but en blanc.
« Pardon ? »
« Entre Sirius et toi, que s'est-il passé ? »
« Qu'est-ce que tu sais ? Qui te l'a dit ? Qu'est-ce que tu as vu ? » paniqua Ambre.
C'était étrange. D'après leur dernière discussion sur ce sujet, Ambre devait faire comme si de rien était. Or, là, elle le faisait un peu trop. C'était impossible. A qui s'adressait-elle ? A la vraie ou à une fausse ?
« Tu me l'as dit. »
« Dit quoi ? »
« Que Sirius et toi sortiez ensemble. »
« Ah non ! » protesta Ambre. « Non, non, non, non, non et non ! Sirius et moi ne sortons pas ensemble ! Certainement pas ! »
Lily remarqua qu'Ambre avait passé sa main dans son t-shirt, et ressorti une fine chaîne. C'était le cadeau d'Electre. Elle joua avec, le faisant passer à droite, à gauche, le tournant et le retournant, dans un geste nerveux. Lily détacha son regard du collier, et regarda sa meilleure amie :
« Si. »
« Lily, je suis quand même la principale concernée ! Si je sortais avec Sirius, je te jure que je le saurai. »
« Vous vous êtes embrassés à Halloween. »
Ambre rougit, exactement comme la dernière fois, et hocha la tête.
« Puis Sirius t'a couru après, et t'as trouvée. Vous avez parlé, et vous êtes sortis ensemble, en secret. »
« Qui t'a raconté ce tissu d'âneries ? »
« Toi-même. »
« Impossible. J'avoue que lui et moi nous sommes embrassés à Halloween, et qu'il m'a bien poursuivie, mais il ne m'a pas trouvée ! Je suis allée me cacher dans le parc, et n'en suis sortie que le lendemain matin ! Le lendemain, Sirius et moi n'avons plus reparlé de ça, et malgré quelques allusions qu'il me fait parfois et que je ne comprends pas toujours, ça n'a pas été remis sur le tapis. »
« Ambre, quand nous sommes-nous rencontrées ? »
Ambre haussa les sourcils.
« Pourquoi tu me demandes ça ? »
« Réponds. »
« Le 23 octobre 1971, lors de notre première année. »
« Et comment as-tu commencé par me parler ? »
« En te disant que tu ressemblais à mon vieil Elfe de maison, Oreur, et que c'était pas un compliment. On s'est engueulées, on a rigolé, et pouf, nous sommes devenues amies ! Tu es contente ? »
Lily regarda Ambre. Personne n'avait jamais su ça. Lily n'avait jamais dit à personne comment elles étaient devenues amies. Ambre ne l'avait jamais fait non plus, c'était comme une sorte de pacte. Lily observa attentivement son amie. Elle avait vraiment l'air mal.
« Ca ne va pas ? » demanda Ambre. « Pourquoi tu m'as demandé tout ça ? »
« Tu n'as pas l'air bien. » fit remarque Lily. « Tu devrais peut-être aller voir Pomfresh. »
« Non. Maintenant explique-moi tout ce que tu me racontes. »
Lily soupira. Ce n'était certainement pas le moment, mais tant pis. Elle n'avait pas le choix.
« Je crois que tu as un double, Ambre. »
Tout raconter à Ambre n'avait pas été une mince affaire. En apprenant tout, elle avait pâli plus que d'habitude, et Lily l'avait vue translucide. Elle avait été effrayée, mais Ambre n'avait pas prononcé le moindre mot. Elle s'était contenté d'écouter, ou plutôt d'entendre tout : que Sirius devait visiblement avoir une relation amoureuse avec une fille qu'il croyait être elle, que James et elle avaient cru passer une soirée avec quelqu'un d'autre, que le traître de Poudlard était visiblement plus machiavélique ou avait beaucoup plus de choses à faire que ce qu'il voulait bien laisser penser. Qu'il avait des desseins beaucoup plus négatifs et plus dangereux, qu'il fallait prévenir Dumbledore mais que c'était impossible, et qu'il fallait découvrir qui était le Mangemort caché à Poudlard.
Ce n'avait été qu'à ce moment-là qu'Ambre avait hoché la tête, et déclaré qu'elle ferait tout ce qu'il faudrait. Encore pâle, elle avait dit qu'elle rencontrerait Sirius le lendemain ou le surlendemain pour tout lui expliquer, et elle était partie, translucide, vers sa salle commune sans un mot de plus. Lily secoua la tête en y repensant, raffermit sa prise sur la Cape d'Invisibilité qu'elle avait empruntée à James – sans le lui demander réellement – ainsi que la Carte du Maraudeur. Rogue n'était pas encore arrivé à la salle des Trophées, et d'après la Carte il ne tarderait pas à arriver. Lily n'aimait pas cette salle. Elle la trouvait assez nulle, prétentieuse, et trop pleine d'une fierté pas toujours très bien placée. Une salle qui ressemblait à James. Lily soupira. Elle ne pouvait pas s'en empêcher. Toujours tout rapporter à ce stupide Potter qui ne l'avait pas embrassée. Elle n'était plus désirable ? C'était ça ?
