Et si ça avait été Faramir…
Et si ça avait été Faramir…
Et si ça avait été Faramir qui y était allé à la place de Boromir ?
Les choses auraient-elles été si différentes ?
Chapitre 3 : Recherche et conseils
Odril était un jeune gondorien intéressé depuis longtemps par l'Histoire de la Terre du Milieu. Peu importe le lieu, là où l'on racontait une aventure des Temps Anciens, la légende des ancêtres du Gondor, l'Akkalabêth ou encore un lai de quelque princesse elfique, il était présent. C'était ainsi que les deux frères l'avaient connu ; lorsque les jeunes fils de l'Intendant apprenaient l'Histoire des Rois, Odril était assis quelque part autour, écoutant avec avidité le récit de l'érudit qui leur enseignait la sagesse de jadis. Par la suite, Odril avait continué à s'intéresser à tout cela, cherchant dans les archives de Minas Tirith –réputée pour justement être bien approvisionnée en documents de toutes sortes—lorsqu'il n'était pas de garde ou en quelconque voyage ; car il était souvent choisit comme messager, possédant une mémoire infaillible, et persévérant lors de ses voyages, ne revenant que si son message était délivré.
Malheureusement pour Boromir, il devait bientôt partir au Pays des Seigneurs des Chevaux pour leur annoncer la perte de la ville d'Osgiliath. Malgré le fait que leur Seigneur et Roi Theoden, fils de Thengel, perde de son emprise sur ses terres, sa santé et sa lucidité, l'Intendant jugeait important de continuer à les informer ne serais-ce qu'en mémoire de l'alliance prononcée par Cirion et Eorl. Boromir ignorait si son ami était déjà parti, espérant que ce n'était pas le cas.
Il sortit en trombe des Maisons de Guérison en lançant un « Merci » qu'il espérait être entendu par Neldarin, se sentant un peu coupable de la négliger à ce point ; elle lui apportait son aide et lui ne prenait même pas la peine de procéder aux politesses –de dire au-revoir entre autre. Il commença par se diriger vers la maison de son ami, espérant que celui-ci soit encore chez lui. Femmes et enfants le regardaient curieusement, se demandant quel événement pressait un Prince du Gondor à dévaler ainsi les escaliers de la cité.
Il s'arrêta hors d'haleine devant la maison de la famille d'Odril et frappa contre la lourde porte de chêne. Personne ne répondait. L'effroi le saisit, et s'il était déjà parti ? Se rendant compte qu'il paniquait déjà sans raison il frappa à nouveau à la porte –au cas où un des membres de la maison ne l'aurait pas entendu la première fois— mais avec peu d'espoir. Peut-être était-il simplement au réfectoire ? Ne se dirigeait-il pas lui-même vers ce lieu avant que le Garde ne l'interpelle et ne le conduise jusqu'au Hall ?
Ayant reprit une partie de son souffle, il grimpa à nouveau les marches de la cité mais une fois arrivé à la porte menant au réfectoire sur le coté de la Citadelle, il du s'arrêter, à bout de forces. Il continua le reste du chemin d'une marche rapide. Sa course l'avait épuisé mais il se sentait mieux ; s'étant dépensé du stress accumulé lors de cette journée.
' Eh ! Targon ! N'aurais-tu pas vu Odril, fils Odamar ?'
'Désolé Capitaine', répondit l'homme au guichet, 'mais je ne l'ai pas revu depuis son départ il y a une semaine de cela. À présent que vous le dites, il est vrai qu'il est étrange qu'il ne soit pas passé ici, il me semblait avoir appris qu'il était rentré de sa tournée des villages.'
'En effet il est rentré ce matin. Je vais continuer à le chercher.'
'Sauf votre respect, Seigneur Boromir, mais avez vous pensé qu'il s'était peut-être blessé–les temps sont durs de nos jours—et serait à présent aux Maisons de Guérison ?'
'Il est vrai que je n'y avais pas songé. Merci pour ton conseil.' Et il s'en alla.
Reprenant sa course, il se dirigea vers les Maisons de Guérison où il se trouvait plus tôt dans la journée. Il aurait du demander l'avis de Neldarin au lieu de partir en courant. Cela lui aurait épargné cette course folle au travers de toute la ville. Devait-il espérer que son ami était blessé ? Non mais il espérait qu'il serait tout simplement encore dans la ville. Arrivé à l'entrée des Maisons de Guérison, il chercha du regard Neldarin, mais il ne la vit pas. Elle devait être occupée à l'intérieur.
'Excusez-moi mais n'auriez vous pas vu Odril le Messager ?', demanda-t-il à la première femme qu'il croisa.
