Deuxième
partie
Chap 67 : Home Sweet Home
Sans
surprise, le réveil se fit dans l'appartement où il
logeait avant son départ. Il se redressa et s'assit sur le
lit pour mieux observer la pièce : elle était vide !
Plus de chaîne hi-fi, de disque, de vêtement et lorsque
ceux-ci apparurent après Henge, il fut un tantinet surpris.
«
d'une voix monocorde- Mouais, ça marche donc ici aussi. Bon,
faut que j'appelle à la maison. »
La maison. A
maison, on associe inconsciemment famille mais cette fois, la famille
ne serait plus au complet à son retour. Il se leva, s'avança
vers la porte pour l'ouvrir mais celle-ci était apparemment
fermée. Il se retourna, s'avança vers la fenêtre
pour remarquer que la nuit tombait. Il se pencha à l'extérieur
et vit que la rue était étrangement vide, ce qui
l'arrangeait fortement. Il sauta du premier étage et
concentra son énergie dans les jambes pour amortir la chute et
enfin toucher le sol sans problème.
« - Bon, faut
que je téléphone... Où je vais trouver un
téléphone à cette heure là? »
Arpentant les rues à la recherche d'un quelconque
moyen de communication, il retomba sur un groupe de quatre jeunes qui
discutaient sur un banc.
« Simon- Excusez-moi, il y aurait
pas un de vous qui pourrait me prêter son portable ? J'en ai
pour deux secondes.
Jeune 1- Désolé grand, j'ai
plus de crédit... » bloquant sur le visage du garçon
« Mais je te reconnais !
Jeune 2- C'est le mioche de la
dernière fois !
Simon- Aïe !
Jeune 4- On le
rétame ! »
Simon, appliquant sa couverture de
chakra, ne fit pas durer le combat. Il faisait à présent
les poches des garçons qui gisaient inconscients sur le
bitume. Après avoir récupéré quatre
porte-feuilles, deux portables, un pantalon, un T-shirt Armani ©,
un pull Oxbow ©, une veste en cuir Chevignon ©, des
chaussures Caterpillar © et des lunettes de soleil Oakley ©
(il faisait nuit, mais vu qu'elles étaient là...), il
repartit en sifflant vers son appartement : rien de tel qu'une
bonne baston pour se remettre les idées en place.
«
Simon, appelant son frère- Allô, Guislain ?
Guislain-
Ouais, qui c'est ?
Simon- C'est moi, gros.
Guislain,
surpris- Simon ? Mais comment ?
Simon- On verra après les
explications. Je suis devant mon apart', tu voudrais pas venir me
chercher ?
Guislain, pressé- Ouais, j'arrive dans deux
secondes ! Te planques plus, hein ? »
Une demi-heure
plus tard, sur l'autoroute, dans la voiture de son frère.
«
Guislain- Alors ?
Simon- Alors quoi ?
Guislain, s'énervant
brusquement- TE FOUS PAS DE MOI ! T'étais où pendant
un mois et demi ?
Simon- Je... j'ai voyagé.
Guislain-
Pas à moi ! Le lendemain de ta disparition, un pote de
l'hôpital avait reçu quatre blessés graves. Je
les ai vu et il y en a pas trente-six capables de faire ça !
Simon, feignant l'incompréhension- C'est à dire
?
Guislain, se ré énervant- FAIS PAS LE MALIN ! Des
points vitaux brûlés, un menton démoli, une
fracture ouverte au bras, des côtes cassées et un
couvercle de poubelle imprimé sur le front ! Qu'est-ce
qu'ils t'avaient fait ?
Simon, cessant de mentir- Ils ont
voulu me démolir.
Guislain- Et tu as passé tes
nerfs sur eux ? Le jour où Papa meurt, tu romps le premier
règlement, celui qu'il nous rabâchait sans cesse en
début de cours !
Simon, regardant devant lui- Désolé...
Guislain, sérieux- Trois personnes pouvaient faire ces
enchaînements de touches vitales mais une seule pouvait le
faire de cette manière.
Simon, perplexe- De quelle manière
?
Guislain- Les points touchés étaient enfoncés
de cinq millimètres dans la peau et ne revenaient pas à
la normale, comme si la peau avait été brûlée.
Simon, surpris- hein ?
Guislain, soupirant- Mouais... Bon, je
crois que j'ai pas le choix... »
Il laissa sa phrase
en suspens quelques instant, alors que la route continuait de défiler
sous les roues de la voiture.
« Guislain- Vers mes seize
ans, les parents m'ont dit quelque chose à ton sujet que je
devrais te révéler si eux n'avaient pas le temps de
le faire. Il voulaient te le dire à tes seize ans.
Simon,
les yeux et oreilles grands ouverts- ...
Guislain- En fait, il y
a plusieurs choses. A ta naissance, ta mère aurait dit à
mes parents ''prenez-en soin, il est très spécial''.
Simon- ...
Guislain- Paraîtrait-il qu'à ta
naissance, tu étais enveloppé dans une sorte de vapeur
qui se serait calmée juste après.
Simon, à
lui même- Du chakra ?
Guislain- Et enfin, des choses que tu
ne te rappelles pas car tu étais trop jeune. D'après
le directrice de l'école, alors que tu n'avais que cinq
ans, un plus vieux que toi aurait voulu t'embêter en te
piquant une sucette.
Simon- Ca je le sais. Je l'ai battu et il
est parti pleurer à sa mère qui a fait un scandale à
Maman devant tout le monde.
Guislain, souriant- Ouais, c'est à
partir de ça que les gens du village (les Village People) nous
ont regardé d'un drôle d'œil... Mais ce que tu ne
sais pas, c'est que le garçon aurait volé sur
plusieurs mètres avec un seul coup au ventre.
Simon,
surpris- Hein ? J'étais si fort que ça ? A cinq ans ?
Guislain- En fait, Papa m'avait fait remarquer que dans tes
moments de colère, ta force se démultipliait. Il n'a
jamais pu m'en dire plus.
Simon, s'interrogeant- Bizarre ça...
Guislain- Alors ? Tu vas me dire ce que t'as fait pendant un
mois et demi ?
Simon, lui souriant- Je t'ai dépassé,
gros. Je t'ai dépassé...
Guislain, rigolant- Me
dépasser ? Moi ? Tu rêves les yeux ouverts, mon grand !
Simon, sérieux- Demain, je t'expliquerais tout ça
mais avant, est-ce que je peux voir les parents ?
Guislain- Il
est huit heures et demie, là ; demain plutôt !
Simon,
doucement- J'y tiens. Je veux les voir maintenant car après,
je n'irai plus.
Guislain- Bon, si t'insistes. »
Une
heure plus tard, devant la porte du cimetière
«
Guislain, essayant d'ouvrir- Fermée, évidemment. Tu
vois ? On ira demain.
Simon, regardant la grille- C'est quelle
tombe ?
Guislain- La troisième avant la fin, sur la rangée
de gauche.
Simon- Bon, attends-moi dans la voiture.
Guislain-
Mais comment tu vas... »
Sa phrase fut coupée
nette quand il vit son jeune frère effectuer un bond de plus
de trois mètres au dessus de la grille.
« Guislain,
surpris au plus haut point- Mais... Comment...
Simon, lui
tournant le dos- Demain, gros... Demain... »
Il
avançait dans la rangée de stèle et, arrivé
devant celle qu'il cherchait, souffla une flamme qu'il déposa
sur son index et alimenta par son énergie. Devant lui
apparaissaient les visages de ceux qui furent ses parents durant
toutes ces années. Assis en tailleur devant ce tableau, la
flamme glissée dans le creux de la main, son regard ne
quittait plus leurs photos.
Leurs corps étaient là,
devant lui, dans cette boîte de marbre. Le repos éternel
? Peut-être. Tous ses souvenirs lui venaient à l'esprit,
dans une quantité incommensurable. Des souvenirs heureux comme
malheureux, voilà ce qui lui restait : des souvenirs, des
images, des sons. Plus jamais il n'entendra sa mère lui dire
de faire ses devoirs, son père le taquiner sur ses bandes
dessinées. Plus jamais.
Il releva la tête pour
découvrir un magnifique ciel étoilé d'hiver.
Sentant les larmes perler le long de ses joues, il se mit à
parler. A parler à ses parents ? Non. Inconsciemment, c'était
à lui qu'il parlait.
« - Quel magnifique ciel
étoilé, n'est-ce pas ? ''L'immensité du
ciel nous rappelle à quel point nous sommes insignifiants dans
l'univers : des grains de lumière dans un désert de
sable étoilé''... C'est vous qui m'avez appris
cette phrase que j'aime beaucoup. Mais, si vous êtes
insignifiants, alors pourquoi ai-je aussi mal ? »
Il
éclata en sanglots... Continuant de pleurer, il reprit sa
conversation.
« - Pourquoi... dans ce monde... ici... sans
ami... vous étiez les seuls à me guider. A cause de
moi, vous êtes devenu la risée du village, la famille à
éviter. Maman, tu as perdu tous tes patients et tu as dû
repartir travailler à l'hôpital. Papa, tu as été
éjecté du conseil ; et mon frère a perdu tous
ses amis. Mais vous ne m'en avez jamais tenu rigueur ! Tout ça,
à cause de moi... Papa, si tu voyais ce que je faisais, tu
serais si fier. Maman, si tu voyais tous les amis que... Non, même
eux ont fini par me rejeter... »
Trente secondes
s'écoulèrent durant lesquelles on n'entendait à
peine les bruits nocturnes des animaux et des feuillages balayés
par le vent.
« - Je croyais avoir trouvé un endroit
dans lequel je ne serais pas rejeté, mais je me suis trompé.
Mes amis m'ont lâché un par un. Est-ce l'ironie du
sort ? L'un de mes rares amis, et même le seul, est enterré
ici, trois tombes à côtés de vous. Il s'est
suicidé pour une raison qui n'en valait pas la peine : une
fille. Ce jour là, vous m'avez dit ''la vie est bien
trop précieuse pour la perdre bêtement''. Mes amis
me fuient ou meurent. Suis-je maudit ? Ca doit sûrement être
ça. Cette chose, en moi, qui a détruit tout ce que
j'avais eu tant de mal à bâtir, qui est-ce ? Elle n'a
pas voulu le dire. ''Laisse-moi faire'' a t-elle dit. Elle
avait peut-être raison, je ne suis bon à rien. »
Mais une lumière vint éclairer ses pensées
noires : une phrase de sa mère. ''Je sais que c'est dur
mais il faut toujours aller de l'avant. Ok ? Toujours de l'avant
!'' Il releva les yeux et regarda attentivement la photo de sa
mère. Elle qui détestait être prise en photo
semblait avoir été photographiée à son
insu. Un sourire chaleureux et un regard maternel, voilà ce
qui réchauffa le cœur du garçon qui était
devenu de la glace à son entrée dans le cimetière.
