Disclaimer : JKR n'est toujours pas revenue sur sa décision depuis la semaine dernière. Toujours rien n'est à moi.
Protection parentale : G
Résumé Général : Les Maraudeurs ont dix sept ans, Voldemort est de plus en plus puissant, et acquiert de plus en plus de pouvoir. A Poudlard, la plupart des Septième Année ont fait leur choix. Sera-t-il seulement le bon ?
Résumé du chapitre précédent : Les traîtres sont découverts, Malice est bien morte, tout est fini. Tout ? Non, car cinq ados même pas boutonneux, mais terriblement prétentieux résistent encore et toujours aux lois de la Vie ! (sympa, je pourrais aller taffer chez Uderzo, moi… Si je savais dessiner…)
Note de Wam : On change pas une équipe qui gagne : merci à Dieu pour avoir lu et approuvé. D'ailleurs, c'est à cause d'elle si le chapitre est plus court que d'habitude. Moi je voulais mettre le début du chapitre prochain dans ce chapitre, mais elle m'a conseillé de faire autrement. Et elle a eu raison, comme d'habitude. Donc merci. Merci également aux reviewers. Je suis sûre que vous allez aimer ce chapitre !
Entre Ombre et Lumière
Chapitre 36 : Visite à Pré-au-Lard
Le soleil se levait sur Poudlard. Il faisait chaud, pour un mois de mars. Très lourd. C'était un fait assez rarissime pour être noté. Un fait qui aurait plu à cinq élèves, voire six, si leur vie n'avait pas été tant bouleversée. Un fait comme un autre, mais heureux et satisfaisant. De toute façon, un tel changement ne les aurait pas plus étonné. Ces deux dernières années, la vie ne leur avait pas fait que des cadeaux. Beaucoup de larmes, de cris, de colère avaient menacé Poudlard. Des morts, également. En fait, Poudlard n'avait jamais été tant éprouvée que ces deux années précédentes.
Pourtant, les élèves resteraient toujours fascinés par elle. Leur première vision d'elle, majestueuse et terrifiante mais si chaleureuse à la fois, resterait encrée dans leur mémoire. Les enfants qui partiraient quelques mois plus tard ne retiendront pas véritablement ces moments de tension, de tristesse, de colère et d'horreurs. Ils se souviendraient toujours de ce soir où la nuit était déjà tombée, où ils voyaient le parc, le lac puis, inconfortablement assis dans leur barque, ils avaient oublié tout grommellement, tout emportement, toute peur. Le soir où bercés par la lune de Septembre, ils voyaient Poudlard pour la première fois.
Remus Lupin, Sirius Black, Peter Pettigrow, James Potter et Lily Evans se souviendraient toujours de ce 1er Septembre 1971 où ils avaient vu leur Ecole pour la première fois. Ils faisaient d'ailleurs de leur mieux pour ne pas se souvenir des mois précédents. Ils s'arrangeaient tacitement avec leur mémoire pour ne se souvenir que du meilleur, d'oublier le pire, et de profiter du reste. Ils étaient jeunes, de toute façon. Leur vie était loin d'être finie, non ? Alors pourquoi se laisser miner par des problèmes aussi insignifiants sur toute une vie ?
Comme Lily l'avait supputé, Dumbledore ne cacha pas spécialement la vérité aux élèves lors du dîner. Il leur expliqua calmement que Poudlard avait dû souffrir de deux traîtres au service de Voldemort, et que Malice Whitehorn avait malheureusement été tuée dans l'espoir d'aider les autres. Il avait légèrement altéré la vérité, et au début Lily s'était sentie trahie. Mais à la réflexion, elle réalisa que Malice avait vécu pire que ce qu'ils vivraient jamais. Vivante ou non, on l'avait plus salie qu'on ne salirait jamais quiconque.
Et puis de toute façon, Dumbledore donna son moment de gloire à chacun des six élèves. Ambre Daray fut récompensée de cinquante points pour Serpentard pour folie inconsidérée et prétention sans pareille, mais salvatrices et honorables à Poudlard, à l'instar de Sirius Black. Les deux adolescents n'étaient pas là pour profiter de leur renom.
James Potter et Lily Evans avait reçu cinquante points chacun au profit de Gryffondor pour avoir tout tenté pour aider leurs amis, et sauvé Poudlard également. Remus Lupin et Peter Pettigrow furent récompensés de vingt points pour avoir prévenu le plus rapidement possible des professeurs compétents, et avoir aidé les professeurs à maintenir la sécurité et le calme dans l'Ecole. Les quatre élèves furent salués par tous leurs camarades, qui avaient surtout très vite compris qu'ils avaient gagné cent quatre-vingt-dix points et que la Coupe des Quatre Maisons était quasiment déjà à eux.
Les cours de Défense Contre les Forces du Mal et de Duel étaient inculqués par le Professeur Dumbledore en personne jusqu'à la fin de l'année. Quant aux cours d'Etude de Moldus, Charlotte Quater, une élève de Septième Année de Serdaigle, se proposa pour les donner. Comme elle était la meilleure élève dans cette matière – puisqu'elle était d'origine moldue – Dumbledore n'avait pas tergiversé longtemps et lui avait laissé la place. Tous les élèves de Poudlard se demandaient comment elle arrivait à tenir le rythme, et le bruit courut qu'elle avait été en possession d'un Retourneur de Temps, mais les Maraudeurs et Lily n'y croyaient pas vraiment et pour tout dire, s'en moquaient royalement.
Remus avait fini par rompre avec Emma. Il n'avait pas voulu jouer avec elle ni lui faire du mal. C'était assez triste de voir leur couple finir ainsi, mais en fait la plupart des personnes qui connaissaient bien Remus trouvait qu'il avait bien fait. Evidemment, il se fit insulter de la pire espèce par Emma, et elle sous-entendit même qu'il l'avait trompée avec cette greluche de Morgane Hysteria. Mais manque de chance pour elle, Hysteria passait à ce moment-là, et éclata littéralement de rire lorsqu'elle entendit la réflexion.
Emma en fut infiniment vexée, et Remus expliqua clairement à tous ceux qui se posaient la question à plus ou moins haute voix que Hysteria et lui n'étaient que camarades. Hysteria eut la pensée d'embrasser le Maraudeur devant tout le monde histoire de le mettre mal à l'aise – il y avait belle lurette qu'elle ne se souciait plus de ce qu'on disait sur elle – mais elle repensa à sa réputation de fille froide et se retint.
Peter n'entendait plus Voldemort depuis l'arrestation de Drodle et Quéo. Il avait mis ça sur le compte des Dessins, et que ça devait être simplement une autre hallucination, une autre manipulation afin de le rendre dingue. Aussi se coulait-il de jours heureux auprès de sa charmante petite amie, sans penser au lendemain, ni à la veille. Comme tous les autres adolescents en somme.
Sirius se remettait doucement du choc qu'il avait reçu. Les visites régulières de Caitlin et de ses amis lui remontèrent rapidement le moral, et le plus dur fut simplement de se persuader qu'il n'avait rien vécu d'autre qu'une illusion pendant deux mois, et qu'Ambre Daray n'avait jamais été sa petite amie. Et surtout qu'elle ne le serait jamais. Ils passaient encore beaucoup de temps ensemble, et parfois lorsqu'ils étaient seuls, les rares fois où ils étaient seuls en fait, il avait du mal à se retenir de l'embrasser, ou de simplement la toucher. Il se sentait horriblement vexé et humilié de n'avoir rien vu. De n'avoir, au fond, rien voulu voir. Mais il reprenait pied peu à peu. C'était rassurant, et pour lui, et pour ses amis.
James écrasa les Poufsouffle, et défoula toute sa colère lors de soirées avec Dumbledore. Personne ne savait ce qu'ils se disaient, et ce qu'ils faisaient, mais lorsque James se sentait hors de lui, et prêt à exploser, il disparaissait du côté du bureau de Dumbledore. Il n'était plus rare de le voir seul, assis près d'une fenêtre à regarder le lac s'enneiger, se remplir, se vider, ou les arbres pencher sous la force du vent. C'était étrange à dire, mais on avait l'impression que les Maraudeurs n'étaient plus aussi soudés qu'avant. Que malgré tout l'amour, toute l'amitié qu'ils se portaient, quelque chose s'était brisé en eux. Qu'ils n'étaient plus forcément « les Maraudeurs », mais « Lupin, Pettigrow, Black et Potter ».