'Ah non mon Seigneur Boromir', répondit-t-elle, 'Je ne l'ai pas vu. Il s'est encore blessé ? Cela ne m'étonnerait guère qu'il se soit fourré dans un de ces pétrins durant ces voyages ! « Fais attention, que je lui disais toujours quand il était petit—à courir partout comme ça on t'enverra dans les pires endroits ! Tu te ramasseras vite tous les problèmes du monde sur ta petite tête » Et bien, il ne m'a pas écouté le petit, et voilà où ça l'a mené !'
'Ne le jugez pas si vite, Ioreth, je venais juste demander. S'il n'est pas ici, c'est qu'il va bien, et j'en suis heureux.'
La vieille femme le regarda avec un air attendrit, faillit dire quelque chose mais quelque chose attira son attention puis s'exclama :
'Oh ! Je sens d'ici mes herbes qui brûlent !'
Boromir resta debout dans le couloir se demandant où était Odril. Peut-être était-il déjà parti… Autant aller voir si son cheval était toujours à l'écurie… il se frappa la main sur le front. Pourquoi ne pas y avoir pensé plus tôt ? « La fatigue… » se dit-il. Heureusement, les écuries se trouvaient aussi au sixième cercle. Il ne dut donc pas s'échiner à faire le tour de la ville, chose qu'il faisait depuis le début de la journée. Il courut cependant jusqu'aux écuries, se disant qu'il avait perdu suffisamment de temps comme cela. Il s'arrêta à l'entrée des écuries et poussa lentement la grande porte, retenant son souffle.
Un homme se tenait près d'une magnifique bête à la robe grise. On ne voyait de l'homme que sa cape usée par les voyages dont la couleur d'origine ne se devinait même plus, mais à sa vue, Boromir fut soulagé ; car c'était bien son ami Odril, fils d'Odamar qui se trouvait là.
'Je te trouve enfin, Odril, Messager tant recherché !' s'exclama-t-il.
L'homme se retourna, dévoilant un jeune visage marqué d'une expression de surprise rapidement remplacé par un sourire amical, mais où des lignes de fatigue se devinaient.
'Me cherchiez-vous Capitaine ?' demanda-t-il.
'Et comment que je te cherchais ! J'ai passé la moitié de mon après-midi à courir dans la ville à ta recherche !'
'Veuillez m'en pardonner Seigneur…'
'Boromir'
'…Boromir. Mais j'ai passé ma journée dans la bibliothèque.'
'Mais… ne devais-tu pas te préparer pour ton voyage vers le Rohan ? La Soleil est bientôt couchée et tu n'es toujours pas parti... non que cela me gêne mais je m'attendais à ce que tu ne sois déjà plus là.'
'Et bien le voyage a été plus épuisant que je ne le pensais. Il y eut un tas de complications dans les villages…'
'Je suppose que tu ne pars pas tout de suite ? Viens donc avec moi, tu me raconteras tout cela autour d'une bonne chope.'
'Avec plaisir' répondit Odril avec un sourire.
Ils se retrouvèrent dans la chambre de Boromir, chacun assis à un fauteuil, une chope de bière à la main. Après quelques secondes de silence à savourer leur boisson, Boromir prit la parole.
'Qu'y a-t-il donc avec ces villages ? J'espère que ça n'est rien de trop grave, il serait fâcheux pour la ville d'être amputée de ses vivres.'
'Et bien comme tu le sais, l'hiver a été rude. Même à Nesgara, ce petit village le plus au Sud de nos contrées, les récoltes n'ont apporté que les 2 tiers du revenu annuel du plus pauvre de nos villages ! Des loups affamés—sûrement envoyés par nos ennemis—se sont attaqués aux gibiers, que ça soit en montagne ou en plaine ; Il n'en reste que quelques troupeaux. Tout ce que j'ai put réunir sera envoyé d'ici quelques jours. Espérons que l'Ennemi ne nous attaquera pas d'ici là.'
'Hélas ! C'est bien ce que je craignais. Mais ces villages ont-ils encore de quoi subsister ?'
'Oui, les récoltes sont peut-être maigres comparées à ce que nous recevons chaques années, mais chaques années, nous recevons plus que nécessaire bien que ce fut difficile de les convaincre —ces villageois sont inquiets et par les temps qui courent, qui sait si ils n'auront pas besoin de plus de vivres que d'habitude. Il suffit juste d'espérer que leur surplus, une fois ramené, sera suffisant pour tenir un siège.', dit Odril.
'Bien, comme d'habitude tu as fait du bon travail mon ami.'