Il regarda la photo de son père pour voir un visage de bon
vivant, une personne qui, malgré les problèmes, restait
toujours optimiste.
Simon redressa la tête fièrement,
ferma les yeux et posa sa main sur sa tombe.
« - Aller de
l'avant ? Ok. Papa, rappelle-toi de l'arcane de ton école.
Une simple phrase mais dont la signification n'apparaît pas à
tout le monde. ''Réunis tous tes sentiments'' »
et ouvrant les yeux qui recelaient à nouveau cette flamme
qu'il avait perdu « ''et attaque !''
Il se
releva, salua la tombe et rejoignit son frère.
Le
lendemain matin, se réveillant dans son lit qui lui rappela
toutes les sensations du matin qu'il avait oublié après
son séjour en tente, il déjeuna avec son frère.
« Guislain, buvant son café- C'est tonton qui
s'occupe de toute la paperasse administrative. Il va passer ce
midi, avec toute la famille.
Simon, mangeant ses céréales-
Toute ?
Guislain- En fait, j'ai dit à Mémé
que tu étais revenu. Tu la connais, elle a appelé tout
le monde dans son répertoire.
Simon, souriant à
l'idée de revoir les siens- Ah...
Guislain- Tu ne m'as
toujours pas dit où tu étais.
Simon- Enfile ton
kimono, on va voir ça dans cinq minutes. »
Cinq
minutes plus tard, dans le petit dojo de la maison.
«
Guislain- Au fait, les fringues d'hier, elles étaient à
qui ?
Simon- Tu te souviens des gars de l'hôpital ?
Guislain, comprenant- Non...
Simon- Si... Bon, on va voir ça.
Mais d'abord, prépare toi mentalement : ça va te
faire drôle.
Guislain- Hein ? »
Simon
s'avança vers le mur et marcha sur celui-ci, puis sur le
plafond, sous les yeux ébahis de son frère.
«
Guislain- Non...
Simon- Si !
Guislain- Et je fais quoi, moi ?
Simon, retombant devant lui- Assis toi, t'es trop grand. »
Celui s'exécuta « Bon, à priori, c'étaient
ces signes là. Va falloir faire attention. Tu vas sentir un
déclic dans ton cerveau, surtout retiens où il est.
Quand je te le dirais, tu repenseras à ce déclic.
Guislain, perplexe- De quoi tu parles ?
Simon, composant les
signes- Attention... C'est parti ! »
Ses mains
enrobées de chakra, il les posa sur le crâne de son
frère et sentit une réaction. L'énergie se
déversa tout doucement dans le corps de l'adolescent mais à
un débit bien moins important que Simon à ses débuts.
« Guislain, frémissant- C'est bizarre comme
sensation. Ca chatouille un peu.
Simon, retirant ses mains- En
fait, c'est à partir de ça que tu pourras faire ce
que je viens de faire. Maintenant, repense au déclic.
Guislain, fermant les yeux- Ok, j'essaye. »
Durant
trente secondes, le chakra continuait de déborder du corps du
garçon, puis il put enfin stopper l'écoulement.
«
Simon- Ce matin, essaye juste de déclencher ce point :
augmente le débit, diminue le... C'est long et pas marrant
mais faudra le faire tous les matins.
Guislain, au garde à
vous- Ok ! »
Le matin s'écoula doucement, l'un
exerçant sa nouvelle énergie, l'autre recopiant
toutes les techniques qu'il connaissait dans un cahier. Il arriva
après deux bonnes d'écriture aux Invocation.
«
Simon- Je me demande si... »
Il composa les signes
après s'être mordu le pouce.
« Torachi,
rugissant comme à son habitude- GROOOOAAAAR !
Guislain,
sursautant- Ah, c'est quoi ça ?
Simon, sautant au cou du
tigre- Torachi ! Je suis trop content !
Torachi, s'étonnant-
On s'est vu il y a trois jours ! Il est où le problème
?
Guislain, retourné- Mais... Il parle !
Torachi,
montrant Guislain- C'est qui lui ? Jamais vu !
Simon- Mon frère
!
Torachi, étonné- T'as un frère,
maintenant ? Bizarre... Au fait, on est où là ?
Simon,
hésitant- Dans mon monde !
Torachi, allant de surprise en
surprise- Hein ? »
Explication sommaire des voyages
entre mondes.
« Torachi, comprenant- Et donc, t'es étonné
que je sois là ?
Simon, surpris par la question- Ben oui,
quand même ! Je croyais pas que tu allais faire le voyage du
monde de Konoha jusqu'ici !
Torachi, la patte sur les yeux- Ah
ok ! Tu croyais que j'appartenais au monde de Konoha ? Et bien non
! Il y a le monde des tigres, des serpents, des grenouilles ou
autres... Certains sont en commun mais là, ça devient
compliqué...
Simon, bouche bée- Ah... Et, tu peux
faire des Invocations d'humain ?
Torachi- Je ne pense pas... je
crois le rouleau s'est perdu avec le temps, mais de toute façon,
les tigres sont bien plus forts que vous, pauvres humains !
Simon-
Ah ben v'là.
Guislain, s'approchant tout doucement- Tu
le connais ?
Simon- Oui, on est de bons potes.
Torachi,
tendant la patte- Torachi, enchanté.
Guislain, prenant la
patte comme il pouvait- Euh... Guislain, enchanté.
Simon-
Bon, je vais avoir de la famille qui va venir et s'ils nous voient
avec un tigre de deux mètres au garrot, ça va pas le
faire.
Torachi, déçu- C'est vrai que je ne suis
pas très grand pour mon âge. Bon allez, à la
prochaine. »
Et le tigre disparut dans un nuage de
fumée.
« Guislain, avec un sourire- Moi aussi, je
vais pouvoir faire ça ?
Simon- Pour en arriver là,
t'as du boulot, beaucoup de boulot... »
Treize heure
trente, la famille arrive. La famille ? Non, toute la famille, du
moins tous les proches : c'est à dire trente personnes qui
pénètrent dans la maison du revenant et son frère
et c'est aussi trente personnes qui lui sautèrent
littéralement dessus, à bras ouverts.
« Tous
ensemble- Simon ! »
L'émeute calmée
dans l'entrée où tout le monde se sentait à
l'étroit, ils passèrent dans la salle à
manger, où ils burent un café préparé en
catastrophe, et des gâteaux distillés dans des assiettes
parsemées sur la table. Comme dans une salle d'attente
bondée, chacun essayait de se trouver une place assise sur un
pot de fleurs ou une descente d'escalier. La grand-mère
maternelle prit alors la parole et, chose étrange, tout le
monde écoutait.
« Grand-mère- Alors, qu'as
tu fait pendant un mois et demi ?
Simon- J'ai fait le tour de
la région.
Grand-mère, surprise- Hein ? Pourquoi ?
Simon- Et bien... je sais pas trop. Je cherchais quelque chose...
Grand-mère- Ah ? Et... Tu t'es rendu à la tombe
de tes parents ?
Simon, regardant sa tasse de café- Oui,
hier soir. C'est une très belle tombe, avec... »
Mais tandis qu'il parlait, sa gorge se serrait, les larmes
commençaient à couler et les mots se faisaient plus
difficile à se faire entendre.
« Simon- ... Avec de
très belles photos... Maman est très... belle dessus...
et Papa... a l'air... si content. »
Il fondit alors
en larmes, ses tantes le prenant dans leurs bras, mais cela n'arrêta
pas le garçon de pleurer et médusa l'assistance. La
grand-mère paternelle prit alors la parole.
«
Grand-mère, retenant ses larmes- A leur enterrement, la salle
était tellement bondée que l'on a dut laisser la
grande porte ouverte, pour que les gens qui n'avaient pas de place
puissent quand même se recueillir.
Simon, relevant ses
joues rosies- Hein ? Mais...
Grand-mère- Les gens du
village se comptaient sur les doigts de la main, mais tous leurs amis
de travail, de voyage, les élèves de ton père,
toute la famille : tous étaient présents. Tu n'es pas
seul, tu le sais ça ? Tu le crois, mais tu es très loin
d'être seul. »
Simon, d'un acquiescement,
remercia sa grand-mère ainsi que toute l'assistance. Toute
sa famille lui rendit ce sourire de compassion, ce qui amena Simon à
sentir une chaleur s'engouffrer dans son corps, une chaleur qu'il
avait oubliée depuis longtemps.
Les pleurs essuyés,
les groupes se formèrent : les femmes ayant pris Simon avec
eux d'un côté, les hommes de l'autre. L'atmosphère
se réchauffa instantanément, se remplissant de rires et
d'amour.
« Grand-mère paternelle- Quelque chose a
changé chez toi. Je ne sais pas quoi mais... Aurais tu
rencontré quelqu'un dans ton voyage ?
Simon, se grattant
la joue- Euh non, pourquoi ?
Grand-mère maternelle- Bien
joué, Praline ! Elle était comment ?
Simon, se
reculant- Elle ? Pourquoi elle ?
Tante 1- Arrête un peu :
il n'y a que des femmes ici, on sent ces choses là.
Simon-
Eh bien oui... elle était brune, avec deux petits chignons »
et à mesure qu'il parlait, son regard partait dans le vide «
et des yeux noirs. Très gentille aussi... »
Toutes
les femmes le regardaient en soupirant.
« Simon, reprenant
son regard noir- Mais elle, comme tous les autres, a fini par partir.
J'ai dû leur faire peur...
Cousine- T'avais l'air de
l'aimer...
Simon- Je sais pas...
Cousine- Et elle ?
Simon-
Je crois... Mais mon mauvais côté a reprit le dessus et
a tout cassé.
Cousine- Ton mauvais côté ?
Autre cousine- Je pense qu'il parle des fois où il s'est
retrouvé avec sa drôle de force. C'était pas
l'arcane de ton père ?
Cousine- C'est vrai que tonton
ne nous a jamais appris des trucs pareils. »
Car chez
les Darmes, les arts martiaux étaient une tradition familiale,
depuis le grand-père, Simon Darmes, décédé
avant la naissance du Simon actuel.
« Grand-mère
paternelle- C'est grâce à mon défunt mari que
vous vous êtes tous mis aux arts martiaux. Au début, je
pensais que ça lui passerait mais dès qu'il a fait
construire un petit dojo à côté de la maison,
j'ai eu un doute.
Cousine- Si on est tous comme ça,
c'est grâce à lui. (à Simon) En fait, sans
l'être vraiment, tu es bien le petit-fils de papy.
Simon-
Mouais... »
Chez les hommes
« Guislain- Il
veut toujours pas me dire ce qu'il a fait pendant deux mois.
