Disclaimer : Rien ne m'appartient, tout est à JKR ou à Star Polaris, sauf la traduction.

Et un nouveau chapitrreeeeeee ! vous l'attendiez hein ?


Chapitre 3 : Rencontre avec les voisins


Quelques jours après avoir pris la potion pour changer l'apparence, Daniel se réveilla sur ce qui était maintenant son lit, et, comme d'habitude, descendit à la cuisine en pyjama. Il aimait prendre son petit déjeuner sans avoir à se préparer d'abord puisque c'était quelque chose qu'on ne lui avait jamais permis lorsqu'il était petit. Bien sûr, il savait que ses nouveaux parents ne lui permettaient cela que parce qu'il récupérait de ce qui lui était arrivé avec le Seigneur des Ténèbres mais il avait décidé d'en profiter pendant que cela durerait. Harry se renfrogna lorsqu'il entra dans la cuisine, et qu'il vit seulement sa mère assise, lisant un livre. Son père avait décidé de manger avec eux tous les matins, puisqu'il n'était pas inhabituel qu'il rate le déjeuner et même le dîner lorsqu'il était dans son laboratoire.

Même s'il ne le montrait pas, il manquait à Harry lors de ces occasions durant lesquelles il ne voyait pas le grand homme pendant toute la journée. Il était même allé jusqu'à se tenir devant la porte fermée du laboratoire pour simplement écouter les bruits étouffés venant de l'intérieur de la pièce, se rassurant ainsi que l'homme était toujours là. Chaque fois, il se convainquait qu'il se comportait stupidement, et partait avant de prendre son courage à deux mains, de frapper à la porte et déranger l'homme.

Reportant son attention au présent, il s'approcha de la table.

« Maman ? »

Jasmine sursauta, baguette en main. Sa réaction fit faire un pas en arrière à Harry, peu sûr de la raison pour laquelle la femme était si nerveuse. La sorcière cligna des yeux, et baissa rapidement la baguette offensante.

« Oh, je suis désolé, Dani. Tu m'as effrayé. Je ne t'ai pas entendu descendre. »

L'adolescent acquiesça, et après s'être s'assuré que sa mère ne lui jetterai pas de sort, il la rejoignit à la table.

« Qu'est ce qui ne va pas ? » Regardant à nouveau autour de lui, il ajouta. « Où est papa ? »

Avec un mouvement de baguette, Jasmine réchauffa le petit déjeuner de l'adolescent, et se servit une tasse de thé fraîche.

« Ton père est sorti. Il a dit qu'il avait besoin de voir plusieurs choses. Il est sorti pour essayer de découvrir ce qu'il s'est passé dans le monde sorcier, et comment vont ses laboratoires. »

Dani sembla inquiet en entendant cela. Aucun d'eux ne s'était aventuré hors de la maison, ayant peur que leurs déguisements ne soient pas suffisants pour se dissimuler des yeux de Dumbledore. Et, même s'il savait qu'il ne pouvait pas rester enfermer à jamais, il aurait été mieux s'ils étaient tous sortis en même temps.

Découvrant qu'il n'avait plus faim, il joua avec son petit déjeuner pendant un moment avant d'abandonner et de repousser son assiette. Minerva baissa les yeux sur le repas pratiquement intact, et se demanda brièvement si elle devait forcer le jeune adolescent à manger, mais, à la fin, elle repoussa cette idée, sachant qu'il aurait été impossible de lui faire manger quelque chose. Après tout, elle n'avait pas été capable de manger non plus.

Pendant des heures, ils restèrent assis dans la cuisine en silence, attendant anxieusement le retour de Richard. Lorsque l'heure du déjeuner arriva, Minerva avait fait quelques sandwiches légers, et cette fois, elle insista pour que Harry en mange au moins deux. Alors que l'adolescent obéissait contre sa volonté, elle manga également sa part, essayant d'ignorer la nervosité qui l'empêchait d'avaler facilement à chaque fois. Une fois qu'ils eurent fini, Jasmine essaya de faire monter Harry dans sa chambre pour se reposer un moment, mais le garçon ne voulait pas en entendre parler. La femme ne pouvait pas vraiment discuter là-dessus, sachant qu'il y avait peu de chances qu'il puisse s'endormir avant que Severus ne soit rentré.