Ambre était véritablement un cadavre. La rumeur courait qu'elle ne dormait plus, car les rares fois où elle trouvait le sommeil, les yeux de sa sœur la hantait. On disait aussi qu'elle avait la forme de son pendentif inscrit dans sa main à force de le serrer. N'ayant rien d'autre à faire de ses nuits, elle les passait à travailler. Elle avait les meilleures notes de sa promotion à Serpentard, dépassant même Rogue en Potions une fois. On crut qu'il allait la tuer. Heureusement, Wilkes reprit rapidement ses esprits et s'appliqua à humilier son élève le plus souvent qu'il pouvait. Ambre, elle, s'en moquait royalement. On avait l'impression qu'elle n'était plus qu'un corps. Elle parlait peu ou plus avec les autres. Même les O'Brien avaient renoncé à l'embêter et à la chercher. Katy gardait un œil bienveillant sur son amie, et n'hésitait pas à faire des comptes rendus réguliers à Lily quant à l'état de sa camarade.
Lily, quant à elle, nageait dans le plus grand des lacs de semoule. Elle pédalait et pédalait sans avancer et sans trouver de solution au capharnaüm qu'était sa vie. Elle y avait même presque renoncé. Elle aussi allait parfois voir Dumbledore. Il lui laissait sa Pensine, et elle y laissait les pensées qui l'encombraient. Elle essayait de les comprendre, de les saisir, aidée par Dumbledore, et les récupérait ensuite. Elle pensait que c'était pareil pour James, et pour Sirius. Lorsqu'elle en avait parlé à Ambre, celle-ci avait tranché qu'elle ne laisserait personne toucher à ses pensées, et encore moins les voir. Lorsque Lily essayait de songer aux derniers mois, elle abandonnait rapidement. Elle ne se souvenait pas de tous les détails. Elle s'arrangeait pour ne pas s'en souvenir.
Pas comme Sirius, qui les encrait profondément en lui, et se les répétait inlassablement. Qui faisait tout pour les revivre, les analyser, les comprendre. C'était assez étonnant de sa part, lui pourtant si imprévisible et si impulsif. Mais c'était quelque chose de positif, d'après Dumbledore. S'il les analysait, il en faisait son deuil. Il essayait de comprendre, il guérissait, de toute évidence.
Comme Voldemort s'était calmé suite à la perte de sa bataille, Dumbledore avait accepté que les élèves à partir de la Cinquième Année aille à Pré-au-Lard, à la condition qu'ils ne fréquentent que l'aile principale. Les Professeurs feraient des rondes régulières au cas où.
Le problème était que le jour où la sortie était organisée fut le jour où l'orage éclata. On pensa d'abord à la repousser – voire à l'annuler – mais les élèves voulaient absolument sortir de Poudlard pour prendre l'air, et Dumbledore accepta presque à contre-cœur de les laisser sortir. Il arma James d'une amulette qui le protègerait, et briefa rapidement ses amis ainsi que Lily pour le protéger du mieux possible au cas où. James était agacé par cet excès de surveillance et de protection, mais lorsqu'il sut que Lily allait faire partie de sa garde rapprochée, il tempêta un peu moins, et eut même presque hâte de sortir.
Il sentait les vitres qui vibraient à cause du tonnerre. Les rafales de vent étaient tout ce qu'il y avait de plus violent, et les arbres courbaient gracieusement l'échine devant une telle démonstration de force. Un nouvel éclair fendit le ciel. Puis un second, et un troisième dans la même foulée. Et le tonnerre gronda plus fort que jamais. Ses amis à côté de lui tremblaient, riaient, ou restaient indifférents au déchaînement impressionnant des éléments. Des plus diluviennes fendaient presque les vitres peu épaisses de la salle commune de Poudlard.
Un éclair plus fort, plus puissant et plus effrayant que les autres déchira le ciel, éclairant toute la salle commune, et particulièrement le visage souriant de James. Si Peter riait, et si Sirius ignorait superbement la violence de la Nature, Remus laissait ses instincts animaux prendre le dessus et restait aussi près de la chaleur confortable qui brûlait encore dans l'âtre. James sourit d'avantage encore lorsque le tonnerre retentit. Remus, lui, frissonna.
« Tu crois qu'ils vont annuler la sortie ? »
« Pas intérêt. » grommela Peter. « J'ai bien trop envie de sortir. »
« Ouais ! » renchérit Sirius. « Qu'il pleuve, qu'il vente ou qu'il neige, nous irons à Pré-au-Lard. Et avec ou sans l'autorisation de Dumbledore. »
« Hurle-le encore plus fort, Sirius. Je crois que Mc Go' a mal entendu la fin de la phrase ! » se moqua Peter.
Sirius lui tira la langue.
Dehors, le temps se calmait peu à peu. James admirait le diction « après la pluie le beau temps » à l'œuvre. Certes, il y avait toujours de nombreux éclairs, mais le tonnerre avait disparu et la pluie avait cessé. Le vent s'était assagi. Seules les vitres restaient froides.
« La question est réglée ! » s'exclama Sirius en jetant un coup d'œil à la fenêtre. « Prépare tes affaires Nicole, on décolle ! »
Sur ces paroles hautement intellectuelles, Sirius se leva et courut jusqu'au dortoir en hurlant sous l'œil effaré des trois autres.
« Je crois que Julia déteint sur lui. » expliqua Peter.
Remus ricana et James sourit. Il ne savait pas trop pourquoi, mais il se sentait nerveux, tremblant. Il ne se sentait pas capable de prononcer le moindre mot. Pour éviter le regard de Remus, James quitta la fenêtre et se dirigea vers le dortoir, ses sens en alerte, le cœur battant à tout rompre. Quelque chose allait se passer. C'était obligatoire, son instinct le lui disait. Il allait arriver quelque chose.
« James ? » appela Remus.
« Hum ? »
« Qu'est-ce qui ne va pas ? Tu as l'air nerveux… »
« Si, si, ça va. T'inquiète pas. »
Remus le regarda longuement, et haussa finalement les épaules. James ne savait pas trop quoi faire. Devait-il suivre son instinct et rester calmement dans la salle commune, ou aller à Pré-au-Lard voir ce que ses amis lui préparaient ? Car c'était sûr, ses amis préparaient quelque chose. Quelque chose qui le concernait. Et quelque chose qui n'allait pas forcément lui plaire. Il avait bien pensé à les titiller pour leur faire cracher le morceau, mais Sirius nierait en bloc, Remus serait muet comme une tombe – comme d'habitude aussi – et James était sûr que Peter ne dirait rien. Si, avant, il était très simple de lui tirer les informations que l'on voulait, il était désormais extrêmement dur de faire lâcher le morceau à Peter.
Sirius en avait même pâti lorsque Peter avait refusé de lui dire le sujet d'Etude de Moldus alors qu'il le savait parfaitement. Sirius avait quand même réussi à avoir une bonne note car il était de notoriété publique que Charlotte Quater avait un faible pour tous les bruns baraqués. Sirius rentrait depuis longtemps dans cette case-là.
« ALLEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEZ ! » hurla soudain une voix.
James sursauta, et vit Julia descendre l'escalier sur les fesses, la main solidement agrippée au bras d'une Lily déséquilibrée et ronchon. Alice, elle, glissa lestement sur le sol, juste après que Julia se soit relevé en se frottant les fesses avec une grimace de douleur. Lily eut un ricanement sadique qui signifiait clairement « bien fait pour toi ! ». Alice secoua la tête, et sautilla d'un pied sur l'autre vers James. Celui-ci sourit.
Alice ne tenait plus en place depuis qu'elle avait reçu une superbe lettre de Frank qui lui disait qu'il passerait la journée avec elle à Pré-au-Lard, étant en week-end. Ses études d'Auror lui prenaient beaucoup de temps, et Alice était très heureuse de voir qu'il se remettait du décès de sa sœur. Certes, elle sentait que parfois, derrière un mot se cachait une amertume et une rancœur tenace, mais Alice savait qu'il se vengerait. Et qu'elle serait là pour le soutenir, puisqu'elle ne pouvait pas le changer.
« Je vais voir mon chériiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii ! » hurla-t-elle.
« ET MOUAH AUSSIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII ! » s'égosilla Julia.
« Et moi je retourne me coucher au chaud… » grommela Lily en se retournant.
Mais Julia tendit le bras à une vitesse affolante (depuis quand avait-elle un ressort dans le bras ? Question bête : Julia était un ressort géant) et retint Lily. Celle-ci s'apprêta à soupirer, mais Julia la coupa.
« Ah non ! Arrête un peu ! C'est notre dernière sortie tous ensemble, alors tu viens avec nous ! Pas question que tu restes enfermée à te morfondre parce qu'il pleut ! Je veux profiter de cette dernière sortie avec toi ! »
James écarquilla les yeux, abasourdi, à l'instar de Lily, Alice, Remus, Peter et Sirius qui redescendait. Julia les regarda en fronçant les sourcils.
