Chapitre VI : Un air de flûte dans la nuit

Le soleil se couchait quand ils arrivèrent à Malanane. Sous la lumière du crépuscule, la ville semblait charmante. Le rose crépusculaire teintait les murs blancs de la ville. Les ardoises bleues étaient devenues noires et brillantes. Une douce odeur de fleur et de feu montait jusqu'à eux.

Jayse désigna une grande bâtisse qui surplombait la ville.

« Un des multiples temple subalterne d'Aurolane… »

« Un temple subalterne ? » Demanda Ron.

« Il est dirigé par un doyen, mais tout le pouvoir et toutes les grandes décisions sot prises par le grand prêtre… »

« Ton père ? » Fit le rouquin.

Jayse acquiesça.

« Les temples subalternes ont des magiciens sacrés de seconde zone… Les plus puissant se trouvent à Chris… Où se trouve le grand temple… Les temples subalternes semblent minuscules en comparaison. »

Malgré l'heure tardive, la ville regorgeait d'activité et d'une foule toujours mouvante. Ils eurent du mal à ne pas perdre leur guide de vue devant qui mystérieusement, tout le monde s'écarté respectueusement.

« Jayse est plus important qu'il ne veut bien le prétendre… » Pensa Harry.

Il les emmena dans une auberge qu'il connaissait, proche de la ville basse.

« Eh ! Mais regardait qui voilà ! » S'écria l'aubergiste.

Il avait les cheveux châtain clair, un air jovial, mais surtout, s'était un elfe.

« Salut Aldaran »

« C'est dommage, tu as loupé Loraya… Elle est partie ce matin… »

Jayse hocha les épaules.

« Comment va elle ? »

« Très bien… Par contre toi, ça n'a pas l'air d'aller fort… »

Le demi elfe hocha à nouveau les épaules.

« Et puis, ce ne sont pas nos oignons… Je ne suis pas ton père mais celui de Soraya… »

« A qui parle tu idiot à oreilles pointue ! » Rugit une voix féminine.

L'elfe leva les yeux au ciel en soupirant, puis se retourna. Une humaine en robe courte de cuir brun foncé recouvert d'un tablier, les dévisageait d'un regard sinistre.

« A Jayse et ses compagnons, psychopathe ténébreuse ! »

« Imbécile à la cervelle ramollie ! »

« Paranoïaque à épée ! »

« Erreur de la nature ! »

« Tsss… »

« Mais tu sais que je t'aime mon chérie… » Sourit la femme.

« Bonjour, Cian… »

« Salut Jayse… »

Les deux aubergistes s'éloignèrent.

« Aldaran Montagnebleue et Cian Sératris… L'un est un elfe et l'autre une amazone… Ces deux peuples sont allier mais ne savent pas se voir en peinture. Pourtant, ces deux là sont marier… » Expliqua Jayse.

Ron tira sur la manche d'Harry.

« Hé ! Harry… J'ai faim. »

Le brun se tourna vers lui en soupirant.

« Tu as toujours faim Ron ! »

« C'est pas vrai ! »

« Si… »

« Je vais parler à Aldaran… Pour vous procurer des chambres… Hermione étant la seule fille, tu dormira seule… Harry, Drago, Ron et Neville, vous dormirez ensembles… »

Il se tourna vers Rogue.

« Je vais demander que vous aussi vous ayez une chambre séparée. »

« Je suis ravis de constater que vous êtes un peu plus intelligent que vous n'y paraissait… »

A la surprise de tous, et surtout de Rogue, Jayse ne lança pas de répliques cinglantes comme il les avait habitué à le faire mais hocha simplement les épaules.

« Je vais aussi leur demander de vous servir un repas… Moi, je m'occuperai du matériel avant d'aller au temple. »

Il s'éloigna alors, la tête basse. Ils le regardèrent partir. Une fois qu'il fut sortit de leurs champs de vision, Drago se retourna vers ses compagnons.

« Mais qu'est ce qu'il a ? » S'inquiéta t'il.

« C'est vrai… qu'est ce qu'il a ? » Demanda Neville.

« Il est peu être fatigué de supporter votre stupidité Longdubat… » Siffla Rogue et sur ce, il s'éloigna à son tour.

« Il a de mauvais souvenirs… » Souffla Hermione à ses camarades de classe.

Elle leur rapporta alors dans les grandes lignes la conversation qu'elle avait eue avec Timoti. Un lourd silence s'en suivi.

« En effet, ce n'est pas drôle, cool comme enfance… » Soupira Drago la mine déconfite.

« Moi qui pensait que la mienne était pourrie… » Soupira Harry.

« Pauvre Jayse… » Se lamenta Neville.

La nuit était déjà avancée quand Harry l'entendit… Fluette mélodie, dans les ténèbres, qui perçait le silence de la nuit. Cela faisait longtemps que la ville s'était tue et l'auberge, silencieuse, semblait endormie.

Cela venait de la cour. Il descendit lentement à pied nu sur les escaliers de bois le menant à la grande salle commune de l'auberge. Le carrelage était glacé. Il jeta un coup d'œil aux grandes fenêtres.

Là, assis sur un banc de pierre au pied d'un arbre, Jayse jouait de la flûte à la seule lueur de la lune. Pourquoi cette musique était elle aussi triste ? Si mélancolique ? Le cœur d'Harry se serra… Cette musique était une lamentation, une sorte de cris de douleur de son esprit blessé… Jayse avait vraiment souffert pour avoir de telles blessures au fond de lui.

Harry remarqua alors, bien qu'il ne vit pas les yeux du garçon à cause des ténèbres, que se dernier pleurait.

« Pauvre Jayse » Pensa t'il.

Il remonta alors dans sa chambre car il savait qu'il était incapable d'aider le semi elfe.

Rogue observait le garçon debout, à côté de la fenêtre. Pourquoi s'inquiété t'il pour un sal gamin tel que lui ? Pourquoi cette musique, si triste, lui déchirait elle le cœur ? Pourquoi lui semblait elle si familière ? Pourquoi ce besoin de s'acharner sur ce gamin ? Pourquoi ce sentiment d'être enfin revenu chez lui ?

Trop de questions sans réponses… Il décida d'aller se coucher, la nuit porte conseille.

Les plumes lui caressèrent la joue qu'elle se posa à côté de lui. Il ne s'arrêta pas de jouer pas même quand elle s'assit à côté de lui.

« Certaines blessures ne guérissent jamais… » Dit elle d'une voix soupirante, traînante.

Le demi elfe écarta lentement l'instrument de ses lèvres.

« J'aurais espéré que la douleur ne s'atténue avec le temps… »

« Ce genre de douleur ne s'atténue jamais, Jayse Mâat… On peut juste les oublier quelques instants seulement, avant qu'elle ne revienne à la surface… Je connais que trop bien ces blessures… Comme toi... »

Du bout des doigts, elle essuya les larmes du garçon.

« Pleurer fait du bien, mais ne résout rien… »

« C'est facile pour toi ! Personne ne veut te tuer et rien ne te rappelle tes douleurs passées… Moi tout me le rappelle ! Tout ! » S'écria Jayse soudain furieux en se levant.

Il se tourna vers elle les larmes aux yeux.

« Tu as entendue ! Tout ! Absolument tout ! »

Il éclata en pleurs, elle se leva, le pris dans ses bras et le sera contre elle en referment ses ailes sur lui…

Jayse, jamais enfant, n'avais souffert et souffrait comme lui souffrait. Elle le savait et admirait le courage de ce garçon et sa volonté de vivre. Mais trop de vie dépendait de lui pour lui permettre de céder au désespoir.