Auteur : Choupette

Titre : Sacrifice

Disclaimer : G-Boys pas à moi.

Couples : Je ne vous le dirai pas.

Merci de tout coeur pour toutes les reviews que j'ai reçu ça fait vraiment plaisir. Je suis désolé de ne pas avoir eu le temps de répondre plus personnellement à chacunes ou chacuns. Je vais asseyer de trouver le temps de le faire.

Merci. Bonne lecture. Surtout (je sais que je me répéte), n'hésitez pas à faire des critique et à me dire ce qui cloche.

Chapitre 3

Hee-chan, lâche-moi s'il te plaît.

Heero recula de quelques pas. Ce n'était pas possible, il était mort il y a huit mois. Il l'avait vu. Alors que Quatre s'avançait pour prendre son ami dans ses bras, pour vérifier qu'il était bien réel, Trowa le stoppa, un air grave se lisait sur son visage.

Tout à coup Heero envoya son poing dans le visage de Duo. Treize sauta littéralement sur le Japonais le projetant à terre.

« - Ne le touche jamais tu m'entends !

Treize arrête. C'est normal qu'il réagisse comme ça. »

Treize se releva. Il regarda Duo avant de se rapprocher de lui et de le prendre dans ses bras. Une main vint effleurer la pommette ensanglantée de l'Américain.

« - Je crois qu'on va devoir s'expliquer.

Oui, Hee-chan. Je… on va tout vous dire.

Ne m'appelle plus jamais comme ça. »

Une larme coula sur la joue de Duo. Heero, lui tourna le dos et s'apprêtait à partir lorsqu'il sursauta à la vue de l'une de ses mains ensanglantée. Il n'avait pas était blessé, ça il en était sûr. Comme pour répondre à son interrogation muette Duo s'écroula dans les bras de Treize.

« - Duo ! Oh mon Dieu.

L'une des balles m'a juste effleuré. C'est rien ne t'inquiète pas, c'est juste une éraflure.

Menteur.

Tu sais bien que je n'oserais jamais…

Duo ? Duo ! Réponds-moi. »

Treize ôta la chemise, dont la blancheur était passée, pour examiner la blessure. Non Duo ne lui avait pas menti, si c'était soigné rapidement il ne faudrait pas beaucoup de temps pour qu'il s'en remette. Avec sa chemise, il fit de petites bandelettes. Aidé de Quatre il fabriqua un pansement provisoire.

Ses yeux étaient embués de larmes. Il serra dans ses bras son corps endormi. Les pilotes regardaient ce spectacle, indécis. Cet homme, mesurant plus d'un mètre quatre-vingt, musclé et imposant, berçait avec douceur, celui de Duo, frêle et léger. Les cheveux châtains les entouraient. Ils ne l'avaient même pas remarqué, mais c'était la première fois qu'il le voyait sans sa tresse. Cette scène paraissait si irréelle, dans le silence de la forêt ils prenaient enfin conscience de la valeur de l'amour, cette même force que chacun avait en son cœur. 1

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Duo ouvrit péniblement les yeux. L'obscurité l'entourait. Peu à peu, la lueur du feu s'imposa à son regard. Entouré de chaleur il releva la tête, ses yeux croisèrent ceux de Quatre.

« - Quatre, où est-il ?

Avec Trowa et Wufeï, ils sont partis voir dans quel état étaient les Gundams. Cela va faire dix mois qu'ils sont dans cette grotte et puis, il va ramener ce qu'il faut pour te soigner.

Et Heero ?

Partit à la recherche d'un point d'eau. Je crois qu'il avait besoin d'être seul.

Si tu savais comme je m'en veux. Vous devez me haïr… je n'avais pas le choix. »

Un sanglot secoua Duo. Quatre le serra un peu plus dans ses bras. Avant de partir Treize lui avait confié son amant, une main caressant sa joue, il lui avait jeté un regard avant de se fondre entre les arbres. Malgré la fraîcheur du sous-bois l'Arabe ressentait les frissons et la chaleur qui émanaient du corps de Duo, il se mit à bercer l'Américain, pour l'apaiser. Il fallait éviter qu'il s'énerve ou se fatigue trop, tout ce dont il avait besoin pour le moment c'était du réconfort.

