• (La Marque de l'Ange) •
Présentation : Cette histoire et son intrigue cogite depuis longtemps dans ma tête et ce ne fut que très tard après sa naissance qu'elle fut soumise à l'écriture. Tout appartient à JKR, évidemment, excepté l'un des personnages principaux qui, lui, est inventé de toute part.
La première année d'Harry fera un peu plus de quarante chapitres mais l'histoire ne s'arrêtera pas là. Laissez vos reviews, je suis ouverte à toutes critiques.
Bonne Lecture.
Chapitre 1 : L'arrivée du loup
Deux semaines. Cela faisait deux semaines qu'Harry était coincé là, dans sa petite chambre de Privet Drive. Deux semaines et pourtant il avait l'impression d'avoir quitté Poudlard depuis une éternité.
Accoudé sur le rebord de sa fenêtre, le garçon regardait la rue déserte et plongée dans la nuit. Tout semblait si calme. Le silence était troublé par les miaulements d'un des chats de Mrs Figg et on entendait à peine les voitures sur l'autoroute comme un ronflement lointain.
Harry sentait ses yeux le picoter de sommeil mais il se refusait à dormir. Il avait suffisamment fait de cauchemars pour le restant de ses jours. A peine fermait-il les yeux, que les souvenirs refaisaient surface. Il revoyait en boucle le corps de Cédric choir sans bruit, il entendait encore les rires assourdissants des Mangemorts, il revoyait sans cesse ces deux yeux rouges où s'enflammait une lueur démente, et sans parler de ce décor de mort qu'était le cimetière de Little Hangleton.
Derrière lui, sa chambre n'avait jamais été aussi peu rangée. Ses grimoires et ses vêtements s'éparpillaient un peu partout sur le parquet. Son couvre-lit était tâché d'encre, son oreiller avait glissé par terre, le montant de son armoire était tombé et était posé contre un mur et enfin, la cage d'Hedwige était si sale que la chouette n'était pas revenue depuis plus de neuf jours.
Elle ne lui avait apporté qu'une seule lettre depuis le début des vacances. C'était une lettre de Ron. Harry avait été affreusement déçu en lisant que son meilleur ami ne pouvait pas lui donner plus de détails sur les événements dans le monde des sorciers au cas où la lettre se perdrait, que ce serait sûrement –pour la même raison- la dernière lettre qu'Harry recevrait jusqu'à la rentrée et qu'enfin, Dumbledore avait refusé qu'il aille au Terrier. Ron avait achevé sa lettre en lui souhaitant de bonnes vacances, et du courage.
Au final, Harry avait déchiré la lettre et l'avait jeté dans la cheminée du salon sous les regards étonnés des Dursleys.
Il passait ses journées à flâner dans les rues de Little Winning et ne revenait que très tard dans la soirée pour le dîner avant de s'enfermer dans sa chambre. Les Dursleys n'en demandaient pas plus. Moins ils le voyaient, mieux ils se portaient.
Harry se redressa et ferma les deux battants de sa fenêtre le plus lentement possible pour éviter qu'elles grincent et réveillent les Dursleys. Puis il s'allongea sur son lit, les bras repliés derrière la nuque, et regarda le plafond dont la peinture commençait à s'écailler.
Il observa attentivement les petits morceaux de peinture séchée qui pendaient tristement du plafond et risquaient de tomber à tout moment. A peine eut-il pensé à cette chute, que les particules blanches se détachèrent et tombèrent lentement vers lui. Il les voyait arriver vers lui, et grossir peu à peu mais sans esquisser un seul geste. Semblables à des flocons de neige, les particules arrivèrent sur son visage sans qu'il les sente vraiment. Une abondante nuée de particules blanches recouvrit sa chambre et Harry ne distinguait plus rien. Seulement ce brouillard blanc qui semblait même envahir son esprit.
Il vit alors loin devant lui un corps inerte. Il n'en fallut pas longtemps pour qu'Harry crie de terreur en reconnaissant le cadavre de Cédric. Les flocons avaient disparus. Derrière lui, un rire guttural s'éleva dans la nuit. Harry se retourna, et sentit sa cicatrice s'embraser sous le regard déchaîné du Seigneur des ténèbres.
Harry hurla de plus belle. Il se débattit avec force, les mains devant les yeux pour échapper à ces deux pupilles écarlates qui le fixaient, qui le tuaient d'un seul regard.
