NB : Amoureux de la langue anglaise et amis bilingues, bonjour ! Veuillez passer ce chapitre si vous ne voulez pas mourir d'un arrêt cardiaque face à mon ignorance en dialecte à la Shakespeare.Quant aux noms de professeurs utilisés, ils sont, bien entendu, modifiés, faut pas rêver non plus !

Tandis que Crabbe essayait vainement de se relever et se rendait compte avec horreur qu'il ne pouvait même plus atteindre ses sacro saints œufs en chocolat, Flore poussait des petits cris de souris apeurée.

Youuuuuu ! Youuuuuuuu ! Youuuuuuu !

Mais non, mais non, charmante demoiselle, tentait de la calmer Dumbledore sans paraître remarquer qu'une bonne trentaine de paires d'yeux étaient braqués sur lui, je ne suis pas là pour vous tuez… Je cherche trois jeunes personnes qui ont disparu… Mais arrêtez de hurler comme ça, c'est insupportable.

Flore, qui avait fermé les yeux, en rouvrit prudemment un et se tourna courageusement vers sa voisine, une jeune fille dont les deux tresses blondes tombaient dans le dos :

Qu'est ce qu'il a dit ? questionna Flore, visiblement déroutée.

La blondinette secoua la tête, faisant valser ses nattes :

Aucune idée, avoua-t-elle en haussant les épaules, c'était de l'anglais.

Arg ! On est envahi par les anglais ! cria Flore, je le savais, ils veulent coloniser Le Mans pour nous piquer le secret des rillettes, mais nous ne parlerons pas !

Et Zut… c'est bien notre chance, ça, tomber sur des français… grogna McGonagall par derrière tout en lançant un regard réprobateur à plusieurs filles en jogging et baskets.

Elle baissa d'un ton et chuchota à l'attention de son directeur favori :

Dites, c'est normal ça, elles ne sont pas en uniforme !… tsssss, mais tout fout le camp, vraiment !

Dumbledore, trop occupé à rassembler ses quelques notions de français ne daigna pas répondre aux préoccupations de son professeur et, se raclant la gorge, questionna Flore :

Excoûsez-moi Madeeeeeeeemoiselllllllle, prononça-t-il péniblement, Aûûûûûriez-vous vu pââââââsser quâââââtre anglais jeunes par hasard ?

Etonnée, Flore ouvrit de grands yeux ronds et alla se planquer derrière la demoiselle aux tresses :

Quoi ? Je comprends rien ! Je crois que je préférais encore quand il parlait anglais… T'as vu ses yeux de méchants ? C'est peut-être un tueur en série !

La pauvre petite paraît diminuée mentalement… Visiblement, elle ne comprend même pas sa langue, pourtant, mon français est excellent ! songeait Dumbledore en regardant Flore avec des yeux de Bambi .

C'est à cet instant que pénétra dans la pièce l'horrible prof de sport dans son jogging rose, l'air furibonde :

Les ES 2, hurla-t-elle, visiblement très contrariée, vous avez déjà 5 minutes de retard, vous allez tous me faire 10 minutes de course en plus pour la peine !

Elle s'arrêta quelques secondes pour reprendre sa respiration, foudroyant les élèves de son regard de taupe et aperçut les deux sorciers. Verte de rage à l'idée qu'ils puissent être en train de mettre au point un plan diabolique pour voler les ballons de Volley du lycée (ce qui serait vraiment catastrophique), elle leur aboya à la figure :

Qu'est ce que vous faites là, vous ? Vous ne savez pas que le lycée est un lieu interdit au public ?

McGonagall se contenta de lancer un regard froid au professeur, pensant que, décide

ment, ces français n'avaient aucun goût… Après les horribles baskets… Le pyjama rose de Ocsis … Quel manque de décence tout de même !

Dumbledore, pour sa part, tenta d'exercer son charme fou sur la française enragée :

Bon Matin, chèrrrrrrrre médéme, lança-t-il en lui lançant un sourire qui se voulait charmeur, jeu rechercher quâââââtre anglais élèves dans mon écôôôôleu, eux avoir disparu !

Ocsis, qui commençait à trouver que c'était une honte de massacrer à ce point la langue de Molière, eut un reniflement dédaigneux en répondant de mauvaise grâce :

Ben voyons, c'est pas un poste de police ici, de toute manière, je vais le proviseur, suivez-moi…

Ha ! s'exclama Dumbledore, qui n'avait rien saisi, des petits beurre… Volontiers chère médéme, nous vous suivons…

Faisant un signe à McGonagall, il emboîta le pas à l'horrible prof de sport, McGonagall su les talons.

