Me revoila, promesse tenue! lol La chanson est "être une femme" de Anggun
bonne lecture
Etre une femme
C'est vrai que je ne me suis jamais dit qu'il ne voulait peut être pas revenir dans le monde sorcier, en fait, je n'ai jamais voulu prendre en compte cette possibilité. Admettre qu'il s'était enfui revenait, à admettre le fait qu'il m'avait rayé de sa vie définitivement et cela je ne le supporte pas.
-Oups j'ai touché là où ça fait mal ! Désolée.
-Non tu n'as pas à l'être, c'est vrai que j'agis de manière égoïste, mais même s'il ne veut pas revenir parmi les siens, je voudrai qu'il me le dise en face et après je le laisserai tranquille.
Elle affiche un sourire tendre et rassurant. Le ballon d'une petite fille, jouant non loin, vient rouler à ses pieds, elle le ramasse et va lui rendre, pour la remercier l'enfant, tendrement, l'embrasse sur la joue.
-Ne te moque pas !
-Je ne me moque pas je trouve cela mignon, c'est tout.
Elle affiche une mine boudeuse que je ne lui connaissais pas jusqu'à présent.
-Pour me faire pardonner, je t'achète une glace.
Un sourire resplendissant envahit son visage.
-Une double, avec de la chantilly et des éclats de noisette caramélisés ?
Je ris face à son comportement enfantin.
-Si tu veux !
Nous nous éloignons du bac à sable pour nous rapprocher du vendeur ambulant de glace, Vitalie ressemble de plus en plus à une enfant, elle rit et saute partout, quelle drôle de fille ! Dire qu'au début c'est sa beauté qui m'a attiré et maintenant je n'y prête même plus attention, tout ce qui m'intéresse c'est sa fraîcheur et ses éclats de rire.
Nous prenons nos glaces et repartons nous promener dans le parc. Nous chahutons comme deux collégiens, racontons des bêtises et nous moquons de tous ceux qui, par malheur, croisent notre chemin.
Nous franchissons la grille et remontons l'avenue principale.
-Vitalie tu nous emmènes ou ?
Elle me fait un léger clin d'œil et me répond :
-Tu verras !
Nous nous engageons dans les quartiers dits « populaires »,où un arc en ciel de couleurs s'affichent sur les façades comme pour faire oublier la grisaille du temps londonien.
-J'adore passer par ici, bon d'un autre côté, j'habite dans ce coin donc j'y suis un peu obligée mais j'adore toute cette chaleur comme si je me réveillais d'une longue hibernation et que les rayons du soleil caressaient ma peau, je sais pas si c'est très compréhensible !
-Si ça l'est, ne t'inquiète pas.
Elle ne marche pas, elle danse, comme si la joie l'habitait, alors que sa vie n'a rien de facile, elle oublie ses malheurs pour jouir du moment présent.
C'est seulement maintenant que je remarque sa tenue, un vieux jean prés du corps, un tee-shirt rouge vif sur lequel est inscrite cette phrase : Être une femme, une veste en velours noire, une paire de basket usée et pour parfaire-le tout une besace kaki, qui se balance au gré de ses mouvements, accrochée à son épaule. Elle n'a rien à voir avec la strip-teaseuse que j'admirai comme si dans ce corps deux entités se battaient : la femme fatale qui allume les hommes sans jamais rien leur donner et la petite fille paumée qui aurait encore bien besoin de ses parents.
La réalité me frappe elle est tout simplement moi : Harry celui qui cherche l'affection et le Survivant surentraîné pour assassiner un monstre. Nous avons tous les deux forgés une image de nous qui n'a rien de réel parce que la vie nous a obligé à le faire.
Être une femme, une femme
Laisse mes talons aiguilles
Faire de moi une fille
Sans me regarder
Comme un objet
Sur le vent qui joue
Dévoile mes genoux
Mais jamais questions d'attirer sur moi l'intention
Au passage elle attrape ma main et la serre, elle se met à courir zigzaguant entre les femmes rentrant du marché, elle rit, bondit, sourit, tire la langue aux gamins, je la suis voulant, moi aussi, retrouver cette innocence qu'elle feint. Elle oublie tout ces regards lubriques qu'elle peut apercevoir en jouant les sales gosses, elle se lave de leur pêché en se replongeant dans une enfance sécurisante.
