Titre : Un avenir incertain
Base : Gundam Wing
Auteur : Shalimar
Genre : Romance, death, triste, yaoï
Couple(s) : 1x2, 3x2, 4x2, 2&5 (fraternité)
Disclaimer : Les personnages, aussi mignon sont-ils ne sont pas à moi, sauf peut-être les méchants de l'histoire --
Un avenir incertain
Chapitre 11Duo avait l'impression de revenir un an arrière quand il avait quitté l'Allemagne pour l'Amérique, sauf que là, il partait à destination de la France. Après avoir été enfermé plusieurs jours dans la cale d'un bateau malodorant, il se retrouva ballotté dans le wagon d'un train avec plusieurs autres personnes. Assis à l'écart dans un coin, tentant vainement d'observer le paysage à travers les lattes, il se demanda l'accueil qu'il aurait à Paris. D'après ce qu'il avait lu dans la presse, la ville était sous le joug allemand. Après plusieurs année d'oppression, une résistance s'était mit en place, aidé par l'Angleterre. Zechs Merquize ne lui avait rien dit de ce qui l'attendait, ni ou il devait se rendre, mis à part chez cette Sally Pô.
Après de nombreuses heures de trajet, le train s'immobilisa et un contrôleur vint ouvrir le lourd panneau de bois. D'une voix autoritaire et dépourvue d'émotion, il ordonna à tous le monde de descendre rapidement du train. Se mêlant à la foule, Duo repéra quelques soldats allemands à l'entrée de la gare, arrêtant certains voyageurs. Se faisant discret, il passa sans encombre et se retrouva dans la rue. Lui qui s'attendait à voir une ville à peu près normale, il fut surpris de découvrir une ville grise où les militaires étaient maîtres, les gens se pressaient sur les trottoirs, évitant d'attirer les foudres des allemands. Bien que la misère n'y régnait pas, le sentiment de peur qui vous saisissez était bien plus terrible.
Regardant l'adresse du cabinet, il essaya de se repérer grâce aux panneaux d'indications. Il lui fallut une bonne-demi heure pour s'y rendre.
Quand il entra dans la salle d'attente, une dizaine de malades se trouvait dans la pièce. Ce devait être un bon médecin pour avoir autant de patient ou alors comparé aux autres charlatans, elle ne faisait pas payer ses consultations à prix exorbitant. Duo s'assit sur une chaise et attendit. Quelques minutes plus tard, une jeune femme blonde en blouse blanche entra et demanda à une petite vielle dame de la suivre, elle jeta un bref regard à Duo avant de disparaître. Elle avait compris les raisons qui l'amenaient ici, il l'avait su à son regard, au moins, il ne s'était pas trompé de cabinet.
Il attendit deux bonnes heures, de toute évidence, la doctoresse ne souhaitait pas le recevoir tant qu'il y aurait du monde dans le cabinet, chose tout à fait compréhensible quand on est dans la résistance. Quand elle refit réapparition dans la salle, elle toisa un instant Duo puis déclara :
-Allez m'attendre dans la pièce à côté, j'arrive.
Le natté acquiesça sans broncher et pénétra dans ladite pièce. C'était un cabinet tout à fait normal, une table d'auscultation, une armoire remplie d'instruments de toutes sortes et de médicaments, un squelette, des diplômes accrochés aux murs, mais le plus étonnant ce fut sans aucun doute le berceau qui se trouvait dans un coin. Duo s'en approcha silencieusement et observa un instant le bébé qui dormait tranquillement. Il ne devait pas avoir plus de quelques mois, mais déjà un sombre duvet noir apparaissait sur son crâne. Nul doute que son père devait être brun, étant donné que Sally était blonde, à condition que se soit bien son bébé.
-Ne vous approchez pas d'elle ! Fit la voix autoritaire du médecin.
Docilement, Duo se recula. Sally s'assit à son bureau et le fixa un instant.
-Vous êtes bien là pour ce que je pense, n'est-ce pas ?
-Oui. Un certain Zechs Merquize m'a donné cette carte en me disant de me rendre ici.
-Zechs, dites-vous ?
-Oui, madame.
