Hey! salut tout le monde!
Fini le chapitre 3!
On arrive enfin à Poudlard! Oh lala ce qu'elles sont lentes ces filles à bouger leur cul de France! lol
Et spécial dédicace à toutes les Flora (Kayasaora je t'ai pas oublié!) qui peuvent évidemmentavoir des caractères très différents mais qui auront toujours ce merveilleux prénom!
Biz
Chapitre 3: Le Grand Départ
Nos quatre sorcières passèrent presque tout leur été ensemble. Puis, quand fut venue la nuit du 31 août au 1er septembre, elles se rejoignirent une fois de plus au chêne et déterrèrent le coffre qu'elles avaient décidé de prendre comme bagage pour disposer de Soria à tout moment. Carole avait quelques questions pratiques de dernière minute à poser.
-Comment on va faire une fois à Londres? Les bagages? Et les balais? On ne pas va se promener en plein centre ville avec des balais volants!
-Attendez une minute les filles, les calma Soria en souriant. Je sais comment il faut faire. Oh mon dieu! Vous vous rendez compte? Je vais revoir Poudlard! Et le professeur Dumbledore! Quelle belle aventure! soupira-t-elle en levant les yeux au ciel. Excusez-moi, se reprit-elle aussitôt. Quand vous arriverez à Londres, posez-vous dans un endroit calme et désert. Attachez-vos quatre balais ensemble. Twister deviendra invisible et tout ce qui lui est attaché également. Ainsi, vous pourrez entrer au "Chaudron Baveur" discrètement, Twister n'aura qu'à vous suivre en faisant attention de ne pas se cogner à quelqu'un. C'est tout simple.
-Oui, c'est vrai, ça n'a pas l'air sorcier, avoua Elisabeth qui provoqua l'hilarité générale ave sa blague déplacée.
-Je voulais vous demander aussi comment on va faire pour retirer de l'argent à la banque. On n'en a jamais déposé dans celle-là, fit remarquer Carole, anxieuse.
-Ne vous affolez pas. J'avais tout prévu de mon vivant, s'écria Soria. Il y a une clé en or dans une des pochettes latérales de la malle. Vous la donnerez à un gobelin et il vous conduira juqu'au coffre correspondant, le mien. Celui que j'ai rempli durant tout le temps où j'étais encore dans le Monde des Sorciers. J'économisais, j'économisais et au fur à mesure, j'ai obtenu une assez belle somme, vous verrez. Prenez une poche de Gallions, les pièces d'or, et quelques Mornilles en argent. Bon, allez, il est grand temps de partir. En route!
L'excitation était à son comble. Carole n'arrivait pas à faire des noeuds convenables pour attacher la malle au balai, Claire s'était empêtrée dans ses voiles bleus et Flora marmonnait dans son coin à cause de sa bretelle de sac à dos. Elles s'étaient emmitouflées dans des manteaux et des écharpes de toutes les couleurs.
-Ca y est! s'exclama Carole, le front couvert de sueur malgré la fraîcheur matinale. Bon, à cheval les amies!
Elles enfourchèrent leur balai respectif, alignés vers le nord.
-Il faut que vous demandiez à votre balai d'aller le plus vite possible mais on reste groupées surtout, je ne veux pas que l'une d'entre nous se perde, ajouta la meneuse à l'adresse de Flora, assez tête en l'air. Si on va vite on devrait arriver à Londres vers 9h. C'est parti, on vole haut et droit vers le nord!!! Londres, nous voilà! hurla-t-elle tandis qu'elles s'élevaient dans les airs et se mirent à la queue leu leu derrière Carole avant que celle-ci s'élance à travers les arbres, suivie de près par ses coéquipières qui poussaient des cris de joie. Carole avait le visage gelé et le froid lui piquait les lèvres mais rien ne l'aurait arrêtée en cet instant. Elle était trop heureuse pour se plaindre. Le convoi volait à plus 200km/h, se rapprochant sensiblement des côtes de la Grande-Bretagne. Quand il survola les premières plages anglaises, Carole décida de baisser l'altitude pour mieux voir le paysage et repérer un terrain désert près de Londres où elles pourraient atterrir tranquillement. La tour de Big Ben se dressa soudain derrière une nappe de brouillard. Twister stoppa net, ce qui déstabilisa ses trois congénères qui se heurtèrent tous ensemble.
-Mais qu'est-ce qui te prend de t'arrêter comme ça? grogna Claire qui se massait la tête.
-Ouais, ajouta Flora, j'me suis pris le manche de Babeth en plein nez...
-Vous voyez pas qu'on est arrivées?
En effet, la capitale britannique s'étalait sous leurs yeux, à 500 mètres plus bas.
-Et alors? C'est pas une raison valable! On a failli tomber!
-Mais on n'est pas trombées! Bon, on cherche un endroit pour atterrir, pas trop loin du centre mais pas trop près des zones d'activité, il ne faut pas que des Moldus nous voient.
Elles plissaient les yeux pour essayer d'apercevoir le terrain idéal et soudain Elisabeth s'égosilla:
-Regardez! Là! C'est bien non? C'est un parking privé entouré de bâtiments, et pas loin du centre en plus!
-Bien joué, Babeth! Allez, le convoi, suivez-moi et soyez discrètes...
Elles piquèrent vers le sol telles des comètes et se posèrent en vitesse en plein milieu du parking. Il n'y avait que deux voitures et les appartements alentour semblaient vides.
-Bon, maintenant, on attache vos balais au mien et on sort d'ici. Qui a les cordes?
-Moi, répondit Flora en cherchant dans son sac. Tiens, lui dit-elle en lui fourrant une bobine de grosse ficelle bleue dans la main.
A toutes les quatres, elles fixèrent les balais ensemble et admirèrent leur travail.
-Pas mal, avoua Carole. Et maintenant Twister, tu restes invisible et tu me suis à 2 mètres au-dessus et fais attention à la malle.
Twister fit "oui" à sa façon puis disparut. Elles sortirent alors du parking en empruntant l'arcade qui donnait sur la rue. Les trottoirs étaient noirs de monde et Elisabeth demandait pourquoi les gens ne restaient pas dans leur lit un dimanche matin, elle qui était une adepte de la grasse matinée. Elles arpentaient les rues piétonnes et s'arrêtèrent après une demi-heure de recherche devant un minuscule écriteau coincé entre deux magasins sur lequel était inscrit en lettres gothiques "Le Chaudron Baveur". Claire poussa prudemment la porte et ce qu'elle vit fut pour le moins déconcertant. Il y avait des chandelles qui flottaient au plafond, et des gens de tous âges en robe de sorcier et chapeau qui parlaient et qui buvaient. Au fond, se trouvait un bar décoré à l'ancienne et un homme servait des chopes aux clients. Tassées à l'entrée, elles n'osaient s'avancer mais Flora sentit Twister la pousser avec son manche dans son dos et invita Carole à faire quelques pas en avant. Celle-ci s'exécuta et s'approcha résolument du bar. Le vieil homme chauve la regarda et lui dit:
-Je peux vous aider mademoiselle?
-Certainement, oui... Je... enfin nous cherchons le... Chemin de... de Traverse.
-Ah bien, vous sortez dans la courette et c'est tout droit, affirma-t-il en lui souriant. Vous désirez boire quelque chose?
-Oh non, merci beaucoup.
Elle rejoignit les autres qui étaient restées immobiles en plein milieu de la salle et les conduisit vers la cour. Mais au fond se trouvait un imposant mur de briques et il n'y avait pas la moindre trace de porte.