À peine une heure plus tard, ils entendirent la porte s'ouvrir. Ils savaient que les protections étaient suffisamment puissantes pour autoriser seulement les personnes résidant dans cette maison à moins d'être invité à passer. Ils se levèrent immédiatement, et allèrent accueillir l'homme. Harry, qui avait été assis proche de la porte, fonça hors de la cuisine vers la porte d'entrée, Minerva marchant un peu plus lentement derrière lui.

Richard eut à peine le temps de fermer la porte derrière lui lorsqu'il entendit des pas rapides s'approcher. Il se tourna juste à temps pour attraper l'adolescent qui s'était jeté dans ses bras et qui se tenait maintenant à son cou, le forçant à se pencher en avant pour que le garçon puisse se tenir sur ses pieds.

Levant les yeux de la tête sombre reposant contre son épaule, il vit sa supposée femme se tenir à quelques pas, le regarder avec un sourire soulagé sur son visage. Severus ne put s'empêcher de se sentir un peu coupable de les avoir autant inquiétés. Il avait voulu être de retour à la maison pour le déjeuner, mais cela avait pris plus de temps qu'il ne s'y était attendu.

Reposant son regard sur l'enfant, il passa ses bras autour de la taille fine, et, sans aucun problème, leva le garçon dans ses bras, et le porter là où Jasmine se tenait. L'expression de la femme avait changée, et elle le regardait maintenant durement, mais ses yeux brillaient toujours de soulagement après l'avoir vu revenir à la maison sans une égratignure.

« Où étais-tu ? Nous commencions à penser que quelque chose t'était arrivé ! »

L'homme la regarda avec un regard d'excuse dans les yeux. « Je suis désolé, Min, cela m'a pris plus de temps que je le pensais. Nous devons vraiment trouver un moyen de communiquer. »

Son expression s'adoucit d'un coup lorsqu'elle entendit le surnom qu'il avait commencé à utiliser une semaine plus tôt. Alors qu'il refusait toujours d'appeler Harry Dani et continuait d'utiliser son prénom complet, Minerva se doutait que cela avait plus de chose à voir avec sa fierté que ce qu'il voulait. Après tout, il l'avait appelé Min et il ne semblait pas avoir un problème lorsqu'elle l'appelait Rick. Enfin, peut-être qu'il avait dit de ne pas l'appeler comme cela, mais il ne s'était pas plaint, enfin, pas trop. Elle força ses sentiments à revenir aux problèmes présents. « As-tu déjeuné ? »

Severus secoua sa tête. « Non, je n'ai pas eu le temps, je ne voulais pas rester dehors plus qu'il n'était nécessaire. »

La femme acquiesça et quitta le couloir pour aller dans la cuisine, et pour faire plus de sandwiches. Lorsqu'elle les laissa seuls, Richard baissa les yeux vers l'adolescent qui l'étreignait toujours fermement.

« Daniel ? »

Le garçon leva les yeux vers lui alors qu'il le reposait au sol. « Oui, papa ? »

Snape le regarda avec attention. Voyant l'étincelle de fatigue dans ses grands yeux anxieux, il tendit une main et ébouriffa les cheveux de l'adolescent. « Je suis désolé de t'avoir inquiété, petit, mais maintenant je suis de retour, et tu pourrais faire une petite sieste. Pourquoi ne montes-tu pas dans ta chambre ? Je suis sûr que tu n'as pas encore fait la sieste aujourd'hui. »

Harry fronça des sourcils, murmurant quelque chose sur le fait d'être trop vieux pour faire la sieste, mais il savait que ses parents n'accepteraient pas. Jusqu'à ce qu'il ait complètement récupéré, il devait se reposer au moins quelques heures chaque jour après le déjeuner. Cela ne le dérangeait pas habituellement puisqu'il était très fatigué mais aujourd'hui, même après toutes ces heures de stress, il ne voulait pas aller dormir. « Je veux savoir ce qui s'est passé et ce que tu as fait. »