-Effectivement, il m'avait prévenu que je risquais avoir la visite d'un jeune garçon. Dis-moi, quel âge as-tu ? Demanda-t-elle, en passant directement au tutoiement.
-Je vais avoir dix-neuf ans madame.
-Tu es jeune. Et pourquoi veux-tu t'engager dans la résistance ?
-Je n'attends plus rien de la vie à présent. Mon père et mon frère sont morts, tué injustement par les Allemands. Je suis orphelin et je n'ai plus aucun avenir, ni personne qui m'attend. Alors comme le disait mon frère, si pour accomplir une cause juste, je dois vendre mon âme, alors je n'hésiterais pas à le faire.
Sally fut quelque peu touchée par les paroles du jeune garçon, et pendant un instant, elle pensa à son mari, Wufei. Car c'est exactement le genre de discours qu'il tiendrait lui aussi.
-Ce sont de belles paroles que tu dis là, mais as-tu seulement idée de ce qui t'attend ?
-Pas vraiment, madame.
-Les réseaux de résistances sont très recherchés par les soldats allemands, surtout depuis que nous avons mis en place une politique de propagande. Et même si pour certains, les missions se résument à placarder des affiches ou transmettre des messages, pour d'autres elles consistent à infiltrer les camps ennemis. Ce sont des missions suicides, et beaucoup n'en reviennent pas.
-C'est un risque à prendre quand on est en guerre.
-Tu as raison. Décidément, Zechs à eu raison de t'enrôler. Une telle détermination commence à se faire rare.
-Là où j'opérerais, je serais seul ?
-Non, tu seras dans un camp, avec d'autres rebelles. D'ailleurs le mode de vie est parfois très dur à supporter. Vous n'êtes jamais dans l'intimité, vous vous douchez, dormez et mangez ensemble, la nourriture est pauvre en viande et de plus, les petits nouveaux sont toujours mal accepté. Ça ne sera pas une partie de plaisir.
-Je m'en doute, mais comme je vous l'ai déjà dit, je n'ai plus rien à perdre.
-Entendu. Une dernière chose, celui qui est à l'origine du réseau que tu viens d'intégrer reste incognito. Il est le boss, mais personne n'a jamais vu son vrai visage, alors ne cherche pas à savoir qui il est. Compris ?
-Parfaitement.
-Très bien. Alors tu vas te rendre à l'épicerie « Le criquet », là tu frapperas un coup, puis deux rapides, et trois lents. Ensuite, tu diras : « La liberté est un prix qu'il nous faut tous payé ». Tu t'en souviendras ?
- La liberté est un prix qu'il nous faut tous payé. D'accord, je le retiendrais.
-Alors ça sera tout. Tu peux partir. À moins que tu veuilles que je t'examine ? Tu m'as l'air un peu pâle.
-Je vous remercie madame, mais ça ne sera pas nécessaire. C'est seulement la fatigue due au voyage, j'irai mieux après avoir dormi quelques heures.
-Entendu. Au revoir. Au fait, quel est ton nom ?
-Je m'appelle Duo, madame.
-Alors bonne chance Duo, et porte-toi bien.
-Merci.
Duo se leva pour partir quand il stoppa un bref instant à la porte et se retourna vers la jeune femme.
-Je peux vous poser une question indiscrète ?
-Vas-y.
-Pourquoi est-ce qu'une mère de famille, avec un enfant aussi jeune de surcroît, prendrait-elle autant de risque ?
-Parce que je souhaite ardemment la fin de cette guerre, et que l'on m'a toujours appris à aider son prochain.
-Même au péril de votre vie ?
-Même au péril de ma vie, fit Sally avec un sourire doux.
-Je vois. Au revoir madame.
-Au revoir Duo.
Sally resta pensive un moment, ce jeune garçon avait vraiment l'air d'être quelqu'un de bien et d'honnête. Zechs avait trouvé une perle, mais son instinct lui disait que Duo ne ferait pas grand chose pour rester en vie.
« Puisse-t-il trouver un but dans la vie ! » Souhaita-t-elle.
