Oulala excusez-moi pr le retard mais j'étais partie en vacances et en camping pas d'ordinateur!
Voilà, c'est le 5ème chapitre alors dites-moi ce que vous en pensez et Enjoy!
Chapitre 5: Premiers cours et premières confidences
-Alors? Alors? s'écria Ron dès qu'ils furent revenus dans la salle commune des Gryffondors.
Harry sourit. Il n'essaya même pas de faire taire son ami sachant déjà qu'il n'abandonnerait pas aussi facilement.
-Ecoute, Dumbledore m'a dit que c'était...
-Confidentiel, je sais. Mais moi, je suis une tombe. Et puis, je sais qu'il sait que je vais savoir donc...
-Bon, d'accord.
Ron poussa un "oui" de victoire.
-Il y avait les quatre filles.
-Et?
-Et en fait, elles vont être des sortes de gardes du corps pour moi, voilà.
-Quoi???
-Oui, j'ai fait exactement la même tête que toi quand j'ai appris ça, dit Harry en voyant l'étonnement de Ron. Apparemment, elles font partie d'une très célèbre famille bannie du Monde des sorciers il y a un moment. Edelweiss, ça te dit quelque chose?
Pour toute réponse, Ron ouvrit la bouche de stupéfaction.
-Ron?
-Ce sont des... Edelweiss?
-Pourquoi ça t'étonne tant que ça?
-Oh... pour rien. C'est simplement que je pensais ne plus jamais entendre ce nom, c'est tout. C'était effectivement une famille très respectée et extrêmement puissante. Mon père m'en a parlé une fois. Je crois qu'il m'avait parlé d'une très vieille prophétie qui les concernait mais je suis incapable de la redire. Tu sais moi et ma mémoire défaillante...
-Justement, Ron. La prophétie... c'est elles.
-Ah bon?
-Oui, elles ont pour mission de me protéger et de me... enfin... voilà quoi...
Harry n'avait pas dit à Ron ce que Dumbledore lui avait annoncé en fin de cinquième année, et il préférait garder ça pour lui.
-Oh, mais c'est géant ça! Tu te rends compte Harry! Tu vas avoir les quatre plus belles protectrices que j'aie jamais vu pour toi tout seul! J'en ai marre, c'est toujours à toi que ça arrive des trucs comme ça.
-N'importe quoi! se défendit-il.
-Eh, tu crois qu'on doit en parler à Hermione... ou alors on pourrait la faire poireauter un peu! Pour une fois que c'est elle qui ne saura pas quelque chose!
-A mon avis, ça va être difficile de lui cacher. Dumbledore m'a désigné pour être leur "guide" à Poudlard donc...
-C'est vrai? Super! Ca veut dire qu'elles vont nous suivre partout alors? Trop bien! s'exclama Ron joyeusement. Peut-être que grâce à d'autre présences féminines, Hermione nous mettra moins la pression pour les ASPIC et tout ça... Elles finiront peut-être par la rendre... humaine? Qui sait?
Le lendemain matin, lorsque Harry, Ron, et Hermione sortirent de la Grande Salle pour se rendre en cours de Potions, les quatre supposées membres du CIS les attendaient. Flora fit un petit signe de la main à Harry qui s'approcha d'elles en souriant.
-Salut Harry, dirent-elles d'une seule voix.
-Salut. Oh... heum... Ron, Hermione, je vous présente Flora, Cerali, Teebalish et Corela Edelweiss, récita Harry.
Hermione poussa un petit cri d'étonnement. Ron, lui, souriait bêtement. La jeune Gryffondor reprit rapidement ses esprits et ouvrit la bouche mais Harry fut plus rapide.
-Chut, Hermione. Je t'expliquerai pendant le cours. Allez venez, je veux pas me coller une retenue dès le deuxième jour.
Harry savait que pendant qu'ils descendaient tous aux cachots, Hermione devait faire preuve d'une grande maîtrise d'elle-même pour ne pas commencer à assomer Harry et les quatre filles d'un flot de questions ininterrompues. Heureusement pour elle, ils arrivèrent vite devant la salle de classe. Rogue sortit soudain de nulle part et fendit la foule de septième années, Serpentards et Gryffondors. Quand il arriva devant Harry et son groupe, il s'arrêta brusquement et un rictus qu'on aurait pu éventuellement qualifier de sourire glacial se dessina sur ses lèvres pincées.
-Mesdemoiselles, dit-il en se tournant vers les quatre jeunes filles. Bienvenue.
-Merci professeur, répondit aussitôt Carole sans ciller devant un air aussi froid. Le professeur Dumbledore nous a conseillé d'assister aux cours pour nous faire une idée du bon fonctionnement de cette école.
-Oui, je suis au courant. Si vous voulez bien vous donner la peine d'entrer...
Elles entrèrent dans le cachot sombre et humide, suivies de Rogue et des autres élèves. Carole, Flora, Elisabeth et Claire prirent place aux côtés de Harry, Ron et Hermione. Aujourd'hui, ils allaient fabriquer une potion de Mémoire. Les quatre cousines assistèrent, curieuses, au mélange des différents ingrédients que Harry mettait dans son chaudron. Il raconta tout à Hermione qui semblait particulièrement intéressée. Carole était en train de recopier la recette de la potion sur son carnet (dans la monde moldu, elle avait toujours adoré écrire à la plume) lorsqu'elle sentit un regard posé sur elle. Elle releva lentement la tête et s'aperçut que ce regard appartenait au jeune homme blond qu'elles avaient vu à la gare. Il la fixait intensément, et Carole eut la désagréable impression d'être examinée en profondeur par ces yeux gris étincelants. Elle se tortilla sur sa chaise et tourna alors la tête vers Ron qui prononçait son nom.
-Qu'est-ce que tu disais, Ron?
-Rien. Je me demandais seulement pourquoi ce furet vous regardait comme ça.
-Ron, on a quasiment le même âge, alors tutoie-moi, tu seras gentil.
-Oh... oui bien sûr.
-C'est qui?
-Drago Malfoy. Une sale langue fourchue de Serpentard. Ce petit prétentieux ne peut pas blairer Harry depuis qu'il a refusé de lui serrer la main le premier jour de sa première année. Il détestait ma famile avant que je le connaisse parce que mon père est fasciné par les Moldus. Sa famille est comme il le répète tout le temps de "sang-pur" et méprise donc tous les sorciers issus de familles moldues, ce qui inclue évidemment Hermione. Tu comprendras donc qu'il ne porte pas notre petite bande dans son immonde coeur de pierre. Mais ça tombe bien parce que nous aussi on le déteste, lui et sa sale famille de traîtres.
-De traîtres?
-Oui. C'est bien connu que Lucius Malfoy, son père, est un Mangemort, grogna Ron avec un air de dégoût.
-Un Mangemort?
-Ah oui, c'est vrai que vous n'êtes pas au courant. Les Mangemorts sont tout simplement les partisans secrets de Tu-Sais-Qui, bref, rien que des petites ordures.
-Oh... je vois.
-Mr Weasley, je ne crois pas vous avoir autorisé à faire la causette pendant mon cours. La prochaine fois que je vous y reprends, ce sera 10 points de moins pour Gryffondor, tonna Rogue de son bureau en le foudroyant du regard.
Ron se remit aussitôt au travail. Carole, elle se perdit dans ses pensées, oubliant même qu'elle pouvait lire dans celles des autres. Pourquoi l'avait-il dévisagé ainsi? Elle se tourna alors vers lui pour voir s'il la regardait encore. Dans la pénombre du cachot, elle distingua nettement le reflet des bougies dans ses yeux couleur de diamant de nouveau tournés vers elle. Cette même sensation étrange se forma au creux de son ventre, une sorte de malaise. Légèrement inquiète, elle préféra reporter son attention sur la potion qu'elle n'avait pas fini d'écrire et lorsque la cloche sonna, elle fut une des premières à sortir.
-Dommage que vous ayez eu Potions en premier, dit Hermione pendant qu'ils se dirigeaient vers la salle de Métamorphose, ça pourrait vous dégoûter des cours. Mais vous allez voir, les autres professeurs sont passionnants!
Elisabeth s'était immédiatement bien entendue avec Hermione car elle aussi adorait étudier et apprendre.
