Mais je ne sais pas me battre ! hurlait Malefoy, paniqué, tandis qu'on l'harnachait dans une armure bien trop grande pour lui.

Et alors ? rétorqua le garçon qui l'aidait à enfiler son heaume, moi non plus !

Oui mais moi, je ne suis pas suicidaire !

Qu'importe la mort si on peut défendre sa patrie…

Et ce n'est pas ma patrie, en plus je suis un Malefoy, moi, pas un Potter, je suis un lâche, un Serpentard ! Pas un courageux (et stupide) Gryffondor !

De l'autre côté de la pièce, Harry, qui subissait le même sort que lui (les hurlements en moins), lança un regard noir à Drago.

Il aimerait bien aller lui faire remarquer que le courage est, contrairement à la lâcheté, une qualité, mais l'arrivée de Gimli l'en empêche. La nain, plongé dans ses réflexions sur la couleur du ciel, n'aperçoit pas le jeune garçon et lui rentre dedans… au niveau des genoux.

Ouille ! protesta Harry…

Ouille ? Ouille ? questionna Gimli, l'ai furieux, mais c'est moi qui devrait dire 'ouille' ! vous m'avez littéralement foncé dessus, jeune géant, regardez donc où vous allez !

Je ne suis pas un géant et c'est vous qui êtes arrivé sur moi, pas le contraire !

Dites tout de suite que je mens mon jeune ami !

Heu…

Ah ! Potter, tu tombes bien !

La voix de Malefoy s'éleva à l'autre bout de la pièce et le Serpentard se rapprocha de son ennemi favori :

Non mais regarde moi ça !

Drago désigna l'horrible plume caca d'oie qui ornait son heaume :

Ils n'ont aucun goût ces barbares !… Et je t'interdis de rire !

Je ne ris pas !

Menteur !

Ha ! s'exclama Gimli, ravi, je savais bien que c'était vous, le menteur !

Malefoy qui, du fait de sa taille, n'avait pas pu voir le nain baissa les yeux et recula, l'air dégoûté :

Bon Dieu ! C'est quoi ce truc ? C'est bien ma veine, il faut que je tombe sur le petit cousin de Flitwick !

Fli… Ftwl… Ftiliwick ? c'est qui ? interrogea Gimli, visiblement intéressé par la question…

Un croisement entre une souris naine et un castor du Mozambique.

Malefoy, intervint Hermione qui, attirée par le charme fou de Gimli, les avait rejoints, je te signale qu'il n'y a pas de castor au Mozambique, tout le monde sait ça, et puis de tout façon, le Flitwick est un exceeeeeeelent professeur !

Qu'importe, renchérit Gimli, il ne peut pas être de ma famille ! Tout petit déjà, je chassais les souris naine avec mon cousin pour les faire griller ensuite… Huuuuum ! Une bonne fricassée de souris naines croquantes… Mais il fallait les attraper ces gueuses ! Vous voulez que je vous dise comme on s'y prend pour les faire cuire ?

Heu… ç'aurait été avec plaisir mais là…

Faut q'on y aille…

Désolée… rajoute Hermione en reculant d'un pas (elle trouve Gimli beaucoup moins séduisant tout un coup).

Qu'à cela ne tienne, je vais vous accompagner…

NON !

Hein ?

Enfin… on veut dire…

Inutile de vous dérangez pour nous…

Ouais, d'ailleurs je suis sûr que Crabbe (il est là-bas), sera ravi d'entendre vos histoires… c'est un fan de cuisine…

Gimli fit volte-face et fonça sur Crabbe qui dévorait son chocolat dans un coin. La Serpentard n'avait pas encore compris qu'on pouvait soulever le heaume aussi tentait-il vainement de faire passer le chocolat par la grille située devant sa bouche… Je vous laisse imaginez le résultat.

Les trois sorciers le regardèrent s'éloigner avec soulagement et s'empressèrent de sortir de la pièce.

Crabbe, quant à lui, leva un œil endormi sur Gimli qui gesticulait devant lui en lui récitant les diverses façons de faire cuire une souris naine.

