Chapitre sixième : Le village Kokiri
Sortant de l'ombre qu'avait occasionné un nuage passager, le soleil peut maintenant s'étendre sur toute la contrée pour que tout le monde puisse profiter de sa lumière et sa chaleur. La seule chose qui accompagna l'astre diurne cette matinée là fût une brise légère provenant de la montagne de la mort. Ce petit courant d'air assez constant contribuait à faire augmenter la température de la région de quelques degrés. C'est sous ces conditions que notre groupe d'aventuriers avançait vers le territoire Kokiri. Déjà vers dix heures le groupe pouvait distinguer la bordure naturelle qu'offrait la lisière d'arbre de la forêt, qui était à environ près d'une demi-heure de marche. Seul Link dans le groupe fût réjouit de cette approche; les autres membres ne semblaient pas être affecté. Peu importe, ils allaient tous arriver dans très peu de temps.
Lorsque la troupe fût arrivée à proximité de la forêt, ce fût Link qui prit en charge la tête du groupe pour les diriger le plus directement possible dans le village des éternels enfants. Une chose surprit Mathors; le changement de comportement assez radical du petit blond. En effet, celui-ci avait cessé de courir partout et de fouiner. Au lieu de cela, il scrutait les buissons et les plus hautes branches de arbres comme le ferait le meilleur des rôdeurs. En bref, rien de cela ne choquait le grand barbare, bien au contraire. Il semblait même l'apprécier davantage. Alors que celui-ci était dans ses pensées, il se fît bousculer sur le côté. Le puissant guerrier se retrouva donc à faire une roulade sur le sol pour éviter une entorse.
Mais qu'est-ce que c'est que cela, lança-t-il d'une voix menaçante.
-Espèce d'idiot! Tu as failli te faire mordre par un baba, répliqua Link sur le même ton.
-Un quoi?
-Une plante plus que carnivore. Elle dévore tout ce qui leur passe à porté de leur tige. Arrête de faire ton malin et regarde où tu marches.
-Hahaha! Tu te fais faire la morale par un plus jeune que toi maintenant, mon frère, ricana Binhord.
-Ça va, ça va! Allez, on peut continuer. Je n'ai rien en passant. Merci de vous souciez de moi.
Le groupe reprit donc son chemin après les quelques moqueries des deux lanceurs de sort. Dès que Link aperçu le pont de bois menant à l'entrée du village, l'on pût entendre au loin des rires d'enfants. Le guide leur fît donc savoir que la destination venait d'être atteinte, de l'autre côté du tronc d'arbre creux géant. Avant d'aller à leur rencontre, il tenait également à ce que Mathors garde patience envers ses amis d'enfance, ne sachant pas comment les villageois réagiraient en voyant des étrangers. Il leur expliqua que la voie menant au village était camouflée par des illusions, et que seuls les Kokiri pouvaient les percer. C'est pour cette raison que rare étaient les visiteurs, très rare. Après ces informations dévoilées, Link reprit la tête du groupe et s'engouffra dans l'immense porte que faisait le tronc d'arbre.
À peine Mathors montra le bout de son nez de l'autre côté que plein de petites silhouettes vêtues de vert se rua à la rencontre de la troupe. Les VSD étaient quelque peu mal à l'aise devant un tel accueil, et surtout vu le nombre d'enfant que constituait le village. Malgré cette distraction, le groupe pût quand même analyser un peu la géographie locale. Plusieurs arbres prenaient place dans cette clairière. Ces grands végétaux étaient creusés en leur centre pour faire office d'habitation. À la gauche du groupe, l'on pouvait constater un plateau se trouvant en hauteur. Seul des vignes à l'état sauvage permettaient l'accès à cet endroit. De ce plateau découlait une superbe chute d'eau se déversait dans un petit bassin hydrographique ne prenant pas plus de place qu'un marché de petite ville. À leur droite, sur un petit relevé de terre se trouvait un grand nombre de clôtures et de panneaux. Et droit devant eux, d'où venait le dernier des enfants de la forêt, se trouvait un couloir naturel formé par l'absence d'arbre, le passage d'avait pratiqué Link lorsqu'il devait rendre visite au grand et vénérable arbre Mojo. Ce fût le dernier des hôtes qui ouvra la conversation d'une voix plus que troublante.
Tu es déjà revenu, le sans fée? En plus, tu emmènes des étrangers! Mais tu as perdu la tête ou quoi?
-Lui c'est Mido., répondit Link en détournant son regard de son rival. Vous n'aurez pas de mal à vous souvenir de lui. Il est toujours en train de râler. (Puis en regardant Mido) Si tu veux savoir, je viens voir l'arbre Mojo avec ces hommes.
-Ha oui? Tu crois ça? Pour cela, il va falloir me convaincre.
-Et ça, ça te convainc, dit Mathors en levant la peste d'une seule main. Tu vas nous laisser passer gentiment ou bien il va falloir que je me fâche?
