Je suis encore là !
On va comme d'habitude ouvrir notre rubrique « coucou » :
- Akarum, Vaasa, Nariele, Saoryathena, Steph et Shousetsu (c'est vrai que l'image de la mort, c'est pas joli-joli, mais bon, au moins je fais un truc qui marquera les esprits. Lol), je vous remercie pour vos encouragements. Et même si aujourd'hui, j'ai un peut bâclé ma rubrique pour cause de travail, je vous garantie que je suis pas devenue fainéante et que je ne vais donc pas vous pondre une suite infect. Je vais comme toujours faire tout mon possible pour vous donner le meilleur de moi-même. Lol. Je remercie aussi Laumie, Marion-moune, petitraziel, et tous les autres ! Merci !
Je ne vais pas m'éterniser puisque de toute façon c'est pas ça qui vous intéresse. Je me trompe ?
Allez, bonne lecture !
Chapitre 17 : Pour ton bien
En entendant le hurlement, ils s'élancèrent dans la chambre de Sakura.
Les rideaux ondulaient au gré du vent qui s'introduisait par la fenêtre grandement ouverte.
Les yeux clos, Sakura dormait toujours.
Elle dormait si paisiblement à nouveau.
Son rêve était si doux qu'elle refusait de revenir à la réalité.
Vingt-quatre heures sans aucun battement de cils. Seuls des mots incompréhensibles ou des cris franchissaient le mur que constituaient ses lèvres.
Ses blessures avaient été soignées et de l'avis du médecin, elles ne constituaient plus aucun danger pour Sakura. Alors pourquoi paraissait-elle endurer des séquelles que seul le destin semblait être seul à connaître ?
Est-ce que cela avait un rapport avec sa magie ?
Toya ne voyait que cette explication.
Sa soeur recouvrait peut-être ses pouvoirs… Oui, mais si pour cela il devait la perdre… Non ! Il préférait de loin qu'elle ne sache jamais son passé en tant que maîtresse des cartes.
Il n'en pouvait plus d'assister à ce spectacle. Il se sentait désarmé, tellement impuissant face à cet étrange sommeil qui retenait sa sœur dans le pays de Morphée.
Et, même si son pouls était nettement perceptible, Toya craignait que sa sœur ne s'éloigne définitivement de sa famille. Il refusait cette éventualité mais que pouvait-il tenter ?
Incapable d'en endurer davantage, Toya ressortit de la chambre, laissant le vide déjà grand emplir davantage la pièce.
Quant à Shaolan, il ne parvenait pas à détourner les yeux du corps enveloppé sous les draps.
C'est à cause de moi qu'elle est dans cet état, songea-t-il peiné.
Elle était allongée, là devant lui mais elle semblait si loin…. si loin de lui.
Il recula d'un pas comme frappé par la foudre. Son dos cogna contre la porte.
Sans moi, elle ne serait pas là.
Lentement, il se laissa glisser le long de la porte. La tête légèrement inclinée en arrière, il fixa le plafond blanc.
- Je m'excuse pour tout, dit-il d'une voix légèrement tremblante.
- Tu étais sérieux en disant que tu aimais Sakura ? demanda soudain Tomoyo touchée par la peine de Shaolan.
- Oublie ce que j'ai dit, dit-il en passant ses mains dans ses cheveux. Si je l'aimais vraiment, je lui aurais évité cette souffrance.
- Tu peux me jurer que ce n'est pas toi qui as eu l'idée de la photo ?
Il rit désabusé.
- A quoi bon ? puisque de toute façon Sakura ne voudra plus me parler. C'est une bonne chose qu'elle me croit coupable, dit-il en souriant amèrement.
Il se releva.
- Oui, finalement c'est une bonne chose. Comme elle l'a si bien dit : j'ai eu ce que je voulais. Il ne me reste plus qu'à sortir de sa vie.
Il posa la main sur le poignet de la porte prêt à partir.
- Attends, Shaolan ! Si ce n'est pas toi alors qui ?
- Je n'ai pas vraiment réfléchi à la question. Pourquoi s'interroger puisque ce qui est fait est fait ?
- Tu ne veux pas savoir, au moins pour t'expliquer avec la personne ou voir si elle regrette ce qui est arrivé à Sakura ?
Il ouvrit la porte.
