Game, murder and love

Note de l'auteur : juste un petit mot pour remercier les quelques personnes qui m'ont envoyé un mail pour me dire qu'ils aimaient. Ça m'a fait plaisir et j'espère que vous en aurez beaucoup à lire cette suite. Pour les commentaire (je rappelle que je mords pas lol) , sciliaclub-internet.fr ou http:bricbrac.

Chapitre 2

Deux jours plus tard – Appartement de Warrick

Elle se sentait totalement stupide. Cela faisait bien dix minutes qu'elle était devant la porte de l'appartement de Warrick mais elle n'osait pas frapper. Un flot de questions se pressait dans son esprit. La principale étant qu'elle ne savait pas s'ils allaient retrouver la même alchimie qu'à leur premier rendez-vous. Elle sourit en repensant à sa sœur. Nick l'avait véritablement transformée. Elle n'avait jamais vu Rafaela aussi heureuse depuis… depuis les premiers temps où elle sortait avec Damon. Comment les choses avaient-elles pu tourner aussi mal ? Et comment avait-il réussi à les séparer alors qu'elles se croyaient inséparables ? Damon avait magnifiquement œuvré avec Rafaela, lui faisant renier la seule personne de sa famille à qui il la savait tenir. La seule personne qui pouvait l'empêcher de profiter de Raf à sa guise. Mais c'était fini, Rafaela s'en était sortie parce qu'elle avait compris que son « fiancé » dépassait les bornes le jour où il lui avait cassé le bras. Valérie avait recueilli sa sœur, en pleine nuit, qui lui avait avoué la vérité sur les six derniers mois. Les mauvais traitements physiques et psychologiques, les séquestrations, les violences sexuelles,… sa sœur était passée par un véritable enfer que Nick semblait avoir balayé en un tour de main. Valérie en était ravie et espérait que leur relation allait durer. Le policier semblait être quelqu'un de bien. Elle voulait d'ailleurs interroger Warrick à son sujet.

Pour cela, il faudrait que tu te décides à frapper, bourrique, se morigéna-t-elle intérieurement.

Prenant une profonde inspiration censée lui redonner une parfaite maîtrise d'elle-même, elle frappa trois coups brefs et attendit. Seul le silence lui répondit, lui faisant se demander s'il n'avait pas oublié leur rendez-vous. Elle frappa une seconde fois et allait abandonner quand la porte s'ouvrit brusquement sur un Warrick torse nu, vêtu simplement d'une courte serviette rouge nouée autour de la taille.

— Je suis… en avance ? Bredouilla Valérie qui s'ingéniait à ne pas suivre des yeux la goutte d'eau qui glissa lentement de l'épaule du jeune homme jusqu'à la serviette.

— Non, c'est moi qui suis en retard. Je pensais avoir le temps de prendre une douche avant ton arrivée mais…

— Désolée.

— Entre, je ne vais pas te manger, tu sais.

— Ah ? j'ai cru que j'allais être…, commença-t-elle avant de réaliser ce qu'elle allait dire, j'ai apporté du vin.

— Fais comme chez toi, je vais m'habiller, proposa Warrick en prenant la bouteille qu'il déposa sur la table basse du salon.

Elle le suivit du regard tandis qu'il disparaissait dans ce qu'elle supposa être sa chambre. L'appartement était fonctionnel, bien rangé. Une gigantesque bibliothèque recouvrait tout un pan de mur, un écran plasma trônait dans un coin de la pièce, devant un canapé en cuir noir. Valérie s'attarda sur quelques photos posées sur le rebord de la cheminée, sans doute la grand-mère et la mère de Warrick déduisit-elle en voyant le visage chaleureux des deux femmes. La table avait été dressée avec goût, il avait même disposé un bouquet de roses au centre. Un parfum agréable mais qu'elle ne reconnut pas provenait de la cuisine. La tension, qu'elle croyait avoir dominé, la fit frissonner quand il revint dans la pièce, vêtu d'un pantalon noir et d'une chemise bleue dont il n'avait pas fermé les trois premiers boutons.

— Ça va ? Tu sembles… tendue, décida-t-il après l'avoir longuement observée.

— Non, je… la journée a été longue, c'est tout.

— Tu veux boire quelque chose ? J'ai du vin blanc au frais.

— Oui, bonne idée.