-Il a dû se tomper, dit Claire en fronçant les sourcils. Tu es sûre qu'il t'a dit ça?
-Je ne suis pas sourde merci, protesta Carole, dans la cour et tout droit, c'est ce qu'il a dit.
Mais avant que leur discussion continue, deux femmes s'avançèrent vers elles, leur lançèrent un joyeux "bonjour" et l'une d'elles sortit une baguette en bois de sa poche puis tapota sur les briques d'une certaine façon. Et comme par magie, celles-ci bougèrent, formant une large ouverture dans laquelle les deux femmes entrèrent. Les quatres cousines s'approchèrent de l'ouverture et virent avec étonnement une longue rue pavée peuplée de sorciers et de sorcières. Il y avait des dizaine d'enseignes de magasins de toutes les couleurs. Sans hésiter, elles s'y engouffrèrent, suivies de leur attirail toujours invisible. Comme des enfants pendant la période de Noël, elles admiraient avec avidité toutes les vitrines toutes plus étonnantes les unes que les autres en poussant des "ho", des "ha" et des "wouah". Un magasin de balais, de baguettes magiques, de chaudrons, d'ingrédients pour potions, de chouettes et de hiboux... Il y avait aussi des tailleurs sur mesure, des marchands de glaces aux parfums inconnus et enfin au coin de la rue, la banque. Immense et blanche, elle dressait son imposante stature. Elles montèrent les grandes marches et entrèrent dans une longue salle où des dizaines de petites créatures horribles étaient assises à des guichets. Apeurées, elles se prirent la main et s'avançèrent courageusement vers un guichet vide. La créature en costume et cravate les regarda d'un oeil suspicieux et se pencha pour mieux les voir.
-C'est pour quoi? demanda-t-elle d'un air grincheux.
-Vas-y Carole, c'est toi la meneuse, lui chuchota Claire qui la poussa en avant.
-Euh, c'est pour... heum... retirer de l'argent.
-Vous avez votre clé?
-Euh... oui, attendez un instant...
Elle chercha dans toutes ses poches et trouva enfin la minuscule clé dorée qu'elle donna au petit monstre grincheux.
-Coffre 715. Deux d'entre vous m'accompagnent, il n'y a pas assez de place pour 5, prévint-il, l'air maussade.
-Qui vient avec moi?
-Bon, j'y vais, marmonna Flora en voyant que personne ne voulait se dévouer.
Elles suivirent le gobelin vers une espèce de gare et montèrent dans un wagonnet qui démarra aussitôt et s'enfonça dans les souterrains de la banque à une allure folle. Il y faisait un froid glacial et Flora tremblait en claquant des dents. Le wagonnet s'arrêta devant le coffre 715 et le gobelin, à l'aide d'une lampe à huile mit la clé dans une serrure à sa hauteur, c'est-à-dire à peine un mètre. La porte blindée s'ouvrit dans un bruit d'enfer et Carole, qui était descendue avec le gobelin aperçut une petite pièce où était entassées de nombreuse pièces d'or. Ebahie par cette fortune, elle sortit un petit sac pourpre que lui avait donné Soria et mit plusieurs grosses poignées de pièces à l'intérieur. Quand elles retrouvèrent la lumière, Flora poussa un soupir de soulagement et courut retrouver Claire et Elisabeth qui les attendaient sur les grandes marches de l'entrée.
-Alors, c'était comment? demanda Claire dans un baillement.
-Horrible, on est descendues à au moins plusieurs kilomètres sous terre et il faisait trop froid! T'as vu Carole tout ce que Soria nous a laissé? Il y en a pour beaucoup d'argent, non?
-Sûrement. Mais je vous propose d'aller manger une glace. Qui m'aime me suive! lança Carole.
Attablées devant des sundaes au caramel, les passants les dévisageaient légèrement en les regardant de la tête aux pieds.
-Pourquoi ils nous regardent comme ça? On est des sorcières, non? s'écria Claire.
-Oui, mais avec ces vêtements, on n'en a pas trop l'air, constata Elisabeth. Ils doivent nous prendre pour des Moldus.
-On pourrait peut-être se changer quelque part? proposa Flora.
-Non, tu oublies qu'on doit aller à la gare après, rappela Carole en se léchant les doigts.
-Bon, il faut peut-être qu'on y aille, il est 10h30.
Elles se levèrent et payèrent leurs consommations puis remontèrent la ruelle jusqu'au passage magique que trois jeunes sorciers venaient d'ouvrir. Après être ressorties dans la rue londonienne, Elisabeth héla un taxi qui les amena à King's Cross. Claire paya avec des livres sterling qui lui restaient depuis son voyage en Grande-Bretagne il y a deux ans.
-Ils sont vraiment bizarres les Anglais, dit Carole, numéroter une voie " 9 3/4 " !
-Euh... Carole, l'interrompit Claire, on est à la voie 9, et la 10 est là. Je comprends pas très bien, où est la voie 9 3/4 ?
-Je sais pas... Mince, j'avais pas prévu ça…
-Eh attendez ! Regardez ! s'exclama Flora en montrant un groupe de jeunes qui poussaient un chariot qui contenait une grande malle en cuir. Ils doivent être de chez nous ! On va leur demander, venez.
Elles s'approchèrent d'eux et Elisabeth les interpella.
-Excusez-moi.
-Oui? demanda l'un d'eux, un jeune homme qui devait avoir leur âge, grand et bien bâti, avec des cheveux blonds presque blancs et un regard perçant désagréable.
-Vous savez où se trouve la voie 9 3/4 ?
-Vous êtes qui ?leur demanda-t-il, un œil narquois vers leurs vêtements.
-Nous sommes... enfin peu importe, nous devons absolument nous rendre à Poudlard.
-Vous êtes des nouvelles?
-Oui... enfin non... bref, vous pouvez nous indiquer ?
-Ouais. C'est là, répondit-il, le doigt pointé vers une barrière située entre les voies 9 et 10.
-Et… comment on fait pour y aller ?
-Bah, c'est simple. Vous êtes sûres que vous allez à Poudlard ?
-Sûres et certaines.
-Encore des timbrées...
Les trois garçons se placèrent alors devant la barrière en leur jetant un regard méprisant. Puis, ils marchèrent droit devant eux et disparurent à travers le mur.
-Bon, ça ne doit pas être trop difficile. Allez, on y va. Twister, tu nous suis, dit Carole.
Elles traversèrent le mur et se retrouvèrent devant un quai où un train à vapeur d'un rouge éclatant attendait. De nombreux garçons et filles montaient à bord, avec leur valise en cuir et beaucoup d'entre eux avaient également une cage avec un hibou à l'intérieur. Haussant les épaules en se regardant, elles y pénétrèrent aussi et se trouvèrent un compartiment vide. Flora, assise contre la fenêtre, soupira. Claire regarda sa montre.
-Il est 10h55. On part à quelle heure déjà ?
-11h, répondirent Flora et Elisabeth en même temps.
-Ils avaient pas l'air très aimables les gars qu'on a vu. J'espère qu'ils sont pas tous comme ça et qu'il y en a des mignons, dit Flora en faisant un clin d'œil malicieux.
-Flora! Tout de suite! s'exclama Claire, tu penses vraiment qu'à ça!
-Arrête, tu pensais exactement la même chose! rétorqua Carole en riant.
-Comment tu peux savoir? répliqua-t-elle.