-Sale brute! Lâche moi tout de suite! L'arbre Mojo ne tolèrera pas un tel comportement dans le village.
-Allons Mathors, dépose le, tu vas nous causer du tord., demanda Binhord d'un ton rassurant pour les Kokiri qui étaient plus qu'impressionnés par la force du barbare. En effet, nous venons voir votre esprit gardien pour qu'il puisse répondre à certaine de nos questions.
-Héhéhé, je vois que tu t'es encore mis dans de sals draps Mido., interrompit une voix venue du plateau à gauche de la scène.
-Saria!
Toute la foule se retourna vers l'endroit d'où venait la voix. Une petite Kokiri se trouvait au-dessus des vignes, les pieds balançant dans le vide. Elle avait les cheveux d'un vert que seuls les émeraudes auraient pu valoir en richesse de teinte. Une petite barrette soutenait sa masse capillaire dans une coiffure très simple. Elle portait comme tous ses compagnons une tunique verte, symbole de l'appartenance à la tribu des Kokiri, tout comme Link d'ailleurs. À sa ceinture pendait un petit instrument de musique de forme ovale, un ocarina. Celui-ci reflétait les rayons du soleil tellement il était parfait dans sa forme, lisse comme une perle venant du fond des mers. Elle regardait l'attroupement de personnes avec un sourire si sincère que même le plus vil des esprits aurait succombé à son charme. De ses yeux, malgré la distance qui la séparait des ses amis, découlait une bienveillance hors de l'ordinaire. En résumé, les trois adultes ne pouvaient que vouloir du bien à un tel visage. Loin de leur esprit l'idée de faire du mal à une créature ayant pu appartenir au rang des anges et autres entités célestes. Voyant que personne ne veule casser le silence qui régnait déjà depuis quelques minutes, elle reprit parole avec ces mots dits d'une douceur pratiquement comparable à la brise qui soufflait en ce moment.
Et bien vous en faites une tête. C'est comme si j'étais une revenante.
-Aie! Grosse brute, tu aurais pût faire attention. C'est que tu étais censé revenir que dans deux jours., lança Mido dès qu'il atteignit le sol.
-Vous êtes contents de me voir au moins?
-Si si, bien sûr!
-Excusez moi de vous interrompre, dit le magicien de glace, mais qui êtes-vous?
-Suis-je bête, répondit Link. C'est Saria, la plus sage d'entre nous. Quand nous avons un problème, c'est elle qu'on allait voir s'il nous était impossible de rencontrer l'arbre Mojo à cause d'un certain chef.
-C'est bon, ça va, n'en rajoute pas., se défendit Mido. Mais pourquoi es-tu revenue si tôt?
-Arrête donc poser des questions Mido., repris Saria. Au lieu de cela, pourquoi ne laisses-tu pas les étrangers voir le gardien? Tu ne crois pas qu'ils sont ici pour une bonne raison
-Oui, laisse nous passer. Nous ne t'avons rien fait alors arrête d'être si méprisable, du moins pour cette fois., dit Link tout de suite après le soutient de son amie.
-Allez jeune homme, nous ne resterons pas longtemps, juste le temps d'une conversation et d'un repas., continua l'elfe magicien.
-Ouais, j'ai faim alors vaut mieux pour toi de nous laisser manger pour qu'on puisse partir plus vite., fût la réplique de Mathors.
-Alors? Tu nous donnes l'hospitalité pour l'après-midi, demanda Link en toute bonne foi.
Sous le regard du village et surtout de Saria, Mido fini par répondre par l'affirmative et reparti prendre son poste. Après que le chef du village ait quitté les lieux, Saria commençait sa descente pour rejoindre ses amis et les étrangers. Elle emmena Link et les VSD à la maison que Link résidait depuis sa tendre enfance pour ainsi leur éviter une série de questions sur le monde extérieur et sur autre chose. Elle leur dit que cet endroit serait le meilleur pour prendre un bon repas en tranquillité et qu'elle reviendrait les voir quand ils auront fini de manger. Aucun des quatre garçons n'a pu dire le moindre mot que la petite fille des forêts s'en retournait d'où elle était venue. En voyant cela, Binhord ne pût s'empêcher de dire ces quelques mots.
Et bien, tu as des amis bizarre toi. Pas étonnant que tu avais envie de partir de la forêt.
-Bienvenu chez moi., répondit Link un peu gêné par la situation.
Les membres des VSD commencèrent donc à sortir tout l'attirail pour préparer la cuisine tandis que Link cherchait au travers de son fouillis, car l'endroit était quelque peu en désordre, des ustensiles et des plats pour faciliter le repas. Au bout de quelques minutes, une bonne salade était fin prête pour remplir le ventre de nos affamés qui ne perdirent pas grand temps pour commencer à manger.