Oncle- Heureusement que tu as su pour les quatre gars aux
urgences.
Autre oncle- Oh les pauvres, ils étaient au
mauvais endroit, au mauvais moment.
Oncle- C'était un
peu comme une signature. Au moins, ça en fait quatre de calmés
pour un bout de temps.
Guislain- Maintenant oui.
Autre oncle-
Comment ça, maintenant ?
Guislain- Hier, ils ont remis ça.
Mais là, il y été doucement. Enfin, il leur a
quand même piqué leurs affaires.
Oncle, épaté-
Non...
Guislain- Si... » Mais tout à coup, il se
releva « Au fait, c'est Noël ! On pourrait faire quelque
chose pour le retour de Simon, non ? »
Le repas de noël
fut fait très rapidement avant la fermeture des derniers
magasins et la dinde fut ramenée à temps pour la
cuisson. Le repas de noël put ainsi se dérouler en
présence de celui qui avait délibérément
quitté ce monde, et qui à présent, y reprenait
goût.
Lendemain matin,
« Guislain- Demain, on
repart à Lille pour la rentrée. Tu te sens prêt ?
Simon- J'ai vu pire.
Guislain- Pour justifier ton absence,
on a dit que tu étais tombé malade et que tu étais
à l'hôpital.
Simon- Ok, ça ira... sauf que
cette fois, plus personne ne me marchera sur les pieds.
Guislain,
lui souriant- Vas-y doucement quand même. »
Le
jeune garçon termina sa journée affalé devant sa
télévision, reprenant ses habitudes de fumistes,
jusqu'au soir où, après réinstallation dans
son appartement, il s'allongea dans son lit à une différence
près : ce monde ne le dégoûtait plus.
Le
lendemain matin, il s'amusa à reprendre une douche normale
et à se sécher avec une serviette pour enfin partir
vers son lycée. Arrivé devant celui-ci, il jeta un coup
d'œil à son emploi du temps qu'il avait oublié et
pénétra dans la salle de cours déjà
rempli.
« Professeur- Tiens, Monsieur Darmes ? Bon retour
parmi nous.
Simon, s'avançant vers le professeur- Je
m'excuse pour mon absence.
Professeur- Nullement, pas pour une
maladie ; on commençait à s'inquiéter. »
Simon entendit ricaner au fond de la classe, un rire qu'il
ne connaissait que trop bien, celui de Jérôme Bernard.
« Jérôme- Inquiets ? Non... Pas pour un gros
nul !
Professeur- On se passera de vos...
Simon, souriant au
professeur- Laissez monsieur, venant de lui, ce n'est pas trop
grave.
Jérôme- Oh le gros nul...
Simon, prenant
une voix guindée- Monsieur Bernard, Père ne vous a t'il
point appris à avoir plus de répartie ? A priori,
l'argent est héréditaire, mais pas l'intelligence !
»
Les personnes riant dans la salle se comptèrent
sur les doigts d'une main car Jérôme était pour
ainsi dire la star de la classe.
« Jérôme,
rougissant- Que... Gros nul !
Simon, souriant- Dis dons, tu te
répètes ! Va falloir en parler au professeur de
Français, t'as des lacunes mon enfant. N'est-ce pas
monsieur ?
Professeur, riant- Je crois aussi, déjà
qu'en maths c'est pas brillant ! »
Le nouveau venu
alla alors s'asseoir tranquillement à sa place, au fond de
la classe, respirant à plein poumons le bonheur de briser
publiquement un imbécile.
Les quatre heures du matin
furent difficiles à suivre à cause de son retard et
c'est avec un soupir de libération qu'il put partir à
la cantine. Il s'assit seul à une table, comme à son
habitude, et commença son assiette de rôti de porc au
chou-fleur, quand trois jeunes filles s'assirent à ses
cotés.
« Fille 1- Bonjour Simon.
Simon,
perplexe- Euh oui, bonjour, mais tu...
Fille 1- Ah oui. Je
m'appelle Charlaine et voilà Sabine et Mia.
Sabine et
Mia- Salut !
Simon- ... Salut.
Charlaine- Vu que t'es tout
seul, on en a profité pour venir.
Simon, ironiquement-
Difficile de me trouver entouré de monde.
Charlaine- Euh...
Oui, c'est vrai. Tout à l'heure, tu l'as bien mis
minable le bourge !
Simon, souriant- Ca faisait longtemps que je
l'avais préparé cette phrase.
Charlaine-
Maintenant, regarde le. Il est entrain de bouillonner parce que je te
parle. »
Simon se retourna pour voir le garçon
fulminer en le regardant. La chose étant trop tentante, il
adressa un petit signe de main au garçon avec un grand ''Salut
!''.
« Simon- Ah, trop de bonheur...
Charlaine-
Pourquoi il t'en veut comme ça ? Il est sympa d'habitude ;
vantard mais sympa.
Simon- Sûrement des échos du
collège.
Charlaine- Comment ça ?
Mia- Ah oui :
C'est toi le fils du démon ?
Simon, les yeux grands
ouverts- Wo, ça faisait longtemps que je l'avais pas entendu
celui-là.
Mia- Alors c'est toi ! Qu'est-ce qu'on en
a raconté des blagues sur toi : on t'appelait le Migou, la
bête, l'Estrangleur de chaussettes, le...
Charlaine- Oui
ben c'est bon !
Simon, soupirant- T'inquiètes, je
l'aime bien ce surnom. C'est toujours mieux que le bourge, non ?
Charlaine, lui souriant- Oui... Ca fait drôle : toutes ces
histoires sur toi et on te découvre maintenant... »
Dans la cour, assis sur un banc, il s'arrangeait avec les
filles pour récupérer les cours quand Jérôme
fit son apparition.
« Jérôme- Alors gros nul,
tu t'amuses ?
Charlaine, lui souriant- T'es jaloux ? Depuis
le temps que tu me demandes pour sortir avec toi.
Jérôme-
Moi, jaloux ? Bah, pff... Gros nul ! Lève-toi et bats-toi !
Simon, soupirant- Quand les mots ne viennent plus, les poings les
remplacent.
Jérôme, en garde de boxe- Lève-toi
j'te dis !
Simon, se levant les mains dans les poches- Ok, ok...
Mais tu vas te faire du mal.
Jérôme- Je suis
champion régional de boxe anglaise. Allez, c'est parti ! »
Tandis que la cour s'agglutinait autour du combat à
venir, le boxeur attaqua d'un direct mais Simon l'évita
avec une facilité déconcertante. Même avant son
séjour intensif, il l'aurait battu sans difficulté
et, tout en gardant les mains dans les poches et évitant les
attaques, il se mit à discuter.
« Simon- Alors comme
ça, tu fais de la boxe anglaise ?
Jérôme, en
sueur- T'occupe.
Simon- T'es champion régional avec un
niveau pareil ? C'est la honte !
Jérôme- La ferme
!
Simon- Tu ferais mieux d'arrêter là, on a pas le
même niveau.
Jérôme- Pas le même ? Mon
père m'entraîne depuis quatre ans.
Simon- Le mien
a commencé quand j'avais deux ans.
Jérôme-
Mais le mien, il est pas mort !
Simon, les yeux froids- ...
Jérôme- Et ma mère ne s'est jamais
retrouvée à l'hôpital à torcher des
petits vieux qui bavent ! »
Ses yeux bleus, déjà
froids dès la première remarque se durcirent à
le seconde. Une sensation étrange le prenait mais n'ayant
aucun rapport avec ce qu'il avait vécu avec Gaara. Non,
cette énergie qu'il sentait se déverser dans tout son
corps prenait source en lui et pas de l'entité qu'il
hébergeait.
Au coup de poing suivant qui arriva sur lui,
il sortit les mains des poches et, de la main droite, balaya le coup
et, profitant de la rotation, enchaîna avec un coup de pied
retourné qui envoya le garçon voler dans la foule, dix
mètres plus loin et termina son enchaînement par une
garde menaçante, les yeux fermés. Un silence se fit
dans la cour lorsqu'ils virent le garçon se redresser et
commencer à crier.
« Simon, criant- Personne ! Vous
entendez ? Personne ne dit du mal de mes parents ! Personne ! »
Il partit alors se rasseoir sur le banc, traversant la foule
qui se reculait devant lui. Un surveillant arriva en trombe et emmena
Jérôme à l'infirmerie, tandis que les trois
filles le rejoignaient.
« Charlaine- Ca va, toi ?
Simon,
regardant le surveillant- Aucun problème.
Charlaine- Tu y
as été un peu fort, non ?
Simon- Il l'a cherché...
Mia- J'ai parlé avec les autres : apparemment, personne
ne veut dire ce qui s'est passé.
Sabine- Mouais, ils
doivent avoir peur.
Charlaine, se rapprochant de lui- Peur de toi
? » Et lui déposant un baiser sur les lèvres «
Qui pourrait avoir peur de toi ? On pourrait devenir amis, non ?
Simon, insensible et se relevant- merci, j'y réfléchirais...
»
Et il passa la fin de la récréation
dans une salle, à relire ses cours.
« Simon- Je me
demande ce qu'ils font à Konoha ? »
A Konoha,
tous les Rookies et les étrangers s'étaient réunis
dans l'auberge.
« Kasumi- Pas mal cette compétition,
aujourd'hui !
Kiba- Ouais, mais c'est encore Neji qui a
gagné.
Neji- Fallait s'y attendre.
Sakura- Des
nouvelles de Gaara ?
Temari- Il s'est réveillé
hier, ça avait l'air d'aller.
Kankuro- Tsunade a été
formelle, il n'a plus son démon. »
Un silence
se posa sur la table, chacun se rappelant ce qui s'était
passé.
« Temari- Je ne comprends toujours pas ce qui
s'est passé. Pourquoi l'avoir délivré et
après, frappé tout le monde ?
Sakura- A dire vrai,
je ne sais pas.
Neji- Quelque chose s'est réveillé
brusquement et a comme pris la place du Simon qu'on connaissait...
comme toi, Naruto, au dernier examen Chuunin.
Naruto, surpris- Ah
?
Sakura- Qu'est-ce qui s'est réveillé ?
Naruto- Euh... bah...
Sasuke- Tsunade l'a expliqué :
ils ont des chakras spéciaux. Lorsque la tension monte, le
chakra change.
Naruto- (à lui même) Merci, Sasuke.
(à tous) Sûrement.
Ten-Ten, regardant ses pieds-
Mais ça n'explique pas le cas de Simon. Naruto n'a jamais
frappé personne.
Neji- Mouais, il nous a envoyé
valser et juste au moment de t'en remettre une, il s'est calmé.
Sasuke- Moi non plus, je ne comprends pas.