-Je lis dans les pensées, souviens-toi.
-Merde, j'avais oubli
-C'est pas que l'autre était pas mignon, mais c'est plutôt qu'il nous a regardé comme s'il avait en face de lui quatre clochardes repoussantes.
-Oui, comme s'il se sentait suprêmement supérieur... dit Claire en imitant le rictus méprisant de l'intéressé.
Carole ne rajouta pas un mot de plus mais elle avait été troublée par ce garçon, une contraction s'était formée au creux de son ventre lorsqu'elle avait croisé son regard d'acier.
Le train siffla alors une fois, deux fois, trois fois puis elles sentirent les roues se mettre à tourner et le train démarra en crachant des jets de fumée.
-Au fait, vous croyez pas qu'on devrait avoir des billets ? demanda Elisabeth.
-Je sais pas, mais ça me paraît bizarre aussi... murmura Carole pour elle-même.
-On verra bien si un contrôleur vient, dit simplement Flora.
-Moi, je suis crevée, dit Claire dans un bâillement, je sais pas pour vous mais à mon avis le voyage va durer longtemps, alors bonne nuit.
A peine quelques minutes plus tard, elles étaient toutes les quatre profondément endormies et ne remarquèrent pas le contrôleur qui passa devant leur compartiment sans leur demander leur billet. Après sept heures et demi de sommeil, Carole se réveilla la première mais fit tellement de bruit en s'étirant que ses trois cousines ouvrirent les yeux.
-Ah, ça fait du bien de dormir un peu, dit Flora d'une voix pâteuse.
A ce moment, plusieurs filles passèrent dans le couloir en pouffant de rire.
-Tout le monde est habillé... je veux dire... en sorcier, constata Elisabeth.
-Ouais, et nous on va faire pareil, répondit Carole.
Elle provoqua un petit coup de vent qui ferma les rideaux. Puis Twister et son attirail apparurent directement, entre les deux banquettes. Elles se changèrent et Claire créa une petite flaque dans sa main pour qu'elles puissent se voir avec leur nouvel uniforme.
-Wouah, pas mal, dit Elisabeth en remettant son chapeau droit.
-La robe et la cape sont exactement à ma taille, s'étonna Flora.
En effet, elles tombaient parfaitement au ras du sol sans le toucher. Le train se mit à ralentir. On entendait les élèves sortir de leur compartiment et se presser aux portes.
-J'ai mal au ventre, pas vous ? demanda Flora, angoissée.
-Oui, moi aussi, reconnut Carole, c'est normal, on va arriver dans une école de sorcellerie et rencontrer celui que l'on devra ressusciter, c'est quand même un peu effrayant. Bon, vous restez près de moi et vous me suivez. Twister, tu nous suis aussi, toujours en haut, ordonna-t-elle en montrant le plafond.
Elles ouvrirent leur porte et se rangèrent à la file d'attente pour sortir dehors. La nuit fraîche était tombée, mais les étoiles et la lune illuminaient le ciel. Une voix forte retentit derrière elles et lorsqu'elles se retournèrent, un homme gigantesque demandait aux "premières années de le suivre jusqu'aux barques". Il avait une énorme touffe de cheveux bruns ébouriffés assortie à une barbe du même style et portait un long manteau en fourrure.
-On le suit ou pas? demanda d'une petite voix Flora.
-Non, on n'est pas des premières années quand même! répliqua Elisabeth.
-Venez, les autres montent dans des carrosses. Bizarre, il n'y a pas de chevaux, dit Carole. Allez, on en prend un.
Elles grimpèrent à bord et attendirent que le carrosse se mette en marche tout seul, sans montures et sans cocher. Il grimpa la pente douce qui menait à un immense château aux nombreuses tours. Elles descendirent et suivirent les autres élèves jusqu'à une grande porte de quatre mètres de haut qui s'ouvrit automatiquement. La foule pénétra aussitôt dans un hall magnifique.
-Mon dieu! Mais c'est immense! s'écria Claire en ouvrant des yeux stupéfaits.
-Carole, il y a une vieille qui arrive vers nous, elle a pas l'air très contente, murmura Flora en attrapant la manche de Carole.
Une sorcière d'un certain âge, vêtue d'une robe vert foncé en velours, d'un chapeau assorti et portant des lunettes rectangulaires s'avançait effectivement dans leur direction, les sourcils froncés.
-Je peux savoir ce que vous faites ici, mesdemoiselles ? dit-elle d'un ton sec.
-Euh... je... nous... bredouilla Carole, nous cherchons le professeur... euh... Dumbledore!
-Je ne crois pas que le professeur Dumbledore aie invité des étrangères au banquet de début d'année, répliqua-t-elle, visiblement furieuse.
Elles les inspecta du regard et leur demanda de la suivre. Elles les amena dans un bureau rempli de grimoires et de vieux tableaux.
-Attendez-ici, dit-elle d'un ton impérieux. Et ne touchez à rien!
La porte claqua derrière elle. Les personnages des tableaux jusqu'alors endormis venaient de se réveiller et se disaient bonsoir entre eux.
-Bon, je sais pas pourquoi mais apparemment on n'a pas fait bonne impression, ils ne doivent pas nous connaître, commença Elisabeth.
-Oui, Soria a dit que notre famille avait été bannie il y a environ cent ans, juste avant qu'elle meure, poursuivit Claire.
-Ecoutez, continua Carole, le regard grave, ici on n'est pas n'importe qui, et je vous conseille de rester naturelles, d'avoir confiance en vous et de ne jamais baisser les yeux. Je suis sûre que Dumbledore est un grand homme, je crois Soria, et s'ils ne veulent pas nous croire, on la laissera sortir.
Elles acquiescèrent toutes de la tête et au même moment deux personnes entrèrent dans la pièce.
-Voilà, professeur, je les ai trouvées dans le hall en train de se balader parmi les élèves, annonça la sorcière à lunettes dont les yeux lançaient des éclairs.
Mais l'homme qui se trouvait à côté d'elle avait une attitude pour le moins différente. C'était un grand sorcier aux longs cheveux d'un blanc éclatant tout comme sa barbe argentée. Il portait une robe de velours rouge foncé et des lunettes en demi-lune qui ne cachaient pas ses yeux d'un bleu brillant. Ses lèvres s'étirèrent en un sourire.
-Et bien, je pense que nous pouvons écouter les explications de ces charmantes jeunes filles pour cette visite surprise.
Carole prit naturellement la parole.
-Professeur Dumbledore, je... enfin nous... sommes... comment dire? Je m'appelle Corela, elle c'est Flora, elle Teebalish et elle Cerali, et nous...
-N'en dites pas plus, dit Dumbledore dont le regard venait de s'éclairer tout à coup. Vous voyez Minerva, j'ai ce que je voulais entendre.
-Mais enfin, professeur! protesta la sorcière.
-Je crois que nous devrions vous saluer avec toute la distinction qui s'impose, dit-il en se courbant devant elles.
-Professeur, qu'est-ce que vous faites? demanda-t-elle d'une voix blanche.
-Minerva, ces jeunes filles sont notre salut. Si vous voulez bien, je vous raconterai tout ça plus tard.
-Professeur, bredouilla Carole, vous nous croyez? Vous savez qui nous sommes? Je veux dire... notre nom de famille?
-Oh oui, Corela, je le connais même très bien. J'avais une amie autrefois qui était dans ma classe lorsque j'étais moi-même élève à Poudlard.
