Chapitre onzième : Le bourg d'Hyrule
De part la lumière du jour nouveau, les insectes et les oiseaux étaient redevenus actifs. Sous le couvert d'une forte brise, un moustique vînt à trouver l'entrée de la tente et à s'y faufiler. Volant ainsi en pleine liberté dans l'endroit, il détecta la présence de créatures à cause de leur souffle. Allant au hasard, il commença à tournoyer autour du premier corps à sa portée, celui de Link encore sous le sommeil. C'est alors que les oreilles de notre jeune guerrier commencèrent à bouger, entendant le bruit de la bestiole. Comme par instinct de survie, la tête de Link commença à remuer dans tous les sens, cherchant refuge contre l'insecte nuisible. Ce petit exercice matinal mena au réveil de notre grand blond, et après avoir conscience de son adversaire, il attendit un moment. Lorsque le moustique se posa sur la couverte, cherchant un endroit pour piquer, un bras s'abattit sur lui, le tuant sur le coup, le corps tout écrasé.
Maintenant complètement réveillé, le vainqueur du combat sans merci se leva et réveilla Lym-Dull et Binhord pour manger et partir aussitôt vers le château d'Hyrule. Lorsque cela fût fait, le groupe remballa l'équipement et reparti vers leur destination. Durant la première partie du trajet, Mathors conversait de plus en plus avec le jeunet. À en croire qu'il commençait à s'attacher lui aussi à cet orphelin? Seuls les Dieux le savent. Peu importe, Binhord en profita pour se glisser dans la conversation et proposa à Link de suivre un entraînement des armes avec un compagnon VSD qui était resté de l'autre côté du portail. Mathors fût un peu surpris, se croyant à la hauteur pour être le maître d'arme du jeune adulte, mais il dût s'acquitter de la décision de son frère aîné. Le groupe ne prit que quelques minutes de repos jusqu'à l'heure du prochain repas qui ne sera donné qu'à la tombé de la nuit. Cette décision fût ordonnée par Binhord, croyant que la troupe pouvait arrivé à temps de l'autre côté des murailles. Sceptique sur ce point, le barbare ne pût s'empêcher de prendre quelques fruits durant la marche pour faire patienter son estomac, un peu trop performant à son goût.
Le soleil était maintenant loin de son zénith lorsque le groupe dû s'arrêter pour faire quelques envies pressantes. Comme certains le disent : les besoins fondamentaux n'attendent pas. Dès que la besogne fut terminée, le quatuor reprit leur cavale, sachant que le pire était passé. En effet, la silhouette des hautes murailles du bourg s'agrandissait sans cesse à chaque minute.
Par chance, Binhord avait dit vrai sur sa prédiction : ils se trouvaient désormais à portée du pont-levis, permettant encore l'accès à l'intérieur des fortifications. Des gardes, au nombre de quatre, se dressaient fièrement de chaque côté de l'accès, lance en main. Quelques archers se trouvaient également sur les tours, pouvant décocher leurs flèches à partir de leur meurtrière. Après ces observations, la troupe s'engagea donc vers le comité d'accueil. Comme ils s'en attendaient, ils furent stoppés pour une courte interrogation.
-Veuillez vous identifiez voyageurs, commença un
garde.
-Nous sommes des aventuriers venant du lac,
cherchant refuge pour notre séjour sur ces terres., répondit Binhord d'un ton
charmant. De plus, nous avons besoin d'acheter quelques articles et des
provisions.
-D'accord, mais nous devons fouiller vos affaires,
par simple mesure de précaution.
-Et pourquoi prenez-vous ces précautions, demanda
Binhord tout en faisant signe à Mathors pour défaire les sacs.
-Vous deux, allez vérifier si tout est en ordre.
Pour vous répondre, voyageur, c'est que des groupes de créatures et des bandits
ont fait leur apparition ces dernières semaines. On évite donc de les faire
entrer dans le bourg, pour protéger les citoyens
-Je comprends parfaitement., dit le diplomate du
groupe. Avant que vous ne me demandiez, je n'ai que ce livre et cette épée sur
moi. J'espère que ça ne vous dérange en aucun cas que j'aie ces articles sur
moi?
-Non, bien sûr. Il faut bien avoir quelque chose
pour se défendre. Bon, très bien, vous pouvez passer. Bon séjour dan la
capitale d'Hyrule.
