Ouh ouh ! s'égosillait Crabbe depuis une bonne heure, est-ce que quiquin pourrait m'aider à me relever ?
Une fois encore, seul le silence lui répondit (que c'est joli comme phrase ! ). Indigné qu'on puisse ainsi se moqueur de triste sort, Crabbe décida qu'il allait tenter de se redresser seul, après quoi, il irait couper la tête à l'autre crétin qui l'avait laisser tomber ici.
Se contorsionnant dans tous les sens à grand renfort de 'Raffff', 'Gnuuuuuurf' et 'Scritch', Crabbe parvint tant bien que mal à s'asseoir. Avant de se relever totalement, il enfourna un demi-douzaine d'œufs de Pâques (toujours à travers la grille de son heaume) dans le but de reprendre des forces.
Hé ben, j'en aurais fait du sport en une seule journée, peut-être même plus que dans toute ma vie passée. Il va falloir que j'aille voir Pomfresh en rentrant à Poudlard, des fois que ça m'aurait fatigué… Il faut dire que je me sens un peu faible… Heureusement que j'ai du chocolat sur moi… Tout ça c'est la faute de Potter, mais j'irai le dire à Rogue en rentrant, Rogue, c'est un gentil qui m'aime bien… Dommage qu'il ait les cheveux si gras, à croire qu'il n'a jamais croisé une bouteille de shampooing de sa via… En tout cas, il se fera un plaisir d'enlever des points à Potter, peut-être même qu'il le fera renvoyer…
Assis su son gros derrière, Crabbe ricanait déjà en imaginant Harry obligé de quitter l'école lorsque la porte s'ouvrit sans prévenir, laissant place à… Eowin. Cette dernière, encore très vexée par son entretien désastreux avec Aragorn ( Gnuf ! Quel mufle, oser dire que je ne sais pas manier les armes, quand mon oncle le saura…), stoppa net en apercevant Crabbe et fit sérieux effort pour le pas hurler de rire en le voyant, dans sa ridicule armure, occupé à manger son chocolat en ruminant ses pensées.
Car le Serpentard, sourd comme un pot, n'avait pas entendu la blondinette entrer, pourtant, vu la surcharge pondérale de cette dernière, il aurait dû l'entendre !
Eowin s'approcha doucement de lui (du moins, aussi doucement que ses 85 kg en trop le lui permettait) et lui tapota légèrement l'épaule.
Crabbe, persuadé qu'on en voulait encore et toujours à son précieux chocolat, se remit d'un seul coup sur ses pieds, faisant au passage craquer ses rotules.
Il se tourna d'un air résolu vers son adversaire, prêt à défendre chèrement son chocolat, quitte à faire un peu de sport. Il ouvrit de grands yeux ronds en reconnaissant son Amour et se remit à baver, oubliant même de mâcher son chocolat.
Heureusement pour Eowin, le heaume dissimulait l'étendue du spectacle et le champ de bataille qu'étaient devenues les mâchoires du Serpentard. Sans se départir de son sourire stupide, Eowin questionna :
Que fais tu ici alors que la bataille est sur le point de commencer ? Tu devrais être sur les remparts avec tes amis.
Crabbe mit quelques temps à saisir les propos de la jeune femme aussi resta-t-il stupidement planté devant elle plusieurs minutes avant de répondre :
Aragorn gange trudfa screuf…
Ha… je vois…
Il est pas là, l'autre saucisse blonde ? Pour me traduire ce que vient cette grosse loche ?
Tu ferais mieux d'y aller maintenant, glissa-t-elle en le poussant vers la sortie, ils font avoir besoin de toi…
Crabbe lui dédia un sourire niais avant de hocher la tête. En réalité, il n'avait pas compris un traite mot de ce qu'elle venait de lui dire mais le simple fait qu'elle lui adresse la parole suffisait à le faire jubiler.
Hélas, alors qu'il s'apprêtait à lui proposer un nouveau chocolat, Eowin ferma la porte d'un coup sec, manquant de lui coincer le bras dedans et s'enferma à double tour dans la pièce.
Boudeur, Crabbe commença alors à traîner ses chausses vers l'escalier principal, ignorant totalement où il allait.