-Soria! C'est Soria n'est-ce pas?
-Exactement.
-Attendez, elle arrive, dit précipitamment Carole qui claqua des doigts. Aussitôt Twister apparut ainsi que la grande malle. La sorcière et Dumbledore paraissaient impressionnés. Puis elle défit les ceintures et le fantôme de Soria sortit.
-Albus! cria-t-elle en se mettant les mains sur la bouche. Ca fait si longtemps!
-Soria! Vous à Poudlard, quelle bonne surprise! s'exclama Dumbledore en ne cessant de sourire. Mais nous discuterons plus tard. Ce sont vos petites dernières si je ne me trompe?
-Oui, les seuls vrais trésors de cette école, en dehors de Harry, évidemment.
Dumbledore se tourna vers les filles qui étaient restées silencieuse devant l'entrevue de leur ancêtre avec son ancien camarade de classe. L'anxiété avait quitté leur visage et elles souriaient elles aussi.
-Mais vous devez mourir de faim après un si long voyage! Et les élèves nous attendent dans la Grande Salle. Venez, leur dit-il en poussant Flora par les épaules vers la sortie. Et prenez toutes vos affaires. Soria, je serai ravi de vous inviter ainsi que vos petites filles à assister au banquet de début d'année.
Ils sortirent tous et se dirigèrent vers une immense porte qui s'ouvrit en les voyant arriver. Carole, Flora, Elisabeth et Claire se regardaient alternativement en contemplant le plafond magique qui reflétait l'état du vrai ciel étoilé. Plusieurs centaines de têtes se tournèrent vers le groupe. Précédées de Dumbledore et de la sorcière à robe verte, elles traversèrent l'allée principale entre quatre longues tables en bois où tous les élèves les fixaient avec perplexité. Certains devaient avoir leur âge, d'autres étaient plus jeunes. Au bout de l'allée, contre le mur du fond, il y avait une autre grande table, qui était occupée par les professeurs de l'école. Elles prirent place à une des extremités, et Twister, visible, restait perché au-dessus de leur têtes, le coffre toujours pendu à son manche. Dumledore recula sa chaise et prononça simplement:
-Bon appétit!
Les assiettes et les gobelets d'or se remplirent alors de victuailles, comme sorties de nulle part. Les quatre cousines ouvrirent des yeux ronds, se regardèrent en haussant les épaules et se régalèrent. La salle résonnait de rires et de voix enjouées. Vers la fin du repas, les couverts et les plats disparurent. L'écho diminua et le silence s'installa. Dumbledore se leva et prononça d'une voix forte:
-Chers élèves, une nouvelle année pour nous tous commence. Je suis désolé d'avoir manqué la Cérémonie de la Répartition mais mon devoir était d'accueillir ces quatre jeunes filles que vous voyez là. En effet, elles vont rester à Poudlard aussi longtemps qu'il faudra. Elles ont une "mission" très importante à résoudre. Mais je pense que vous n'avez aucune envie d'écouter un long discours totalement inutile donc maintenant, allez vous coucher pour être en forme demain. Les préfets ramènent leurs condisciples dans le dortoir et pas de bruit. Bonne rentrée et bonne nuit à tous!
Tous les élèves se levèrent dans un même élan et la salle se vida en une minute. Dumbledore parlait avec les autres professeurs qui observaient les quatre sorcières avec curiosité. Puis, il s'avança vers elles et les présenta:
-Messieurs et Mesdames les professeurs, j'ai l'immense honneur de vous présenter les Sorcières Déesses. Corela, Cerali, Flora et Teebalish Edelweiss.
L'assemblée d'enseignants fut parcourue d'un murmure d'étonnement.
-Notre Ministère a pu faire certaines erreurs dans le passé, poursuivit-il, mais je m'assurerai personnellement que le séjour de ces charmantes jeunes filles ne soit en aucun cas importuné. C'est pour cela que je vais les installer dans les chambres réservées aux invités de haut grade. Minerva, je vous prie de nous accompagner. Les autres professeurs peuvent m'attendre ici, je vais tenir une petite réunion dès que je reviendrai. A présent, suivez-moi, dit-il à l'adresse de Carole, Claire Flora, Elisabeth et Soria.
Le directeur de Poudlard accompagna la petite troupe au cinquième étage de la tour Sud, réservé aux sorciers de haut rang.
-Je vais montrer sa chambre à Corela. Minerva, vous voudrez bien guider les autres et n'oubliez pas de leur donner leur mot de passe, dit Dumbledore tandis qu'il invitait Carole à le suivre dans un autre couloir.
-Très bien, poursuivit-il, je crois voir que c'est vous qui menez la barque, si j'ose dire.
-Non, euh... en fait je... c'est vrai que d'un côté je suis... enfin nous... bredouilla-t-elle.
-Non, non, ne cherchez pas à vous justifier. C'était juste une constatation. Ah, voici votre chambre, la numéro 11. Comme vous pourrez sûrement le remarquer, il n'y a aucune clé à Poudlard. Elles ne serviraient à rien ici car il existe des formules magiques permettant de déverouiller les portes. C'est pourquoi nous utilisons des mots de passe. Vous n'avez qu'à le prononcer pour entrer.
Pendant qu'il cherchait dans ses poches, Carole examinait la porte, dépourvue de poignée et de serrures, sculptée dans le bois en forme d'aigle.
-Ah, ça y est, j'ai trouvé, reprit-il, un morceau de parchemin à la main. Votre mot de passe est Plume de Feu.
L'aigle sculpté pivota dans un grincement et Carole vit alors la plus extraordinaire chambre qu'elle ait jamais vue. La pièce était immense. Un lit à baldaquin qui aurait pu contenir facilement trois personnes se tenait contre le mur de gauche. En face, deux grandes porte-fenêtres donnaient sur un balcon en marbre. Et le meilleur de tout, une gigantesque salle de bains avec une baignoire qui pouvait rivaliser avec une piscine. Il y avait aussi un énorme miroir, une armoire particulièrement vaste, deux canapés en satin blanc autour d'une table basse en verre poli, des tapisseries jaune orangé et des tapis en laine d'un rouge éclatant.
-Vous pouvez changer la couleur des murs, des tapis, des canapés ou des draps si vous le souhaitez. Le petit déjeûner est servi à 8h le matin. Bien, je vous laisse, vous devez être exténuée.
Dumbledore s'arrêta quelques instants pour mieux plonger son regard pénétrant dans celui de Carole.
-Il faut que vous sachiez que c'est un honneur pour moi de vous héberger et surtout d'avoir pu faire votre connaissance à toutes les quatre. Je vous présenterai Harry dès demain et nous organiserons un petit emploi du temps pour que vous puissiez vous occuper pendant votre séjour. Cela dit, passez une agréable nuit, Miss Edelweiss.
-Professeur?
-Oui?
-Est-ce que ça vous dérangerait de me tutoyer? Le vouvoiement m'a toujours mis mal à l'aise, ça éloigne les gens, vous ne trouvez pas?
Le visage de Dumbledore se remit à sourire.
-Je suis tout à fait d'accord avec toi.
-Merci. Bonne nuit.
-Bonne nuit à toi aussi.
Il sortit et la statue de bois se referma derrière lui. Twister réapparut. Carole enleva toutes ses affaires personnelles ainsi que son sac à dos. Puis elle envoya son balai distribuer le reste à ses cousines. Epuisée et le cerveau en ébullition, elle n'eut même pas la force de tester la baignoire et se coucha, des questions plein la tête.
