• (La Marque de l'Ange) •
Le début du chapitre est sous le point de vue d'Harry, autrement dit Harry devient le narrateur. Les points de vue personnages ou narrateurs sont annoncés en gras.
Bonne Lecture.
HR
Chapitre
4 :
L'Enchanteresse de l'Espérance
Ptdv Harry :
Quidditch. Je ne m'étais jamais rendu compte à quel point ce mot peut être… bizarre. Au fond le sport qu'il désigne n'est pas moins tordu.
Ce fut seulement en 1781 que fut créé la première association de lutte pour la régulation de vitesse des Cognards. Actuellement, le département des Jeux et Sports Magiques au Ministère de la Magie surveille de près leur fabrication…
J'ai tellement lu ce livre que je crois que je serais capable d'en faire une copie conforme orale.
Je ferme le bouquin et le jette sur une table au fond de la salle commune. Enfin je le jette contre le mur et il retombe médiocrement sur la table…
Vingt heures et demie.
Je bâille, m'étire, me lève.
La vie est dure à Poudlard, très dure…
Je sors de la salle commune et pique un sprint jusqu'à la Grande Salle.
Je sais ça peut paraître idiot de courir comme un dératé dans les couloirs ; je suis ni bousculé ni en retard, il y a de la place pour tout le monde, et je suis toujours allé manger calmement.
Mais je suis suivi depuis une semaine. Une semaine que je me fais poursuivre par les tableaux.
Si, si…
A chaque fois que je suis dans le couloir, ils se massent dans le cadre le plus proche de moi pour entamer une conversation. Je veux bien croire qu'ils s'ennuient, qu'il n'y a personne d'autre à Poudlard qui ait autant de temps libre que moi et qu'ils aimeraient bien que je m'arrête pour parler avec eux mais là j'appelle ça du harcèlement !
Si seulement j'avais été un zeste plus malin dès le départ ! Mais noooon… il a fallu que je leur parle, que je fasse semblant de m'intéresser à leurs stupides excursions en Chine ou en Amérique, que je pousse des « Oh » et des « Ah » quand ils me racontaient leurs aventures à deux mornilles de l'heure !
Alors maintenant je suis obligé de courir entre la Grande Salle et la salle commune de Gryffondor.
Monsieur Potter ! Eh, Monsieur Potter !!
Le tableau du Grand Duc d'Orléans… Cours, Harry, cours !
J'arrive dans la Grande Salle dans un dérapage à en faire pleurer la semelle de mes chaussures et m'attire au passage les regards surpris des professeurs.
Je vais m'asseoir plus calmement sur la seule chaise de libre et remarque, avec un certain temps de retard d'accord, que les professeur Flitwick et Bibine sont revenus.
Bonsoir Monsieur Potter, couine le minuscule professeur de Sorts
et Enchantements
Bonsoir professeur.
McGonagall me passe le plat de saucisses, je me sers et fais passer.
L'Italie est un très beau pays, continue Flitwick,
j'y retournerais certainement l'année prochaine.
Avez-vous été voir la ville de Florence ? demande
Dumbledore
Florence côté moldu est particulièrement
magnifique. On dit que le Musée des Offices est un des plus
beau au monde ! Mais ça n'est rien en comparaison de la
Ville Cachée, côté sorcier.
La Ville Cachée, répète McGonagall, c'est
à voir au moins une fois dans sa vie !
Avez-vous visité la Tour des Quatre Saisons, Minerva ?
Aïe…
Tout le monde se tourne vers moi. Mince, ils m'ont entendu… C'est ma cicatrice. Ca recommence. La véritable douleur ce n'est pas la légère brûlure au niveau de mon front, c'est mon cœur qui bat à m'en rompre les côtes.
Dumbledore se lève et s'avance vers moi.
DING !
Je sursaute. Rogue vient de lâcher son verre et se lève à son tour. Le regard calculateur il me regarde à son tour, la main droite serrant son bras gauche avec une légère grimace douleur.