Pendant ce temps, Harry et Hermione avaient été rattrapés par un Gimli surexcité à l'idée que la bataille approchait. Le nain sautillait avec la grâce d'un éléphant de mer devant eux tout en narrant les différents combats auxquels il avait participé. Tandis qu'Hermione s'efforçait d'écouter poliment (elle commençait à être entraînée après 5 ans passés dans la classe de Binns), Harry réprimait à peine son envie de dormir, ne voyant, pour le moment, aucun lit à l'horizon. Très fier, Gimli était en train de leur raconter comment il avait vaincu à lui tout seul (mon œil ! ) toute une armée de Saroumane lorsqu'Aragorn, l'air sombre (pour ne pas perdre les bonnes vieilles habitudes), l'interrompit (ce que Gimli ne lui pardonnera pas par la suite) :
Tous les soldats ont reçu l'ordre de prendre leurs postes. La nuit va tomber et les premières troupes ennemies ont été aperçues à moins d'une lieue d'ici… Suivez-moi, ordonna-t-il après un temps d'arrêt.
Hermione lança un regard mi-angoissé mi-interrogateur à Harry qui, haussant les épaules dans le genre 'j'ai tellement l'habitude de me battre pour sauver le monde que ça ne me fait plus ni chaud ni froid', emboîta le pas à Aragorn.
Gimli, quant à lui, s'empressa de les suivre aussi rapidement que le lui permettait ses petits mollets, ravi de pouvoir jouer de sa hache, il la tira de sa ceinture et entreprit de la faire tournoyer au-dessus de sa tête en injuriant ses ennemis tandis qu'Hermione, par derrière, se demandait avec inquiétude si elle n'allait pas connaître le même sort que Louis XVI avant même le début de la bataille !
Une fois parvenus en haut des remparts, Aragorn leur désigna nerveusement leurs postes avant de repartir aussi sec vers la cour principale, à la recherche de Malefoy et de Crabbe contre lequel il était toujours très en colère.
Ce furent les hurlements du Serpentard qui le guidèrent, lui indignant l'endroit où il se trouvait :
Mais enfin ! se lamentait Legolas en remettant en place une mèche de cheveux qui s'était malencontreusement sauvée de l'une de ses tresses, coiffure qui, comme le signalerait Malefoy à ses petits camarades de Serpentard, lui donnait l'air d'une méduse sortie de son aquarium natal, je ne vous ai pas encore touché !
Arg ! s'égosillait Malefoy, je me meurs !
Mais non mon ami, c'est juste une petite entorse ! tenta de l'apaiser L'elfe en lui tapotant la main !
petite entorse, petite entorse ! s'offusqua Malefoy, on voit bien que ce n'est pas vous souffrez ! Et je vous interdis de me tapoter la main, je ne vous connais pas d'abord !
Malefoy, blessé dans son honneur de Serpentard, lança un coup de pied à Legolas, coup qui atteignit le tibia de blond (encore un ! ).
Legolas se releva vivement, les traits de son magnifique visage (au moins aussi beau que celui d'un lapin de garenne), contractés sous l'effet de la douleur.
Se tenant la jambe blessée des deux mains, il se mit à sautiller sur place en criant :
Ouille, ouille ouille ! Que je souffre, que j'ai maaaaaaaaaaal, maman !
Niark ! c'est bien fait ! se moqua Malefoy en se redressant, miraculeusement guéri.
Legolas, qui n'avait pas l'habitude de marcher sur une jambe et à fortiori de sauter, butta contre un tonneau et s'étala lamentablement sur Aragorn qui observait toute la scène avec accablement.
Mais enfin, que ce passe-t-il ici ? Legolas, je suis très déçu par votre attitude, un grand guerrier tel que vous, appeler sa mère comme une fillette, tsssss…
Mais je souffre ! se défendit l'elfe en désignant son tibia avant de montrer Malefoy du doigt, tout est de sa faute m'sieur Aragorn !
Ha non ! On ne dénonce pas de jeunes innocents, s'offusqua Malefoy…
Sans compter, rajouta Aragorn, qu'il est très malpoli de désigner du doigt, on ne vous a vraiment pas éduqué, petit chenapan !
