Salut les gens! Me revoilà avec un chapitre tout neuf!

J'espère qu'il va vous plaire!

En tous cas, reviewez-moi pour me dire ce que vous en pensez.

Biz et bonne lecture!

Chapitre 2: Entraînement

La matinée était bien avancée lorsque Carole se leva de son lit pour la deuxième fois aujourd'hui et descendit l'escalier en colimaçon qui menait à sa cuisine. Sa mère prenait son petit déjeûner en écoutant la radio et son petit frère regardait la télé dans le salon séparé de la cuisine par un bar. Elle dit bonjour à sa mère et ouvrit le frigo à la recherche de quelque chose de frais. Tiens, un yaourt ça fera l'affaire. Elle s'assit et sentit le papier sur lequel elle avait rappporté les évènements de cette fin de nuit lui piquer la cuisse gauche à travers son pyjama.

-Alors, bien dormi? demanda Sophie, sa mère, tout en fredonnant l'air de la chanson diffusée en sourdine.

-Ouais.

- Il faisait si chaud que ça? Je t'ai entendu ouvrir ta fenêtre.

Carole fit tomber sa cuillière. Elle la ramassa maladroitement et finit de manger son yaourt sans lever les yeux.

-Oui... j'ai fait un cauchemar et je...j'avais chaud alors j'ai aéré un peu, c'est tout.

-Ah, ok.

-Il est où papa?

-Il tond la pelouse.

-Je vais m'habiller et j'appelle Flo, Claire et Babeth.

-Pourquoi? Encore un plan foireux?

-Non! On va juste passer quelques jours chez Michel. J'ai pensé que ça pourrait lui faire plaisir de nous voir. Comme au bon vieux temps. Et puis on pourra l'aider.

-Tu as raison, ça vous fera un peu de sport.

-Maman!

-Désolée!

Elle remonta dans sa chambre au pas de course, enfila un short et un T-shirt et redescendit prendre le téléphone.

-Pas pendant 2 heures, la prévint Sophie qui sortait dans le jardin par la baie vitrée, surtout si vous vous voyez demain.

-Ouais, ouais, t'inquiète pas.

Une heure plus tard, Carole sortit son balai de dessous son lit et le posa sur ses genoux.

-C'est bon, tout est prêt. Elles viennent demain matin. Au fait, je ne savais pas que vous pouviez vous déplacer tous seuls, c'est cool, ça. Bon, maintenant il faut que je te trouve un endroit tranquille où personne ne viendra te déranger. Tu resteras tout le temps invisible, 'est plus sûr. Ah la la, tu ne peux pas savoir à quel point je suis heureuse! A la fin de l'été, je vais pas au lycée, une autre "moi" passera le bac à ma place, tu te rends compte? Plus d'exam, le pied! Et puis, qui sait, on va peut-être sauver le monde?

Satisfaite de son court monologue avec son balai, elle le hissa derrière ses peluches qui se trouvaient sur une étagère à l'intérieur du mur.

-A demain! dit-elle avant de fermer la porte.

Dehors, le temps était parfait. Le ciel était d'un bleu pur comme seul une fin de juin sait les faire, les bébés hirondelles piaillaient dans leurs nids et Ebène, la chienne de Carole s'amusait avec le jet d'eau pendant que Sophie essayait vainement de rincer la voiture. Carole eut un soupir. Sa maison et sa famille allaient lui manquer, c'est sûr, et elle ne pourrait même pas leur écrire mais rien ne lui aurait enlevé la joie de partir à l'aventure qui avait toujours résonné en elle. De plus, elle possédait un pouvoir, un pouvoir unique d'après Soria et rien que de savoir qu'elle pourrait bientôt le voir à l'acte la remplissait de bonheur et de fierté. Qui n'aurait pas rêvé de contrôler à volonté le Vent? Son père l'interrompit dans ses pensées. Il se tenait au-dessus d'elle avec le contenu de la tondeuse dans une main.

-Un bain d'herbe?