Elles bavardaient bruyamment dans les couloirs. Claire et Flora, plus faciles à distraire, plaisantaient avec Ron et écoutaient les anecdotes à propos de Rogue d'une oreille très attentive. Carole, elle, gardait le silence et fermait la marche avec Harry. Elles suivirent tous les cours de la journée avec intérêt, ayant appris tout ce qu'il y avait à savoir sur le caractère des professeurs pendant les pauses et au déjeuner. Les élèves, au début étonnés de voir des membres du CIS converser aussi facilement avec Harry, Ron et Hermione, finirent par s'y habituer et même s'il leur brûlait les lèvres de leur poser plein de questions, l'avertissement de leurs professeurs à leur sujet annoncé la veille suffisait à les tenir à l'écart. Enfin, presque tous. A la fin de l'après-midi, alors qu'ils sortaient de la salle d'Histoire de la Magie, un flash lumineux aveugla le groupe Potter-Granger-Weasley-Edelweiss.
-Salut Harry, s'exclama Colin Creevey, un admirateur de Harry de sizième année, en continuant des les mitrailler avec son appareil photo.
-Salut Colin.
-Mesdemoiselles les membres du Congrès, est-ce que je pourrais vous prendre toutes les quatre maintenant?
Les quatre cousines se regardèrent, surprises, mais acceptèrent de poser pour Colin qui semblait être aux anges.
-Vous accepteriez de m'accorder un interview?
Flora allait ouvrir la bouche mais Carole la coupa.
-Désolée, mais nous ne sommes pas autorisées à donner des interviews.
La mine joviale de Colin se décomposa. Carole eut presque pitié de lui mais donner une interview serait certainement une belle occasion de faire mille et une gaffes de toutes sortes et que donc ça pouvait remettre en cause toute leur invention. De plus, elle se sentait tout à fait incapble de parler à Colin du CIS, dont elle ignorait l'existence jusqu'à la veille. Flora lança un regard noir à Carole mais s'abstint de tout commentaire.
-Merci quand même, dit Colin d'une voix blanche avant de partir, l'air déçu.
-Mais Carole, pourquoi tu ça Flora.
-Flora, réfléchis un peu et tu trouveras sans peine, l'interrompit Elisabeth.
Harry félicita Carole d'avoir réagi aussi rapidement.
-Au fait, dit Hermione avant de partir pour sa chambre, vous pouvez venir dans ma chambre quand vous le voulez. La salle commune des Préfets-en-Chef est au troisième étage de la tour Ouest. Le mot de passe c'est... Protectorum, ajouta-t-elle dans un murmure.
-Et celui de la salle commune de Gryffondor, poursuivit Ron, c'est...
-Stradivarius, termina Carole. Parce que la Grosse Dame adore le violon.
-Mais... comment...
-Fais attention à ne pas penser trop fort, Ron. Tu es comme un livre ouvert pour moi, répondit Carole avec un sourire.
Les joues de Ron n'auraient pas pu devenir aussi écarlates, et il était tellement honteux que ça lui monta jusqu'aux oreilles. Hermione éclata de rire mais se ravisa rapidement en prenant conscience que si Carole avait pu lire dans les pensées de Ron, elle pouvait tout aussi bien lire dans les siennes.
-Merci de l'invitation, dit Claire. On sera ravies de venir vous rendre visite un de ces jours.
-Bon, et si on allait manger? Je meurs de faim, moi! s'écria Flora en tirant Elisabeth par la manche.
-Oui, on y va, répliqua Carole. Bon, ben, à demain, alors.
-Oui, à demain, répondit Harry. Et est-ce que...
-Et non, on ne mangera pas avec vous ce soir. Il faut qu'on parle, poursuivit Carole avec un clin d'oeil.
Elles tournèrent alors les talons et disparurent au coin du couloir.
-C'est effrayant de savoir que quelqu'un peut lire à travers vous, bégaya Ron.
-Oui, effrayant, admit Harry. En fait, tu peux tout aussi bien rester muet comme une tombe qu'elle saura quand même ce que tu ne veux pas dire.
-Moi, je trouve ça super intéressant! reprit Hermione. Ce pouvoir est très très rare et réservé aux sorciers particulièrement sages car il est si puissant qu'il ne faudrait pas qu'il tombe entre de mauvaises mains. D'après ce que j'ai lu là-dessus, on n'a pas vu de sorcier ou de sorcière avec un tel pouvoir depuis Isidore Falldrop qui vivait il y a presque trois siècles, conclua-t-elle. Mais, rassurez-vous, elle ne peut lire que les pensées fortes et éphémères qui nous passent par la tête au moment où elle est en face de nous. Pour examiner l'esprit plus profondément, et découvrir par exemple un secret que l'on cache, il lui faut se concentrer beaucoup plus. Et c'est un travail extrêmement fatiguant mentalement. Vous imaginez trier toutes les pensées d'un être humain? Il y en a tellement! Bref, vous n'avez pas trop de souci à vous faire. Et si un jour, vous arrivez devant elle et que ça ne va pas et que vous voulez le garder pour vous, il suffit de ne pas trop y penser. En effet, plus vous pensez à quelque chose, plus les ondes énergétiques que vous émettez sont fortes et plus elle peut les percevoir facilement.
-Merci, pour le cours, Hermione, ironisa Ron en baillant. Tu pourrais presque remplacer le professeur Binns un jour!
Hermione lui lança un regard furieux et détala en silence. Harry, lui, avait écouté attentivement tout ce qu'elle venait de dire et se promit de ne pas l'oublier.
-Alors, comment vous avez trouvé cette journée? demanda Elisabeth en sirotant son thé.
-J'ai trouvé ça super cool! avoua Claire, les yeux brillants. C'est vrai que j'aime pas trop l'école en général (Flora lui lança un regard apuyé) oui, enfin, que je déteste l'école en fait. Mais, là, c'est tellement différent! On apprend des trucs super intéressants et puis, il y a dix fois plus de pratique, même s'il faut écrire quand même...
-T'as raison, moi, j'ai jamais su écrire à la plume! Bonjour les fautes et les ratures que j'ai fait en recopiant le cours de Métamorphose! dit Flora.
-Oh, facile! s'exclama Elisabeth. Hermione m'a expliqué qu'il y avait un sort très simple pour effacer les ratures d'encre.
Carole était restée plus ou moins silencieuse depuis le cours de Potions. Elle semblait réfléchir. Puis, elle réagit en entendant la remarque d'Elisabeth.
-Justement, je viens de penser à un truc important. S'il faut qu'on passe toute une année à suivre des cours ou même en ne faisant rien, il va nous falloir des baguettes. Vous avez vu? Tout le monde en a une. Et dans tous les cours, on en a besoin, et à mon avis, elle sert aussi dans la vie de tous les jours. Nous, à part contrôler un des eléments, on ne sait pas faire grand chose. On ne va pas effacer les ratures sur les parchemins en le brûlant ou le cachant sous terre.
-C'est vrai, j'avais pas pensé à ça... murmrura Claire.
-Mais où est-ce qu'on trouve un marchand de baguettes magiques? demanda Flora.
-Vous vous souvenez, on en a vu un sur le Chemin de Traverse, dit Elisabeth.
-Oui, mais alors ça veut dire qu'on va devoir retourner à Londres pour en acheter? demanda Claire en se tournant vers Carole.
-J'en sais rien, moi. D'ailleurs, je serais bien incapable de retourner à Londres d'ici. Je ne sais même pas où nous sommes!
-Alors, y a pas trente-six solutions, conclua Claire. Il faut demander à Dumbledore.
Carole acquiesca, prit un parchemin et écrivit quelques lignes avant d'envoyer Twister en messager. Celui-ci revint quelques minutes plus tard. Carole déplia le parchemin et lut à haute voix la réponse:
-" Vous avez raison, une baguette vous sera plus que nécessaire mais je n'y avais pas pensé avant. Il y a plusieurs solutions. Soit vous retournez à Londres en balai (ce qui vous prendra un certain temps), mais ce que je vous conseille c'est d'utiliser la poudre de Cheminette. Venez me rejoindre dans mon bureau demain matin. Salutations. A.Dumbledore."