Fini le chapitre 3!
On arrive enfin à Poudlard! Oh lala ce qu'elles sont lentes ces filles à bouger leur cul de France! lol
Et spécial dédicace à toutes les Flora (Kayasaora je t'ai pas oublié!) qui peuvent évidemmentavoir des caractères très différents mais qui auront toujours ce merveilleux prénom!
Biz
Chapitre 3: Le Grand Départ
Nos quatre sorcières passèrent presque tout leur été ensemble. Puis, quand fut venue la nuit du 31 août au 1er septembre, elles se rejoignirent une fois de plus au chêne et déterrèrent le coffre qu'elles avaient décidé de prendre comme bagage pour disposer de Soria à tout moment. Carole avait quelques questions pratiques de dernière minute à poser.
-Comment on va faire une fois à Londres? Les bagages? Et les balais? On ne pas va se promener en plein centre ville avec des balais volants!
-Attendez une minute les filles, les calma Soria en souriant. Je sais comment il faut faire. Oh mon dieu! Vous vous rendez compte? Je vais revoir Poudlard! Et le professeur Dumbledore! Quelle belle aventure! soupira-t-elle en levant les yeux au ciel. Excusez-moi, se reprit-elle aussitôt. Quand vous arriverez à Londres, posez-vous dans un endroit calme et désert. Attachez-vos quatre balais ensemble. Twister deviendra invisible et tout ce qui lui est attaché également. Ainsi, vous pourrez entrer au "Chaudron Baveur" discrètement, Twister n'aura qu'à vous suivre en faisant attention de ne pas se cogner à quelqu'un. C'est tout simple.
-Oui, c'est vrai, ça n'a pas l'air sorcier, avoua Elisabeth qui provoqua l'hilarité générale ave sa blague déplacée.
-Je voulais vous demander aussi comment on va faire pour retirer de l'argent à la banque. On n'en a jamais déposé dans celle-là, fit remarquer Carole, anxieuse.
-Ne vous affolez pas. J'avais tout prévu de mon vivant, s'écria Soria. Il y a une clé en or dans une des pochettes latérales de la malle. Vous la donnerez à un gobelin et il vous conduira juqu'au coffre correspondant, le mien. Celui que j'ai rempli durant tout le temps où j'étais encore dans le Monde des Sorciers. J'économisais, j'économisais et au fur à mesure, j'ai obtenu une assez belle somme, vous verrez. Prenez une poche de Gallions, les pièces d'or, et quelques Mornilles en argent. Bon, allez, il est grand temps de partir. En route!
L'excitation était à son comble. Carole n'arrivait pas à faire des noeuds convenables pour attacher la malle au balai, Claire s'était empêtrée dans ses voiles bleus et Flora marmonnait dans son coin à cause de sa bretelle de sac à dos. Elles s'étaient emmitouflées dans des manteaux et des écharpes de toutes les couleurs.
-Ca y est! s'exclama Carole, le front couvert de sueur malgré la fraîcheur matinale. Bon, à cheval les amies!
Elles enfourchèrent leur balai respectif, alignés vers le nord.
-Il faut que vous demandiez à votre balai d'aller le plus vite possible mais on reste groupées surtout, je ne veux pas que l'une d'entre nous se perde, ajouta la meneuse à l'adresse de Flora, assez tête en l'air. Si on va vite on devrait arriver à Londres vers 9h. C'est parti, on vole haut et droit vers le nord!!! Londres, nous voilà! hurla-t-elle tandis qu'elles s'élevaient dans les airs et se mirent à la queue leu leu derrière Carole avant que celle-ci s'élance à travers les arbres, suivie de près par ses coéquipières qui poussaient des cris de joie. Carole avait le visage gelé et le froid lui piquait les lèvres mais rien ne l'aurait arrêtée en cet instant. Elle était trop heureuse pour se plaindre. Le convoi volait à plus 200km/h, se rapprochant sensiblement des côtes de la Grande-Bretagne. Quand il survola les premières plages anglaises, Carole décida de baisser l'altitude pour mieux voir le paysage et repérer un terrain désert près de Londres où elles pourraient atterrir tranquillement. La tour de Big Ben se dressa soudain derrière une nappe de brouillard. Twister stoppa net, ce qui déstabilisa ses trois congénères qui se heurtèrent tous ensemble.
-Mais qu'est-ce qui te prend de t'arrêter comme ça? grogna Claire qui se massait la tête.
-Ouais, ajouta Flora, j'me suis pris le manche de Babeth en plein nez...
-Vous voyez pas qu'on est arrivées?
En effet, la capitale britannique s'étalait sous leurs yeux, à 500 mètres plus bas.
-Et alors? C'est pas une raison valable! On a failli tomber!
-Mais on n'est pas trombées! Bon, on cherche un endroit pour atterrir, pas trop loin du centre mais pas trop près des zones d'activité, il ne faut pas que des Moldus nous voient.
Elles plissaient les yeux pour essayer d'apercevoir le terrain idéal et soudain Elisabeth s'égosilla:
-Regardez! Là! C'est bien non? C'est un parking privé entouré de bâtiments, et pas loin du centre en plus!
-Bien joué, Babeth! Allez, le convoi, suivez-moi et soyez discrètes...
Elles piquèrent vers le sol telles des comètes et se posèrent en vitesse en plein milieu du parking. Il n'y avait que deux voitures et les appartements alentour semblaient vides.
-Bon, maintenant, on attache vos balais au mien et on sort d'ici. Qui a les cordes?
-Moi, répondit Flora en cherchant dans son sac. Tiens, lui dit-elle en lui fourrant une bobine de grosse ficelle bleue dans la main.
A toutes les quatres, elles fixèrent les balais ensemble et admirèrent leur travail.
-Pas mal, avoua Carole. Et maintenant Twister, tu restes invisible et tu me suis à 2 mètres au-dessus et fais attention à la malle.
Twister fit "oui" à sa façon puis disparut. Elles sortirent alors du parking en empruntant l'arcade qui donnait sur la rue. Les trottoirs étaient noirs de monde et Elisabeth demandait pourquoi les gens ne restaient pas dans leur lit un dimanche matin, elle qui était une adepte de la grasse matinée. Elles arpentaient les rues piétonnes et s'arrêtèrent après une demi-heure de recherche devant un minuscule écriteau coincé entre deux magasins sur lequel était inscrit en lettres gothiques "Le Chaudron Baveur". Claire poussa prudemment la porte et ce qu'elle vit fut pour le moins déconcertant. Il y avait des chandelles qui flottaient au plafond, et des gens de tous âges en robe de sorcier et chapeau qui parlaient et qui buvaient. Au fond, se trouvait un bar décoré à l'ancienne et un homme servait des chopes aux clients. Tassées à l'entrée, elles n'osaient s'avancer mais Flora sentit Twister la pousser avec son manche dans son dos et invita Carole à faire quelques pas en avant. Celle-ci s'exécuta et s'approcha résolument du bar. Le vieil homme chauve la regarda et lui dit:
-Je peux vous aider mademoiselle?
-Certainement, oui... Je... enfin nous cherchons le... Chemin de... de Traverse.
-Ah bien, vous sortez dans la courette et c'est tout droit, affirma-t-il en lui souriant. Vous désirez boire quelque chose?
-Oh non, merci beaucoup.
Elle rejoignit les autres qui étaient restées immobiles en plein milieu de la salle et les conduisit vers la cour. Mais au fond se trouvait un imposant mur de briques et il n'y avait pas la moindre trace de porte.
