Bonjour à tous ! Hé oui me revoilà pour une traduction d'une nouvelle fic de mysid !

Alors, vous me direz, cette fic n'apparaît pas dans sa page… En fait, comme il y a une scène NC-17 dans la deuxième partie, on ne peut la trouver que sur le site suivant :

http/www.vixenette. fic est en deux chapitres . Je tiens à remercier très chaleureusement Titou Moony, qui m'a corrigé et m'a aidé à traduire les phrases qui m'embêtaient (il y a toujours des phrases qui m'embêtent dans mes traductions…)

Sinon, sachez que le 6e chapitre de Draco Dormiens arrivera très vite, la semaine prochaine, je pense. Et le chapitre 7 n'a plus qu'à partir en relecture ! Hourra ! J'ai deux nouvelles membres de la DT-Team qui ont permis ce miracle… Rendez-vous sur la page de la DT-Team la semaine prochaine !

Enfin, un peu de patience pour le caravansérail et Promesses erronées… promesses erronées devient difficile à traduire, c'est tellement horrible, et puis je suis en situation délicate en ce moment, en recherche d'emploi : je ne sais pas très bien où j'en suis dans ma vie, alors j'ai plein de hauts et de bas…

Allez, j'espère que vous apprécierez cette histoire !

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Potion Tue-Loup

"Dommage que le sucre en annule les effets."—Remus Lupin, dans Le Prisonnier d'Azkaban.

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Chapitre un

Quand le temps était plaisant, et parfois même s'il ne l'était pas, Sirius aimait transplaner à quelques blocs de son appartement et marcher le reste du chemin. Il se sentait plus connecté à ses voisins moldus s'il avait l'opportunité de leur dire "bonjour" et peut-être de s'arrêter dans un magasin du coin pour acheter un journal moldu ou au marchand de légumes pour quelques fruits frais.

Aujourd'hui, il était particulièrement heureux de ne pas avoir transplaner directement à la porte de son appartement, car Remus, bien conscient de l'habitude de Sirius, l'attendait devant les escaliers de leur immeuble. Remus mâchouillait sa lèvre inférieure en lisant un livre posé sur ses genoux. Il leva les yeux seulement quand l'ombre de Sirius tomba sur les pages.

"Lis-ça," ordonna Remus en revenant sur une page et désignant le fascicule à Sirius.

Sirius jeta un œil à la couverture, vit que c'était le journal trimestriel de la Guilde des Concocteurs de Potions, et s'assit à côté de Remus pour lire l'article, "Potion pour Soumettre ou Réduire le Comportement Violent des Loups-Garous." Sirius écuma l'article, nota que le Tue-Loup, un poison hautement toxique, figurait en bonne place dans la liste des ingrédients, que la potion avait été testée le plus longtemps chez un sujet sur pendant seulement dix mois, et qu'elle avait été testée avec succès sur seulement sept sujets. Il se demanda pour combien de patients avait été un "échec". L'article était silencieux sur ce point, mais Sirius soupçonnait fortement que beaucoup de loups-garous étaient morts en testant les versions précédentes. Cependant, pour les sept sujets testés, cela leur avait permis de garder la paix durant la pleine lune.

"Ca semble prometteur. Un jour, quand ça aura été mieux testé—"

"Je veux l'essayer," coupa Remus. "La recette est incluse dans l'article."

"Non."

"Je vais l'essayer," dit Remus avec cette note de détermination dans la voix qui disait trop clairement qu'il n'était pas besoin de discuter avec lui. Mais Sirius essaya quand même.

"Ca a à peine été testé—"

"Ca a marché sur les sept sujets qu'ils ont expérimentés."

"— et on ne sait rien des effets à long terme."

"J'aura besoin de ton aide pour préparer et ajouter le Tue-Loup. Tu sais que je ne peux pas rester dans la même pièce que ce truc."

"Le Tue-Loup est toxique."

"Pour les humains," dit Remus, "mais si j'étais humain, je n'aurai pas besoin d'essayer ça."

