Il fallut encore quelques secondes à Harry avant que les échos des voix de ses amis ne le fassent finalement réagir. Il n'avait pas quitté Malfoy des yeux, le fixant d'un air ahuri de l'entrée de celui-ci dans la grande salle, jusqu'à ce qu'il prenne place à la table des serpentards de sa gracieuse démarche qui lui était si connue. Il y avait en Harry, plusieurs sentiments se mêlant ensembles. Depuis leur toute première rencontre, leur regard s'était obstinément accroché l'un à l'autre, singe d'un respect et d'un intérêt invisibles, que seuls les deux ennemis pouvaient sentir. En cet instant précis, l'assurance presque sécurisante qu'il en serait toujours ainsi venait de se briser pour le survivant, qui se sentait tout à coup tellement seul et déchiré. L'unique chose au monde qui le faisait se sentir spécial aux yeux de Draco avait disparue.
Ron
: Mais bon sang Harry! Est-ce que ça va?
Neville
: Ça va vieux?
Harry
: Ou…oui, ne vous en faites pas…je viens juste de me rendre
compte que j'ai fais une erreur dans mon devoir de potion.
Ron
: T'en fais pas Harry, même si tu n'en avais pas fait, il
serait parvenu à en trouver.
Neville
: Oui tu vois, c'est mon lot quotidien!
Sur ce les trois amis partirent à la rencontre du groupe de gryfondors qui étaient déjà tous attablés. Mais Harry n'était pas totalement là, il cherchait les yeux de Malfoy et bien qu'il sût cette expérience extrêmement dangereuse, il ne pût s'empêcher de le fixer à plusieurs reprises durant le repas.
Hermione
: Harry tu m'écoutes?
Harry:
Non Hermione, je suis désolé, j'étais
ailleurs. Tu disais?
Hermione
: Je disais que Malfoy est encore très étrange ce
matin.
Ron
: Tu ne sais pas? Il est passé devant Harry sans l'insulter.
Neville
: Il ne nous a même pas lancé un regard depuis tout à
l'heure! C'est inquiétant! Moi je dis qu'il prépare
un mauvais coup.
Un silence très très pesant se fit peu à peu dans la grande salle, comme si quelque chose d'extrêmement effrayant était en train de se passer. Plus un son d'ustensile, plus un bruit de chaise et surtout, plus un mot, excepté à la table des gryfondors où un groupe d'amis n'avaient vraisemblablement pas senti le changement.
Ron
: Harry, tu crois qu'il pourrait agir quand?
Draco
: Ha mais tout bon serpentard se doit habituellement d'agir pendant
la nuit, lorsque de pauvres petites âmes sans défense
rêvent d'une autre vie où nous n'y serions pas.
Tout le groupe sursauta. Premièrement, la surprise de trouver Draco Malfoy à la table de cette maison aurait pue tuer Dumbeldore en personne d'une attaque cardiaque irréversible. Celui-ci semblait en effet très pâle. Deuxièmement, le ton employé avait été certes sarcastique, mais en même temps très calme et étonnamment dénué de toute méchanceté. Malfoy semblait définitivement sur une autre planète. Ce qui se produisit par la suite, acheva ceux qui avaient encore un semblant de raison à apporter à toute cette histoire.
Draco
: Hum…Potter je peux te parler?
Harry
: Je t'écoute.
Draco
: Seul à seul.
Ron
: Hors de question! Harry!
Harry
: Qu'est-ce qui me dit que tu ne me feras pas un sale coup Malfoy?
Draco
: Ça. Prends-là.
Lorsque Draco Malfoy tendit sa baguette au célèbre Harry Potter, on entendit des grands cris d'exclamations retentir dans toute la pièce…et quelques rires, pour ceux qui observaient le professeur Rogue s'étouffer avec son bacon.