« Quoi ? »
« Tu… » bafouilla James. « Tu sais parler ? »
« Bien sûr que je sais parler ! »
« Non, non, bien sûr que tu sais parler, mais je veux dire… Sérieusement ? Tu sais être sérieuse et avoir des idées… Enfin… Sérieuses et non farfelues ? »
« C'est la première fois en sept ans que je l'entends faire une phrase de plus de cinq mots sans avoir un dictionnaire sur moi… » s'esbaudit Sirius.
« Et qu'il n'y a pas au moins un mot qui ne veut rien dire ! » renchérit Peter.
Lily et Alice, elles, étaient trop assommées pour parler. Julia, elle, sourit, et haussa les épaules.
« C'était très amusant de vous voir me regarder comme si j'étais folle. Mais je vous rassure : je suis folle. YOUHAKIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII ! YOUKAY HA ! » hurla-t-elle en sautant sur les canapés.
Les six adolescents échangèrent un regard vide. Le miracle avait été de courte durée. Voyant que tout le monde était fixé sur Julia, Lily voulut en profiter pour filer à l'Anglaise – et pour cause – mais James se sentit traître et la rappela. Celle-ci le foudroya du regard, ce à quoi il répondit un merveilleux véritable sourire. A son plus grand étonnement, il vit Lily rougir. Intéressant…
« Bon, allez, vous êtes prêtes les filles ? » demanda Remus.
« ON S'ENVOLE GIROLLE ! » beugla Julia mimant un vol sur un balai imaginaire.
« Non Julia, c'est 'On décolle Nicole' ! Ne gâche pas mes phrases s'il te plaît ! » reprit Sirius en la poursuivant.
« Allez, on y va. » fit Peter en poussant gentiment Lily en avant.
James regarda ses amis. Ça sentait pas bon. Mais pas bon du tout.
« FFFFFRRRRRRRRRAAAAAAAAAAAAAAAANNNNNKKKKKKKKYYYYYYYYYYYYYYY ! »
Lily plaqua pour la énième fois de la journée ses mains sur ses oreilles, comme les Maraudeurs. Julia, elle, planait quelques mètres derrière en se bécotant avec son petit ami. Lily soupira… En parlant du sien… Lily soupira encore.
« T'essayes de faire une tempête ? C'est pas comme ça qu'on fait ! T'es nulle ! » plaisanta James.
« Hey ! Mais c'est ma phrase, ça ! » s'indigna Sirius. « C'est copyrighté ! Tu me dois cinq millions de gallions pour avoir utilisé cette phrase ! »
« Tu peux toujours courir. »
« Pf ! C'est ce que tout le monde me répond à chaque fois… » grommela faussement Sirius.
« Mon Frrrrrrrrranky d'amour » ronronna Alice dans les bras de son petit ami.
Celui-ci éclata d'un grand rire et répondit à son étreinte. Au bout de quelques secondes, James finit par se racler la gorge, et Frank décida de lâcher – bien qu'à contre-cœur – la jeune fille. Il se tourna vers les Maraudeurs, et les salua bien bassement. Lily fut contente de retrouver l'ancien Frank, souriant et toujours rieur. Il y avait quelque chose de différent en lui, mais Lily savait que c'était pareil pour elle. Avec tout ce qui s'était passé ce derniers mois, ce serait un mensonge de prétendre qu'elle était la même. Lily frissonna au souvenir du début de janvier. Elle détestait janvier, désormais. Beaucoup trop de mauvais souvenirs s'attachaient à ce mois. C'était puéril, mais ça lui convenait pour le moment.
« Comment tu vas Lily ? » demanda Frank en lui faisant la bise.
« On fait aller. Et toi ? »
« Bien. »
« Et les études ? »
« Ah les études ! Je t'en parle pas ! J'ai un prof de Potions atroce ! Tu crois qu'ils sont tous comme ça ? Que pour être prof de Potions, il faut avoir un diplôme en mauvaise foi Serpentardesque et qu'il faut détester tout ce qui ressemble de près ou de loin à du rouge ou à de l'or ? »
« Hum… Sais pas. » répondit James. « Mais bon, après Wilkes, on peut toujours le penser. »
« Yep. Ce seront nos enfants à Poudlard ! » fit Sirius en bombant le torse.
« Tu vas avoir des enfants, toi ? » demanda Alice. « Sirius, pour avoir des enfants, il faut trouver la mère. »
« Oh ! Mais la mère, c'est pas un problème. Ne pas m'intéresser aux autres sera plus difficile. »
« N'empêche, imagine s'ils ont un prof pire que le nôtre en Potions ? » demanda Remus.
« Qui pourrait être pire que Wilkes, franchement ? Surtout pour nos enfants ! Ils auront notre perfection ! » frima James.
« Rogue ! » rigola Peter.
« Rogue ? » s'écrièrent-ils tous – sauf Julia qui avait disparu on ne savait où avec Sun ; Ah le discours sur la dernière sortie à Pré-au-Lard, elle le lui ressortirait !
« Bah il est le meilleur de tout Poudlard en Potions ! »
« Pf ! » se moqua Sirius. « Tu plaisantes ? Rogue sera trop occupé à lécher méticuleusement les pompes de Voldemort, si tu veux tout savoir ! Pas le temps de s'occuper de mouflets. Et encore moins des nôtres ! »
« N'empêche, imagine si c'est le cas ! » fit Remus.
« Je leur laisserai le droit de lui casser la figure. » répondit simplement James, mi-figue mi-raisin.
« C'est sûr que ça réglerait les choses ! » ricana Lily, intervenant pour la première fois. « Il va tout de suite lui donner sa chance, à ton enfant ! Il se dira certainement tel père tel fils et il aura raison ! »
« Je plaisantais, Lily ! Il aurait simplement mon pardon pour toutes les sales blagues qu'il lui fera ! »
Lily soupira. C'était étrange, mais pour la première fois, elle eut envie de rire à cette idée. Un Potter junior, comme James l'était à son entrée en Première Année se dessina dans son imagination. Elle l'imaginait parfaitement regarder un Rogue plus âgé avec excitation et peur à la fois. Pourquoi Potter fils avait-il les yeux verts dans son imagination ? Personne n'avait les yeux verts chez les Potter, si ! Lily écarquilla les yeux. Nope. Pas penser à ça.
« C'est stupide quand même. » se borna Lily.
« Mais je n'ai jamais dit que ça ne l'était pas ! C'est d'ailleurs ce qui nous caractérise, nous, les victimes de la LACUNE ! » se moqua James.
Lily le foudroya du regard, alors que les autres éclataient de rire.
« Tu te marres, mais je te jure que si tu connaissais le nombre de personnes adhérant à ce club, tu rirais moins ! »
« Ah bon ? Pourquoi ? Parce que je me rendrais compte que finalement, je n'ai pas tant d'ennemis que ça chez les Serpentard ? Et qu'ils fantasment tous sur moi ? »
« Ne prends pas tes désirs pour des réalités. »
« Et toi, c'est quoi tes désirs ? »
Lily fut tellement désarçonnée par la question que dans un premier temps elle resta là à le fixer, sans répondre. Elle entendit le rire sarcastique de Peter, le ricanement de Remus, et le fou-rire de Sirius, Alice et Frank. Sans comprendre pourquoi, Lily se mit à rougir violemment, et elle eut plus de mal que jamais à soutenir le regard de James. Celui-ci semblait prendre un plaisir inexplicable à la voir changer si brutalement de couleur.
« Rien n'a changé on dirait. » se contenta Frank de dire.
« Mmh… » répondit Alice avec un sourire qui en disait long.
Mais alors que Lily fronçait les sourcils, sentant de plus en plus le coup fourré, et s'apprêtait à l'apostropher, Alice prit les devants, embrassa goulûment Frank pendant quelques secondes – Lily et les autres ne purent retenir une grimace lassée – puis finalement lui attrapa la main et le tira en disant :
« Allez, aux Trois Balais, je meurs de froid ! »
Il faisait nettement plus chaud aux Trois Balais que dehors, aussi Lily retira-t-elle immédiatement son pull et son écharpe. Ils commandèrent leurs consommations, tout en écoutant Frank raconter ses exploits à des Maraudeurs avides. Lily et Alice, à côté, parlaient d'un livre passionnant sur les Sortilèges. Ils passèrent une bonne heure dans le bar, Sirius plaisantant avec la jeune Rosmerta, la draguant même, avec James, et lui demandant même qui était le plus beau d'entre eux.