"Tu n'as pas besoin d'essayer ça." Sirius saisit l'avant-bras de Remus, aussi proche d'un geste intime qu'il osait à la vue des voisins. "Tu nous as pour veiller sur toi durant la pleine lune. Tu n'es pas violent quand nous courrons librement ensemble. Et même quand nous devons rester enfermés, nous ne te laissons pas te malmener."

Malheureusement, de plus en plus de récentes pleines lunes s'étaient déroulées enfermées. A moins que James et Sirius ne soient tous deux présents pour contrôler le loup, Remus n'était pas prêt à risquer de s'ébattre librement, et l'entraînement des Aurors signifiait que le temps de James et Sirius ne leur appartenait pas toujours. Le mieux qu'ils pouvaient faire certains mois était de s'arranger pour qu'il y ait au moins l'un d'entre eux avec Remus.

"Tu ne peux pas toujours être avec moi. Tu te rappelles le mois de mars? Juste Peter et moi. Qu'est-ce que ce pauvre Wormtail était supposé faire quand j'ai décidé de me lacérer?"

"Je suis tellement désolé, Moony. Je te promets que ça n'arrivera plus." Sirius se pencha plus près tandis qu'il parlait et posa brièvement son menton sur l'épaule de Remus. Il se pencha pour l'embrasser afin de sceller la promesse.

Remus sourit faiblement. "Je ne suis pas en colère; je souligne juste un fait. Et je ne veux pas que tu fasses de promesses que tu ne peux pas tenir. On est en guerre, Padfoot, et tu es en première ligne. Tu ne peux pas dire, 'Oups, est-ce qu'on peut suspendre cette bataille jusqu'à demain soir? Je dois aller prendre soin de mon loup-garou d'amant pendant la pleine lune.' Et James? L'accouchement de Lily est dans moins de deux mois. Il va devenir père, Padfoot. Entre Lily, le bébé, et être Auror, son carnet de bal est rempli. Il n'a pas le temps d'aller s'ébattre dans les bois avec moi."

"Il aime s'ébattre dans les bois avec toi, même si c'est juste un stupide ongulé qui se coince les bois dans les branches basses."

"Je sais, mais—si cette potion marche, aucun de vous ne devra passer la pleine lune avec moi. Tu peux toujours passer la pleine lune avec moi parce que tu le veux—si tu as le temps—mais tu n'en auras pas besoin. Je ne serai pas un poids. Je ne veux pas être un poids."

"Tu n'es pas un poids."

Remus ne discuta pas. Il adressa simplement à Sirius un regard incrédule comme si ce que Sirius avait dit était si manifestement faux que ce n'était même pas la peine de discuter. Remus gagnait beaucoup de disputes comme ça.

"S'il te plait, Moony," Sirius resserra sa poigne sur le bras de Remus. "Ne prend pas des risques comme ça. Je ne peux pas te perdre."

Remus posa sa propre main sur celle de Sirius juste pour un instant et puis se leva. "Tu ne me perdra pas; pas avec cette potion, du moins. Et si cette potion marche, je ne me tuerai pas non plus durant une pleine lune." Auto-mutilations durant la pleine, la plus répandue des causes de décès des loups-garous. Sirius n'avait pas d'argument contre la Potion Tue-loup qui puisse contrebalancer ce risque. Il prit la main que lui offrait Remus et permit à Remus de le tirer sur ses pieds.

"Je la ferai," dit Sirius. Au moins s'il la faisait lui-même, il saurait que ça serait bien fait.

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"Le mois prochain, on ne fera pas ça dans la cuisine," se plaignit Remus en entrant dans la cuisine. Il avait une main couvrant sa bouche et pinçait le nez de dégoût. "Ca sent comme de la merde. De la merde de troll fermenté sous le soleil d'été et puis mixée avec de la vase de marais putride. Toute la cuisine en est imprégnée."

