Salut tout le monde ! Une semaine de passée, une nouvelle se présente !

Ouvrons donc la séance, sur mes délirants "coucous" habituels :

- Marion-moune : la réconciliation t'a plu ? Ca se voit ke t'es une fan de notre couple Shaola/Sakura. Qui ne le serait pas ? Voyons voir si la suite va te plaire.

- My-skin : si je t'ai donné envie de lire le manga GTO, je suis trop contente ! Faut absolument ke tu le lises, c'est trop dément ! Et tu sais koi, je prévoie de faire une fic sur notre prof Onizuka (chut, c'est un secret). Je suis aussi contente ke ma fic te plaise à ce point. Merci.

- Sinkha : normalement, tu auras tes réponses sauf pour la découverte de l'identité de la maîtresse des cartes par Shaolan (c'est français ou pas ?). Patience, mais je peux déjà te dire ke ça va barder pour notre couple et tout leur entourage. L'ouragan Feylie fait beaucoup de dégâts sur les fics.

Coucou à Vaasa, Akarum et toutes les autres ! Merci de suivre les folies de Feylie !

Bon, j'ai terminé avec mon pénible blabla. Je vais stopper les dégâts.

Bonne lecture à tous !

Chapitre 23 : La fête du sport

L'école Tao avait en l'espace d'une nuit pris des allures festives. Cela changeait de la grisaille et de l'austérité habituelle des lieux.

A l'entrée, une gigantesque banderole colorée aux côtés des nombreuses décorations annonçait les couleurs de cette journée qui promettait d'être exceptionnelle.

Les stands associatifs avaient pris leur quartier dans la cour de l'école, invitant les élèves à s'inscrire à des clubs qui ouvraient enfin leurs portes après des semaines d'attente. Les sollicitations fusaient de toutes part, en attendant que les épreuves débutent.

Alors que la plupart des élèves et leurs professeurs profitaient de ce moment de liberté, une classe faisait un dernier briefing.

Une casquette sur la tête et une chemise de base-ball sur le dos (on se demande pourquoi puisqu'il n'y a pas d'épreuves de base-ball, mais bon avec Onizuka, faut pas se poser de question ), Onizuka faisait les cents pas à travers la pièce avec sa batte de base-ball dans les mains qu'il ne cessait de frapper dans sa paume.

- Il y a quatre disciplines qui vont départager les terminales : le relais 400 m féminin, le relais mixte, le basket et le volley. Si on veut obtenir la première place au classement général, on doit obligatoirement remporter toutes les épreuves, sans exception !

- Toutes les gagner ! Vous pariez gros, là !

Onizuka tira une tête de dangereux mafioso et dévisagea l'élève imprudent.

- J'espère que c'est pas des doutes que je ressens dans cette classe parce que sinon...

- On y croit, m'sieur !

- On l'aura cette suprême victoire !

- Bien sûr que vous l'aurez ! Vous êtes avec le Great Teacher Onizuka ! Avec moi, y' a pas de doutes, que des certitudes ! La victoire est à nous ! Et puis... vous m'avez promis de tout faire pour que je sorte avec mlle Yin. Vous avez pas le droit de me décevoir !

- Entendu, on fera le maximum.

- De toute façon, reprit-il, j'ai mené ma petite enquête. La seule classe qui peut nous dérober le titre est...

- La terminale A ! s'écrièrent-ils en chœurs.

- Exact ! Ils sont forts ! Ils sont entraînés ! Ce sont des sport… !

- Vous êtes censé les déprécier pas leur lancer des fleurs, coupa Shaolan.

- Tais-toi Li, je sais ce que je fais ! Il faut voir la vérité telle qu'elle est : ils risquent de l'emporter. Mais vous, vous avez une équipe soudée autour d'un prof génial. Et vous avez un mental d'acier ! Nous pouvons les vaincre et nous les vaincrons ! Et comme ça, je pourrais avoir mlle Yin !

- On voit tout de suite vos centres d'intérêts.

- Mais si on devait arriver second, qu'est-ce que vous feriez ?

Le visage de Onizuka s'obscurcit.

- Vous voulez vraiment que je vous le dise ? dit-il avec un air menaçant en frappant violemment sa batte sur le tableau noir.

Devant les fissures que Onizuka avait provoquées, ils déglutirent péniblement. Leur vie ne tenait qu'à un fil avec un tel professeur.

- Euh... On va gagner, c'est certain.

- Je savais que vous comprendriez vite, dit-il tout sourire. Bon, puisque les choses sont claires, allez vous défoulez en attendant les épreuves !