Celle-ci s'installa quelques minutes avec eux pour discuter et elle choisit Sirius. James se vexa faussement, marmonnant que c'était toujours Sirius le plus beau, et Lily se retint à la dernière minute de le rassurer. Elle se remit à rougir – mais depuis quand rougissait-elle autant, bon sang ! – et plongea le nez dans sa bièraubeurre chaude. Finalement, le patron appela Mme Rosmerta, et les adolescents décidèrent d'aller faire quelques emplettes.
Alice et Frank étaient devant, main dans la main, en train de se raconter des choses qui ne regardaient qu'eux. Suivaient Peter et Sirius qui plaisantaient sur les crochets de poules – devenu leur sujet préféré depuis des mois – tandis que Remus, James et Lily traînaient un peu derrière – Lily n'arrivait pas à remettre son pull. Elle dut s'arrêter pour arriver à le renfiler. Remus passa rapidement derrière elle, puis derrière James, puis finalement continua à avancer. James, lui, attendit patiemment que la jeune fille ait fini de se préparer.
Lorsque, les joues rouges, et les cheveux en fouillis, elle eut fini de mettre son pull et son écharpe – elle avait depuis longtemps laissé tomber les manteaux, qu'elle détestait porter – elle remarqua qu'il ne restait plus que James et elle.
« Où sont les autres ? »
« Un peu plus devant. » répondit James évasivement en montrant plus loin sans regarder.
« Il n'y a personne. »
« Si ils… »
James s'arrêta, et regarda devant. Personne. Le vide complet. Pas une boutique. Pas un chat. PAS UN SIMPLE RAT ! Où étaient les fourmis ? Où étaient-ils ? James fronça les sourcils.
« On est où ? »
« A Pré-au-Lard. » répondit-elle en haussant les sourcils. « Pas loin de la Cabane Hurlante. C'est pas sensé être toi le super Maraudeur ? »
« Je connais pas cet endroit ! »
« Moi j'allais souvent ici avec Ambre, en Troisième et Quatrième Année quand on voulait échapper à E… Enfin bon. »
« Et c'est souvent aussi … Mort ? »
« C'est justement tout son intérêt. Généralement, tous les amoureux viennent se bécoter ici quand le soleil se couche parce qu'il paraît que c'est super. Alice m'a répété cinquante fois le jour où elle a embrassé la première fois Frank : 'Il était trooooooooooop mimi ! Il m'a dit comme ça 'Tu sais Alice, tu seras toujours plus pour moi qu'une amie' alors là, grosse panique, t'imagines ! Et puis finalement pouf ! Même plus besoin de réfléchir ! Il m'a embrassée ! Qu'est-ce qu'il embrasse bieeeeeeeeeen…' Je l'entends encore. » grommela Lily, après une parfaite imitation de sa camarade.
« Et ils sont où, là, les amoureux ? »
Lily regarda autour d'elle.
« Nulle part. Mais il est cinq heures en même temps, donc c'est normal. Reviens dans deux heures. Maintenant, on peut aller rejoindre les autres ? »
Il hocha la tête, pas sûr que ce ne soit qu'un hasard. D'ailleurs, il remarqua bien vite que c'était loin d'être un hasard, lorsqu'il repassa pour la troisième fois devant un rocher. Le même rocher. Lily soupira.
« C'est pas possible ! Je connais très bien cet endroit ! »
« Un sort de Boucle. » répondit simplement James. « Quelqu'un nous a bloqués ici. »
« Qui ? »
« Mreugnf. Mes copains. »
Lily se sentit paniquer.
« Ou Voldemort. » ajouta-t-il en touchant l'amulette que Dumbledore lui avait donnée.
Lily paniqua encore plus, et sortit sa baguette, à l'instar de James, mais lorsqu'elle essaya d'utiliser un sort, elle dut remarquer que la charmante baguette était devenue une magnifique colombe. Sur celle de James était écrit en rouge : « Blagounette ! ». Celui-ci regarda la colombe avec un air mauvais.
« Mes copains. » dit-il simplement. « Bon. Bah on n'a plus qu'à attendre. Sans baguette, il est impossible de se sortir de là. »
« Et qu'est-ce qu'on fait en attendant ? »
Un coup de tonnerre terrifiant retentit dans le ciel, suivi un instant plus tard d'un éclair gigantesque. Une seconde après, une pluie drue se mettait à tomber, trempant en quelques instants les deux adolescents. Lily se sentit immédiatement frigorifiée. Elle frissonna. James, lui, s'assit sur le rocher avec un air blasé.
« On compte les gouttes. »
Au début, Ambre n'avait pas voulu aller à Pré-au-Lard. Elle savait qu'elle y rencontrerait Sirius et ses amis, et depuis janvier, elle faisait de son mieux pour éviter tout ce petit monde. En fait, plus elle restait terrée dans sa chambre, mieux elle se sentait. Eviter Poudlard et ses traîtres étaient très simple. Rester enfermé était une solution très facile, et cela permettait la réalisation de ses souhaits. Le premier avait été exaucé, elle avait su pour le traître. Le deuxième était en cours. Elle avait demandé à connaître l'identité du meurtrier de sa sœur pour venger sa sœur, elle le connaissait. Elle avait demandé le bonheur de Lily, elle allait l'obtenir. Lily vivrait une vie merveilleuse. Une vie où elle n'existerait pas. Une vie où elle n'aurait pas sa place. Et qui serait mieux ainsi.
Ambre regarda l'horizon avec soulagement. Elle avait finalement envoyé une lettre à son père, lui affirmant qu'elle accepterait de se marier avec Avery à la condition qu'on la laisse tranquille avec Voldemort. La réponse sans appel de Oreste la frustra. Il refusait. Alors elle rejeta tout mariage. Elle avait prévu de partir après Poudlard. De s'enfuir quelque part ou personne ne la connaîtrait pour trouver le moyen d'augmenter sa puissance magique, afin de détruire Voldemort. Elle voulait le détruire. Le surpasser. Le maudire. Le tuer. Elle voulait qu'il paie pour tout ce qu'il avait fait. Et elle réussirait. Quitte à en mourir.
Comme Katy n'arrêtait pas de la tanner pour qu'elle l'accompagne, elle avait fini par accepter. Evidemment, elle l'avait immédiatement regretté, mais elle n'avait pu se rétracter car Katy avait pris le soin délicat de la faire jurer solennellement sur la Magie Ancestrale. Aussi était-elle en train de traîner dans le froid, alors qu'il faisait si chaud quelques jours plus tôt, écœurée par la vision de Katy et de son petit ami, étroitement et amoureusement enlacés. Ils étaient rapidement passés aux Trois Balais, histoire de se réchauffer, mais Ambre avait rapidement clos le repas lorsqu'elle avait vu les Maraudeurs, Londubat, Stafford et Lily entrer dans le pub.
Depuis, le copain de Katy ronchonnait, et celle-ci s'armait de patience pour ne pas craquer. Mais Ambre voyait avec délectation que son amie avait bien du mal. Bien fait ! Ca lui apprendrait à la forcer à aller là où elle ne voulait pas aller ! Gniark !
Ambre donna un coup de pied dans une vieille bouteille de bièraubeurre, dans le seul but de tuer un ennui grandissant. Soudainement, elle fut bousculée par un grand brun qui s'esclaffait.
« J'ose même pas imaginer la tête de Lily lorsqu'elle verra qu'on lui a refourgué une fausse baguette ! » plaisantait-il.
« Et James quand il comprendra ! Je parie qu'il croira à une attaque de Voldemort, parano comme il est maintenant ! » répondit un autre.
« Fais gaffe où tu mets les pieds Lupin ! » grogna Ambre.
« Désolé Daray. Je ne t'ai pas fait mal ? »
« Nan, ça va. »
« Salut Ambre. » fit doucement Sirius.
Elle se contenta de hocher la tête. Elle se sentait toujours mal à l'aise lorsqu'il lui parlait. Elle voyait dans ses yeux quelque chose qu'elle n'aimait pas, qui la repoussait et qui l'attirait à la fois. Elle avait peur de se regard doux, gêné et colérique à la fois. Elle avait peur, et était excitée par ce regard.
« Au fait, je te rendrai ton livre ce soir. » dit-il. « Je l'ai terminé. »
« D'accord. Merci. »
Remus ricanait encore, deux baguettes serrées dans sa main droite. Jeremy Kars les regarda, amusé, et attendit quelques instants. Puis, voyant que personne ne semblait se décider, il coupa court au silence léger d'un côté et lourd de l'autre.
« Qu'est-ce que vous avez fait encore ? » rit stupidement Kars.