Warrick s'éclipsa dans la cuisine et revint quelques minutes plus tard avec deux verres de vin. La première gorgée permit à la jeune femme de se reprendre un peu. De quoi diable avait-elle donc peur ? Il n'allait pas la croquer pour son dîner ! Ce dernier se passa fort bien. Warrick était un véritable cordon bleu. Ils discutèrent de bons nombres de choses, se découvrant des points communs comme les vieux films de Fred Astaire et la glace au chocolat. Ils venaient justement de finir le dessert. Warrick proposa de prendre le café dans le coin salon. Valérie voulut l'aider à débarrasser mais il se montra intransigeant. Il disparut dans la cuisine un long moment. La jeune femme en profita pour fermer les yeux quelques secondes. Elle n'avait bu qu'un verre de vin mais il lui semblait qu'il lui montait quelque peu à la tête. Des bruits peu familier pour elle, habituée à vivre à longueur d'année dans un hôtel, provenaient de la cuisine. Elle laissait ses pensées dériver et se remémora un épisode de son enfance. Ses parents étaient encore en vie. C'était un dimanche matin, pendant les vacances d'été dans leur maison de Marta's Vinyard, la mère de Valérie avait décidé de tenter une recette car la cuisinière était malade. Le résultat avait été catastrophique mais Rafaela et elle avait passé un moment quasiment magique avec leur mère. Elle se rappelait encore la tête de leur père quand il avait goûté le plat, elle avait oublié ce dont il s'agissait mais peut-être que sa sœur s'en rappelait encore. Plongée dans ses souvenirs, elle n'entendit pas Warrick revenir avec un plateau qu'il posa sur la table basse.

— Valérie, murmura-t-il en lui caressant doucement la joue, croyant qu'elle s'était assoupie.

— Je suis désolée, je…

— Tu n'as pas à t'excuser. J'imagine que tu as eu une rude journée.

— Oui, j'ai quelques problèmes avec la société d'entretien mais… je ne veux pas t'ennuyer avec ça.

— Ce n'est pas le cas. Raconte-moi, l'incita-t-il en s'asseyant près d'elle.

— Eh bien… on sous loue une partie du nettoyage des chambres et j'ai lancé une appel d'offre car la société actuelle n'est pas sérieuse. Seulement les femmes de chambre l'ont appris et ont décidé de faire grève.

— Elles en ont le droit ?

— Elles l'ont pris. J'ai du jongler une partie de la matinée avec une agence de remplacement, le directeur de la société en question et mes propres femmes de chambre pour réussir à tout boucler. Pour le coup, j'envierai presque Raf d'être retournée à New York pour vérifier la comptabilité du mois. Mais peu importe…

— Non, c'est important. Tourne-toi, demanda-t-il d'une voix douce.

Elle ne songea même pas à chercher pourquoi il lui faisait une telle demande. Elle lui tourna le dos et sentit presque aussitôt ses mains se poser sur ses épaules. Valérie se mordit la lèvre tandis qu'il la massait avec application.

— Tu es complètement nouée.

— Mmmm… si tu continues, je vais finir par m'endormir.

— Mon lit est très confortable, plaisanta-t-il.

— Je n'en doute pas un seul instant mais… j'ai déjà assez abusé de ton temps, déclara-t-elle en lui faisant face. Je vais… rentrer, rajouta-t-elle, le dernier mot mourant sur ses lèvres que Warrick captura avec tendresse.

C'était doux et léger. Un baiser chaste qui se transforma bien vite en quelque chose de plus passionné. Il mourrait d'envie de l'embrasser, de la toucher, depuis qu'elle était entrée chez lui. Valérie se sentit littéralement fondre entre ses bras. Elle avait l'impression d'être ivre, la tête lui tournait, sa peau semblait s'embraser sous les caresses de Warrick dont les mains frôlaient doucement son dos. Il délaissa sa bouche pour descendre le long de son cou, une de ses mains déboutonna le chemiser ocre de la jeune femme, dévoilant un soutien-gorge ivoire en dentelle. Warrick lécha la peau, juste au-dessus du tissu, avant de remonter jusqu'à la bouche offerte de Valérie. Une puissante envie de toucher le torse chocolat du policier s'empara d'elle, obéissant à cette impulsion elle déboutonna maladroitement sa chemise avant de la faire glisser de ses épaules. Warrick l'abandonna sur le sol avant de se relever, prenant Valérie dans ses bras pour la conduire jusqu'à la chambre. Toute trace de fatigue avait quitté la jeune femme qui sentait son cœur battre désordonnément contre celui, tout aussi troublé, du scientifique.