Les rires s'éloignèrent et Harry écarta ses mains de son visage. La respiration saccadée, il regarda le cadrant de son réveil afficher huit heures douze. Il leva la tête et regarda le plafond dont la peinture était toujours bien là. Ce n'était qu'un cauchemar. Encore un.
Il se redressa, se frotta les yeux et chercha à tâtons ses lunettes qui étaient tombées.
•
A l'heure du déjeuner, Harry s'éclipsa de la maison. Il n'avait pas faim. Comme tous les autres jours d'ailleurs. Il ne mangeait que très peu le soir et quand il en avait envie. Les repas du matin et du midi étaient oubliés au fond de son estomac.
Le garçon se dirigea vers le parc municipal. C'était un samedi et le parc était bondé de monde.
Harry alla s'asseoir sur un banc libre et sortit un livre de sorcellerie dont il avait recouvert la couverture de papier kraft pour empêcher les Moldus d'en lire le titre.
Il en était au troisième chapitre quand un jeune couple vint s'asseoir à côté de lui et commencèrent à échanger des baisers langoureux.
Harry n'y prêta pas attention et continua sa lecture des Enchanteurs :
Créatures inconnues aux pouvoirs fantastiques, ce sont de véritables prodiges que les sorciers ne peuvent égaler
La jeune femme à côté de lui se mit à parler en enroulant ses cheveux déjà bouclés autour de son doigt.
Les Enchanteurs et Enchanteresses se mêlent rarement aux communautés magiques ou moldues.
Sur le tourniquet rouge, les plus petits poussaient des cris assourdissants secoués de leurs rires.
Contrairement aux croyances communes, rares sont ceux qui ont une apparence humaine.
Les balançoires grinçaient.
Ils incarnent la sagesse, leur présence changent le cours des choses et les plus puissants défendent une idée souvent abstraite.
Les deux amants s'embrassaient de nouveau.
Enchanteurs et Enchanteresses forment...
Harry ferma violemment son livre et se leva d'un bond. Cette ambiance à l'eau de rose le mettait mal à l'aise, il n'y avait pas sa place. Se moquant plus que jamais des regards braqués sur lui, Harry partit à mi-chemin entre la marche et la course.
Les poings serrés, il s'enfuit, s'enferma dans sa chambre et enragea de la situation sans issue dans laquelle il se trouvait.
•
La situation ne changea que quelques jours plus tard.
Harry se promenait comme à son habitude dans les rues désertes de Privet Drive. C'était un mardi et il faisait déjà nuit mais la chaleur de l'après-midi se sentait encore dans l'air.
Le jeune homme poussait du pied un caillou et portait à la main un journal rapiécé qu'il avait trouvé dans une poubelle. C'était son seul moyen pour connaître les nouvelles dans le monde moldu puisque les Dursleys l'avaient interdit de les « importuner » devant la télévision.
Dans le ciel, la lune n'était éclairée que de moitié. Mais un oiseau attira son attention. Le volatile était encore loin mais il s'agissait sans nul doute d'un hibou. Harry voyait une lettre qui se balançait au bout de ses pattes.
Mais contre toute attente, l'oiseau descendit rapidement et dangereusement vers le sol. Harry comprit aussitôt qu'il s'agissait d'un sortilège d'attraction. Le hibou paniqua et se mit à battre frénétiquement des ailes, en vain, et disparut derrière des maisons.
Les sorciers qui avaient capturé hibou étaient au moins à une dizaine de mètre du garçon.
Harry ne réfléchit pas à deux fois, il se mit à courir comme jamais il n'avait couru vers Privet Drive.
Il longea Magnolia Road et sauta par-dessus un grillage. Il traversa en courant le jardin dans lequel il se trouvait, enjamba la clôture et reprit sa course folle vers le numéro quatre.
Il s'arrêta soudainement et regarda les lampadaires qui s'éteignaient un à un. Il n'était plus qu'à quelques mètres de la maison.
Harry fouilla ses poches et n'y trouva qu'un vieux paquet de chewing-gum. Il n'avait pas emporté sa baguette.
Il y avait du remous près de l'arbre qu'avaient planté les voisins des Dursleys. Et ce n'était pas le vent.