L'homme soupira, et caressa doucement la tête du garçon jusqu'à ce que son froncement disparaisse. « Je te dirai ce que tu veux savoir une fois que tu seras un peu reposé. »

L'adolescent fit la moue, forçant Severus à retenir un éclat de rire. Après tout, qui aurait pu dire trois semaines plus tôt qu'il se tiendrait devant un Harry Potter faisant la moue sans avoir l'envie irrésistible d'insulter l'adolescent pour ça. Ignorant l'amusement visible de l'adulte, Dani continua à parler. « Tu ne me diras rien. »

L'amusement quitta les yeux bleu, Richard soupira, et se pencha en avant légèrement pour rencontrer les yeux obstinés du garçon. « D'abord, s'il y a quelque chose que je ne veux pas que tu saches, je ne te le dirai pas de toutes façons. Peu importe ce que j'ai dit maintenant ou plus tard. Ensuite, je sais qu'il t'est difficile de nous faire confiance après tout ce qui s'est produit avec Dumbledore mais je veux que tu saches que, lorsque nous gardons des informations, ce n'est pas pour te blesser ou te décevoir, mais simplement parce que nous voulons tous les deux que tu aies une enfance aussi normale que possible maintenant que Voldemort est mort, et il y a beaucoup de choses dont un adolescent ne devrait pas se préoccuper. Ce sont les choses que nous passerons sous silence, penses-tu pouvoir vivre avec ça ? »

Harry baissa sa tête, essayant d'accepter ce que l'homme avait dit. D'un côté, il comprenait ce que le maître des potions voulait dire, de l'autre, il avait passé bien trop de temps à jouer ce jeu avec Dumbledore. Mais Dumbledore s'était révélé extrêmement manipulateur et ne l'avait utilisé que pour se débarrasser de Voldemort. Richard et Jasmine avaient toujours sa santé à l'esprit, donc il devrait vraiment les laisser décider ce qui était le mieux. Comme l'homme l'avait dit, cela revenait à faire confiance.

Levant à nouveau les yeux et fixant ceux de l'homme, il se souvint de la promesse qu'il avait faite à ses parents de les permettre de l'aider. Puis, soupirant, il acquiesça. Il fut récompensé par un des doux sourires de son père, puis, il monta dans sa chambre.

Une fois qu'il entendit la porte se fermer, Richard se retourna et alla dans la cuisine où sa femme mettait une assiette avec un peu de nourriture sur la table. Après qu'ils se soient tous deux assis, et que Richard ait pris quelque chose à manger, Jasmine commença à parler.

« Où étais-tu ? »

Elle regretta immédiatement ses mots durs, mais elle avait été si inquiète pour son ami. Pour sa part, Severus n'avait pas semblé dérangé par le ton de voix qu'elle avait utilisé et commença calmement à s'expliquer.

« D'abord, je suis allé à Diagon Alley. » Elle retint son souffle, et son expression devint désapprobatrice. Il plaça une main calmante sur les sienne. « Je devais m'assurer que nos déguisements pourraient tenir contre des sorciers, c'était la meilleure façon de les tester. »

La sorcière ne semblait pas trop heureuse de son explication. « C'était aussi la plus dangereuse. »

Severus leva un sourcil. « En fait, aller à Hogwarts aurait été pire. » Ne lui donnant pas une chance de répondre, il continua son explication. « De toute façon, personne ne m'a reconnu, donc j'ai acheté plusieurs journaux, et je suis parti. Cela n'aurait servi à rien de rester plus longtemps qu'il n'était nécessaire, et je ne pouvais pas me risquer à parler à quelqu'un. Après ça, je suis allé jeter un coup d'œil à mes laboratoires. Comme ce à quoi je m'étais attendu, le premier a déjà été vidé, probablement par des Aurors recherchant des indices sur ma cachette. Il y avait quelques sortilèges de placés à cet endroit au cas où j'y irais, mais tout le reste était parti. »

Minerva le regarda avec un sourire levé. « J'espèce que tu n'as déclenché aucun de ses sortilèges. »

