Coucou !
Voilà, après avoir été contaminée par Belette alias sur ffnet Arch-nemesis's, je suis devenue complètement Luna's addict…J'adore ce perso, et donc j'ai décidé d'ouvrir un recueil de one-shot centrés sur elle, avec parfois un certain sexy blondinet…
Cette première fic est pour Sandy, ZAYEUX NOWEEEEEEEL Belette de mwa ze t'aime fort même si t'es anti Popa Nowel…Pi j'espère que t'auras bientôt ton nouveau modem, et un abdel en pleine forme pour revenir me raconter ta life !
Larmes de Lune.
Dans la nuit sombre, elle ne distinguait au loin que les reflets de ses cheveux argents éclairés par un faible frôlement de la lune.
Comme chaque soir, il était venu s'asseoir au bord du lac, et comme chaque soir, du haut de la tour d'astronomie, plus près des étoiles, plus près de sa vie, elle le regardait, distante, sans rien dire, sans un mot, sans qu'il sache.
Pourquoi ? Elle n'aurait su le dire. Sa présence, là, tous les jours, l'observer de loin, c'était comme un rituel, comme une drogue dont elle n'aurait pu se passer. Au fond, ils se ressemblaient, ces deux-là, et pas seulement par leurs cheveux de nacre et leurs yeux de glacier, non ; c'était la solitude qui les rassemblait.
Elle, elle en avait l'habitude, depuis toujours elle était tenue à l'écart, jugée folle et traitée comme tel, elle avait appris à être seule. Mais pour lui…Pour lui, c'était tout nouveau. Lui, il avait passé sa vie entouré, peut-être pas par des amis, plutôt par des intéressés, mais il n'était pas seul, jamais auparavant il n'avait été seul. Il était même plutôt apprécié, on recherchait sa compagnie ; avant…Oui, tout ça, c'était avant. Quand il ne venait pas s'asseoir là chaque nuit, quand il portait encore son masque, quand ces gens le croyaient normal, 'du bon côté' …Quand personne encore ne savait qu'il l'aimait.
Oui, il aimait un homme. Et pour ça il avait tout perdu. Ses pseudo-amis, sa famille, sa popularité, le respect des autres ; tout, pour une soi-disant différence.
Lui, il ne se sentait pas différent, au contraire, c'était ses agresseurs qu'il ne comprenait pas. Pourquoi, toutes ces insultes, ces coups, ces regards méprisants ? Pourquoi ? Juste parce qu'étant un homme, il en aimait un autre ? Et où était le problème ? C'était le fait d'aimer qu'ils ne comprenaient pas ?
Perchée sur le rebord des créneaux de pierre, il lui semblait sentir toute cette révolte émaner de lui et monter vers les étoiles en faisant un détour par elle. Elle pouvait presque le voir pleurer, le devinait du moins, et une envie irrésistible de le serrer contre elle naissait dans ses bras, dans son cœur, dans son âme ; mais elle ne pouvait pas, elle était bien trop loin…
Desserrant à peine ses fines lèvres teintées de bleu, elle se mit à fredonner une berceuse que lui chantait souvent sa mère, avant, quand elle ne voyait pas encore les grands chevaux ailés…
Les pieds pendant dans le vide, elle le regardait toujours ; mais à travers ses larmes il n'était plus qu'une petite tache blanche flouée. Parfois, il lui semblait que son cœur se serrait pour deux, que ses yeux pleuraient pour deux, que ses poignets saignaient pour deux…Oui, elle aussi, elle aimait…
Toute folle qu'elle était, elle possédait un cœur, comme tout un chacun…Et malgré ces façades, ces phrases sans queue ni tête, ces vêtements bizarres, ces yeux qui semblaient ne jamais se fermer, oui, malgré toutes ces choses que d'autres appelaient 'différences', elle aimait, purement, simplement, d'un tendre amour d'enfant…
Du bout du doigt, elle recueillit une de ses larmes et la déposa sur sa langue, et le goût du sel dans la bouche, elle tourna les yeux vers sa sœur jumelle, cette grosse boule ronde et blanche comme l'hermine, ce pâle astre timide qui essayait en vain de se cacher derrière les nuages. Elle fredonnait toujours, et puis elle eut envie de la rejoindre, ce soir, pour de bon ; plus en en rêve…
Elle eut envie de se laisser aller, se laisser flotter, se laisser voler…
Un dernier regard au lac, il était toujours là, les cheveux caressés par vent ; comme elle aurait aimé pouvoir y glisser sa main…
Alors elle caressa sa joue, s'imaginant que c'était ses doigts à lui sur sa peau, joua avec une mèche de ses longs cheveux de blé et puis, tout doucement, toujours en fredonnant, elle se laissa glisser dans le vent, le souffle des étoiles…
Là-bas, au bord du lac, assis sur un rocher, Draco plissa ses yeux embués. Il lui avait semblé apercevoir quelque chose, au loin ; comme un ange tombant du ciel. Mais non, il avait dû rêver…
