Mais enfin ! Eowin ! Soyez un peu raisonnable pour une fois ! gronde Aragorn dans la tour, ignorant qu'il est observé par 3 paires d'yeux avides et curieux.
Non ! riposte la blonde, je refuse d'être raisonnable, vous m'entendez ? Je refuse… Avec un grand V…
Non… Pas un V…
Quoi, pas un V ? répond Miss-j'ai-beaucoup-de-mal…
Refuser ne s'écrit pas avec un V mais avec un R… ça ferait Vefuser sinon…
Ha… je reprends… hum, hum : Je refuse d'être raisonnable ! Je refuse avec un grand… heu… R ?
Elle jette un coup d'œil interrogateur à Aragorn qui approuve et poursuit :
Madame ! il vous faut penser à votre survie !
Quelle survie ? si la citadelle est prise, nous sommes tous morts ! Alors, autant se battre pour la défendre !
Ce n'est pas là la place d'une femme !
Elle va bien être sur les remparts, elle…
Qui ça 'elle' ? interroge Aragorn, surpris.
Cette fille ! Celle que vous avez trouvé, qui dit venir d'un autre monde… Pourtant, ce n'est qu'une gamine…
Hermione, furieuse, fait un pas en avant mais Harry la retient par la manche de sa robe et elle s'arrête, les lèvres serrées de mécontentement. A l'intérieur, Eowin poursuit :
Comment pouvez vous croire à une histoire aussi incroyable que celle qu'elle vous a raconté ? Si vous voulez mon sentiment, ce n'est qu'un tissu de mensonge et ses petits compagnons et elle ne sont que des espions de Saroumane qui auront ouverts les portes du gouffre avant longtemps !
Ridicule ! proteste Aragorn, c'est tout bonnement ridicule. Ils sont bien trop jeunes pour êtres des espions de Saroumane et puis, ils ne ressemblent pas du tout à des orques !
Tous les alliés de Saroumane ne sont pas des orques, je vous signale.
Ça, vous n'en savez absolument rien.
Si je ne me bats pas, je mourrais d'inquiétude ! tente alors Eowin.
Si vous vous battez, vous mourrez tout court !
C'est faux, je sais manier les armes aussi bien que vous !
Dans ce cas, je dois très mal les manier.
A court d'idées, Eowin se tait, l'air mécontente.
- Bien, conclut Aragorn, satisfait, voilà une bonne chose de faite.
Il se dirige vers la sortie, ayant vraisemblablement l'intention de quitter la tour. Les trois sorciers, pris de panique, n'ont que le temps de sauter dans la cour. Malheureusement (ou heureusement, tout dépend des points de vue), les remparts étant plus de 3 mètres au dessus de celle-ci, Malefoy se tort la cheville en se réceptionnant :
Ouille ! beugle-t-il, que j'ai maaaaaaaaaaaal ! Maman !
Grrrrrr ! mais c'est pas vrai ! tu peux pas être plus discret ?
Mais j'ai très maaaaaaaaaaal !
Oui, ben c'est bon, on avait compris !
A l'aiiiiiide ! je suis blessé !
Par pitié, faites le taire !
Un problème ? questionne une voix doucereuse derrière Hermione.
C'est pas visible ? ironise Harry, ce sombre crétin s'est foulé la cheville…
Le garçon se retourne et tombe nez à nez avec Legolas. L'elfe enchaîne :
Je me doutais que quelqu'un s'était fait mal, le ciel est légèrement gris à l'horizon, c'est un signe qui ne trompe pas…
Malefoy lance des regards paniqués autour de lui, il en oublie même de se plaindre.
Mince ! Après le sosie de Flitwick, je me retrouve avec le frère jumeaux de Trelawney !
Vous ne pourriez pas plutôt nous aider plutôt que de nous donner un cours sur la couleur du ciel ? fait remarquer Hermione, tout juste plus aimable qu'un micro-onde.