-Il a dû se tomper, dit Claire en fronçant les sourcils. Tu es sûre qu'il t'a dit ça?
-Je ne suis pas sourde merci, protesta Carole, dans la cour et tout droit, c'est ce qu'il a dit.
Mais avant que leur discussion continue, deux femmes s'avançèrent vers elles, leur lançèrent un joyeux "bonjour" et l'une d'elles sortit une baguette en bois de sa poche puis tapota sur les briques d'une certaine façon. Et comme par magie, celles-ci bougèrent, formant une large ouverture dans laquelle les deux femmes entrèrent. Les quatres cousines s'approchèrent de l'ouverture et virent avec étonnement une longue rue pavée peuplée de sorciers et de sorcières. Il y avait des dizaine d'enseignes de magasins de toutes les couleurs. Sans hésiter, elles s'y engouffrèrent, suivies de leur attirail toujours invisible. Comme des enfants pendant la période de Noël, elles admiraient avec avidité toutes les vitrines toutes plus étonnantes les unes que les autres en poussant des "ho", des "ha" et des "wouah". Un magasin de balais, de baguettes magiques, de chaudrons, d'ingrédients pour potions, de chouettes et de hiboux... Il y avait aussi des tailleurs sur mesure, des marchands de glaces aux parfums inconnus et enfin au coin de la rue, la banque. Immense et blanche, elle dressait son imposante stature. Elles montèrent les grandes marches et entrèrent dans une longue salle où des dizaines de petites créatures horribles étaient assises à des guichets. Apeurées, elles se prirent la main et s'avançèrent courageusement vers un guichet vide. La créature en costume et cravate les regarda d'un oeil suspicieux et se pencha pour mieux les voir.
-C'est pour quoi? demanda-t-elle d'un air grincheux.
-Vas-y Carole, c'est toi la meneuse, lui chuchota Claire qui la poussa en avant.
-Euh, c'est pour... heum... retirer de l'argent.
-Vous avez votre clé?
-Euh... oui, attendez un instant...
Elle chercha dans toutes ses poches et trouva enfin la minuscule clé dorée qu'elle donna au petit monstre grincheux.
-Coffre 715. Deux d'entre vous m'accompagnent, il n'y a pas assez de place pour 5, prévint-il, l'air maussade.
-Qui vient avec moi?
-Bon, j'y vais, marmonna Flora en voyant que personne ne voulait se dévouer.
Elles suivirent le gobelin vers une espèce de gare et montèrent dans un wagonnet qui démarra aussitôt et s'enfonça dans les souterrains de la banque à une allure folle. Il y faisait un froid glacial et Flora tremblait en claquant des dents. Le wagonnet s'arrêta devant le coffre 715 et le gobelin, à l'aide d'une lampe à huile mit la clé dans une serrure à sa hauteur, c'est-à-dire à peine un mètre. La porte blindée s'ouvrit dans un bruit d'enfer et Carole, qui était descendue avec le gobelin aperçut une petite pièce où était entassées de nombreuse pièces d'or. Ebahie par cette fortune, elle sortit un petit sac pourpre que lui avait donné Soria et mit plusieurs grosses poignées de pièces à l'intérieur. Quand elles retrouvèrent la lumière, Flora poussa un soupir de soulagement et courut retrouver Claire et Elisabeth qui les attendaient sur les grandes marches de l'entrée.
-Alors, c'était comment? demanda Claire dans un baillement.
-Horrible, on est descendues à au moins plusieurs kilomètres sous terre et il faisait trop froid! T'as vu Carole tout ce que Soria nous a laissé? Il y en a pour beaucoup d'argent, non?
-Sûrement. Mais je vous propose d'aller manger une glace. Qui m'aime me suive! lança Carole.
Attablées devant des sundaes au caramel, les passants les dévisageaient légèrement en les regardant de la tête aux pieds.
-Pourquoi ils nous regardent comme ça? On est des sorcières, non? s'écria Claire.
-Oui, mais avec ces vêtements, on n'en a pas trop l'air, constata Elisabeth. Ils doivent nous prendre pour des Moldus.
-On pourrait peut-être se changer quelque part? proposa Flora.
-Non, tu oublies qu'on doit aller à la gare après, rappela Carole en se léchant les doigts.
-Bon, il faut peut-être qu'on y aille, il est 10h30.
Elles se levèrent et payèrent leurs consommations puis remontèrent la ruelle jusqu'au passage magique que trois jeunes sorciers venaient d'ouvrir. Après être ressorties dans la rue londonienne, Elisabeth héla un taxi qui les amena à King's Cross. Claire paya avec des livres sterling qui lui restaient depuis son voyage en Grande-Bretagne il y a deux ans.
-Ils sont vraiment bizarres les Anglais, dit Carole, numéroter une voie " 9 3/4 " !
-Euh... Carole, l'interrompit Claire, on est à la voie 9, et la 10 est là. Je comprends pas très bien, où est la voie 9 3/4 ?
-Je sais pas... Mince, j'avais pas prévu ça…
-Eh attendez ! Regardez ! s'exclama Flora en montrant un groupe de jeunes qui poussaient un chariot qui contenait une grande malle en cuir. Ils doivent être de chez nous ! On va leur demander, venez.
Elles s'approchèrent d'eux et Elisabeth les interpella.
-Excusez-moi.
-Oui? demanda l'un d'eux, un jeune homme qui devait avoir leur âge, grand et bien bâti, avec des cheveux blonds presque blancs et un regard perçant désagréable.
-Vous savez où se trouve la voie 9 3/4 ?
-Vous êtes qui ?leur demanda-t-il, un œil narquois vers leurs vêtements.
-Nous sommes... enfin peu importe, nous devons absolument nous rendre à Poudlard.
-Vous êtes des nouvelles?
-Oui... enfin non... bref, vous pouvez nous indiquer ?
-Ouais. C'est là, répondit-il, le doigt pointé vers une barrière située entre les voies 9 et 10.
-Et… comment on fait pour y aller ?
-Bah, c'est simple. Vous êtes sûres que vous allez à Poudlard ?
-Sûres et certaines.
-Encore des timbrées...
Les trois garçons se placèrent alors devant la barrière en leur jetant un regard méprisant. Puis, ils marchèrent droit devant eux et disparurent à travers le mur.
-Bon, ça ne doit pas être trop difficile. Allez, on y va. Twister, tu nous suis, dit Carole.
Elles traversèrent le mur et se retrouvèrent devant un quai où un train à vapeur d'un rouge éclatant attendait. De nombreux garçons et filles montaient à bord, avec leur valise en cuir et beaucoup d'entre eux avaient également une cage avec un hibou à l'intérieur. Haussant les épaules en se regardant, elles y pénétrèrent aussi et se trouvèrent un compartiment vide. Flora, assise contre la fenêtre, soupira. Claire regarda sa montre.
-Il est 10h55. On part à quelle heure déjà ?
-11h, répondirent Flora et Elisabeth en même temps.
-Ils avaient pas l'air très aimables les gars qu'on a vu. J'espère qu'ils sont pas tous comme ça et qu'il y en a des mignons, dit Flora en faisant un clin d'œil malicieux.
-Flora! Tout de suite! s'exclama Claire, tu penses vraiment qu'à ça!
-Arrête, tu pensais exactement la même chose! rétorqua Carole en riant.
-Comment tu peux savoir? répliqua-t-elle.
