Chapitre IX : La voix des licornes

Jayse s'aspergea plusieurs fois le visage. L'eau glacée lui faisait du bien. Les yeux brûlaient à force de pleurer.

Rogue…

Il leva la tête…

Il se sentait enfin en sécurité quand l'adulte le prenait dans ses bras… Pourquoi ? Il l'ignorait… Et pourquoi ne pouvait il s'empêcher de l'asticoter et de lui jeter des horreurs à la tête qu'il savait qu'il ne pensait pas réellement ?

Il soupira.

Et lui-même, pourquoi les paroles de son oncle l'avaient elles blessée ainsi ? ça pouvait s'expliquer facilement… Son oncle l'avait déshonoré devant les autres… Mais cette solution ne lui satisfaisait pas… Bien sur, il y avait le stress et la fatigue de ses derniers jours, mais cela n'expliqué rien… En temps normal, il aurait serré les poings et aurait attendu que la tempête passe… Il avait pris l'habitude… Pourquoi avait il réagit si violemment cette fois ?

Il leva les yeux et son regard se perdit dans l'immensité céleste.

« Papa,… Maman,… Pourquoi m'avez-vous laissé seul… » Soupira t'il.

Il se laissa tomber en arrière dans l'eau puis se laissa flotter en chatonnant faiblement. L'eau glacée sur ses blessures atténuait la douleur et lui faisait du bien. Il ferma les yeux pour profiter de ce rare moment de sécurité et d'apaisement.

« Allez ! Debout la marmotte ! » S'écria Jayse.

« Mmm… » Fit Ron en remontant la couverture sur sa tête en marmonnant un vague, « Encore cinq minutes maman… »

« Si tu continue Ron, il ne te restera plus rien pour déjeuner… »

« Déjeuner ? Où ça ? » Demanda alors le rouquin en jaillissent de sous les couvertures.

Jayse éclata de rire en désignant le feu et alla s'asseoir avec les autres.

« Aujourd'hui, nous devrions atteindre la vallée des plaintes… »

« La vallée des plaintes… C'est sinistre comme nom… »

« On l'appelle comme ça pour les nombreuses batailles qui s'y sont déroulées durant le règne des empereurs et impératrices précédents. »

« Charmant… » Siffla ironiquement Rogue.

« Pas autant que votre caractère… » Répliqua le demi elfe tout aussi ironique.

Le garçon leur prouvait ainsi qu'il était remis de la veille. Le soulageant, il posa un bref instant dans le regard de l'adulte.

Drago et Neville s'occupaient des chevaux.

« Elle ressemblait à quoi ta sœur ? »

« Elle était très belle… Elle portait les cheveux très longs et ils étaient très blonds… Je l'ai beaucoup aimé… Je t'ai déjà dit que presque quinze ans nous séparais. »

Neville hocha la tête positivement.

« J'ai été très triste quand elle est partie… J'avais cinq ans… Dis… Je ne t'ennui pas avec mes histoires ? »

Le gryffondor sourit au serpentard.

« Tu avais besoin d'en parler… »

Neville n'avait jamais imaginé que Drago fus aussi malheureux. Un père absent et une mère alcoolique qui le battait, et puis cette sœur, Marine, qui avait mystérieusement disparu le jour de son anniversaire. Il lui avait expliqué que Crabbe et Goyle étaient là uniquement pour le surveiller mais qu'ils avaient fini par les apprécier, même si cela l'empêchait d'avoir de vrais amis, ce dont il mourait d'envie. Ce qui le rendait ironique, moqueur, voir méchant avec ceux qu'il appréciait.

« Tu es gentil Neville… »

« Toi aussi, quand tu veux… Tu peux même être cool comme mec. »

« Nan, … Après tout ce que j'ai fait… Tu ne peux pas dire ça… Je fais chier mon monde… »

Neville redouta une nouvelle crise de larmes.

Une longue plume blanche immaculée caressa la joue de Drago qui l'attrapa doucement. Ils levèrent les yeux. Une chouette aux ailes immaculée s'éloignait.

« Un ange… » Murmura Neville.

« Tu lui as parler » Demanda une voix très très bien connu dans sa tête. « Non »

Un instant la voix ne dit rien, « Il souffre » Rajouta t'elle alors. « Oui, je sais, mais tu ne peux rien faire ! » Répliqua la voix. « Je le sais que trop bien seigneur, oh oui… »

La forêt était lumineuse et était remplie de gazouillement d'oiseaux. Hermione monta à la hauteur de Jayse.