Avec délicatesse, il la posa sur le couvre-lit gris et s'allongea près d'elle, plongeant son regard dans celui de sa maîtresse qui lui sourit avec douceur. Elle suivit les contours de son visage, caressa ses cheveux avant de redescendre lentement vers son torse, arrêtant ses doigts au niveau de son cœur. Le contraste entre leurs deux peaux était extrême. Elle semblait tellement pâle comparé à lui. L'image de sa main posée sur le torse de Warrick lui fit penser à un film de Spike Lee qu'elle oublia dès qu'il reprit ses lèvres. Une onde de chaleur la parcourut tout entière quand les doigts de son amant glissèrent sous sa jupe, effleurant sa peau douce, juste au-dessus de l'élastique de ses bas. Il se redressa le temps de faire glisser le tissu le long de ses jambes, admirant le spectacle qui s'offrait à lui. Valérie, vêtue d'un ensemble de lingerie, les joues rosies par le désir. Elle lui sourit avant de s'asseoir à son tour, caressant du bout des doigts son torse dénudé avant de descendre à la lisière de son pantalon. Warrick retint son souffle, la sensation était électrisante mais il n'aurait voulu pour rien au monde échanger sa place avec un autre. Il frémit en sentant ses doigts déboutonner son pantalon et se mordit la lèvre quand elle libéra son membre turgescent qu'elle caressa un long moment avant de le prendre en bouche, se délectant des sensations qu'elle déclenchait chez lui. Il murmura son prénom, glissant ses mains dans les cheveux fauves de la jeune femme, avant de l'obliger à cesser sa caresse. Son corps la réclamait, il avait envie de se fondre en elle. Valérie se redressa lentement, laissant une multitude de baisers sur le torse de Warrick, avant de reprendre ses lèvres, se livrant à un ballet sensuel et ininterrompu avec lui.

Ils s'allongèrent de nouveau, mêlant leurs jambes, collant leurs corps un peu plus, se délectant des sensations qu'ils déclenchaient chez l'autre. Warrick caressa les bras de sa compagne, les ramenant au-dessus de sa tête, avant de partir explorer de son corps, ôtant les derniers remparts qui protégeait sa nudité. Malgré son désir de la posséder, il s'obligea à attendre, essayant de découvrir la caresse qui la réchauffait, celle qui la laissait de marbre et mieux encore, celle qui lui fit gémir son prénom. Leur union fut tendre, bestiale, douce et intense. Un savant mélange d'émotions qui en fit un moment particulier pour chacun d'eux. Warrick accorda ses coups de reins aux mouvements de bassin de Valérie. Leurs langues se mêlèrent pour un duel langoureux et sans fin, leurs mains caressèrent leurs corps affamés l'un de l'autre. L'extase vint beaucoup trop vite à leur goût. Valérie murmura une nouvelle fois le prénom de son amant qui poussa un grognement rauque en la rejoignant dans la jouissance. Une douce torpeur les envahit tandis que Warrick s'allongeait auprès de sa compagne et la prenait dans ses bras. Ils s'embrassèrent de nouveau tendrement avant de sombrer dans le sommeil.

— Dites les gars, fit Sarah en pénétrant dans les vestiaires, ça vous dit d'aller prendre un verre ?

— Ça serait sympa, répondit Nick, mais je suis attendu.

Sarah ouvrit son casier en lançant une œillade étonnée au texan. Ils venaient de boucler une affaire concernant un quadruple meurtre, dans une des villas chic de la ville. Ils avaient enchaîné un service de plus de 18h pour cela et Warrick ne pensait qu'à une chose : retrouver son lit. A l'instar de Sarah qui avait proposé cette sortie pour se détendre un peu. Elle n'avait pas envie de retrouver immédiatement son appartement vide.

— Attendu, répéta Sarah voyant que Nick ne rajoutait rien.

— Oui, tu as bien entendu.

— Pourquoi ça t'étonne, intervint Warrick, avec la réputation de dragueur qu'il a, c'est plutôt normal, non ? Au fait, au bout de combien de femme est-on considéré comme un dragueur patenté ?

— Très drôle, murmura Nick en fermant son casier. Tu ne sors pas avec la sœur de Raf ?

— Elle est à New York. Elle doit revenir après-demain.

— Ah parce que toi aussi, fit Sarah étonnée. Et avec la sœur en plus. Attendez une minute, ce ne serait pas les deux filles du concours de jeu vidéo ?

— Bingo, répondit Nick. A demain.

— Alors comme ça vous les avez draguées ?

— Un vrai gentleman ne dit jamais rien, Sarah, répliqua Warrick avec un sourire en coin. A demain.