'Merci Boromir. Mais ce fut épuisant, et en rapportant les nouvelles à l'Intendant votre Père, je lui ai demandé une journée de repos, … qu'il a semblé m'accorder avec joie. J'ai pu donc passer la journée à continuer mon… exploration des archives du Gondor.'
'Je te reconnais bien là. Et dire que pendant tout ce temps j'étais occupé à gambader dans la ville…', soupira Boromir. 'Mais ce n'est pas pour te demander des nouvelles de ton voyage que je te cherchais… Je te cherchais car tu es la seule personne en qui j'ai suffisamment confiance pour accomplir une mission … importante.' Il avait prononcé ce dernier mot d'une façon hésitante.
'Parle seulement et je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour t'aider.', dit Odril, avec tant de respect et de confiance que tout doute fut chassé du cœur de Boromir.
Il but une gorgée de bière et se lança dans son récit—ce n'était que la troisième fois de la journée qu'il le racontait.
'J'en ai donc déduit que la meilleure chose à faire est que mon frère fasse ses propres choix, qu'il jugerait justes. Mais il a besoin de conseils, nous sommes partis trop à la hâte. Et ce que je suis venu te demander, c'est plus un service qu'une mission. Tu n'en es pas obligé, mais tu es la seule personne que je juge capable—digne, de le réaliser.'
Odril restait silencieux, l'invitant à poursuivre.
'Pourrais-tu partir à la suite de Faramir et lui porter des conseils ?', demanda Boromir.
Odril parut surprit par cette demande, bien qu'il s'attendait à quelque chose de ce genre.
'Mais… mais comment peux-tu être sûr que je sois capable de l'aider ? Peut-être ne lui convins-je pas ; je ne crois pas être à la hauteur, je ne sais même pas par où il passera, si j'arriverai à le retrouver à temps… et puis que ferait-on du Rohan ? Il faut bien les prévenir !', demanda Odril, d'une voix d'où se laissait distinguer un début de panique.
'Du calme, n'as-tu pas confiance en moi ? Si je t'ai choisit c'est que tu en es capable. Et puis pour le Rohan, nous pouvons très bien envoyer quelqu'un d'autre.'
Odril se tut et sembla réfléchir pendant quelques secondes.
'Excuse-moi', dit-il plus calmement. 'Je me suis laissé emporté. Mais c'est que je n'ai pas l'habitude de devoir voyager si loin –jusque Fondcombe peut-être… Mais si je peux faire quoi que ce soit pour aider Faramir je le ferai. Mais que devrais-je lui dire ?'
'C'est aussi une des raisons pour lesquelles je t'ai choisit ; tu connais les légendes de jadis, personne ne serait mieux placé que toi pour savoir que faire face à un artifice maléfique ou quelque danger que ce soit. Car d'un danger je pense qu'il s'agit, ce fléau d'Isildur…'
'Un danger… cela est possible. Je me souviens d'un parchemin que j'ai trouvé, ici même, dans les archives. Il fut tracé des mains d'Isildur même , parlant d'un anneau qui lui est cher, très cher même, et qu'il prit des mains de l'Ennemi.' Mais il s'interrompit, fronçant les sourcils. 'Mais l'Anneau Unique fut détruit. Ce ne peut être le Fléau,' termina-il.
'Malheureusement, je ne suis pas suffisamment versé en la matière et ne puis t'aider', dit Boromir avec une grimace. 'Il vaudra donc mieux que tu y penses en route, profitons du temps que tu as en ma présence pour discuter de ce que je peux te dire. Je suppose que tu as compris la raison pour laquelle il est finalement parti à ma place, et pour qu'il réussisse, il doit faire ce qui lui semble juste et non ce que mon père aurait voulut qu'il fasse. Je devrai t'amener à mon père avant ton départ, et il t'ordonnera ce que tu devras communiquer à Faramir. J'ai bien peur que ses propos ne soient trop durs et qu'ils mettent Faramir sur le mauvais chemin. Ton rôle est vraiment très important, je ne veux pas que mon frère ne perde la vie pour m'avoir remplacé. Il m'est déjà suffisamment dur d'accepter de l'avoir envoyé en péril mais si son sort est perdu d'avance, tu ferais mieux de tout de suite partir pour le ramener et nous n'aurions à nous occuper de le conseiller… Mais là n'est pas la question. Il ne doit pas essayer de plaire à notre père en agissant comme celui-ci lui ordonne d'agir, peu importe ce qu'il fera, je suis sûr que cela sauvera la cité, et c'est alors que mon père se rendra compte de son erreur.'
Odril resta quelques secondes sans bouger à emmagasiner tout ce qu'il avait entendu puis se leva.
