The girl in the mirror
Genre : One shot, Song fic, POV de Sam, Ship S/J (que voulez-vous on se refait pas !)
Catégorie : limite NC-17
Spoilers : Corps à corps, et ptete qq ptis mots sur « Threads » mais faut les trouver !
Résumé : la suite tant attendue de « Corps à corps »
Disclaimer : les persos ne sont pas à moi (hélas !), je fais ça juste pour le fun. Et là chanson est de Britney Spears : The girl in the mirror.
Note de l'auteur : Ca ne sera probablement pas la dernière de la série, mais je suis carrément limitée par le temps, donc dsl si c'est un peu court.
BONNE LECTURE !
Ca y est : c'est le moment. Tout le monde attend, l'orchestre fait patienter les 40 et quelques invités dans le jardin ; Pete m'attend déjà sûrement devant l'autel. La robe est impeccable, un court voile couvre mon visage. Tant mieux, je n'ai pas une très bonne tête aujourd'hui. Le bouquet ?
Ah ! Le voilà. Penser à soulever les pans de ma robe pour ne pas marcher dessus… Que c'est pratique ces choses ! Et dire qu'on les porte encore au XXI° siècle ! Et il ne manquerait plus que je la déchire au prix qu'elle m'a coûté ! Bref. J'ai le bouquet. S'avancer vers la porte derrière laquelle Hammond m'attend. Papa n'aurait pas été aussi patient : il serait venu me chercher jusqu'ici pour me tirer par la peau des fesses jusqu'à l'autel ! Pauvre Papa… il ne verra pas ses petits enfants comme il l'aurait tant souhaité, et qui dit qu'il en aura jamais ?
Hein ! Qu'est-ce que je suis bête ! Bien sûr que si il en aura je vais me marier ! Quoique… Je ne suis pas sûre de pouvoir en élever avec mon job. J'ai trop souffert de la mort de Maman, je refuse d'infliger ça à mes gosses.
Bon ! Assez gambergé : il serait tant que j'y aille ! Et le bouquet, et les pans de la robe… Tiens ! Il y a un miroir ici ? Première nouvelle ! Il faut avouer que je ne connais pas bien cette maison. La mienne et celle de Pete étaient bien trop petites pour la réception, celle qu'on vient d'acheter n'était pas prête, alors Ja… le général O'Neill nous a prêté la sienne pour le week-end. Quelle ironie quand on y pense !
Jack… Certaines nuits je crois encore sentir son souffle chaud sur ma peau, ses mains habiles qui me déshabillent, et sa présence dans mes reins. Alors la chaleur me chatouille entre les cuisses et je me réveille en sursaut, aux côtés d'un autre.
Pour une nuit qui n'a jamais existé – la version officielle est que nous sommes rentrés séparément du O'Malley, au grand damne de Daniel – elle reste incroyablement encrée dans mon esprit et dans ma chair. Dans mon cœur…
Cette odeur qui flotte dans cette pièce, c'est la sienne, la même qui imprégnait sournoisement tout mon être alors qu'il me faisait l'amour, et qui me remplissait de joie et d'envie, je la reconnaîtrais entre mille.
Ce miroir m'intrigue toujours : en y regardant d'un peu plus près on peut y distinguer un pâle fantôme, une quelconque forme blanchâtre. Mais c'est une femme ! Dans une robe blanche ! Jack a-t-il l'habitude de tuer ses compagnes et de les enfermer dans ses miroirs ?
N'importe quoi ! Comme elle est belle ! Ou du moins : comme elle aurait pu l'être ! Mais alors qu'elle devrait éblouir d'un Soleil blanc, elle semble vêtue de peine, et son ombre terne est pareille à une aura qui s'en va mourir. Regardez- là donc, qu'elle est bancale et triste ! On eut dit que tout le malheur du monde pèse sur son dos.
Je ne peux distinguer son visage tant elle baisse la tête, piteuse. Ses courbes et les quelques traits que je lui distingue me semblent familier, mais cette tristesse inhumaine, l'ai-je jamais vu sur aucun des visages de ma connaissance ? Qui est-ce ?
There's a girl in my mirror
I wonder who she is
Sometimes I think I know her
Sometimes I really wish I did
There's a story in her eyes
Lullaby of sad goodbyes
When she's looking back at me
I can tell her heart is broken like easily…
Cet air triste. Seul un amour déçu peut causer ce genre de chagrin : j'en sais quelque chose ! Combien de fois ai-je laissé les larmes couler toute la nuit en pensant à lui ? Combien de fois me suis-je surprise à espérer secrètement qu'il me prendrait dans ses bras pour me consoler ?
Mais depuis cette nuit-là, rien. IL m'a abandonnée à l'adversaire sans une once de résistance, comme les hyènes cèdent aux vautours les restes d'une carcasse dont elles ont pris tout ce qu'elles souhaitaient.
Je dois avouer que je l'ai aidé à m'abandonner, mais l'idée première était de le faire réagir, pas reculer ! Pour citer l'évidence, ça n'a pas réellement fonctionné comme je l'espérais. Jack a abandonné vite, bien trop vite. Pour mon bonheur, ou parce qu'il ne m'aimait pas ? Une fois de plus l'énigme O'Neill reste entière.
J'aimerais vraiment faire quelque chose pour cette pauvre fille : elle doit être enfermée là depuis des années si on considère ses fringues et son teint défraîchi !
Et puis c'est mon mariage, je dois bien avoir un peu de joie à revendre, non ?
Mais que puis-je donc faire ? Elle semble prisonnière d'une sorte de dimension parallèle, un autre monde ou personne ne vient sécher ses larmes, ni répondre aux regards implorants qu'elle jette.