« On a donné un coup de pouce au destin ! » répondit tout aussi stupidement Pettigrow.
« C'est à dire ? » fit Katy, soupçonneuse.
« Hé hé hé ! » répondit Remus. « On a bloqué Lily et James dans un coin tranquille. On a envoyé un sort de repousse-intrus autour de la zone, comme ça, à part nous, personne ne pourra les voir ou accéder à l'endroit où on les a bloqués. Et eux, ils sont incapables… »
Un éclair zébra le ciel, et une pluie diluvienne s'abattit soudainement sur eux. Kars poussa Katy dans un endroit sec – rapidement rejoint par une bonne partie des élèves de Poudlard – alors que les Maraudeurs disparaissaient nul ne savait où. Ambre, elle, pensa à aller se mettre au sec, mais elle n'avait pas envie, à la réflexion, d'être humide et glacée. Sous la pluie torrentielle, elle se sentait bien, tout à fait mouillée, et vivante. Et puis au moins elle avait les rues à elle toute seule, alors que tout le monde se tassait dans les boutiques, et ne pouvait plus respirer. Si quelqu'un ne faisait pas un malaise, c'était vraiment qu'il ne le fallait pas.
Ambre vit Mc Gonagall foncer vers eux, s'apprêtant déjà à hurler qu'il fallait rentrer. Quelques minutes plus tôt, Ambre l'aurait suivie hâtivement mais elle n'avait plus la moindre envie de partir. Être seule lui faisait un bien fou. Depuis janvier, Katy passait son temps à veiller sur elle, et elle savait parfaitement que les O'Brien et Avery faisaient la même chose, pour le compte de son père. Ambre ricana. Elle en avait plus fait voir à Avery ces cinq derniers mois que ces sept dernières années réunies. S'il ne l'avait pas collée et s'il ne lui avait pas été promis en tant qu'époux, ils auraient pu se lier d'amitié, et peut-être même qu'il l'aurait intéressée, mais il représentait trop de défauts qu'elle méprisait pour pouvoir le regarder sans avoir des nausées.
Elle évita facilement Mc Gonagall, qui rugissait contre les Maraudeurs en leur demandant où était Potter. Lupin répondit innocemment qu'il avait subitement disparu avec Lily Evans, et Ambre vit Mc Gonagall à la fois pâlir d'inquiétude, et soupirer de lassitude. Ou peut-être y avait-il un peu de contentement ?
« Rassurez-vous, Professeur. Si quelqu'un doit venir à bout de James, ce sera Lily, et certainement pas Voldemort. » fit Black en riant.
Mc Gonagall frissonna en entendant le nom du mage Noir, et le foudroya du regard.
« On ne plaisante pas avec ces choses-là ! Où est-il ? »
« Avec Lily. » répondit Pettigrow.
« Et où est Evans ? »
« Avec James. » répondit Black.
« J'AI BIEN COMPRIS BLACK MERCI ! MAIS OU SONT-ILS ! »
« Ah, çà ! » répondit Remus. « Il faudra le leur demander quand ils rentreront. »
Si Mc Gonagall avait pu tuer les Maraudeurs, elle l'aurait certainement fait. Mais ils n'étaient pas dans l'illégalité. Certes, il avait été dit que seules les rues principales étaient autorisées, mais il n'avait nullement été spécifié qu'être bloqué dans un périmètre sans baguette magique était interdit. C'était plutôt les Maraudeurs, qui étaient dans l'illégalité. Mais ça, ils le savaient parfaitement bien, et ils en étaient même très fiers.
« Bande de crétins. » grommela Ambre.
Soudainement, un mouvement attira son regard. Alors que tout le monde suivait docilement Mc Gonagall, encadré par Flitwick et la jeune Chourave, Ambre vit une cape disparaître. Son cœur s'arrêta. Elle le sut. Elle l'aurait reconnu entre mille, de toute façon. Le vœu qu'elle avait fait lui avait permis de savoir qui était le tueur de sa sœur. Jusqu'à ce jour, elle avait cru avec rage que la Wishball n'avait pas fonctionné. Mais de toute évidence, si. Rien que cette cape lui avait fait comprendre qui il était.
Il était le tueur. L'assassin. Le meurtrier d'Electre.
Elle ne sentait plus les gouttes glacées qui lui coulaient le long de son corps trempé, pas plus qu'elle n'entendait les cris de Katy, ou le tonnerre menaçant. Elle entendait, percevait, voyait, respirait tout ce qui était de cet homme. De ce meurtrier. Que savait-elle de lui ? Rien. Qu'il avait été puni par Voldemort parce qu'il avait fait l'erreur – et quelle erreur ! – de tuer sa sœur.
Vengeance.
Ce mot résonnait dans sa tête, et Ambre entendait même clairement la voix d'Electre lui crier « VENGEANCE ! », puis son rire amusé, enfantin et cruel, cet éclat de rire glacial et sadique qui la faisait trembler, mais qui ce soir-là ne lui donnait que plus de violence, de décision et de colère.
De nouveau, la cape disparut. Ambre attrapa sa baguette et, au coin d'une ruelle, elle le stupéfixa. Lorsqu'elle fut sûre qu'il était sous son emprise, elle ralentit, et avança lentement. Le ciel était noir. Seule source de lumière, les éclairs, et quelque fois le lampadaire magique qui ne fonctionnait qu'à chaque coup de tonnerre. Ambre le contourna, et regarda l'homme.
Il était plutôt jeune. La trentaine. Des yeux bleus. De grands yeux bleus innocents et cruels à la fois. L'air puissant, et faible également. Un peu de barbe, il n'avait pas dû se raser depuis quelques jours. Ses vêtements étaient plutôt propres, bien qu'humides. Il était diablement séduisant. Ambre esquissa un rictus, et désenchanta la tête du tueur.
« Salut ! Tu vas bien ? »
« T'en es à combien ? »
« Chais pas. J'arrive pas à toutes les compter. Si j'avais ma baguette, je pourrais les stopper et les compter, mais si j'avais ma baguette, nous ne serions plus là. »
« De toute façon, ça ne se stupéfixe pas, des gouttes. Et bien que tu sois très puissant, tu ne serais pas capable d'arrêter le temps. »
« Et puis de toute façon, compter les gouttes, c'est stupide. »
« Aussi. »
Il y eut un silence. Lily finit par s'approcher de James, et alla s'asseoir à côté de lui.
« En plus il caille. »
James sourit, et retira sa cape. Lily le repoussa.
« Je préfère avoir froid. Les capes, c'est encombrant. »
« Mais ça empêche les pneumonies. »
« Tu veux avoir une pneumonie ? »
« Non. »
« Alors garde-la. »
« Pourquoi tu te plains alors ? »
« Ce n'était qu'une constatation, pas une plainte ! » s'énerva Lily.
« Ah, excuse-moi. »
« Ca fait combien de temps qu'on est là ? »
James regarda sa montre.
« Dix minutes. »
« C'est tout ? »
« Ouais. »
Il y eut un nouveau silence. Lily observa un éclair et écouta avec délectation le tonnerre. Il y avait quand même beaucoup de vent.
« J'adore les orages. » dit-elle.
« Moi aussi. »
« Au début, je n'aimais que parce que ça faisait peur à Pétunia. Je voulais la ridiculiser, alors souvent quand il y avait un orage, je me moquais d'elle. Et puis au fur et à mesure, comme j'étais souvent seule en été, j'ai passé mes après-midi à regarder par la fenêtre. C'était amusant de voir quelle forme prenait les éclairs. Ou de voir tomber la foudre. Le feu me fascine. »
« Moi j'aimais parce que, enfant unique, je n'avais que ça à faire. Je me souviens qu'à sept ans, j'étais parti en douce dehors, un jour d'orage, pour embêter ma mère. Elle ne voulait pas que j'aille faire du Quidditch. Alors je suis allé chercher mon balai, et j'ai foncé dehors, en passant par la fenêtre de ma chambre. Il pleuvait à torrent, un peu comme aujourd'hui. Et il y avait un vent incroyable ! En fait, il y en avait tellement que j'ai perdu le contrôle du balai et que j'ai dévié un peu partout. C'était incroyable ! J'étais effrayé et excité à la fois ! Le pire moment, ça a été quand un éclair est passé à quelques mètres de moi. Je me suis mis à pleurer de peur, mais d'excitation à la fois ! Et puis après, avec le tonnerre ! Je crois que c'est l'un de mes meilleurs souvenirs, et que c'est à ce moment-là que j'ai su que je voulais faire du Quidditch… Mais à la réflexion… J'étais assez inconscient, en fait. »
Lily le dévisageait comme s'il était fou.