Ils ne se le firent pas redire deux fois. Les chaises grincèrent et la classe se désemplit aussitôt.

- Je crois qu'Onizuka tient vraiment à sa victoire, dit Aya. Vous croyiez qu'on pourra remporter tous nos matches de volley ?

- J'espère bien, dit Sakura. Faut pas oublier Hay Lin qui est tout de même la championne de l'école.

- C'est la seule douée dans l'équipe, fit remarquer Tomoyo.

- Peut-être, mais l'année dernière, dit Aya, on s'est lamentablement rétamé. Elle est partout sur le terrain. Je vous le jure ! A elle seule, c'est une équipe (faut pas non plus exagérer ).

- Avec les entraînements d'Onizuka, vous pensez réellement perdre ? demanda Kyo. Pensez que si on rate la première place, nos têtes vont servir de lampadaire à Onizuka.

- Pas besoin de nous le répéter, soupira Sakura.

- Et vous, pour le foot ? demanda Tomoyo. Ça va aller ?

- Ca passera comme une lettre à la poste, dit Shaolan sûr de lui.

- Toujours à se vanter, hein ? dit Sakura en le frappant au ventre.

- Doucement ! Tu vas blesser la vedette, dit-il.

" Inscrivez-vous au softball ! N'hésitez pas, rejoignez-nous !"

- Et voilà que ça recommence comme toutes les années à la même période, soupira Kyo.

- Tu vas t'inscrire à un club ?

- A part celui de boxe chinoise, non, répondit Shaolan.

- Moi, je voudrais bien entrer dans le club d'athlétisme, dit Sakura.

- Fais-le, dit Eriol. A moins que tu ne sois une débutante.

- Oh que non ! s'écria Tomoyo. Sakura était la meilleure dans notre ancien lycée. Vous devriez la voir courir. Elle est étonnante !

- J'ai hâte de te voir lors du relais, dit Shaolan en mettant son bras autour des épaules de Sakura.

- Ca m'étonnerait que tu puisses assister à mon show, vu qu'il se déroule en même temps que votre match de foot avec la terminale A. Et vu que tu ne concoures pas pour le mixte. T'es tenu d'assister à ton match.

- T'en ais certaine ?

- T'as pas regardé le programme ou quoi ?

- Non.

- Mais je te l'ai montré, hier !

- Bah... A vrai dire, j'avais autre chose en tête à ce moment là.

- Surtout ne me dis pas quoi ! dit-elle en s'éloignant à grande enjambée.

Il courut pour la rattraper sous les regards amusés de leurs amis.

" Bienvenue à nos chers élèves ! Nous sommes ravis de vous accueillir pour cette fête du sport ! Je vous présente donc le programme de cette journée qui j'espère sera mémorable pour vous tous ! Les épreuves de volley, trente minutes chacune, se dérouleront de 10 h à 13 h 30 avec une coupure pour le déjeuner. Les épreuves de basket d'une durée de quarante minutes commenceront dès 13 h jusqu'à 18 h. En ce qui concerne le relais féminin, il se déroulera à 16h 30 juste après le relais mixte. Les épreuves de volley vont commencer dans une demi-heure. Nous exhortons donc nos ravissantes sportives à se rendre dans les vestiaires ! Bonne journée à tous et à toutes !"

Le temps semblait s'être figé depuis la déclaration du proviseur adjoint.

Les élèves se regardaient d'un oeil interrogateur et inquiet.

- C'était le chauve, là ? dit Eriol aussi traumatisé que les autres.

- Oui, répondit Tomoyo.

- Il a bien dit "ravissantes sportives" ? s'enquit Shaolan. J'ai pas rêvé, hein ?

- Arrête ! le pria Kyo. Rien d'y repenser, ça me fout les jetons. Ça fait trop sadique venant de lui.

- Le syndrome Onizuka est bel et bien en train de se répandre, conclut Eriol.

- Oui, admit Shaolan, mais Onizuka ça fait partie de sa personnalité et puis au fond, on sait que c'est pour rigoler qu'il joue les pervers. Mais le Chauve...

Ils frissonnèrent de dégoût.

- Ca fait... trop pervers ! Les filles, je vous interdis de rester seule avec le Chauve ! décréta Kyo.

" Comment ça vous parlez comme moi !

- Otez vos sales pattes de mon micro, Onizuka !

- C'était mon discours, ça ! Vous avez pas le droit de me piquer ma place ! Y'a qu'un seul Onizuka dans cette école et dans ce monde, et c'est moi ! Le Great Teacher !