Ocsis amena les deux sorciers jusqu'à la salle des professeurs où elle les somma de l'attendre. Dans la pièce, quelques fonctionnaires désoeuvrés patientaient jusqu'à la prochaine heure de cours. Parmi eux, on pouvait voir M. Michel, occupé à déclamer du Baudelaire, Mme Poivrotte, en train de siroter son porto et Mme Girophare, qui n'avait absolument rien à faire ci mais qui y était tout de même, pour le plaisir d'embêter le monde.

Michel lança un regard outré aux intrus :

Mais enfin, s'exclama-t-il, en colère, c'est complètement insensé ! On ose me déranger durant ma lecture ?

Il lança un regard mauvais à Dumbledore et McGonagall tandis que Poivrotte renchérissait :

Vous feriez mieux de prendre une p'tite pause Michou (comme se fait-il qu'elle l'appelle par son p'tit nom ? ) ça fait des heures que vous récitez… Vous devez avoir soif, un peu de porto ?

Elle tendit la bouteille à Michel qui loucha dessus avec envie et finit par se laisser tomber dans un fauteuil, déclarant que c' était 'ma foi pas de refus'. Prenant la bouteille, il porta le goulot à sa bouche et lampa une grande gorgée de vin avec un magnifique 'Slurp'.

Rhaaaaaaa, ça fait du bien ! affirma-t-il en s'enfonçant un peu plus dans son fauteuil.

N'est ce pas ? l'approuva vigoureusement Poivrotte en se resservant un verre, c'est du 30 ans d'âge de ma réserve personnelle.

Mais Michel avait déjà reprit son livre et se remettait à lire comme s'il était un tragédien :

Sooooooooooois saaaaaaaaaaaaaageu, ôôôôôôô ma doooooooooooooooouleureu, et tiens tôa plus tranquilleu .

Tuuuuuu réclamais le soâr ; il dessssssssssscend ; le voiciiiiiiiiii :

Une aaaaaaaaaaaaatmosphèèèèèère oooooooooobssssssssssscure enveloppe la viiiiiiiille,

Aux uns portant la paiiiiiiix, aux aûûûûûûtres le soûûûûûûciiii.

Pendant que des mortellllllllllllls la multituuuuuuuuuuuudeu vle…

Il s'arrête soudain et lance un regard noir en direction de McGonagall.

Oh ! pleurniche Poivrotte, dépitée, Pourquoi vous arrêtez vous ? c'était tellement beau ?

Je sais bien que c'était beau ! déclare Michel avec impatience, mais je ne peux pas continuer avec quelqu'un qui glousse derrière mon dos !

Et en effet, McGonagall tente tant bien que mal de contenir un fou tandis que Dumbledore, qui a visiblement beaucoup de mal à garder son sérieux lui donne de petits coups de coude dans les côtes pour la faire taire.

Vexé, Sans se met à parler en anglais :

Whaïe doooou yoooou laugh ? questionne-t-il, persuadé que son accent en véritablement british.

Pour toute réponse, McGonagall s'esclaffe de plus belle et Dumbledore, renonçant à la calmer, laisse échapper par intermittence des gloussements de poule enragée.

Non mais… hoquette pitoyablement le directeur, c'est quoi… cet accent ? Et puis sa lecture… on dirait même plus du Verlaine.

C'était du Baudelaire, rétorque Michel, cette fois-ci en français, l'air courroucé.

Bah ! Verlaine, Baudelaire… déclare Dumbledore en écartant les mains, it's the same thing.

Ha non Monsieur ! s'offusque Michel, Baudelaire, c'est Baudelaire ! Toute la subtilité de la langue française, la beauté des rimes et l'art difficile du sonnet.

Tsss, daigne répondre Dumbledore, peu impressionné par les gesticulations ridicules du professeur de français, Kipling knew that too.

Michel se dresse fièrement devant l'anglais, près à défendre chèrement la langue française :

Mais comme le dit Du Bellay dans son fameux 'défense et illustration de la langue française…'.

What ? ricane à nouveau Dumbledore, French is so sick that frenchies have to write in the purpose of making it survive…

Non mais ça va pas la tête ? Parce que vous trouvez ça beau comme langue, l'anglais ? Dois-je vous rappelez qu'il disparaît 1 langue par semaine ce qui fait 28 par an.

You're a very bad mathematician, railla Dumbledore.

Normal, je suis professeur de français, moi, pas de science.

Vous avez quelque chose contre les sciences ? intervint Poivrotte, l'air mauvais.

Mais non, mais non… Mais enfin, Baudelaire…

Et alors, Einstein aussi était un génie.

Pfffff, Einstein, quel crétin, même pas capable d'aligner deux mots en français.

Normal, s'insurgea l'alcoolique anonyme (lamentable, je sais), il n'est pas français.

Même, ça n'empêche pas !

Mes petits, mes petits… du calme… lança Girophare de sa voix de crécelle.