« - Ne t'inquiète pas, ce n'est le cas de personne. Nous sommes trop heureux de te savoir en vie…

De savoir que je vous ai peut-être trahis.

Jamais tu n'aurais fait cela et jamais tu le feras. La famille… notre famille est bien trop importante à tes yeux. Mais qu'est-ce qu'il c'est passé ? On a vu… ton exécution. »

Le simple fait de prononcer ce mot le rendait malade et sa gorge se serra instinctivement. Son ami lui avait tellement manqué.

« - Ca va être long.

Je crois que l'on a le temps, à moins que tu veuilles remettre ça à plus tard ?

Non, non, ça ira… »

Duo ne savait par quoi commencer, mais parler à son ami lui avait trop manqué pour qu'il ne le fasse pas maintenant.

« - … Duo ?

Tu te souviens de notre arrivée à la base, lorsque les soldats nous on conduit à notre cellule ?

Oui, Treize se trouvait sur une passerelle, au-dessus de nous.

Une fois enfermés, Wufeï a fait remarquer qu'il avait l'air absent, comme ailleurs.

Hm.

En fait c'est moi qu'il fixait. Je ne sais pas comment t'expliquer mais quelque chose est passé entre nous. Il avait l'air tellement triste alors que notre capture signifiait la gloire et la victoire pour Oz. Et moi… Moi à ce moment-là j'étais tellement en colère, de savoir que l'on s'étaient faits prendre, de savoir que vous alliez être torturés. Je le haïssais, c'est ce qu'il a dû lire dans mon regard.

C'était juste pour ça, tous les interrogatoires que tu as du subir ?

Non, c'était… pour me voir. Il était là, à chaque fois que je passais entre leurs mains. À chaque fois il était si amer. Je lisais tant de regret dans son regard, comme s'il répugnait à me faire endurer tous les coups, toutes les humiliations. Mais il y avait une sorte de lien entre nous. Avant que je ne m'évanouisse, on ne se quittait jamais des yeux. Comme si nous combattions silencieusement. C'est là que j'ai commencé à comprendre ce qu'il ressentait pour moi.

Il t'aimait donc déjà ? Pourtant il ne t'avait jamais vu ?

Il m'avait vu combattre aux commandes du Deathscythe, il m'avait observé sur les caméras de surveillance des bases que l'on avait visité.

Ma colère, cet air de défi que j'affichais ont peu à peu disparu. J'ai commencé à ressentir du respect pour lui. Cela m'étonnait drôlement d'ailleurs. Peu à peu son regard s'est rempli de tendresse et le mien de résignation. Jusqu'au jour où je me suis surpris à vouloir que les soldats viennent me chercher dans notre cellule. Je voulais le voir. En même temps, tout sentiment de révolte ne s'était pas éteint, je voulais que la torture s'arrête pour toi, pour les autres. Je voulais lui montrer qui nous étions, montrer qu'il avait déjà perdu. J'étais totalement dépassé, entre les sentiments que j'éprouvais pour lui, ceux que j'avais pour vous, mon orgueil, ma fierté.

Tu n'as jamais su rester tranquille. Tu aimes trop rendre les gens fous furieux.

Ne me fais pas rire Quatre ! Ça fait mal.

Excuse-moi, mais il me semble que de toute façon tu y arrivais très bien tout seul.

Ha ! Ha ! Ha ! C'est très drôle. J'y arrive encore pour ton information. Le rire est inhérent à ma personne.

Que s'est-il passé ensuite ?

Ce… regain de chiantise, m'a rendu plus arrogant. Et… Hansel et Gretel sont devenus encore plus méchants.

Hansel et Gretel, hein ?