'Cause the girl in the mirror
Is crying in tonight
And there's nothing I can tell her
To make her feel alright
Oh, the girl in the mirror
Is crying 'cause of you
And I wish there was something…
Something I could do.
J'aimerais pouvoir au moins lui tendre un mouchoir : elle a l'air désastreux. Son mascara a coulé par paquets sur ses joues pâles, ses yeux larmoyants me font penser à ceux que j'ai quelques fois eus pour le général. Elle va me rendre triste à mon tour.
Qu'elle soit malheureuse encore, ça arrive à tout le monde ; mais le fait de ne pouvoir l'aider me ronge, et sa détresse est… au-dessus des mots. Je veux dire quelque chose mais je ne sais pas quoi, les mots restent coincés dans ma gorge.
Je la vois déglutir avec difficulté, elle semble toujours attendre mes conseils. Mais suis-je vraiment la mieux placée pour l'aider ?
If I could, I would tell her not to be afraid
The pain that she's feeling there, the sens of loneliness will fade
So dry your tears and rest assured
Love will find like before
When she's looking back at me
I know nothing really work that easily.
Quel homme ose la faire pleurer ainsi ? Quel… monstre n'est pas là pour la consoler alors qu'elle en a besoin ?
Moi j'ai Pete : il est attentionné, délicat, il fera un bon mari.
Mais cette femme semble attendre quelqu'un d'une autre…envergure. Il faut vraiment que ce soit un homme hors du commun pour mériter tant de larmes ! Mais ne le sont pas t-ils tous lorsqu'on les aime ?
Et elle attend son étreinte, passionnée, rassurante, vitale.
'Cause the girl in the mirror
Is crying in tonight
And there's nothing I can tell her
To make her feel alright
Oh, the girl in the mirror
Is crying 'cause of you
And I wish there was something…
Something I could do.
Comme celle que Jack et moi avons eue, avant qu'il ne me laisse, celle que quelque part j'attends encore de sa part… ……………………………………………………………….!
Un hoquet de surprise me secoue, je plaque ma main sur ma bouche avec horreur. La fille du miroir en fait autant. Plus la peine : j'ai compris...
I can't believe in what I see.
That the girl in the mirror
The girl in the mirror…
Is me !
Je renifle bruyamment, et essuie ces larmes noires qui coulent sur mes joues d'un revers de main nerveux.
Un bout de papier et un crayon : il me FAUT un bout de papier et un crayon.
Je suis au bord de l'hystérie, et j'en ai rien à fiche ! (normal, je suis au bord de l'hystérie). Heureusement je trouve l'objet indispensable dans le tiroir d'une petite commode à côté de moi. Je gribouille 3 mots en vitesse, du mieux que je peux tant mes mains tremblent. Illisible.
Tant pis, Pete comprendra.
Je me mets à courir vers la porte arrière comme je peux, avec mes hauts talons et cette maudite robe ! Les clefs de la voiture sont restées à côté de la porte, Dieu merci !
Jack nous a prêté sa maison, bien sûr, mais il a décliné son invitation à la cérémonie. SG-1 a obtenu une semaine de congé, lui aussi, et s'il épousait un autre je voudrais me trouver le plus loin possible de tout ça. Il n'y a donc qu'un seul endroit où il peut être. Je sais que c'est dingue, mais c'est tout ce que j'ai pour l'instant. Le rejoindre, ces mots battent dans mes tempes comme une symphonie. JE ne m'arrêterai pas avant de l'avoir vu.
Je roule, encore et encore, et je réfléchis. Ce n'était pas honnête ce que j'ai fait à Pete, mais la situation sautait tellement aux yeux ! Pourquoi s'est-il accroché à moi ?
Peu importe. C'est fini les bêtises : et dire que je croyais en avoir passé l'âge il y a bien longtemps !
Je ferai n'importe quoi pour que nos étreintes aient un lendemain cette fois-ci, qu'importe le prix. Ma carrière, le programme… j'abandonnerai tout s'il le faut. Qu'il m'écoute ! Et qu'il m'aime. Parce que je vous aime aussi, Jack O'Neill.
Enfin son chalet ; la nuit tombe.
J'aperçois de la lumière à travers les vitres. Il est là, il m'attend. Cette révélation me fait frissonner. Je vais directement au jardin, derrière, et je m'arrête à quelques mètre de son dos, haletante, épuisée, le cœur battant ; qu'importe je suis là, et lui aussi. Je sais qu'il peut sentir ma présence, comme je sens la sienne.
Sa canne à pêche se fige, il la lâche, elle glisse dans l'eau. Rien à faire. Il se lève, se retourne, me contemple, les sourcils froncés, immobile.
Je n'ai plus l'intention de laisser les interdits, ni quoi que ce soit d'ailleurs, nous séparer. Je lui saute au cou, au diable les principes !
Il ne reste pas surpris bien longtemps, et m'encercle la taille de ses bras.
Oh ! Comme tu m'as manqué toi l'être aimé, s'écrient en chœur et mon âme et mon corps. Comme les Soleil a été froid loin de tes bras, comme la vie a été dure et triste !
Ne me quitte plus jamais. Il murmure à mon oreille, et sa voix est le plus doux des chants.
Pourquoi avoir changé d'avis ? me demande-t-il en plongeant ses yeux chocolat dans les miens.
J'hésite un instant. Oui, pourquoi ?
Puis tout à coup la réponse me saute à la gorge, et je me détache de lui pour le contempler avec fierté, malice, et bonheur.
Parce que je ne veux plus jamais voir pleurer la fille du miroir.
Je veux bien des tits feedbacks, merci. Kaira.
