Donna Tueuse de vampires
Par Nomad sept 2001
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Traduction benebu mars 2004
20 : Le non-rendez-vous.
« Tu vas où avec Josh ? »
Donna trembla sous le regard furieux de CJ. « Voir un film ? » répondit-elle d'une petite voix.
CJ commença à marcher en long et en large. « Donna, je comprends qu'étant donnée la situation, toi et Josh méritez… certains ménagements. Je suis même prête à ignorer le fait qu'il te tienne la main ou qu'il te prenne dans ses bras pour te réconforter, tant que c'est hors de la vue de qui que ce soit. Mais ça… »
« Ce n'est pas un rendez-vous, CJ, » protesta Donna.
« Toi. Josh. Le noir d'une salle de cinéma. De mon point de vue, il y a 'rendez-vous' écrit dessus. »
« CJ, c'est juste une manœuvre supplémentaire de diversion. »
CJ n'avait pas l'air convaincue. « Explique. »
« On se cache de Joey Lucas. Si Josh traîne dans l'hôtel à travailler comme elle s'y attend, elle le trouvera, et il sera difficile de s'en débarrasser. En plus, les cinémas sont un très bon endroit pour avaler un tas de trucs pas recommandables. »
Je défends cette idée parce qu'elle est bonne. Une bonne idée, intelligente, et pas un rendez-vous.
CJ hésitait. « OK, » concéda t'elle avec méfiance. « Je veux que tu lui fasse manger toute sorte de choses dégoûtantes. Epicées. Avec de l'ail. Beaucoup d'ail. Je veux que son haleine empeste avant même que vous arriviez dans la salle. »
« Pour éloigner les vampires ? »
« Eux aussi. »
Ce n'est pas un rendez-vous. Ce n'est pas un rendez-vous.
Qu'est-ce que je vais bien pouvoir mettre ?
Mon Dieu, c'est stupide. Tu le vois tous les jours au travail. Est-ce qu'il a déjà accordé la moindre attention à ce que tu portes ?
Il a aimé la robe que je portais pour sortir avec l'insupportable Todd.
Donnatella Moss, il est hors de question que tu portes quoi que ce soit de ce genre. Ce n'est pas un rendez-vous.
Qu'est-ce que je vais bien pouvoir mettre ?
Pour finir, elle se décida pour une tenue décontractée mais chic. Un jean et un pull élégant : l'image même de l'assistante qui allait profiter d'un peu de temps libre.
Et, par le plus grand des hasards, c'est très sexy.
On pouvait en dire autant de la tenue de Josh. Elle se demanda s'il avait mis autant de temps qu'elle à choisir ses vêtements. Elle sourit à la pensée de Josh Lyman en train de se gratter la tête devant sa penderie.
Il arriva à la porte de sa chambre d'hôtel aussi nerveux qu'un écolier avant le bal de fin d'année, et il lui glissa une tasse chaude dans les mains.
« Qu'est-ce que c'est ? »
« Du café. » Il lui offrit un sourire prudent. « Je me suis dit que CJ me ferait assassiner sur le champ si je venais avec des fleurs. »
Pas un rendez-vous. Pas un rendez-vous. Pas un rendez-vous.
Josh portait un jean foncé et une chemise de soie, ce qui lui conférait un air sensuel et sophistiqué. Ce qu'elle ne remarqua que de façon tout à fait platonique, en comparaison avec son habituel air chiffonné.
Vous avez vu ? Il a fait attention à ce qu'il portait pour moi.
La petite poussée de rouge aux joues qui lui vint quand ils quittèrent sa chambre vers le hall n'était certainement due à rien d'autre qu'une défaillance du climatiseur.
« C'est bizarre, » dit Josh doucement, alors qu'ils cheminaient. Ils ne faisaient rien d'aussi rendez-vous-esque que de se tenir par la main, et pourtant ça semblait très différent par rapport au bureau. Se balader avec Josh. C'était une nouveauté.
« Qu'est-ce qui est bizarre ? »
« Il est onze heures du matin, et je ne suis pas au bureau. Je marche dans une rue ensoleillée pour aller voir un film avec… avec toi, » finit-il un peu brusquement.
Son analyseur psychique de Josh devait être en panne. Il lui disait que la fin de la phrase qu'il allait prononcer était 'une belle fille'. Joshua Lyman, un romantique ?
Non.
« Ca s'appelle une vie, Josh. Les gens qui ne travaillent pas à la Maison Blanche en ont une quelquefois. »
« J'aime bien, » dit-il, avec un sourire qui lui fit revenir le rouge aux joues.
Saleté de temps de Los Angeles. Il trouble les filles et leur donne chaud.
L'harmonie paisible et tranquille avec Josh était une chose nouvelle. Elle aimait ça aussi. Bien sûr, ça ne dura que le temps d'arriver au cinéma.
« Puisque ce n'est pas un rendez-vous, je propose qu'on aille voir le film d'Arnold Schwarzenegger. »
Le genre préféré de Donna était la comédie romantique. Faux rendez-vous ou pas, elle ne compter pas aller voir un film d'action complètement stupide. « Josh ! »
« Quoi ? »
« Je ne veux pas aller voir un film d'espionnage idiot ! »
« Je ne veux pas aller voir un film pour les filles qui fait pleurer. »
« Mon film est plein d'esprit, d'humour, de cœur et de jeux de mots. »
« Dans mon film il y a des voitures qui explosent. »
« Ton film est complètement décérébré. »
« Ton film est ennuyeux. Et, laisse moi le dire encore, pour les filles. »
« Arnold Schwarzenegger est Républicain. »
« Allons voir le film de fille qui fait pleurer. »
Malgré tout ce que Josh avait prédit, le film n'était pas 'pour les filles' ou ennuyeux. Il était charmant, chaleureux et drôle, et Donna adora.
Josh prétendit s'ennuyer plus que tout. Mais sa voix était curieusement différente vers le milieu du film, et il se sentit forcé d'attendre que la grande scène d'amour soit passer avant d'aller aux toilettes.
Quand il revint, il passa naturellement le bras autour de l'épaule de Donna.