- Je n'ai pas la tête à chercher un coupable, reprit-il. Je veux d'abord que Sakura se rétablisse ensuite je verrai. Je verrai qui a osé venir jusqu'à chez moi pour…
Sa phrase en suspens, Shaolan prit soudain la pleine mesure de ce qu'il venait de dire.
Chez lui. Bien sûr ! Pourquoi n'y avait-il pas pensé plus tôt. Aucun membre du personnel, travaillant pour sa famille, n'aurait laissé un étranger entrer dans la propriété. Pour prendre cette maudite photo, il fallait obligatoirement être connu de la domesticité et se trouver à l'intérieur de la maison à l'heure où Sakura et lui avait échangé ce baiser.
Je vais la tuer, pensa-t-il. Tout ça est arrivé par sa faute ! Meilin, cette fois-ci tu es allée trop loin !
- Qu'est-ce qu'il y a ? Tu sais qui est l'auteur de cette photo ?
- Qui s'est montrée impatiente de montrer la photo à Sakura ?
- Meilin, répondit Tomoyo. Ne me dis pas que...
- Elle était chez moi ce matin-là. C'est la seule à avoir eu l'occasion de prendre ce cliché.
Il serra les poings.
- Attends ! Tu ne vas pas...
- C'est une histoire entre ma cousine et moi !
- Et Sakura ?
- Je vais tout faire pour réparer mes bêtises, dit-il en passant la porte. Quand Sakura se réveillera ne lui dit rien au sujet de ma cousine.
- Pourquoi ?
- Parce que je veux plus causer de tort à Sakura. Je réglerai cette affaire et ensuite... Elle pourra recommencer à sourire sans moi.
- Si tu es innocent, vous pourrez vous expliquer.
- Non. Je crois que j'ai mérité ma peine. J'ai toujours joué avec les sentiments de mes copines et jusqu'à ma rencontre avec Sakura, je ne mesurais pas la gravité de mes actes. Maintenant, je sais et... ça fait mal. Très mal.
- Tu vas renoncer à Sakura ?
- C'est mieux non ? dit-il en souriant avec peine. Et puis, avec Toya...
- A ce propos, je...
- Non, c'est fini. Vous n'entendrez plus jamais parler de moi. Veilles bien sur notre petite fleur, hein ?
Il quitta enfin la chambre.
- Je crois vraiment qu'il tient à toi, ma Sakura, dit Tomoyo en s'approchant du lit. Espérons que tu sauras lui pardonner pour une faute qu'il n'a pas commise.
Shaolan jeta un coup d'oeil sur sa montre.
Evidemment, il était en retard. Mais l'idée de passer dans le bureau du Chauve ne l'inquiétait pas plus que cela.
Il marchait à grandes enjambées sans donner la moindre attention à ce qu'il l'entourait.
Il n'avait qu'une seule idée en tête : mettre la main sur Meilin.
"Mlle Li, Ming et Sung faîtes-moi le plaisir de participer à ce cours comme les autres "
Après cette réprimande, les trois jeunes filles se levèrent de mauvaise grâce de la pelouse et avancèrent vers la piste d'athlétisme en gardant dans leur collimateur, leur professeur, une japonaise de vingtaine six ans aux cheveux bruns attachés en queue de cheval.
- Elle m'énerve cette gourde ! se fâcha Faye. Elle peut pas nous oublier cinq minutes. Franchement, est-ce que j'ai une tête à courir pour rien ?
- C'est pour bien se faire voir des autres profs qu'elle se comporte aussi autoritairement, répliqua Jade.
- Si elle veut la guerre, elle l'aura, affirma Meilin. Si elle ignore encore de quelle famille nous sommes issues, elle va rapidement l'apprendre à ses dépens.
- Et dire qu'on aurait pu faire les magasins si seulement le Chauve ne tenait pas à ses cours. Le shopping aussi c'est un sport comme les autres.
- Tu en es où pour les préparatifs de la fête du sport ? s'enquit Jade.
- Mes cousines m'aident beaucoup. Elles sont géniales en matière de conseil. Le problème, c'est Adam. Il gère n'importe comment ! Tu sais que cet idiot voulait donner ma section à un autre ? Je rêve ! C'est ma dernière année et je veux laisser un souvenir dans cette école. Et quoi de mieux que d'organiser une vraie fête digne de ce nom ?