La Marque des Ténèbres l'appelle. Il l'appelle.
Ma cicatrice s'enflamme. Pour la première fois depuis le début des vacances, je suis soulagé que Rogue soit là. Pour la première fois, nous partageons autre chose que la haine.
Il regarde Dumbledore, un court instant, et quitte la Grande Salle en courant, sa cape virevoltant derrière lui. Dumbledore s'excuse et quitte la table à son tour.
A partir de là, plus personne n'a faim. On entend quand même le cliquetis des fourchettes sur les assiettes mais elles ne vont jamais à la bouche de leurs propriétaires.
La douleur de ma cicatrice s'est atténuée.
Alors, Harry, ça va ?
Pitié, pas eux !
Harry ?
Bon écoutez, on va mettre les choses au clair !!
Ils se taisent, tous… la paix, le silence… enfin ! Je reprends ma respiration.
J'aimerais passer des vacances tranquilles ! J'aimerais me reposer alors pitié, pitié, fermez-la !!
Eh, oh ! Pourquoi ils rient, là ?
Non, je suis sérieux…
C'est reparti, je cours de nouveau, saute les marches deux à deux et hurle le mot de passe à la Grosse Dame. Elle libère immédiatement le passage, et j'entre dans la salle.
Je monte directement dans la salle de bain des garçons de cinquième année.
L'image que renvoie le miroir n'est pas très plaisante… C'est même affreux, je dirais : non seulement je grimace à cause de ce fichu point de côté mais en plus ma cicatrice est encore plus visible qu'à la normale avec une alarmante couleur rouge sang.
Je me passe un coup d'eau sur le visage. Ca rafraîchit mais ne résout rien.
Je sors de la salle de bain et les chandelles de la chambre s'allument.
Où est-elle ?… là !
La Carte du Maraudeur.
Je redescends à la salle commune et me laisse tomber dans un des fauteuils pourpres aux montures de bois ouvragées. Je sors ma baguette, la pointe vers la cheminée et :
Incendio !
Bon alors, cette carte.
Rogue a disparu. Il a déjà quitté Poudlard. Dumbledore est dans son bureau. Il tourne en rond. Flitwick et McGonagall sont dans la salle des professeurs. Bibine a rejoint ses appartements.
Et Harry Potter s'emmerde tout seul… Ah tiens, mon subconscient prend le dessus.
Accio Livre !
Le bouquin que j'ai jeté il y a environ un quart d'heure se soulève paresseusement et vole jusqu'à moi et me retombe lourdement sur les genoux.
Lire est la dernière chose que j'ai envie de faire mais je n'ai pas le choix si je veux rester éveillé.
Le Quidditch a longtemps était considéré comme un simple loisir, aujourd'hui, certains en font leurs métiers. Le premier Attrapeur salarié était l'irlandais Jim Powartt qui fut dès vingt-cinq ans payé à trois cent gallions par mois et une centaine supplémentaire pour les matchs…
Rogue n'est toujours pas revenu. Tous les professeurs sont dans les appartements et à en juger par leurs points immobiles, ils dorment.
En 1896, les Angosaxes de Grande-Bretagne affrontèrent les Harnolds de France dans un match de Quidditch dit occasionnel.
Ah non, Dumbledore ne dort pas.
En effet, les joueurs devaient, tout en jouant, exécuter des figures de voltige ordonnées et notées par un jury de trois personnes. Ces jurés, dont aujourd'hui deux sont morts, se nommaient Alexandre Delahache, Mérithmée Couardi, et Ilyass Hymthesos.
Ne…pas…dormir…
Les Angosaxes en sortirent vainqueurs à défaut d'adversaires : deux des Poursuiveurs Harnolds étaient tombés de leurs balais
Pourquoi est-ce qu'on mon nez touche le livre ?
En 1956…
¤
Ptdv Narrateur :
Quand Harry se réveilla, il se gifla intérieurement de s'être endormi. Le soleil était déjà levé depuis longtemps et par-dessus tout, Rogue était de retour au château.
