• (La Marque de l'Ange) •

Est-il nécessaire de rappeler que la plupart des personnages, l'histoire de base et les lieux appartiennent à JkRowling ? Je suis sure que vous vous en doutiez...

Bonne Lecture.


Chapitre 2 : L'Alliance qui renaît de ses Cendres

Il était aux environs de vingt-trois heures quand Remus donna signe qu'il fallait descendre. Harry pencha légèrement le manche de son balai et il commença à perdre de l'altitude.

Harry sut alors où Remus l'emmenait. Son cœur virevolta dans sa poitrine lorsqu'il aperçut les plus hautes tours de Poudlard qui perçaient les quelques nuages environnants.

Les deux sorciers accélèrent brutalement et foncèrent droit sur la pelouse noire de Poudlard. Ils survolèrent quelques arbres puis se posèrent en douceur au milieu des hautes herbes balayées par le vent et qui manifestement avaient besoin d'être coupées.

A cette pensée, Harry se tourna vers le cabanon d'Hagrid dont les fenêtres n'étaient pas éclairées mais les rideaux étaient ouverts.

- Hagrid est parti, déclara Remus en remarquant le regard d'Harry.

- Pourquoi ? Il...

- Il va revenir, assura le sorcier en fixant à son tour le cabanon. Mais pas maintenant. Plus tard, sans doute... Viens, rentrons.

Harry acquiesça, regarda une dernière fois la cabane du garde-chasse et suivit Remus jusqu'au château.

Dans tout Poudlard, il n'y avait que le Hall qui était éclairé. Ses torches étaient animées par un ensorcellement de flammes éternelles. Harry prit une grande inspiration, comme s'il s'agissait de la première depuis le début des vacances, ou comme s'il venait de sortir d'un monde où l'oxygène manquait.

- Tout le monde dort à cette heure-ci, dit inutilement Remus. Je leur annoncerais ton arrivée demain matin.

- Qui est encore au château ?

- Et bien il y a moi, le professeur Dumbledore, Rogue, Fol Oeil...

- Maugrey ?

- Il n'a pas quitté Poudlard depuis...le retour de Voldemort. Mais tu sauras pourquoi demain. Pour l'instant il est tard...

Ils étaient maintenant en haut des escaliers.

- Monte à la tour de Gryffondor, le mot de passe est Griffon ; tu t'installeras directement dans le dortoir des cinquièmes années. Tiens, voilà tes affaires tu leur redonneras leur taille et leur poids quand tu seras dans ta chambre.

- Je n'ai pas le droit d'utiliser la magie.

Remus fouilla ses poches et en sortit un flacon qui contenait une poudre grisâtre.

- J'avais oublié : verse ça sur ta baguette et le Ministère ne saura jamais que tu as utilisé la magie.

- Qu'est-ce que c'est ?

- Dumbledore aurait préféré que tu ne le saches pas mais je doute que tu puisses t'en procurer ailleurs que par nous : c'est un Brouilleur.

Harry prit la poudre et la rangea dans sa poche intérieure avec sa baguette.

- Une dernière chose, ajouta Remus en sortant un deuxième flacon, prend cette potion si jamais tes rêves prennent le dessus...

Il lui remit la bouteille puis descendit les escaliers.

- Bonne nuit, Harry.

- Bonne nuit.

Harry agita la potion dans son flacon puis la glissa dans la poche de son pantalon.

Ca faisait bizarre de voir Poudlard aussi vide. Plus un cri, plus de pas, ni de rires. Même les fantômes semblaient être partis. Les cadres dormaient profondément sans émettre le moindre ronflement. Tout était silencieux. Seul le crépitement des flammes sur les torches qui s'allumaient en présence de quelqu'un.

Harry regretta très vite d'avoir réveillé la Grosse Dame. Elle le sermonna pendant plus de dix minutes, le menaçant de le laisser dehors la prochaine fois. Ce ne fut que lorsque que le cadre voisin –réveillé par son chahut- se mit à grogner, qu'elle consentit à laisser le passage libre.