Tu ne trouves pas que cela leur va bien ?

Si, si.

Enfin bref… Une nouvelle lueur est apparue dans ses yeux : du désir. Cela me dégoûtait, au début du moins, mais je me suis dit que je pourrais en tirer parti.

Tu n'aurais pas du, je n'ose imaginer ce qu'il…

Il n'a rien fait !

… »

Le ton de Duo avait soudain augmenté, de la colère filtrait dans ses paroles. Il défendait celui qui l'avait fait torturer, s'il avait encore des doutes sur leurs sentiments respectifs, Quatre n'en avait plus aucun sur ceux de Duo.

« - Excuse-moi Quatre, je ne devrais pas m'énerver contre toi. Mais je suis sûr que tu sais ce qu'il éprouve pour moi, comme ce que j'éprouve pour lui.

Je ne le ressens que trop bien et j'en suis tellement heureux pour toi. J'ai encore quelques doutes à cause de ce qu'il est : notre ennemi, ce qu'il était… Je ne sais pas trop encore. Mais il t'aime, ça j'en suis certain je l'avais déjà ressenti avant même de savoir que c'était toi.

Je le sais… c'est aussi fort qu'entre deux autres personnes de ma connaissance.

Ah, oui !

Gnagnagna... J'ai longuement réfléchi à la manière de vous sauver, au pire de vous maintenir en vie et c'est pour ça que j'ai passé un marché avec lui. Je l'ai convaincu de l'inutilité de ces passages à tabac, que la douleur était vaine. Alors je lui ai proposé d'en venir à la dernière extrémité. S'il me faisait exécuter et que vous ne parliez toujours pas, alors il aurait la preuve que rien ne pouvait nous… vous briser.

Tu aurais dû nous en parler. Nous aurions pu trouver une autre solution. Un sacrifice… comment as-tu pu ne serait-ce qu'y penser ?

Sur le moment et même encore maintenant je pense que c'était la meilleure solution.

Mais comment… tu es là, dans mes bras. Wufeï, lui seul, a osé jeter un œil, il a vu ton corps, le peloton. »

Un sourire apparut sur son visage.

« - Lorsque je lui ai parlé de ce plan, Treize est entré dans une colère folle, me disant qu'il n'accepterait jamais ma mort, que je devais vivre à ses côtés. Il m'avoua qu'il préférerait me voir enchaîné, le haïssant, que froid et blanc comme la mort. J'ai alors compris ce qu'il ressentait sans en comprendre les raisons. Cela me terrifiait, c'était si fort, quelque chose que je ne pouvais pas contrôler.

Cela fait perdre pied.

Oui... et pourtant ce sentiment n'était pas réciproque, cela me révoltait alors. A ce moment-là il me fit un nouveau marché : moi contre vos vies, au travers d'un simulacre. Le peloton était réel, les balles non. Je suis désolé d'avoir dû faire ça, je ne savais plus quoi faire, je vous voyais affaiblis, le silence devenait si pesant… Je ne pouvais plus le supporter. »

Les larmes commencèrent à affluer, Quatre le serra un peu plus fort, le berçant tendrement. Si Duo n'avait pas été là, il y a longtemps qu'ils seraient tous morts et cela avant même leur capture.

« - Tu l'as fait pour nous, tu nous a sauvés et non trahis.

Explique-moi alors pourquoi j'ai vu tant de rancune et d'agressivité lorsque Heero a posé les yeux sur moi ?

Heero a toujours cru que les sentiments étaient une faiblesse, à ta mort il a compris à quel point cela faisait souffrir, à quel point cela pouvait être véridique. Il a perdu un ami, un frère… pour le retrouver dans les bras de son ennemi. Votre amitié était une force dans notre combat, nous sommes tous liés par un sentiment d'amour fraternel, par de l'amour tout court. Comprends-le, il s'est alors découvert une faiblesse, quel affront pour le soldat de pierre !