- Un professeur de pacotille, oui ! Dégagez de là ! Vous blessez les oreilles de mes chers élèves adorés avec vos piaillements !

- Ce sont mes "chers élèves adorés", pas les vôtres !

- Lâchez ce micro, Oni... !"

Ils pouffèrent de rire.

- Je crois que ce championnat va être bien différent des précédents où on mourrait d'ennuie !

- Tu l'as dit, Li !

Shaolan sentit les poils de son dos s'hérisser en reconnaissant cette voix moqueuse.

- Kendall, dit-il entre ses dents.

- Toujours aussi ravi de me voir, hein, Li ?

- Toujours.

Adam remarqua alors la main de Sakura dans celle de Shaolan.

- Il faudra vraiment que tu m'expliques un jour pour quelles raisons Kinomoto a accepté de sortir avec toi après ce que tu lui as fait.

Sakura sentit que Shaolan s'énervait. Et les garçons autour de lui, étaient dans le même cas.

- Et si on y allait ? proposa Tomoyo pour mettre fin à cette bataille silencieuse entre les garçons.

- Elle a raison, Shaolan, dit Eriol.

- C'est vrai, consentit Shaolan. Allons-y.

- Voyez-vous ça ! Le prince qui s'enfuit sans se battre. Alors, finalement, celles qui tirent les ficelles sont vraiment ces deux japonaises. Je me disais que tu n'étais plus le même ces derniers temps. Kinomoto a réussi à te faire avancer au pas. Plus d'aventures et plus de bagarres. Il manquerait plus qu'elle te fasse moine.

Shaolan fondit sur Adam. Il saisit son col.

- La leçon de l'autre jour semble t'être sortie de la tête, Kendall, dit-il menaçant. Laisse-moi te rafraîchir la mémoire, si tu le veux bien ?

- La dernière fois, j'ai été surpris ? Mais cette fois-ci, je t'attends de pied ferme, Li.

- Je t'en pris, Shaolan, laisse le ! cria Sakura.

Mais Shaolan n'en démordait pas.

Les deux garçons se toisaient du regard. Celui d'Adam avait une lueur moqueuse qui irritait encore plus Shaolan.

Son poing le démangeait.

- Je me demande si le plus manipulateur des deux n'était pas Kinomoto. Mon pauvre, Li ! Tu aurais dû lire plus attentivement la notice avant de te jeter sur elle.

Alors que tous s'attendaient à ce que Shaolan fasse éclater sa colère, celui-ci les surprit en relâchant Adam.

- Ta leçon est déjà terminée ? demanda Adam moqueur.

- Oui. Je ne vois pas ce que j'ai de plus à apprendre à un con de ton genre.

Sur ce, Shaolan lui tourna le dos en gardant la main de Sakura dans la sienne.

- On se retrouvera sur le terrain ! promit Adam en regardant la troupe s'éloigner.

- C'est ça !

- Un jour, il va vraiment s'en prendre une, dit Kyo.

- Je peux te parler cinq minutes, Shaolan ? demanda Sakura en s'immobilisant.

Il s'arrêta tandis que le groupe continuait sa route, en devinant aisément que Adam avait réussi à mettre son grain de sable dans le couple.

Sakura croisa ses doigts, nerveuses.

- Qu'est-ce qu'il y a ? demanda-t-il, en fourrant ses mains dans ses poches.

- Rien... C'est plutôt que...

- Vas-y, dit-il amusé. Je ne vais pas te manger.

- Et bien, je sais que tu ne te préoccupes pas de savoir ce qu'on dit sur toi, mais... moi, si ! Cette idée de devoir me justifier et justifier notre histoire, ça m'énerve ! J'en ai assez d'entendre qu'on...

Il lui pinça subitement le nez.

- Shaolan ! dit-elle en s'écartant furieuse.

- Tu sais pourquoi je n'ai pas frappé l'autre débile ?

- Non, mais c'est pas là la question !

- Pourquoi se justifier ? Je sais qu'on ne pourra pas les faire taire aussi vite, mais si on peut leur montrer que leurs mots ne nous atteignent pas, c'est nous qui gagnerons au final. J'ai pas besoin de prouver quoique se soit ou de démontrer je ne sais quoi... Je connais tes sentiments, tu connais les miens. C'est bon, non ? Et puis, même si tu dois me mener à la baguette, c'est pas bien grave... J'adore ça.

- Menteur, dit-elle faussement boudeuse. Si comme Kendall le dit, tu as changé, tu vas un jour me le reprocher.

