En ce mois de janvier, je vous souhaite, à tous et à toutes, une bonne et heureuse année !!!!!

Chapitre 10 : Dissertation et nettoyage

Un samedi matin devant les grilles fermées d'une école.

Des trottoirs vides de tout attroupement d'élèves.

Pas le moindre rire.

Juste le silence troublé à intervalles irréguliers par les quelques voitures qui passaient dans la rue.

Les cinq jeunes gens soupirent en choeur.

L'ambiance de cette école en temps normal était déjà mortelle à en mourir mais là, c'était pire un samedi.

Le gardien, prévenu la veille par le proviseur adjoint, ouvrit les portes à ces cinq malheureux.

Ils avaient passés ces derniers jours à discuter de ce samedi de colle mais jamais ils n'auraient pensé que ce jour J arriverait aussi vite.

Ils retrouvèrent le proviseur adjoint dans le gymnase où s'était déroulé la cérémonie de rentrée. Il les attendait de pieds ferme avec les seaux vides, les serpillières et les balais.

- Si on m'avait dit un jour que je serai ménagère, je l'aurais pas cru, plaisanta Kyo.

- Pourtant, c'est bien le destin qui vous attend si vous continuez à renier l'enseignement que nous vous donnons dans cette école, rétorqua le Chauve. Je suis ravi de ne compter aucun absent. C'est un point positif pour vous.

- Ce n'est pas que nous soyons pressés, dit Shaolan, mais vous devriez nous décrire nos tâches pour que nous puissions commencer.

- Et repartir plus tôt ? Je vous rassure dès à présent, vos parents sont au courant de cette punition...

- Merci de nous le dire, mais on l'avait remarqué, dit Kyo en se remémorant la visite de sa mère chez lui, un très mauvais souvenir pour ses oreilles.

- Silence ! Comme je le disais vos parents m'approuvent dans cette punition. Ils ont accepté que je vous retienne jusqu'à six heures

- Quoi ?! s'estomaqua Kyo. Je pensais qu'on en finirait avant midi !

- Vous ne pouvez pas nous garder jusqu'à si tard ! s'écria Shaolan.

- Vous n'avez pas le droit ! renchérit Tomoyo. C'est un abus !

- Encore un mot de plus et vous ne quitterez pas cette école avant vingt heures, est-ce clair ?!

Ils se turent.

- Bien. Pour commencer, vous allez me faire une dissertation. Le sujet sera : la place de la Chine dans l'économie mondiale, d'hier jusqu'à aujourd'hui. Deux feuilles doubles suffiront.

- Mais monsieur, c'est...

- Silence ! Je ne veux rien savoir. Pour vous aider, les livres de la bibliothèques sont à votre disposition mais pas d'internet.

- On aura besoin de plus d'une journée, fit remarquer Eriol.

- Et bien vous reviendrez demain.

- C'est dimanche ! s'opposa Sakura.

- Je veux cette dissertation et elle comptera dans votre moyenne ! De plus, vous devrez me nettoyer ce gymnase de fond en comble ainsi que les salles de classe de terminale. C'est à dire cinq au total. Oh, quel hasard ! Une pour chacun de vous.

- Le hasard est tellement juste ! railla Shaolan.

- Je vais vous laissez travailler. Je reviendrai à six heures pour constater de mes yeux que le travail a bien été accompli avec sérieux. Gare à vous si la dissertation et le nettoyage sont bâclés !

Sur ce, il sortit du gymnase.

Mécontent, Shaolan shoota dans un seau qui alla frapper contre le mur.

- But ! cria Eriol sans joie.

- C'est vraiment un sadique ce mec ! Une dissertation en deux feuilles doubles sans internet... On ne finira jamais les recherches avant quatre heures et ensuite il y aura le nettoyage. On n'aura jamais le temps de tout bien faire. C'est mission impossible, là.

- Il est toujours comme ça le Chauve ?

- Non, c'est la première fois qu'il est aussi sévère. D'habitude, c'est quatre heures de colle maxi à écouter les mouches voler en faisant une lettre d'excuse bidon.