Elle n'eut même pas le temps de dire "non merci" qu'un plein sac de pelouse fraîchement tondue se déversa sur elle, la rendant tout verte. Son père et sa mère étaient pliés en deux et riaient à gorge déployée. Quand elle se releva, une pluie d'herbe tomba autour d'elle. Elle en ramassa une poignée et se lança à la poursuite de son père. Mais Bertrand avait prévu le coup et en avait gardé un peu aussi, s'ensuivit alors une bataille d'herbe endiablée. Environ un quart d'heure plus tard, la cour intérieure en béton était parsemée de vert, même les baies vitrées, ce qui fit hurler Sophie. Elle leur ordonna de tout nettoyer, ce qu'ils firent tous les deux en se rebalançant par "maladresse" quelques poignées d'herbe de temps en temps. Carole aimait son père, ça c'est sûr. Mais en le regardant bien, elle avait du mal à l'imaginer sur un balai avec une robe noire de sorcier et une chapeau pointu.

Le lendemain matin, elle se réveilla de bonne heure pour préparer sa valise. Bon, d'accord elle habitait à peine à 5 minutes de la ferme mais elle et ses cousines s'étaient donné rendez-vous chez elle à 10h et il était déjà presque 9h. Douche rapide, petit déjeuner rapide, habillage rapide et préparation de valise plus que rapide, ce matin tout était rapide. Arriva enfin 10h. Flora fut la première à frapper à la porte, n'habitant qu'à 10km de chez elle. Ses parents sortirent directement dans le jardin où ceux de Carole prenaient un bain de soleil.

-Salut! dit-elle en prenant Carole dans ses bras. J'ai dit à Flamme de nous attendre à l'arbre.

-Flamme?

-Mon balai! Beh oui, fallait bien que je lui trouve un nom, j'allais pas l'appeler Balai quand même!

Flora qui allait avoir 16 ans, avait encore une âme d'enfant, se dit Carole dans sa tête. Une demi-heure passa, puis une heure. Flora commençait à s'inquiéter.

-Il leur est peut-être arrivé quelque chose...

-A mon avis, elles sont sur la route mais tu connais Claire et sa légendaire aptitude à arriver en retard.

-Ou alors elles sont directement allées à Pilmil.

-C'est possible. Bon, viens on y va. Ta valise elle est grosse ou pas?

-Euh...

Comme d'habitude, pour une semaine, Flora avait embarqué toute sa chambre.

-Tu comprends c'est pour me sentir bien...

-Ouais c'est ça! A moins que...

-A moins que quoi?

Mais Carole montait déjà dans sa chambre. Elle retira son balai de l'étagère et l'examina.

-Qu'est-ce que tu fais?

-Je suis sûre qu'il peut tirer une grosse charge. Mais il faudrait savoir comment. Bon, euh... Balai...

-Trouve-lui un nom, tu verras il t'obéira mieux, suggéra Flora.

-Bon, euh... comment je vais t'appeler mon chéri, dit-elle en s'adressant au manche poli du balai immobile. Je sais! Twister... oui, c'est bon ça!

-Twister? Pourquoi Twister?

-Parce que ça veut dire "tornade" en anglais et je suis la maîtresse du Vent oui ou non?

-Bon, comme tu veux. Ouais, Twister ça lui va comme un gant, assura Flora en souriant.

Carole lui lança un regard furieux.

-Twister, est-ce que tu peux transporter ma valise et celle de Flora?

Le balai devint alors invisible puis redevint normal.

-Oui! T'as vu il a dit oui! J'ai compris, un coup invisible pour oui et deux coups pour non, c'est ça?

"Twister" répondit oui.

-Ah!!! T'as vu Flora j'avais raison!!! s'égosilla Carole en sautant partout. Je suis trop forte.

-Bon, au lieu de défoncer ton parquet, tu ferais mieux d'attacher solidement les sacs.

Elles firent de nombreux noeuds et aussitôt le balai disparut mais les bagages également.