C'est ainsi que nos quatre sorcières se retrouvèrent sur le Chemin de Traverse, le lendemain dans la matinée. Elles entrèrent aussitôt chez Ollivander's. La boutique était vide de clients mais un vieil homme courbé était en train de descendre d'une échelle aposée à une étagère au fond de la pièce. Elles ouvrirent toutes de grands yeux en constatant que la totalité des étagères et des rayons étaient remplie de centaines de petites boites fines et allongées, contenant probablement des baguettes magiques. M. Ollivander s'approcha d'elles.
-Vous êtes bien matinales, mesdemoiselles. Que puis-je faire pour vous?
-Nous sommes ici pour acheter des baguettes magiques, répondit Flora comme si c'était une évidence.
-Pourtant, la rentrée est passée, et vous me semblez un peu vieilles pour être en première année.
-Oui, mais, voyez-vous, récita Elisabeth, nous sommes des élèves de Beaux-Bâtons et lors de notre voyage, nos baguettes que nous avions soigneusement rangée dans une valise... enfin, bref, nous avons égaré la valise et... voilà.
L'homme les regarda d'un air suspicieux mais finalement reprit son sourire.
-Oui, oui, bien sûr. Alors, voyons... laquelle veut commencer?
Claire s'approcha. M.Ollivander examina sa main en marmonnant des "très intéressant" presque inaudibles pendant que son mètre-ruban mesurait le corps de Claire tout seul. Puis il partit vers un rayon poussiéreux du fond et revint avec une boite noire qu'il posa sur le comptoir. Son regard était devenu mystérieux et on pouvait y lire une certaine excitation dissimulée lorsqu'il tendit la baguette à Claire. Celle-ci la prit dans sa main et aussitôt une fine pluis d'étincelles bleutées jaillit de l'extrémité. Le vendeur sourit de plus belle sans prononcer un seul mot. Il examina ensuite les mains d'Elisabeth, de Flora et de Carole. De leur baguette jaillit la même pluie d'étincelles, rouge chez Flora, verte chez Elisabeth et argentée chez Carole. Ollivander ne put alors cacher sa découverte et ses doutes se révélèrent exacts.
-Eh bien, eh bien! Je crois que vous avez trouvé votre bonheur... mesdemoiselles Edelweiss, dit-il dans un murmure.
Les quatre cousines se raidirent, affolées. Comment pouvait-il savoir?
-Co... comment... bredouilla Carole.
-Eh bien disons que les baguettes que j'ai été cherché sont ici depuis des lustres. C'est mon grand-père qui les avait fabriqué, vous rendez-vous compte? Et elles avaient été fabriquées pour une famille spéciale, les Edelweiss. Les baguettes des Edelweiss sont plus longues que la normale et sont toutes faites du même bois: l'ébène, qui fait un contraste judicieux avec la couleur immaculée de l'edelweiss. En examinant vos mains, je me suis dit que je devais rêver mais... il semblerait que la famille Edelweiss soit de retour. Des composants très peu utilisés à l'intérieur de vos baguettes... "Rouge et dent de dragon pour le Feu, Bleu et cheveu de sirène pour l'Eau, Vert et langue de serpent pour la Terre, Blanc et plume d'aigle doré pour le Vent". Cette phrase se répète dans ma famile depuis bien longtemps déjà et il semblait important de la retenir.
L'homme s'arrêta un court instant. Ses yeux brillaient d'une lueur étrange, comme un mineur qui vient de trouver une filon d'or.
-Mais je ne savais pas à quel point, reprit-il de plus belle. C'est vraiment un honneur pour moi que d'avoir offert les baguettes magiques des Sorcières Déesses.
Les filles n'en croyaient pas leurs oreilles. Mais elles ne savaient pas quoi faire exactement. Il y avait le risque qu'à cause de cet "incident", toute la communauté des sorciers soit au courant de leur retour, et c'était précisément ce que voulait éviter Dumbledore. Mais comment être sûres que M.Ollivander garde le secret? Carole décida finalement de dire la vérité.
-Monsieur, écoutez. Vous devez nous promettre de ne rien dire, déclara-t-elle d'un ton grave. Notre mission est top secrète et nous sommes là incognito.
-Oui oui, bien sûr, je comprends! chuchota Ollivander comme s'il avait peur d'être entendu par quelqu'un. Ayez confiance, pas un mot là-dessus ne sortira de ma bouche, ajouta-t-il avec un léger clin d'oeil. Allez, partez maintenant avant que les clients ne commencent à arriver.
Il les conduisit vers sa propre cheminée.
-Merci, murmura Flora en s'avançant dans l'âtre, une poignée de poudre dans la main.
On l'entendit prononcer "Bureau de Dumbledore, Poudlard". Puis elle jeta la poignée de poudre à ses pieds et disparut dans les flammes bleutées. Il ne restait que Carole. Elle se retourna vers M.Ollivander, une fois rentrée elle aussi dans la cheminée.
-Au fait, ça fait combien pour le tout? demanda-t-elle en sortant son petit sac en velours rempli de Gallions.
-Normalement ça devrait faire 28 gallions mais pour cette occasion exceptionnelle, on peut oublier l'argent, lança-t-il avec un sourire. Comme ça, je ne serai pas obligé de marquer vos noms sur mon livre de comptes, ce qui pourrait constituer une preuve... dangereuse...
-Merci encore, monsieur, merci mille fois.
-Oh, vous savez, pour réussir à nous débarrasser de Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom, quatre baguettes qui vous étaient de toute façon destinées, c'est peu cher payé, assura-t-il.
-Au revoir, monsieur Ollivander, j'espère vous revoir un jour.
-Moi aussi, et en de meilleures circonstances.
-Ah, une dernière chose. Je ne doute pas de votre bonne foi, mais soyez certain que si vous parlez, nous le saurons aussitôt, murmura-t-elle avant de disparaître à son tour dans les flammes.
-Bah alors, où vous étiez ce matin? demanda Ron au déjeuner.
-Oh, on a juste été acheter nos baguettes magiques, répondit Flora avant de grimacer de douleur.
Elisabeth venait "malencontreusement" de lui marcher sur le pied.
-Quoi? Ca non plus on peut pas le dire? grogna-t-elle.
Les trois Gryffondor leur lançèrent des regards perplexes.
-Vous n'aviez pas de baguette magique? s'exclama Hermione.
-Chut, Hermione, pas si fort! supplia Claire.
-Non, mais c'est pas l'pire, continua Flora. On vient à peine de s'habituer à notre nouveau nom, enfin notre vrai nom de famille, qu'il faut encore en changer.
-Ah bon, pourquoi?
-Dumbledore trouve que c'est risqué. Si un élève le répète à ses parents, il se peut que ce soit des gens du Ministère ou qui connaissent la prophétie. Alors on doit changer de nom, expliqua Carole à voix basse.
-Et alors? Ca donne quoi maintenant? demanda Harry en mordant dans sa cuisse de poulet.
-Moi, c'est Flora Livelyspark... (Vive-étincelle)
-Cerali Tidalwave... poursuivit Claire. (Raz-de-marée)
-Teebalish Greenshaft, annonça fièrement Elisabeth. (Puits-vert)
- Et Corela Ravenstorm, pour vous servir. (Corbeau-de-Tempête) Sinon, à part ça, on a d'autres nouvelles. Hermione, je sais que tu es la meilleure élève de Poudlard (les joues de celle-ci se mirent à rosir). C'est pour ça que je me demandais si tu ne pouvais pas nous apprendre quelques sortilèges utiles, quelques sorts. Enfin, si ça ne te dérange pas bien sûr!
-Ah non, pas du tout au contraire! s'écria-t-elle joyeusement. On commence quand? Où? Disons dans ma chambre, tous les mardis et vendredi soirs, de 20h à 21h! proposa-t-elle comme si elle avait déjà tout prévu d'avance.
-C'est d'accord! dit Elisabeth qui paraissait ravie. Mais tu es sûre que ça va aller? Avec les examens et tout ça?
Hermiona balaya ce problème d'un revers de main.
-T'inquiète pas, ça ira. Et puis, si jamais je suis vraiment trop débordée un jour, on annulera et puis c'est tout.
-Merci, Hermione, insista Claire.
-Pas de quoi, répondit Hermione en lui adressant un sourire.