- On devrait peut-être se mettre au travail au lieu de discuter, dit Tomoyo.

- Finalement, on n'aura pas le temps de s'amuser.

- Qui t'a dit ça, petite tête ? demanda Shaolan. Le nettoyage on s'en occupera à la dernière heure. La dissert', on va s'y plonger maintenant et je vous garantie que le résultat sera sensass' ! Ensuite, récréation !

- J'ai toujours aimé ton optimiste, ironisa Kyo. Même devant un char blindé, tu serais capable de garder la tête froide.

- Son sujet, reprit Shaolan, c'est en gros ce qu'il ne cesse de nous rabâcher à chaque cérémonie de rentrée depuis six ans et un mixe de ses sermons. Il veut qu'on glorifie le triomphe de la Chine. On a juste à mettre la main sur ses notes de discours.

- Et qui te dit qu'il garde ses notes ?

- Parce que c'est bien son genre. Et puis, l'année dernière, j'ai surpris deux profs qui se moquaient de lui. Il paraît que c'est un fana de ses écritures qu'il garde minutieusement dans une pochette à l'effigie de...

- Bouddha ! s'écrièrent-ils.

- Donc, on doit juste mettre la main dessus et puis on piochera dedans. Avec tout ce qu'il a raconté depuis six ans, je suis certain qu'on pourra écrire plus de deux feuilles doubles.

- T'es trop sûr de toi. C'est risqué et puis rien ne nous garantie que cette pochette soit effectivement dans son bureau, nota Eriol. Il peut l'avoir amené chez lui.

- Bien vu mais il faut quand même essayer.

- Dans son bureau... Si on se fait choper, c'est le renvoi assuré, dit Kyo. Et là, ma mère ne va pas me louper. C'est mon appart que je vais devoir sacrifier.

- Personne n'est obligé d'accepter ma proposition, dit Shaolan. On peut en trouver une autre.

- C'est difficile, jugea Tomoyo. Soit on se plonge dans des bouquins pour écrire un devoir infect et là on est mort, soit on opte pour la facilité et si on se fait prendre c'est mort.

- Un lycéen digne de ce nom est toujours tenté par la facilité, souligna Sakura. Pourquoi déroger à la règle ?

- On fait un vote, décida Shaolan. Mais cette proposition ne passera qu'à l'unanimité. D'accord ?

- Qui est donc pour la solution de facilité ? demanda Eriol.

Sans hésitation, cinq bras se levèrent.

Ils se dévisagèrent les uns les autres puis éclatèrent de rire.

- Y'en a pas un pour rattraper la bêtise des autres, sourit Eriol.

- Au moins ça prouve qu'on est sur la même longueur d'ondes, dit Tomoyo.

- Bon, on reste ici à rigoler comme des cons ou on décide à commencer notre mission ?

- On y go !

Tels des espions (j'aurais plutôt dit des voleurs -), ils se faufilèrent le longs des bâtiments jusqu'à celui du personnels enseignants.

- Une minute, dit soudain Sakura, vous n'avez pas l'impression qu'on a oublié un point ?

- Les clés ! fit Eriol.

- Ca aussi, mais non je pensais à autre chose. Imaginez que le Chauve soit dans son bureau.

- C'est vrai ça !!! s'écria Kyo.

- Chuuuuut ! lui signifièrent-ils.

- Bah, Kyo va s'en occuper.

- Quoi ?

- On peut vous laisser deux minutes les filles ?

- Oui.

Shaolan saisit les coudes de ses deux amis. Ils se maintinrent suffisamment à l'écart de Sakura et de Tomoyo pour converser tranquillement.

- Qu'est-ce tu veux ? murmura Kyo.

- Je crois que vous avez oublié un détail sur nous.

- Lequel ? l'interrogea Eriol.

- Nos pouvoirs. On va s'en servir.

- On n'a pas le droit de les utiliser à tord et à travers, et surtout pour ça, dit Kyo avec sérieux.