Mais qu'est ce qu'il me veut ce fou ? Qu'il arrête de s'agiter ou bien je vais être malade… Quelle idée de faire de la gymnastique devant moi… Par ce temps en plus… Le ciel est gris tout le monde sait qu'il ne faut jamais faire de sport par ciel gris… De toute façon, quelle que soit la couleur du ciel, il ne faut jamais faire d'effort physique… C'est mauvais pour le corps et pour le cerveau… Tiens, moi, par exemple, je ne fais jamais de sport et je suis le Serpentard le plus intelligent après Drago… En plus, j'ai un corps super séduisant qui fait tomber toutes les filles alors que ce machin plein de poils… Mais qu'est ce qu'il raconte ? Je comprenais encore mieux les cours de McGonagall… Holàlà ! Mais il me donne le tournis Doucement, douuuuuuuuuuucement, y'a pas le feu au lac… Ne nous agitons surtout pas… 'Souris naine ? ' Pourquoi … il me parle de ces bestioles ? 'vousaimezlessourisnainesgrillées' ? ça veut dire quoi ça ? Quelqu'un aurait-il un dictionnaire ? Ha ! Non, j'suis bête, je ne sais pas comment utiliser un dictionnaire… pas d'ma faute aussi, je vais jamais à la bibliothèque… p'têt que Granger pourrait me renseigner… mais, non, je vais pas aller lui demander parce qu'il faudrait que je me lève pour ça… Hors de question que je bouge d'ici…

Pour calmer Gimli, le garçon ne trouva rien de mieux que de lui fourrer un œuf en chocolat (plein de terre) sous le nez :

z'en voulez un ?

Tout essoufflé, Gimli s'arrêta et contempla l'œuf d'un air étonné et curieux.

c'est ça de faire du sport, songea Crabbe, on s'agite, on s'agite, et après, on sue comme un hippopotame et on respire comme un phoque…

Qu'est c'est ça ? demanda Gimli.

Complètement barbare ces peuplades… ne pas connaître le chocolat…pffffffffffffff !

Chocolat ! Bon miammiam ! affirma Crabbe en se frottant le ventre.

Pauvre petit, pensa Gimli, il a sans doute une déficience mentale du cerveau… Un peu comme Legolas, quoi…

Hum… Mille Mercis, dit-il en prenant l'œuf… très bon, succulent…

Il fourra l'œuf dans sa bouche et le mâchouilla avant de déglutir.

Non d'un alligator, mais c'est immonde ce machin !

Bon sang, il a l'air d'aimer ça, j'espère qu'il va pas m'en redemander…

Vite… m'éloigner… Cracher ce truc… rapidement…

Bah… je lui dirais que j'en ai plus…

che vais y aller, prononça péniblement Gimli…

On lui a jamais dit de ne pas parler la bouche pleine ?

On m'attends…

C'est ça, va rejoindre ton club de gym, c'est pas moi qui vais te retenir mon p'tit dragon !

A plus tard…

Parce qu'il a l'intention de revenir ? Au s'cours ! Dragonichounet !

Dehors, l'air était vif. Hermione, Harry et Malefoy firent quelques pas dans la cour encombrée de soldats de tout âge occupés à s'armer en vue de la bataille. Ils grimpèrent un escalier et arrivèrent sur les remparts. Harry aurait aimé parler avec Hermione mais avec Malefoy dans le dos, c'était mission impossible ! Quant à Malefoy, il aurait préféré être seul mais les deux Gryffondor se seraient certainement perdu sans lui alors il n'avait pas le choix.

pffffffff, moi, un Malefoy, jouer les nounous pour deux grognasses de Gryffondor, quelle honte pour le sang si pur qui coule dans mes veines… Pourvu que mes ancêtres ne me renient pas après ça…

Des éclats de voix, portés par le vent, parvinrent aux oreilles des trois jeunes sorciers. Ils provenaient de l'une des tours de garde qui se trouvait à leur droite. Bien entendu, dès qu'il y a du mystère quelque part, Harry ne put s'empêcher de s'approcher. Comme Malefoy ne supporte pas qu'Harry fasse quelque chose que lui ne fait pas, il le suit, s'arrangeant même pour le dépasser. Quant à Hermione, par solidarité pour les Gryffondor, elle s'empresse de rattraper Harry.

On dirait la voix de l'autre pétasse blonde, murmura Malefoy, ravi de joue les concierges.

Chut ! lui intima Harry…

Ho ! C'est bon, protesta Malefoy, détestant être rabroué, je ne savais pas que les Gryffondor aimaient tellement écouter aux portes !

En l'occurrence, Malefoy, il n'y a pas de porte, signala Hermione.

Ouais, bah… c'est une expression…

Mais vous allez vous taire à la fin ?