Ino- On ne sait
même pas où il est. Quelqu'un sait ce qu'il est
devenu ?
Sakura- On a rien trouvé dans sa chambre, même
pas une chaussette.
Ten-Ten, soupirant- Il l'avait dit : s'il
devait repartir, il ne reviendrait plus.
Shikamaru- C'est
dommage, il avait une bonne tête. Je me demande ce qu'il fait
en ce moment. »
Ce qu'il faisait en ce moment ? Il
avait renoncé à ses cours et refaisait tournoyer son
Rasengan tout doucement.
« -Il m'avait bien eu Gaara, je
manque de pratique... Y a encore du boulot ! »
Durant
la semaine scolaire, Charlaine continua ses propositions, Jérôme
était absent et la classe en général continuait
de le détester. Après commun accord avec son frère,
celui-ci le conduisit Samedi au dojo de la ville avoisinante. Entré
dans la salle avec son sac contenant son kimono, il s'approcha du
tatami et appela discrètement le professeur.
«
Simon- Excusez-moi, vous êtes bien le professeur du cours
d'Aïkido ?
Professeur- Mais oui, vous voulez essayer ?
Passez votre kimono et venez.
Simon, calmement- En fait, je suis
venu défier le dojo.
Professeur, surpris- Défier ?
Mais ça ne se fait plus, ça !
Simon- Selon les
règles japonaises, vous ne pouvez pas refuser.
Professeur,
souriant- Mais pourquoi aussi ?
Simon- Si je gagne, vous me
prenez en cours particulier toute la semaine, si je perds, je
m'engage à payer ce que vous voulez.
Professeur,
acceptant- Bah, si ça vous amuse, mais vous nettoierez le dojo
plutôt. Par contre, je suis troisième dan donc...
Simon, déjà reparti- Je vais me changer, j'arrive.
»
Cinq minutes plus tard, Simon entrait sur le tatami
en le saluant.
« Professeur- Ceinture blanche ? Non mais
vous rigolez ?
Simon- Ce que je fais n'est pas officiel. Bon
allez, y a mon frère qui attend dehors ! »
Principe
de l'Aïkido : attendre que l'adversaire attaque et se servir
de sa force pour l'envoyer valser. Mais le corps humain a ses
limites et contre quelqu'un qui a franchit ces limites, le combat
est tout de suite moins équilibré.
Dix minutes plus
tard, Guislain vit son frère sortir de la salle.
«
Guislain- Alors ?
Simon- Il vient toute la semaine prochaine.
Faut qu'on aille à St Quentin maintenant, ils ont un bon
club de Kendo, là-bas.
Une heure plus tard
«
Guislain- Alors ?
Simon- Pour la semaine prochaine, c'est
réglé. Tu connais un bon club de Judo ? »
Et
ainsi de suite jusqu'au soir où ils se retrouvèrent
devant la cheminée de la maison. Leurs pieds sur une chaise,
en direction de la source de chaleur, ils regardaient la télévision.
« Simon- On est tranquilles pour trois mois.
Guislain-
Mais pourquoi t'as fait ça ? Papa ne voulait pas que ça
se sache que l'on pratiquait.
Simon- Je veux devenir fort, très
fort.
Guislain- Pourquoi ?
Simon- Parce que c'est mon rêve.
Guislain, riant- Ton rêve ? Mais c'est pas un rêve
ça ! Ca ne te servira à rien.
Simon- En tout cas,
ça me passe le temps. »
Un train-train
s'installa alors dans la vie des deux frères. La semaine,
école le jour et entraînement le soir : Guislain
continuait ses stages de kinésithérapie, Simon
rattrapait ses cours, rejetait Charlaine sans savoir pourquoi et
subissait les regards de Jérôme. Le samedi midi,
entraînement et le dimanche, footing, pour se détendre.
Il fallut une semaine entière à Guislain pour contrôler
le Henge no Jutsu, ce qui étonna fortement Simon à qui
il avait fallu quelques heures.
Six semaines qu'il était
revenu. Il avait retrouvé le goût de vivre dans ce monde
qui l'avait dégoûté par le passé, mais
repensa souvent à ceux qui furent ses amis, ou du moins ses
collègues. Bientôt, la finale ; dans trois jours
exactement. Il aurait voulu avoir des nouvelles, savoir comment ils
se préparaient, connaître les résultats : bref,
ils lui manquaient.
Composant un Invocation au milieu de sa
chambre, il appela Torachi en lui clouant la gueule dès son
apparition.
« Torachi- GROO... hmpf !
Simon- Chut !
Torachi- Qu'est-ce qui se passe ?
Simon- Ce serait pour
savoir... tu pourrais te renseigner sur l'examen Chuunin ?
Torachi- Tant que l'on ne m'appelle pas...
Simon- Y a pas
d'autre moyen ?
Torachi- Je vais demander aux copains si tu
veux. Y en a bien un qui sera appelé.
Simon- Et je les
aurais quand les nouvelles ?
Torachi- Rappelle moi dans deux,
trois semaines, au moins.
Simon- Ok, merci. Bon allez, je me
dépêche : un tigre en appart', ça le fait pas
des masses. Bye !
Torachi- Bye. »
Et le tigre
disparut, laissant Simon seul.
« - Trois semaines ? Ca va
me triturer mais bon. »
Mais ces trois semaines
passèrent à une vitesse folle et l'après-midi
du jour fatidique :
« Charlaine- Je ne comprends pas
pourquoi tu ne veux pas sortir avec moi.
Simon- Ecoute : tu es
très mignonne et très gentille...
Charlaine,
souriant- T'en veux une méchante moche ?
Simon, riant-
Non, bien sûr. Mais... tu n'es pas la bonne.
Charlaine-
Et comment tu le sais si tu n'essayes pas ?
Simon- Il y a deux
mois, après la petite bagarre... je n'ai pas retrouvé
cette petite sensation qui fait que.
Charlaine- Qui fait ''que''
quoi ?
Simon- C'est une expression : quand tu sais pas décrire
ce que ça fait, ça fait que.
Charlaine- Et si on
réessayait ? »
Le garçon ne répondit
pas : il avait beau ne pas ressentir la petite étincelle, la
sensation n'en était pas moins très agréable.
Celle-ci s'appliquait à effectuer le plus parfait des
baisers, tenant le visage du garçon du bout des doigts. Le
concerné cherchait à y répondre en conséquence
et lorsque la jeune fille se retira par obligation, elle annonça
:
« Charlaine- Et là, tu l'as ton ''que''
?
Simon- C'est pas moi que me plaindrait, mais ça
confirme ce que je pensais.
Charlaine- Dommage. En même
temps, ça confirme aussi ce que je pensais.
Simon-
Qu'est-ce que tu pensais.
Charlaine- Jérôme est
terriblement jaloux.
Simon, le voyant arriver vers lui en furie-
Et c'est reparti !
Jérôme, se mettant en garde-
Allez, encore une fois !
Simon, se relevant- T'es un mec
tenace, toi, non ? »
Mais les cours que prenait à
présent Simon à longueur de semaine ne firent que
creuser encore plus le fossé qui séparait leurs
niveaux. Il se riait de ses attaques en gardant les mains dans les
poches, enchaînait les figures de gymnastique comme les roues
sans les mains ou les saltos arrières pour continuer
l'humiliation qui lui tenait tant à cœur.
«
Simon, continuant de s'amuser- Dommage pour toi, mon père
m'a appris le tronc commun des arts martiaux, celui à partir
duquel tous ceux de maintenant descendent.
Jérôme,
essayant de l'attraper- La ferme !
Simon- T'as raison, va
falloir conclure ! »
Se glissant derrière
l'opposant par un salto, il lui saisit le col de chemise et envoya
voler le garçon un peu plus loin. Il se retourna pour
reprendre place sur le banc quand Charlaine lui sauta au cou pour
l'embrasser de la même manière que précédemment.
« Charlaine- Alors ? Là ? Le ''que'' il y
est, obligé !
Simon- (à lui même) On va dire
oui, je serais bien con de dire non même si ça ne vaut
pas le tornade linguale de la feuille de Ten-Ten (brevet déposé
par elle même). (à Charlaine) Oui, j'ai eu mon
''que''. (à lui même) Et je ne te parle pas de
la mienne (très mauvais jeu de mot de très mauvais
goût, désolé).
Elle lui redonna alors son
cadeau au vainqueur et, la saisissant pas la taille, y répondit
du mieux qu'il pouvait.
Le soir, dans sa chambre, il appela
Torachi.
« Torachi, se reprenant- GRO... euh, salut.
Simon- Ouais, vaut mieux que tu rugisses à Konoha. Salut
gros ! Alors, les nouvelles ?
Torachi- Une de mes potes de promo
a été appelé donc il a...
Simon, coupant-
Abrège !
Torachi- Ok, Ok ! En fait, les finales ne se sont
pas déroulées.
Simon, surpris- Hein ? Il s'est
passé quoi ?
Torachi- J'en ai pas su plus. Tout ce que
je sais, c'est que le tournoi a été annulé
parce qu'il n'y avait aucun participant le jour de l'épreuve.
Simon- Ah bon ? Bizarre... Dommage, ils avaient bien bossé.
Torachi- Toi aussi, mais tu es parti avant.
Simon- Je n'étais
pas de là-bas de toute façon. Et puis maintenant, j'ai
ma famille, mes amis, une copine.
Torachi, sérieux- Une
copine ? Voyez-vous ça. Et c'est pareil qu'avec Ten-Ten ?
Simon, réfléchissant- ... Non c'est vrai mais je
n'ai que quinze ans, je trouverais plus tard.
Torachi,
impassible- On en reparlera, Simon. On en reparlera... Sur ce ! »
Et le tigre partit comme il était venu, laissant une
fumée aussi bien dans l'appartement que dans l'esprit de
Simon. Il avait réapprit à aimer son monde, à y
voir des bons cotés, mais un manque restait. Le monde de
Konoha l'avait enivré, comme une drogue naturelle que l'on
consommait à chaque inspiration. C'était une ambiance
prenante, une manière de vivre géniale, des relations
entre personnes plus chaleureuses : bref, un tout qui faisait
''que''.
« - Il me faudrait plus d'action, des
combattants un peu plus forts ! Si j'étais plus vieux, je
ferais les Free Fight... Plus vieux ? »
Le problème
ayant été résolu de manière fulgurante,
il bondit sur son portable pour appeler son frère.
«
Simon, pressé- Guislain ? Qu'est-ce que tu sais des Free
Fight ?
Guislain, ne comprenant pas- Wo la, doucement. Quoi, Free
Fight ? Tu me parles de quoi là ?
Simon- Les compétitions
de combat libre à Paris ! Alors, c'est quand ?
Guislain-
Mi avril je crois. Pourquoi ?