"C'est pas si mauvais," dit Sirius tandis qu'il servait à la louche un peu du breuvage fumant dans un gobelet de cuivre. Il remarquait difficilement les odeurs de la potion quand il était humain. Après que Remus ait commencé à se plaindre la veille, le quatrième jour de prise de la potion, Sirius avait reniflé un coup en tant que Padfoot. Il pouvait sentir la plupart des ingrédients variés incluant de la cervelle de mouton, du jus de pavot, des baies piquantes, et bien sûr, du Tue-Loup. Il ne prenait garde à aucune de ces odeurs; cependant, il savait que l'odeur du Tue-loup repoussait les loups-garous, pas les chiens.

"C'est pas toi qui la boit," claqua Remus tandis qu'il déballait un bonbon à la menthe et le posa sur le plan de travail de la cuisine.

"Tu n'as pas à la boire non plus," souligna Sirius en tendant le gobelet à Remus. "Je préférerai que tu ne la boives pas. Fichue potion expérimentale."

Remus prit une petite gorgée, frissonna, puis vida le gobelet. Il posa brutalement le récipient vide sur le plan de travail et enfourna immédiatement la sucrerie dans sa bouche pour chasser l'horrible goût.

Sirius regarda tandis que Remus se tenait arc-bouté contre le plan de travail, les yeux fermés, entièrement concentré sur la sucrerie mentholée qu'il faisait tourner dans sa bouche pour chasser les derniers vestiges de la Potion Tue-Loup.

"Mieux?" demanda t-il quand un Remus aux sourcils froncés ouvrit de nouveau les yeux. Remus leva deux doigts en un geste qu'il faisait rarement et sortit de la pièce. "Deux doses de plus," songea Sirius tandis qu'il replaçait le couvercle sur le chaudron et renouvelait le charme pour garder la potion au chaud. "Et deux jours de plus où Remus se conduit comme un connard. "

"Allons nous balader," lança Remus depuis le salon. "J'ai besoin d'air frais."

Remus attendit impatiemment devant la porte de l'appartement tandis que Sirius enfilait ses chaussettes et ses chaussures de sport. Dès qu'il vit que Sirius était presque prêt, il ouvrit la porte et sortit. Sirius dut se dépêcher pour le rattraper. Quand ils atteignirent la rue, Sirius voulut marcher à côté de Remus, mais Remus accéléra le pas juste assez pour garder un demi-pas d'avance sur Sirius. Juste derrière l'épaule de son compagnon était la place habituelle de Padfoot aux côtés du loup, mais pas celle de Sirius aux côtés de Remus.

Mrs. Walsh, une voisine âgée, revenait juste de sa promenade du soir dans le parc, où elle déposait des bols de nourriture pour les chats et chiens errants. Remus ralentit quand ils atteignirent les marches du perron, et Sirius pensa qu'il allait l'aider à porter son caddie à roulettes en haut des marches comme il le faisait souvent.

"Ecore à nourrir les animaux perdus dans le parc, Mrs. Walsh?" dit Sirius avec un sourire. "Je sais que si—"

"Stupides chats et encore plus stupides sales clebs domestiques," lui lança Remus. "S'ils ne peuvent pas se nourrir tous seuls, laissez-les crever."

Mrs. Walsh le regarda, bouche bée. Le choc d'entendre quelque chose d'aussi contraire à Remus sembla lui ôter la voix. Comme Remus s'éloignait, Sirius s'attarda en arrière pour l'aider avec le caddie.

"S'il vous plait, excusez-le d'avoir dit ça," fit doucement Sirius. "Il ne se sent pas bien depuis quelques jours. Il s'en prend à tous le monde."

"Ne refais pas ça," dit Remus quand Sirius le rattrapa près du parc. "Je n'ai pas besoin que tu t'excuse à ma place."

"Peut-être," répondit Sirius avec un rire, "mais le loup, oui, et ne me dis pas que ce n'était pas une démonstration de colère du loup."

"Je suis le loup. Tu penses que c'est une entité séparée, mais ce n'est pas le cas." Remus jetait des coups d'œil dans le parc en parlant.

"Je sais. C'est juste sémantique; parfois c'est plus facile d'en parler comme si tu étais deux entités séparées dans un même corps. Et ton côté loup est indubitablement devenu plus fort depuis que tu prends cette satanée potion."