La lèvre de Legolas se mit à trembloter, il se redressa maladroitement avant de s'éloigner en clopinant vers un endroit (les toilettes par exemple), où il pourait pleurer sans être dérangé.
bouh ! personne ne me comprend, personne ne m'aime, je suis qu'un martyr ! Manquerait plus que cet idiot de nain me voit dans cet état… je suis sûre que je suis tout décoiffé… Et mon maquillage, hein ? Je n'ose même pas imaginer la tête de mon maquillage… Où est Eowin ? Il faut que je lui emprunte son mascara pour me refaire une beauté !
Aragorn le regarda s'éloigner, un sourcil en l'air tandis qu'un sourire railleur apparut sur le visage de Malefoy.
Bien, décréta Aragorn en s'intéressant de nouveau à lui, puisque tu sembles… hum… guéris… Tu vas pouvoir aller rejoindre le reste des troupes… pour la bataille…
L'embryon de sourire disparut aussitôt :
Arg ! j'ai mal ! se remit à hurler avec stratégie Malefoy en se roulant à terre, quitte à réduire en charpie la plume qui ornait son casque.
Aragorn soupira, ça n'allait vraiment pas être de la tarte… Il en était là de ses pensées lorsqu'une large auréole dorée apparut au-dessus de sa tête et que deux individus vinrent s'écraser à ses pieds.
Où sommes nous cette fois-ci ? grogna l'un d'eux… je parie que nous nous sommes encore trompés !
Malefoy ouvrit des yeux ronds, oubliant même de hurler :
McGonagall ! s'exclama-t-il, ravi, pour une fois de voir apparaître son professeur de métamorphose.
Professeur McGonagall, rectifia l'intéressée en se redressant et en remettant son chapeau droit, et oui, c'est bien moi… C'est Malefoy Albus, informa-t-elle Dumbledore…
Ravi de l'apprendre… grommela le directeur qui, toujours à terre était en train de se débattre dans sa cape.
McGonagall secoua la tête d'un air désespéré et vaguement réprobateur (on ne jouait pas les vers de terre devant des élèves, enfin ! ) afin de se tourner vers Malefoy. Remarquant que ce dernier était lui-même à terre, elle le réprimanda :
Enfin, Malefoy, on ne se tient pas ainsi en public… Mais où vous croyez-vous ?
Malefoy se remit prestement sur ses pieds.
Où sont les autres ? le questionna le professeur en lui lançant un regard qui signifiait clairement qu'il était dans son intérêt de savoir où était les 'autres'.
Malefoy tendit un doigt tremblant vers Aragorn :
Lui le sait…
Dumbledore qui, entre temps avait réussi à reprendre une position décente, jeta un regard curieux à Aragorn. Le guerrier, les bras crânement croisés sur la poitrine fixait d'un air blasé les nouveaux venus, dans le genre 'j'ai vu tellement de monde tomber du ciel à mes pieds que ça ne me fait plus ni chaud ni froid !'.
McGonagall, l'air impatient, lança un coup d'œil réprobateur à Dumbledore qui restait béat d'admiration devant Aragorn. Enfin, le directeur parut retrouver ses esprits et demanda :
Pourriez vous nous dire où se trouvent les trois autres jeunes sorciers qui accompagnait M. Malefoy ?
Aragorn désigna du doigt les remparts (ce qui offusqua McGonagall, tout le monde sait qu'il est très malpoli de montrer quelque chose du doigt) en laissant tomber :
Deux d'entre eux sont là haut… quant au troisième, il a littéralement essayé de m'estropier et j'ignore où il est passé.
Sans perdre une seconde, les deux professeurs se dirigèrent vers les remparts sans prendre la peine de remercier Aragorn, ce qui le vexa horriblement, il était quand même un roi, déchu, certes, mais un roi quand même.
Hum… sans doute que mon ascendance royale ne se lit pas assez sur mon visage… Il faut dire que toutes ces guerres m'ont un peu fatiguées… Il faudrait que je retrouve un faciès plus royal. Tiens, je vais aller demander à Legolas de me démêler les cheveux, il adore ça et je retrouverai ainsi toute ma dignité.