-Je lis dans les pensées, souviens-toi.
-Merde, j'avais oubli
-C'est pas que l'autre était pas mignon, mais c'est plutôt qu'il nous a regardé comme s'il avait en face de lui quatre clochardes repoussantes.
-Oui, comme s'il se sentait suprêmement supérieur... dit Claire en imitant le rictus méprisant de l'intéressé.
Carole ne rajouta pas un mot de plus mais elle avait été troublée par ce garçon, une contraction s'était formée au creux de son ventre lorsqu'elle avait croisé son regard d'acier.
Le train siffla alors une fois, deux fois, trois fois puis elles sentirent les roues se mettre à tourner et le train démarra en crachant des jets de fumée.
-Au fait, vous croyez pas qu'on devrait avoir des billets ? demanda Elisabeth.
-Je sais pas, mais ça me paraît bizarre aussi... murmura Carole pour elle-même.
-On verra bien si un contrôleur vient, dit simplement Flora.
-Moi, je suis crevée, dit Claire dans un bâillement, je sais pas pour vous mais à mon avis le voyage va durer longtemps, alors bonne nuit.
A peine quelques minutes plus tard, elles étaient toutes les quatre profondément endormies et ne remarquèrent pas le contrôleur qui passa devant leur compartiment sans leur demander leur billet. Après sept heures et demi de sommeil, Carole se réveilla la première mais fit tellement de bruit en s'étirant que ses trois cousines ouvrirent les yeux.
-Ah, ça fait du bien de dormir un peu, dit Flora d'une voix pâteuse.
A ce moment, plusieurs filles passèrent dans le couloir en pouffant de rire.
-Tout le monde est habillé... je veux dire... en sorcier, constata Elisabeth.
-Ouais, et nous on va faire pareil, répondit Carole.
Elle provoqua un petit coup de vent qui ferma les rideaux. Puis Twister et son attirail apparurent directement, entre les deux banquettes. Elles se changèrent et Claire créa une petite flaque dans sa main pour qu'elles puissent se voir avec leur nouvel uniforme.
-Wouah, pas mal, dit Elisabeth en remettant son chapeau droit.
-La robe et la cape sont exactement à ma taille, s'étonna Flora.
En effet, elles tombaient parfaitement au ras du sol sans le toucher. Le train se mit à ralentir. On entendait les élèves sortir de leur compartiment et se presser aux portes.
-J'ai mal au ventre, pas vous ? demanda Flora, angoissée.
-Oui, moi aussi, reconnut Carole, c'est normal, on va arriver dans une école de sorcellerie et rencontrer celui que l'on devra ressusciter, c'est quand même un peu effrayant. Bon, vous restez près de moi et vous me suivez. Twister, tu nous suis aussi, toujours en haut, ordonna-t-elle en montrant le plafond.
Elles ouvrirent leur porte et se rangèrent à la file d'attente pour sortir dehors. La nuit fraîche était tombée, mais les étoiles et la lune illuminaient le ciel. Une voix forte retentit derrière elles et lorsqu'elles se retournèrent, un homme gigantesque demandait aux "premières années de le suivre jusqu'aux barques". Il avait une énorme touffe de cheveux bruns ébouriffés assortie à une barbe du même style et portait un long manteau en fourrure.
-On le suit ou pas? demanda d'une petite voix Flora.
-Non, on n'est pas des premières années quand même! répliqua Elisabeth.
-Venez, les autres montent dans des carrosses. Bizarre, il n'y a pas de chevaux, dit Carole. Allez, on en prend un.
Elles grimpèrent à bord et attendirent que le carrosse se mette en marche tout seul, sans montures et sans cocher. Il grimpa la pente douce qui menait à un immense château aux nombreuses tours. Elles descendirent et suivirent les autres élèves jusqu'à une grande porte de quatre mètres de haut qui s'ouvrit automatiquement. La foule pénétra aussitôt dans un hall magnifique.
-Mon dieu! Mais c'est immense! s'écria Claire en ouvrant des yeux stupéfaits.
-Carole, il y a une vieille qui arrive vers nous, elle a pas l'air très contente, murmura Flora en attrapant la manche de Carole.
Une sorcière d'un certain âge, vêtue d'une robe vert foncé en velours, d'un chapeau assorti et portant des lunettes rectangulaires s'avançait effectivement dans leur direction, les sourcils froncés.
-Je peux savoir ce que vous faites ici, mesdemoiselles ? dit-elle d'un ton sec.
-Euh... je... nous... bredouilla Carole, nous cherchons le professeur... euh... Dumbledore!
-Je ne crois pas que le professeur Dumbledore aie invité des étrangères au banquet de début d'année, répliqua-t-elle, visiblement furieuse.
Elles les inspecta du regard et leur demanda de la suivre. Elles les amena dans un bureau rempli de grimoires et de vieux tableaux.
-Attendez-ici, dit-elle d'un ton impérieux. Et ne touchez à rien!
La porte claqua derrière elle. Les personnages des tableaux jusqu'alors endormis venaient de se réveiller et se disaient bonsoir entre eux.
-Bon, je sais pas pourquoi mais apparemment on n'a pas fait bonne impression, ils ne doivent pas nous connaître, commença Elisabeth.
-Oui, Soria a dit que notre famille avait été bannie il y a environ cent ans, juste avant qu'elle meure, poursuivit Claire.
-Ecoutez, continua Carole, le regard grave, ici on n'est pas n'importe qui, et je vous conseille de rester naturelles, d'avoir confiance en vous et de ne jamais baisser les yeux. Je suis sûre que Dumbledore est un grand homme, je crois Soria, et s'ils ne veulent pas nous croire, on la laissera sortir.
Elles acquiescèrent toutes de la tête et au même moment deux personnes entrèrent dans la pièce.
-Voilà, professeur, je les ai trouvées dans le hall en train de se balader parmi les élèves, annonça la sorcière à lunettes dont les yeux lançaient des éclairs.
Mais l'homme qui se trouvait à côté d'elle avait une attitude pour le moins différente. C'était un grand sorcier aux longs cheveux d'un blanc éclatant tout comme sa barbe argentée. Il portait une robe de velours rouge foncé et des lunettes en demi-lune qui ne cachaient pas ses yeux d'un bleu brillant. Ses lèvres s'étirèrent en un sourire.
-Et bien, je pense que nous pouvons écouter les explications de ces charmantes jeunes filles pour cette visite surprise.
Carole prit naturellement la parole.
-Professeur Dumbledore, je... enfin nous... sommes... comment dire? Je m'appelle Corela, elle c'est Flora, elle Teebalish et elle Cerali, et nous...
-N'en dites pas plus, dit Dumbledore dont le regard venait de s'éclairer tout à coup. Vous voyez Minerva, j'ai ce que je voulais entendre.
-Mais enfin, professeur! protesta la sorcière.
-Je crois que nous devrions vous saluer avec toute la distinction qui s'impose, dit-il en se courbant devant elles.
-Professeur, qu'est-ce que vous faites? demanda-t-elle d'une voix blanche.
-Minerva, ces jeunes filles sont notre salut. Si vous voulez bien, je vous raconterai tout ça plus tard.
-Professeur, bredouilla Carole, vous nous croyez? Vous savez qui nous sommes? Je veux dire... notre nom de famille?
-Oh oui, Corela, je le connais même très bien. J'avais une amie autrefois qui était dans ma classe lorsque j'étais moi-même élève à Poudlard.
-Soria! C'est Soria n'est-ce pas?