Remus était maintenant face à la brise et semblait se concentrer sur quelque odeur portée par le vent. Sirius respira profondément mais ne put détecter ce qui retenait l'attention de Remus. Pas pour la première fois, il regretta de ne pas avoir le sens aiguisé de l'odorat de Padfoot sous sa forme humaine. D'habitude, quand Remus était humain, son odorat valait difficilement mieux que celui de Sirius, mais rien n'était normal cette semaine.

"Qu'est-ce qu'il y a?" demanda Sirius.

Remus sourit faiblement et rendit son attention à Sirius. "Quelque imbécile d'humain a amené une chienne en chaleur dans le parc. Il devra les repousser avec un bâton pour la ramener sans dommages." Il fit un pas en avant et fourra son nez dans les cheveux de Sirius. "Tu sens meilleur." Remus pressa une main dans le creux du dos de Sirius tandis que l'autre commençait à déboucler sa ceinture.

"Pas ici," rit Sirius en attrapant le poignet de Remus.

"Maintenant," dit Remus. "Je te veux maintenant." Il pressa Sirius contre un tronc d'arbre. Sirius trébucha quand son talon se prit dans une racine proéminente, et il tomba contre l'arbre, cognant la pointe de son épaule et le dos de sa tête. Remus cherchait déjà le ventre de Sirius, même s'il caressait le dos de la tête de Sirius en disant : "Je suis désolé, Pads. Je suis désolé. Je ne voulais pas te faire mal."

"Remus, stop!" Sirius essaya de le repousser, mais Remus se contenta de faire un pas plus près et l'embrassa. Réalisant que Remus se moquait qu'ils soient en public, Sirius jeta un œil sur un couple choqué, témoin de leurs ébats, et se concentra sur transplaner devant la porte de leur appartement. Remus apparut dans le couloir un instant après.

"Maintenant, mais ici," dit rapidement Sirius avant que Remus ne se mette en colère. Remus le regarda sans parler tandis que Sirius déverrouillait la porte et abaissait les barrières. Il suivit Sirius dans l'appartement, claqua la port d'un coup de pied, et entoura ses bras autour de Sirius par derrière.

"A moi," gronda t-il à l'oreille de Sirius.

"A toi," répondit Sirius comme sa chemise lui était brutalement arrachée.

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En tant qu'Aspirant-Aurors, Sirius et James accomplissaient fréquemment des tâches aussi excitantes que tenir la garde du Bureau des Visiteurs du Ministère de la Magie ou (être) assis dans des salles de classe à écouter des lectures sur des informations qu'ils avaient étudiées des années auparavant dans leur zèle pour devenir Aurors. Aujourd'hui ils fouillaient dans de vieux rouleaux poussiéreux à la recherche d'obscurs articles sur des informations que voulaient un de leurs supérieurs. La recherche aurait pu être plus intéressante s'ils avaient su la signification des informations, mais à la place ils se sentaient comme en retenue avec Madame Pince. Le seul point positif était que c'était une "retenue" ensemble.

"Comment va Remus avec cette potion?" interrogea James en retirant une lourde boite d'une étagère et en commençant à examiner les étiquettes sur les tringles des rouleaux.

"Je déteste ça," grogna Sirius en sortant une autre boite. "Il n'agit pas comme Remus. Il est colérique, il est brutal, et il jure comme un charretier."

James pouffa à cela. "Et ton langage est toujours si distingué."

"James, il a crié sur Mrs. Walsh hier."

"Remus?"

"Et il—" Sirius se fit soudain silencieux et pinça les lèvres.

James leva les yeux du rouleau qu'il venait juste de dérouler. "Quoi?"

Sirius hésita, puis remonta les manches de sa robe pour révéler des marques de doigts sur ses poignets et ses avant-bras. "Il y a plus. Disons juste qu'il devient vraiment brutal pendant le sexe."

"Ca va?" demanda James avec inquiétude.