Harry redonna leur forme initiale à ses bagages. Il y jeta ses affaires, but d'un trait la potion du sommeil sans rêves, et s'endormit aussitôt, sans même avoir le temps de se contenter d'être là.

Harry dormait paisiblement se réveilla très tard dans la matinée. Il s'étira longuement et se tourna vers le lit vide qui aurait dû être celui de Ron.

Il quitta la tiédeur de son lit et se traîna jusqu'à la salle de bain.

Quand il en sortit, lavé et habillé, son lit était fait, ses affaires étaient pliées et rangées et ses livres étaient alignés par ordre alphabétique le long du mur.

Harry s'avança vers la table de chevet pour y prendre sa baguette quand il entendit un aboiement bien connu.

Aussitôt, il se jeta sur la porte, l'ouvrit à la volée et dévala les escaliers. A peine fut-il arrivé dans la salle commune qu'un gros chien noir se jeta sur lui, le faisant tomber par terre et lui léchant le visage.

- Sirius, arrête, je viens de me laver !

Le chien se retira et reprit sa forme humaine.

- Dis tout de suite que je suis sale ! s'exclama joyeusement son parrain

Sirius l'aida à se relever et l'étreignit avec force. Harry recula d'un pas pour dévisager son parrain. Sirius avait repris du poids depuis Azkaban. Bien que toujours très svelte, il semblait en meilleur santé. Il n'avait plus sa barbe, s'était coupé les cheveux et paraissait évidemment beaucoup plus heureux.

- Je viens d'arriver, expliqua Sirius. Remus est venu me chercher et nous avons dû utiliser un Portoloin : les réseaux des cheminées sont trop surveillés pour que j'y passe. Tu as déjeuné ?

- Pas encore.

- Moi non plus ça tombe bien. Jusqu'à maintenant, je mangeais avec Remus et ni lui ni moi ne savons cuisiner. C'est un miracle si la maison n'a pas pris feu !

Harry se mit à rire.

- Tu es chez lui ?

- Non, c'est lui qui est chez moi...

- Tu as une maison ?! Et tu me l'as jamais dit ?

- Biensur que j'ai une maison, répondit Sirius avec une grimace. Mais quelle maison... Je préférerais vivre dehors si Dumbledore n'en avait pas besoin. Mais tu verras ça en temps et en heures... Bonjour tout le monde !

Ils étaient arrivés dans la Grande Salle où les quelques occupants les accueillir avec joie.

Dumbledore se leva de table et s'avança vers Harry. Il posa ses deux mains sur les épaules du garçon et lui avoua avec un sourire :

- Je ne pensais pas te revoir de si tôt... Tu n'étais plus en sécurité ici et j'ai préféré t'avoir sous les yeux...

- Je vais passer les vacances à Poudlard ? coupa Harry

- Je ne sais pas encore... J'aurais aimé que tu les passes chez ta tante et ton oncle, malgré tout ce que tu peux en penser... mais les Mangemorts rôdent autour et même s'ils ne peuvent rien contre toi, personne ici n'était très rassuré.

Harry se mordit la lèvre. Il aurait voulu que Dumbledore lui dise qu'il passerait les vacances ici. Ou même au Terrier mais pas chez les Dursleys !

- Mais pour l'instant, ajouta le directeur en se redressant, ce n'est pas l'heure de se soucier de ce genre de choses, allez viens déjeuner...

Harry s'approcha de l'unique table qui trônait au milieu de la Grande salle. Il salua Maugrey, et Remus puis s'assit.

Sirius lui posa trois tartines de marmelade sous le nez et s'exclama :

- Tu es aussi épais qu'un Botruc, on dirait que tu n'as pas mangé depuis des semaines. Allez, avale moi ça !

Trop heureux qu'on s'occupe enfin de lui, Harry ne répliqua pas. Il prit les tartines et les trempa dans son thé en discutant joyeusement avec Remus et Sirius qui lui racontaient leurs exploits culinaires.

- Remus, tu te souviens de la fois où je voulais faire des muffins ?