- Je m'attendais à ce que cette phrase sorte de la bouche d'Eriol. Venant de toi ça me...

- Ca va, ne commence pas ! Tu ne sais pas ce que c'est d'avoir une mère adepte du tirage d'oreilles. Sérieusement, Shaolan, tu comptes aussi expédier le nettoyage grâce à la magie. Je comprends ta vision disneyenne de l'autre jour. Des gâteaux et de la bonne humeur, mon oeil ! Tu parlais bien de baguettes magiques.

- Je n'allais pas le dire devant Sakura et Tomoyo. Kyo, Tu veux bien utiliser ton dieu du vent et voir par la fenêtre si le Chauve est dans la pièce ? S'il n'y est pas, je m'occuperai ensuite d'ouvrir la serrure.

- D'acc. Je me dépêche.

- On dirait que la punition de sa mère vient de lui sortir de la tête en une seconde chrono, constata Eriol.

- Comme d'hab' quoi.

Ils retrouvèrent Sakura et Tomoyo.

- Où est Kyo ? demanda Sakura.

- Euh... Faire un tour aux toilettes !

- Il choisit bien son moment. On fait quoi ?

- On attend qu'il revienne, répondit Eriol. Pas question de commencer sans lui.

Cinq minutes plus tard, Kyo revient le sourire aux lèvres.

- Tu peux y aller, Shaolan.

- A non ! On n'a pas que ça à faire ! Vous pouvez vous retenir, non ?

- De quoi tu parles Sakura ?

- De rien, intervient Shaolan. Venez !

Ils montèrent les escaliers dans le silence, Shaolan à leur tête. Il fut le premier devant la porte du proviseur adjoint. Il s'apprêtait à poser la main sur la serrure et l'ouvrir à l'aide de la magie lorsque Tomoyo le précéda.

- Je m'en occupe, dit-elle.

- Hein ?

Elle sortit une épingle de ses cheveux et le brandit devant les yeux stupéfiés de ses amis.

- C'est un tour très utilisé dans les films et ça marche si on sait s'y prendre.

- Tu fais ça souvent ? demanda Kyo, intrigué, qui commençait à s'interroger sur la double identité de Tomoyo.

- Depuis que Sakura et moi on a eu un petit problème avec une certaine serrure. Tu t'en souviens Sa... ? (Vous ne voyez pas de quoi, elle veut parler ? C'est simple. Souvenez-vous dans l'anime lorsque Sakura et Tomoyo tente d'ouvrir la serrure - coincée à cause d'une carte de Clow - d'une boîte dans laquelle était renfermée une chose importante pour Tomoyo car appartenant à Sakura.)

Tomoyo se tut. Mais trop tard.

Le visage de Sakura s'assombrit en comprenant que Tomoyo faisait allusion d'un passage de sa vie qu'elle pensait avoir recouvré.

- Je ne m'en souviens pas… Excuse-moi, dit-elle en reculant vers le mur.

- Ce n'est pas grave, Sakura, la rassura Tomoyo.

- Si c'est grave ! Je pensais que tout était en place, mais non ! Dis-moi ce qu'il manque encore !

- Rien.

- Dis-moi la vérité ! Qu'est-ce qui manque à mon passé ? Dis-le moi si tu le sais ! Ni papa, ni Toya ni toi n'avez le doit de me cacher la vérité ! Vous...

Elle s'enfuit en courant.

- Et ben, entre Shaolan et sa crise de l'autre jour et Sakura... Je crois qu'on est un groupe à problème.

- De quoi elle parlait, si c'est pas trop indiscret ?

- Après un accident, Sakura est restée amnésique. Elle a retrouvé son passé mais il y a une chose que sa mémoire a complètement effacée. Et donc tous les souvenirs qui s'y rapprochent de près ont été oublié.

- Et c'est quoi cette chose ?

- C'est personnel, désolé.

- Ce n'est rien de grave quand même ? demanda Shaolan inquiet.