Sirius hocha la tête et rabaissa ses manches. "Il n'essaie pas de me faire mal. Il est juste fort, et il ne fait pas attention. Je ne m'en fais pas, mais—ce n'est juste pas normal chez Remus."

"Tu sais ce que ça me rappelle, non?"

"La première fois où on l'a rendu ivre. Ouais, je me rappelle. Son contrôle humain s'efface, et le loup ressort pour jouer."

"La potion ne doit pas bien marcher. Es-tu certain de l'avoir correctement préparée?"

"Bien sûr que je suis certain. Tu penses vraiment que je laisserai Remus boire une potion si je n'étais pas complètement certain que je l'ai correctement faite? Le problème est que nous ne savons pas comment c'est supposé marcher. On sait que c'est censé supprimer le comportement du loup pendant la pleine lune, mais on ne sait pas ce qui est censé arrivé cette semaine. Peut-être est-ce normal. Peut-être que ça force le loup à sortir pendant que Remus est toujours humain et capable de le contrôler, en quelque sorte. Ou peut-être que ça ne marche pas du tout pour Remus. Les chercheurs ont seulement testé sept loups-garous—tous d'Europe de l'Est—avant de publier l'article. Peut-être que ça ne marche pas pour Remus comme pour eux. Peut-être qu'il a été infecté par une variante différente de la malédiction ou autre chose."

"Je viens ce soir," décida James. "Si ça empire, je ne veux pas te laisser seul avec lui."

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Entre une fausse alerte d'attaque de Mangemorts qui se révéla être un feu d'artifice moldu, et un rapide arrêt chez les Potter pour que James jette un œil à une Lily très enceinte, Sirius et James arrivèrent à l'appartement deux heures plus tard que Sirius n'avait prévenu Remus. S'il avait suivi le programme comme prévu, Remus aurait déjà prit sa sixième dose de Potion Tue-Loup. Bien qu'il soit contre l'expérience, une part de Sirius espérait que Remus la traverserait entièrement. Seulement s'il le faisait, ils seraient en mesure de voir que tout cela en avait valu la peine.

"Putain, où est-ce que tu étais?" demanda Remus au moment où il entendit la porte s'ouvrir. "Tu aurais du—" puis il remarqua James qui entrait juste derrière Sirius. Il eut un rictus en regardant James.

"C'est un rictus de loup," pensa Sirius en voyant Remus montrer les dents envers 'l'intrus' dans leur demeure. Il entendit James retenir brusquement sa respiration en réalisant la même chose.

"Qu'est-ce que tu faisais?" demanda doucement Remus en revenant sur Sirius. D'une certaine façon, le calme apparent de Remus était désormais plus assourdissant qu'une rage évidente. Sirius se rappelait désagréablement comment son père pouvait devenir calme et neutre quand il punissait Sirius 'pour son propre bien.'

"On a été appelé à York parce que—"

"Peut-être ne devrai-je pas demander ce que tu faisais, mais avec qui?" demanda Remus en se levant de son siège et s'avança lentement vers eux. "Ou ai-je vraiment besoin de demander?"

"Rentre chez toi, James," dit Sirius sans quitter Remus des yeux.

"Non."

"J'ai toujours su que tu voulais James." Remus était tout proche maintenant. Il regarda James par-dessus l'épaule de Sirius. "Lily n'est plus intéressée par le sexe maintenant qu'elle en est au troisième trimestre, alors tu as décidé de faire un essai avec Sirius?"

"Remus, ça ne te ressemble pas," dit Sirius. Il toucha craintivement le bras de Remus. "Tu sais que je t'aime. Pense à ce que tu es en train de dire."

Remus l'ignora sauf pour le pousser de côté afin de faire face à James plus directement. "Il est à moi. Ne l'approche pas."

"Viens avec moi sur le canapé, chéri," cajola Sirius en tendant la main pour caresser la joue de Remus. "Est-ce que tu as dîné? On peut envoyer James nous chercher des plats à emporter. On restera à la maison, juste toi et moi."