-Attention, vous vous engagez sans connaître les risques, s'empressa de les avertir Ron. Elle peut être vraiment diabolique parfois et sacrément énervante. J'ai déjà testé.
-Vous faites quoi cet après-midi? coupa Harry.
-On va à la Bibliothèque, répondit Elisabeth avec un sourire rêveur aux lèvres.
-Oui. Pour soi-disant nous "instruire", soupira Flora qui n'avait pas l'air de partager le même point de vue que sa cousine.
Et c'est ainsi que les quatre cousines commençèrent leur nouvelle vie. La journée, elles variaient entre la bibliothèque et les cours. Le mardi et le vendredi soir, elles retrouvaient Hermione pour apprendre, mais en pratique cette fois, domaine dans lequel par ailleurs elles excellaient. Elisabeth la trouvait merveilleuse et lui conseilla vivement de devenir professeur. Pendant leur temps libre, elles se séparaient souvent. Elisabeth préférait rester à la Bibliothèque ou prendre des cours supplémentaires avec Hermione tandis que Flora et Claire montaient dans la tour de Gryffondor et jouaient des parties interminables d'échecs avec Ron et Harry.
Carole, elle, oscillait entre les deux. Mais parfois, elle allait se balader seule dans le parc du château, juste pour sentir la brise d'automne lui caresser le visage ou bavarder avec un écureuil. Elle se mettait parfois à réfléchir sur leur mission et se demandait pourquoi elle semblait être la seule à y penser de temps en temps. Elle voulait agir, bouger, faire quelque chose, au lieu d'attendre. Et même si la vie d'élève à Poudlard n'était pas de tout repos, elle avait l'impression que quelque chose lui manquait.
Un jour de début d'octobre où elle était assise au bord du lac à contempler sa surface ridée par le vent, elle se mit tout à coup à penser à après, quand leur destin serait accompli. Qu'allaient-elles faire? Revenir dans leur ancien monde et retrouver leur vie d'avant avec toute leur famille avec laquelle elles ne pourraient même pas partager ce qu'elles avaient vécu? Ou rester ici? Mais pour faire quoi? Autant de questions auxquelles elle ne pouvait répondre et qui se promenaient dans son esprit. Tout à coup, elle entendit des bruits de pas se rapprocher. Elle était appuyée contre le tronc d'un arbre qui faisait face au lac et entouré de buissons, l'inconnu qui arrivait ne pouvait donc pas la voir. Carole tourna vivement la tête en direction de la silhouette qui s'assit sur un rocher à quelques mètres d'elle. C'était Harry. Carole s'en étonna. Elle n'avait jamais vu Harry sans Ron, comme s'ils étaient inséparables.
-Harry! s'exclama-t-elle en levant la main pour qu'il la voit.
Celui-ci sursauta en entendant quelqu'un l'appeler. Il s'était cru complètement seul. Lorsqu'il repéra enfin que cette voix appartenait à Carole, il soupira de soulagement. Celle-ci se leva et vint le rejoindre sur son rocher.
-Harry, qu'est-ce que tu fais là?
-Je pourrais te retourner la question.
-J'étais là pour réfléchir, être au calme, toute seule...
-Pareil que moi, en fait, remarqua Harry en souriant. Je viens toujours ici pour m'échapper du château et ce sont les rares moments où je peux être seul et tranquille. Quand j'ai besoin de souffler et de réfléchir...
Carole acquiesca de la tête.
-Je comprends très bien ce que tu veux dire.
Harry continuait de sourire. Dès la première fois qu'il l'avait vu, il avait su qu'ils avaient le même genre de caractère, et c'était d'elle qu'il était le plus proche par rapport à ses autres cousines. Le problème qui l'avait amené ici était purement personnel, mais d'un autre côté il avait envie de lui en parler. Il s'était senti incapable d'en parler à Ron et c'était le seul ami vraiment proche avec qui il aurait pu discuter de ça. Alors, à la limite, pourquoi ne pas en parler à quelqu'un de plus neutre, d'extérieur, mais en qui il avait confiance?
-Corela, tu crois que tu peux garder un secret?
Celle-ci approuva gravement de la tête mais elle avait un sourire malicieux aux lèvres. Harry prit une grande inspiration.
-J'ai... enfin... je... bredouilla-t-il pour toute explication.
-C'est à propos d'Hermione, c'est ça?
Harry ouvrit des yeux étonnés et ses joues s'empourprèrent tu...?
-Je pourrais te faire la même remarque qu'à Ron l'autre jour... répondit-elle. Tu y pensais tellement fort que j'ai su ce qui t'amenait là avant même que je t'appelle. Je suis désolée... je ne voulais pas... enfin ce sont tes affaires. Donc, je suis bien contente que tu aies pris l'initiative de m'en parler, sinon je ne sais pas ce que j'aurais fait de cette information exceptionnelle qui ne me regarde en rien. Enfin, j'arrête de parler. Je t'écoute.
-Je ne sais pas ce qui m'arrive. C'est bizarre. Pourquoi elle? Pourquoi maintenant? J'arrive même pas à répondre à ces simples questions!
-On s'en fiche.
Harry lui lança un regard perplexe.
-Quoi?
-Je veux dire... On s'en fiche que tu n'arrives pas à répondre à ces questions. Elles ne sont pas si importantes que ça. Souvent, on ne sait pas pourquoi et ça vient quand même. Et c'est ça le plus beau. Tu la connais depuis l'âge de 11 ans. C'est ta meilleure amie et vous avez vécu beaucoup de trucs ensemble. Je pense que tu viens simplement de te rendre compte qu'elle pourrait devenir plus qu'une amie en réalisant à quel point tu tiens à elle, c'est tout. Et c'est normal. Et puis, vous avez tous les deux grandi et elle est devenue un jeune fille très mignonne donc tout s'explique...
Harry n'en revenait pas. En quelques phrases, elle venait de donner une explication aux sentiments qu'il ne parvenait pas à comprendre.
-Je... merci...
-Oh, mais de rien. J'adore aider les gens dans leurs problèmes affectifs. C'est ma spécialité, ajouta-t-elle avec un clin d'oeil. Mais maintenant, la vraie question c'est... Faut-il faire quelques chose? Et si oui, comment?
-Oui, je sais. Mais justement, là aussi je bloque. Et puisque tu es là, et que tu as l'air très douée en la matière, j'aurais besoin de conseils.
Carole passa sa main dans ses cheveux et se mit à tortiller ses boucles blondes entre ses doigts, signe d'intense réflexion.
-Tu ne sais pas vraiment quoi faire, n'est-ce pas?
-Non, répondit sincèrement Harry.
Carole leva les yeux vers lui.
-Est-ce que tu as confiance en moi? Et sois franc.
Harry soutint son regard.
-Oui. Mais, pourquoi tu me demandes ça?
-A mon avis, tu dois agir. Rien ne t'en empêche et je vois que tes sentiments sont vrais alors... faut foncer, mon gars!
-Oui, mais comment? Je... je n'ai jamais vraiment...
-C'est là que j'entre en action, murmura Carole en esquissant un sourire.
-Toi?
-Oui. Ne pas savoir comment faire, c'est des mythos. On sait toujours comment faire... à une seule condition.
-Laquelle? demanda Harry, qui semblait boire ses paroles.
-La clé, c'est de savoir si l'autre personne pense la même chose que toi, conclut Carole, triomphante.
-Ah oui, je vois, dit Harry qui ressentait une vague honte à ne rien connaître sur ce genre de sujet. Mais toi dans l'histoire, tu interviens où?
-Moi, je vais faire l'intermédiaire. Toi, occupes-toi seulement de réfléchir à comment tu vas lui dire et surtout à prendre confiance en toi pour l'action elle-même. Allez, faut que j'y aille, s'exclama-t-elle en se levant.
Harry trouvait cette situation très bizarre. Il venait d'avouer à quelqu'un ses sentiments pour Hermione et ses difficultés pour y faire face, à une fille qu'il connaissait depuis un mois, qui plus est. Mais le plus étrange, c'est qu'il ne se sentait pas aussi mal à l'aise qu'il aurait pensé. Peut-être parce c'était justement à Carole qu'il l'avait dit. En tout cas, un poids venait de se décharger de ses épaules car il n'était plus seul, d'une certaine manière à connaître son secret et que la personne avec qui il le partageait maintenant avait promis de l'aider.