- Tu vois un changement chez moi ? Je suis le même sauf que maintenant...

Il plaqua ses mains sur ses hanches et plongea son regard dans le sien.

- ... Maintenant, je suis exclusivement à toi.

- J'en doute, un peu.

- C'est pas gentil ça. Je suis fâché de voir que tu ne me crois pas.

- Et moi, je suis fâchée que tu m'ais crue, dit-elle avec un sourire. Comme tu le dis : je te mène à la baguette et gare à toi si tu dévies ne serait-ce que d'un centimètre de mon chemin.

- Je risque quoi ? De me changer en un animal inoffensif que tu ferais pourchasser...

Elle s'arrêta de rire.

A cette allusion, Sakura repensa à l'histoire de Phoebe. Phoebe qui semblait toujours lui reprocher sa décision de continuer son histoire avec Shaolan, puisqu'elle ne lui était toujours pas apparue dans ses rêves.

Je lui ai promis de retrouver ce grimoire mais je n'ai toujours pas tenu ma promesse, songea Sakura peinée. Je crois pourtant que son bien doit se trouver dans la famille de Shaolan. Mais comment lui expliquer ? Il ne me croira jamais si je lui dis qu'un fantôme m'a demandé de lui apporter un des biens de sa famille. Il va me prendre pour une folle si en plus je lui parle des magiciens qui lui veulent du mal.

- Qu'est-ce qu'il a ? demanda Shaolan préoccupé par le silence de Sakura. J'ai dit quelque chose qui...

- Non ! Non... c'est juste que... Hé, t'as vu l'heure ! Je dois aller me changer !

- Sakura...

- On y va ! dit-elle en courant.

- Sakura !

Mais qu'est-ce que j'ai dit ? se demanda-t-il sur place.

Sakura disparut dans le gymnase.


- On dirait vraiment un troupeau égaré dans un gymnase, déclara Kyo.

- Tu devrais vite les rejoindre, ironisa Shaolan.

- Très drôle. Mais franchement, c'est trop bien de voir ce spectacle.

- Tu l'as dit le singe. Ces filles en short, y'a rien de mieux !

Kyo se retourna pour voir Onizuka s'asseoir derrière eux dans les tribunes.

- Vous avez fini de vous disputer avec le Chauve ? demanda Shaolan.

- M'en parle pas ! Ce mec c'est un fou et un pervers !

- Vous parlez de vous, là ? s'enquit Eriol.

- Non, moi je suis sain d'esprit et sain de corps. C'est pas de ma faute si j'aime trop les femmes. Mais lui ! Il est pas bien !

- De toute façon, ajouta Eriol. Il reprendra ses esprits quand il verra que son comportement frise le ridicule.

- Et bien, vivement qu'il retrouve ses esprits, dit Kyo. Regardez, là-bas.

Atterrés, ils virent le proviseur adjoint qui tentait de plaisanter avec ses élèves. Soudainement, il se mit en tête de poursuivre une des filles qui s'enfuit à toute jambe devant son comportement étrange.

- Qui va lui dire que ça craint là ? dit Kyo.

- J'attends qu'il soit mis en examen pour harcèlement sexuel sur ses élèves, répondit Shaolan.

- Hey, regardez ! Mes deux japonaises préférées sont enfin sur le terrain ! s'écria Onizuka en dévalant les gradins.

- Onizuka ! cria Shaolan en le poursuivant. Reviens ici, espèce de pervers !

- Je crois qu'on aura plutôt deux mises en examen, dit Kyo amusé.

- Tu ne le suis pas ? demanda Eriol, surpris.

- Euh, si...

Kyo s'élança, à son tour, à la poursuite de Onizuka.

Bizarre, songea Eriol. Il est vraiment bizarre en ce moment. Il ne semble plus intéressé par Tomoyo. Et c'est ce qui est bizarre. Est-il tombé amoureux de cette fille dont il nous cache l'identité ?

Soucieux, Eriol descendit les gradins sans se presser. Il n'était pas pressé de se mêler aux délires du Chauve pourchassé par Onizuka qui l'était par Shaolan et Kyo. Une véritable scène ridicule.

Eriol posa à peine le pied sur le terrain qu'une voix féminine mais puissante s'éleva.

"- Que tous ceux qui n'ont rien à faire sur ce terrain aillent dans les tribunes ! J'ai une compétition qui doit commencer !

- Laissez-moi vous aider à renvoyer ces fous, mlle Suzumura, dit Onizuka en lui entourant les épaules de son bras.