Sirius jeta un œil à James et vit qu'il faisait la bonne chose en gardant les yeux baissés de façon soumise plutôt que de rendre son regard à Remus pour le défier, une façon de dire, Tu as gagné ; nous n'avons pas à nous battre.

"Vas-y, James; va chercher des plats à emporter," pressa de nouveau Sirius. Il continua les caresses apaisante sur Remus, sur ses joues, sur son cou, sur ses bras ou son dos. "Ramène n'importe quoi. On sera là quand tu reviendras."

James le fixa juste un instant et hocha la tête. "Je reviens dans quelques minutes. Tu veux que je vois si Peter peut venir dîner aussi?" Bien qu'il semblât s'adresser à Remus et demander, "Est-ce que tu veux réunir la meute?" Sirius savait que la question était en fait adressée à lui. Est-ce qu'on a besoin d'une personne supplémentaire—quelqu'un qui n'est ni le compagnon de Remus, ni celui avec qui il l'accuse de le tromper—pour aider à contrôler Remus?"

"On le verra demain. C'est suffisant," dit Sirius, "à moins que tu veuilles que Peter vienne, Moony?"

Remus secoua légèrement la tête. "Demain."

Dès que James quitta l'appartement, Remus se détendit visiblement. Sirius s'approcha et enroula ses bras autour de la taille de Remus. "Je suis à toi," chuchota t-il à l'oreille de Remus. "Tu es mon compagnon. Prongs est juste mon ami. Tu le sais."

"Quelque fois c'est dur de ne pas être jaloux," murmura Remus en retour en enfouissant son visage dans le cou de Sirius, "parce que je sais que tu l'aimes. Tu sens la poussière—et James."

"Mais je ne sens pas comme si on avait coucher ensemble, hein?" demanda Sirius. Remus secoua la tête. "Et tu sais que je ne l'aime pas de la façon dont je t'aime. Est-ce que tu as déjà pris ta dose de potion de ce soir?"

"Um-hmm, ignoble truc. J'ai pris deux bonbons à la menthe pour enlever le goût de ma bouche." Les mains de Remus, qui étaient restées sur les épaules de Sirius, commençaient maintenant à caresser sa poitrine. Remus embrassa une trace sur la joue de Sirius, descendit sur son nez, puis sur ses lèvres. "Je veux te goûter toi," murmura Remus dans la bouche de son amant. Une main s'égara plus bas et détacha un bouton de la robe de Sirius juste sous sa taille. Sirius essaya de cesser l'étreinte juste quand Remus glissa la main dans sa robe.

"Viens sur le canapé," pressa Sirius. Remus hocha la tête et le suivit, mais il garda un bras enroulé de façon possessive autour de la taille de Sirius le long du chemin. Sirius eut soudain la vision de James revenant chargé des plats seulement pour entrer et voir un de ses amis se taper l'autre sur le canapé. Il ne pouvait laisser Remus s'exciter plus qu'il ne l'était déjà. "J'ai besoin de boire un truc," dit Sirius en se détachant au lieu de s'asseoir. "Assieds-toi. Je vais nous chercher quelque chose dans la cuisine et je reviens."

Sirius savait qu'il aurait quelques moments de solitude dans la cuisine. L'odeur de la Potion Tue-Loup était plus forte dans cette pièce où il l'avaient préparée et la gardait au chaud. Remus n'y viendrait pas à moins que ce soit vraiment nécessaire. Sirius prit trois bouteilles de bière et les tapa chacune avec sa baguette pour les décapsuler. Un instant, il fut tenté de prendre une potion de sommeil dans l'armoire à pharmacie de la sale de bain et en verser dans la bière de Remus. Peut-être que garder Remus inconscient était le meilleur moyen de passer les dernières vingt-quatre heures avant le lever de la pleine lune. Toutefois, avec l'augmentation actuelle de l'odorat de Remus, il ne serait jamais dupe.