Voilà, c'est le 5ème chapitre alors dites-moi ce que vous en pensez et Enjoy!
Chapitre 5: Premiers cours et premières confidences
-Alors? Alors? s'écria Ron dès qu'ils furent revenus dans la salle commune des Gryffondors.
Harry sourit. Il n'essaya même pas de faire taire son ami sachant déjà qu'il n'abandonnerait pas aussi facilement.
-Ecoute, Dumbledore m'a dit que c'était...
-Confidentiel, je sais. Mais moi, je suis une tombe. Et puis, je sais qu'il sait que je vais savoir donc...
-Bon, d'accord.
Ron poussa un "oui" de victoire.
-Il y avait les quatre filles.
-Et?
-Et en fait, elles vont être des sortes de gardes du corps pour moi, voilà.
-Quoi???
-Oui, j'ai fait exactement la même tête que toi quand j'ai appris ça, dit Harry en voyant l'étonnement de Ron. Apparemment, elles font partie d'une très célèbre famille bannie du Monde des sorciers il y a un moment. Edelweiss, ça te dit quelque chose?
Pour toute réponse, Ron ouvrit la bouche de stupéfaction.
-Ron?
-Ce sont des... Edelweiss?
-Pourquoi ça t'étonne tant que ça?
-Oh... pour rien. C'est simplement que je pensais ne plus jamais entendre ce nom, c'est tout. C'était effectivement une famille très respectée et extrêmement puissante. Mon père m'en a parlé une fois. Je crois qu'il m'avait parlé d'une très vieille prophétie qui les concernait mais je suis incapable de la redire. Tu sais moi et ma mémoire défaillante...
-Justement, Ron. La prophétie... c'est elles.
-Ah bon?
-Oui, elles ont pour mission de me protéger et de me... enfin... voilà quoi...
Harry n'avait pas dit à Ron ce que Dumbledore lui avait annoncé en fin de cinquième année, et il préférait garder ça pour lui.
-Oh, mais c'est géant ça! Tu te rends compte Harry! Tu vas avoir les quatre plus belles protectrices que j'aie jamais vu pour toi tout seul! J'en ai marre, c'est toujours à toi que ça arrive des trucs comme ça.
-N'importe quoi! se défendit-il.
-Eh, tu crois qu'on doit en parler à Hermione... ou alors on pourrait la faire poireauter un peu! Pour une fois que c'est elle qui ne saura pas quelque chose!
-A mon avis, ça va être difficile de lui cacher. Dumbledore m'a désigné pour être leur "guide" à Poudlard donc...
-C'est vrai? Super! Ca veut dire qu'elles vont nous suivre partout alors? Trop bien! s'exclama Ron joyeusement. Peut-être que grâce à d'autre présences féminines, Hermione nous mettra moins la pression pour les ASPIC et tout ça... Elles finiront peut-être par la rendre... humaine? Qui sait?
Le lendemain matin, lorsque Harry, Ron, et Hermione sortirent de la Grande Salle pour se rendre en cours de Potions, les quatre supposées membres du CIS les attendaient. Flora fit un petit signe de la main à Harry qui s'approcha d'elles en souriant.
-Salut Harry, dirent-elles d'une seule voix.
-Salut. Oh... heum... Ron, Hermione, je vous présente Flora, Cerali, Teebalish et Corela Edelweiss, récita Harry.
Hermione poussa un petit cri d'étonnement. Ron, lui, souriait bêtement. La jeune Gryffondor reprit rapidement ses esprits et ouvrit la bouche mais Harry fut plus rapide.
-Chut, Hermione. Je t'expliquerai pendant le cours. Allez venez, je veux pas me coller une retenue dès le deuxième jour.
Harry savait que pendant qu'ils descendaient tous aux cachots, Hermione devait faire preuve d'une grande maîtrise d'elle-même pour ne pas commencer à assomer Harry et les quatre filles d'un flot de questions ininterrompues. Heureusement pour elle, ils arrivèrent vite devant la salle de classe. Rogue sortit soudain de nulle part et fendit la foule de septième années, Serpentards et Gryffondors. Quand il arriva devant Harry et son groupe, il s'arrêta brusquement et un rictus qu'on aurait pu éventuellement qualifier de sourire glacial se dessina sur ses lèvres pincées.
-Mesdemoiselles, dit-il en se tournant vers les quatre jeunes filles. Bienvenue.
-Merci professeur, répondit aussitôt Carole sans ciller devant un air aussi froid. Le professeur Dumbledore nous a conseillé d'assister aux cours pour nous faire une idée du bon fonctionnement de cette école.
-Oui, je suis au courant. Si vous voulez bien vous donner la peine d'entrer...
Elles entrèrent dans le cachot sombre et humide, suivies de Rogue et des autres élèves. Carole, Flora, Elisabeth et Claire prirent place aux côtés de Harry, Ron et Hermione. Aujourd'hui, ils allaient fabriquer une potion de Mémoire. Les quatre cousines assistèrent, curieuses, au mélange des différents ingrédients que Harry mettait dans son chaudron. Il raconta tout à Hermione qui semblait particulièrement intéressée. Carole était en train de recopier la recette de la potion sur son carnet (dans la monde moldu, elle avait toujours adoré écrire à la plume) lorsqu'elle sentit un regard posé sur elle. Elle releva lentement la tête et s'aperçut que ce regard appartenait au jeune homme blond qu'elles avaient vu à la gare. Il la fixait intensément, et Carole eut la désagréable impression d'être examinée en profondeur par ces yeux gris étincelants. Elle se tortilla sur sa chaise et tourna alors la tête vers Ron qui prononçait son nom.
-Qu'est-ce que tu disais, Ron?
-Rien. Je me demandais seulement pourquoi ce furet vous regardait comme ça.
-Ron, on a quasiment le même âge, alors tutoie-moi, tu seras gentil.
-Oh... oui bien sûr.
-C'est qui?
-Drago Malfoy. Une sale langue fourchue de Serpentard. Ce petit prétentieux ne peut pas blairer Harry depuis qu'il a refusé de lui serrer la main le premier jour de sa première année. Il détestait ma famile avant que je le connaisse parce que mon père est fasciné par les Moldus. Sa famille est comme il le répète tout le temps de "sang-pur" et méprise donc tous les sorciers issus de familles moldues, ce qui inclue évidemment Hermione. Tu comprendras donc qu'il ne porte pas notre petite bande dans son immonde coeur de pierre. Mais ça tombe bien parce que nous aussi on le déteste, lui et sa sale famille de traîtres.
-De traîtres?
-Oui. C'est bien connu que Lucius Malfoy, son père, est un Mangemort, grogna Ron avec un air de dégoût.
-Un Mangemort?
-Ah oui, c'est vrai que vous n'êtes pas au courant. Les Mangemorts sont tout simplement les partisans secrets de Tu-Sais-Qui, bref, rien que des petites ordures.
-Oh... je vois.
-Mr Weasley, je ne crois pas vous avoir autorisé à faire la causette pendant mon cours. La prochaine fois que je vous y reprends, ce sera 10 points de moins pour Gryffondor, tonna Rogue de son bureau en le foudroyant du regard.
Ron se remit aussitôt au travail. Carole, elle se perdit dans ses pensées, oubliant même qu'elle pouvait lire dans celles des autres. Pourquoi l'avait-il dévisagé ainsi? Elle se tourna alors vers lui pour voir s'il la regardait encore. Dans la pénombre du cachot, elle distingua nettement le reflet des bougies dans ses yeux couleur de diamant de nouveau tournés vers elle. Cette même sensation étrange se forma au creux de son ventre, une sorte de malaise. Légèrement inquiète, elle préféra reporter son attention sur la potion qu'elle n'avait pas fini d'écrire et lorsque la cloche sonna, elle fut une des premières à sortir.
-Dommage que vous ayez eu Potions en premier, dit Hermione pendant qu'ils se dirigeaient vers la salle de Métamorphose, ça pourrait vous dégoûter des cours. Mais vous allez voir, les autres professeurs sont passionnants!
Elisabeth s'était immédiatement bien entendue avec Hermione car elle aussi adorait étudier et apprendre.