Toujours en colère contre lui-même, le jeune homme se doucha, s'habilla et partit à la Grande Salle où la Carte du Maraudeur lui indiquait que tous les résidants de Poudlard s'y trouvaient.
Harry fit d'abord semblant de déjeuner le plus simplement du monde. Il s'assit, attrapa la corbeille de petits pains, et se servit un verre de jus de citrouille.
Rogue et Dumbledore étaient en grande discussion, tous deux debout à une extrémité de la table. De là où il était, Harry pouvait entendre des brides de phrase.
….Qui cherchait-il ?....
…… Mangemort……
Rogue parlait si doucement qu'Harry n'arrivait même pas à deviner ses mots.
Quand il se rendit compte qu'il était depuis plusieurs secondes la main en l'air en tenant sa tartine et les sourcils froncés dans une attitude de profonde concentration, il se dépêcha de rabaisser son bras et adressa un léger sourire au professeur McGonagall qui l'observait depuis un moment.
Il vit du coin de l'œil Dumbledore acquiescer puis le directeur quitta la salle et Rogue s'assit.
Des Muffins, Potter ?
Non, merci…
Minerva ?
Juste un alors, ils m'ont l'air…
Harry soupira. Personne ne semblait daigner le mettre au courant de ce qui s'était passé la veille. Il aurait juré que les autres membres de l'Ordre étaient déjà au courant à l'heure qu'il était.
Il frotta ses mains pour les débarrasser des miettes de pain, se leva et s'avança vers la sortie.
Potter ! l'interpella Rogue. Le directeur vous attend dans son bureau.
Harry s'arrêta entre les deux portes.
Je ne connais pas le mot de passe.
Phoenix.
Harry se mit à courir, non seulement parce qu'il était pressé de savoir ce que Dumbledore avait à lui dire mais aussi parce que plusieurs tableaux lui faisaient déjà signe de s'approcher.
Il monta les escaliers, toqua à la dernière porte qui scellait le bureau et attendit qu'on lui permette d'entrer.
Le professeur Rogue m'a dit que vous vouliez me voir.
Approche-toi Harry, viens, assieds-toi.
Harry se plaça sur l'un des deux sièges recouverts de velours pourpre.
Il me semble que tu as compris hier pourquoi ton professeur de
potions est parti.
Voldemort appelait ses Mangemorts.
C'est exact… Il faut que tu saches qu'il a rassemblé
cette nuit la totalité de ses Mangemorts, et il ne l'avait
pas fait depuis qu'il t'avait affronté dans le cimetière
de Little Hangleton.
Il ne s'était pas manifesté depuis que…
Si, il a réuni plusieurs fois ses serviteurs mais pas tous
ensemble. Il les appelait par nombre de trois ou quatre mais pas tous
ensemble.
Harry sentit les battements de son cœur s'accélérait de nouveau.
Est-ce que…
Il n'a attaqué personne et n'a prévu aucune
attaque.
Harry lâcha un profond soupir de soulagement.
Pourquoi les a-t-il réunis ?
Voldemort a ordonné à ses serviteurs de fouiller
entièrement la forêt d'Ecathondes, celle qui borde
Little Hangleton. Toute personne qui s'y trouvait devait lui être
ramenée.
Est-ce que quelqu'un a été trouvé ?
La forêt d'Ecathondes est une forêt très sauvage
qui n'est traversée que par un seul chemin. C'est une
forêt sombre et relativement dangereuse pour les Moldus : ils
préfèrent se promener dans la forêt des Tilleuls
à quelques kilomètres de là.
Alors personne n'a été trouvé.
Non.
Mais si les Mangemorts ne l'avaient pas fouillée entièrement
; enfin j'imagine que traverser une forêt de fond en comble
devait être fatiguant alors…
Non, je ne crois pas Harry, Voldemort sait parfaitement quand
quelqu'un lui ment et les Mangemorts ne lui désobéissent
pas même lorsque leur tâche est compliquée. En
tous les cas, le professeur Rogue a lui aussi fouillé la forêt
et il a affirmé que personne ne s'y trouvait.