Le son de la porte d'entrée qui s'ouvrait lui dit que James était de retour. Il saisit les bouteilles et revint vite dans le salon. James était en train de poser des cornets de papier journal sur la table basse devant Remus. "J'ai pris un extra puisque tu es inhabituellement affamé cette semaine. Deux avec vinaigre," l'assaisonnement préféré du poisson-frites de James et Sirius, "et deux sans," le préféré de Remus, "mais je ne sais plus lequel est quoi. On va le découvrir."

Remus ne gronda plus vers James, mais il le regarda de près et semblait de nouveau tendu. Sirius tendit une bière à Remus, et puis se tourna pour en donner une à James. Derrière lui, il entendit un grondement sourd. James l'entendit aussi. James tendit le bras pour la bière de la main gauche et garda les doigts de sa main droite sur la baguette posée hors de vue sur le fauteuil juste à côté de jambe droite. Sirius s'assit sur le canapé, prenant soin de s'asseoir du côté opposé par rapport au fauteuil de James. Remus voudrait être entre eux; Sirius ne voudrait pas le contrarier en faisant autrement.

James fit un geste vers la nourriture, mais Remus gronda de nouveau. James baissa immédiatement la main et la posa là où Sirius savait qu'était sa baguette.

"C'est O.K., Moony, toi d'abord," dit Sirius, et il renouvela les douces caresses sur le bras et le dos de Remus. Et leva les yeux vers James et voulut lui rappeler l'étiquette de la meute, "L'alpha mange en premier. Ne le défie pas. "

"J'allais juste regarder lesquels n'ont pas de vinaigre pour toi," fit James. Message reçu.

Remus choisit un des cornets de papier journal, renifla, et le posa devant Sirius. Il en sélectionna un autre. "Alors, pourquoi vous sentez la poussière?" demanda t-il avant de commencer à manger. Sirius lui raconta leur morne journée puis la fausse alerte de la soirée. Quelque part au milieu de l'histoire, Sirius prit la nourriture que Remus lui avait offerte. James continua à attendre. Quand Remus finit son repas, il saisit les deux derniers cornets, en renifla un, et donna l'autre à James. Seulement alors, James osa manger.

"Alors, es-tu allé quelque part aujourd'hui?" demanda Sirius.

"Je ne pouvais plus supporter de rester enfermé ici, hein? J'ai transplané dans la Forêt de Dean et je me suis baladé un peu. J'ai évité les humains, donc tu n'as pas encore besoin de t'excuser à quelqu'un derrière mon dos." Il se pencha pour donner à Sirius une petite morsure sur l'épaule, un coup de dent réprobateur donné à un compagnon aimé, pas une morsure pour faire mal. Sirius tourna la tête et la fourra dans les cheveux de Remus pendant que son amant lui mordait l'épaule, mais il leva les yeux pour voir James regarder avec un froncement de sourcil inquiet. "J'ai trouvé une colonie de Botrucs et une ruche de Grinchebourdons," continua Remus quand il se rassit.

"Mes compliments au chef," dit Sirius. Il lança sa boulette de papier journal à James et puis s'allongea en posant sa tête sur les jambes de Remus. Remus commença à passer ses doigts dans les cheveux de Sirius. "Tu devrais voir combien Lily est devenue grosse, Moony. Elle est déjà plus grosse que quand on l'a vue il y a deux semaines."

La main de Remus s'arrêta juste un instant. "Vraiment? Quand l'as-tu vue?" demanda Remus. Sa voix semblait calme, mais Sirius pouvait sentir que le corps de Remus s'était tendu. Sirius se demanda quelle erreur il avait fait cette fois.

"Ce soir, juste avant de rentrer," répondit Sirius avec précaution.

James dut avoir capté la tension dans la question de Remus, ou plus certainement, dans la réponse de Sirius. Il ajouta, "Ma faute, pas celle de Sirius. Je voulais m'arrêter et la voir avant de venir ici. On n'est resté qu'une minute."

Remus ne répondit pas, donc Sirius ne put deviner quel tabou il avait brisé, ou Remus suspectait qu'il avait brisé, mais quelque chose allait vraiment mal. Les doigts de Remus se resserrèrent dans les cheveux de Sirius, pas comme s'il voulait causer de la douleur, mais comme s'il ne se rendait pas compte de la douleur qu'il pouvait causer. Beaucoup plus troublant pour Sirius était la façon dont Remus regardait de nouveau James.