… Quatre je n'ai cessé de chercher une solution pour vous sortir de là, je te le jure. J'espère qu'Heero me pardonnera, je le considère toujours comme mon meilleur ami. Vous m'avez tant manqué.

Il comprendra bientôt. Tu nous as manqué aussi.

Que s'est-il passé ensuite ?

Je me suis réveillé dans les appartements de Treize. Personne n'était au courant de ma présence. Il m'a lavé, soigné, nourri. Pendant un mois, il s'est occupé de moi sans jamais me toucher… enfin tu vois ce que je veux dire. Il avait trop de respect envers moi. Tous ses gestes n'étaient que tendresse et affection. Au début je ne voulais pas lui adresser la parole, puis ma période de mutisme finie, mes craintes estompées, nous avons commencé à parler… logique. Nos discussions débutèrent par nos rôles dans la guerre, le choix de nos camps respectifs, notre vision du futur, de ce qu'était la paix. Chacun donnait son point de vue, ses raisons. Puis nous en sommes venus à notre entrée en guerre et notre passé. Une confiance mutuelle s'est établie.

Pendant un mois encore il m'a prodigué douceur, compassion et compréhension. J'avais parfois le droit de sortir de la chambre, mais jamais du bâtiment car j'étais après tout toujours un pilote de Gundam. Souvent, une fois le couvre-feu tombé, je me glissais dans la salle d'entraînement. Il fallait bien que je me remette à niveau.

Ça explique pourquoi nous, on a l'air de mollassons.

Bande de fainéants... Aïe ! N'oublie pas que je suis blessé.

Il me semblait pourtant que ta tête allait très bien.

Ce n'est pas une raison... En tout cas, j'ai vite découvert qu'il n'était en rien ce que décrivaient les profils psychologiques des professeurs, ni dur, ni insensible, ni froid. Ce n'est pas un être calculateur et dépourvu de pitié. Je me suis vite aperçu que j'avais de l'affection envers lui, que son absence me devenait insupportable. En un certain sens cela avait toujours été ainsi. Un troisième mois passa. Bizarrement il commençait à écouter, avec beaucoup d'attention, mes idées sur la paix, sur l'inutilité de cette tuerie. Il commençait lui-même à s'en convaincre. Je n'avais plus peur de ses sentiments mais des miens, je comprenais le désir qu'il avait à mon égard.

Plus de trois mois et il n'a jamais porté la main sur toi ?

Il ne m'a jamais touché. C'est moi qui ai fait le premier pas et il m'a repoussé.

Quoi ?

En me disant que si ce n'était pas ce que je voulais vraiment, je n'avais pas à me forcer. C'est pour ça que j'ai recommencé. C'est un ange de gentillesse, il est adorable… Quoi ? Ne souris pas comme ça, on dirait que tu te moques de moi.

Je t'assure que non. J'espère que cela va durer.

Je ne veux même pas y penser, pour le moment c'est parfait. Ces quelques derniers mois font partie des meilleurs moments de ma vie ou presque. Le problème est que les soldats ont vite remarqué les changements chez… Treize. Nous avons donc décidé de partir, de faire sauter la base. Je devais poser les explosifs donc je ne pouvais pas aller vous chercher, de plus je ne savais pas si vous alliez me suivre. Alors Treize est parti vous sortir de là. Tout s'est heureusement passé comme prévu. Je redoutais l'instant où l'on devrait tout vous dire. Je m'attendais à être repoussé.

Imbécile.

Tu ne vas pas t'y mettre aussi. »

Un sourire s'étira sur le visage du jeune arabe. Le silence s'établit. Quatre regardait le visage de l'Américain, peu à peu ses paupières se fermaient, sa respiration devenait plus régulière. Derrière un tronc d'arbre, Heero avait tout entendu, il était désormais heureux, heureux d'avoir retrouvé son frère, de savoir qu'il avait trouvé le bonheur.