Qui cherchait Voldemort ?
Nous ne savons pas, malheureusement. Voldemort n'a prévenu
ses serviteurs de l'identité de la personne qu'il
cherchait. Il leur a simplement demandé de lui rapporter tous
ceux qui s'y étaient aventurés.
Harry trouvait parfaitement stupide de la part de Voldemort de chercher quelqu'un dans cette forêt. Même s'il était persuadé que la personne recherchée y était passée, celle-ci aurait pu s'enfuir et quitter la forêt avant que les Mangemorts n'y entrent. A moins que cette personne ne soit pas en mesure de se déplacer ce dont il doutait puisqu'elle avait quand même réussi à partir…
Dis-moi, Harry, continua Dumbledore, est-ce que tu as rêvé de l'Enchanteresse de l'Espérance ces derniers temps ?
Harry réalisa enfin que cette nuit même il n'avait pas rêvé d'elle.
Non. J'ai rêvé d'elle chaque nuit sauf cette
nuit-là… Professeur, est-ce que vous pensez qu'il y ait un
rapport avec l'appel des Mangemorts ?
Je pourrais faire des rapports avec beaucoup de choses et souvent ils
se révèlent faux… D'un côté il faut
prendre conscience que si tu rêves de la Jument Enchanteresse,
cela signifie qu'elle veut intervenir dans cette guerre ; alors il
apparaît assez normal que tu ne la vois pas la nuit où
Voldemort se manifeste.
Est-ce que nous la verrons un jour ? Enfin je veux dire, est-ce
qu'elle viendra dans le réel au lieu de venir quand
je rêve ?
C'est possible.
Si elle venait, nous aurons sans doute plus de chances de vaincre
Voldemort, affirma Harry.
Dumbledore leva les yeux vers lui puis afficha un sourire compatissant.
J'aimerais que cela soit aussi simple…
¤
Ne pas avoir rêver de l'Enchanteresse de l'Espérance cette nuit-là inquiétait Harry plus que tout le reste. Dumbledore disait trouver ça « normal » mais Harry ne trouvait rien de moins rassurant.
Et si Voldemort avait tenté de la retrouver elle dans la forêt d'Ecathondes ?
Non, impossible, de simples Mangemorts n'auraient pas réussi à capturer une aussi puissante Enchanteresse et après tout Voldemort leur avait demandé de chercher des sorciers ou des moldus, donc des êtres qui ont une apparence humaine pas celle d'une jument.
Mais si Espoir avait la capacité de prendre une forme humaine ?
Harry étouffa un cri dans son oreiller. Toutes ses réflexions lui donnaient mal à la tête et sa cicatrice commençait à le picoter désagréablement.
Il se dispensa du repas de midi, la faim lui manquait, et passa la grande majorité de son après-midi à flâner dans le château.
Il explora des parties de Poudlard dont il n'avait pas soupçonné l'existence et trouva dans un cachot condamné où il avait réussi à entrer en se glissant entre deux portes immobiles, un coffre de bois où étaient cachés de grands bouts de laine qui devaient sûrement faire office de colliers.
Il reprit ensuite le chemin de la salle commune. Il était seulement dix-huit heures et le dîner n'était pas encore servi. Harry s'allongea sur son propre lit et ferma les yeux.
Il était fatigué. Sans avoir vraiment de raisons de l'être mais il ne voyait plus très clair.
Lentement, ses yeux se fermèrent, sa main crispée se desserra, son bras tomba du lit et ses doigts en tombaient comme caressant le parquet.
Il rêva de mer. Il ne l'avait jamais vu dans la réalité et c'était peut-être pour cette raison que le paysage ressemblait réellement à une photographie. Harry était étendu dans un bain de sable blanc tandis que les vagues léchaient ses jambes. Il se complaisait sous des odeurs de grand vent alors qu'une maigre brise flottait autour de lui et balayait l'eau dans un clapotement régulier.