"Remus?" Sirius chercha l'attention de Remus même s'il essayait de dégager la poigne de Remus sur ses cheveux. "Moony, s'il te plait laisse-moi." Quand Remus commença à gronder vers James, Sirius lutta pour se libérer. Un instant après, il était jeté sur le côté comme Remus se jetait sur James.

"STUPEFIX!" cria James, et Sirius vit Remus s'écrouler sur un James encore assis, entraîné par son propre poids.

"Ca va, Prongs?" demanda Sirius en prenant doucement Remus dans ses bras.

"Bien. Et Moony?"

"Il semble aller bien." Sirius se dirigea vers la chambre pour déposer son amant inconscient sur le lit. Il pouvait sentir James suivre juste derrière. Il étendit Remus sur le lit et dégagea une mèche de cheveux de sa joue. "Je t'avais dit que je détestais cette maudite potion," murmura Sirius en s'allongeant sur le lit à côté de son amant et il plaça sa main sur la main balafrée devant lui.

James s'assit au pied du lit. "Alors c'était quoi ça, bon sang?" Sirius nota que James avait toujours sa baguette en main même maintenant que Remus n'était plus une menace.

"Je ne sais pas," admit Sirius. "Je ne fais que supposer."

"Alors suppose. C'est toi le fichu expert en comportement canin."

"Peut-être était-il en colère que je sois allé chez toi plutôt que de rentrer directement à la maison. Je suis rentré en retard, et il s'est inquiété pour moi, alors—Ou peut-être était-il juste en colère que je sois allé quelque part avec toi plutôt que de rentrer directement à la maison pour lui. Il est jaloux de nous."

"Tu n'es pas mon genre."

"Il le sait. Le loup est jaloux quand même. Ou—" Sirius hésita. Peut-être ne devait-il pas partager la troisième possibilité avec son ami.

"Ou?"

Sirius soupira ; James devait savoir. "Peut-être que c'est à cause de Lily."

"A cause de Lily?" demanda James d'une voix soudain de glace et dangereuse.

"La grossesse de Lily—ça doit être étrange pour lui," expliqua Sirius en caressant les cheveux de Remus. "Dans une meute, le couple alpha est le seul à avoir le droit de s'unir et de se reproduire. Mais Remus et moi ne pouvons avoir d'enfants, et toi et Lily en avez un à la place. Notre petite meute fait tout de travers."

"Alors il est jaloux de moi avec toi, et il est jaloux de moi avec Lily." La voix de James avait toujours un ton dangereux, alors Sirius se redressa pour donner toute son attention à son ami.

Sirius secoua la tête. "Jaloux n'est pas le bon mot avec Lily. Son côté humain n'a aucun intérêt pour elle—trop féminine. Pour ce qui est du loup, je ne sais même pas s'il la considère comme un membre de la meute—trop humaine. Il est juste—" Sirius chercha les bon mots pour expliquer ce que devait ressentir Remus. "Ca doit sembler 'mal' au loup que tu ais un enfant et pas lui. Peut-être qu'il considère qu'en engendrant un enfant, tu te déclares l'alpha de la meute et que tu le défies. Ou plus certainement, il pense que tu quittes notre meute et en commence une de ton côté. Ou, n'arrive juste pas à comprendre, et il n'aime pas être confus."

James baissa les yeux vers Remus. "Et que font les loups aux petits des autres meutes?" un frémissement de la main de Remus attire l'attention de Sirius avant qu'il puisse répondre, mais la colère dans la voix de James disait clairement qu'il n'avait pas besoin que Sirius explique cette facette du comportement du loup.

"J'ai un peu de potion de Sommeil ici," dit Sirius en se dirigeant vers la salle de bain. "Donnons-lui en pendant qu'il est toujours groggy, et gardons-le comme ça jusqu'au matin."