Les VSD entrèrent ainsi dans le bourg pour la première fois. À première vue, la place du marché était bien normale, comme dans toutes les grandes cités connues à ce jour. Quelques kiosques à fruits et légumes s'étalaient dans le vaste étendu. Des insignes sur quelques bâtisses montraient l'endroit de magasin assez intéressant, dont le magasin d'objets magiques et la forge, sans oublier une auberge dans laquelle les aventuriers dormiraient pour la nuit. Cela repéré, le groupe décida d'explorer cette jungle civilisée séparément et de se retrouver à l'auberge dès que les magasins seraient fermés, soit dans près de deux heures, vu la position du soleil dans le ciel. Link ce vit donné quelques pièces d'or, si jamais l'envie lui prenait d'acheter quelques choses.
Mathors, n'ayant pas voulu explorer la place seul, proposa à Link de l'accompagner. Celui-ci ne vu aucune objection à cette proposition. Réjoui de la façon dont la situation s'était déroulée, le barbare cru bon d'emmener son nouveau compagnon à la forge pour acheter une nouvelle arme. Il n'en pouvait plus de voir Link se battre avec un couteau, terme qu'il employait pour qualifier l'épée donnée par Mido. À l'intérieur du commerce se trouvait une grand Hylien, à la forte constitution, travaillant le fer en arrière du comptoir. Avant d'attirer son attention, les deux clients profitèrent de ce moment de solitude pour flâner et admirer les belles lames exposées sur les murs et derrières d'épaisses vitrines. Haches, épées, rapières, boucliers, armures, lances et hallebardes et encore plus d'articles étaient fièrement représenter dans les armes de démonstration.
Le jeune adulte était émerveillé par la multitude d'objets de combat différents. Mathors lui proposa d'essayer une épée longue qu'il avait prît soin d'étudier. Son comparse la saisie, et l'observa. Étant bien plus proportionnée pour sa taille, elle donnait une bien meilleure allonge que sa petite épée Kokiri. Sa garde était assez basique mais était solide, à en juger par l'alliage qui la composait. Link demanda son conseiller de s'éloigner de quelques pas pour qu'il puisse exécuter quelques tests. Le grand gaillard recula quelque peu et regarda la scène. Le blondinet effectua quelques rotations et enchaînements d'épée, guidé par son instinct.
Après quelques minutes, il baissa l'arme et la redonna à Mathors. Celui-ci demanda les impressions du nouveau guerrier. Un large sourire fût la réponse qu'il reçut. Content, le VSD s'avança vers le comptoir et demanda au commerçant de venir le servir. Le forgeron laissa son inséparable marteau et vint rencontrer son client. Il déclara que le prix de l'article s'élevait à 80 rubis. Mathors, entendant le prix, perdit presque connaissance.
-Quoi? Vous êtes sérieux? 80 rubis pour une vulgaire
épée longue?
-Avec quoi voulez-vous payer? Tout le monde à des
rubis ici. C'est la devise hylienne.
-Vous êtes en train de me dire que des rubis, c'est
banal par chez vous?
-Tout à fait. On en trouve parfois dans les buissons
dans la plaine, alors ce n'est pas la mer à boire. Et vous, si vous n'avez pas
de rubis, que pouvez-vous m'offrir?
-Et bien, j'ai des pièces d'or, notre devise d'où je
viens. Tenez, en voici quelques-unes unes.
-Hum, fascinant. L'or est quelque chose de rare ici.
J'imagine qu'on peut facilement donner deux rubis par pièces d'or, du moins
celle que vous me montrez.
-Ha oui? Ça me va. L'épée vaut donc 40 pièces d'or?
-Oui, je vous la laisse pour cela. Mais sachez que
ce ne sera pas tous les commerçants qui seront aussi compréhensible que moi.
Vous devriez échanger vos pièces par des rubis pour éviter les ennuis.
-Oui, je crois que vous avez raison. Tenez, voici
les pièces. Au fait, où pourrais-je faire la transaction?
-Voici votre épée. Vous n'aurez qu'à aller dans une
banque, mais je crains que ce soit fermé pour aujourd'hui.