Lily entendit la porte s'ouvrir, et vit Rogue apparaître dans l'ombre. Lily le regarda quelques instants jeter un coup d'œil agacé à sa montre, puis Lily décida de tomber le voile – ou plutôt la Cape. Rogue ne sursauta pas, et la regarda de son regard froid. Lily savait très bien à quoi s'en tenir. Elle ne savait pas si Rogue était amoureux d'elle – ou l'avait été – ou s'il l'avait simplement appréciée, mais il l'avait jugée comme une traîtresse lorsque James s'était approchée d'elle. Elle trouvait ça puéril et était particulièrement agacée, mais elle n'était pas là pour parler de ses onze ans.
« Merci d'être venu. » dit-elle simplement.
« Qu'est-ce que tu veux savoir ? »
« Ce que tu sais sur Ambre. »
« Elle est sensée être ta meilleure amie pas la mienne ! »
« Il n'y a personne pour t'observer, Severus, tu peux tomber le masque. Nous sommes tous les deux, simplement tous les deux. Et je te jure que personne ne saura que nous avons eu cette discussion. »
« Je me fiche… »
« Non tu ne t'en fiches pas ! Je t'en prie Rogue je n'ai pas beaucoup de temps, il faut que tu me le dises. Dis-moi ce que tu sais sur Ambre, ce qui se passe. »
« Elle est étrange. Un coup elle est resplendissante, un coup elle est épuisée, et même si ces derniers temps son comportement s'est unifié, j'ai l'impression quelques fois de m'adresser à la mauvaise personne… Je ne pourrais pas te dire… »
« Ca remonte à quand ces bizarreries ? »
Rogue réfléchit quelques instants, ayant visiblement laissé tomber toute idée de jouer les crétins Serpentard anti-Gryffondor.
« Halloween. »
Lily eut un sourire désabusé.
« Evidemment. »
« Maintenant que je t'ai dit ce que je savais, c'est à toi de m'expliquer. »
Lily hésita. Rogue était un Mangemort, il ne s'en était jamais particulièrement caché, et Ambre le lui avait confirmé l'année précédente. Si elle lui disait qu'il y avait un traître à Poudlard qui voulait faire ce que le Maître lui disait, alors elle courrait un très gros risque. Un trop gros risque.
« Je ne peux pas, je suis désolée. »
Rogue eut un rire sarcastique.
« Je vais te dire ce que je crois. Je crois que Daray est dans les ennuis jusqu'au cou. Je crois que tes parfaits Maraudeurs sont aussi dans de sales draps, et que tu essayes de les en sortir. Daray sort tous les soirs, Evans. Elle attend que tout le monde soit couché, elle utilise un sort de Magie Noire pour devenir invisible, et sort je ne sais où. »
Lily écarquilla les yeux. Ambre sortait ? Il était à parier que Sirius retrouvait Ambrevil le soir pour que personne ne s'en doute – elle avait même noté qu'il rentrait de plus en plus tard dans la salle commune. Alors Ambre était bien avec Sirius ? Mais alors il n'y avait pas de double ? A quoi jouait Ambre ?!
« Pettigrow n'est plus avec ses crétins d'amis. » continua Rogue. « Lupin s'éloigne également, et Black plane sur une autre planète. Et je doute qu'il est sur la planète du remords parce qu'il a failli me tuer. »
« Tu n'étais pas sensé en parler devant moi, si j'en crois ce que t'as dit Dumbledore. »
« Je ne suis pas idiot, Evans. J'ai bien vu que tu traînais tellement avec eux qu'ils te disaient tout. Tout le monde l'a vu. Alors, depuis quand vous sortez ensemble, Potter le Prétentieux et toi ? Quand comptez-vous annoncer les fiançailles ? »
« Tu es odieux, Severus. »
« Tu es pathétique. Tomber amoureuse de la personne que tu méprises le plus. »
« Tu es bien tombé amoureux de moi ! »
Rogue la fixa avec colère, et Lily sut qu'elle était allée trop loin. Rogue n'était pas le genre de personne à apprécier qu'on lui balance ses faiblesses en pleine figure. Il avait trop de fierté pour accepter que quelqu'un les voie également. Elle vit dans son regard qu'il voulait la frapper, s'abaisser à être comme un Moldu, à se battre. Mais elle ne savait pas qui, ce soir, il détestait le plus : Lily, ou lui-même. Peut-être même qu'il serait capable de tout remettre sur le dos de James.
« Je crois que nous nous sommes tout dit. »
Lily le vit se retourner, et s'approcher de la porte d'un air furibond. Lily sentait qu'ils ne s'étaient pas tout dit, qu'il fallait qu'elle le retienne. Elle était allée trop loin, il fallait qu'elle se rattrape. Quand Rogue posa la main sur la poignée, Lily ferma les yeux et lâcha :
« Il y a un traître à Poudlard. »
Rogue s'arrêta.
« Tu croyais me l'apprendre ? »
« J'oubliais que tu étais de Son côté. »
« Moi pas. » dit-il en posant sa main sur son bras gauche dans un mouvement incontrôlé.
« Pourquoi tu fais ça, Severus ? »
« Arrête de m'appeler Severus, Evans. Nous n'avons plus onze ans, nous n'avons plus rien en commun, nous ne sommes plus amis. Je suis Sang Pur, tu es Sang-de-Bourbe. Je suis Serpentard, tu es Gryffondor, je fais partie des Quatorze Familles, des inatteignables, tu fais partie de ces Moldus, ces cadavres à en devenir. Tout nous oppose. »
« Pourquoi as-tu accepté de m'aider dans ce cas ? Si je ne pouvais rien t'apporter, rien t'apprendre ? »
Rogue resta face à la porte, la main collée à la poignée. Il y eut un silence pesant.