Elle ne revendique rien de ce qu'elle est, de l'image qu'on lui colle, même si elle a conscience de l'attraction qu'elle exerce sur la gente masculine et féminine, elle n'en joue pas dans la vie
Sur mes longs cheveux
Derrière la couleur de mes yeux
Il y a juste quelqu'un qui veut
Etre une femme, une femme
Et sur le dessin de ma bouche
Tu as cette peau que tu touches
Il y a juste quelqu'un qui peut
Etre une femme, une femme
Elle me traîne jusqu'à une maison jaune aux volets bleus, nous empruntons l'escalier extérieur et atterrissons au troisième étage juste sous les toits, elle extirpe de son sac ses clés ou plutôt devrais-je dire ses deux clés et le nombre incalculable de porte-clefs multicolores auxquelles elles sont attachées. Elle ouvre lentement la petite porte et me laisse passer.
-Tu sais que ce sont les hommes qui normalement laissent passer les femmes devant et non l'inverse !
Nous nous trouvons dans un petit appartement le sien évidemment ! Un salon minuscule et une petite cuisine avec un bar en zinc, elle me fait signe de m'installer sur le canapé, un peu défoncé, recouvert d'un tissu jaune pâle. Je suis les ordres implicites de la miss, elle va dans la cuisine me laissant ainsi le loisir d'inspecter plus attentivement les lieux.
Sur le mur face à moi se trouve une grande bibliothèque recouverte ou plutôt submergée de livres, toute une partie concerne les légendes et la mythologie, une autre la psychologie et puis il y a aussi des classiques qu'on nous oblige à lire à l'école.
A ma droite, l'unique fenêtre de la pièce donne sur une école maternelle, à ma gauche une porte, sûrement celle de sa chambre.
Elle revient avec dans chaque main un verre de limonade glacée, les dépose sur la table basse un peu bancale et après avoir enlevé ses chaussures s'assoit en tailleur à coté de moi.
Nous discutons pendant prés d'une heure sur tout et rien, de la pollution dans le centre de Londres à la meilleure marque de cookies, tout y passe, je la vois nerveusement tripoter sa montre.
-Un problème ?
-J'ai un entretien pour un stage dans moins d'une heure.
-Je vais te laisser alors !
-Non reste, je vais prendre une douche en vitesse, me changer et après on ira à la station de bus ensemble.
Elle n'attend pas ma réponse et se précipite dans sa chambre attrapant au passage sa tenue, elle laisse par habitude la porte de la salle de bain ouverte, j'y jette un coup d'œil, voyeur, mais elle est déjà sous la douche. Je me retourne pour me rendre au salon, lorsque je tombe nez à nez avec un lion.
A droite de l'encadrement de la porte, un grand dessin argenté sur fond noir représente un lion autour duquel s'est enroulé un serpent.
Être une femme, une femme
Laisse mes envies de soie
En dehors de toi
Mes jambes se croiser
Mon corps bouger
Mes sourires glamour
Mon parfum du jour
N'ont pas l'intention d'attirer sur moi l'attention
Merlin seul sait pourquoi il m'a fallu prés d'un quart d'heure pour me remettre de cette découverte mais tout fut oublié lorsque Vitalie vint me rejoindre.
Elle porte un costume sombre fabriqué dans un tissu fluide, ainsi qu'une chemise blanche, entrouverte, laissant deviner sa poitrine, elle a pour l'occasion troquée ses baskets pour une paire de bottes en cuir. Elle s'est légèrement maquillée. Deux choses contredisent l'aspect strict de sa tenue : ses mèches bleues et son sac kaki.
-Je t'interdis de te moquer de moi ! J'ai besoin de ce stage pour valider mon année et je dois mettre toutes les chances de mon côté !
Je retiens difficilement mon rire au point que des larmes apparaissent au bord de mes cils. Elle est définitivement un ange envoyé par le ciel pour me rattraper.
N'hesitez pas à me dire ce que vous en pensez j'aime toujours recevoir des reviews (comme tout le monde!)