-Regarde ça! Oh la la il est trop intelligent! cria sa propriétaire en lui faisant un bisou. Elle ouvrit la fenêtre et prononça d'une voix grave:

-Va, fidèle Twister et puisse-tu porter ces précieux bagages jusqu'à destination de l'Arbre de Soria.

Le balai obéit instantanément et Flora imagina sa trajectoire au-dessus des toits.

-Bravo, bien dit Carole, je n'aurai pas fait de plus belle phrase.

-Merci merci, répondit Carole sans relever l'ironie. Bon, maintenant en route pour Pilmil!

Le scooter ne démarrait pas aussi bien que Twister.

-Mais forcément il y a plus d'essence! constata Flora en tapotant sur le cadran.

-Ah ouais, c'est vrai.

Le réservoir plein, les deux comères s'éloignèrent en direction de la ferme où les attendaient Claire et Elisabeth depuis une demi-heure.

-Mais qu'est-ce que vous foutiez? s'écria Flora dès que le moteur fut éteint. On vous a attendu pendant une heure chez Carole!

-Et nous, tu crois qu'on jouait aux cartes? répliqua Claire.

-Bah... oui! Exactement!

-Bon, est-ce que ça vous dirait de poser les sacs et de monter tout de suite à l'Arbre? proposa Elisabeth pour détourner la conversation.

-Excellente idée!

-Nos affaires SONT à l'Arbre! s'alarma Flora.

-Pas de panique! Carole et Twister toujours prêts! annonça Carole et en effet le balai arriva bientôt, se posa avec douceur pour ne pas abîmer les sacs.

-Wouah! C'est la classe ton balai! s'exclama Claire, admirative. Le mien il fait pas ça!

-Mais si, il le fait! Il faut juste lui trouver un nom, expliqua simplement Flora.

Elisabeth choisit d'appeler son balai Emeraude à cause de sa couleur et Claire l'imita en le nommant Saphir.

Flamme, Emeraude et Saphir apparurent derrière le toit de la maison. Leurs propriétaires s'en emparèrent et elles se posèrent devant le vieux chêne après un court vol.

-Bon, j'ai apporté le déjeuner comme tu me l'avais demandé, dit Claire en balançant son sac à dos par terre. On a vu Michel, il est parti à la banque. Il a l'air content de nous voir.

-Est-ce qu'on peut tester nos pouvoirs maintenant? se plaignit Flora, pressée.

-Justement, Flora il y a des saucisses à manger et je compte sur toi pour nous allumer un beau feu.

-Pas de problème, déclara fièrement l'intéressée. Regardez-ça.

Elle claqua des doigts et une petite flamme apparut dans sa main. Puis elle la fit tomber par terre en la poussant et lui demanda de s'agrandir. Le feu mesurait à présent un mètre de diamètre et brûlait sans bois, sans jamais s'éteindre pareil à la bague qui brillait plus que jamais. Les trois autres applaudirent et Flora se courba pour faire une modeste révérence.

-Toi, tu t'es entraînée hier, dit Carole en souriant.

-Bien sûr que non, assura Flora en fronçant les sourcils d'un air faussement indigné.

-A moi d'essayer, annonça Claire en se dirigeant vers un vieil abreuvoir rectangulaire. Venez voir. Regardez.

Elle tendit sa main où sa bague venait de s'allumer au-dessus de l'eau stagnante et sale et murmura:

-Que cette eau rejette la saleté et soit aussi pure qu'une source.

Un éclair bleu partit de la main de Claire, frappa la surface de l'eau et aussitôt celle-ci devint transparente comme du cristal. Salve d'applaudissements.

-Vas-y Carole, à toi! l'encouragèrent ses amies. Montre-nous ton talent.

Mais Carole était quelque peu déstabilisée par ce qu'elle venait de voir. Tout ça était tellement prodigieux! Mais qu'est-ce que pouvait bien faire le Vent pour égaler ce spectacle? Soudain une décharge électrique la traversa de la tête aux pieds. Mais oui bien sûr! L'orage est le résultat de la rencontre de l'air chaud et de l'air froid! Elle contrôlait donc également l'électricité! Sans réfléchir, elle se recula de quelques pas, leva les deux mains vers le ciel et un souffle d'air chaud lui caressa le visage. La bague à son majeur gauche s'alluma tout à coup et Carole prononça à haute voix:

-Eclair!