« Ca, Evans, c'est une histoire qui ne concerne que moi. »
Lily comprit.
« La fois où j'ai empêché James de t'humilier devant tout le monde, en Deuxième Année ? C'était par dette ? »
Rogue, qui avait baissé la tête, la releva avec fierté.
« Je l'ai payée. Tu sais tout ce que je sais. »
« Tu ne connais donc pas l'identité du traître. »
« Si tu crois que nous avons cette importance… »
« Avec Lui, tu n'en as aucune. En te battant de notre côté, Severus, tu as toute l'importance que James te vole depuis toujours. »
« Tu es une idéaliste, comme Dumbledore. Moi je suis pragmatique. »
« Tu as donc fait ton choix ? »
« Il est irrévocable. »
Lily eut un soupir.
« Je suppose donc que nous n'avons plus rien à nous dire. »
« Je le pense aussi. »
« Je pense que, ce que dirait Dumbledore à cet instant serait que si jamais un jour tu changes d'avis, tu seras toujours le bienvenu. Et je serais d'accord avec lui. »
Rogue ne répondit pas. Il tourna la poignée, ouvrit la porte, sortit, mais alors qu'elle se refermait, Lily entendit distinctement :
« Adieu Lily. »
Et elle eut envie de pleurer.
Elle n'était pas restée longtemps dans la salle des Trophées. Juste assez longtemps pour savoir que Rogue était loin. Elle attrapa la Cape d'Invisibilité, la revêtit, et sortit de la pièce en vitesse, avec colère. Elle ne savait pas pourquoi elle était en colère, ni contre qui. Mais elle ne se sentait pas bien, et elle avait très envie de se défouler, sur tout comme n'importe quoi. En fait, elle avait envie de hurler, elle se sentait frustrée, agacée, énervée, sans raison particulière. Elle ne comprenait toujours pas ce qui se passait : Ambre était étrange, mais n'avait peut-être pas de double, le traître ne s'était plus manifesté depuis un mois et demi, et Dumbledore n'était pas là. Lily trépigna. Elle avait envie de comprendre. Non, elle n'avait pas envie. Elle avait besoin de comprendre. D'expliquer ce qui pour l'instant ne s'expliquait pas.
Lily attrapa la Carte et regarda si Rusard, Wilkes ou Quéo ne se baladaient pas dans Poudlard, à la recherche d'élèves fautifs. D'élèves comme Lily. Elle la parcourut rapidement du regard, vérifiant l'absence de professeurs – Quéo était dans son bureau deux étages plus haut, Wilkes, Mc Gonagall et Flitwick dans le bureau de Mc Gonagall, tandis que Drodle était dans la chambre de Sinistra (Lily ne voulait même pas savoir ce qu'y s'y passait) – et s'apprêtait à la ranger lorsqu'un nom attira son regard. Ambre Daray. Puis un deuxième : Sirius Black. Lily fronça les sourcils. Ambre sortait par un passage secret pas très loin d'elle, tandis que Sirius était dans une pièce pas très loin, visiblement seul. Lily regarda attentivement la Carte quelques secondes, hésitant entre aller du côté de Sirius, et celui d'Ambre.
Elle s'apprêtait à partir du côté d'Ambre, qui n'allait pas vraiment du côté des Serpentard, quand une porte s'ouvrit. Lily paniqua et oublia qu'elle était cachée sous la Cape d'Invisibilité de James, Cape qui se retira lorsqu'elle bougea un peu trop. Lily se traita d'idiote, et releva la tête vers la personne qui sortait d'une pièce. Puis elle se figea.
C'était Ambre.
Lily ne comprenait pas. Ou plutôt si, elle comprenait, et ne comprenait que trop bien.
Ambre avait un double. Mais alors laquelle était la vraie ? Celle qui partait, ou celle qui sortait ? Lily regarda sur la Carte : une seule étiquette « Ambre Daray » était affichée. A la place de l'autre, il n'y avait rien. Que du vide. Sirius n'était donc pas seul. Ou plutôt n'avait pas été seul. Donc Ambre avait un double, et il se tenait en face d'elle. Lily la regarda. Quelque chose en elle la dérangeait, effectivement. Quelque chose qu'elle n'aurait su définir, mais qui était pourtant bien là.
Ambrevil tourna la tête vers Lily et eut un geste de surprise en la voyant. Lily la fixa avec froideur. Ambre s'approcha d'elle. Lily mit les mains derrière son dos, marmonna le sort qui rendait la Carte du Maraudeur tel un vulgaire parchemin, et afficha un sourire parfaitement hypocrite.
« Qu'est-ce que tu fais là ? » attaqua Ambre. « Tu me suis ? »
« Non. Je me baladais. Pourquoi, tu as quelque chose à te reprocher ? »
« On avait dit qu'on n'en parlerai plus ! »
Lily sourit. C'était donc bien le double.
« On avait dit qu'on ne parlerait plus de la fois où j'avais embrassé James violemment en Quatrième Année, pourtant tu ne te gênes pas pour me le rappeler dès que tu peux. » mentit Lily, pour être véritablement sûre.