Il se redressa et regarda avec attention le décor qui l'entourait. Satisfait et parfaitement conscient que cela ne pouvait être réel, il retomba en arrière et sa chute fut amortie par les coussins de sable. Il resta ainsi à se reposer dans le silence de cette plage vide à peine brisé par le vent et l'eau.
Il aurait aimé rester plus longtemps dans ce paradis trouvé mais un hululement sonore le ramena à la réalité.
Harry se redressa dans son lit, frotta ses yeux et attrapa ses lunettes qui avaient glissé de son nez.
Hedwige se tenait derrière la fenêtre et continuait de pousser des cris aigus pour que son maître vienne lui ouvrir. Celui-ci ne tarda pas et la laissa pénétrer dans la chambre. Il détacha la lettre qu'elle portait à sa patte, lui caressa affectueusement le front puis la laissa partir en direction de la volière.
Harry,
Hermione, moi et le reste de ma famille seront au Chemin de Traverse le 10 août, demande si tu peux venir. Au plus tard, on se verra à la rentrée.
Amicalement,
Ron.
Harry plia la lettre et la rangea dans le tiroir de sa table de chevet. Il était en train de se demander si Dumbledore n'allait pas envoyer un membre de l'Ordre pour acheter ses fournitures à sa place.
Ou s'il y allait, il serait accompagné d'un ou deux adultes qui ne le laisseraient pas seul un instant et ne pourraient pas parler tranquillement avec ses deux meilleurs amis.
On se verra à la rentrée. Il restait plus d'un mois avant la rentrée de septembre et Harry doutait qu'il serait autorisé à le passer au Terrier. Non, il resterait à Poudlard. Il était bien, en sécurité et n'avait plus à craindre de ses cauchemars, mais il s'ennuyait profondément et le simple fait de savoir Hermione et Ron ensemble au Terrier en compagnie du reste de la famille Weasley le mettait hors de lui.
¤
Harry devait très certainement être victime d'une malédiction qui l'empêchait de terminer un repas tranquille… Ce soir-là ne fit pas exception.
Il reposa la cuillère dans le plat de purée, et le fit passer jusqu'à Dumbledore qui disait vouloir en manger depuis déjà plus d'une semaine.
Il était en train de parler avec le professeur Bibine sur les différentes techniques de Quidditch quand soudain il fut aveuglé par une lumière blanche. Incapable de bouger, Harry vit se dessiner les contours de deux yeux. Deux yeux bleu azur et brillants. C'était elle. Sans savoir comment et pourquoi, Harry était maintenant persuadé qu'elle l'attendait.
Sans hésiter, Harry se leva de table, sortit de la Grande salle le plus calmement qu'il puisse paraître puis se mit à courir jusqu'à son dortoir.
Là, il ne prit même pas le temps de se changer : il se coucha sur son lit, calma les battements de son cœur qui cognait contre ses côtes et chercha au fond de lui le sommeil.
Elle l'avait appelé, il en était certain, il n'aurait su dire comment il le savait mais le point important était qu'il le savait.
Les yeux fermés, il resta un long moment étendu sur les draps de son lit à attendre un autre signe, un autre appel.
Alors doucement, très doucement, ses paupières tombèrent, son pouls avait retrouvé une cadence normale, et il s'échappa de la réalité pour glisser vers les bras de Morphée.
Et elle était là. Elle l'avait attendu. Toujours plongée dans ce décor noir, rayonnante de blancheur, ses yeux plus brillants et plus purs encore, elle le fixait, le regardait, attendait qu'il fasse un geste.
Harry avait parfaitement conscience qu'il rêvait mais étrangement, il ne s'en réveillait pas. Attiré par ces deux yeux bleus, Harry s'avança vers elle. Il porta sa main jusqu'à elle et avant de la toucher, il savait qu'au moindre contact il s'éveillerait et que la rencontre se briserait comme les autres nuits.