Lorsqu'il avait entendu son surnom, il avait cru l'espace d'une seconde que l'une des balles l'avait touché, qu'il était mort et l'avait rejoint. Mais la colère s'était aussitôt emparée de lui. Comment pouvait-il être… avec Treize ? Il les avait laissé croire à sa mort, n'avait donné aucun signe de vie pendant huit mois. Il n'avait pas même daigné leur adresser un regard alors qu'ils fuyaient, espérait-il disparaître à nouveau dans la nature, une fois à l'abri ?

Il sortit de l'obscurité.

« - Tu étais donc là ?

Ton empathie laisse à désirer.

Cela fait dix mois que je tente de bannir tout sentiment. Sinon il y a longtemps que j'aurais su qu'il était vivant, non ?

Tu lui en veux toujours ?

Oui, mais maintenant je comprends ce qui a motivé sa décision.

Tu as trouvé de l'eau ?

Oui, il y a une source pas très loin. On va pouvoir nettoyer sa blessure correctement en attendant leur retour.

Tu le tiens.

Tu le fais très bien, mieux vaut ne pas trop le brusquer. »

Heero s'agenouilla et entreprit de faire un pansement après avoir nettoyé la plaie. Un bruissement de feuille les fit sursauter. Trowa apparut, bientôt suivit de Wufeï et Treize. Ce dernier se dirigea aussitôt vers son amant, laissant tout de même, Heero finir ce qu'il avait commencé. L'ex-général mit à Duo un polo noir trouvé dans le Deathscythe, l'entoura dans une couverture et le prit dans ses bras puissants.

Son regard se dirigea vers Heero.

« - Merci.

Hm. »

Le Japonais lui adressa un signe de tête à la grande surprise des autres pilotes.

« - Dans quel état sont les Gundams ? Utilisables ?

Par je ne sais quel miracle, ils n'ont presque rien. Vive le gundamium qui ne rouille pas ! Ils sont prêts à partir. D'ailleurs on va y aller.

Les ozzis vont sûrement ratisser les bois alors il ne faut pas traîner.

Treize vous vous installerez dans le Deathscythe avec Duo, je me mettrais en mode bird et vous porterez.

Mais on risque de se faire repérer si on sort du bois. Les autres, à pied, irons beaucoup moins vite et risquent de…

Ne vous en faites pas pour ça. Je vous assure que l'on court très vite. Par contre pour que vous…

Quatre cessez de me vouvoyer. De plus, vous manquez d'entraînement.

Pour le vouvoiement, tu n'as qu'à en faire de même. Physiquement on est paré.

Bien. »

Un sourire passa sur leur visage. Aucun n'avait pensé qu'il serait si facile de communiquer avec leur ancien ennemi.

« - Par contre il faut attacher ses cheveux pour qu'il ne ramène pas une partie de la forêt avec lui.

C'est vrai que ça serait mieux. Ils sont devenus si longs. Ils ont même failli causer ma mort.

Comment ça ?

Alors qu'il n'était pas totalement rétablit j'ai voulu les couper… Eh ! Me regardez pas comme ça, c'était juste deux ou trois centimètres. Ils étaient abîmés. Enfin je me suis retrouvé avec deux mains autour de la gorge. Heureusement pour moi il est tombé dans les pommes. Je n'aurai même jamais pensé qu'il puisse tenter quelque chose dans son état.

Ta mort aurait été justifiée. Tu as commis un acte de haute trahison.

Merci Wufeï, ça fait plaisir.

Je suis d'accord avec lui, tu n'aurais plus mérité de vivre.

Même avis.

Hn. À mort !

Je me sens à peine aimé, c'est fou !

Ah ! Quelqu'un peut-il m'aider ? Je suis en train de m'emmêler. Comment est-ce qu'il fait lorsqu'il est tout seul ?

Je n'en ai pas la moindre idée, il ne les a pas tressés depuis qu'il est avec moi.

Ah, bon !

Quoi ?