- Non, ce n'est pas une tragédie ou quelque chose de mal. C'est... C'est juste un agréable moment clé de sa vie.

- C'est triste une amnésie. Ça me ferait bizarre de ne pas me souvenir des têtes de mes proches ni de leur nom et surtout du mien.

Pendant que Kyo exposait sa vision du monde, Shaolan ouvrit la serrure loin du regard de Tomoyo.

- C'est pas tout mais vous avez une pochette à trouver, déclara Shaolan. Tout le monde au boulot !

- Vous ? Ça veut dire quoi ?

Pourquoi refusent-ils de me dire ce qui ne va pas chez moi ? Au fond de moi, je sais très bien qu'il y a une pièce qui manque dans mon puzzle. Parfois, il y a des souvenirs qui ne suivent pas. Il n'y a pas de cohérence et quand j'essais d'y réfléchir en profondeur, j'ai comme une douleur dans la tête. Ça veut bien dire quelque chose, non ? Tomoyo est ma meilleure amie. Il ne devrait pas y avoir de secret entre nous. Alors pourquoi ces cachotteries ? Je suis furieuse contre elle et contre ma famille. Pourtant, je les comprends. Ils ne veulent pas que je souffre davantage. Malheureusement, c'est leur comportement qui me fait le plus de mal. Je suis prête à entendre la vérité. Je voudrais tellement savoir.

Le ballon de basket dans les mains, elle le lança en direction du panier qu'elle rata en beauté.

- Zut !

- T'es trop mauvaise, se moqua Shaolan qui la regardait depuis l'entrée du gymnase.

- Je ne suis pas dans un bon jour, rétorqua-t-elle, en allant récupérer le ballon. Tu ne devrais pas être avec les autres ?

- Je suis venu te réconforter.

- Tu ne m'avais pas déconseillé d'utiliser ce mot ?

- Si, mais en fin de compte je l'aime bien. Tu l'as assaini.

Il prit le ballon des mains de Sakura puis se plaça dans le rond central.

- Il paraît que t'es une ancienne amnésique. C'est vrai ?

- Et alors ? C'est un scoop que tu vas aller répéter aux autres ?

- Je ne vois pas ce que ça m'apporterait. Tu en veux à Tomoyo de ne pas te dire ce qu'elle sait ?

- Un peu. C'est ma meilleure amie. Elle ne devrait rien me cacher !

- Et si c'était pour ton bien ?

- Je ne veux pas qu'on juge pour moi ce qui est bien ou non. Je suis assez grande pour voir lé vérité en face et assumer mes erreurs ! Je n'ai pas besoin de gardien pour me surveiller !

- Ne lui en veux pas pour ça. Tu aurais certainement fait la même chose à sa place. Le problème avec la famille et les amis, c'est qu'ils veulent toujours agir pour notre bien. Ils veulent bien faire pour nous protéger mais parfois il vaut mieux être confronté à la vérité. C'est le seul moyen d'affronter ses démons et ressortir plus fort de ce combat. Si vraiment tes proches te cachent quelque chose, je ne les approuve pas non plus. Pourtant, tu ne dois pas leur en vouloir. Ils t'aiment, c'est le principal. Et ce qu'ils te cachent, je suis persuadé qu'ils te le diront, un jour ou l'autre. A part si tu parviens seule à mettre la lumière dessus.

Il lança alors le ballon qui alla se nicher en plein dans le panier.

- Ca c'est le geste d'un champion ! se vanta-t-il.

- Je peux en faire autant.

Elle ramassa le ballon puis se plaça près de Shaolan. Elle se concentra puis visa. Mais Shaolan la déstabilisa au dernier moment en la poussant du coude.

Le ballon passa à côté du panier.

- T'es un tricheur !

- T'es une mauvaise perdante, se moqua-t-il.

- C'est moi qui suis mauvaise perdante alors que tu m'as poussée ?!

- Pousser, c'est un bien grand mot. Je t'ai juste orienté le coude pour que tu vises juste mais ça n'a servi à rien. Normal avec une fille.