Simon- On s'inscrit où ?
Guislain, percutant- Ah non ! Pas d'accord ! T'es pas malade,
non ? Tu vas te faire laminer ! C'est des sauvages là-bas !
Simon, s'enflammant- Mais justement !
Guislain- Et t'es
même pas majeur !
Simon- Je prends ton apparence et ta
carte d'identité et hop ! Allez...
Guislain, se tâtant-
Mouais... Mais moi, aussi, je fais quoi pendant ce temps là ?
Simon, réfléchissant- ... De toute façon,
c'est pas médiatique. Personne ne le saura.
Guislain,
hésitant- Mouais... J'essaierai de te trouver des
inscriptions sur Internet.
Simon, exultant- Yiiiihaaaaaa ! ! !
Trop de bonheur... »
Les vacances d'Hiver arrivèrent
alors, durant lesquelles les frères s'entraînèrent
dans la forêt et sur l'étendue d'eau qui bordait le
village. Deux mois que leur entraînement avait commencé
mais Guislain ne parvenait toujours pas à cracher la moindre
flamme ou souffler la moindre bulle. Ainsi s'écoula le
temps, les jours, les semaines puis les mois, jusqu'à la
date marquant le début du Free Fight. Arrivé à
la gare de Paris, Simon, ne connaissant pas la ville, ne se risqua
pas et partit en taxi vers le lieu de la rencontre : Bercy.
Sous
l'apparence de son frère, il s'inscrivit à la
compétition et pénétra dans les vestiaires.
Progressant à travers ceux-ci dans l'indifférence
générale, il s'assit sur un bout de banc, posa son
sac et regarda les hommes qui se changeaient. Plus aucun rapport avec
ce qu'il avait vécu dans les dojos jusqu'à
maintenant : une tension planait dans la petite pièce, un
ersatz de brouillard d'énergie palpable.
Il se changea,
jeta un dernier coup d'œil autour de lui et sortit de la pièce
pour arriver dans le dôme gigantesque, où les clameurs
retentissaient. Un petit pincement au cœur se reproduisit et le
garçon, l'ayant ressenti, en sourit nerveusement. ''Ca
va donner ! '' fut la seule idée qui lui vint.
«
Jeune femme- Monsieur ? Par ici je vous prie. »
Chap 68
: Vivre pour le combat
Trente minutes plus tard
commençait son premier match de qualification contre un
judoka. L'homme, apparemment la trentaine, ceinture noire, le salua
et se mit en garde. Simon reproduisant les mêmes gestes se mit
à réfléchir.
« - Judo ? En corps à
corps, je suis mort. Je vais garder mes distances. »
Ils
avancèrent doucement l'un vers l'autre quand Simon
enclencha un coup de pied au visage que l'homme évita, mais
prit le suivant de plein fouet. Profitant de la faille, il lui remit
un coup de pied au ventre qui fit plier l'homme et le contrôla
avec une clé de bras.
Les trois combats suivants furent de
même qualité, c'est-à-dire terminés en
quinze secondes chacun. Les choses sérieuses pouvaient
commencer.
Une heure plus tard, le garçon remonta sur
le tatami, sous les clameurs du public. Il faisait face à un
pratiquant de Tae Kwon Do.
Au signal de l'arbitre, son
adversaire bondit sur lui avec un coup de pied, évité
de justesse, un second, passé très près et enfin
un direct qui fit mouche. Tirant partie de l'absence de Simon,
L'homme en short engagea une série de frappes diverses qui
trouvaient toutes leurs cibles. Entre deux frappes, Simon, n'ayant
pas le choix, s'approcha brusquement avec un coup au plexus, puis
après avoir saisit les épaules nues du combattant, lui
balaya les jambes (O soto gari) et le contrôla avec une clé,
dont la douleur fit abandonner l'homme au sol.
Victoire ! La
première, mais vu le flamme du combat qui reprenait vie dans
ses yeux, ce ne serait sûrement pas la dernière.
Une
heure plus tard, son second combat avait lieu. Encore un pratiquant
de Judo, mais au nombre de barrettes noires dessinées sur le
kimono, il n'était pas du même acabit que celui des
qualifications.
Le combat lancé, il reproduisit le même
schéma mais aucun de ses coups ne toucha. L'adversaire
s'amusait de ses attaques et les évitait en souriant.
Retentant un coup de pied de face, Simon se vit saisir, puis plaqué
au sol. Une immobilisation parfaite, dont on ne pouvait se sortir que
par la force mais l'homme était bien bâti et devait
peser plus de cent kilos.
« à lui même- Bon,
il ne me reste plus que ça. »
Faisant affluer le
chakra dans les muscles de ses bras, épaules et dos, il
souleva l'adversaire surpris et le retourna comme une crêpe,
pour le contrôler par un étranglement. L'adversaire
abandonna, concédant ainsi sa place pour les demi-finales.
Assis dans les vestiaires, seul, à se concentrer sur les
combats à venir, il vit entrer son précédent
adversaire.
« Homme- Comment as tu fait, tout à
l'heure, pour me porter comme une fleur ?
Simon- Petit secret.
Homme- ... Mmh, t'as raison, il ne faut jamais dévoiler
ses techniques. Tu iras loin.
Simon, lui souriant- J'essaierai.
»
Deux heures plus tard, au centre du tatami principal
son combat contre un Yoseikan budoka débutait.
«
Simon, à lui même- Yoseikan budo ? Ils sont bons autant
à distance qu'en corps à corps. Je pourrais lui faire
un Gen-Jutsu... » mais, se reprenant « Ce serait de la
triche, on va la jouer règlo. »
Ils combattirent
à niveaux semblables durant une bonne minute, enchaînant
coups, parades, projections et amortis. Voyant que la situation
n'avançait pas, il prit la garde du Gentle Fist et attendit
que son adversaire attaque. Cet art martial qui, dans un équilibre
quasi-parfait, comprenait toutes les formes de combat ne lui fit pas
défaut, et lorsque Simon réussit à pénétrer
la sphère de défense, il chuchota.
« - Désolé
Papa, ça ne te plairait pas. »
Il lança
une série de frappes chirurgicales sur plusieurs points vitaux
et projeta l'adversaire au sol. Dix secondes s'écoulèrent,
au bout desquelles Simon gagna sa place en finale.
Une heure de
repos fut accordée aux finalistes qui se reposèrent
chacun de leur coté. Simon, allongé sur le carrelage du
vestiaire, les mains derrière la tête et les yeux
fermés, réfléchissait sur sa nouvelle condition.
« - Quel intérêt d'avoir toutes ces
techniques si je ne peux pas les utiliser... Ca me manque, même
si à eux je ne leur manque pas. Je suis plutôt pas mal
ici : ma copine est jolie et gentille, ma famille m'adore et je me
retrouve en finale du plus grand tournoi de France. De quoi je me
plains ? »
Mais un souvenir lui revint, celui de
Torachi lui tournant le dos : ''On en reparlera Simon, on en
reparlera...''
« - Reparler de quoi ? J'ai tout ici !
Voix au micro- C'est maintenant l'heure de la finale ! »
Les adversaires montèrent sur le tatami au même
moment et se firent face. Son dernier combat allait se dérouler
contre un quinquagénaire, vêtu d'un uniforme de Tai
Chi Chuan et le regardant d'un air condescendant.
«
Homme- Tiens ? Comment un mioche a pu arriver ici ?
Simon,
répondant à l'intimidation- Je croyais les pratiquant
de Tai Chi plus ouverts !
Homme, s'énervant- C'est pas
un pauvre gars de vingt ans qui va me dire ce que je dois être
! Je vais te faire pleurer, le pré pubère !
Arbitre-
Messieurs... C'est à vous ! »
Au départ,
Simon se rua sur l'homme qui, dans un geste souple, l'envoya à
l'autre bout du tatami. Il réitéra l'expérience
plusieurs fois mais le résultat était inéluctablement
même, il se retrouvait toujours au bord du tatami.
«
Homme, rigolant- Reviens dans dix ans, jeune comique ! »
Et
alors que Simon réattaquait le poing armé, l'opposant
le contrôla facilement et après un coup au foie, le
projeta à nouveau.
« Homme- Des mioches comme toi
qui se prennent pour des adultes, ça m'énerve : tu te
trompes de monde.
Simon, au sol- (à lui même) Tout
dépend du monde !
Homme- Tes parents auraient mieux fait
de se mater un film le soir où ils t'ont fait.
Simon,
encore au sol- (à lui même) T'as peut-être pas
tort...
Homme- Encore des débiles qui n'attendent que
les alloc' !
Simon, se relevant avec des yeux d'un bleu
glacial- Ca par contre, ça ne passera pas. »
Il
s'écarta du tatami tranquillement et lorsqu'il en atteint
le bord, retira sa ceinture de kimono puis sa veste pour dévoiler
une ceinture composée de divers poids faits de chutes d'acier
ainsi que des brassières de même constitution. Devant
l'étonnement du public et surtout de son adversaire, il
releva son pantalon pour retirer les mêmes poids à ses
mollets puis remis enfin sa veste d'un geste dédaigneux pour
marcher doucement vers l'adversaire et lui mettre un coup de poing
au visage. L'homme entreprit de le balayer mais lorsque sa main
approcha de celle de Simon, celui-ci posa l'index au creux de la
main de l'opposant qui la recula avec un cri de douleur. Le jeune
homme continua avec la main gauche de l'adversaire, puis, à
genoux, les deux mollets, et, recevant l'opposant sur lui qui
perdait l'équilibre, il concentra son chakra dans les jambes
et bondit en emportant l'homme avec un coup de poing à
l'estomac en criant la première chose qui lui vint en tête.
« - Rozan Shoryuha »
L'adversaire retomba inconscient au sol et la victoire lui
fut accordée dans un déchaînement général
des spectateurs. Il regardait encore celui qui avait osé
insulter ses parents, récupérant peu à peu son
souffle.
Il commençait à retrouver ses sensations
quand un homme en costard noir s'approcha alors de lui et porta le
micro à sa bouche.
« Présentateur- Et le
vainqueur de cette rencontre eeeeeest... Guislain Darmes ! »
Tonnerre d'applaudissements qui gela Simon sur place, prit
d'une émotion trop forte. Il regardait ce public, ces
lumières, se sentait enivré par toute cette chaleur
ambiante.
« Présentateur- Vous avez bien mérité
le double F d'or ! »
Une jeune hôtesse
s'approcha en portant un trophée représentant un
double F entrelacé.
« Simon, le prenant- Euh...
merci !
Présentateur- Alors ? Votre avis quand à
cette dernière victoire ?
Simon, balbutiant- Euh... je ne
sais pas.
Présentateur- Sauriez vous nous dire ce qui vous
a fait revenir dans la partie ?