Ambre la regarda d'un air impassible pendant une seconde, puis éclata de rire.
« Je me souviens de ce moment ! La tête que tu avais ! »
Lily eut un sourire crispé, et se tendit. Il n'y avait absolument rien de drôle à la scène. Lily regarda le double de sa meilleure amie. Qu'est-ce qui la différenciait ? Elle lui ressemblait, droite, les cheveux noirs détachés et ondulés, ses yeux noirs, ses créoles, son port, sa façon de parler… En fait, c'était bien Ambre, mais… En très différente en même temps.
« Bon, ben je vais te laisser, alors. Je vais me coucher. »
« Oh ne te vexe pas, Lily ! Ca peut arriver à tout le monde. »
« Je suis fatiguée, Ambre. Pas d'humeur à ressasser ce genre de souvenirs. »
Elle avait envie de partir, de fuir, de s'en aller en vitesse. Quelque chose dans son cerveau sonnait, comme une alarme. Si cette fille était un double, envoyé par un traître, alors elle était dangereuse. Logiquement, le traître était un envoyé de Voldemort, qui avait donc les mêmes méthodes que Voldemort : ne pas s'encombrer de témoins inutiles et potentiellement dangereux. Elle ne connaissait pas les pouvoirs cette Ambre. Pouvait-elle être traversée ? Touchée ? Approchée ? Oui. Elle avait touché Jamesevil, et James avait touché son double. Mais quels étaient ses pouvoirs ? Etait-elle dotée de pouvoirs magiques ? De pouvoirs surhumains ? Lily ne préférait pas le savoir… Il fallait qu'elle prévienne les Maraudeurs. Sirius ne voudrait pas comprendre, Peter était trop à l'ouest en ce moment pour être parfaitement touché. Ambre était trop loin, il ne restait plus que Remus et James qui étaient dans le coup… Et dans la salle commune de Gryffondor, si Sirius était rentré à Poudlard en même temps que ses amis.
« Ok. Euh… Lily ? »
Lily se retourna vers sa meilleure amie, inquiète. Voulait-elle lui dire qu'elle savait qu'elle avait deviné ? Allait-elle la tuer ? Non. Elle ne pouvait pas le faire, Sirius n'était pas loin. Son cœur battait à tout rompre, mais elle s'efforça de prendre un air dégagé.
« Oui ? »
« Motus et bouche cousu, hein ? »
Lily se força à sourire.
« Bien sûr ! »
Puis elle se retourna, et fila sans demander son reste, la Carte du Maraudeur serrée convulsivement dans sa main moite, et la Cape d'Invisibilité savamment coincée sous son bras. Elle ne se retourna pas une seule fois, renonçant à aller voir où avait filé la vraie Ambre – et la fausse par la même occasion – ou même Sirius. C'était trop d'émotions dans la même soirée. Lily se sentit lâche d'agir de la sorte, mais elle ne se sentait pas capable de continuer à chercher.
La jeune fille réfléchit à son amie. Ce n'était donc pas Ambre ? Elle essaya de revivre la scène, mais avec étonnement, elle se rendit compte qu'elle n'arrivait pas à s'en souvenir distinctement. Elle entendait parfaitement sa voix, mais celle d'Ambre ressemblait plus à un écho, et si elle se souvenait de la façon dont était habillée Rogue, ainsi que de son regard quelques heures auparavant, elle était incapable de se souvenir d'Ambre.
Lily s'arrêta de marcher, et fixa le sol sans le voir. Cachée sous la Cape d'Invisibilité, la jeune fille comprit alors. Tout : comment différencier les doubles, et tout ce qui s'attachait à eux. Comme lorsqu'en Sixième Année elle s'était souvenue du sort pour les Elfes Noirs. Il fallait qu'elle raconte tout aux Maraudeurs. Il fallait tout expliquer à Sirius. Et aller voir Dumbledore à tout prix. Même s'il fallait forcer les murs du bureau de Mc Gonagall, elle en parlerait à un adulte.
Ambre s'enfonça dans les ténèbres du parc. Elle avait oublié de se rendre invisible, ce soir. Tant pis. Elle remit sa cape correctement, et continua de marcher. Elle devait sûrement l'attendre. Et elle détestait attendre. Ambre avança à pas fébriles, lents, mal assurés. Elle tremblait de culpabilité. Depuis deux mois et demi, Electre était revenue. Tous les soirs, elles se voyaient. Elle n'était pas clairement revenue à la vie, mais elle lui avait dit que dans l'au-delà, elle s'était arrangée avec un des Anges pour pouvoir apparaître à sa sœur. Elle lui avait dit que la Mort ne se divisait pas en Enfer ou en Paradis, mais qu'il y avait un monde pour Sorciers, et un monde pour Moldus. Elle lui avait dit qu'elle s'y était fait sa place, sa dignité, et que tout le monde l'y respectait.
Et Ambre l'avait crue.
