Pendant ce temps, dans la salle principale de Poudlard, Umbridge fulminait. Non seulement Dumbledore et McGonagall ne revenaient pas mais en plus, Gandalf et Vector manquaient à l'appel, non variment, on lui cachait quelque chose… C'était louche et insupportable.

D'un geste rageur, elle arracha l'aile du pauvre poulet grillé aux petits oignons qui se trouvait devant elle et mordit dedans avec colère.

Alors qu'elle déglutissait, un grand vacarme se fit entendre dans le hall et, moins d'une minute plus tard, Vector et Gandalf surgissaient dans la Grande Salle (Ron étant, devinez où, dans la salle commune).

Les deux hommes se lançaient des regards assassins. Il faut préciser qu'ils avaient tournés virés pendant tout l'après-midi dans la forêt, Gandalf étant certain d'être sur la bonne voie alors que son sens de l'orientation inexistant les éloignait de plus en plus du château. Finalement, ils ne durent leur salut qu'à un gentil hypogriffe sur lequel ils grimpèrent et survolèrent la forêt jusqu'à la prairie.

Vector alla s'asseoir aux côtés de Fliwick, qui ronflait toujours, tandis que son collègue prenait place près d'Umbridge, son sourire 'Email diamant' collé aux lèvres.

Bien le bonsoir gente dame… quel beau clair de Lune, n'est ce pas ? déclara-t-il de sa voix la plus grave.

Umbridge gloussa et remit son nœud droit sur la tête, oubliant du même coup complètement qu'elle était censée jouer le rôle de la prof idiote, gratuitement méchante, en colère, j'en passe et pas des plus glorieuses.

De son stupide air de cane, elle lance un regard qui se veut charmeur à Gandalf. Ravi de son succès, ce dernier lui saisit la main et, visiblement peu rebuté par son aspect calleux, y dépose un baiser léger.

Rogue qui, à quelques chaises de là, s'est arrêté de manger pour observer le manège de son collègue, lève les yeux au ciel, la mine dédaigneuse.

Non mais, il se prend pour qui ce singe ? On n'est plus sous Cromwell ! Quelle décadence, vraiment, tout fout le camp !

Pour se consoler, le maître des potions reprend une part de tarte à la crème qu'il engloutit en quelques secondes.

Vous beaux yeux m'inspirent un poème, roucoule Gandalf sans se soucier des mimiques exaspérées de Rogue et tandis qu'Umbridge glousse de plus belle.

Sans attendre, Gandaf pose un genou à terre et, tenant toujours la main d'Umbridge dans la sienne, déclame avec ferveur :

Dolores, voyez comme mon âme,

Dès qu'elle voit votre doux minois,

Peut être en liesse : elle vous réclame,

Vous faites son bonheur et sa joie !

Ah ! Le pourpre de vos mains plissées,

Que seule la rose sait égaler…

Las ! Dans votre cœur point de place,

Qui occupe déjà tout l'espace ?

Las, las, votre air indifférent,

Me rendra malade je le sens !

O vraiment marâtre Nature,

Qu'aimer une telle beauté m'est dur !

Donc, si vous m'en croyez mignonne,

Tandis que vos amours fleuronnent

Et sont sans cesse renouvelés,

Oyez, oyez mon pauvre cœur.

Depuis longtemps dans le malheur,

Il ne cessera pourtant d'aimer.

Umbridge qui, entre temps, a viré au rouge pivoine, manque de se pâmer. Elle lance des petits coup d'œil satisfait à droite et à gauche pour vérifier que tout le monde a bien compris que c'est elle, LA grande Dolorès Umbridge, qui est en train de se faire draguer par lui, LE magnifique Constant Gandalf dont toutes sont folles amoureuses.

Enchanté de son succès, Gandalf, bien décidé à en mettre plein la vue à sa prétendue bien-aimée, reprend aussitôt (genre je suis un grand poète qui compose dans la minute, inspiré par Dolorès ma muse, mon œil oui ! ) :

Il pleure dans mon cœur

Comme il pleut sur l'école,

Quelle est cette langueur

Qui souffle tel Eole ?

O bruit doux de la pluie

Par terre et sur les toits !

O comme je me languis

De ta peau de tes bras ! (Mon Dieu ! Comment puis-je écrire ça sans rougir de honte ? J'me fais peur toute seule ! Help ! ).

Il pleure pour cette raison

Que ce cœur qui se meurt

Connaît ta trahison

Mais point ne s'en écoeure.

C'est bien la pire peine

Qu'un amour non rendu,

Cependant nulle haine :

Car je t'ai aperçue !

Umbridge ricane bêtement de plus belle. Gandalf aurait certainement rembrayé de plus belle si…

Haaaaaaaaaa ! s'exclama Dumbledore en pénétrant d'un air ravi dans la Grande Salle, que bonheur d'être à nouveau chez soi !

Il est suivit de près par McGonagall qui jette des regards inquiets en direction d'Umbridge. Pour l'heure, cette dernière semble trop interloquée pour parler… Mais peut-être (sans doute) est-elle tout simple outrée qu'on ose débarquer ainsi, interrompant un séance de lecture poétique la concernant directement.

Les deux professeurs en profitent pour s'asseoir aux places restantes, l'air de rien. Dumbledore adresse des sourires gâteux à tous ceux qui le regardent et McGonagall semble dire 'Et vous, ça va ?'

Tout d'un coup, une voix fluette s'élève de derrière eux :

Et moi ? Je fais quoi ?

Ils sursautent et se retournent en même temps, découvrant ahuris que la voix fluette provient du gosier de… Legolas. Ce dernier a été touché par le sort de téléportation de Dumbledore et semble un peu perdu…

Hum, Hum, humhumète Umbridge, Puis-je savoir qui est cet individu ?

Elle a le même air ravi qu'un requin qui vient de repérer une proie. McGonagall et Dumbledore échangent un regard affolé…

Oups…

Fin (du moins jusqu'à la prochaine fois).