Son regard se posa alors sur sa fille, Maïa, qui dormait toujours. Quand elle s'était rendu compte qu'elle était enceinte quelques mois après son installation en France, elle avait craint la réaction de Wufei. Bien qu'ils vivaient ensemble, rien n'avait été officialisé, et il pouvait partir à tout instant et l'abandonner. Mais contre toute attente, il avait accueilli la nouvelle avec bonheur et en avait même était ému, il avait ensuite insisté pour qu'ils se marient afin que cet enfant ne naisse pas dans le pêché. Elle avait accepté avec joie, mais s'était sentie coupable car elle l'enchaînait ainsi définitivement à elle, et elle avait peur que son amant, son mari, se lasse d'elle. Mais Wufei l'avait réconforté, et lui avait fait comprendre qu'il l'aimait plus que tout. Quand elle décida enfin à rentrer chez elle, la nuit était déjà tombée. Elle emmitoufla Maïa dans son manteau avant de l'installer dans le porte-bébé et sortit. Ils habitaient un petit appartement situé à quelques mètres du cabinet du médecin, aussi elle ne fit pas attention à la berline noire qui stationnait pas loin.
Wufei arrivait quelques minutes après elle, Sally avait aménagé son emploi du temps de manière à ce qu'ils puissent passer le plus de temps ensemble.
Enfin au chaud, elle installa le bébé dans le parc, et se dirigea vers la cuisine afin de mettre un plat dans le four, mais la sonnette l'arrêta. Fronçant les sourcils, elle se demanda un instant qui pouvait bien venir la déranger à cette heure-ci. Elle eut sa réponse quand elle tomba sur trois hommes en longs manteaux noirs avec des chapeaux à long bord. Des Allemands….
Wufei avait presque atteint son étage quand les pleurs d'un bébé lui parvint aux oreilles. Étant le seul couple à avoir un enfant dans tout l'immeuble, il sentit la peur lui nouer le ventre. Finissant de grimper quatre à quatre les marches, il trouva la porte de l'appartement grande ouverte. Les meubles avaient été saccagés, la tables et les chaises renversées, les tableaux brisés et de nombreux papiers éparpillés un peu partout.
-Sally !!
-Je suis là.
La jeune femme apparut, les larmes aux yeux tentant vainement de calmer sa fille. Wufei se précipita vers elles.
-Que s'est-il passé ?
Sally se contenta de pleurer doucement et son mari la prit dans ses bras, calant le bébé sur son épaule.
-Chut, calme-toi, c'est fini.
-Les… Les Allemands…
-C'est eux qui sont venu ?
-Oui. Ils ont des soupçons sur moi concernant la résistance et ils ont tout cassé. Ils ont dit qu'ils reviendront quand ils auront des preuves et qu'ils m'arrêteraient.
-Ca va aller…
-Ils nous surveillent Wufei, nous ne pouvons pas partir, et nous allons être arrêter.
-Calme-toi ! Il ne va rien nous arriver.
-Mais…
-On va partir Sally. Cela devient trop dangereux ici. Pense à moi, et à Maïa, nous avons besoin de toi.
-Mais…
-On va quitter le pays, et tu redeviendras un médecin normal, tu entends ? Je ne veux plus jamais entendre parler de résistance.
Sally hocha la tête aux paroles de son mari. Elle avait eut si peur, surtout lorsqu'ils avaient pris sa fille dans leurs bras en criant. Wufei avait raison, elle ne pouvait plus risquer si impunément la vie de sa fille.
-Où irons-nous ?
-En Amérique. Nous y serons plus en sécurité.
-Mais comment allons-nous partir ? Ils surveillent toutes les entrées de l'immeuble.
-Pas toutes. Prépares tes affaires et celle du bébé. Ne te charge pas trop, ne prend que le strict minimum. Nous partons cette nuit.
Sally acquiesça. Mais avant, elle devait faire parvenir un message à Zechs lui annonçant son prochain départ. Elle se dirigea vers une petite cage et en sortit un petit oiseau. Elle écrivit rapidement quelques mots sur un bout de papier avant de l'attacher à la patte du volatile, et le fit s'envoler discrètement par la fenêtre.
S'en était fini pour elle, elle quittait définitivement la résistance…
A suivre….