Tout à ses pensées, Aragorn fit demi-tour et partit à la recherche de l'elfe, laissant les sorciers se débrouiller seuls.
Une fois en haut des remparts, les deux professeurs se mirent en quête de leurs élèves égarés. Soudain, Dumbledore s'exclama :
Là ! je les vois, ils sont avec Filius !
Quoi ? Flitwick est ici ? s'étonna Malefoy qui ne s'y attendait pas.
Professeur Flitwick ! corrigea McGonagall en tentant de se frayer un chemin parmi les soldats, décidemment, ce n'est pas le respect des professeurs qui vous étouffe Malefoy, il faudra que j'en touche deux mots au professeur Rogue, rajouta-t-elle en insistant bien sur le terme 'professeur'.
Hermione, qui regardait du côté des professeurs, ouvrit de grands yeux ronds et se mit à sautiller sur place en jubilant :
Harry ! C'est McGonagall… Et je vois aussi Dumbledore !
Ravie, la Gryffondor se mit à secouer son ami comme un prunier tandis que Gimli se dressait autant qu'il le pouvait pour essayer d'apercevoir ce qui avait mis la jeune fille dans un tel état.
Malheureusement pour lui, il dut attendre que les deux professeurs et Malefoy arrivent à sa hauteur pour comprendre quelque chose de la scène.
McGonagall lui lança un regard surpris avant de constater :
Mais… vous n'êtes pas le professeur Flitwick !
Décidemment, il faudra que je rencontre ce Flitwick, ça fais déjà trois fois aujourd'hui qu'on me prend pour lui… ça ne va pas du tout !
Saisissant galamment la main d'un professeur de métamorphose stupéfaite, il effectua une sorte de révérence qui manqua de faire s'étouffer de rire Malefoy et entreprit de se présenter :
Hélas non, chère madame, je n'ai pas l'honneur de connaître ce professeur Flitbick, laissé moi me présenter : je me nomme Gimli, seigneur nain et fils de…
Dumbledore qui ne supporte vraiment pas qu'on fasse du charme à sa sous-directrice, se rapprocha d'un air menaçant :
Oui, bon, on n'a plus le temps là, ça va bientôt être l'heure du dîner et Umbridge va commencer à trouver notre absence louche alors, cher Fimji, vous êtes gentil mais vous lâcher mon professeur, d'accord ?
Gimli jeta un regard plus outré qu'effrayé à Dumbledore ( on ne lui a jamais appris qu'il ne fallait pas couper la parole ? ) mais, constatant avec regret que le sorcier mesurait bien 90 cm de plus que lui, il se soumit.
McGonagall essuya d'un air dégoûté sa main sur sa robe de sorcier et s'empressa de se détourner de l'homme à la hache.
Bon, alors, décréta-t-elle sans se rendre compte que Gimli tombait sous le charme de sa voix mélodieuse (si si, pour un nain, c'est une voix mélodieuse ! ), Potter, Granger et Malefoy… Il ne nous reste plus que… Crabbe… l'un d'entre vous aurait-il une idée de l'endroit où se cache Crabbe ?
Heu… les cuisines peut-être, avança Hermione.
McGonagall lança un regard rempli de fierté à l'adresse d'Hermione, regard qui rendit Gimli vert de jalousie.
Excellente suggestion Miss Granger, la félicita le professeur, et que nous allons vérifier tout de suite… Où sont les cuisines ?
Les trois élèves haussèrent les épaules en signe d'ignorance. Gimli y vit une manière de s'illustrer aux yeux de sa sorcière bien aimée (je jure que celle là, elle n'était pas voulue !) :
moi, moi ! s'écria-t-il en sautillant sur place, un bras levé comme un élève sage, je sais moi ! je peux vous accompagner !
Dumbledore grogna avant de demander :
Quelqu'un d'autre sait où sont les cuisines ?
Malheureusement, personne ne lui répondit il, bon gré mal gré, il dut accepter l'aide de Gimli. Cependant, le directeur prit soin de se placer entre McGonagall et le nain, histoire d'éviter toute tentative d'approche de la part de celui-ci. A la queue leuleu, les 5 sorciers suivirent Gimli hors des remparts