Elles bavardaient bruyamment dans les couloirs. Claire et Flora, plus faciles à distraire, plaisantaient avec Ron et écoutaient les anecdotes à propos de Rogue d'une oreille très attentive. Carole, elle, gardait le silence et fermait la marche avec Harry. Elles suivirent tous les cours de la journée avec intérêt, ayant appris tout ce qu'il y avait à savoir sur le caractère des professeurs pendant les pauses et au déjeuner. Les élèves, au début étonnés de voir des membres du CIS converser aussi facilement avec Harry, Ron et Hermione, finirent par s'y habituer et même s'il leur brûlait les lèvres de leur poser plein de questions, l'avertissement de leurs professeurs à leur sujet annoncé la veille suffisait à les tenir à l'écart. Enfin, presque tous. A la fin de l'après-midi, alors qu'ils sortaient de la salle d'Histoire de la Magie, un flash lumineux aveugla le groupe Potter-Granger-Weasley-Edelweiss.
-Salut Harry, s'exclama Colin Creevey, un admirateur de Harry de sizième année, en continuant des les mitrailler avec son appareil photo.
-Salut Colin.
-Mesdemoiselles les membres du Congrès, est-ce que je pourrais vous prendre toutes les quatre maintenant?
Les quatre cousines se regardèrent, surprises, mais acceptèrent de poser pour Colin qui semblait être aux anges.
-Vous accepteriez de m'accorder un interview?
Flora allait ouvrir la bouche mais Carole la coupa.
-Désolée, mais nous ne sommes pas autorisées à donner des interviews.
La mine joviale de Colin se décomposa. Carole eut presque pitié de lui mais donner une interview serait certainement une belle occasion de faire mille et une gaffes de toutes sortes et que donc ça pouvait remettre en cause toute leur invention. De plus, elle se sentait tout à fait incapble de parler à Colin du CIS, dont elle ignorait l'existence jusqu'à la veille. Flora lança un regard noir à Carole mais s'abstint de tout commentaire.
-Merci quand même, dit Colin d'une voix blanche avant de partir, l'air déçu.
-Mais Carole, pourquoi tu ça Flora.
-Flora, réfléchis un peu et tu trouveras sans peine, l'interrompit Elisabeth.
Harry félicita Carole d'avoir réagi aussi rapidement.
-Au fait, dit Hermione avant de partir pour sa chambre, vous pouvez venir dans ma chambre quand vous le voulez. La salle commune des Préfets-en-Chef est au troisième étage de la tour Ouest. Le mot de passe c'est... Protectorum, ajouta-t-elle dans un murmure.
-Et celui de la salle commune de Gryffondor, poursuivit Ron, c'est...
-Stradivarius, termina Carole. Parce que la Grosse Dame adore le violon.
-Mais... comment...
-Fais attention à ne pas penser trop fort, Ron. Tu es comme un livre ouvert pour moi, répondit Carole avec un sourire.
Les joues de Ron n'auraient pas pu devenir aussi écarlates, et il était tellement honteux que ça lui monta jusqu'aux oreilles. Hermione éclata de rire mais se ravisa rapidement en prenant conscience que si Carole avait pu lire dans les pensées de Ron, elle pouvait tout aussi bien lire dans les siennes.
-Merci de l'invitation, dit Claire. On sera ravies de venir vous rendre visite un de ces jours.
-Bon, et si on allait manger? Je meurs de faim, moi! s'écria Flora en tirant Elisabeth par la manche.
-Oui, on y va, répliqua Carole. Bon, ben, à demain, alors.
-Oui, à demain, répondit Harry. Et est-ce que...
-Et non, on ne mangera pas avec vous ce soir. Il faut qu'on parle, poursuivit Carole avec un clin d'oeil.
Elles tournèrent alors les talons et disparurent au coin du couloir.
-C'est effrayant de savoir que quelqu'un peut lire à travers vous, bégaya Ron.
-Oui, effrayant, admit Harry. En fait, tu peux tout aussi bien rester muet comme une tombe qu'elle saura quand même ce que tu ne veux pas dire.
-Moi, je trouve ça super intéressant! reprit Hermione. Ce pouvoir est très très rare et réservé aux sorciers particulièrement sages car il est si puissant qu'il ne faudrait pas qu'il tombe entre de mauvaises mains. D'après ce que j'ai lu là-dessus, on n'a pas vu de sorcier ou de sorcière avec un tel pouvoir depuis Isidore Falldrop qui vivait il y a presque trois siècles, conclua-t-elle. Mais, rassurez-vous, elle ne peut lire que les pensées fortes et éphémères qui nous passent par la tête au moment où elle est en face de nous. Pour examiner l'esprit plus profondément, et découvrir par exemple un secret que l'on cache, il lui faut se concentrer beaucoup plus. Et c'est un travail extrêmement fatiguant mentalement. Vous imaginez trier toutes les pensées d'un être humain? Il y en a tellement! Bref, vous n'avez pas trop de souci à vous faire. Et si un jour, vous arrivez devant elle et que ça ne va pas et que vous voulez le garder pour vous, il suffit de ne pas trop y penser. En effet, plus vous pensez à quelque chose, plus les ondes énergétiques que vous émettez sont fortes et plus elle peut les percevoir facilement.
-Merci, pour le cours, Hermione, ironisa Ron en baillant. Tu pourrais presque remplacer le professeur Binns un jour!
Hermione lui lança un regard furieux et détala en silence. Harry, lui, avait écouté attentivement tout ce qu'elle venait de dire et se promit de ne pas l'oublier.
-Alors, comment vous avez trouvé cette journée? demanda Elisabeth en sirotant son thé.
-J'ai trouvé ça super cool! avoua Claire, les yeux brillants. C'est vrai que j'aime pas trop l'école en général (Flora lui lança un regard apuyé) oui, enfin, que je déteste l'école en fait. Mais, là, c'est tellement différent! On apprend des trucs super intéressants et puis, il y a dix fois plus de pratique, même s'il faut écrire quand même...
-T'as raison, moi, j'ai jamais su écrire à la plume! Bonjour les fautes et les ratures que j'ai fait en recopiant le cours de Métamorphose! dit Flora.
-Oh, facile! s'exclama Elisabeth. Hermione m'a expliqué qu'il y avait un sort très simple pour effacer les ratures d'encre.
Carole était restée plus ou moins silencieuse depuis le cours de Potions. Elle semblait réfléchir. Puis, elle réagit en entendant la remarque d'Elisabeth.
-Justement, je viens de penser à un truc important. S'il faut qu'on passe toute une année à suivre des cours ou même en ne faisant rien, il va nous falloir des baguettes. Vous avez vu? Tout le monde en a une. Et dans tous les cours, on en a besoin, et à mon avis, elle sert aussi dans la vie de tous les jours. Nous, à part contrôler un des eléments, on ne sait pas faire grand chose. On ne va pas effacer les ratures sur les parchemins en le brûlant ou le cachant sous terre.
-C'est vrai, j'avais pas pensé à ça... murmrura Claire.
-Mais où est-ce qu'on trouve un marchand de baguettes magiques? demanda Flora.
-Vous vous souvenez, on en a vu un sur le Chemin de Traverse, dit Elisabeth.
-Oui, mais alors ça veut dire qu'on va devoir retourner à Londres pour en acheter? demanda Claire en se tournant vers Carole.
-J'en sais rien, moi. D'ailleurs, je serais bien incapable de retourner à Londres d'ici. Je ne sais même pas où nous sommes!
-Alors, y a pas trente-six solutions, conclua Claire. Il faut demander à Dumbledore.
Carole acquiesca, prit un parchemin et écrivit quelques lignes avant d'envoyer Twister en messager. Celui-ci revint quelques minutes plus tard. Carole déplia le parchemin et lut à haute voix la réponse:
-" Vous avez raison, une baguette vous sera plus que nécessaire mais je n'y avais pas pensé avant. Il y a plusieurs solutions. Soit vous retournez à Londres en balai (ce qui vous prendra un certain temps), mais ce que je vous conseille c'est d'utiliser la poudre de Cheminette. Venez me rejoindre dans mon bureau demain matin. Salutations. A.Dumbledore."