Remus pleurait de rire. Sirius hoquetait et Harry avait atrocement mal aux côtes à force de rire. Ainsi il apprit comment son parrain s'était débrouillé pour faire d'une malheureuse dinde un dangereux explosif en inversant le sel avec la Poudre de Cheminette ou encore comment Sirius avait failli se casser les dents en tombant sur une petite cuillère que Remus avait laissée dans la pâte d'un gâteau...

Après le petit-déjeuner, Harry partit à la volière où l'attendait Hedwige et lui confia deux lettres. Une pour Ron et l'autre pour Hermione. Dumbledore l'avait autorisé à leur dire qu'il était à Poudlard mais Harry n'avait pas pu leur en dire plus.

Les nouvelles dans le monde des sorciers n'étaient pas très joyeuses. Le Ministère refusait toujours de croire que le Seigneur des Ténèbres avait retrouvé son corps et la Gazette –dont Maugrey était persuadé que le Ministère l'influençait- en était venue à considérer Dumbledore comme fou. Harry était encore qualifié comme « un pauvre orphelin qui avait subi trop d'épreuves émotives pour avoir toute sa tête » et la mort de Cédric avait été odieusement écartée de l'histoire.

Vers quinze heures, Remus proposa une partie de Quidditch. Harry accepta avec enthousiasme et Dumbledore les permit à se rendre sur le terrain de Quidditch de l'école.

- De toute façon, avait-il dit, personne ne traîne par ici et si c'était le cas, Sirius a un excellent déguisement...

Le terrain était en aval du château et une légère brise le balayait, calmant un peu la chaleur cuisante du soleil.

Ils volèrent pendant plus de quatre heures et ne revinrent au château que lorsque le soleil commença à décliner. Sirius se transforma en chien et prit son balai dans la gueule puis ouvrit le chemin jusqu'à Poudlard.

Quand ils passèrent les limites du parc, il y avait de l'agitation dans le château.

- On est en retard, Sirius, ils sont déjà là...

Le chien aboya joyeusement et se mit à courir en direction de Poudlard.

- Qui ? demanda Harry

- On t'expliquera, viens !

Les personnes dont parlait Remus venaient tout juste d'arriver. Elles étaient encore dans le hall quand les deux sorciers entrèrent et toutes se tournèrent vers Harry.

Et inévitablement, leurs regards se posèrent sur sa cicatrice.

- C'est le portrait craché de James ! i s'exclama une sorcière aux longs cheveux noirs /i

- Sauf les yeux, grogna Maugrey, ce sont ceux de Lily...

- Harry, intervint Dumbledore, je te présente l'Ordre du Phoenix !

Harry cligna deux fois des yeux se répétant deux fois la phrase dans la tête comme s'il devait y voir un jeu de mots ou reconnaître quelque chose de très célèbre.

- L'Ordre du Phoenix ?

- L'Ordre du Phoenix, répéta Dumbledore. Quand Voldemort a commencé à semer la terreur, les sorciers qu'on était surs qu'ils étaient du bon côté, se sont alliés pour le combattre, déjouer ses attaques, l'espionner et tenter –jusqu'à ta venue en tous cas- de le défaire... Mais c'était pendant la première guerre et l'Ordre n'était pas préparé. Pas assez en tous cas. Nombreux sont morts... ou marqués à vie. Il est temps maintenant de reformer cet Ordre, de s'unir à nouveau, pour combattre ensemble le Mal qui rôde et qui ne restera pas longtemps silencieux...

Il regarda chaque personne qui s'y trouvait et toutes acquiesçaient d'un air appréciateur.

- Est-ce que d'autres font partie de l'Ordre ? demanda Harry

- Oui mais ils ne peuvent pas être prévenus pour l'instant... l'Ordre doit attendre un peu je pense avant de reformer ses rangs au complet. Bien, Harry, je te prierais de monter dans ton dortoir s'il te plaît, nous t'appellerons quand les elfes de maison auront servi le dîner...

Le regard d'Harry s'assombrit aussitôt. On venait de lui avouer qu'il existait une alliance contre celui qui voulait le tuer, et il n'avait apparemment pas le droit d'y participer.