Non, non, pas la peine… objecte Malefoy, je vais déjà beaucooooooooooooooooooup mieux…
mieux…
Il est hors de question que je laisse ce clone masculin de la cinglée m'approcher à moins de 3 mètres et, à fortiori, que je l'autorise à toucher ma précieuse cheville…
Pour appuyer ses dires, le Serpentard tente de se relever mais s'écroule à nouveau, grimaçant de douleur, pour le plus grand plaisir de Legolas :
Ne bougez surtout pas ! jubile-t-il, j'ai appris la médecine dans ma jeunesse, je vais arranger ça…
Heu… s'affole Malefoy… c'était il y a combien de temps votre jeunesse ?
Je ne me rappelle plus exactement, répond Legolas en haussant les épaules et en s'approchant de Malefoy, il y a plus de 150 ans je crois…
Plus de… s'étrangle Malefoy en rampant frénétiquement pour s'éloigner de l'elfe… et vous exercez la médecine des fois ?
Jamais, affirme calmement Legolas…
Ja…mais… panique Malefoy qui en oublie même de reculer…
Il jette un regard suppliant à Harry et à Hermione.
Par pitié ! Empêchez le de me toucher… Il va me bousiller ! Me réduire en chair à pâté !
Hélas, les deux Gryffondor, profitant de l'occasion, ont tourné le dos à la scène et s'éloignent d'un pas vif :
Hééééé ! hurle Malefoy, outré, Revenez ! ne me laissez pas seul avec ce fou… Venez me sauver… OUILLE ! Ne me touchez pas, vous ! prévient-il Legolas en lui donnant une petite tape sur la main qui vient d'effleurer son membre enflé.
Inutile de t'agiter, je vais te guérir ça en un rien de temps. Tu as de la chance, le ciel viens de virer au rose bonbon, signe que les guérissons vont réussir.
Malefoy, qui n'a que les cours de Trelawney en référence pour les prédictions est loin d'être rassuré.
Si c'est prédictions sont aussi justes que celle de Trelawney, s'inquiète-t-il, je suis certain d'être amputé avant la tombée de la nuit…
Heu… se lance-t-il, histoire de s'assurer si oui ou non il y a un espoir de sauver sa cheville, vous connaissez le professeur Trelawney ?
Non, qui est-ce ?
Une sorcière qui prétend avoir le don du troisième œil…
Ouf, il y a un espoir…
Je respecte beaucoup les devins…
Gloups
Pendant que son petit camarade s'apprêtait à subir le martyr, Crabbe, débarrassé de Gimli, errait dans les couloirs de la forteresse, dévorant œuf sur œuf et cherchant désespérément sa dulcinée. Malheureusement pour lui, ce ne fut pas Eowin qu'il croisa dans le couloirs mais Aragorn. Ce dernier, passablement agacé après sa discussion avec la blondasse, vit en Crabbe une manière de passer ses nerfs :
Hep, toi ! appela-t-il, en désignant Crabbe.
Le Serpentard, un peu long à la détente, effectua un demi-tour d'une rapidité qu'un escargot seul envierait et regarda Aragorn d'un œil vide.
Quicestquimapelle ? baragouina-t-il, dans son habituel dialecte.
Tu sais te battre ? questionna le guerrier (bien que 'pseudo-guerrier' soit, à mon avis, plus approprié).
Crabbe resta meut quelques instants, essayant de se souvenir de la signification du verbe 'se battre'. Une chose était certaine, ça n'avait aucun rapport avec les œufs en chocolat .
Non, répondit-il, dans le doute, mais aussi parce que prononcer 'non' était moins fatiguant que 'oui', le 'i' était une voyelle particulièrement difficile.
Parfait, déclara Aragorn, je vais t'enseigner quelques rudiments d'escrime avant le combat… ça pourra toujours t'être utile.
Crabbe, qui, bien entendu, n'avait pas saisi un seul mot de ce que lui avait dit Aragorn (A-t-on idée, aussi, de faire des phrases aussi complexes ! se dit-il en son for intérieur ), hocha la tête (mouvement moins fatiguant que de la secouer), et emboîta le pas au guerrier-aux-cheveux-gras.