Le sorcier leva les yeux au ciel. « Je ne suis pas un Gryffindor, Min, bien sûr que je ne l'ai pas fait. En fait, je ne me suis même pas approché du bâtiment. » Voyant qu'elle était sur le point de répondre à sa provocation, il continua son rapport. « Le second laboratoire était surveillé par un troupeau d'Aurors, ils n'étaient pas vraiment discrets, surtout lorsqu'on sait quoi chercher. Je pense qu'il y avait quelques membres de l'ordre, mais je ne suis pas rester pour vérifier. Mon troisième laboratoire est intact par chance, et pour autant que je puisse le dire, personne de magique n'a été autour. »

Jasmine leva un sourcil. « Comment peux-tu être sûr de ça ? » Voyant le sourire, la femme grogna et posa une main sur son front. « Très bien, avoues, qu'as-tu fais ? »

L'expression de Richard passa d'amusement à innocence. « Et bien, j'ai déjà passé une heure à vérifier si quelqu'un avait modifié mes sortilèges, il y en a quelques-uns qui enregistre si quelqu'un de magique est passé près, mais rien n'est apparu. Je serai rentré à l'intérieur à ce moment-là, mais j'ai pensé que Dumbledore aurait très bien pu demander l'aide de personnes non sorcières afin de surveiller ce lieu, donc, j'ai demandé l'aide d'un muggle. » En voyant le regard incrédule, il haussa des épaules. « Je lui ai donné un peu d'argent pour qu'il rentre dans le bâtiment où se trouve le laboratoire pendant un moment. Bien sûr, je ne lui ai pas dit que je lui avais placé un glamour pour qu'il me ressemble. »

Minerva le regarda, choquée. « Severus ! Comment as-tu pu faire une chose pareille ? Et si quelqu'un avait regardé ? Merde, et si l'homme avait vu son propre reflet dans une fenêtre ? »

L'homme leva les mains et ricana. « Détends-toi, Min. Je me suis assuré que le glamour disparaîtrait dès que quelqu'un le toucherait durant plus de dix secondes ou bien lorsque quelque chose de magique l'approcherait, comme un portkey, de toutes façons, connaissant les abrutis que le Ministère utilise, ils auraient sans doute penser qu'ils voyaient des choses et auraient donc laissé tomber. Donc, lorsque je me suis finalement décidé à rentrer, tout était à sa place. J'ai emballé quelques ingrédients pour les apporter ici, et j'ai brièvement parcouru les journaux pour voir ce qui se passait. C'est en fait la raison pour laquelle cela m'a pris autant de temps, je voulais être sûr que rien d'autre n'avait besoin d'être fait avant de revenir. »

Minerva acquiesça, sachant que cela ne servirait à rien de reprocher à l'homme ce qu'il avait fait. Soupirant, elle tendit une main, et prit l'un des journaux que Richard avait mis sur la table. À sa surprise et à son inquiétude, il n'y avait pas vraiment d'informations. Les Aurors avaient essayé de soulever les ruines du château de Voldemort pour essayer de découvrir des corps, mais pour l'instant, ils n'avaient pas eu une telle chance. Le monde sorcier fêtait la mort de Voldemort, se fichant d'attendre la confirmation officielle. Une autre chose à elle ne s'était pas attendu était les funérailles d'Harry. Elles avaient été célébrées à Hogwarts trois jours plus tôt et une centaine de sorciers venant des quatre coins du monde y avaient été invités. Jasmine regarda l'article avec dégoût, et elle était maintenant encore plus sûre qu'ils avaient fait une bonne chose en éloignant Harry de tout ça.

En dehors de ça, il y avait plusieurs articles, parlant de la capture du reste des Death-Eaters, les Aurors ont réussi à en avoir, la plupart des inutiles ou simplement des supporters. Ceux du cercle interne qui n'étaient pas morts ce jour-là semblaient pratiquement intacts. En regardant une liste du reste des Death-Eaters, quelque chose attira son attention. Levant les yeux, elle vit Richard la fixer avec attention.