— Ouais, c'est ça. Et moi, je vais finir vieille fille si ça continue, lâcha-t-elle en claquant la porte de son casier.

— Je suis désolé, fit Nick après avoir retrouvé Rafaela au restaurant. Non seulement je décale notre rendez-vous mais en plus je suis en retard.

— Tu vas avoir du mal à te faire pardonner.

— Moins de quinze jours que l'on se connaît et tu joues déjà les harpies ! La taquina-t-il.

— Tu as deux fois plus à te faire pardonner maintenant !

— T'ai-je déjà dit à quel point tu es magnifique ?

— Ce n'est pas comme cela que vous allez vous en sortir Nick Stockes !

Ils déjeunèrent tranquillement à la terrasse de la brasserie où ils s'étaient donnés rendez-vous. Nick proposa une séance de cinéma que Rafaela accepta avec plaisir. Elle adorait le 7e art et, dans ses souvenirs, il n'était pas du tout désagréable d'aller au cinéma avec son petit ami. Le seul hic, c'était qu'en général elle ne voyait pas les trois quarts du film. Ils faisaient la queue devant le cinéma quand ils entendirent un cri sur leur gauche.

— Au voleur ! Il m'a prit mon sac, hurla une vieille dame en indiquant un jeune d'une quinzaine d'années.

— J'en ai pour deux minutes, fit Nick avant de partir à sa poursuite.

— Mais…

Le voleur jetait de fréquents coups d'œil derrière lui et accéléra en apercevant Nick. Ce dernier allongea ses foulées et parvint, au bout de quelques minutes, à le rattraper. Il le plaqua au sol et lui mit les mains derrières le dos avant de l'attacher avec la paire de menottes qu'il gardait toujours sur lui.

— C'était pas ton jour de chance, dit-il au jeune en l'aidant à se relever.

— Fais chier !

Ils revinrent rapidement devant le cinéma où un attroupement s'était formé autour de la victime. Fort heureusement, une patrouille passait dans la rue et Nick put leur confier le voleur. La vieille dame se confondit en remerciement au point que le jeune scientifique en était gêné. Rafaela assista à toute la scène amusée, se demandant s'il avait une seconde paire de menotte avec lui.

— C'était sensé m'impressionner ?

— Non, je voulais juste aider cette femme. Ça fait aussi parti de mon métier.

— Je vois, murmura Rafaela songeuse. Dis-moi, tu es sûr que tu veux aller au cinéma ? Demanda-t-elle d'une voix langoureuse.

— Tu as mieux à proposer ?

— Quelque chose dans le genre du lac Mead, répondit-elle excité par ce qu'elle venait de voir.

Nick sourit avant de lui prendre la main pour la conduire à sa voiture. Ils décidèrent d'aller chez lui. Il aurait bien le temps de dormir plus tard, songea-t-il quand il arriva devant son immeuble.

Valérie avait tout prévu, ou presque, pour l'anniversaire de Warrick. Elle était en train de préparer un bon dîner, arrosé d'un vin savoureux, et avait dressé la table avec soin. Il lui restait près d'une heure pour finir son dessert, Warrick devait toujours être chez sa grand-mère avec sa tante Bertha avec qui il avait fêté l'événement. Il lui avait donné rendez-vous au restaurant un peu plus tard mais elle avait changé d'avis au dernier moment. Elle avait trouvé un cd Keziah Jones et chantait avec lui sur Femiliarise tout en préparant la pâte de son gâteau. Alors qu'elle allait introduire le chocolat fondu, la voix de Warrick retentit derrière son dos.

— Police, mains en l'air ! Gronda-t-il en pénétrant, arme au poing, dans la pièce.

Valérie eut une réaction qu'elle qualifia de stupide par la suite. Elle obéit et laissa choir le saladier qu'elle tenait entre les mains.

— Et merde, pesta-t-elle en regardant le résultat.

— Qu'est-ce que tu fais là ? demanda Warrick en rangeant son arme.

— J'étais censée te faire une surprise mais je crois que c'est raté.

— Désolé, j'ai trouvé la porte ouverte et, comme j'étais sur d'avoir fermé ce matin… comment es-tu entrée ?

— Tu connais beaucoup de cambrioleur qui mette de la musique et qui font la cuisine ?

— Non, admit-il avec un sourire, mais cela ne répond pas à ma question.