C'est ainsi que nos quatre sorcières se retrouvèrent sur le Chemin de Traverse, le lendemain dans la matinée. Elles entrèrent aussitôt chez Ollivander's. La boutique était vide de clients mais un vieil homme courbé était en train de descendre d'une échelle aposée à une étagère au fond de la pièce. Elles ouvrirent toutes de grands yeux en constatant que la totalité des étagères et des rayons étaient remplie de centaines de petites boites fines et allongées, contenant probablement des baguettes magiques. M. Ollivander s'approcha d'elles.
-Vous êtes bien matinales, mesdemoiselles. Que puis-je faire pour vous?
-Nous sommes ici pour acheter des baguettes magiques, répondit Flora comme si c'était une évidence.
-Pourtant, la rentrée est passée, et vous me semblez un peu vieilles pour être en première année.
-Oui, mais, voyez-vous, récita Elisabeth, nous sommes des élèves de Beaux-Bâtons et lors de notre voyage, nos baguettes que nous avions soigneusement rangée dans une valise... enfin, bref, nous avons égaré la valise et... voilà.
L'homme les regarda d'un air suspicieux mais finalement reprit son sourire.
-Oui, oui, bien sûr. Alors, voyons... laquelle veut commencer?
Claire s'approcha. M.Ollivander examina sa main en marmonnant des "très intéressant" presque inaudibles pendant que son mètre-ruban mesurait le corps de Claire tout seul. Puis il partit vers un rayon poussiéreux du fond et revint avec une boite noire qu'il posa sur le comptoir. Son regard était devenu mystérieux et on pouvait y lire une certaine excitation dissimulée lorsqu'il tendit la baguette à Claire. Celle-ci la prit dans sa main et aussitôt une fine pluis d'étincelles bleutées jaillit de l'extrémité. Le vendeur sourit de plus belle sans prononcer un seul mot. Il examina ensuite les mains d'Elisabeth, de Flora et de Carole. De leur baguette jaillit la même pluie d'étincelles, rouge chez Flora, verte chez Elisabeth et argentée chez Carole. Ollivander ne put alors cacher sa découverte et ses doutes se révélèrent exacts.
-Eh bien, eh bien! Je crois que vous avez trouvé votre bonheur... mesdemoiselles Edelweiss, dit-il dans un murmure.
Les quatre cousines se raidirent, affolées. Comment pouvait-il savoir?
-Co... comment... bredouilla Carole.
-Eh bien disons que les baguettes que j'ai été cherché sont ici depuis des lustres. C'est mon grand-père qui les avait fabriqué, vous rendez-vous compte? Et elles avaient été fabriquées pour une famille spéciale, les Edelweiss. Les baguettes des Edelweiss sont plus longues que la normale et sont toutes faites du même bois: l'ébène, qui fait un contraste judicieux avec la couleur immaculée de l'edelweiss. En examinant vos mains, je me suis dit que je devais rêver mais... il semblerait que la famille Edelweiss soit de retour. Des composants très peu utilisés à l'intérieur de vos baguettes... "Rouge et dent de dragon pour le Feu, Bleu et cheveu de sirène pour l'Eau, Vert et langue de serpent pour la Terre, Blanc et plume d'aigle doré pour le Vent". Cette phrase se répète dans ma famile depuis bien longtemps déjà et il semblait important de la retenir.
L'homme s'arrêta un court instant. Ses yeux brillaient d'une lueur étrange, comme un mineur qui vient de trouver une filon d'or.
-Mais je ne savais pas à quel point, reprit-il de plus belle. C'est vraiment un honneur pour moi que d'avoir offert les baguettes magiques des Sorcières Déesses.
Les filles n'en croyaient pas leurs oreilles. Mais elles ne savaient pas quoi faire exactement. Il y avait le risque qu'à cause de cet "incident", toute la communauté des sorciers soit au courant de leur retour, et c'était précisément ce que voulait éviter Dumbledore. Mais comment être sûres que M.Ollivander garde le secret? Carole décida finalement de dire la vérité.
-Monsieur, écoutez. Vous devez nous promettre de ne rien dire, déclara-t-elle d'un ton grave. Notre mission est top secrète et nous sommes là incognito.
-Oui oui, bien sûr, je comprends! chuchota Ollivander comme s'il avait peur d'être entendu par quelqu'un. Ayez confiance, pas un mot là-dessus ne sortira de ma bouche, ajouta-t-il avec un léger clin d'oeil. Allez, partez maintenant avant que les clients ne commencent à arriver.
Il les conduisit vers sa propre cheminée.
-Merci, murmura Flora en s'avançant dans l'âtre, une poignée de poudre dans la main.
On l'entendit prononcer "Bureau de Dumbledore, Poudlard". Puis elle jeta la poignée de poudre à ses pieds et disparut dans les flammes bleutées. Il ne restait que Carole. Elle se retourna vers M.Ollivander, une fois rentrée elle aussi dans la cheminée.
-Au fait, ça fait combien pour le tout? demanda-t-elle en sortant son petit sac en velours rempli de Gallions.
-Normalement ça devrait faire 28 gallions mais pour cette occasion exceptionnelle, on peut oublier l'argent, lança-t-il avec un sourire. Comme ça, je ne serai pas obligé de marquer vos noms sur mon livre de comptes, ce qui pourrait constituer une preuve... dangereuse...
-Merci encore, monsieur, merci mille fois.
-Oh, vous savez, pour réussir à nous débarrasser de Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom, quatre baguettes qui vous étaient de toute façon destinées, c'est peu cher payé, assura-t-il.
-Au revoir, monsieur Ollivander, j'espère vous revoir un jour.
-Moi aussi, et en de meilleures circonstances.
-Ah, une dernière chose. Je ne doute pas de votre bonne foi, mais soyez certain que si vous parlez, nous le saurons aussitôt, murmura-t-elle avant de disparaître à son tour dans les flammes.
-Bah alors, où vous étiez ce matin? demanda Ron au déjeuner.
-Oh, on a juste été acheter nos baguettes magiques, répondit Flora avant de grimacer de douleur.
Elisabeth venait "malencontreusement" de lui marcher sur le pied.
-Quoi? Ca non plus on peut pas le dire? grogna-t-elle.
Les trois Gryffondor leur lançèrent des regards perplexes.
-Vous n'aviez pas de baguette magique? s'exclama Hermione.
-Chut, Hermione, pas si fort! supplia Claire.
-Non, mais c'est pas l'pire, continua Flora. On vient à peine de s'habituer à notre nouveau nom, enfin notre vrai nom de famille, qu'il faut encore en changer.
-Ah bon, pourquoi?
-Dumbledore trouve que c'est risqué. Si un élève le répète à ses parents, il se peut que ce soit des gens du Ministère ou qui connaissent la prophétie. Alors on doit changer de nom, expliqua Carole à voix basse.
-Et alors? Ca donne quoi maintenant? demanda Harry en mordant dans sa cuisse de poulet.
-Moi, c'est Flora Livelyspark... (Vive-étincelle)
-Cerali Tidalwave... poursuivit Claire. (Raz-de-marée)
-Teebalish Greenshaft, annonça fièrement Elisabeth. (Puits-vert)
- Et Corela Ravenstorm, pour vous servir. (Corbeau-de-Tempête) Sinon, à part ça, on a d'autres nouvelles. Hermione, je sais que tu es la meilleure élève de Poudlard (les joues de celle-ci se mirent à rosir). C'est pour ça que je me demandais si tu ne pouvais pas nous apprendre quelques sortilèges utiles, quelques sorts. Enfin, si ça ne te dérange pas bien sûr!
-Ah non, pas du tout au contraire! s'écria-t-elle joyeusement. On commence quand? Où? Disons dans ma chambre, tous les mardis et vendredi soirs, de 20h à 21h! proposa-t-elle comme si elle avait déjà tout prévu d'avance.
-C'est d'accord! dit Elisabeth qui paraissait ravie. Mais tu es sûre que ça va aller? Avec les examens et tout ça?
Hermiona balaya ce problème d'un revers de main.
-T'inquiète pas, ça ira. Et puis, si jamais je suis vraiment trop débordée un jour, on annulera et puis c'est tout.
-Merci, Hermione, insista Claire.
-Pas de quoi, répondit Hermione en lui adressant un sourire.
-Attention, vous vous engagez sans connaître les risques, s'empressa de les avertir Ron. Elle peut être vraiment diabolique parfois et sacrément énervante. J'ai déjà testé.