Harry déglutit avec peine et jouant le tout pour le tout, il courut droit vers la maison. Une ombre se dressa devant lui et Harry ne put ralentir à temps. Il se prit les pieds dans le pantalon trop grand de Dudley, glissa sur le trottoir et entraîna dans sa chute l'homme qui l'avait arrêté.
- Lumos !
Aveuglé par le jet de lumière, Harry ferma les yeux jusqu'à ce que le sorcier se décide à abaisser sa baguette. Harry ouvrit les yeux et au-dessus de lui, coincé par sa propre cape, Remus Lupin lui adressa un faible sourire.
Il va sans dire qu'Harry ne serait jamais attendu à ce genre de visite.
Lupin se dégagea se sa cape, se redressa et tendit la main à Harry pour l'aider à en faire de même.
- Professeur Lupin ? demanda inutilement Harry. Mais qu'est-ce que vous faites ici ? Et vous auriez pu me prévenir de votre arrivée... il y a plus rassurant comme situation...
- Tu ne crois pas si bien dire... Il faut partir.
Harry cligna des yeux, éberlué.
- Je t'expliquerais mais ailleurs... Tes affaires sont là, j'ai été les chercher... ne t'inquiète pas ta tante et ton oncle ne m'ont pas vus. Dumbledore leur a écrit une lettre pour leur dire de ne pas s'inquiéter...
- Ils ne s'inquièteront pas tant qu'il s'agit de moi, ricana Harry. Où allons-nous ? Et comment ? Par la Poudre de Cheminette ?
- Le service des réseaux de cheminées nous repérerait. Non, nous allons y aller en volant.
Lupin désigna les deux balais posés contre le muret. Puis il saisit la grosse malle d'Harry et lui dit :
- Nous allons décoller depuis le parc public, derrière les arbres et les buissons, personne ne nous verra...
Harry saisit les deux balais –son Eclair de feu et un Comète 260- et la cage vide d'Hedwige.
Lupin ouvrit la marche, traînant avec peine l'encombrante et lourde valise d'Harry.
Quand ils furent arrivés au bout de la rue, Lupin sortit un étrange briquet qui portait le nom d'Eteignoir et réanima la lumière des lampadaires.
Puis ils se glissèrent dans la pénombre d'une autre rue. Harry le suivait de près, rasant les murs. Arrivés au parc municipal, les deux sorciers se cachèrent derrière les hauts buissons noirs qui le bordaient. Là, Lupin rétrécit d'un coup de baguette les bagages d'Harry –exceptés les balais- et les rendit plus légers. Il les prit, les emballa dans un mouchoir et les glissa dans sa poche.
- Prêt ?
- Oui...
Ils enfourchèrent aussitôt leurs balais et frappèrent le sol du pied droit avant de s'envoler dans les airs.
Il sembla qu'Harry ait quitté ses problèmes en même temps que la terre ferme. La sensation agréable de liberté qui caractérisait si bien le Quidditch, anima en lui une impression de plénitude.
Ils montèrent tout de suite en hauteur puis se stabilisèrent alors que les arbres étaient aussi gros qu'une tête d'épingle et Little Winning disparaissait de leur champ de vision.
- Pourquoi êtes-vous venus me chercher, Professeur ? hurla Harry pour se faire entendre
- Tu n'étais plus en sécurité... Voldemort a envoyé des Mangemorts à Little Winning, répondit Lupin en criant à son tour
- C'était eux qui capturaient les hiboux ?
- Oui, on pense qu'ils étaient chargés de lire le courrier t'étant destiné.
- Mais alors...
- Ne t'inquiète pas. Le hibou que tu as vu se faire attraper portait une lettre sans importance. C'était une diversion.
- Et Hedwige, où est-elle ?
- Elle est à Poudlard, le professeur Dumbledore lui a demandé de ne pas retourner près de toi, simple mesure de sécurité.
Harry ne répondit pas. Il remonta un peu plus la tirette de son blouson : il commençait sérieusement à faire froid.
Lupin se retourna, tous sourires, et ajouta :
- Au fait, je ne suis plus ton professeur, tu peux m'appeler Remus...
Harry répondit à son sourire et donna de la vitesse à son balai.
A penser qu'il y a quelques heures, il fouillait les poubelles à la recherche d'un journal et se plaignait de sa situation, Harry sentit sa poitrine se gonflait de joie.
Fin de Chapitre
Envie de folie ? Appuyez sur le petit bouton "Go" et postez vos commentaires.