'Autant partir tout de suite ; plus tôt je sera parti, plus tôt j'aurai rejoint Faramir, et au mieux cela sera.'
'Très bien', dit Boromir, et il se leva. 'Allons voir mon père.'
Ils étaient assis sur un des banc en pierres près de la porte du Hall, attendant que l'Intendant soit prêt à les recevoir. Ils ne disaient rient ; leur esprit, d'un commun accord savaient ce qu'ils avaient à faire.
'L'intendant est prêt à vous recevoir', dit un Garde de la Citadelle en ouvrant la porte.
Il les laissa passer devant lui puis referma la porte, se positionnant à côté de l'entrée. Pendant ce temps, Boromir lança un dernier coup d'œil à son ami, qui fit de même et ils avancèrent côte à côte dans la grande salle de marbre blanc. Il s'arrêta un peu avant Odril, restant en retrait et sur le coté.
'Père, voici le messager que j'ai choisit, il se nomme Odril, fils d'Odamar.'
'Je le connais bien.', répondit l'Intendant. 'Avez-vous agréablement passé votre journée de repos, messager ?' dit-il à l'adresse du messager.
'Oui Seigneur, et je vous en remercie encore, car elle m'a fait grand bien.'
'Bien, j'en suis content.', répondit Denethor d'un air satisfait. 'Je suppose que mon fils vous a déjà expliqué le pourquoi de votre mission ?'
'Certes Seigneur. Je n'attends que vos paroles et je me mettrai en route.'
Un sourire apparut sur les fines lèvres de l'Intendant alors qu'il se levait.
'Voici ce que tu devras lui dire ; « Sers ta cité, fais du mieux que tu pourras pour la gloire du Gondor, et pour notre peuple. Ne reviens que vainqueur, sois digne de la Maison de l'Intendant et de ta lignée, ton sang. » T'en souviendras-tu ?'
'Oui Seigneur', dit Odril.
'Bien, vous pouvez disposer', dit le vieillard.
'Ce fut plus court que je ne le pensais', s'exclama Odril, une fois sortit du Hall.
'Mais le principal fut dit', répondit Boromir.
'En effet… Bon et bien je vais chercher mes affaires.'
Pendant que Odril allait chercher ses affaires dans la chambre de Boromir où il les avait laissées, ce dernier alla vérifier que le cheval était prêt, ainsi qu'une réserve de nourriture qu'il mit dans un sac pour que son ami puisse facilement se déplacer avec. Odril redescendit bientôt et retrouva son cheval tout apprêté devant les écuries, Boromir le tenant par la bride.
'Merci encore mon ami', lui dit-il en lui tendant la bride.
Odril inclina la tête brièvement avant de sauter en selle et lança son cheval au galop.
Le son des sabots se répercuta encore un instant dans toute la ville avant de disparaître.
(¯·..·-°¨¨°³º¤£-? ×4 5U1VR3...× ¿-£¤º³°¨¨°-·..·´¯)
Enfin le voilà le chapitre trois! Désolée d'avoir prit tant de temps pour si peu (beaucoup de blabla inutile hein? ;) enfin... ça vous aura valut une petite visite de Minas Tirith dans son état... "normal" 8-) )! Mais là c'est la fin de l'année,du coup le chapitre quatre ne risque pas non plus de paraître avant... ben les vacances... enfin, on verra ça hein ;)
et puis sinon que dire à mes reviewer à part un tout grand MERCI! et que les réponses à vos questions seront justement l'histoire en elle même, purement et simplement... (ahem... pur? à revoir) Et puis aussi à tous les autre qui m'ont encouragée(autrement que via review), tout particulièrement à Thanatus :-)
Vous aurez remarqué que c'est la partie 1, en fait la
manière que je le fais (oui oui je vai un peu expliquer mais pas trop pour
garder du suspENse (en à prononcer comme le son "en" et non comme
"enne" si vous m'avez compris, pour bien faire naze). Donc dans la
partie 1, ça parlera de ce que fait Boromir (je sens que ça durera pas
longtemps ce truc mine de rien) et puis la partie 2, la plus intéressante à mon
avis puisque c'est là que tout se joue... à mon avis je dis parce que pour ceux
qui sont du "BOROMIR RULES",hein... sera donc la partie qui parlera
du chemin de Faramir. Je n'en dis pas plus! (faut aussi se dire si vous avez réussi à me suivre dans tout ce blablatage ...)
voilà et sinon merci aussi à Hony une fois de plus pour être ma beta readeuse, et encore une fois
MERCI à vous (snif ça me va droit au coeur... quoi j'en fais trop? pas du tout, je m'exprime :-p )
biz
niph