Peut-être qu'il va me proposer des œufs en chocolat, songea—t-il, ravi, chic alors, ce serait une chouette idée… je savais bien que cet individu ne pouvait pas être aussi méchant qu'il en avait l'air…
Reconnaissant, il s'empressa de rattraper Aragorn, signe que ce dernier lui était sympathique. En effet, pourquoi courir (ô sport exécré s'il en est un ! ) si c'est uniquement pour se maintenir à la hauteur d'un ennemi ? C'était gaspiller de l'énergie pour rien, pire, c'était faire du sport.
Crabbe lança un coup par la meurtrière et constata avec une intense satisfaction que le ciel était devenu noir à l'horizon.
Voyons… ciel noir… couleur du cacao, c'est bon signe ça… je vais pouvoir manger autant de chocolat que je le veux, même les nuages sont d'accord.
Tout à ses pensées, il accéléra encore le pas, désormais pressé d'atteindre ce paradis nommé 'cuisine' et ou tout une armée d'elfes de maison s'empresseraient de satisfaire ses moindres désirs en le gavant de toutes sortes de chocolats.
Peut-être même qu'ils ont des marques de chocolat inconnus chez les sorciers ! Parce que, c'est pas pour critiquer, mais qu'est ce que Dumbledore a été radin au niveau des goûts, que du chocolat blanc ou noir, même pas le moindre petit morceau de truffe au chocolat au lait fourré au caramel, pas le moindre petit Catburry, ni banania, ni Poulain, ni Nesquik, ni Nestlé… Que dalle, quel méchant ce directeur ! C'est décidé, dès que je rentre à Poudlard, je lui fais un procès pour mauvais traitement infligé à ma personne le jour de Pâques, comme ça, je récolte plein d'œufs en chocolat comme dédommagements… Héhé ! mon plan est d'une intelligence remarquable…
Cependant, Crabbe commençait à suer comme une baleine. Et pour cause : il venait de parcourir au moins 100 mètres et avait dû monter 6 marches, perdant au passage, quelques 20 calories, soit l'énergie apportée par un œuf en chocolat. Soufflant comme une demi-douzaine de phoques, Crabbe croqua un bout de chocolat en demandant :
pfff, ch'est encore loin… pff, pff, les cuichines ?
non, non, le rassura distraitement Aragorn, on arrive tout de suite…
Crabbe, incapable de répondre, tant ses points de côté le faisaient souffrir, se contenta de faire un petit geste de la main.
Quel pays de malades ! entre le nain de jardin qui fait de la musculation sous mon nez et le grand pas beau qui me fait faire une randonnée d'au moins 500 km dans le château… on peut dire que je les aurais mérités mes œufs de Pâques, c'est la première fois de ma vie que je fais autant de sport... mis à part le jour où je suis allé à Pré-au-lard à pieds, bien entendu… Et encore, Rogue m'avait porté sur la fin… Il avait l'air bien épuisé, d'ailleurs, en arrivant…
Enfin, Aragorn s'arrêta devant une lourde porte de bois qu'il ouvrit, dévoilant ainsi une vaste salle de garde, pour le moment vide et dépourvue de meubles. Des piliers de pierre se dressaient à intervalles réguliers et quelques boucliers portant différents blasons étaient accrochés au mur.
Surpris, Crabbe regarda autour de lui. La pièce ne lui rappelait en rien une cuisine.
Peut-être que c'est une cuisine secrète, il suffit d'appuyer sur une pierre pour qu'elle apparaisse… Quelle ruse finaude tout de même, ainsi, seuls ceux qui en sont dignes peuvent en découvrir l'entrée et manger le chocolat…
Sans plus attendre, crabbe commença à tâter toutes les pierres, à la recherche de celle qui lui permettrait de découvrir la fameuse cuisine.
Aragorn le regarda s'échiner en vain quelques minutes, perplexe.
Ces étrangers ont des coutumes étranges… Sans doute une manière de mémoriser l'emplacement d'une salle…
A son tour, il jeta un coup d'œil à l'une des meurtrière…
Parfait, « ciel grenat, prépare toi au combat »… comme le dit le vieux dicton… Un temps idéal pour une initiation.