Elle avait tout cru. C'était si crédible. Et si beau. Sa sœur, sa sœur chérie qui revenait, mais pas pour la hanter, la blesser ou la maudire, mais pour l'aimer, lui pardonner et l'honorer. Elle lui avait dit qu'elle ne lui en voulait pas pour sa mort, et qu'elle avait été tout simplement trop prétentieuse. Elle lui avait dit qu'elle l'aimait. Elle lui avait dit qu'elle lui manquait. Elle lui avait dit ses regrets, ses peurs, ses envies, et elle avait attendu une réponse. Elle lui avait dit simplement qu'elle l'aimait. Elle l'avait regardée. De ce même regard qu'avant.
Et Ambre l'avait crue.
Alors elle revenait la voir, tous les soirs, se maudissant de se trouver si faible, se culpabilisant de ne rien dire à personne, mais elle sentait que c'était un secret. Le dernier secret qu'elle avait avec Electre. C'était quelque chose d'impressionnant, et de tout petit en même temps. Quelque chose qui la dévorait, qui la grignotait de l'intérieur. Tous les jours que Merlin faisait, elle attendait avec impatience le soir, que la lune apparaisse. Que le soleil se couche, quand Electre se levait. De pouvoir parcourir le parc en toute impunité pour voir celle qu'elle chérissait tant. Elle lui avait tellement manqué qu'elle ne se lassait plus de la serrer dans ses bras. Qu'elle s'était même laissée à pleurer dans les bras de sa sœur.
Sa sœur.
Elle avait tellement espéré le moment. Elle pensait avoir fait son deuil, mais non. En voyant Electre, ce soir d'Halloween, avancer vers elle avec assurance et aplomb, elle avait senti son cœur s'arrêter. En fait, elle s'était sentie tellement heureuse mais effrayée à la fois qu'elle n'avait pas osé y croire. Elle avait eu l'impression de redevenir une petite fille, cette petite fille tétanisée mais admirative à la fois face à la détermination et à la folie d'Electre. Une folie qui pouvait la mener à faire des choses grandioses, pour l'enfant qu'elle était.
Ambre avançait à pas fébriles parce qu'elle avait peur. Pas de sa sœur, pas d'aller la voir, pas de se faire prendre, mais de comprendre que tout n'était qu'une farce. Ou plutôt, que tout n'était qu'une illusion, qu'un piège machiavélique qui visait à la faire souffrir. Elle était peut-être parano, mais avec ce que lui avait raconté Lily, c'était très possible. Il y avait un double d'elle quelque part dans Poudlard. Une personne qui avait son apparence, sa personnalité, et ses réactions. Un clone, en quelque sorte.
Mais si Ambre avait un clone, si James avait un clone, et si Lily avait un clone, n'importe qui pouvait en avoir un. Après tout, et si elle avait bien compris, ni Lily, ni James n'avaient vu le double depuis Halloween. Seul Sirius… Ambre eut un frisson. Sirius sortait-il vraiment avec une fille qu'il pensait être Ambre ? Elle frissonna encore, imaginant le malsain de la situation. C'était vraiment horrible. Qui pouvait être assez taré pour faire ce genre de choses à des gens innocents ?
Ambre n'eut pas à se poser longtemps la question.
Voldemort, bien sûr. Mais pourquoi ferait-il ça ? Qu'est-ce que Sirius lui avait fait ? A moins que ce ne soit les Serpentard qui s'amusent à leurs dépends ? Mais dans ce cas comment faisaient-ils ? Ca ne pouvait pas être du polynectar. Peut-être un sort de changement ? Ou… Elle ne savait pas. Elle vivait dans le monde de la magie, où tout pouvait arriver. Ou tout le monde était capable de tout, à n'importe quel prix.
Les feuilles frémirent, alors que le vent se levait. Ambre regarda le ciel, parfaitement visible, dissimulé par quelques arbres. La lune était en croissant de lune. Un parfait croissant. Régulier. Magnifique. Ambre était fascinée par la lune. Elle passait des soirées à l'admirer, à la regarder, à l'idolâtrer, sans pouvoir détacher son regard d'elle. Elle semblait lui sourire, confiante. La lune était une traîtresse. Tout allait mal.
« Tu es en retard. »
« Bonsoir à toi aussi Electre. »
« Je commençais à m'inquiéter. »
« Que voulais-tu qui m'arrive ? »
« On aurait pu t'attraper. »
« On ne m'attrape jamais. »
Electre la regarda, le visage incliné.
« Qu'est-ce qui ne va pas ? »
« Je ne sais pas. »
Il y eut un silence. Il y avait beaucoup de silences, entre elles. Elles restaient souvent collées l'une contre l'autre et ne bougeaient pas. Elles n'avaient pas toujours besoin de parler.
« Tu as une mine épouvantable. »
« Je suis fatiguée. »
« On peut ne pas se voir demain si tu… »
« NON ! » protesta Ambre plus vivement qu'elle ne l'aurait voulu. « Non. Je veux qu'on continue à se voir… »
Electre eut un sourire compréhensif.
« Si je n'étais pas morte, nous n'aurions pas à vivre ça… » soupira Electre.
Ambre se sentit mal. Electre disait souvent ça, et toujours Ambre se sentait mal.
« Tu as eu le temps de voir ton assassin ? » demandait-elle à chaque fois.
« Je t'ai déjà dit que non. Mais si tu le pouvais, tu me vengerais ? » demanda pour la première fois Electre.