« T'as pas vraiment changé. Et ta mère ? Elle a réagit comment ? »
« L'elfe de maison était venue m'apporter des crêpes, et pouf ! Elle a vu ma fenêtre ouverte, et elle a compris. Elle a appelé ma mère et est partie se jeter dans le feu. Heureusement, l'amie de maman l'a retenue pendant que maman, elle, filait dehors. Elle m'a dit qu'elle m'avait cherché pendant dix minutes, et elle est même partie appeler la Brigade des Aurors tellement elle avait peur de ne plus me trouver. Ma mère a le vertige, elle ne peut pas monter sur les balais – même si elle l'aurait fait si son amie Maggie ne l'en avait pas empêchée. Les Aurors m'ont rattrapé, et m'ont redescendu. J'ai été malade pendant trois semaines. Mais j'étais sacrément fier de moi ! Les Aurors m'ont même félicité en douce pour avoir tenu sur mon balai après le savon que ma mère m'a passé. Et mon père m'a offert un balai plus puissant. »
Lily le fixa d'un œil vide.
« Vous êtes tous aussi inconscients dans la famille ? »
« Les hommes, oui. »
« J'espère que tu n'auras pas de fils. »
« Ma grand-mère paternelle a dit ça aussi à ma mère lorsqu'elle s'est mariée. »
« N'empêche, Rogue en prof. » grommela Sirius. « Ce serait la pire des choses qui puisse arriver. »
« Remets-toi, Sirius ! Ce n'est qu'une supposition ! » rit Peter.
« Ouais, mais tu me mets le doute. »
« Tu l'as dit toi-même, il sera avec Voldemort, il n'aura pas le temps de faire des études de pédagogie. »
« Ouais. Et imagine que Voldemort tombe. Hein ? Imagine que tous les quatre on en vienne à bout. Rogue serait assez malin pour faire croire qu'il était sous imperium, tralali tralala et pouf ! On le trouve en tant que prof. »
Remus et Peter éclatèrent de rire pendant que Sirius plantait son visage dans sa main, l'air particulièrement grognon.
« Tout d'abord, Sirius, je doute que, malgré notre suprématie flagrante, nous réussissions à vaincre à nous quatre un sorcier aussi puissant que Vol… Voldemort. » commença Peter en ricanant. « Et puis de toute façon, Rogue irait en prison si Voldemort devait tomber. »
« On parie que non ? »
« De toute façon, pour ça, il faudrait qu'on aie des enfants. »
« Mais ce serait une abomination pour tous les enfants ! Que ce soit les nôtres ou pas. Moi je veux aller voir Dumbledore et lui faire promettre de ne jamais engager Rogue comme prof. Tu m'as mis le doute, Peter ! »
« Je t'en prie Sirius, calme-toi ! » intervint Remus. « Je crois que la personne la plus à plaindre ce serait Rogue. »
« Je ne crois pas. »
« Attends. Je t'explique. Puisque tu y tiens, on va partir du fait que Voldemort est zappé. Bon. Et qu'on a des enfants. Bon. Et que Rogue est prof. Boooooooon. Très bien. Le pauvre Rogue qui se croit débarrassé à vie de tout ce qui ressemble à un Potter, à un Black, à un Pettigrow ou à un Lupin voit arriver une multitude de juniors qui ont entendu toute leur enfance : 'Fais-en baver à Rogue fiston !' … »
« Pourquoi entendraient-ils ça ? » demanda Sirius.
« Franchement, tu ne passerais pas ton temps à faire ça, toi ? »
Sirius prit une seconde pour réfléchir, puis finalement ricana.
« Ouais. Et je leur dirai tous les points faibles de ce Snivellus. »
« Ce qui serait fondamentalement nul. Mais passons, tu as le temps de mûrir, Patmol. »
Et avant que Sirius ne puisse protester :
« Donc il voit des juniors qui débarquent et qui veulent lui en faire baver. Et il sait parfaitement que si ce n'est pas véritablement méchant, Dumbledore ne s'interposera pas. Que s'il n'y a pas de preuves, et qu'ils font montre d'autant d'ingéniosité que toi, ce sera limite s'il ne jouera pas les aveugles. »
« C'est vrai. Ils auront mon ingéniosité. »
Remus ricana.
« Et puis tu sais, ça pourrait être bien pire. »
« Comment ça ? »
« Imagine que ton fils tombe amoureux de la fille de Rogue. »
La tête que fit Sirius à ce moment valait tous les détours.
« Ou pire. Imagine que le fils de James tombe amoureux de la fille de Rogue. »
Sirius pâlit d'avantage. Peter ricana, croyant bon de retourner le couteau dans la plaie.
« Ou de son fils. »
« Ou de Rogue tout simplement. » renchérit Remus.
« ARRÊTEZ ! MAIS VOUS ÊTES HORRIBLES ! »
« Nos élucubrations sont aussi stupides que les tiennes. Rogue ne sera jamais prof, il n'a pas la fibre. D'ailleurs, c'est à peu près aussi probable que… Que… Que Bertha Jorkins travaillant au ministère, ou que Voldemort se soit déjà envoyé en l'air. »
Sirius et Peter dévisagèrent Remus avec un air grave.
« Tu crois qu'il est encore puceau ? »
Remus haussa un sourcil.
« J'en sais rien. Mais si jamais un jour je me trouve devant lui je lui demanderai. Ca te convient ? »
Sirius le jaugea du regard quelques instants.
« Pf ! T'oserais même pas ! »
« Tu paries ? »
« Chiche de te retrouver devant Voldemort et de lui demander s'il a déjà couché ? »
« Chiche ! »
« Si tu perds, tu devras… Hum… On verra. Mais je te jure que tu le feras ! »
« Si je gagne, tu devras faire tout ce que je veux jusqu'à la fin de ma vie. »
« Oh bah je devrais pas avoir beaucoup de travail alors. Je doute que Voldemort te laisse en vie si tu es devant lui, et encore plus si tu lui poses une question à la con ! »
« Moui. Mais j'aurais gagné mon pari ! »
« Tu me le diras quand je mourrai, d'accord ? »
Peter les fixait, inquiet.
« Hé, les gars, vous me faites peur, là… »
La pluie qui glissait le long de ses cheveux, et qui coulait lentement le long de son visage pour suivre les lignes de son cou et disparaître sous son t-shirt le fascinaient depuis un bon moment. Il n'arrivait pas s'empêcher de la regarder. Et elle, elle fulminait tellement qu'elle ne remarquait rien. D'un côté, il était déçu parce qu'il aimait la voir rougir, mais d'un autre, si elle le voyait, elle balancerait sa colère sur lui. Et quelque chose lui disait que ce ne serait pas bon. Mais d'un côté, il avait une furieuse envie de la faire enrager.
« MAIS QU'EST-CE QUI LEUR A PRIS, HEIN ! »
En fait, à bien y réfléchir, il n'avait besoin de rien faire à ce moment-là pour la faire enrager, car ses amis avaient pris gentiment les choses en main.
« QU'EST-CE QU'ILS ONT DANS LA TÊTE ? AVEC LA MENACE VOLDEMORT SUR TES EPAULES ! CES TROIS CRETINS NOUS ABANDONNENT DANS UN ENDROIT MORT ! ET SOUS LA PLUIE ! ET SANS BAGUETTE ! ET DANS LE FROID ! J'AI FROID ! »
« Calme-toi, Lily. »
Même s'il s'amusait beaucoup, il la voyait rougir de colère – même pourprir, mais ce mot n'existait pas – et ça l'inquiétait un peu. Non seulement parce que s'il faisait la moindre bourde il était bon pour la casse, mais en plus parce que si elle faisait un infarctus, il était dans l'incapacité totale de la guérir sans sa baguette.
« MAIS QU'EST-CE QU'ILS CHERCHAIENT A FAIRE, HEIN ? VOUS PREPAREZ UN MAUVAIS COUP C'EST CA ? »
« Lily… »
« NON PARCE QUE C'EST PAS LA PEINE DE ME METTRE SUR LE CÔTE COMME CA ! J'IRAI PAS VOUS DENONCER ! JE CROYAIS QU'ON ETAIT DANS LE MÊME CAMP ! »
« Mais oui tu es dans notre camp, ne t'inquiète pas. »
« ALORS POURQUOI VOUS M'AVEZ PAS … »
« WOOOOW ! Tu te calmes oui ? J'en ai marre ! J'y suis pour rien moi si je suis coincé avec toi, d'accord ? Alors zen, respire, calme-toi, et attends patiemment que le temps passe. »
« Attendre que le temps passe. » répéta Lily avec un regard vide. « Il flotte. Il caille. Je dois réviser mes Aspics ! Et je suis coincée avec … »
Elle eut envie de dire quelque chose mais se retint au dernier moment, et reprit.