Il serra un peu plus fort le manche de son balai et les sorciers et sorcières entrèrent dans la Grande Salle. Sirius lui jeta un rapide clin d'œil auquel Harry ne répondit pas. En fait il était affreusement vexé de ne pas pouvoir assister à cette réunion. Il sentait parfaitement qu'on le considérait comme un enfant.

Il monta rageusement les escaliers, donna le mot de passe d'un ton particulièrement désagréable et monta directement dans sa chambre.

Il jeta son balai dans l'armoire, retira sa cape et se laissa tomber sur son lit.

Jamais il n'aurait pensé que Dumbledore lui ferait ça. Il pensait avoir gagné du mérite à ses yeux mais venait de s'y tromper lourdement. Il n'était qu'un pion parmi tant d'autres.

Harry plongea sa tête dans l'oreiller et s'endormit aussitôt, plus de colère que de fatigue sans doute...

Harry chevauchait à présent une licorne. Il ne voyait pas très bien, comme s'il n'avait pas ses lunettes bien qu'il les sentait sur son nez. La licorne galopait à toute vitesse et si Harry était conscient, il aurait tout de suite compris qu'il ne s'agissait pas d'une monture ordinaire.

Harry s'agrippait à son encolure pour ne pas tomber pendant qu'elle fusait à travers un océan de couleurs.

En y regardant d'un peu plus près, Harry comprit qu'il ne s'agissait pas d'une licorne pour la simple et bonne raison qu'elle n'avait i pas /i de corne. Mais son pelage était tout aussi blanc, tout aussi doux et tout aussi scintillant.

Harry voulut mieux la voir mais il glissa de côté et sombra dans les ténèbres.

- Harry, réveille-toi, viens manger...

Le garçon se redressa sur son lit, le cœur battant après la chute qu'il venait de faire.

Il attrapa ses lunettes et comprit que non seulement il était tombé du dos de la créature, mais il était également tombé de son lit.

Sirius l'aida à s'asseoir sur son lit et lui demanda les sourcils froncés, trahissant son inquiétude :

- Ce sont tes cauchemars ?

Harry fit non de la tête et se releva. Il en voulait toujours à Sirius de ne pas avoir défendu sa cause devant l'Ordre. Harry avait sérieusement pensé que son parrain l'aidrait à entrer parmi les membres de l'Ordre du Phoenix.

Les membres de l'Ordre ne parlèrent ni de leur réunion, ni de Voldemort durant tout le dîner.

Harry n'en fit pas part non plus, ne donna ni son avis ni ses pressentiments à ses sujets et essaya de dissimuler le mieux qu'il pût, la profonde vexation qu'il éprouvait à ne pas être admis parmi eux.

Il fit la rencontre de Nymphadora Tonks qui le supplia de ne l'appeler que par son nom de famille, et qui se révéler être une jeune femme pleine d'enthousiasme.

Pendant la soirée, au plus grand ébahissement d'Harry, elle transforma sans baguette et sans formules ses cheveux d'un rose bonbon en un noir bleuté.

- Je suis une Metamorphagus, i expliqua-t-elle sous les yeux écarquillés du garçon /i .

- Une Méta quoi ?

- Metamorphagus, c'est un sorcier ou une sorcière qui a le « don » de transformer chaque partie de son corps de la façon qui lui convient...

- Vraiment ? Qui vous appris à le devenir ?

- Arrête de me vouvoyer... grinça Tonks. Etre Metamorphagus ne s'apprend pas, c'est inné...

Harry fit une moue déçue et Tonks le consola en lui resservant une cuillérée de purée.

Comme tous ceux de Poudlard, le dîner fut excellent et Harry reprenait ses habitudes alimentaires. De toute façon, sous l'œil méfiant de Sirius, il y était un peu obligé...

Ce fut seulement vers minuit que les membres de l'Ordre partirent. Seuls Maugrey, Sirius, Remus, Rogue et Dumbledore restaient au château.

Harry entendit une bride de conversation entre Dumbledore et un sorcier du nom d'Elphias Doge et apparemment, la prochaine réunion aurait lieu dans trois jours. Intérieurement, Harry avait hâte d'y être.

Fin de chapitre