« Bien sûr ! »
« J'ai un plan pour ça. Tu sais, en t'attendant je n'ai jamais grand chose à faire, alors j'y ai réfléchi. »
« Et tu as trouvé quoi ? »
« Mon assassin est un Mangemort. Ni toi ni moi ne savons qui m'a tuée, mais nous savons qu'il fait partie des troupes du Seigneur des Ténèbres. Si tu veux le retrouver, il faut que tu le rejoignes. »
« Pardon ? » demanda Ambre. « Il en est hors de question ! »
« Ecoute-moi jusqu'à la fin, s'il te plaît. Tu joues les araignées. Tu ponds les œufs dans le corps de l'époux. Tu te maries à Avery. Tu embrasses les Ténèbres, et tu cherches en même temps qui fut l'être abject qui a osé me tuer. Tu me venges, tu fais porter le chapeau à Avery… »
« Et je ne peux plus quitter le Lord Noir. »
« Bien sûr que si. Nous trouverons un moyen, rassure-toi. »
Ambre regarda sa sœur.
« Tu es d'accord ? » demanda Electre.
Ambre sentit ses entrailles se glacer sous le regard imposant d'Electre ; un frisson lui parcourir l'échine ; sa décision se prendre malgré elle. Rien n'avait changé. Sous les yeux impitoyables d'Electre, Ambre restait la petite fille effrayée, et admirative.
« Oui. »
Lily l'avait faite entrer dans la salle commune, cachée sous la cape d'invisibilité. Elle l'avait (encore) ravie à James, et la lui avait apportée juste après. Lily lui avait également confié qu'elle avait vu son double, qu'elle avait compris comment on les différenciait, et qu'elle avait une dernière chose à vérifier à la bibliothèque avant d'être sûre. Son cœur battait à cent à l'heure. Elle en avait mal à la poitrine, tellement il battait vite et fort dans sa cage thoracique. Lily disait qu'il était temps qu'elle et Sirius ait une discussion. Qu'il fallait le mettre au courant, et qu'elle n'avait qu'à l'attendre pendant qu'elle allait les chercher. Ambre attendait donc dans le dortoir des garçons de Septième Année des Gryffondor, droite comme un i, nerveuse comme jamais. Au bout de cinq ou dix minutes – elle n'aurait su le dire – la jeune fille alla s'asseoir sur l'un des lits. Les dortoirs étaient exactement les mêmes chez les Serpentard. En fait, seules les couleurs étaient différentes. La disposition était la même.
Ambre se releva, et fit les cents pas… Que faisait Lily ? Ambre ne savait pas vraiment quoi faire, aussi décida-t-elle, pour cacher sa nervosité, d'aller farfouiller un petit peu. Elle avait toujours été curieuse, même si depuis Halloween, elle n'avait plus eu l'occasion de le montrer. Cela lui fit plaisir de se sentir comme avant, pas si différente que ça, au fond. Ambre alla dans la salle de bain, et ouvrit quelques pharmacies. Elles étaient remplies de divers objets plus ou moins étranges, qu'Ambre connaissait très bien : du baume pour les plaies ouvertes, de la crème pour une cicatrisation plus rapide, un ou deux rasoirs, et… Une crème hydratante ? Ambre eut un sourire. Qui pouvait bien utiliser de la crème hydratante ?
Ambre referma la salle de bain, et retourna dans le dortoir. Elle ouvrit une ou deux armoires, remplies de nécessaires à balais, de balais, ainsi que d'objets tels que les Bombabouses et les fameux Explosabeûrks que Potter appréciait particulièrement. Ambre passa en revue leurs objets, quelques vêtements assez marrants – qui aurait cru que Lupin avait une robe de chambre qui ressemblait à celle du loup dans Le Petit Chaperon Rouge ? La mère d'Ambre lui avait souvent conté cette histoire – et quelques autres babioles plus ou moins dangereuses.
Ambre abandonna les armoires, et s'approcha d'un des lits. Celui de Pettigrow. Il avait une pile de vêtements en désordre, un ou deux grimoires sur les Créatures des Ténèbres, ainsi que sur les plus grandes familles de Grande Bretagne et du monde, une fausse baguette, quelques objets qui n'étaient pas d'un grand intérêt, et une ou deux lettres de sa mère qu'Ambre ne lut pas. Puis elle se dirigea vers le coffre suivant, et l'ouvrit. C'était celui de Lupin. Il y avait la pharmacie que Lily lui avait offerte – elle était avec elle lorsqu'elle l'avait achetée – une lourde cape noire, des lettres de sa mère également, et une photo. Ambre attrapa la photo et l'observa.
C'était une photo de famille. Un père à la forte carrure entourait les épaules de sa femme, portait sur l'une des siennes un petit garçon au regard chocolat et aux cheveux châtain très clair, à la limite du blond, une de ses mains posée sur celle d'un deuxième garçon, parfaitement identique au premier. Tous souriaient, très rapprochés. Souvent, le deuxième garçon essayait de se jeter sur son frère pour le faire tomber en riant, mais le père se décalait juste à temps en lui ébouriffant les cheveux. Quant à la mère, elle les regardait en secouant la tête de dépit.