« Ton nom n'y est pas. Pourquoi ? »

L'homme s'adossa à la chaise, et haussa des épaules. « Je n'en ai aucune idée. Je pense que pour le moment, c'est un coup du vieux fou pour que je me sente à l'aise, et en conséquence, que je fasse moins attention. »

Cela fit sortir un éclat de rire de sa compagne. « Toi ? Moins attentif ? S'il te plait, Richard, tu es même plus paranoïaque que Mad-Eye. »

Severus sourit et prit un autre journal, ayant l'intention de le lire plus lentement cette fois, pour essayer de trouver les détails dissimuler entre les lignes.

Ils se mirent à lire dans un silence confortable pendant pratiquement une heure. Severus leva les yeux de son journal, et remarqua qu'il se faisait tard. Ils n'avaient entendu aucun mouvement de la chambre en haut, Severus se leva. « Je ferai mieux de monter et de réveiller Daniel, sinon il pourrait avoir des problème pour dormir ce soir. »

Sa femme posa les yeux sur lui, avant de reporter son attention sur le journal. « Vas-y, mais tu seras celui qui s'occupera de ton fils qui sera de mauvais poil pour le reste de la soirée. »

Severus leva un sourcil. « Tu parles de lui comme si c'était un enfant de cinq ans. »

Soupirant, Jasmine reposa le journal, et le regarda avec sérieux. « Quelques fois, j'ai l'impression que je m'occupe d'un gamin de cinq ans. C'est comme s'il essayait de faire toutes les choses qui ne lui étaient pas permises lorsqu'il était enfant. Hier, je suis allée dans sa chambre pour le faire descendre pour dîner, il avait métamorphosé quelque chose en un de ces trains électriques, ceux avec lesquels les enfants muggles aiment jouer, et il ne faisait que les regarder bouger. »

À l'instant où Jasmine eut fini son explication, il y eut un froncement sur son visage. Severus soupira et regarda pensivement la porte qui menait au couloir. « Je sais ce que tu veux dire. Et ce n'est pas seulement ça. As-tu vu la façon dont il m'a accueilli ? Je peux dire qu'il rêve d'être touché avec gentillesse, et cela ne me pose aucun problème de lui donner ce dont il a besoin, mais la façon dont il m'a accueilli me rappelle la façon dont Draco avait l'habitude de m'accueillir il y a quelques années. »

Le professeur Gryffindor acquiesça, et tous deux restèrent silencieux pendant un long moment, se demandant ce qu'ils pouvaient faire pour aider leur fils. Finalement, décidant qu'il ne pouvait faire qu'attendre et de voir ce qui allait arriver, Severus secoua sa tête, se sortant de son humeur pensive. « Je ferai mieux d'aller le réveiller, et ne t'inquiète pas, je le garde s'il est de mauvais poil. »

Les deux adultes avaient une lueur d'amusement dans les yeux, et Richard quitta la pièce. Il monta les escaliers et alla dans la chambre d'Harry. Le garçon était encore endormi, il semblait si paisible que Severus était tenté de le laisser dormir. Mais son bon sens l'emporta finalement et le grand homme alla s'asseoir à côté du garçon, secouant gentiment ses épaules frêles.

« Daniel, allez, il est temps de te réveiller. »

Les yeux du garçon s'ouvrirent d'un coup et il s'assit. Severus resta silencieux pendant que le garçon regardait autour de lui. Cela arrivait à chaque fois que quelqu'un réveillait Dani, et Richard avait appris que la meilleure chose pour l'adolescent était de rester silencieux mais proche de lui, pour que Harry puisse sentir qu'il était là, mais qu'il n'était pas une menace. Finalement, le regard bleu sombre s'installa sur lui, et il laissa ses traits s'adoucirent alors qu'un sourire apparut sur le visage du garçon.

« Quelque chose ne va pas, papa ? »

L'homme secoua sa tête, se levant au même moment. « Non, petit, c'est simplement l'heure de te lever, sinon tu ne seras pas capable de dormir ce soir. »

Acquiesçant, l'adolescent s'étira, essayant de s'éclaircir l'esprit pour se débarrasser des restes du sommeil. Il était sur le point de se lever lorsque la sonnette de la porte retentit.