Nous avons vécu avec lui pendant deux ans et aucun d'entre nous ne l'avait vu les cheveux détachés. Maintenant je comprends pourquoi il restait des heures dans la salle de bain et utilisais toute l'eau chaude.

M'en parle pas, c'est une horreur.

Vous n'avez pas autre chose à faire que de discuter de ses problèmes capillaires ? Malgré tous mes efforts d'imagination je ne vois aucuns salon de thé dans les parages, alors dépêchez-vous !

Voilà, on va y arriver.

C'est bon ?

Ouais.

Aller, on décolle. »

La petite troupe marcha pendant une heure. Trowa et Quatre, main dans la main, fermaient la marche ; Heero et Wufeï, devant, ne cessaient d'accélérer l'allure. Ils arrivèrent bientôt à une grotte, où leurs Gundams les attendaient. Heero grimpa aussitôt sur Wing pour le sortir de l'abri naturel. Trowa mena son petit blond jusqu'à Sandrock, déposa un baiser sur ses lèvres, avant de se diriger vers Heavyarms. Alors que le Nataku se profilait à son tour dans la nuit, Heero revint.

« - Je vais sortir le Deathscythe.

Je peux le faire.

Avec Duo dans les bras ? Je ne pense pas. Qui plus est, nous connaissons chacune des caractéristiques du Deathscythe, pourtant aucun d'entre nous n'arrive à le piloter correctement, alors ?

Ok, c'est bon, j'ai compris. »

Treize porta Duo, hors de la grotte. L'armure noire sortit sous la lumière de la lune. Il ne comprenait que trop bien l'attachement de l'Américain, lui-même avait du abandonner l'Epyon. Duo commençait à remuer dans ses bras, soudain ses yeux s'ouvrirent en grands.

« - Qui ? C'est qui, qui pilote mon Deathscythe ? »

Avant qu'il n'ait pu faire un seul geste, le natté se dirigea vers l'armure.

« - Duo, reviens !

Heero, sors de là ! Qui t'a donné la permission de toucher à mon bébé ! Tu n'as pas intérêt à lui avoir fait une seule égratignure !

Duo, tu dormais, il fallait bien que quelqu'un le sorte.

Parce qu'en plus tu lui donnes raison. De toute manière je ne dormais pas, je méditais.

Mais enfin… »

Duo ne l'écoutait plus, collé au Deathscythe, ses bras tentaient d'entourer la jambe du Gundam ; David faisant des mamours à Goliath. Treize n'en revenait pas, il le savait possessif, mais pas à ce point là.

« - Qu'est-ce tu m'as manquééé ! Je ne te laisserais plus jamais. Aïe !

Duo ça va ? Il ne faut pas que tu bouges trop. »

Alors que le natté était de retour dans les bras de son amant, Heero reprenait sa place sur le Wing, Duo et Treize s'installaient dans le cockpit du Deathscythe. Lorsque le vidéophone s'alluma, Heero pu voir un enchevêtrement de jambes et de bras. Au bout de quelques minutes Duo réussit à se caler contre le torse du châtain.

« - Les autres nous devancent. Vous êtes prêts ?

Oui, Hee-chan… Désolé je n'ai pas pu m'en empêcher.

C'es pas grave."

Duo poussa un soupir de soulagement. Heero ne semblait plus aussi en colère contre lui.

" - Dis, où est-ce qu'on va ?

Je ne sais pas encore, Quatre doit m'envoyer les coordonnées. »

L'écran s'éteignit, Duo ne tarda pas à s'endormir alors qu'ils survolaient la terre. Treize ne se lassait pas de regarder ce visage angélique, à la pureté immaculée. Les mèches qui lui retombaient sur le visage ne faisaient qu'accroître cette vision de douceur. Il aimait celui qui avait ouvert son cœur pour la première fois. Il se rappelait la toute première fois où Deathscythe était apparu sur un champ de bataille. Contrairement aux autres pilotes il y avait tant de fougue et d'audace dans la manière de combattre de ce pilote. Il avait tout de suite vu que c'était avec son cœur qu'il menait l'armure. Aucun de ses adversaires ne lui résistait. Après cela, jamais auparavant il n'avait ressenti autant de plaisir à tenir les commandes de l'Epyon, il comprenait enfin la relation qui unissait un pilote à son Gundam. Celui qui évoluait devant lui était la preuve qu'une symbiose était possible, que pour combattre il fallait y mettre toute son âme. Lui ne faisait que pousser des manettes comme s'il manipulait une marionnette, cela suffisait à anéantir ses ennemis.