— C'est vrai, consentit la jeune femme en ramassant les morceaux épars du saladier. Je suis allée voir le gardien et je lui ai dit que tu m'avais invité mais que tu étais en retard et…

— Valérie, l'interrompit-il avec douceur. Il est en vacances pour trois semaines.

— Ah… zut.

— Comme tu dis. Alors ? Insista-t-il en voyant qu'elle ne répondait pas.

— Bon d'accord, capitula-t-elle après avoir fini de nettoyer. Après la mort de mes parents, j'ai fréquenté un type pas vraiment recommandable. Il m'a, entre autres, apprit à crocheter les serrures.

— Et ça te prend souvent ?

— Tu vas m'arrêter pour violation de domicile ? s'enquit Valérie amusée.

— Peut-être que je devrais, répondit-il en s'approchant d'elle.

— Tu as une paire de menotte ? Ca fait quelques jours que je me pose la question.

— Vraiment ? Fit Warrick qui se demandait où elle voulait en venir.

— Raf m'a dit que Nick en avait.

— Et ça t'a donné des idées ?

— Tu ne peux pas savoir à quel point j'ai une imagination florissante.

— Je commence, si, murmura-t-il avant de l'embrasser.

Elle retrouva ses bras avec plaisir. Les trois semaines qui venaient de s'écouler étaient passées trop vite. Ils passaient quasiment tout leur temps libre ensemble mais la jeune femme était obligée de faire de fréquents séjours à New York. Alors qu'ils allaient approfondir leur baiser, la sonnerie du four retentit.

— Votre temps… est écoulé… jeune homme, fit Valérie entre plusieurs baisers.

— Je croyais que tu voulais essayer mes menottes ?

— Une autre fois, si tu veux un gâteau d'anniversaire digne de ce nom.

— Je ne peux pas remplacer ce fameux gâteau par autre chose, demanda Warrick en se collant dans son dos, ses bras entourant la taille de la jeune femme qui venait de sortir un rôti du four.

— Non, c'est interdit les jours d'anniversaire. Au fait, j'ai un cadeau pour toi… non, pas ce que tu penses, rajouta-t-elle tandis qu'il lui mordillait le cou.

— Un cadeau ? Répéta-t-il finalement en abandonnant momentanément son idée.

— Oui, monsieur. Il est sur le canapé.

— Qu'est-ce que c'est ? demanda-t-il après être allé chercher un paquet qui avait la taille d'une boite de monopoly.

— Je ne connais qu'un moyen de le savoir.

— Je vois, fit-il en ôtant le papier cadeau pour découvrir une panoplie du « parfait petit chimiste ».

— Tu as certainement mieux à ton travail mais… je n'ai pas pu résister.

— Choix intéressant. Merci.

— J'ai mieux. Enfin… si tu le mérites.

— Ce que je voulais tout à l'heure ? s'enquit-il d'un ton charmeur.

— Mon dieu, je sors avec un obsédé !

— C'est ta faute, tu as vu comment tu es habillée, la taquina-t-il en passant la main sous son top mauve qui laissait voir son nombril.

— La prochaine fois, je m'habillerais en bonne sœur, na ! Tiens, idiot, fit-elle en déposant un paquet carré dans sa main.

— Tu ne crois pas que tu me gâtes trop ?

— Possible mais un anniversaire sans cadeau, ce n'est pas un anniversaire.

Warrick la relâcha à regrets pour ouvrir le paquet. Il ôta rapidement le papier pour découvrir un écrin noire provenant de chez Sak's. Intrigué, mais sachant déjà qu'il ne pourrait pas accepter, il l'ouvrit et découvrit une super montre en or véritable, il n'en doutait pas une seule seconde.

— Valérie…, commença-t-il en ne sachant pas comment refuser sans la vexer.

— Elle te plait ?

— Beaucoup mais je ne peux pas la garder, annonça-t-il en fermant la boite.

— Je ne comprends pas.

— C'est trop, je…

— Je me doutais que le problème surviendrait mais pas ce soir.

— Le problème ? Répéta-t-il sans comprendre.

— Tu ne veux pas de cette montre parce qu'elle est trop chère, n'est-ce pas ?

— Non… oui.

— Il faudrait savoir.

— Je n'en ai pas besoin.

— C'est un cadeau, Warrick.

— Que je ne peux pas accepter.

— Je vois, fit la jeune femme en poussant un long soupir de contrariété. Peut-être que je n'aurais pas du venir finalement.

— Tu ne vas pas partir maintenant ?