- J'ai hâte d'y être ! s'enthousiasma Faye.
- Au lieu de bâiller aux corneilles, vous devriez courir ! cria leur professeur.
- Et vous devriez sérieusement songer à vous injecter du botox, railla Meilin, ce serait vraiment pas du luxe.
- Gardez vos remarques désobligeantes pour vous, mlle Li ! dit-elle en avançant vers ses trois élèves. Votre insolence risque de vous coûter très cher un jour ou l'autre.
- Avec une famille comme la mienne, je peux me permettre d'être en découvert.
- Vous croyez vraiment que je suis impressionnée par votre nom de famille ? Ici, vous n'êtes pas la seule à avoir des parents influents. Je m'en suis toujours bien accommodée. Ce n'est pas vous qui allez être la première à dicter votre loi.
- Désolée de vous décevoir, mlle Suzumura, mais je ne crois pas que vous mesuriez réellement la portée de vos paroles. Savez-vous à qui vous vous adressez ?
- Oh que oui ! A une petite fille gâtée, prétentieuse et insolente ! Vous devriez demander à vos parents de revoir l'éducation qu'ils vous ont inculquée !
- C'est une insulte !
- Prenez-le comme il vous plaira. Je donne un cours de sport et aucune de vous n'y participe. Je me vois donc dans l'obligation de vous pénaliser sur votre note.
- Allez-y, déclara Faye. Ça ne nous fait ni chaud ni froid.
- Très bien ! Vous êtes dispensées du cours d'aujourd'hui. Pour les suivants, je verrai avec le proviseur adjoint.
- Ouais, c'est ça, dit Meilin. Et surtout n'oubliez pas votre botox ! A moins que ce soit trop cher pour votre misérable salaire de prof.
Elles pouffèrent de rire en s'éloignant sous le regard haineux de leur professeur.
C'est alors qu'elles virent Shaolan débouler droit dans leur direction.
Meilin, qui connaissait très bien son cousin, s'alarma.
Les poings serrés, la marche furieuse et un visage bien trop inexpressif. C'était mauvais signe lorsque Shaolan contenait sa colère.
Meilin ne tenait pas à faire l'objet de la fureur de son cousin devant tous les élèves de sa classe et ceux de terminale qui étaient dans le stade. Mais que faire ? Fuir ? Elle aurait l'air ridicule à courir comme une criminelle. Et puis d'ailleurs, de quoi allait-il encore l'accuser ?
Prudente, elle se réfugia derrière Jade et Faye. Mais sa maigre protection ne tient pas le coup face à la charge de Shaolan.
Il écarta les deux jeunes filles sans considération et empoigna violemment le bras de sa cousine, lui arrachant un cri de douleur qui alarma les autres élèves.
- AIE ! Tu me fais mal, Shaolan ! Lâche-moi avant de me briser les os !
Les supplications de Meilin ne le firent pas desserrer sa poigne. Pire, il semblait que son cousin l'accentuait davantage pour la punir.
- Tu es satisfaite ? demanda-t-il calmement, ce qui contrastait complètement avec les traits ombrageux de son visage et la pression de ses doigts sur ses bras.
- Mais, arrête ! T'es pas...
- Je répète ma question : es-tu satisfaite !
- Il faudrait déjà que je sache de quoi tu parles, espèce d'idiot !
- Tu ne sais pas de quoi je parle, reprit-il avec un sourire railleur. C'est drôle, dit-il en se saisissant l'une de ses deux tresses, à te voir la première phrase qui viendrait à l'esprit de n'importe qui serait " Quel ravissant petit ange cette Meilin " Mais c'est vrai que dans la famille Li, on est plutôt du genre à posséder deux personnalités. C'est comme ça, qu'on parvient jusqu'au sommet, hein ? Ton cher père a dû te le dire. Flatter les idiots pour les endormir et les trahir par derrière. Sauf que toi, tu n'es pas très futée pour agir aussi perfidement que ton paternel.
- Si c'est pour cracher sur mon père que tu me violentes de la sorte, et bien je m'en passerai ! Lâche-moi, Shaolan, sinon...
- Sinon quoi ! Dis-le ! Dis ce que je risque si je m'en prends à la petite princesse !