Duo lui avait tout simplement fait comprendre ce qu'était que ressentir, alors que lui, n'était qu'une coquille vide, juste consciente d'exister.

Au bout de quelques heures, les armures se posèrent près d'un hangar. Une par une, elles disparaissaient dans le bâtiment sombre. Chacun descendit de son géant de fer.

La pleine lune permit à Treize de distinguer les contours d'une maison entourée d'une immense pelouse puis de la forêt. Parmi les collines avoisinantes, elle devait être invisible. Bien qu'elle ne paraisse pas très grande, le lieu avait l'air agréable. Quatre passa la porte en premier, allumant la lumière. Treize entra dans ce qui devait être le salon.

« - Je crois que je vais avoir du ménage à faire.

Tu croyais que la poussière allait nous épargner.

De toute façon on verra ça demain. »

Se retournant vers Treize.

« - Il n'y a que trois chambres. J'en partage une avec Trowa, Wufeï, pour une fois, va dormir avec Heero…

Pour une fois ?

Duo et Heero ont toujours partagé leur chambre : Wufeï ne supportant pas le bruit et Duo…

Ne supportant pas de dormir seul.

Oui. Il y a tout ce qu'il faut en haut : médicaments, bandes de gazes… Par contre, les vêtements vont poser problème, il n'y a rien à ta taille.

On ira faire des courses demain. Il me faut un PC plus récent, des fringues. Après dix mois, même les nôtres ne nous vont plus. N'est-ce pas Trowa ?

Je n'y suis pour rien si j'ai pris quinze centimètres. D'ailleurs Duo, n'a pas mal grandi non plus, il me dépasse.

Il fait 1m78.

Nous avons tous changé et ce n'est pas pour plaire à nos cockpits.

Je me suis pris une manette dans le nez tout à l'heure. Nataku devait m'en vouloir de l'avoir laissé pendant tout ce temps.

Donc demain, ptit déj' et direction le centre commercial.

Il va falloir prévenir les profs. Ils n'étaient pas au courant de notre dernière mission, techniquement nous sommes portés disparus.

Oui, ben ça, ça attendra.

Il faut que j'aille chercher des pièces pour les Gundams.

Ok. Départ à 10h. Pour Duo, je ne pense pas qu'il soit possible de l'empêcher de venir.

Vu ses blessures, il est hors de question qu'il sorte d'ici.

Il va falloir que l'un de nous reste pour le surveiller. Wufeï tu me feras une liste de ce dont tu as besoin.

Quoi ? Mais il est hors de question que je reste avec cet énergumène.

Tu n'as pas le choix.»

Ereintés, tous montèrent se coucher. Heero déménagea ses affaires dans la chambre de Wufeï. Le calme s'installa dans la maison. Malgré la fatigue le sommeil ne vint pas tout de suite. Tous pensaient qu'il y avait encore quelque heures ils étaient prisonniers. Maintenant ils étaient libres, après dix mois de captivité. Chacun profitait et appréhendait le fait de ne plus être sous le joug d'Oz.


1 Je sais ça fait neuneu… mais c'est tellement beau. Sniff.

Coucou c'est moi, Choupette pour le mot de la fin... enfin il reste encore quelques chapitres ne vous alarmez pas comme ça. Je vous rassure je n'allais pas laissé cette histoire en plan. J'espère que ça vous a plu. A Bientôt.