-Merci beaucoup. Allez Link, on y va. Nous irons
tout de suite à l'auberge pour attendre les autres. Au fait, c'est à toi que
revient cette épée, un petit cadeau de ma part.
Link se saisit de sa nouvelle arme, et il serra amicalement la main de Mathors, pour ensuite faire une généreuse accolade, geste assez banal chez les Kokiri. Le barbare fût un peu dé balancé, n'ayant pas l'habitude d'un tel geste de gratitude. Néanmoins, il ne se défît pas de l'étreinte amicale, et se dirigea vers l'auberge avec Link pour y attendre les deux magiciens.
Les deux lanceurs de sort avaient décidé de visiter la boutique d'objets magiques. Peut-être y trouveraient-ils des articles intéressants. En ouvrant la porte du commerce, une forte odeur pût être décelée par les narines des deux VSD, rappelant la cuisson de certaines composantes magiques. Ils entrèrent dans la place et ne prirent même pas la peine de regarder l'inventaire. Ils se dirigèrent directement vers le comptoir pour parler avec le commis en service. C'était une femme qui était en service cette journée là. Celle-ci, de par ses responsabilités entama l'interaction avec ses deux nouveaux clients.
-Bonjour messeigneurs, que puis-je faire pour vous
servir? Avez-vous besoin de quelque chose en particulier?
-Bonjour à vous demoiselle., répondit Binhord. Nous
sommes de passage dans la cité et nous étions curieux de voir ce que votre
magasin offrait.
-De passage? J'espère que ce ne sont pas les
apparitions de monstres et de bandits qui vous ont emmené ici.
-Non, rassurez-vous. J'aurais une question. Est-ce
que vous possédez des parchemins ou autres articles permettant de faire usage
de la magie?
-Non, je suis désolé. Nous ne vendons que des objets
de consommation comme des potions, des composantes magiques ou des créatures.
-De quelle sorte de créatures, questionna Lym-Dull,
soudain intéressé par la tournure de la discussion.
-Et bien, nous avons des insectes creuseurs, des
araignées, des lézards, des papillons rares, des fées, des …
-Des fées, lança Lym-Dull d'un ton inquiet. Vous
n'avez pas peur des représailles que leurs semblables pourraient faire?
-Hihihi, ricana la vendeuse. Les fées ne nous en
voudront jamais, voyons. Ce sont même elles qui viennent pour offrir leur
service de guérisseuses.
-Vous êtes sérieuses? Des fées qui guérissent de
leur propre gré?
-Oui, bien sûr. Pourquoi vous mentirais-je? Mais
pourquoi posez-vous autant de questions? Avez-vous peur des fées?
-Non, non, bien sûr que non. C'est juste que, avec
ce que je connais de cette race de créature, il faut prévoir le pire.
-Alors, pour vous rassurer, ces fées n'en veulent à
personne. Tient, j'ai une idée. Je vais vous en offrir une à moitié prix. Comme
ça, vous pourrez constater par vous-même.
-Bien, je crois que ce serait une bonne chose. Tu ne
trouves pas Binhord?
-Certes. À combien monte le prix?
-Ce sera 20 rubis.
-20 rubis? Mais je n'ai pas cela sur moi, et toi
Binhord?
-Hum, c'est drôlement dispendieux, mais attend un
peu que je fouille dans ma bourse de gemme. À voilà, j'ai quelques saphirs.
Cela vous convient-il mademoiselle?
-Laissez moi voir. Oui, cela fera l'affaire. Voici
votre fée. Vous n'aurez qu'à écouter ce qu'elle vous dira pour vous en occuper.
Ce sera tout?
-Oui, merci encore pour la fée. Viens Lym-Dull,
retournons à l'auberge et là-bas, nous écouterons ce que la fée nous dira pour
s'occuper d'elle.
Sur ces mots, les deux lanceurs de sort sortirent de la boutique, beaucoup moins riches qu'avant d'y entrer. Ils espéraient que l'aubergiste acceptait les pièces d'or pour payer leur chambre, ne se doutant de rien. De toute façon, ils allaient le découvrir d'ici peu, quand ils entreront dans la bâtisse. Ceci dit, ils se dirigèrent justement là-bas car la nuit approchait sérieusement et ne voulaient pas être pris de court, ne pas arriver et qu'aucune chambre soit disponible.