Les deux hommes se tendirent au bruit inattendu, les figeant sur place, jusqu'à ce que la sonnette retentisse à nouveau. Le deuxième son sortit Severus de sa stupeur et, d'un coup, sa baguette fut dans sa main. Harry sortit rapidement de son lit et sortit sa propre baguette de sous son oreiller. Avant qu'il n'ait eu la chance d'ouvrir la porte, une main sur son épaule l'arrêta.

« Je veux que tu reste ici jusqu'à ce que Jasmine ou moi vienne te chercher. »

L'adolescent se mit en colère. « Mais, papa … »

Il se fit retourner avec force, et ses yeux furent capturés par le regard intense de son père. « Daniel, tu n'as pas entièrement récupéré ta magie, elle pourrait t'abandonner lorsque tu en as le plus besoin. Je ne vais pas t'autoriser à te mettre en danger lorsque ce n'est pas nécessaire, et surtout lorsque tu n'es pas en condition pour y faire face. Est-ce clair ? »

Le garçon grimaçait lorsqu'ils entendirent Minerva marcher vers la porte. « Mais… »

Severus ne le laissa pas finir et renforça sa prise sur les épaules de son fils. « Je t'ai demandé si j'étais clair. »

Baissant la tête, l'adolescent acquiesça, ses épaules l'irritant alors que l'homme le relâchait. Sans autre mot, le maître des potions quitta la pièce, fermant et protégeant la porte derrière lui. Il pouvait maintenant entendre Minerva parler avec quelqu'un en bas et il la rejoignit rapidement.

Lorsqu'elle l'entendit descendre les escaliers, le professeur leva les yeux vers lui et fit un petit sourire.

« Ah, tu es là, Richard. »

L'homme lui rendit son sourire, rassuré par la façon dont elle agissait, il n'était pas en danger immédiat. Rangeant sa baguette dans sa manche, il se rapprocha, et passa un bras autour de ses épaules. Puis, il se tourna et fit face à leur visiteur. C'était une femme plutôt âgée qui portait une robe bleu pâle qui semblait hors de prix. Ses yeux gris expressifs les regardaient avec un mélange de curiosité et de bienvenue qui mit Severus à l'aise. Minerva indiqua leur invitée.

« Voici madame Farey, Rick, elle est venue nous souhaiter la bienvenue dans le voisinage. »

L'homme acquiesça, se détendant un peu plus et avançant une main que la femme serra.

« C'est un plaisir de vous rencontrer, madame Farey, entrez s'il vous plait. »

Ils guidèrent la femme dans le salon et, pendant que Minerva lui parlait, Severus utilisa discrètement ses dons pour lire son esprit. Une fois qu'il fut sûr qu'elle ne posait pas de problème, il se leva après s'être excusé, allant faire du thé pour tout le monde. Pendant que le thé se préparait, il alla chercher son fils. Il regrettait avoir été si dur un peu plutôt mais, la peur l'avait envahi et l'envie de protéger l'adolescent l'avait fait réagir plus durement que nécessaire. Dès qu'il ouvrit la porte de la chambre, ses yeux se fixèrent sur la petite silhouette assise sur une chaise, regardant par la fenêtre.

Alors qu'il était sûr que Harry l'avait entendu, l'adolescent ne bougea pas signalant qu'il l'avait remarqué. Soupirant et sachant qu'il n'avait pas beaucoup de temps avant qu'on ne s'attende à ce qu'il revienne dans le salon, Severus alla s'asseoir sur le lit, et commença immédiatement à parler, n'aimant pas le silence inconfortable les entourant.

« Même si je veux m'excuser d'avoir été si dur, je veux tout de même que tu comprennes que nous devons être prudents. Jusqu'à ce que nous soyons sûr que les sortilèges sont suffisamment forts pour nous protéger des autres sorciers, je veux que tu montes à chaque fois que quelqu'un est à la porte. »

Pendant quelques instants, le garçon resta silencieux, sa tenue rigide révélant qu'il était probablement en train de froncer les sourcils, clairement peu content de cette idée. Finalement, ses épaules se détendirent, et il s'écroula un peu, avant de se tourner pour regarder son père. Severus fut surpris de voir que les yeux de l'enfant étaient rouges et gonflés, comme s'il avait pleuré.