Une lueur vengeresse brilla dans le regard de Sakura.

Elle bondit à son cou comme une lionne sur sa proie. Ils tombèrent sur le sol.

- Des excuses, Li ! dit-elle en tirant sur sa cravate.

- Et pourquoi ?

- Parce que tu insultes mes talents de sportive. Je peux te battre à n'importe quel sport.

- Ah oui ?

- Dans mon ancien lycée, j'ai mis KO des centaines de garçons trop arrogants comme toi.

Sakura qui se tenait à cheval sur Shaolan ne remarqua pas la position délicate dans laquelle elle s'était mise.

Il se redressa subitement.

Elle tomba à la renverse.

Quand elle voulut protester contre cette violence, aucun son ne sortit de sa bouche. Ses joues virèrent au rouge en comprenant enfin où son impulsivité l'avait conduite. Avoir Shaolan au-dessus d'elle, c'était bien une situation qu'elle aurait voulu éviter.

Elle détourna vivement ses yeux pour ne plus croiser ceux de Shaolan.

- Sakura ?

- …

- Là, c'est toi qui es KO.

Elle osa le regarder un moment et ce fut pour apercevoir son sourire espiègle.

- Tu rougies toujours... Est-ce qu'il y a un seul mec capable de résister à ça ?

- C'est encore un jeu ? demanda-t-elle en retrouvant sa voix. Je ne suis pas prête à me faire piéger comme les autres.

- Pourquoi crois-tu que ce soit un jeu ? Je voudrais que tu oublies tout ce qu'on dit sur moi.

Il mêla ses doigts aux siens, puis rapprocha son visage près de son oreille.

Loger dans sa poitrine, le cœur de Sakura se mit en tête à vouloir faire du trampoline. Incontrôlable, il s'agitait furieusement comme un possédé.

- Fais-moi confiance, lui souffla-t-il.

- Je te fais confiance, bredouilla-t-elle, mais...

- Il y a l'autre, coupa-t-il amèrement.

- Hein ? s'étonna Sakura. L'autre ? De quoi tu...

- On vous dérange !!! cria Kyo en fanfaronnant autour du couple allongé.

- Cet idiot choisit bien son moment, pesta Shaolan en se relevant.

- On aurait su à quoi vous jouiez, on ne vous aurez pas dérangés.

- Ca va, Eriol ! On ne va pas en faire non plus la plaisanterie du siècle. Vous avez trouvé la pochette ?

- Tadaaah !

Kyo brandit la pochette devant les yeux de son ami. Elle débordait de papier.

- Avec ça, dit Sakura remise de sa gêne, on aura matière à travailler.

Ils s'installèrent à la bibliothèque. Puis, enfin ils prirent connaissance des feuillets de la pochette. Lorsqu'ils levèrent les yeux de leur lecture, la consternation se lisait sur leurs visages.

- J'y crois pas ! commença Sakura.

- Ca craint ce truc ! poursuivit Kyo.

- C'est digne d'une propagande ! jugea Tomoyo.

- A lui seul, il est une secte ! conclut Eriol.

- On a compris, coupa Shaolan, ces feuilles constituent un incroyable truc de propagande provenant de la secte du Chauve. Vous voyiez, en résumé ça passe mieux !

- J'ai le cerveau tout retourné.

- On arrête les commentaires, Kyo. On bosse.

Consciencieusement, ils se mirent à gribouiller leurs feuilles. Malgré toute leur bonne volonté, ils ne purent s'empêcher de plaisanter à intervalle régulier. Des crises de rire les emportaient pendant cinq bonnes minutes puis ils se replongeaient dans leur ennuyeux devoir.

Au bout de quatre longues et pénibles heures de recopiage, Kyo fut le premier à poser son stylo sur la table, suivi de Tomoyo, Shaolan et Eriol. Quant à Sakura, elle peinait avec sa conclusion. Mais un coup de main de ses amis l'aida vide à trouver ses mots et à clore enfin sa dissertation.