- Calme-toi, Shaolan ! intervient Jade.
- Me calmer ? Quelle bonne idée ! s'exclama-t-il sarcastique. Mais dites-moi comment, mesdemoiselles ? Comment rester calme devant de vraies petites garces !
- Ne nous insulte pas ! menaça Meilin furieuse.
- Si je veux ! Je peux même ajouter que tes copines et toi vous ne valez même pas les putes qui elles au moins ont un cœur !
- Shaolan, tu... !
Il saisit son poignet au vol.
- Je ne sais pas ce qui me retient de te frapper, Meilin ! Si tu étais un mec, je te jure que ça ferait au moins cinq minutes qu tu serais à terre. Tu as de la chance d'être une fille car bien que tu sois ma cousine, je ne te considère plus comme telle. Je ne veux plus jamais te voir devant moi. Je ne veux plus jamais que tu m'adresses la parole.
- Je pourrais au moins savoir le pourquoi de ce traitement de faveur ?
- Si tu ne le devines pas, c'est que vraiment tu n'as aucun remord. Et si tu n'as aucun remord... Tu es loin d'être un ange, et encore moins un être humain. Tu es bien une sorcière qui devrait vite rejoindre son maître pour continuer le sabbat. Je suis certain que tu dois être du genre à aimer les orgies.
- Pas plus que Kinomoto qui aime se donner en spectacle sur un balcon, rétorqua-t-elle acerbe.
- C'est donc bien toi.
- Et alors ! dit-elle en s'écartant de lui. Je n'ai rien fait de mal. Je n'ai ni menti, ni perverti la réalité, ni quoique se soit d'autre ! Ce que j'ai fait, c'est juste immortaliser un instant précis de ta vie !
- Tu n'avais pas à le faire ! Et encore moins à rendre publique ma vie privée !
- C'est pas de ma faute si ta vie est aussi palpitante que celle d'une star, ironisa-t-elle. Faudra bien t'y habituer puisque tu seras un futur dirigeant. Et pour Kinomoto, à l'avenir, elle choisira plus attentivement les mecs qu'elle compte mettre dans son lit !
- Très bien, cousine, si tu veux jouer à ce petit jeu avec moi, nous allons jouer ! Mais attention, je suis un adversaire très dangereux. Tu risques d'y perdre des ailes voire plus. Si tu nuis encore à Sakura, prévient-il en empoignant son bras déjà meurtri, je ferais en sorte que ta vie dans cette école soit un enfer. Je ne te laisserai aucun répit, aucune trêve. C'est toi qui l'auras voulu.
Sur ce, il relâcha son bras puis s'éloigna.
Meilin grimaça en touchant la zone endolorie. A cause de lui, elle aurait certainement un bleu.
Désolée, Shaolan, mais ce que je fais, c'est pour ton bien. Un jour viendra où tu me remercieras.
Elle se trouvait dans son lit, emmitouflée entre ses draps.
Soulagée, elle sourit.
Elle voulut se redresser mais ses muscles endoloris et son crâne se rappelèrent à elle. Malgré tout, elle se mit debout tant bien que mal.
- Tu es enfin réveillée ?
Elle tourna la tête en direction de la porte pour apercevoir Tomoyo.
Elles se sourirent.
- Tu devrais peut-être te recoucher, non ? reprit Tomoyo en s'approchant de son amie.
- Non, il faut que je bouge un peu, objecta Sakura, d'une voix faible. Quel jour on est ?
- Mercredi.
- Et tu n'es pas en cours ? ... Je vois. C'est à cause de moi. T'es restée pour me veiller. J'attire vraiment la poisse. Pardon !
- Non, Sakura. C'est normal que je sois restée. Tu es mon amie, presque une sœur pour moi. Tu crois que j'aurais eu la tête à me plonger dans un livre en te sachant ici ?
- Merci, Tomoyo. T'es une vraie amie.
Elles s'enlacèrent.
Malgré les protestations de Sakura, Tomoyo la contraignit tout de même à s'asseoir sur son lit.
- Comment te sens-tu ?
- Bah, physiquement, je dirais que je ressens encore sur moi le poids du rouleau compresseur. Moralement, tu viens de rehausser la barre à quatre-vingt pour cent. Psychologiquement, je suis encore bien fragile après tout ce que je viens de découvrir.