« Bon, je resterais en haut, mais s'il te plait, ne m'enferme plus. »

Se renfrognant, l'homme se leva, et alla se tenir en face de l'adolescent. Peu importait le thé, il avait visiblement bouleversé son fils plus qu'il ne le pensait et il allait maintenant se racheter plutôt que d'attendre que leur invitée parte. Tout du moins, s'il était capable de découvrir ce qu'il avait fait pour bouleverser autant le garçon.

Se penchant légèrement, il passa doucement ses doigts sur les yeux de Harry, les faisant se fermer.

« Tu as pleuré, j'en suis désolé. »

Harry secoua sa tête, les rouvrant à nouveau, mais ne regardant pas l'homme. « C'est pas grave, ce n'est pas vraiment ta faute, tu ne savais pas. »

Se renfrognant, l'homme s'agenouilla devant lui, et força l'adolescent à le regarder dans les yeux. « Qu'est-ce que je ne savais pas ? »

Voyant la lueur inquisitrice dans les yeux de son père. Harry s'abandonna et essaya de s'expliquer. « C'est simplement que les Dursley m'enfermaient dans mon placard, et plus tard, dans ma chambre comme punition. Je détestais cela, être désemparé, ne sachant pas si je serai à nouveau autorisé à sortir. Je sais que tu n'es pas comme eux, mais tu étais tellement en colère… »

À la surprise du garçon, l'homme se leva et le sortit de la chaise, l'étreignant. « Je suis désolé, petit, je ne voulais pas faire remonter de mauvais souvenirs à la surface, et je n'étais pas en colère. J'étais simplement vraiment inquiet au fait que pourrais être blessé. J'ai peur que mes nerfs ne soient un peu sous tension. »

Harry, sa tête enfoncée dans l'épaule de l'homme, acquiesça. Et, même si cela le surprenait que son ancien professeur puisse être si protecteur, il se sentait si bien. Se dégageant des bras de l'homme il lui sourit, rassurant son père que tout allait bien maintenant.

« Alors, qui était à la porte ? »

Severus cligna des yeux et jura à voix basse, se souvenant soudainement que sa femme attendait toujours le thé.

« Habilles-toi, et nettoies-toi un peu, il y a une femme en bas qui est venue nous souhaiter la bienvenue dans le voisinage et d'autres trucs. Jasmine parle avec elle, et je suis supposé apporter le thé, je ferai mieux de descendre avant que ta mère ne soit en colère contre moi. »

Sans attendre de réponse, Snape quitta la pièce, laissant un Harry riant derrière lui. Il finit rapidement les préparatifs dans la cuisine et rejoignit les deux femmes dans le salon.

« Je suis désolé d'avoir pris autant de temps, je suis aller jeter un coup d'œil sur Daniel. »

Minerva lui fit un sourire pour le rassurer, elle avait supposée que c'était probablement le cas. De toute façon, elle avait passé un bon moment à parler à la muggle. Madame Farey, ou plutôt Linda, elle avait insisté pour qu'on l'appelle comme cela, elle ne se souciait de rien, et parlait beaucoup, ce qui rendait la situation bien plus facile que ce à quoi elle s'était attendue.

« Descend-t-il ? »

Severus servit le thé, et s'assit à côté de sa femme. « Oui, il descendra dans un petit moment. » Voyant le regard curieux de la femme, il s'expliqua. « Daniel est notre fils. »

Linda cligna des yeux. « Oh, je suis désolé, je n'avais pas réalisé que vous aviez un garçon. »

Alors qu'elle disait cela, ses yeux se déplacèrent autour de la pièce, et pour la première fois, Jasmine remarqua combien la pièce semblait impersonnelle. Severus sembla le comprendre également, et inventa rapidement une explication.