« Jayse… Comment s'appelle cet endroit ? »

« Le domaine de Yayse… C'est dans cette forêt que se trouve la capitale du royaume des nymphes, Nymphia. »

« Les nymphes ? »

« Le plus vieux des peuples… Ils sont les '' Premiers née'', puis viennes les elfes et les nains… Le doyen, Mâat, est le premier fondateur de ma famille… Je suis son descendant directe. Certaines histoires disent qu'il fut créé par Yayse avant que ce dernier soit tué par Sélémir. »

« Yayse ? Sélémir ? Ce sont les Dieux de Jack et Timoti ! »

« Ce qui rends leur amitié d'autant plus admirable. »

« Mais, Yayse… C'est un Dieu. »

« Sonaru, le maître du chaos, peux aisément tromper quelqu'un… Le cœur est faible,… Même pour un Dieu… Crois tu que Yayse ai demandé à mourir ? Mais du il faut parfois mourir pour mieux renaître, à l'exemple du grain de blée ou du Phénix… »

Un faible hennissement lui vint aux oreilles. Il leva les yeux.

Une tâche blanche immaculée contrastée curieusement avec le sol de terre battue noir du chemin.

« Par Aurolane ! » Jura Jayse.

« Une licorne ! »

Hermione n'en croyait pas ses yeux… Une licorne…

Jayse mis pied à terre en prenant sa flûte et se mit devant les chevaux. Hermione se mit à côté de lui. Il ferma les yeux en portant la flûte à ses lèvres et commença à jouer. Le superbe animal leva lentement la tête vers eux.

« Elle est blessée ? » Demanda Hermione.

Jayse pris sa trousse de guérisseur et s'avança lentement suivi par Hermione. La licorne émit une légère plainte.

« Il va se faire empalé si il s'approche de trop… C'est un garçon… La licorne ne supporte pas les garçons… » Dit Harry.

Tendrement, les doigts du demi elfe toucha l'épaule et le dos de la splendide créature qui poussa un long soupir.

Jayse montra alors la poitrine de la licorne d'où coulait du sang argenté.

« Un pré… Encore des braconniers… La science des guérisseurs est impuissante devant ce cas… » Soupira le garçon.

« On ne peux pas rester sans rien faire ! » S'écria Hermione.

« Tu oublie que je ne suis pas que guérisseur, mais aussi magicien… Mais surtout, maître supérieur des licornes. »

La main droite de Jayse caressa toute l'échine de l'animal, alors que l'autre tenait la base de la corne. Puis ils les joignit devant ses lèvres, souffla dedans, il les baissa alors jusqu'à sa poitrine. Il resta un instant immobile. Hermione le vit soudain pâlir et ses traits se tirer.

« Jayse ? » Demanda t'elle inquiète.

Il ouvrit les yeux, lui sourit, écarta les doigts, dévoilant une minuscule étoile blanche. Il appliqua lentement les paumes sur le poitrail de la licorne.

Ils furent entourés d'une vive lumière. Hermione du se protéger le visage. Lentement l'aura se disparut… La licorne secoua la tête. Jayse vacilla quelques instants avant de tomber en avant, prenant appuis sur ses mains, haletant.

« Ça vas ? » Demanda une voix pure et douce.

Hermione posa les yeux interloqués sur la licorne. C'était elle qui venait de parler. Le garçon leva les yeux vers elle, un pâle sourire se dessina sur ses lèvres.

« Ne t'inquiète pas pour moi, créature de Shavi… J'ai connu bien pires situations. »

La licorne hennit et en quelques minutes, ils furent entourés par une troupe de ces superbes bêtes. L'une d'elles s'avança. Elle était plus grande, mais plus musclée aussi, elle n'avait pas le crin blond comme les autres, mais légèrement bleuté.

« Salut à toi, fils d'Aurolane… » Dit elle d'une voix plus grave que la première.

« Fobrine… » Murmura Jayse.

« Ce n'est pas la première fois que tu sauve l'un de mes fils… »

« Je suis maître supérieur de licorne, mon devoir est de les protéger… »

« Acte louable »

La licorne s'inclina, imitée par les autres. Puis elles levèrent la tête, gorge déployée.

Leurs voix se mêlèrent et s'élancèrent vers le ciel en un chant mélodieux. Émue jusqu'aux larmes, Hermione écoutait les mains jointes la voix des licornes. Une fois la mélodie finie, la grandes licorne partie au galop entraînant les autres à sa suite.

Jayse tenta de se relever, mais une fois sur ses jambes, il vacilla à nouveau. Rogue et Hermione le rattrapèrent au moment où ses jambes se dérobèrent. Le garçon porta lentement une main à son front.

« Ça ne vas pas ? » S'inquiéta la professeur de potion.

« Je crois que j'abuse peut être un peu trop de ma force vital. »

« Ta force… »

L'adulte frissonna d'effrois en réalisant ce qui venait de se passer.

« Mais tu es fou ! Tu veux te tuer ou quoi ! »

« Peut être bien… »

La baffe claqua. Jayse ne bougea pas, la tête basse, puis porta lentement la main sur sa joue douloureuse et rougit.

« Je ne veux plus entendre de pareilles paroles dans votre bouche ! » Hurla Rogue furieux.

« Ça ne m'empêchera pas de les pensée. »

Rogue le prit par les épaules.

« Vous avez trop bon cœur pour y songer… » Dit il avec douceur.

L'adolescent baissa les yeux résignés.