Alors vous la marchande de poisson, l'insulta Michel, on ne vous a rien demandé, d'abord, qu'est ce que vous connaissez à Baudelaire, hein ?

Oh ! Mais je ne vous permet pas… J'ai eu mon bac de français, moi, oui monsieur…

Vraiment ? ironisa Michel, et comment ? ou plutôt, au bout de combien de fois ?

Girophare, au bord de la crise de larmes (comment Michel pouvait-il savoir qu'elle avait passé 15 fois son bac de français avant de l'avoir ? ), s'apprêtait à sauter à la gorge du professeur de latin

Bon, déclara-t-elle dans un français parfait, on bavarde, on bavarde, mais on avance pas beaucoup… Auriez-vous l'obligeance de nous dire si vous avez vu passer quatre jeunes anglais dans la matinée ?

Michel, ravi de trouver une adepte de Molière, abandonne son précédent débat pour répondre :

Non chère madame, pas le moindre jeune anglais en vue… Par contre, nous avons des américains et même des allemands si ça vous intéresse.

Non merci, ça ira.

McGonagall décline l'offre de Michel avec un sourire plus que charmeur tandis que Dumbledore, déjà très vexé de constater qu'une subalterne maîtrise mieux le français que lui, se remet à bouder en voyant qu'un plus, elle se permet de sourire à un fou furieux adepte de la poésie Baudelerienne.

Mais c'est qu'elle commence à pactiser avec l'ennemi ! Il est vraiment de partir d'ici !

Retrouvant son rôle de grand chef à qui tout le monde se doit d'obéir, Dumbledore lance d'une voix sèche :

Let's go, now !

Oh ! s'exclame Michel, déçu en lançant un regard à McGonagall, vous ne restez pas encore un peu pour parler de Baudelaire ?

Une autre fois peut-être… assure McGonagall en se rapprochant de Dumbledore.

An another time, an another time… bougonne Dumbledore par derrière, he can dream this crazy ! I don't want that my profesor to go back in this school of Baudelerien !

What did you say, Dumbledore ? interroge la sous-directrice, qui n'aime pas qu'on baragouine dans son dos, et encore moins sur son compte.

Nothing ! ment le directeur avec aplomb avant de la tirer par le bras pour l'éloigner le plus vite possible de Sans.

I can walk ! assure la directrice de Gryffondor en jetant un regard inquiet à son supérieur, Are you sure you are fine ? s'inquiète-t-elle encore.

Evitant soigneusement de répondre à la question, Dumbledore lance le sort qui lui permettra de regagner l'entre deux mondes et tous deux disparaissent.

Hum… commente Poivrotte, il va falloir que j'arrête le porto, je vois des gens s'envoler comme par magie… Pas très scientifique tout ça !

De retour dans l'entre deux mondes, et après avoir tracé une grande croix devant la mare conduisant à M…, Dumbledore, toujours occupé à bouder, désigne une nouvelle mare et marmonne :

Celle-là maintenant !

Tenant toujours une McGonagall désormais résignée par le bras, il la tire vers la mare qu'il vient de choisir.

Vous êtes vraiment de mauvaise humeur, se contente de remarquer la sorcière, c'est Baudelaire qui vous a mis dans cet état ?

Arg ! s'étrangle Dumbledore en stoppant net, qu'on ne me parle plus jamais de Baudelaire, c'est compris ? Je vais brûler tous ses livres en rentrant à Poudlard et l'interdire à la bibliothèque… je ne veux pas que mes élèves se pourrissent le crâne avec de telles horreurs !

Il se remet furieusement en marche, dépassant la mare devant laquelle il voulait s'arrêter. McGonagall, qui a un peu de mal à le suivre (et qui commence à avoir mal au poignet), questionne à nouveau :

Dites… C'est pas la mare qui est derrière nous que vous vouliez emprunter il y a une minute ?

Dumbledore, serre les dents, rageur en répondant :

Mais vous avez vraiment décidé de m'embêter aujourd'hui ! Vous ne pouviez pas le dire plus tôt, non ? Regardez, maintenant, on a 50 mètres de plus à parcourir pour revenir sur nos pas…

Quel effort… ne peut s'empêcher d'ironiser son interlocutrice.

C'est ça, moquez vous, n'empêche que mon médecin m'a déconseillé tout effort superflu !

Et bien, commencez par me lâcher le poignet et vous aurez déjà 50 kilos de moins à tracter !

Dumbledore s'exécute de mauvaise grâce, déjà persuadé qu'elle va aller rejoindre Michel. Heureusement pour lui, sa collègue, docile, vient se placer devant la nouvelle mare, attendant tranquillement qu'il l'y rejoigne. Puis, sautant ensemble dans l'eau, ils arrivent…