— Ecoute, j'apprécie les moments qu'on passe ensemble mais ce n'est pas la première fois que cela arrive, expliqua-t-elle tout en récupérant ses affaires. Je n'ai rien dit, pensant qu'avec le temps tu t'y ferais mais il me semble que c'est impossible. Je n'ai pas demandé à naître dans une famille riche et de perdre mes parents à 14 ans, tout comme toi tu n'as pas demandé à naître dans une famille pauvre et à ne pas connaître ton père. C'est ainsi, je n'y peux rien et si je te fais cadeau d'une montre de 2 000 dollars c'est que je peux me le permettre. Sur ce, conclut-elle avant de franchir la porte, bon anniversaire.

— Et merde, commenta Warrick en contemplant la porte qu'elle venait de fermer.

Il allait passer sa main sur son visage quand il s'aperçut qu'il tenait toujours l'écrin contenant la montre. Elle n'avait pas tort sur le fait que sortir avec une multimillionnaire ne l'enthousiasmait pas, pourtant il l'appréciait énormément. L'argent avait toujours été un problème qu'il avait cru régler, pendant un moment, en jouant dans les nombreux casinos de la ville. Force lui avait été de constater que tout n'était que chimère, le casino ressortait toujours gagnant. Il avait finalement travaillé comme taxi pour payer ses études de chimie à l'université, fuyant les paillettes mais gardant de nombreux contacts dans le milieu de la nuit. L'image d'une jeune femme blonde s'imposa à lui mais il la repoussa avec force. Il ne voulait pas repenser à Stella. Elle lui avait brisé le cœur mais il s'en était remis, certes difficilement, mais après il n'avait plus vu les femmes du même œil. Pourquoi les choses étaient-elles différentes avec Valérie ? Elle avait franchit la carapace qu'il s'était forgé au fil du temps avec une telle facilité que cela en était déconcertant. Une odeur de brûlé le fit retourner rapidement à la cuisine.

— Je peux vous aider mademoiselle ? Demanda la réceptionniste des bureaux de la police scientifique.

Ce n'était pas compliqué, elle avait juste à donner un nom mais les mots ne franchirent pas ses lèvres. Elle secoua la tête en direction de la jeune femme et fit demi-tour. C'était ridicule. S'il avait voulu lui parler, il l'aurait appelée la veille au soir après qu'elle soit partie de chez lui.

— Je vais voir si les empreintes que j'ai trouvées mènent à quelque chose, déclara une voix qu'elle reconnut aussitôt.

— Bien, tenez-moi informé, répondit Grissom en se rendant dans son bureau après avoir pris ses messages à la réception.

Warrick fit de même et allait se diriger vers son labo quand il se retourna brusquement. La jeune femme dans la salle d'attente… Il revint sur ses pas et constata que son imagination ne l'avait pas trompée.

— Valérie ? Que fais-tu là ?

— C'est exactement la question que je me posais, marmonna-t-elle en lui faisant face.

— Je voulais t'appeler mais Grissom m'a demandé de l'aider pour une enquête et…

— Excuse-moi mais… j'ai un avion à prendre.

— Et tu as décidé de faire un détour par le laboratoire de la police scientifique ?

— Euh… oui, je voulais savoir à quoi ça ressemblait. Et puis, j'avais un truc à dire à Nick… et mince, jura-t-elle en voyant ce dernier entrer dans l'immeuble au même moment.

— Profites-en, proposa Warrick qui se demandait comment elle allait s'en sortir.

— Oh ça va, s'écria-t-elle après avoir salué le petit ami de sa sœur d'un signe de tête. C'est toi que je suis venue voir, je ne voulais pas partir à New York comme ça.

— Je reconnais que ta fortune me pose un problème, lança Warrick en réponse au premier pas qu'avait fait la jeune femme en venant le voir.

— Alors on arrête ?

Nick pénétra dans l'antre de Greg, tout en consultant un dossier. Il trouva ce dernier en train de regarder une plaquette au microscope. Comme d'habitude, la radio était à fond et le scientifique chantait en même temps qu'un chanteur de hard rock. Nick soupira avant d'éteindre le poste.

— Hey ! protesta Greg.

— J'ai quelque chose pour toi.

— Ça m'étonne pas, vous venez tous me demander quelque chose, maugréa le jeune homme en relevant la tête.

— Si on ne le faisait pas, tu t'ennuierais, déclara Nick en posant un petit sachet kraft sur le bureau.

— Pas forcement. Au fait, c'est qui cette beauté ? Demanda Greg.

— Quelle beauté ?