Qui était sur cette photo ? Lupin ? Il avait eu un frère ? Un jumeau ? Mais son jumeau n'était pas à Poudlard ! Or, la plupart du temps les frères et sœurs étaient des Sorciers, et encore plus les jumeaux. Peut-être était-il mort ? Ambre secoua la tête : Lupin était un loup-garou. Il était fort possible qu'il ait tué son frère par mégarde, ou quelque chose dans ce genre-là. Alors peut-être qu'il savait ce qu'elle ressentait ? Ambre soupira. Ce n'était pas le moment de penser à ce genre de chose.
Elle reposa la photo au fin fond de la malle, au même endroit que là où elle l'avait trouvée, et la reposa. Puis elle se dirigea vers une troisième malle. Celle de Potter. Si la malle de Pettigrow était en vrac, celle de Potter était un vrai capharnaüm. Même un dragon n'y aurait pas trouvé ses petits ! En apparence, les vêtements étaient soigneusement empilés, mais dans le double fond qu'ils avaient créés – tout comme Ambre l'avait fait pour ses items de Magie Noire – se trouvaient le plus gros amas d'objets hétéroclites qu'Ambre eût jamais vu : des miroirs, des stylos, des feuilles de parchemins recouverts de L et de E, d'autres avec des ébauches de dessins qui ressemblaient à une carte, d'autres encore remplis de petits mots, des lettres de tout le monde et n'importe qui – de nombreuses lettres de déclarations d'amour – une petite poupée à l'apparence changeante, un couteau, et d'autres objets dont la liste serait exhaustive…
Elle referma la malle pour la troisième fois, et s'avança vers la dernière. Celle de Black. Ambre eut soudainement peur, et arrêta son geste à mi-chemin. Finalement, elle se décida, et l'ouvrit dans un geste brusque. Elle regarda à l'intérieur avec intérêt, et remarqua que là également, c'était le bazar. Elle farfouilla un peu, et trouva cinq petites figurines différentes, un couteau – qu'elle lui avait offert l'année précédente – un autre miroir – mais qu'est-ce que c'était que ces miroirs ? Potter et lui s'aimaient tant que ça ? – une petite balle, et quelques livres sur la Magie Noire, la Magie Blanche, et sur quelques autres détails. Un sur les sorts pour la Défense Contre les Forces du Mal – qu'il devait sûrement utiliser pour les cours de DCFM depuis deux ans – et encore un autre dont elle n'arrivait pas à lire le titre.
Puis un petit objet rond attira son regard. Elle tendit la main et le saisit. Ambre écarquilla les yeux. Une Wishball ! Black avait une Wishball ? Mais c'était très dangereux, ça ! Peut-être était-il à l'origine de tout ce qui se passait ? Peut-être avait-il désiré sortir avec elle, et créé un double ? Ambre secoua la tête : elle était trop parano, ce n'était qu'un jouait, pas une vraie. Et puis il y avait un moyen très simple de savoir si Black l'avait déjà utilisée : faire un vœu.
« Je veux savoir qui est le traître. »
Fin du chapitre 32.
Réponses aux Reviews :
Harry : Ambre est une conne.
Ouais. C'est bien vrai.
Harry : Alors, comme l'a dit Kazy dans la Note de Wam, les RAR sont un peu modifiées. Elle n'a pas beaucoup de temps, et niveau moral, moyen (personne ne sait ce qu'elle a… Foutue auteur !) Donc aujourd'hui nous allons faire des RAR découpées en deux parties : les FAQ, et « En Vrac ». Evidemment, c'est Hermione qui m'a conseillé de faire comme ça. Sinon je comptais tout faire en vrac… Je réponds aux questions :
FAQ :
ð Kazy a-t-elle un fan-club officiel ?
Non. Mais comme elle est très égocentrique et prétentieuse, elle adorerait ! Souvent, elle me fait penser à mon père… Grr… Qu'il est con quand même celui-là !
ð Qu'est-ce que c'est que cette histoire de dédoublement ? Voldemort est-il derrière cette histoire ?
Vous verrez bien au chapitre suivant. Rassurez-vous, le dénouement est proche. (c'est ce que JKR vous répète depuis des lustres, notez !)
ð Quand est-ce que Lily et James vont sortir ensemble ?
Dans deux chapitres, normalement. Et, Broack Dincht, ils ne coucheront pas dans la fic de Kazy.
ð Quand Peter tombera-t-il de l'autre côté ?
Dans plusieurs années. Pour le moment il entend juste Voldemort dans sa tête, et il tente de le repousser et de ne pas se laisser séduire. … Si seulement je pouvais le tuer… Mais j'ai pas le droit pour le moment !
ð Kazy avait-elle déjà toute l'histoire dans ta tête quand l'a-t-elle écrite ou est-ce venu petit à petit ?
Les deux. Elle avait les grands axes, quelques petites routes, mais généralement la majorité des idées sont apparues au fur et à mesure, comme le Lien de Morgane, ou la Voix de la Vérité.
ð Il existe un cimetière à Poudlard ? Electre est-elle enterrée dedans ?
Oui, il existe un cimetière, JKR le dit elle-même dans le DVD HP3, et elle donnait son endroit, mais Kazy ne se souvenait plus exactement où etelle avaitla flemme de chercher où c'était exactement. De toute façon on s'en moque, c'est pas important.
ð Est-ce que Lily a passé la soirée avec le vrai James ?
J'espère bien pour elle ! Mais de toute façon, vous en avez la confirmation dans ce chapitre ! Mes parents vont ENFIN sortir ensemble. J'ai peut-être des chances de naître en fait ! hé hé hé !