- Tu parles de Shaolan ?
- Non... Je parlais de cette Phoebe.
- Tu sais enfin qui c'est ?
- Oui.
Elle lui raconta alors tout ce qu'elle avait appris durant son sommeil. A la fin de son récit, Tomoyo demeura perplexe.
- T'es certaine qu'elle n'a rien à voir avec la disparition de Kaho ?
- Non. Phoebe n'en veux qu'au clan Li.
- Alors Kaho serait véritablement morte… ?
- Non ! Je refuse cette éventualité !
- Mais tu viens de me dire que tu l'avais vue morte dans ton rêve !
- Et alors ? Ça ne veut rien dire ! Ce n'est pas parce que je l'ai vue pendue à cet arbre que cela veut obligatoirement dire qu'elle est morte. Ça peut signifier autre chose.
- Mais quoi ?
- Qu'elle est en danger ! Je dois les aider, Phoebe et elle.
- Tu es vraiment certaine pour Phoebe… Elle n'est pas dangereuse ?
- Combien de fois devrais-je te le dire ? Elle désire simplement son grimoire.
- Et tu dis qu'elle était autrefois amoureuse de l'ancêtre de Shaolan...
Est-ce que je dois lui dire que Shaolan est un magicien dont la famille fait partie du conseil des douze sages ? Est-ce que je dois le lui avouer au risque de la voir recouvrer la mémoire et risquer sa vie à nouveau ?
- C'est sûrement pour ça qu'elle m'a dit de me méfier de Shaolan... Je ne savais pas pourquoi... Et aujourd'hui, je sais. Il est comme son ancêtre, aussi calculateur, menteur et insensible !
- Sakura, tu... Shaolan n'est pas... Tu devrais lui parler avant de le juger.
- Après ce qu'il m'a fait ! s'écria-t-elle en se relevant d'un bond. Je ne pensais pas que tu prendrais sa défense après ce...
- Je ne veux pas prendre sa défense ! C'est seulement que... S'il y a un malentendu entre vous, vous devez le régler avant de passer à côté…
- Je ne passe à côté de rien avec lui ! coupa-t-elle furieuse. Je n'ai pas besoin de précisions pour voir quel genre de type infect est Shaolan ! C'est fini ! Tu m'entends ? Je ne veux plus qu'on me parle de ce salaud !
- Très bien, dit Tomoyo. Je ne reviendrai plus là-dessus. Et puis, c'est ce qu'il pensait que tu dirais lorsqu'il est reparti de la maison.
- Il... Il est venu ?
- Oui. Pour avoir de tes nouvelles. Il avait l'air très touché par ce qu'il t'arrivait.
- Encore heureux puisque c'est à cause de lui tout ça !
- Bon, je vois que tu as ton idée bien encrée dans la tête et que têtue comme tu es, tu ne changeras pas d'avis. Espérons que le temps te fera rouvrir les yeux. En attendant, je vais te ramener quelque chose à manger.
- Attends ! Comment vont papa et Toya ?
- Tout les deux iront mieux dès que je leur apprendrai la nouvelle de ton rétablissement. Ton père voulait rester avec nous pour te veiller mais je le lui ai fortement déconseillé. S'il avait arrêté son travail pour toi, la culpabilité t'aurait ravagée. J'ai pas raison ?
- C'est vrai. Et quant à Toya ?
- Je lui ai dit ce qui s'était passé au lycée. Je suis désolée. Il m'y a presque obligée.
- Je sais que Toya peut se montrer persuasif... Il sait tout alors ?
- Bah, non ! Tu crois vraiment que je serais allée lui raconter ça ? Shaolan serait déjà six pieds sous terre. J'ai seulement dit à ton frère que tu avais été ridiculisée devant des élèves parce que Shaolan avait osé inonder la cour de tes lettres d'amour pour lui.
- Tu rigoles ? Toya a cru ça ?
- En tout cas, il a semblé y croire. Je ne vois pas comment il aurait eu vent de l'histoire de la photo.
- Merci, Tomoyo ! Je ne sais pas ce que je ferais sans toi.
- C'était pour ton bien.
Comme c'est pour ton bien que Shaolan va s'éloigner de toi, se dit-elle en regardant Sakura ouvrir les fenêtres de sa chambre et respirer le grand air du printemps.