Prends ton épée, ordonna-t-il à Crabbe sans le laisser finir son travail.
Interloqué, Crabbe sortit son épée de son fourreau et la tint devant lui, l'air parfaitement stupide.
pourquoi une épée… quel rapport avec la cuisine… ah ! oui ! Il doit y avoir des ennemis qui vont essayer de nous empêcher de gagner le repaire du chocolat et il va falloir les affronter…
Aragorn, ce vil personnage, profitant du fait que Crabbe soit complètement perdu dans ses rêveries, brandit son épée et l'abattit sur le heaume du jeune garçon. Ce dernier, sonné, demanda :
Qui c'est qui frappe…
Avant de prendre pleinement conscience qu'il venait d'être lâchement attaqué par le sinistre individu qui était censé lui montrer où était planqué le chocolat.
Holà ! mais c'est un guet-apens ! A moi, mes braves, je suis tombé dans un piège, ce tristre sir veux me voler la recette du chocolat blanc… Mais il devra d'abord me passer sur le corps !
Prêt à n'importe quel sacrifice pour protéger la sacro-sainte recette de chocolat blanc, recette qui, soit dit en passant, se trouve dans la famille de Crabbe depuis au moins 56 générations, le Serpentard leva à son tour son épée, ignorant, pour une fois, qu'il était en train de faire du sport.
Malheureusement, l'arme était un peu lourde pour lui et, peu habitué à en avoir une entre les mains, il tomba lourdement sur le sol avant d'avoir pu assassiner Aragorn comme il l'avait prévu à la base.
Fi le traître ! s'exclama-t-il, il m'a fourni une épée ensorcelé exprès pour me faire tomber !
Charitable, Aragorn s'approcha de Crabbe dans le but de l'aider à se relever. Cependant, le Serpentard, persuadé d'avoir affaire à un ennemi de la pire espèce (peut-être même à un ancien Gryffondor, qui sait ? ) le repoussa à l'aide de ses petites jambes potelées :
Arrière, démon ! Je ne te livrerai pas ma recette, même sous la torture !
Sauf, bien sûr, si le torture ne question consiste à suivre un cours de McGonagall pendant 24 heures ou à écouter Granger réciter le dictionnaire, ou à aider Potter à écosser les petits pois ou à trier les dossiers de Poudlard avec l'autre cinglé de directeur…
Très étonné, Aragorn recula :
Quelle recette ? questionna-t-il.
Le pauvre enfant, il a certainement une défaillance au niveau du cerveau, comme Eowin… d'ailleurs, ils doivent être de la même famille, ils ont le même regard de bovin .
Haha ! ricana Crabbe, c'est ça, fait l'innocent ! J'ai parfaitement compris ton petit manège… môssieur m'attire ici dans le seul but de me soutirer ma recette, mais c'est un horrible complot et je ne céderai jamais !
Oui, c'est sûr, il est atteint…
Heu… un complot ? reprit Aragorn, pas certain d'avoir correctement entendu.
Ouais, parfaitement, un complot, non mais, faudrait pas penser que je suis idiot, non plus, je sais que ma recette fait des envieux mais je ne la donnerai jamais à un vilain pas beau tel que vous !
Vilain pas beau… quel charmant bambin !
- Dites donc jeune homme, gronda Aragorn, je vous prierais de bien vouloir mesurer vous propos, quant à cette recette, j'ignore de quoi il s'agit, mais je ne cherche pas à en savoir plus… sur ce…
Aragorn, profondément vexé, tourna les talons et quitta la pièce.
Vilain pas, beau, vilain pas beau… il s'est regardé le gros mammouth !
hahaha ! je l'ai fait fuir,il a compris à qui il avait affaire et a filé sans demander son reste… Il a eu raison, sans cela, il serait mort à l'heure qu'il est… heu… est-ce que quelqu'un pourrait m'aider à me relever… je peux plus bouger…
