Donna Tueuse de vampires

Par Nomad sept 2001

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Traduction benebu mars 2004

15 on n'est pas en phase de dénégation.

Ce fut une semaine de fous, mais depuis quand était-ce une chose extraordinaire ? Il n'y eut pas d'autres attaques de démons, Mais plusieurs autres séances d'entraînement avec Toby. Josh, malgré les avertissements de Donna, s'était mis en tête d'apprendre à utiliser une arbalète. « Tu sais que tu es le seul être au monde qui serait capable de se tirer dans les rotules, Josh. Et comment est-ce que j'expliquerais ça à CJ ? Ou à Leo ? Ou à la presse ? Je vois déjà les gros titres. »

« Je ne vais pas me tirer dessus, Donna. N'importe qui avec le minimum de bon sens est capable de… aie ! »

« Bien sûr, pour les utilisateurs qui ne sont pas capables de charger leur arme, il y a toujours l'option moins douloureuse mais tout aussi humiliante de se pincer avec une corde cassée. »

« Aie. J'ai mal ! »

« Cause toujours. »

Mais la principale inquiétude de Donna était d'ordre plus mondain que la peur de retrouver son patron cloué au mur par une flèche d'arbalète qu'il aurait lui-même envoyée. Elle s'inquiétait à propos de Sam. Elle et Josh avaient longuement discuté à cœur ouvert de la manière de le lancer sur une fausse piste quand il commencerait à mener son enquête, ni l'un ni l'autre n'aimait beaucoup l'idée de lui mentir. Mais ils étaient si habitués aux machinations tortueuses de Josh qu'ils n'anticipèrent pas l'approche directe de Sam.

« Voilà. J'ai une question. Josh. Donna. Qu'est-ce qui se passe ? »

« Rien. » Super. Des dénégations en stéréo.

Donna avait fait face à beaucoup d'expressions de la politique en leur temps – Le regard de pierre de Leo, les sourcils froncés de CJ, et bien sûr la marque de fabrique de Toby, son regard de psychopathe. Toutes les trois étaient destinées à réduire l'interlocuteur à l'état d'une loque nerveuse et bafouillante, et elles fonctionnaient en général. Mais maintenant elle découvrait qu'il y avait une expression pire à affronter – Sam Seaborn qui se sentait trahi.

Mon Dieu ! On dirait un chien battu. Moi, Donnatella Moss, je maltraite les petits animaux. Ma mère m'avait prévenue que j'en arriverais là si je me lançais dans la politique.

Elle ne pouvait pas supporter de laisser Sam s'éloigner avec ce regard vide du 'pourquoi est-ce que vous me mentez ?' , mais d'un autre côté lui dire la vérité n'était pas une alternative réaliste.

Elle mit au point une stratégie parallèle.

« Il ne se passe absolument rien. » répéta t'elle. « Surtout rien dont tu aurais pu entendre parler par Cathy. »

Comme elle s'y attendait, le visage de Sam s'éclaira lentement en un sourire complice. « Vraiment ? »

« Vraiment. Je ne sais pas ce qu'elle t'a raconté, mais c'est faux. »

« Comment est-ce que tu sais que c'est faux, si tu ne sais pas ce qu'elle a dit ? »

« Parce que je la connais. Et Bonnie et Ginger. Le plus petit – et totalement innocent – incident et elles en font… » Elle réussit à se composer le visage d'une personne embarrassée de manière très convaincante, à son avis.

Sam affichait un large sourire, à ce moment, mais Josh ne semblait pas en croire ses oreilles. « Attends, Cathy raconte des choses à notre sujet ? Quel genre de choses ? »

Sam lui donna de petites tapes sur l'épaule. « Ne t'inquiètes pas pour ça Josh. Ca n'a aucune importance, puisque comme vous n'arrêtez pas de le répéter, il ne se passe absolument rien. »

Pendant une seconde, Donna crût qu'il allait leur faire un clin d'œil. Seulement à ce moment elle se demanda s'il était particulièrement intelligent de cacher le fait qu'elle tuait des vampires par une prétendue liaison avec Josh.

Oups.

Toutefois, l'explication, ou l'absence d'explication, semblait satisfaire Sam. Il fit quelques pas, puis s'arrêta. « Mais pourquoi est-ce que vous disparaissez toujours avec Toby à l'heure du déjeuner ? »

Donna réfléchit rapidement. « Tu as entendu ce qui m'est arrivé lundi ? Je me suis presque faite tuer ? »

Instantanément, Sam repassa sur le mode du grand frère protecteur. Enfin, pas tout à fait. Sam devait avoir dix ans de plus qu'elle, mais elle le voyait toujours un peu comme un petit frère. Ca devait avoir un rapport avec l'air d'innocence qui se dégageait de lui, qui le rendait parfois naïf, mais à d'autres moments tout simplement adorable. « Oui, j'ai su. Tout va bien ? »

« Très bien. » répondit-elle sans s'attarder, elle se fatiguer d'entendre cette question. Puis elle se souvint qu'elle jouait le rôle de la fille sans défenses. « Quoi qu'il en soit, j'ai été un peu… secouée, je dirais. Et Toby m'a dit que je devrais prendre des cours d'autodéfense, mais je ne peux pas m'en payer de vrais, alors… »

« Toby te donne des cours d'autodéfense ? » explosa Sam qui n'en croyait pas ses oreilles.

Techniquement, c'est presque vrai.

« Tu sais bien comment il est. Il a horreur qu'on dise qu'il s'inquiète pour quelqu'un, mais en réalité… » Elle n'avait pas besoin de finir. Elle pouvait voir les rouages tourner dans le cerveau de Sam, comme s'il additionnait les faits. « Ne dis rien à Toby. » ajouta t'elle après réflexion. « Il piquerait une des ses plus grosses crises s'il savait que j'en ai parlé à quelqu'un. »

Sam acquiesça, et alla se remettre au travail. Comme il s'éloignait, ils l'entendirent murmurer doucement « Toby ! » et rire tout seul.

« Il va en parler à Toby, » observa Josh.

« Toby n'est pas bête, Josh. Il saura reconnaître une couverture quand il l'entendra. Contrairement à certains. »

Ce qui rappela à Josh la première moitié de leur conversation. « Mais qu'est-ce que tu viens de faire ? Maintenant Sam va penser que… » c'était presque drôle de constater à quel point il baissait la voix « …que nous avons une liaison, ou quelque chose comme ça. »

« Non, Josh. Sam pense juste qu'on est en phase de dénégation. »

« Dénégation ? On n'est pas en phase de dénégation. »

« Je n'ai jamais dit qu'on y était, Josh ? J'ai juste dit que Sam le pensait. »

« Bien. Parce qu'il n'y a pas la moindre dénégation ici. »

« Naturellement. »

« Pas la moindre. »

« Bien sûr que non. »

« Très bien. »

« Très bien. »

Ils se séparèrent rapidement et retournèrent à leur travail.