Simon- Et bien... Je dirais...
que s'il ne m'avait pas provoqué, il aurait gagné !
Présentateur- Et bien vous êtes un battant ! On
espère vous revoir l'année prochaine. (au public) On
espère tous vous revoir ! »
Descendant de la
scène, il se retourna brusquement quand une personne au micro,
suivit par une autre, caméra à l'épaule,
arrivèrent sur lui.
« Homme- (à la caméra)
Et oui, c'est fantastique ! Pour ces premiers Free Fight
retransmis, nous avons la chance d'avoir des combattants de
qualité.
Simon, surpris- Retransmis ? Non...
Guislain,
derrière sa télé- Si...
Homme- (à
Simon) Vous vous appelez donc Guislain Darmes et c'est votre
première participation aux Free Fight, n'est-ce pas ?
Simon- Oui, c'est bien, non enfin oui, c'est cela.
Homme-
Pouvez-vous nous dire pourquoi vous avez participé à ce
tournoi ?
Simon- Euh... pour le fun !
Homme- Très bien
! Et auriez-vous un petit message à faire passer ?
Simon-
Euh, non... Enfin si. A mon frère ! Désolé gros,
je savais pas que c'était retransmis ! Voilà...
Homme- Et bien merci Guislain et encore bravo. »
Dans
les vestiaires, il se changeait tranquillement quand l'autre
finaliste entra en claquant la porte.
« Homme, criant- Toi
! Tu es quoi au juste ?
Simon- Quoi je suis quoi ?
Home-
C'est pas humain ce que tu m'as fait : tu as triché !
Simon- Quoi pas humain ? C'est ça votre excuse ?
Homme-
Ne te fous pas de moi, sale mioche ! Moi, ça fait vingt ans
que je combats ! Tu m'as explosé les mains et les jambes du
bout des doigts !
Simon- Et alors, vous connaissez pas les points
vitaux ?
Homme- Je les connais justement ! Et je sais ce qui se
produit quand on les touche.
Simon- Donc c'est bon : il est où
le problème ?
Homme- Il est là ! Ca, plus ton
dernier coup où tu m'as porté d'un bras sur deux
mètres de haut ! Tu... Tu es un monstre !
Simon, regardant
le sol- (à lui même) Un monstre ? Sûrement...
Homme- Un monstre ! Tu es une erreur ! Tu ne devrais pas être
là !
Simon- (à lui même) Non, je ne devrais
pas être là.
Homme, criant- Monstre ! Et moi, les
monstres, je les élimine ! »
Simon, par réflexe,
recouvrit son corps de chakra et bondit sur celui qui pensait voir au
monstre. Il le plaqua contre le mur en concentrant son chakra dans le
bras.
« Simon, doucement- Un monstre ? Il y a pire que les
monstres : les démons ! »
L'homme tremblant
devant ce déplacement invisible et cette force surhumaine ne
put articuler le moindre mot. Simon s'écarta alors et le
regarda cruellement.
« Simon- Alors, comme ça vous
n'aimez pas les mioches ? Voilà un truc qui va vous mettre
encore plus la rage d'avoir perdu. »
Et il reprit son
apparence devant le combattant qui restait collé contre le
mur.
« Simon- Et oui, je n'ai que quinze ans. A l'avenir,
ne prends pas les enfants à la légère. »
Et prenant son sac contenant kimono et trophée, il sortit
discrètement devant tous ceux qui attendaient le vainqueur.
La nuit était tombée depuis maintenant deux
heures et le grand vainqueur déambulait à présent
comme un vagabond dans les rues de Paris. Toutes les lumières
citadines empêchaient la lumière des étoiles les
plus lointaines d'atteindre la voûte de la ville et c'est
en s'adossant au rebord d'une fenêtre que Simon le
remarqua.
Le ciel dépourvu d'étoiles recouvrait
la ville et laissait ceux qui s'arrêtaient devant ce tableau
matière à réfléchir. Le vagabond d'un
soir se dit que la superficialité de la ville avait pris le
dessus sur le naturel, sur le goût du vrai. Quelque chose le
rebutait quand il voyait ces rues surchargées d'enseignes
lumineuses et criardes, quelque chose d'abstrait qu'il ne
saisissait pas. Il préférait tant s'allonger, les
mains derrière la tête et regarder les étoiles
des heures durant, ce qu'il faisait certains soirs d'été
dans son jardin, jusqu'à ce que sa mère lui dise de
rentrer.
Tant de bons souvenirs, doux, chaleureux. Il se releva
et reprit sa marche vers la gare, avec toujours cette nostalgie qui
lui prenait tout le corps.
''Tu es un monstre !'' C'était
vrai, ici, il était devenu un monstre. ''pire que les
monstres : les démons !'' Pourquoi avait il dit ça
? Il ne le savait pas, son instinct avait pris le dessus à ce
moment. Un démon ? Qu'est-ce qu'un démon ? Une
entité maléfique, existant par et pour le mal.
A
dire vrai , il était né en prenant la vie de sa mère,
toute son enfance, il a été rejeté des autres
car sa violence inhérente l'avait amené à une
cruauté qu'il ne se connaissait pas. Dans le monde de
Konoha, la première chose qu'il a apprit, c'était à
se battre, il s'est énervé à plusieurs
reprises et au dernier, il a même frappé celle qu'il
croyait aimer. Croyait ? Non, il l'aimait, et peut-être même
encore maintenant. Et présent qu'il était revenu, il
s'était remis au combat. Sa vie n'était que combat
après tout, c'était la seule chose qui le motivait,
qui l'intéressait.
Monté dans le train le
ramenant à la ville proche de la sienne, il regardait les
paysages défiler devant sa vitre, quand une voix chaleureuse
l'interpella.
« ?- Ca n'a pas l'air d'aller fort,
jeune homme. »
Simon tourna la tête pour
découvrir la source de la question. C'était une
vieille dame, approchant apparemment les quatre-vingts ans, portant
une jupe à la mode des années soixante.
«
Simon- Euh non, pas trop.
Dame- De nos jours, il faut voir la vie
du bon coté.
Simon, souriant timidement- Oui, vous avez
raison.
Dame- Avec tous les monstres qui courent les rues, on est
plus en sécurité nulle part.
Simon- ...
Dame-
Ils auraient mieux fait de rester où ils étaient. Vous
en pensez quoi, jeune homme ?
Simon- C'est vrai, on est plus en
sécurité nulle part : les monstres sont partout. »
Le lendemain, dimanche, libre car il n'avait plus de cours
d'arts martiaux, il prit le temps de déjeuner avec son
frère.
« Guislain- Mis à part que tout le
monde me dévisagera en stage avec tous les vieux qui regardent
la télé, ça a été hier ?
Simon-
Les derniers combats étaient durs...
Guislain- Que tu
souffles des flammes ou autres fantaisies, ok ; mais là, tu as
carrément changé de niveau en trois mois de temps !
Simon- ... Mais sinon, sur la cheminée, ça ferait
pas mal !
Guislain- Ouais, mais au dernier, qu'est-ce qu'il
t'as dit pour que tu t'énerves comme ça ?
Simon,
sérieux- Il a insulté les parents.
Guislain- Et...
tu lui as fait quoi au juste ?
Simon- Ca, tu le verras dans le
cahier.
Guislain- Accouche !
Simon, créant un Rasengan
dans sa main- Un Jutsu a beaucoup de variantes selon l'énergie
que tu mets en œuvre. Tu peux en mettre plus et c'est destructeur
; tu peux en mettre moins, et c'est plus discret. »
Il
créa des mini sphères tournoyantes de chakra au bout de
ses cinq doigts de la main droite.
« Guislain- ... Et tu
l'as combiné avec les points vitaux.
Simon- Bien joué
: je l'ai appelé le ''Chibi-Rasengan'' mais avant
que t'en arrives là, t'as du boulot !
Guislain,
souriant- P'tit morveux ! »
Cinq minutes s'écoulèrent
durant lesquelles on entendit que des bruits de bol que l'on boit
ou de tartines que l'on beurre.
« Guislain- Tu n'as pas
l'air dans ton assiette depuis que t'es rentré ; et même
depuis décembre d'ailleurs.
Simon- Ah ?
Guislain- Vu
que tu ne veux pas me dire où t'étais, tu peux au
moins me dire ce qui te fout le cafard. On dirait qu'il y a quelque
chose qui te manque.
Simon, ne comprenant pas- Me manquer ?
Guislain- Ecoute, c'est très con ce que je vais te dire
mais on dirait que t'as perdu quelque chose et que tu cherches un
substitut.
Simon- C'est effectivement très con, je
confirme. Désolé, mais j'ai pas encore fait de philo.
Guislain- Qu'est-ce qui s'est passé pendant ton
absence ?
Simon- Je me suis fait des amis, plein d'amis, même
une copine.
Guislain, surpris- Une copine ? Ho ?
Simon- ...
Mais avant de partir, mon mauvais côté les a tous
démoli. J'ai même décollé un Ura-ken à
ma supposée copine.
Guislain, perplexe- Aïe. Pourquoi
t'as fait ça ?
Simon- C'était pas moi ! Quelque
chose en moi s'est réveillé et a pris le dessus.
Guislain, souriant- Donc t'as rien fait !
Simon,
brusquement- Si c'est moi ! Ca fait partie de moi donc c'est moi
! je... » se calmant et reprenant doucement « Je suis un
monstre !
Guislain- Un monstre ? C'est quoi cette histoire ?
Simon- J'en ai pris conscience quand mon dernier adversaire me
l'a dit.
Guislain- Quoi ?
Simon- Les monstres doivent
retourner chez eux, mais c'est où ''chez moi'' au
juste ? Ici ? Où de là où je viens ?
Guislain-
Mon frère un monstre... On aura tout entendu. T'es vraiment
grave ! Moi, si je devais te donner un conseil, je te dirais d'aller
là où tu te sens le mieux.
Simon- Où je me
sens le mieux ?
Guislain- C'est ça. Et si un jour tu
disparais à nouveau, je saurais que tu es là où
tu dois être.
Simon, reprenant doucement- Là... où
je dois... être...
Guislain- Allez, fais péter le
pot de chocolat !
Simon- Franchement, la philo a eu une mauvaise
influence sur toi ! »
Le soir, de retour à son
appartement, il se retrouva dans son lit, les bras derrière la
tête, à méditer sur la discussion qu'il avait
eu avec son frère. Où se sentait-il mieux ? Ici, il
avait sa famille, là-bas, des amis... non, il n'avait pas
d'ami. Ici, il avait une petite amie, là-bas aussi... non,
plus maintenant : il l'avait frappé et même
inconsciemment, c'est impardonnable. Ici, il avait un avenir : ses
notes n'étaient pas mauvaises et rentrer dans une grande
école n'aurait pas été difficile mais était-ce
vraiment ce qu'il recherchait ? Là-bas, c'était une
vie de ninja qu'il l'attendait avec des missions passionnantes,
tout ce dont il rêvait. Alors que choisir ?