« Toi ! »
« Tout d'abord je te rappelle que les Aspics sont dans trois mois, et que moi aussi je suis coincé avec toi. Et je panique pas pour autant, alors que j'aurais plus de raison que toi de paniquer. »
« Pourquoi ? » demanda-t-elle. « Tu me harcèles depuis quatre ans, tu me dragues depuis un an, et tu m'énerves comme pas possible. Je vois pas en quoi ton cas est pire que le mien ! »
Le tonnerre gronda plus fort que jamais. Lily frissonna. James, lui, souriait à pleine dents.
« Mon cas est pire parce que si j'ai le malheur de faire le moindre truc de travers, tu me tues. Ou pire, tu me hurles dessus. Et crois-moi, ça, c'est pire que tout. »
« J'aurais raison. »
« De toute façon tu veux toujours avoir raison. »
« Toi aussi. » répliqua-t-elle en grommelant.
« C'est parce que je suis un Potter. Je n'écoute que moi. »
« J'avais remarqué. »
James lui répondit par un magnifique sourire. Il la regarda porter ses mains à ses bras et frotter pendant quelques secondes, puis finit par se lever. Il se dirigea vers elle, retira sa cape, et la posa sur elle. Elle lui lança un regard exaspéré, et voulut la retirer, mais James la maintint sur ses épaules.
« Je suis peut-être un prétentieux égocentrique narcissique, mais je suis aussi un gentleman. Tu m'as eu une fois, pas deux. Enfile ce truc et arrête de jouer tes miss Fierté-mal-placée. »
« J'ai pas de fierté mal placée. » répondit-elle en haussant le menton et en revêtant totalement la cape.
Il la regarda se pelotonner dans la cape en ruminant contre ces « foutus Maraudeurs » et ricana silencieusement. Il avait parfaitement compris pourquoi ils les avaient bloqués dans cette boucle. Ils voulaient que leur couple avance un peu. Ils avaient remarqué comme James que Lily était de plus en plus… De moins en moins… Enfin, différente, quoi. Elle acceptait les compliments de James sans broncher, elle allait souvent lui parler d'elle-même, et il sentait souvent son regard sur lui. Evidemment, il avait évité de lui dire tout cela, sinon, comme le lui avaient signalé ses charmants amis : « Tout est foiré. » Mais visiblement, ils avaient jugé nécessaire de faire avancer les choses.
Donc, d'après Sirius, Remus et Peter, Lily était prête à accepter de sortir avec lui. Le coup de les boucler dans Pré-au-Lard devait être une idée de Sirius. Peter avait dû trouver le sort de Boucle et Remus avait dû trouver le moment adéquat pour mettre leur plan à exécution. James insulta mentalement ses amis, et paradoxalement les remercia également. Il se promit que, si ça marchait, il ferait de Sirius non seulement son témoin, mais aussi le parrain de son premier enfant. Après ce serait Remus et enfin Peter. De toute façon il voulait sept enfants. Quatre garçons d'abord, et trois filles après. Ou un garçon, une fille, un garçon, une fille, etc. De toute façon, pour penser aux enfants, il fallait déjà que Lily accepte ne serait-ce que sortir avec lui.
James avala sa salive. Il avait retiré ses lunettes depuis longtemps, et il sentait les gouttes de pluie couler le long de son dos. Mais il ne savait plus si c'était d'angoisse ou pas. Il sentait que là, tout se jouait. Que s'il faisait le moindre faux-pas, tout était raté. Il eut soudainement envie que Sirius soit là pour draguer Lily à sa place. Il sentait que lui y arriverait à la perfection. Mais il n'allait pas demander à Sirius de l'embrasser, l'épouser et lui faire des enfants à sa place. C'était stupide.
Lily surpris le regard de James, et l'interrogea des yeux. James passa à l'attaque.
« Tu es très belle. »
Lily se mit à rire.
« Avec toi, je suis tout le temps belle. »
« C'est vrai. Mais tu es encore plus belle en t-shirt mouillé. » dit-il avec un clin d'œil.
C'était plus facile que ce qu'il pensait. Le truc, c'était qu'il fallait se vider l'esprit, et agir comme d'habitude. Enfin, presque. Lily ne répondit rien. Elle oublia même qu'en temps normal elle se serait énervée contre lui.
« Quoi ? » demanda-t-il. « Tu ne dis rien ? »
« Que veux-tu que je te dise ? » interrogea Lily, étonnée.
« Je ne sais pas, d'habitude, tu me frappes en me disant que je ne suis qu'un idiot, quand ce n'est pas pire… Alors… Ca fait bizarre. »
« Oh. »
James la regarda avec un air moqueur. Il s'était bien promis de ne plus faire le premier pas, mais tant pis. Elle était trop craquante. Et puis ses amis l'avaient enfermé dehors – ça se disait ? pas le moment de penser à ça – pour ça. Alors il fallait en profiter.
« En fait, j'ai remarqué que depuis quelques temps, tu semblais très réceptrice à ce que je te disais. »
Lily hésita entre rougir et s'emporter. Comment osait-il dire ça ? Quel prétentieux ! Cependant, elle n'osa pas démentir. La pluie s'insinua d'avantage dans ses vêtements. Elle avait vraiment froid, c'était horrible. Un grondement tonna au loin. Lily frissonna.
« Tu ne réponds encore rien. » fit remarquer James en souriant encore.
Lily n'aimait pas ça. Ah ! Quand elle tiendrait Julia et Alice, elle les tuerait. Ou peut-être pas…
« D'ailleurs, j'ai bien remarqué que tu semblais plus troublée en ma présence. »
« Non mais n'importe quoi toi ! » répondit Lily avec un rire tout ce qu'il y avait de plus nerveux. « Tu prends tes désirs pour des réalités ! »
« Je peux vérifier quelque chose ? »
Lily fronça une nouvelle fois les sourcils, pas très sûre. Oh, et puis après tout, que risquait-elle ? Au milieu de nulle part, sous le tonnerre, les éclairs, la pluie, que risquait-elle ? Après tout, ce n'était pas comme si elle était avec un garçon qui l'aimait depuis des années, qui la harcelait depuis autant de temps et dont elle se surprenait à rêver benoîtement… Mreugnf. Et que, si elle n'avait pas autant de mauvaise foi, elle pourrait avouer qu'elle aimait un petit peu. Beaucoup. Bon, d'accord, qu'elle ne pouvait pas faire un pas sans qu'elle n'espère que James la regardât, sans qu'elle ne soupire en voulant qu'il voie qu'elle faisait tout pour lui, qu'il comprenne que si elle ne faisait pas le premier pas, c'était pas pure fierté et qu'elle avait trop d'ego pour lui avouer qu'au bout de quatre ans elle avait fini par changer d'avis. Alors après tout, que risquait-elle ?
« Euh... Vérifier quoi ? »
Oui, ça c'était une très bonne idée. Commencer par ça. Lui demander pour essayer de percer son…
« Ca. »
Lily n'eut que le temps de se demander 'Ca quoi ?' avant de voir que les lèvres mouillées de James s'approchaient des siennes à une vitesse affolante. D'autant plus affolante qu'elles étaient déjà posées sur les siennes dans une douceur infinie qui la fit trembler. Elle sut que ce n'était pas à cause de la pluie, du froid, et encore moins du tonnerre. Elle tremblait de peur parce que ce qu'elle voulait venait de se réaliser : James Potter l'embrassait. Il passa sa main dans ses cheveux, voyant que Lily ne le repoussait pas. Puis il passa son autre main sur son dos, dans une caresse qui manqua de faire évanouir Lily. La jeune fille répondit au baiser de James aussi vite que son cerveau le lui permit, passant ses bras autour de son cou, perdant ses mains dans ses cheveux trempés, ressentant dans son estomac et son ventre tout entier de multiples explosions, frissonnant de plaisir et de bonheur, s'enivrant de ce vertige qui la saisissait, ce même vertige qui l'avait bouleversée à Noël. Ce même vertige qu'elle aimait ressentir.
Et alors que les deux adolescents échangeaient leur premier baiser, un éclair déchira le ciel, et un grondement terrible résonna dans les rues de Pré-au-Lard.
Fin du chapitre 36
Note de l'Auteur : Bah voilà ! Vous voyez que j'allais le faire ! Certes, ça a traîné en longueur, et patati et patata, mais je voulais écrire cette scène là à ce moment précis, à cet endroit précis, dans les évènements précis. Mwarf ! Casse-tête nope ? J'espère que ça vous a plu comme chapitre. Même si le sujet vous a certainement ravis (rires).