— La rousse a qui tu as dit bonjour en entrant et qui est en train de discuter avec Warrick.

— Comment tu…

— Ça fait parti de mes talents cachés.

— Greg, le réprimanda Nick.

— D'accord, j'avais deux minutes à tuer, j'ai regardé par la baie vitrée.

— On ne voit pas l'accueil d'ici, nota Nick après avoir vérifié.

— Je n'ai pas dit que j'étais là, fit Greg avec malice tout en s'asseyant sur sa chaise qu'il fit reculer jusqu'au fond de la pièce, d'ici, on voit tout.

Nick s'approcha et constata qu'il disait la vérité. Ils voyaient le couple discuter ainsi que la réceptionniste qu'il soupçonnait d'avoir des vues sur Greg. Vu l'expression de Warrick, songea Nick, la discussion n'était pas des plus agréables.

— Il a pas l'air doué, hein ?

— Non, pas du tout, confirma Nick.

— Mais c'est Warrick, il a beau ne pas avoir ta réputation de tombeur, je suis sûr qu'il va arranger la situation.

— Ah oui ? T'es prêt à le parier ?

— D'accord, fit Greg après avoir rapidement réfléchi. 20 qu'ils s'embrassent avant qu'elle ne parte.

— Au labo ? Ça m'étonnerait, pas Warrick.

— Tu verras que j'ai raison.

— A propos de quoi ? Demanda Catherine qui venait d'arriver.

— Rien de bien intéressant, prétexta Greg.

— Tu as peur qu'elle soit de mon avis ?

— Impossible, rétorqua le jeune homme avec assurance.

— Allez, dites-moi.

— Vous voyez Warrick et la jeune femme là-bas ? Demanda Nick.

— Oui, et alors ?

— On vient de faire un pari. Greg pense qu'ils vont s'embrasser quand elle va partir.

— Ça m'étonnerait, commenta Sarah en les rejoignant.

— Tu serais prête à le parier ?

— Combien ?

— 20, répondit Greg.

— Je marche, confirma Sarah.

— Moi aussi, bien que je n'aime pas vraiment les paris ça parait trop invraisemblable, fit Catherine, surtout ici.

— Je sens que je vais bientôt être plus riche de 60 billets. Vous ne connaissez rien aux femmes, surtout les rousses comme celle-ci, déclara Greg.

— Parce que tu t'y connais mieux ? demanda Sarah.

— Je suis sorti avec une rousse une fois, répondit-il, elle était… wow… une vraie bombe. Et celle-la est… volcanique.

— Tu ne crois pas que c'est un peu extrême ? Demanda Warrick.

— J'ai l'habitude d'être directe.

— Je vois ça mais les relations humaines sont parfois compliquées.

— Ça peut te sembler idiot, commença Valérie, mais je refuse de m'investir dans une relation vouée à l'échec.

— Ça ne fait que trois semaines que nous nous connaissons, nota Warrick.

— Bon d'accord, alors mettons les choses à plat. Je ne compte renoncer à ma fortune et tu ne vas pas devenir millionnaire du jour au lendemain alors quelle est la solution ?

— Je ne sais pas mais certainement pas la fuite. D'autant plus que ce que tu avais préparé était délicieux.

— J'ai appris avec un chef français au pensionnat pendant que tu devais traîner dans les rues.

— Ouais, fit-il en soupirant. Je ne suis pas vraiment fier de ce que j'ai fait quand j'étais plus jeune mais c'est sur que cela n'avait pas la classe d'un pensionnat suisse.

— T'es vraiment mal parti, Greg, elle a l'air de vouloir lui arracher les yeux, constata Nick avec satisfaction.

— Il a besoin d'un peu de temps pour se reprendre, c'est tout.

— Je ne crois pas, fit Sarah intéressée par ce cas, anthropologiquement parlant bien sûr.

— J'ai déjà vu des femmes en colère mais la, il est cuit notre Warrick, commenta Catherine, et vous aussi Greg.

— Je suis désolée mais si tu n'es pas capable de m'aimer tel que je suis, je crois que cela ne vaut pas la peine de continuer, déclara Valérie avant de tourner les talons.

Grissom croisa la jeune femme passablement en colère mais n'y prêta guère attention, contrairement aux quatre autres membres de l'équipe de nuit qui avait suivit la scène avec avidité. Greg maugréa en sortant son portefeuille devant un Nick extatique.

— Et merde, s'écria Valérie avant de revenir sur ses pas.