« Simon,
fermant les yeux- bah, laissons la nuit décider. »
Au
matin, il se réveilla l'esprit frais et clair, dans son
appartement. Suite à un petit-déjeuner avalé au
lance-pierres, il arriva à son école après un
itinéraire qui s'était peu à peu automatisé.
Charlaine l'accueillit chaleureusement, ses deux amies, gentiment,
et le reste de la classe, très froidement. Entré en
classe et assis au fond comme à son accoutumée, il
attira le regard du professeur qui arrivait.
« Professeur-
Ah Simon. Félicitations pour votre frère.
Simon-
Vous avez regardez les Free Fight ?
Professeur- A dire vrai, non,
mais le dernier combat ou du moins le dernier mouvement a été
retransmis sur toutes les chaînes, aux infos.
Simon,
surpris- Oh ?
Jérôme, mesquinement- A croire que
c'est une famille de monstres » puis, regardant Simon «
ou du moins ce qu'il en reste. »
Pour seule réponse,
Jérôme reçut un regard glacial qui lui fit
tourner la tête très vite.
« Simon- (à
lui même) Une boule de feu ? Trop suspicieux. Un Suiton ? Tout
à l'heure, à la cantine. Un Doton ? On est au
deuxième étage. Futon ? Je vais retourner la salle.
Bon, je vois que ça. »
Sous sa table, il composa
et attendit. Dix secondes plus tard, on entendit Jérôme
hurler en s'écartant de sa table.
« Professeur-
Jérôme ! Ca va pas, non ?
Jérôme- Y a...
Y a... Y a une souris en tutu qui danse la Macarena sur ma table !
Professeur, surpris- Hein ? François !
François,
voisin de Jérôme- Je ne vois rien, monsieur.
Jérôme-
Mais si, là. Tu vois rien ?
Professeur- Bon ça va
maintenant. Allez hop, dehors ! J'en ai assez de vos remarques
douteuses et de votre humour grossier. »
Mais lorsque
Jérôme quitta la classe, cela ne procura aucun plaisir à
l'instigateur de l'hallucination. Lui qui avait retrouvé
goût à la vie se mettait à le perdre et ce
n'étaient pas les heures de cours suivantes qui allaient
arranger les choses.
A la cantine, en compagnie de ses trois
amies, il mit discrètement son plan en action, en envoyant un
mini missile d'eau, issue des carafes, sur le pantalon de Jérôme,
mais une fois de plus, la vengeance n'eut qu'un goût amer
pour Simon. Même les attentions de son amie n'avait plus
d'effet sur lui.
La nuit lui avait choisi ce monde, mais à
présent, il se sentait comme un zombie qui déambulait
sans but précis. Il n'avait plus aucune motivation et même
un combat direct avec Jérôme ne l'aurait pas fait
sourire.
L'après-midi fut interminable et c'est avec
un soupir de soulagement qu'il passa le portail de l'école,
Charlaine lui tenant le bras.
« Charlaine- T'as pas l'air
en forme.
Simon- Je suis un peu fatigué, c'est tout.
Charlaine- Je fais tout pour être gentille et toi...
Simon- Bon, j'te laisse, je pars par là. »
La
jeune fille le regarda partir dans un désarroi complet. Il ne
l'écoutait pas, ne lui parlait presque pas et là,
même pas un au revoir. Elle continua alors sa route, essayant
de mettre ça sur le dos de la fatigue mais pendant que la
jeune fille regagnait ses pénates, Simon se vit rattraper par
un groupe de jeunes.
« 1- Simon, c'est ça ?
Simon- Hein ? Ouais c'est moi. Pourquoi ?
2- N'y vois
rien de personnel mais il faut qu'on te pète les dents.
Simon- Ah ben si c'est pas personnel, ça va... C'est
de la part de qui ?
Jérôme, arrivant d'un air
triomphant- De ma part. Voyons si tu feras encore le malin sans tes
dents.
Simon- Bien joué le coup de la petite ruelle
abandonnée !
Jérôme- N'est-ce pas ?
Simon-
Je vais y aller doucement pour commencer. »
Calmement,
il marcha jusqu'au groupe et se plaça à portée
de poing. Son regard passant de l'un à l'autre, sa tension
alla crescendo. L'adrénaline se faisait ressentir,
l'excitation plus présente : il avait beau se voiler la
face, son existence prenait tout son intérêt dans le
combat. En un éclair, il entama la lutte dans laquelle aucune
goutte de chakra ne serait utilisée : il allait gagner
loyalement.
Sa vitesse continuait de croître alors qu'il
commençait à assommer ses adversaires, tandis que
Jérôme restait à distance pour apprécier
la scène. Il ne fallut que trente secondes à Simon pour
terminer ses sept adversaires.
« Simon, essuyant sa sueur-
Alors ? T'as prévu autre chose j'espère.
Jérôme-
Oui, mais je ne pensais pas en arriver là. » il se
retourne pour siffler « ça devrait pas tarder. »
Arrivèrent alors une trentaine de voyous, armés
d'équipements divers, qui firent face au garçon.
«
à lui même- Je m'enfuis ? » cinq secondes de
réflexion « Non... Je vais me dégourdir un peu le
chakra. »
Appliquant sa couverture de chakra, il se
faufila dans les rangs des jeunes qui tombèrent un à un
sans réellement savoir pourquoi. Il fit une halte derrière
Jérôme qui le cherchait.
« lui chuchotant à
l'oreille- Très bonne idée, le coup de la ruelle... »
Le temps qu'il se retourne, le ninja avait déjà
recommencé à en assommer quand il fit une pause et
s'arrêta devant eux.
« - Alors les comiques ? »
Du plaisir. Oui, c'était du plaisir qui lui prenait
les tripes. Il retrouvait enfin ce bonheur barbare qu'il cherchait
désespérément.
« Voyou- Lâcher
les chiens ! »
On vit alors accourir des rotweiller aux
gueules menaçantes, mais qui firent rapidement demi-tour
devant l'apparition de Torachi qui rugit à s'en déchirer
les cordes quand il vit les molosses arriver.
« Simon-
Merci gros, mais tu peux y aller.
Torachi- Quoi ? Je repars déjà
? Arrête, j'ai rien mangé enc...»
Pouf !
«
Jérôme, apeuré- C'était quoi ça ?
Simon, sourire aux lèvres- Tu m'as cherché, tu
m'as trouvé. Kage Bunshin no Jutsu ! »
Une
armée de Simon partirent assommer leurs ennemis puis revinrent
autour de l'original qui faisait face à Jérôme,
dernier survivant de la tentative d'ablation dentaire de Simon.
«
Simon- Alors comme ça, tu voulais me péter les dents ?
Plutôt que de perdre dignement, t'as voulu gagner en
trichant... Tant pis pour toi.
Jérôme- Tu es quoi au
juste ?
Simon- Le fils du démon, comme tu le sais très
bien... »
Relevant sa main droite, il fit apparaître
des flammes sur celle-ci et s'amusa du feu qui chatoyait sa peau.
« Simon, regardant ses doigts en combustion- Vu que tu m'as
diverti, je veux bien te laisser repartir avec tes dents ; à
moins que tu ne préfères te battre ? »
Il
finit à peine sa phrase que Jérôme avait déjà
disparu, laissant derrière lui les voyous qui commençaient
à se réveiller d'un mauvais rêve, tandis que
lui reprenait sa marche vers son appartement. Il venait de connaître
une excitation qu'il attendait depuis des mois, mais celle-ci était
bien vite retombée, aussi rapidement que son cafard le
reprenait.
Arrivé dans son appartement, il s'assit et se
remit à réfléchir. Ici, il n'y avait rien de
trépidant, de dangereux ; de rares contacts humains, un rejet
total de l'inconnu : son monde ne l'intéressait plus. Il
avait essayé les Free Fights où étaient censés
se réunir de grands combattants, mais même ça
avait été bouclé en une après-midi alors
qu'à Konoha, de simples enfants étaient déjà
de grands guerriers. Si seulement il pouvait y retourner, il se
rachèterait, mais la composition de signes était bien
trop longue et il l'avait bien vite oublié, aussi un voyage
jusqu'à Konoha ne pouvait se faire qu'en rêve. La
première fois était un simple coup de chance, il ne
pouvait pas espérer un second miracle.
Se laissant tomber
la tête sur le bureau, il se mit à chuchoter.
«
- Tant... J'aimerai tant y retourner... je voudrai... je voudrai
savoir quoi faire... y retrouver... » un petit silence puis,
s'endormant à cause de la fatigue occasionnée par le
Free Fight « Je veux y retourner... »
Un froid
glacial qui lui parcourt toute la peau, des arbres entrelacés
entre les maisons, puis au loin, un quartier de lune éclairant
le village et la montagne surplombant le village où étaient
gravés quatre visages : le revoilà à Konoha no
kuni. Il se relève, tout lui semble flou, il avance en
titubant, sa vue lui joue des tours. Il voit tous les visages qu'il
a rencontré, il entend des rires, des moqueries, des pleurs.
Il trébuche, il tombe face contre terre. Les images s'effacent
pour laisser place à un écran noir, puis enfin la
lumière du jour vient filtrer à travers ses paupières.
« - Un rêve, juste un rêve... »
Une
grosse goutte d'eau salée vint couler sur une joue du garçon
: plus jamais il ne reverra Konoha...
- Fin de la deuxième
partie –
Troisième
partie
Chap 69 : De retour ?
Ouvrant enfin les
yeux après avoir récupéré le monopole de
ses sens, il se découvre nu, adossé à une
poubelle en position fœtale. Se redressant, il avance jusqu'au
bout de la ruelle pour découvrir une rue où la
population commençait à abonder.
Somnambulisme ? A
priori non, tous ces gens étaient vêtus d'étrange
manière, suivant une mode que l'on aurait pu comparer à
celle de Konoha. Instinctivement, il reproduisit un Henge lui donnant
des vêtements et avança dans la ruelle intercepter un
passant.
« Simon- Excusez-moi. Je viens d'arriver et...
Où on est en fait ?
Passant- Ici ? Vous êtes à
Kiri no Kuni.
Simon, étonné- Ah ? Et... Où
pourrai-je avoir de l'aide ? J'ai eu deux, trois problèmes
avant d'arriver.
Passant- Ca dépend : si c'est
administratif, faut aller voir aux bâtiments blancs, là-bas,
si c'est en rapport avec l'armée, faut aller voir le
Mizukage.