Réponses aux Reviews :
Moi : Aujourd'hui, je répondrai moi-même à mes reviews. Evidemment, la Mort pourrait le faire, mais… Euh… Bah non. Donc voilà.
C'est bien, tu es claire.
Moi : Ta gueule.
Si je me tais, toi aussi.
Moi : BOOOOOOOOON ! ON VA PAS COMMENCER !
Ok, ok…
Moi : Quelle gamine…
WOOOOOOW ! Tu commences ouais ?
Moi : Ouais. Myhahou demande quels chapitres il reste à faire ?
Le dernier, qui est déjà écrit. Puis le making-of, qui est déjà écrit aussi.
Moi : Ambre va-t-elle mourir ?
Chais pas.
Moi : Ce serait pas géant de mettre Sev aux RAR ?
SIIIIIIIIIIIII ! Ah ! C'est génial ça ! Tiens, ben ce sera le prochain ! Ce sera lui qui terminera les RAR. Ça changera.
Moi : Tu pourrais me demander mon avis.
Tu es moi, crétine, t'es forcément du même avis que moi.
Moi : Ben… Ahem… …
MWAHAHAHAHAH ! Chuis trop géniale.
Moi : Prétentieuse.
Toi-même.
Moi : … MAIEUUUUUUUUUUUUHHHHHHH !
Allez, continue au lieu de chercher des vannes.
Moi : (grommelle) La Folleuh veut savoir si on en saura plus sur la mère de James ?
Non. Mais j'ai bien envie de faire un one-shot sur le couple Harry/Caitlin à Poudlard, et ce sera certainement un POV Mc Go'.
Moi : Est-ce que tu reviendras ?
Yeah ! J'ai plein de projets !
Moi : Gaffiotte a chanté plein de chansons paillardes à Valloire !
Ahhhh ! Oui, moi aussi ! Manon la gueuse ne porte jamais de culotte, chevalier sort ton dard et décalotte et bourre la ribaude fourre z'y ta rapière et bourre la ribaude fourre z'y par der… Alors c'était vous ? Il me semble bien avoir entendu quelques chansons légèrement… Françaises, allons-nous dire. Gniark ! Tu faisais pas partie d'un groupe où une fille se jetait sur les mecs pour se battre et où elle se prenait irrémédiablement la neige dans la gueule ? Remarque, si c'était toi ça m'étonnerait pas lol
Moi : T'es sympa avec tes reviewers, toi !
Vu les magnifiques descriptions qu'elle me fait de sa vie, je pense que ça colle assez au personnage.
Moi : Bah voyons. Au fait, comment on se déguise en sac ? Tiens, ça me fait penser à un épisode de Friends, quand Chandler est déguisé en lapin rose immonde pour Halloween, et que Ross est en Spot-nik… Enfin… Ross, c'est Ross, quoi. J'ai bien aimé cet épisode.
… Génial.
Moi : Hé ! Tu racontes bien ta vie ! Alors à mon tour.
Pf. Ta vie c'est la mienne, imbécile !
Moi : Toi même !
Bah oui moi-même ! Je me le cache pas, moi !
Moi : …
CASSEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEE !
Moi : Pf ! Si on mettait une barbe à Julia ?
Nan, en Troisième Année, elle a arraché les cheveux de Rusard pour se faire une barbe (c'est pour ça qu'il est chauve et Cracmol, tout le pouvoir des Sorciers réside dans leur cheveux. Vous allez me dire, comment fait Shacklebot ? Faudra lui demander…) et ça ne lui allait pas du tout.
Moi : Dommage, ça aurait pu être drôle.
Mouais.
Moi : Kim quite simply demande jusqu'où tu vas dans la fic ?
Jusqu'au prochain chapitre. Après c'est fini.
Moi : Aisha9 te propose de te faire traduire et de l'envoyer à JKR.
Oh oui, je suis certaine qu'elle adorerait voir ce que je fais de Julia, ou des Maraudeurs. En plus, ils n'ont pas un langage ni très british, ni très politiquement correct. Ils fument, ils boivent… Alors même si dans les années 70 tous les jeunes étaient bourrés et déchirés aux soirées, je doute que JKR apprécie énormément. Et puis j'ai fait trop d'erreurs qui ne collent pas à la véritable histoire originale.
Moi : Tu m'étonnes ! Tiens, Coline demande si ça se dit « vainquait ».
Pour sûr ma brave ! D'abord parce que Word me dit pas que c'est faux, et ensuite parce que je ne vois pas ce que ça pourrait être d'autre à l'imparfait. Moi aussi je trouve ça … Bizarre, mais non, ça se dit.
Moi : Je ne suis pas intervenue dans cette affaire. Voyez tout avec Kazy. C'EST ELLE QU'EST NULLE EN FRANÇAIS !
Ta gueule, c'est même pas vrai.
Moi : M'en fous ! Coline demande si Ambre et Sirius vont ressortir ensemble ?
…
…
MWAHAHAAHAHAHAAHHHH ! Excuse-moi, je ne me moque pas de toi, mais ça me paraît si… euh… Improbable ! D'abord, parce qu'il n'y a plus qu'un chapitre, ensuite parce qu'on connaît l'histoire dans les livres, et enfin parce que vu le chapitre 37… Bah… Tu liras la semaine prochaine. Mais honnêtement, ne te fais pas de faux espoirs, non ils ne se remettront pas ensemble.
Moi : Y a rien de drôle.
J'avais envie de rire.
Moi : Sinwen trouve que c'est bien que la fic soit finie avant le bac.
Tu m'étonnes ! Imagine si je devais réviser en même temps que d'imaginer les prochains chapitres à écrire ! Déjà que j'ai une flemme monstre de faire mes fiches alors tu vois… Je préfère faire mes RAR… Ah, ça fait quand même du bien de finir une fic.
Moi : Euh… Ben… Oui.
Merci Moi pour cette phrase pleine de bon sens et de complexité.
Moi : De rien. Hedwige93 fait la journaliste et te demande ce que ça vous fait d'être mondialement connue (et reconnue) pour cette magnifique fan-fiction que vous avez écrite ? Est-ce que vous allez écrire d'autres fan-fictions ?
Bah je suis pas mondialement connue ni reconnue donc ça change pas trop de la vie de tous les jours. Mais c'est vrai que voir des milliards de fans sous le balcon inexistant de sa chambre à Monaco que je n'ai pas est fondamentalement jouissif. Heureusement, comme je suis très pote avec tous les directeurs de tabloïdes, j'ai pas d'emmerdes avec les paparazzis, et je peux aller aux soirées de mes copines tranquillement.
Moi : Bah voyons…
Quant à d'autres écrit, je vous renvoie à ma biographie où je donne tous mes projets et tout ce qui est en cours. Voilà voilà voilà !
Moi : C'est ça, on lui dira ! OH MON DIEU !
Janice ? Où ça ?
Moi : Non ! Puce, elle sait pas qui est Christian Troy !
Naaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaan c'est pas possible. Elle sait pas qui c'est ? C'est mon merveilleux Julian McMahon qui joue Christian Troy dans Nip/Tuck, série fabuleuse, magnifique, merveilleuse, perverse, vicieuse, réaliste et sans limite à souhait ! J'adore ! Faut absolument que tu voies ça ! Je sais pas si j'ai le droit de faire de la pub ou non mais tant pis ! La deuxième saison passe sur M6 en ce moment, le vendredi soir à 22h30. A partir de la semaine prochaine il n'y aura plus qu'un épisode par contre… pffffffffffff… Bref, il faut voir ! C'est une série grandiose !
Moi : Troyyyyyyyyyyyyyyyyyyyyyyy (bave)
Il est beau, hein ? Et puis, il a son côté boulet ! Franchement, se faire péter le nez en faisant un cuni à sa copine qui éternue… MDR ! Comme quoi… Le sexe, ça peut être dangereux ! mdr ! Quel boulet, mon Kristian… Je l'aime…
Moi : C'est bien, c'est bien. Alors ce sera tout pour aujourd'hui ! Kazy et Moi vous remercions tous pour avoir pris le temps de cliquer en bas à gauche, et pour avoir laisser des petits mots adorables qui font très chaud au cœur et qui motivent énormément. On ne vous le dira jamais assez. Merci.
Voui. MARCHIIIIIIIIIIIIIIII !
Et à la semaine prochaine pour l'ultime chapitre :
Preview chapitre 37 :
Colère. Incompréhension. Mort. Souvenirs. La difficulté d'une vie entre Ombre et Lumière.
Chapitre 37 : Une histoire. POV Ambre et Sirius.