« Ce n'est pas de votre faute, vous n'aviez aucun moyen de le savoir. Nous avons perdu toutes nos affaires dans un incendie il y a quelques jours, et nous n'avons pas eu le temps de tout remplacer. »

La femme se tourna vers eux avec compassion. « C'est horrible, s'il y a quelque chose que nous pouvons faire pour vous aider… »

Avant que le couple ne soit forcé de répondre, la porte s'ouvrit et Daniel entra, regardant les trois adultes avec hésitation. Jasmine lui sourit, et tapota la place libre à côté d'elle.

« Viens nous rejoindre, Dani. » Alors que le garçon approchait, elle indiqua la femme qui souriait maintenant au garçon. « Dani, voici Linda Farey, elle a été suffisamment gentille pour venir nous accueillir ici. »

En entendant ce nom, Harry leva les yeux, et la regarda d'un peu plus prêt. « Farey ? Êtes-vous de la même famille que Jessy Farey ? »

Linda le regarda, un peu surprise. « Oui, bien sûr, c'est ma belle-sœur. Tu connais Jessy ? »

Harry eut une expression plutôt pensive. « Et bien, pas vraiment, mais j'ai entendu parler d'elle, elle est directrice de l'école d'arts de Londres. »

Linda fit un sourire. « Je suis surprise que tu saches une telle chose, peu de jeunes hommes sont intéressés par l'art de nos jours. »

Dani haussa des épaules. « J'aime peindre, j'aimerais bien être pris là-bas, mais c'est très dur. »

La vieille femme acquiesça. « En effet, ça l'est, mais si tu veux, je peux montrer tes travaux à Jessy et arranger une rencontre avec elle. Elle sera capable de te dire si tu as une chance de rentrer. »

Harry fit un triste sourire. Il avait écouté la conversation avant d'entrer, il savait donc ce qu'il était supposé dire. Son père sembla sur le point de répondre, mais il le fit rapidement, cela donnerait plus de crédibilité à leur histoire. « J'ai peur d'avoir tout perdu dans l'incendie, et je n'ai pas eu le temps d'acheter de nouvelles fournitures. J'ai fait quelques esquisses mais ils ne sont pas suffisamment bons pour être montrés. »

Severus et Minerva essayèrent de ne pas sembler surpris par ces mots. Aucun d'eux n'avait su que Harry avait repris le dessin. Dani, et la femme parlèrent pendant un moment avant que la conversation ne passe à des sujets plus généraux, et le garçon resta silencieux. À peu près une heure plus tard, la femme s'excusa, prétextant que son mari serait bientôt à la maison, et, après avoir proposé une invitation pour dîner, elle laissa la famille.

Avec un profond soupir, tous les trois se détendirent. Même si cela n'avait pas été déplaisant, aucun d'eux n'avait pensé que qu'ils auraient besoin d'inventer tant de mensonges, et des excuses pour occuper des muggles curieux.

Après le silence qui resta pendant un moment, Richard se tourna pour regarder son fils maintenant étalé sur le canapé que la femme avait laissé.

« L'école d'arts de Londres ? Je suppose que c'est une bonne école ? »

Harry n'ouvrit pas ses yeux. « La meilleure par ici. » Puis, très doucement, il ajouta. « Elle m'a invité à aller là-bas, elle était sûre que j'arriverai à passer les tests pour y entrer. J'étais supposé commencer après avoir terminé Hogwarts. »

Jasmine échangea un rapide regard avec son autre professeur avant de s'agenouiller à côté du canapé où Harry reposait.

« Qui t'a dit ça ? »

« Madame Farey. Je l'ai rencontré cet été, elle était très gentille. Elle m'a donné quelques cours et m'a dit qu'elle s'assurerait que je puisse être accepté lorsque j'aurai terminé l'école. » Harry se tourna et se pelotonna. « Elle voulait que je rentre tout de suite, j'aurai pu commencer le même été, mais j'ai dû refuser. Je devais retourner à Hogwarts. »

Entendant combien son fils semblait mal, Minerva le prit rapidement dans ses bras, et le berça. Ils restèrent silencieux, ne voulant pas briser la paix qui s'était installée. Finalement, voyant que son fils ne s'accrochait plus à Minerva, Richard se leva, et s'étira.

« Et si nous avalions quelque chose et allions au lit ? Cela a été une longue journée pour nous tous. »