Simon- Je peux le trouver où, le Mizukage ?
Passant- Devant l'Esplanade de l'Eau, au bout de cette rue.
Simon, partant en courrant- Merci monsieur. »
Il
commença à dévaler la rue principale de Kiri
magnifiquement décorée par les statues des grands
ninjas des temps anciens mais alors qu'il approchait l'Esplanade
de l'Eau, il sentit une boule lui remonter tout son corps jusqu'à
sa gorge puis sa bouche, et qui sortit en un gigantesque cri de
bonheur qui fit se retourner bon nombre de passants.
« -
YIIIIIIIIIHAAAAAAAA ! ! ! ! ! ! Je suis revenu !
C'est trop de bonheur ! ! ! »
Il arriva
enfin devant une immense bâtisse au centre d'une place
décorée de jets d'eau et de diverses petites
rivières. Il se retrouva devant la porte d'entrée et
s'adressa à celui qui semblait être l'intendant.
«
Intendant- C'est pourquoi ?
Simon- Je souhaiterais voir le
Mizukage.
Intendant- Et pour quelle raison ?
Simon- C'est...
pour devenir ninja.
Intendant- Y a des écoles pour ça.
Simon- mais moi, je viens d'arriver.
Intendant- Raison de
plus pour aller à l'école.
Simon- Mais j'ai
déjà le niveau.
Intendant, souriant- Voyez-vous ça...
montre moi ça ! »
Le jeune arrivant composa et
souffla une bulle d'eau de deux mètres de diamètre
qu'il laissa flotter à côté de lui.
«
Intendant- Ah Ok... Deux minutes. (dans un interphone) Mizukage, il y
a un garçon qui souhaite vous voir.
Mizukage- Ah ? A quel
sujet ?
Intendant- Il veut devenir ninja.
Simon- ... Fais le
entrer. »
Passant les portes et les escaliers
successifs, il arriva enfin devant le Mizukage, un homme ayant la
quarantaine, les cheveux bruns et un visage sympathique. Après
les salutations d'usage et le récit de l'aventure de
Simon, le Mizukage prit la parole.
« Mizukage- Si je résume
: tu as le niveau mais tu n'es pas ninja et tu as vécu chez
des fermiers aux abords de Konoha. Ton père t'a appris le
Nindô, tu as été rejeté de Konoha à
la mort de tes parents donc tu es venu ici.
Simon- C'est ça.
Mizukage- A priori, il n'y a pas de problème. Bien
entendu, s'il se révèle que tu es un espion, je
m'occupe de ton cas personnellement.
Simon, inquiet- Bien
entendu...
Mizukage- C'est parti pour la paperasse : Nom,
prénom, âge ?
Simon- Darmes Simon, 15 ans.
Mizukage, notant- Ok... techniques de Nin-Jutsu maîtrisées
?
Simon- Celles de base plus les quatre élémentaux.
Mizukage- Les quatre ? Bien... Donc » il pose son crayon et
se rassoit dans son siège « cette après-midi, je
te trouve un maître et te place dans une équipe.
Simon,
surpris- Direct ?
Mizukage- Si Mikaël t'as laissé
rentrer sans rendez-vous, il y a une raison. Bon allez, j'ai du
boulot. Sois ici à quinze heures et demi, pile.»
Sorti
du bâtiment, il commença à arpenter les rues de
Kiri. Une ville à l'apparence fort jolie et très bien
décorée, mais avec son caractère fantomatique
apporté par la brume qui entourait la ville et venait buter
contre les remparts, filtrant ici et là et se répandant
timidement dans les rues.
Midi vint sonner dans le ventre de
l'arrivant qui, tenaillé par la faim entra dans le premier
restaurant qu'il croisa.
« Restaurateur- Bonjour jeune
homme. Une table ?
Simon- Euh non, mais un travail c'est
possible ?
Restaurateur- Un travail ? Quel genre de travail ?
Simon- N'importe. Je viens d'arriver en ville et je n'ai
pas le moindre sou.
Restaurateur- Et tu n'as rien à
manger non plus je présume.
Simon, dont le ventre
gargouillait- Euh... non.
Restaurateur, souriant- Yosh ! Je te
mets à la plonge : fais moi la vaisselle jusqu'à
quatorze heures et tu gagneras ton repas.
Simon, souriant- Merci.
»
Les éviers débordaient d'assiettes,
casseroles ou autres ustensiles. Simon, grosse goutte sur la tempe,
attaqua la plonge pour ne la terminer qu'à quinze heures. A
une table de la cuisine, il mangeait la larme à l'œil le
plat qui lui était offert.
« Simon- C'est
délicieux.
Restaurateur- Tu as bien travaillé, tu
le mérites. Si tu le souhaites, tu peux rester travailler cet
après-midi.
Simon- C'est que... cet après-midi,
j'ai rendez-vous avec le Mizukage et..
Restaurateur- T'es
ninja ? raison de plus pour que tu travailles ici : moi aussi je suis
ninja.
Simon- Mais, cet après-midi...
Restaurateur- Tu
travailleras le soir : le soir, ici, c'est un bar pour jeune. Ma
femme s'occupe surtout de l'autre restaurant, paraîtrait-il
que je n'ai pas assez de classe...
Simon- Ah bon ?
Restaurateur- Mouais, enfin bon : ''ce que femme veut, Dieu
veut''. Sinon, mes filles passeront aussi, elles doivent avoir
ton âge. Souvent, elles font des gâteaux pour le
personnel.
Simon- Sympa de leur part.
Restaurateur- Très.
Bon allez, tu as rendez-vous je crois.
Simon, se levant- J'y
vais, merci. »
Arrivé dans le bureau du
Mizukage, il y découvrit trois nouvelles personnes : une femme
blonde aux yeux noirs, portant des traits de visage ne laissant pas
présager un grand humour et deux enfants, le premier étant
un garçon écroulé dans son fauteuil, à la
limite de l'endormissement et le deuxième, une fille aux
cheveux bleus courts et au regard froid.
« Mizukage- Bien,
te voilà ! Voici ceux qui à partir de maintenant
formeront l'équipe dans laquelle tu te trouveras.
Veuillez-vous présentez.
Maître- Asuka Kyoyama, ton
nouveau professeur.
Fille- Jushi Wakano.
Garçon- Kin
Tora... »
Une sensation étrange prit Simon et le
jeune garçon au moment où leurs regards se croisèrent.
Si ce n'est la douleur en moins, cette sensation ressemblait trait
pour trait à celle qui prit Simon lorsqu'il rencontra Naruto
pour la première fois. De longues secondes s'écoulèrent
durant lesquelles les deux garçons se surprirent à
sourire pour une raison qu'ils ne connaissaient pas.
«
Kin- Kin Toragami, enchanté.
Simon- Simon Darmes, pareil.
Mizukage- ... Bon, ça c'est fait. » tendant un
bandeau avec l'insigne de Kiri à Asuka « Tenez, vous
lui remettrez après l'examen. (à Simon) Si tu passes,
tu deviens ninja, sinon, faudra trouver un autre boulot. Bonne
chance. »
Chap 70
: Assez fort pour être Genin ?
Après une
marche silencieuse, ils arrivèrent jusqu'à une
clairière au milieu de la forêt.
« Asuka- Ici,
pas de problème avec la brume. Donc, j'explique : autrefois,
Kiri était connu pour son examen ninja meurtrier qui
consistait à tuer un de ses amis. Heureusement, je n'ai pas
eu à le passer ainsi et je ne m'en porte pas plus mal. Donc
maintenant, le principe est de mettre son adversaire en position
d'infériorité. Tu me suis ?
Simon- Euh... oui.
Asuka- Je ne connais pas ton niveau, je serai donc ton opposante.
Compris ?
Simon- Euh, je crois que oui.
Asuka- Kin,
prêtes-lui ta besace et ton étui à shuriken. »
Le transfert effectué, l'examen de passage pouvait
débuter. Face à face, Asuka lança le chrono sur
sa montre et donna le départ. Recouvert de sa couverture de
chakra,n il se faufila derrière et lui plaça le kunaï
derrière la nuque. La jeune femme qui n'exprimait aucune
surprise partit alors en fumée.
Sentant que la situation
devenait dangereuse, il posa un genou au sol et, après
composition, se vit recouvrir d'une sphère de terre. Le
professeur marcha tranquillement vers la coquille qu'elle fendit
d'un simple coup de kunaï, mais lorsque la sphère se
révéla vide, Simon sortit de terre derrière la
jeune femme et la menaça de la même manière que
précédemment.
Alors que la jeune femme
disparaissait à nouveau en fumée, le garçon se
vit menacer à son tour par la femme qui arrivait délicatement.
« Simon- Pour un prof, vous manquez d'originalité.
»
Un deuxième Simon, le vrai, sortit alors à
son tour de terre mais au moment de menacer à nouveau son
professeur, celle-ci posa ses mains au sol et projeta ses jambes
entre celles du garçon, les écarta brusquement et,
tandis que le ninja tombait, Asuka, par un enchevêtrement de
jambes, immobilisa le garçon qui était maintenant face
contre terre.
« Asuka- Je suis effectivement professeur, je
ne fais donc rien au hasard.
Simon- Ouais, normal.
Asuka, se
relevant- Bon, ça, c'est réglé. » elle
sort le bandeau et lui donne « tiens, bienvenue à Kiri
no kuni.
Simon, nostalgique- J'espère que j'y
resterais plus longtemps.
Asuka- Bon... On va faire ce que le
Mizukage a demandé. Jushi, à toi.
Simon, qui
finissait d'accrocher son bandeau- Hein ? »
La jeune
fille approcha avec son visage inexpressif jusqu'à Simon et
prit la tête de celui-ci dans ses mains.
« Simon-
Qu'est-ce que...
Jushi- Chut ! Ne bouge pas. »
Simon,
ne comprenant pas, laissa faire la jeune fille car la sensation que
lui procurait la contact de la peau douce de Jushi lui était
très agréable et ce visage mystérieux recelait
un charme que celle-ci ne se connaissait sûrement pas.
«
Asuka- je me demande ce qui va bien en sortir...
Kin- Pas grand
chose, comme tout le monde. »
Jushi était à
présent au sommet de sa concentration et, les yeux fermés,
se mit à parler
d'une voix monotone.
« Jushi-
Epris de liberté
Ton cœur en a le parfum
Tu refuses
d'avoir un maître
Comme d'en être un
Et les
dieux et les déesses
T'ont tracé un chemin
Qui
te mènent aux croisés
Du Mal et du Bien
Ce
n'est pas en ce monde
Que tu trouveras ton destin
Regarde
les étoiles
Tu sauras d'où tu viens
Dans les
terres des cieux, ton pays natal
Retentis l'écho de ta
moitié astrale. »