Deux boules d'électricité se formèrent dans le creux de ses mains puis partirent telles des fusées vers le ciel et se rejoignirent ensemble pour exploser en un éclair puissant qui fit vibrer le sol. Le vent s'était levé et ce n'était plus une brise mais une forte bourrasque qui décoiffa Claire, Flora et Elisabeth terrifiées.

Carole baissa ses mains, la bague s'éteignit, le vent tomba d'un coup et l'éclair avait disparu. Elle était parcourue d'agréables petits frissons électriques qui faisaient naître des gerbes d'étincelle de ses doigts.

Son regard se posa sur ses cousines qui la regardaient fixement, une lueur de peur dans leurs yeux écarquillés.

-Br...bravo... bredouilla Flora avec un sourire crispé. C'était... très spectaculaire...

-Oui, elle a raison... c'était... Wouah... soupira à son tour Elisabeth.

-C'était peut-être spectaculaire mais ça ne sert à rien ce que je sais faire! s'emporta Carole. Claire change l'eau sale en eau potable, Flora peut nous réchauffer avec un feu même sans bois et toi tu peux cacher ce que tu veux dans la terre. Moi, je fais des éclairs qui ne servent à rien.

-Non, c'est faux, la rassura Flora en la prenant par les épaules. C'est juste que tu n'as pas encore imaginé tous les moyens d'utiliser le Vent. Par exemple, quand il fait chaud tu peux nous apporter une brise fraîche ou alors quand il pleut, tu pourrais peut-être chasser les nuages avec un bon vent du sud! Ecoute, franchement moi je pense que c'est toi qui détient le plus grand pouvoir entre nous toutes. C'est ton balai qui devient invisible et Soria t'as appelée "la meneuse", tu te souviens? On n'a qu'à la faire venir! proposa-t-elle joyeusement.

Elisabeth semblait avoir lu dans ses pensées. Le coffre apparut quelques secondes plus tard, laissant sortir Soria.

-Qu'est-ce qui se passe? On est déjà le premier septembre? J'ai vraiment perdu la notion du temps...

-Non, Soria on n'est que le premier juillet mais il faut qu'on te demande plusieurs choses qui nous échappent, commença Claire.

-Je vois que Flora a déjà commencé à s'entraîner, remarqua le fantôme en voyant le feu toujours aussi actif.

-Soria, reprit Claire, pourquoi avez-vous appelé Carole la meneuse hier?

-Ah, je m'étonnais que vous ne m'ayez pas posé cette question. Eh bien, je ne sais pas si Corela l'a déjà expérimenté, mais elle maîtrise en réalité plusieurs pouvoirs très différents, répondit Soria en fixant Carole. C'est toi qui a été choisie pour porter en toi les pouvoirs "optionnels". Ce sont des pouvoirs extrêmement intéressants, tu peux parler aux animaux et lire dans les pensées.

-Je... je peux lire dans les pensées? bégaya Carole en ouvrant de grands yeux. Mais, pourquoi moi?

-Bon, le vent produit de l'électricité, et comme vous le savez, la Vie tient dans le fait que le coeur bat, n'est-ce pas? Donc, quand il viendra le moment où vous devrez redonner vie à Harry, Corela tiendra le rôle principal car c'est elle qui enverra la décharge qui permettra de faire battre son coeur à nouveau. Ce n'est pas pour vous sous-estimer, bien au contraire, poursuivit-elle en se tournant vers Claire, Flora et Elisabeth.

-Non, non, on comprend, dirent-elles en choeur.

-Vous êtes toutes les quatre dépendantes les unes des autres. Vous êtes une... famille et les liens fraternels et magiques qui vous unissent sont incassables et éternels. En réalité, l'Amour est la réponse à toutes les questions, conclua Soria entre deux reniflements.