-Vous faites quoi cet après-midi? coupa Harry.
-On va à la Bibliothèque, répondit Elisabeth avec un sourire rêveur aux lèvres.
-Oui. Pour soi-disant nous "instruire", soupira Flora qui n'avait pas l'air de partager le même point de vue que sa cousine.
Et c'est ainsi que les quatre cousines commençèrent leur nouvelle vie. La journée, elles variaient entre la bibliothèque et les cours. Le mardi et le vendredi soir, elles retrouvaient Hermione pour apprendre, mais en pratique cette fois, domaine dans lequel par ailleurs elles excellaient. Elisabeth la trouvait merveilleuse et lui conseilla vivement de devenir professeur. Pendant leur temps libre, elles se séparaient souvent. Elisabeth préférait rester à la Bibliothèque ou prendre des cours supplémentaires avec Hermione tandis que Flora et Claire montaient dans la tour de Gryffondor et jouaient des parties interminables d'échecs avec Ron et Harry.
Carole, elle, oscillait entre les deux. Mais parfois, elle allait se balader seule dans le parc du château, juste pour sentir la brise d'automne lui caresser le visage ou bavarder avec un écureuil. Elle se mettait parfois à réfléchir sur leur mission et se demandait pourquoi elle semblait être la seule à y penser de temps en temps. Elle voulait agir, bouger, faire quelque chose, au lieu d'attendre. Et même si la vie d'élève à Poudlard n'était pas de tout repos, elle avait l'impression que quelque chose lui manquait.
Un jour de début d'octobre où elle était assise au bord du lac à contempler sa surface ridée par le vent, elle se mit tout à coup à penser à après, quand leur destin serait accompli. Qu'allaient-elles faire? Revenir dans leur ancien monde et retrouver leur vie d'avant avec toute leur famille avec laquelle elles ne pourraient même pas partager ce qu'elles avaient vécu? Ou rester ici? Mais pour faire quoi? Autant de questions auxquelles elle ne pouvait répondre et qui se promenaient dans son esprit. Tout à coup, elle entendit des bruits de pas se rapprocher. Elle était appuyée contre le tronc d'un arbre qui faisait face au lac et entouré de buissons, l'inconnu qui arrivait ne pouvait donc pas la voir. Carole tourna vivement la tête en direction de la silhouette qui s'assit sur un rocher à quelques mètres d'elle. C'était Harry. Carole s'en étonna. Elle n'avait jamais vu Harry sans Ron, comme s'ils étaient inséparables.
-Harry! s'exclama-t-elle en levant la main pour qu'il la voit.
Celui-ci sursauta en entendant quelqu'un l'appeler. Il s'était cru complètement seul. Lorsqu'il repéra enfin que cette voix appartenait à Carole, il soupira de soulagement. Celle-ci se leva et vint le rejoindre sur son rocher.
-Harry, qu'est-ce que tu fais là?
-Je pourrais te retourner la question.
-J'étais là pour réfléchir, être au calme, toute seule...
-Pareil que moi, en fait, remarqua Harry en souriant. Je viens toujours ici pour m'échapper du château et ce sont les rares moments où je peux être seul et tranquille. Quand j'ai besoin de souffler et de réfléchir...
Carole acquiesca de la tête.
-Je comprends très bien ce que tu veux dire.
Harry continuait de sourire. Dès la première fois qu'il l'avait vu, il avait su qu'ils avaient le même genre de caractère, et c'était d'elle qu'il était le plus proche par rapport à ses autres cousines. Le problème qui l'avait amené ici était purement personnel, mais d'un autre côté il avait envie de lui en parler. Il s'était senti incapable d'en parler à Ron et c'était le seul ami vraiment proche avec qui il aurait pu discuter de ça. Alors, à la limite, pourquoi ne pas en parler à quelqu'un de plus neutre, d'extérieur, mais en qui il avait confiance?
-Corela, tu crois que tu peux garder un secret?
Celle-ci approuva gravement de la tête mais elle avait un sourire malicieux aux lèvres. Harry prit une grande inspiration.
-J'ai... enfin... je... bredouilla-t-il pour toute explication.
-C'est à propos d'Hermione, c'est ça?
Harry ouvrit des yeux étonnés et ses joues s'empourprèrent tu...?
-Je pourrais te faire la même remarque qu'à Ron l'autre jour... répondit-elle. Tu y pensais tellement fort que j'ai su ce qui t'amenait là avant même que je t'appelle. Je suis désolée... je ne voulais pas... enfin ce sont tes affaires. Donc, je suis bien contente que tu aies pris l'initiative de m'en parler, sinon je ne sais pas ce que j'aurais fait de cette information exceptionnelle qui ne me regarde en rien. Enfin, j'arrête de parler. Je t'écoute.
-Je ne sais pas ce qui m'arrive. C'est bizarre. Pourquoi elle? Pourquoi maintenant? J'arrive même pas à répondre à ces simples questions!
-On s'en fiche.
Harry lui lança un regard perplexe.
-Quoi?
-Je veux dire... On s'en fiche que tu n'arrives pas à répondre à ces questions. Elles ne sont pas si importantes que ça. Souvent, on ne sait pas pourquoi et ça vient quand même. Et c'est ça le plus beau. Tu la connais depuis l'âge de 11 ans. C'est ta meilleure amie et vous avez vécu beaucoup de trucs ensemble. Je pense que tu viens simplement de te rendre compte qu'elle pourrait devenir plus qu'une amie en réalisant à quel point tu tiens à elle, c'est tout. Et c'est normal. Et puis, vous avez tous les deux grandi et elle est devenue un jeune fille très mignonne donc tout s'explique...
Harry n'en revenait pas. En quelques phrases, elle venait de donner une explication aux sentiments qu'il ne parvenait pas à comprendre.
-Je... merci...
-Oh, mais de rien. J'adore aider les gens dans leurs problèmes affectifs. C'est ma spécialité, ajouta-t-elle avec un clin d'oeil. Mais maintenant, la vraie question c'est... Faut-il faire quelques chose? Et si oui, comment?
-Oui, je sais. Mais justement, là aussi je bloque. Et puisque tu es là, et que tu as l'air très douée en la matière, j'aurais besoin de conseils.
Carole passa sa main dans ses cheveux et se mit à tortiller ses boucles blondes entre ses doigts, signe d'intense réflexion.
-Tu ne sais pas vraiment quoi faire, n'est-ce pas?
-Non, répondit sincèrement Harry.
Carole leva les yeux vers lui.
-Est-ce que tu as confiance en moi? Et sois franc.
Harry soutint son regard.
-Oui. Mais, pourquoi tu me demandes ça?
-A mon avis, tu dois agir. Rien ne t'en empêche et je vois que tes sentiments sont vrais alors... faut foncer, mon gars!
-Oui, mais comment? Je... je n'ai jamais vraiment...
-C'est là que j'entre en action, murmura Carole en esquissant un sourire.
-Toi?
-Oui. Ne pas savoir comment faire, c'est des mythos. On sait toujours comment faire... à une seule condition.
-Laquelle? demanda Harry, qui semblait boire ses paroles.
-La clé, c'est de savoir si l'autre personne pense la même chose que toi, conclut Carole, triomphante.
-Ah oui, je vois, dit Harry qui ressentait une vague honte à ne rien connaître sur ce genre de sujet. Mais toi dans l'histoire, tu interviens où?
-Moi, je vais faire l'intermédiaire. Toi, occupes-toi seulement de réfléchir à comment tu vas lui dire et surtout à prendre confiance en toi pour l'action elle-même. Allez, faut que j'y aille, s'exclama-t-elle en se levant.
Harry trouvait cette situation très bizarre. Il venait d'avouer à quelqu'un ses sentiments pour Hermione et ses difficultés pour y faire face, à une fille qu'il connaissait depuis un mois, qui plus est. Mais le plus étrange, c'est qu'il ne se sentait pas aussi mal à l'aise qu'il aurait pensé. Peut-être parce c'était justement à Carole qu'il l'avait dit. En tout cas, un poids venait de se décharger de ses épaules car il n'était plus seul, d'une certaine manière à connaître son secret et que la personne avec qui il le partageait maintenant avait promis de l'aider.