Grissom s'entretenait avec Warrick et fut plutôt surpris quand il la vit attraper son subordonné par le col de sa chemise pour l'embrasser sauvagement, sous le regard ravi de Greg qui poussa un cri de joie.

— Rejoins-moi quand tu auras fini, je retarde mon départ de 24h, murmura Valérie après l'avoir relâché.

— Hum…, fit Grissom pour rappeler à Warrick qu'il n'était pas seul, c'était…

— Une amie.

— Je vois. Est-ce qu'à l'avenir vos « amies » pourraient éviter de venir sur votre lieu de travail ?

— Je ne comprendrais jamais rien aux femmes, répondit Warrick songeur.

— Comme la plupart des hommes, commenta Gil avant de reprendre où il en était resté.

— Aller, dis-le !

— Ce n'était pas dans le contrat, protesta Nick.

— Vous aussi les filles, insista Greg.

— Même pas en rêve, fit Sarah tout en lui donnant un billet de 20.

— Tenez mais n'attendez pas autre chose de moi, déclara Catherine en lui tendant ce qu'elle lui devait.

— Non, c'est notre génial Nicky qui va s'y coller. Après tout, c'est son idée.

— Tiens mais c'est tout ce que tu auras, vampire !

— Non, non, non, j'insiste, dis-le.

— Qu'il dise quoi ? demanda Warrick en pénétrant dans le labo.

— Que je suis le meilleur, bien sûr, fit Greg avec un large sourire.

— Un jour tu n'arriveras plus à sortir d'ici tellement tes chevilles auront gonflé, dit Warrick amusé. Qui est pour se faire livrer un bon petit-dej avant de continuer ?

— Bonne idée, fit Sarah.

— Excellente même, renchérit Cath.

— Adjugé. D'autant plus que c'est Greg qui invite, dit Nick.

— Hey mais…

— Vous nous prévenez quand c'est arrivé ? Demanda Catherine avant de quitter le labo suivit par les autres.

— Euh… faudrait que quelqu'un m'explique la, fit Warrick en suivant ses collègues.

— Je te raconterai, assura Nick. Tu vas adorer.

Valérie se retourna pour regarder Warrick qui dormait près d'elle. Il était arrivé vers 6h du matin. Ils avaient discuté un moment avant de faire l'amour avec passion. Elle sourit en caressant la barbe naissante de son amant. Il était presque 8h30 et elle avait une conférence vidéo avec Rafaela et les chefs de service du Plaza. Elle passa dans la salle de bain et prit une douche brûlante avant de retourner dans la chambre pour s'habiller. Elle venait de passer ses sous vêtements quand on tambourina contre la porte. La jeune femme enfila un peignoir avant de passer dans le salon pour aller ouvrir.

— Excusez moi mais… oh mon dieu, bredouilla Nathan Hollowday, l'assistant du chef de réception.

— Nathan, que se passe-t-il ? demanda Valérie inquiète par la pâleur du jeune homme.

— Je… c'est monsieur Carver…

— Andrew ? Il est malade ?

— Non…

— Attendez, asseyez-vous, proposa Val qui se demandait ce que signifiait la visite de Nathan qui était généralement on ne peut plus calme.

— Je suis désolé mais… il est mort, annonça-t-il d'une voix blanche.

— Mort ? Mais enfin que…

— Monsieur Carver était en retard ce matin, expliqua-t-il après s'être reprit en buvant le verre d'eau qu'elle lui avait apporté. Depuis que je travaille ici, ce n'est jamais arrivé. J'ai senti qu'il y avait quelque chose qui n'allait pas et je suis allé taper à sa porte. J'avais pris mon pass et… c'est affreux, mademoiselle Beaumont, je crois qu'on l'a étranglé.

— Attendez-moi ici, fit-elle en quittant le salon.

Etait-il possible qu'Andrew soit mort ? Cela paraissait totalement irréel pourtant elle ne mettait pas une seule seconde en doute la parole de Nathan. Elle passa une jupe crème et un chemisier bleu avant de se diriger vers le lit. Cela l'ennuyait de devoir le déranger mais il était le plus à même pour pouvoir lui dire ce qu'il fallait ou ne fallait pas faire. Et puis, elle n'avait pas envie de se retrouver seule face au cadavre d'Andrew.

— Warrick…

— Mmmm, grogna ce dernier en se retournant sur le dos.

— J'ai un problème et je crois que tu es l'homme de la situation.

— Quel genre de problème ? Demanda-t-il en se redressant tout à fait réveillé.

— Si ce qu'on vient de me dire est vrai, un cadavre.