-Exactement.
-Attendez, elle arrive, dit précipitamment Carole qui claqua des doigts. Aussitôt Twister apparut ainsi que la grande malle. La sorcière et Dumbledore paraissaient impressionnés. Puis elle défit les ceintures et le fantôme de Soria sortit.
-Albus! cria-t-elle en se mettant les mains sur la bouche. Ca fait si longtemps!
-Soria! Vous à Poudlard, quelle bonne surprise! s'exclama Dumbledore en ne cessant de sourire. Mais nous discuterons plus tard. Ce sont vos petites dernières si je ne me trompe?
-Oui, les seuls vrais trésors de cette école, en dehors de Harry, évidemment.
Dumbledore se tourna vers les filles qui étaient restées silencieuse devant l'entrevue de leur ancêtre avec son ancien camarade de classe. L'anxiété avait quitté leur visage et elles souriaient elles aussi.
-Mais vous devez mourir de faim après un si long voyage! Et les élèves nous attendent dans la Grande Salle. Venez, leur dit-il en poussant Flora par les épaules vers la sortie. Et prenez toutes vos affaires. Soria, je serai ravi de vous inviter ainsi que vos petites filles à assister au banquet de début d'année.
Ils sortirent tous et se dirigèrent vers une immense porte qui s'ouvrit en les voyant arriver. Carole, Flora, Elisabeth et Claire se regardaient alternativement en contemplant le plafond magique qui reflétait l'état du vrai ciel étoilé. Plusieurs centaines de têtes se tournèrent vers le groupe. Précédées de Dumbledore et de la sorcière à robe verte, elles traversèrent l'allée principale entre quatre longues tables en bois où tous les élèves les fixaient avec perplexité. Certains devaient avoir leur âge, d'autres étaient plus jeunes. Au bout de l'allée, contre le mur du fond, il y avait une autre grande table, qui était occupée par les professeurs de l'école. Elles prirent place à une des extremités, et Twister, visible, restait perché au-dessus de leur têtes, le coffre toujours pendu à son manche. Dumledore recula sa chaise et prononça simplement:
-Bon appétit!
Les assiettes et les gobelets d'or se remplirent alors de victuailles, comme sorties de nulle part. Les quatre cousines ouvrirent des yeux ronds, se regardèrent en haussant les épaules et se régalèrent. La salle résonnait de rires et de voix enjouées. Vers la fin du repas, les couverts et les plats disparurent. L'écho diminua et le silence s'installa. Dumbledore se leva et prononça d'une voix forte:
-Chers élèves, une nouvelle année pour nous tous commence. Je suis désolé d'avoir manqué la Cérémonie de la Répartition mais mon devoir était d'accueillir ces quatre jeunes filles que vous voyez là. En effet, elles vont rester à Poudlard aussi longtemps qu'il faudra. Elles ont une "mission" très importante à résoudre. Mais je pense que vous n'avez aucune envie d'écouter un long discours totalement inutile donc maintenant, allez vous coucher pour être en forme demain. Les préfets ramènent leurs condisciples dans le dortoir et pas de bruit. Bonne rentrée et bonne nuit à tous!
Tous les élèves se levèrent dans un même élan et la salle se vida en une minute. Dumbledore parlait avec les autres professeurs qui observaient les quatre sorcières avec curiosité. Puis, il s'avança vers elles et les présenta:
-Messieurs et Mesdames les professeurs, j'ai l'immense honneur de vous présenter les Sorcières Déesses. Corela, Cerali, Flora et Teebalish Edelweiss.
L'assemblée d'enseignants fut parcourue d'un murmure d'étonnement.
-Notre Ministère a pu faire certaines erreurs dans le passé, poursuivit-il, mais je m'assurerai personnellement que le séjour de ces charmantes jeunes filles ne soit en aucun cas importuné. C'est pour cela que je vais les installer dans les chambres réservées aux invités de haut grade. Minerva, je vous prie de nous accompagner. Les autres professeurs peuvent m'attendre ici, je vais tenir une petite réunion dès que je reviendrai. A présent, suivez-moi, dit-il à l'adresse de Carole, Claire Flora, Elisabeth et Soria.
Le directeur de Poudlard accompagna la petite troupe au cinquième étage de la tour Sud, réservé aux sorciers de haut rang.
-Je vais montrer sa chambre à Corela. Minerva, vous voudrez bien guider les autres et n'oubliez pas de leur donner leur mot de passe, dit Dumbledore tandis qu'il invitait Carole à le suivre dans un autre couloir.
-Très bien, poursuivit-il, je crois voir que c'est vous qui menez la barque, si j'ose dire.
-Non, euh... en fait je... c'est vrai que d'un côté je suis... enfin nous... bredouilla-t-elle.
-Non, non, ne cherchez pas à vous justifier. C'était juste une constatation. Ah, voici votre chambre, la numéro 11. Comme vous pourrez sûrement le remarquer, il n'y a aucune clé à Poudlard. Elles ne serviraient à rien ici car il existe des formules magiques permettant de déverouiller les portes. C'est pourquoi nous utilisons des mots de passe. Vous n'avez qu'à le prononcer pour entrer.
Pendant qu'il cherchait dans ses poches, Carole examinait la porte, dépourvue de poignée et de serrures, sculptée dans le bois en forme d'aigle.
-Ah, ça y est, j'ai trouvé, reprit-il, un morceau de parchemin à la main. Votre mot de passe est Plume de Feu.
L'aigle sculpté pivota dans un grincement et Carole vit alors la plus extraordinaire chambre qu'elle ait jamais vue. La pièce était immense. Un lit à baldaquin qui aurait pu contenir facilement trois personnes se tenait contre le mur de gauche. En face, deux grandes porte-fenêtres donnaient sur un balcon en marbre. Et le meilleur de tout, une gigantesque salle de bains avec une baignoire qui pouvait rivaliser avec une piscine. Il y avait aussi un énorme miroir, une armoire particulièrement vaste, deux canapés en satin blanc autour d'une table basse en verre poli, des tapisseries jaune orangé et des tapis en laine d'un rouge éclatant.
-Vous pouvez changer la couleur des murs, des tapis, des canapés ou des draps si vous le souhaitez. Le petit déjeûner est servi à 8h le matin. Bien, je vous laisse, vous devez être exténuée.
Dumbledore s'arrêta quelques instants pour mieux plonger son regard pénétrant dans celui de Carole.
-Il faut que vous sachiez que c'est un honneur pour moi de vous héberger et surtout d'avoir pu faire votre connaissance à toutes les quatre. Je vous présenterai Harry dès demain et nous organiserons un petit emploi du temps pour que vous puissiez vous occuper pendant votre séjour. Cela dit, passez une agréable nuit, Miss Edelweiss.
-Professeur?
-Oui?
-Est-ce que ça vous dérangerait de me tutoyer? Le vouvoiement m'a toujours mis mal à l'aise, ça éloigne les gens, vous ne trouvez pas?
Le visage de Dumbledore se remit à sourire.
-Je suis tout à fait d'accord avec toi.
-Merci. Bonne nuit.
-Bonne nuit à toi aussi.
Il sortit et la statue de bois se referma derrière lui. Twister réapparut. Carole enleva toutes ses affaires personnelles ainsi que son sac à dos. Puis elle envoya son balai distribuer le reste à ses cousines. Epuisée et le cerveau en ébullition, elle n'eut même pas la force de tester la baignoire et se coucha, des questions plein la tête.