Mais il fallait qu'il essaie, encore, qu'il tente de la toucher, de caresser le chanfrein de la créature, ignorant tout d'elle. Ses doigts n'étaient plus qu'à quelques centimètres du pelage blanc et scintillant de l'Enchanteresse.
Alors, quand il l'effleura enfin, sa main fut comme aimantée contre elle et il se retrouva dans l'impossibilité de retirer sa main du front de la Jument Enchanteresse. Celle-ci ferma alors lentement les yeux et dans une bourrasque de vent, des cris surgirent de nulle part.
Des cris perçants, des cris stridents, des cris de douleur. Harry hurla à son tour alors que sa cicatrice s'embrasait au fur et à mesure que la voix, qui semblait être celui d'une femme, continuait de crier sa douleur.
Il ferma les yeux, ses genoux cédèrent, il cria, mais sa main restée collée contre le chanfrein de la créature.
Il la sentit cabrer, sa main se délivra et les cris s'estompèrent.
Alors Harry ouvrit les yeux et comprit qu'il venait de tomber de son lit. Face contre terre, sa respiration était saccadée et sa cicatrice était réellement brûlante.
Il se leva dans un effort colossal et s'approcha de la fenêtre sur laquelle le vent cognait rageusement.
Il tourna la poignée et se pencha par-dessus le rebord de la fenêtre.
Son sang ne fit qu'un tour : en bas, juste derrière le portail qui délimitait l'entrée de Poudlard, se tenait fièrement dressée la Jument Enchanteresse qui le regardait.
Harry ne s'y prit pas à deux fois, saisissant sa baguette, il se rua hors du dortoir, hors de la tour de la salle commune puis hors de la tour de Gryffondor.
Il dévala les escaliers en courant et ne fit pas attention à Rogue qui surgit des cachots alors qu'il s'avançait vers les deux grandes portes d'entrée en chêne.
Il traversa le parc en courant et arriva vite devant elle.
Elle était encore plus mystérieuse que dans ses rêves. Une aura de puissance semblait l'entourer et, l'encolure droite, elle continuait de le fixer.
Gardant en mémoire les cris de souffrance qu'il venait d'entendre, il s'avança prudemment d'elle et posa sa main les lèvres sèches. Mais rien ne se produisit, aucun son, juste celui du vent.
Harry recula un peu pour la laisser entrer. L'Enchanteresse lui suivit fidèlement et pénétra à l'intérieur du parc.
Ce fut à ce moment qu'Harry remarqua qu'elle portait sur son dos un corps inanimé, vêtu de noir, le visage caché par un capuchon, un bras pendant le long du flanc de l'Enchanteresse.
Au même instant, Dumbledore, Rogue, McGonagall et Flitwick surgirent dans le parc à leur tour et coururent vers eux. Arrivés devant l'Enchanteresse, Dumbledore s'inclina dans un mouvement de tête respectueux et les trois autres l'imitèrent dans un geste uniforme.
Dumbledore s'approcha alors du corps qui tenait en équilibre sur l'originale monture. Il fit signe à Rogue de venir et le Maître des Potions prit la silhouette noire dans ses bras. Dumbledore attrapa le bras qui sortait de la robe et le retourna.
McGonagall poussa un cri d'horreur. Rogue et Dumbledore échangèrent un long regard. Harry jeta un coup d'œil inquiet à l'Enchanteresse qui semblait étonnement sereine.
Si sereine alors qu'elle venait d'apporter à Poudlard une personne qui portait sur son bras la Marque des Ténèbres et qui, par la blancheur du bras, semblait être morte.
Fin de Chapitre
Suspens, suspens ? Non ? Bon, j'aurais essayé. Alors Mangemort ou pas Mangemort ? Mort ou pas mort ?
Réponses aux reviews :
Ornaluca : Merci beaucoup ! J'espère que cette suite t'a plue (si tu l'as lue). Bises.
Ouky : Merci ô nouveau lecteur ! Alors, ce quatrième chapitre ?