ð Y a-t-il des doubles pour tout le monde ?
Non. Juste pour certaines personnes. Tout sera éclairé dans le chapitre 34.
ð Que se passe-t-il avec Ambre ? Est-ce parce qu'elle a vu Electre ?
Vous verrez bien !ð Lily sauvera-t-elle James ?
Vous verrez bien ! (j'ai l'impression d'être Dumbledore ! Vu ce qu'il m'a fait dans le dernier tome… Rah !)
ð Kazy a-t-elle fait grève ?
Nope. Ses profs, ouais, mais pas moi. Elle voulait aller à la manif, mais bon, les instances de là-haut – comprendre les parents – ont hurlé un truc qui ressemblait vaguement à « Non mais ça va pas non tu pourrais te faire battre, violer, y a du monde c'est plein de fous tu peux te faire du mal tu vas te perdre non non non non même si y a tes profs ! ». Donc bon,elleadû me résoudre à ne pas y aller.
ð Pourquoi le passage sur Quéo ?
Pourquoi pas ?ð Comment est morte sa fille ?
On sait pas.
ð Comment se prononce « bath » ?
Bate, comme dans Batman (TAPEEEEEEEEEEEEEETTE ! ah y avait longtemps !)
ð Lily loue-t-elle son cavalier ? Le donne-t-elle ?
Non. MA MERE GARDE MON PERE ! DEJA QU'ILS ONT DU MAL A SE TROUVER ILS ONT PAS BESOIN DE PLUS DE PROBLEMES NOM DE DIEU !
ð Kazy est-elle une psychopathe ?
Ouais mais à sa manière ! Elle connaissait déjà ce que Gaffiotte a envoyé. Elle n'est pas ce genre de psychopathe. Faudrait qu'on essaye ce truc sur Voldemort, histoire de vérifier s'il est bien un psychopathe !
EN VRAC :
Harry : La Folleuh est persuadée d'être une Impératrice Romaine.
Comme c'est touchant ! Tu vas faire des orgies, et tout alors ? Tu vas t'amuser ! Tu gardes un peu de bouftance pour moi ? (air avide)
Harry : mystyck voudrait savoir si tu pouvais soigner la mise en page en faisant des paragraphes plus courts ?
Vais essayer. Désolée, généralement je me rends peu compte de ce genre de choses. Dans ce chapitre il y a en a pas mal, mais ils ne sont pas très, très longs. Sinon, je m'en excuse. Rassure-toi pour les prochains chapitres en tout cas, il n'y a presque que du dialogue.
Harry : Line Black trouve qu'il a balancé Ambre à Lily de façon assez lâche.
Comprends-le, il a peur, il entend la voix de Voldemort dans sa tête mais n'ose pas en parler, et en plus la meilleure amie d'une de ses amies commence à devenir bizarre. Ce n'est pas mal de faire ça, puisqu'il cherche à l'aider, et à protéger Lily, dans un sens, tu comprends ?
Harry : Mouais. C'est Peter quand même !
Bah oui mais à cette époque-là il est encore gentil, et il ne trahit pas les Maraudeurs.
Harry : Mreugnf. Tu peux pas le tuer avant qu'il ne fasse une bêtise ?
Nope. Je l'ai promis à JKR.
Harry : Dommage. Violette a beaucoup aimé la façon dont mon père a réagi au bal.
Yep ! Il pète la classe, non ?
Harry : Ouais ! Je ferai la même chose avec mes futures copines ! Peut-être que comme ça elles ne me pleureront pas dessus…
MWAHAHAHAHAHAHHHHHH !!
Harry : (rouge de honte et de colère en même temps) Rigole pas, c'est pas marrant… Gaffiotte a eu une dissert sur Dom Juan.
Ah merde. Je vais devoir le lire à un moment où à un autre dans l'année. C'est chiant ?
Harry : Sa prof dit « A morh ! » avec des R !
On dirait mon prof de spé Anglais ! Quel gros con celui-là ! Il me persécute c'est une horreur !
Harry : Comme Rogue… Elle veut que je sois barbu.
Ok. (muni Harry d'une barbe)
Harry : Mais euuuuhhhh !!
T'es tout beau comme ça !
Harry : Mouais… Elle a vraiment des colocataires qui parlent de rosbifs en dormant ? L'angoisse ! Seamus nous a jamais fait ça ! Mais Ron a déjà rêvé d'araignées, c'était très amusant. La p'tite Clo a lu ta fic en quatre jours !
Waw ! Perso il m'en faudrait bien plus.
Harry : Valà ! Fin des RAR. Comme ça prend moins de temps que d'habitude, je pense que Kazy recommencera ce genre de réponses. Mais qui sait peut-être qu'elle reprendra l'ancienne façon. On verra. Donc la prochaine fois, ce sera certainement Mc Gonagall qui fera les RAR. Ou Rogue. Au choix. (votez Mc Go, s'il vous plaîîîîîîîît !) ET MERCI A TOUS LES ZENTILS REVIEWERS QUI ONT PRIS LE TEMPS DE CLIQUER EN BAS A GAUCHE !!
Preview chapitre 33 :
Lorsque le voile se lève.
Chapitre 33 : Traître ! POV Sirius, Lily, Ambre, James.
