Donna Tueuse de vampires

Par Nomad sept 2001

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Traduction benebu mars 2004

12 : Remarques en demi-teinte.

Bien sûr, c'est ce jour là que choisit Josh je-suis-apparemment-incapable-de-comprendre-comment-fonctionne-une-machine-à-café Lyman pour s'avancer vers la machine sa tasse vide à la main. Comme les autres assistantes s'éloignaient, Donna envisagea l'option de prendre un autre trajet sous prétexte d'avoir quelque chose à faire ailleurs. Malheureusement, cette ligne de défense était difficile à adopter quand la personne de qui on prétendait se cacher était son propre patron.

« De quoi on parle ici ? » demanda t'il en soulevant un sourcil. Josh avait un profond sentiment paranoïaque – probablement en relation avec son ego de dimension planétaire – qui lui disait que tout groupe de femmes réunies devait forcément parler de lui.

Bien sûr, techniquement, c'est bien ce qu'elles faisaient, mais c'était juste le hasard. Elle joua les idiotes. « Comment 'de quoi on parle ?' »

« Ce… » il agita la main en signe qu'il cherchait le mot approprié, « …rassemblement. »

« Rassemblement ? » répéta t'elle, sourcils froncés.

« Rassemblement. Nom collectif utilisé pour désigner les assistantes. Un peu comme troupeau. Qu'est-ce qu'elles voulaient ? »

« Oh, trois fois rien. Juste savoir si c'était vrai que je couchais avec mon patron. »

« Donna ! » Elle devenait vraiment très habile à le faire rougir comme une betterave.

Josh lui prit le bras, y réfléchit à deux fois et choisit de la pousser dans le dos pour la ramener dans son bureau. « Elles savent ? » demanda t'il d'une voix horrifiée.

« Elles savent ? Non, Josh, elles ne savent pas qu'on couche ensemble. En fait, moi-même je n'étais pas au courant. On couche ensemble maintenant ?»

Le rouge n'était pas près de partir. J'ai finalement trouvé un moyen de faire taire Josh Lyman.

Bien entendu, même l'équivalent dans la conversation d'une bombe nucléaire ne pouvait pas le réduire au silence bien longtemps. « Est-ce que tu vas arrêter de dire ça ? » siffla t'il.

« Qui peut nous entendre, tant qu'on parle doucement ? C'est un concept qu'on pourrait pardonner à quiconque d'attendre venant de la part de la Porte-Parole de la Maison Blanche et du Secrétaire Général Adjoint. »

« CJ ? »

« On m'a raconté que le bruit de ses cris envers toi plus tôt ce matin ont résonné dans le bâtiment. Tout ça est de ta faute. »

« Attends. CJ crie assez fort pour que les médias du monde entier puissent l'entendre et c'est de ma faute ? »

« Je ne doute pas que tu aies dit quelque chose d'incroyablement stupide pour mériter l'engueulade dont nous parlons. »

« Moi ? Je suis celui qui n'arrête pas de faire des remarques en demi-teinte à la moindre opportunité. »

« Des remarques en demi-teinte ? » fit Donna en écho, amusée.

« Donna, ce n'est pas drôle ! Des gens savent que j'ai dormi sur ton canapé ? Qui ? »

« Eh bien, toi, moi, et CJ. »

« De toute évidence. »

« Il y a aussi Cathy – ce qui veut dire que Sam sera au courant d'ici cet après-midi. Bonnie et Ginger – mais ça n'a aucune importance parce que Toby sait déjà ce qui s'est réellement passé et que de toute manière il n'en a rien à faire. Par bonheur j'ai pu convaincre Margaret de garder ça secret auprès de Leo… »

« Leo ? »

« Leo McGarry ? Ton patron ? Cheveux gris, des lunettes ? Un air excédé à chaque fois qu'il t'entend dire quelque chose de stupide, c'est-à-dire à peu près à chaque fois qu'on vous voit ensemble ? »

« Tu crois que Leo pourrait être impliqué dans cette histoire ? »

« Parce que bien sûr, c'est si difficile de croire qu'il trouverait quelque chose à redire au fait que son adjoint couche avec son assistante ? »

« Je ne couche pas avec mon assistante ! »

« Crois-le ou non, Josh, mais j'avais remarqué. »

Incroyablement, son sourire 'je suis le champion !' commençait à s'épanouir sur son visage. « Vraiment, tu avais remarqué ? »

« Tu considères que le fait qu'une fille ait remarqué que vous n'avez pas couché ensemble comme une preuve qu'elle s'intéresse à toi ? Soudain je comprends mieux l'historique de tes amours. »

« C'est un tel mystère alors que tu sais qu'un gars aussi formidable que moi devrait avoir toutes les filles à ses pieds. »

« Celle qui essayait stamp you to death ne compte pas, Josh.

« En parlant de ça… tu as massacré des vampires récemment ? »

« Dans le laps de temps de douze secondes entre le moment où je me suis levée de mon bureau et le moment où tu m'as suivie jusqu'à la machine à café ? »

« Je ne t'ai pas suivie ! »

« Joshua, dans les deux années écoulées est tu jamais allé te chercher un café ? Est-ce que tu sais seulement comment ça marche ? »

« Si j'avais une véritable assistante, je n'aurais pas besoin de le savoir. »

« Tu ne me considères pas comme une véritable assistante ? Je dois te prévenir que ça aura mauvaise allure sur ton enquête pour harcèlement sexuel. »

« Je te harcèle maintenant ? »

« Je pense que la définition du dictionnaire couvre le cas des poursuivants. »

« J'aurais plutôt cru que les grandes Tueuses de Vampires pouvaient se défendre toute seules. »

« Ne me donne pas envie de te planter un pieu à un endroit où tu n'aimerais pas, Josh. »

Josh changea rapidement de sujet. « Alors, ces sessions d'entraînement avec Toby, ça se passe quand ? »

« Pendant ma pause déjeuner, Josh. Je ne suis pas surprise que le nom ne te dise rien. Ca fait partie d'un concept global appelé 'temps libre', qui est accordé aux assistantes des autres personnes. »

« Si tu t'échappes pour aller apprendre à tuer des vampires, je viens avec toi. »

« Le gouvernement ne peut pas se permettre de se passer de moi pendant une heure, mais il peut se passer de toi ? Je crois que ça en dit beaucoup sur l'inefficacité de l'actuelle hiérarchie. »

« Tu sais bien que je ne peux pas travailler quand tu n'es pas là. »

« Je veux cette phrase par écrit. »

« Je veux qu'on m'apporte un café matin et après-midi, et est-ce que je l'ai ? »

En continuant leur joute verbale sur le vieux thème, ils se dirigèrent tous deux vers le bureau de Toby.