- Je crève la dalle ! se plaignit Kyo en frappant sur la table.

- A part quelques cookies qu'on a apporté dans nos sacs, dit Tomoyo, on n'a pas préparé de panier repas.

- Et si on allait demander au Chauve ? proposa Kyo. Il ne va tout de même pas nous priver de nourriture !

- Si, acquiesça Sakura. Le jeûne est un bon moyen de contrôler l'esprit de pauvres agneaux comme nous.

- Ce serait bien son genre pour qu'on fasse pénitence, approuva Eriol.

- Et quoi encore ? On n'est pas dans un monastère ! Je vais demander à Wei de nous apporter quelque chose. Qu'est-ce que vous voulez manger ?

- Je serai plutôt ramen que ravioli, dit Sakura.

- Manger japonais, pourquoi pas ? Ca nous changera du chinois.

- C'est possible ?

- Bien sûr, p'tite tête, dit Shaolan en ébouriffant les cheveux de Sakura.

- Arrête, on dirait Toya ! dit-elle amusée.

Shaolan ôta prestement sa main. Il ne tenait pas à être assimilé à ce Toya.

Si à chacun de mes gestes elle pense à Toya, je n'ai aucun espoir de la lui voler. Je pensais que peut-être, leur couple n'était pas solide. Je me suis trompé. Sakura ne rompra jamais avec lui. Elle est fidèle. Même si je parviens à la séduire, ce sera juste une aventure car son coeur appartient tout entier à un autre. Je ne vois pas comment voler cette place de choix à Toya.

Sakura sentit le froid qui s'installait entre Shaolan et elle.

Les autres partis à l'expédition à travers les rayons de livres, Sakura demeura seule avec Shaolan qui appelait Wei sur son portable.

- Wouah ! s'extasia-t-elle lorsqu'il finit sa conversation. Mon portable à côté du tien, c'est une relique. Et pourtant, je l'ai acheté il y à peine un an.

Il lui tendit alors son portable.

Sakura l'examina et pianota sur les touches.

- Ecran couleur. Léger. Facile à utiliser. Et il comprend les fonctions appareils photo et vidéo. Tu y as mis le prix.

- Un cadeau de ma chère cousine.

- Ah, je vois.

- Fais voir le tien.

Elle le sortit de sa poche et lui tendit.

- T'as le même que Falen. Sauf que le tien il est moins costumisé.

- Falen, c'est une ex ? demanda-t-elle taquine.

- Ma soeur. J'en ai trois autres.

- J'aurais bien aimé avoir une soeur. Quoique Tomoyo, c'est comme si elle l'était. On se connaît depuis si longtemps. Tiens.

Chacun récupéra son portable.

- En tout cas, t'as un répertoire bien chargé.

- T'as regardé ! s'écria Shaolan, choqué. T'as pas honte ? Ça ne se fait pas. Remarque le tien aussi est rempli.

- Tu...

- On est quitte ! dit-il avec un large sourire.

- Si j'étais ta copine, je serais vraiment jalouse de savoir que ton répertoire contient plus de numéros de filles que de mecs. J'aurais peur que tu ne me remplaces en un tour de main.

- Comme tu n'es pas ma copine, répliqua-t-il sèchement, tu n'as pas à t'en inquiéter.

- Et si j'étais ta copine et que je te demandais de rayer ces noms féminins de ton carnet, tu le ferais ?

- La question ne se pose pas. Mais si tu veux que je te réponde, je n'en effacerais aucun même pour te faire plaisir.

- J'étais certaine de la réponse. Après tout, à tes yeux, une fille peut bien en remplacer une autre si elle devient trop collante. Je crois que toi et moi, ça ne collerait pas. Je suis du genre possessive et jalouse et toi... il est bien évident que tu aimes donner de ta personne.

Sakura n'attendit pas la réplique de Shaolan. Elle rejoignit les autres.

- Je crois que je n'arriverai jamais à bien me faire voir d'elle.