Elle se dégagea promptement de son étreinte puis saisit son bras et le tordit.

- Si dans une minute chrono, je vois encore des troubles fêtes masculins fouler mon terrain, je leur ôterai sans hésiter, une partie fort précieuse de leur anatomie. Est-ce clair, messieurs ?

Sa menace fit mouche, car à la seconde tous les mâles décampèrent laissant la gente féminine sur place.

- Et vous, monsieur Onizuka ?

- Si vous me prenez par les sentiments...

Elle le relâcha et il décampa à son tour sans demander son reste.

- Radicale mais efficace, se moqua Tomoyo.

- Faut pas s'étonner, ajouta Sey. Ils y tiennent à leur machin.

Elles rirent toutes en choeur.

- Vous nous apprendrez à nous défendre comme vous l'avez fait ? demanda Aya.

- Bien sûr ! Je verrais si je peux proposer des cours de self-défense. Ça vous va, les filles ?

- Oui !

- Nous allons commencer le match sans quoi nous allons prendre du retard sur le programme. Je parie que l'autre match à déjà débuter. Bon, allez ! Tout le monde en place !

Les deux équipes, des classes de terminale C et D, se placèrent de part et d'autre du filet. Mlle Suzumura, en tant que arbitre, engagea la partie après avoir expliqué le déroulement du jeu et donné quelques consignes.

Dans les tribunes, la conversation ne portait pas sur le match. La menace de mlle Suzumura planait encore dans tous les esprits masculins et plus encore dans celui de Onizuka.

- C'est une folle, je vous le dis ! C'est quoi cette menace ! J'y tiens moi à mon appareil reproducteur ! En plus, elle m'a déboîté le bras, je vous le jure ! D'où elle tient sa force ? Ne me dites pas que c'était un homme, dit-il en frissonnant de dégoût.

- Dites pas n'importe quoi ! objecta Kyo. Elle a toujours été comme ça.

- C'est une femme dure et téméraire qui sait se faire respecter, rajouta Eriol.

- Et ben, plus question que je me frotte à elle. Moi, qui pensais qu'elle était juste froide et timide, en faite c'est une Rambo au féminin. Désolé, mais je préfère une fille que je peux enlacer dans mes bras et pas une fille qui m'enlacerait à me briser en quatre. Qu'est-ce tu regardes, Li ?

- Aux dernières nouvelles, on est venu pour regarder un match pas pour faire la causette.

- C'est parce que ta copine est dans l'équipe que t'es autant intéressé ? se moqua Onizuka.

- Lâchez-moi les baskets ou je dis à mlle Suzumura que vous avez osé la traiter de travesti, prévient Shaolan. Je crois qu'elle vous loupera pas sur ce coup là.

- Là, c'est sur, je te raye de la liste de mes meilleurs potes.

- Quelle bonne nouvelle ! railla Shaolan.

- C'est tout de même dommage que le match ne dure que trente minutes, fit remarquer Kyo. C'est vraiment peu pour donner tout ce qu'on a dans les tripes.

- Mais ça aurait été impossible de respecter le temps normal avec un planning aussi chargé en une seule journée, nota Eriol. Déjà en trente minutes, on reste toute une matinée dessus. N'oublie pas qu'il y'a d'autres épreuves.

- Hé regardez c'est Sakura qui est au service ! Allez, mon ange, t'es la meilleure !

- Tu sais quoi, Eriol ?

- Quoi ?

- Heureusement que Shaolan n'assiste pas au relais, dit Kyo. Il serait capable de foutre la honte à Sakura en jouant les supporters.

- Allez ma fleur de cerisier ! cria Onizuka.

- C'est pas votre fleur ! objecta Shaolan. Allez supporter quelqu'un d'autre !

- Non, j'ai pas envie !

- Pourtant, vous allez le faire !

- Et comment tu vas m'y obliger, gamin ?

- Je vais aller raconter à une certaine personne que vous l'avez qualifiez de travesti.

- T'oseras pas.

- Vous croyiez ?

- T'oserais faire ça à un pote, ton meilleur pote ?

- Vous avez dit que vous ne l'étiez plus…

Eriol et Kyo soupirèrent de concert.

A ce rythme là, Shaolan et Onizuka allaient passer les trente prochaines minutes à se disputer.

- A la place de Sakura, dit Kyo, je me passerais bien de ces deux idiots comme fans.

- Eloignons-nous d'eux, proposa Eriol. Ils nous donnent trop la honte.

- Attends, je sens que mlle Suzu...

Kyo n'eut pas le temps de terminer sa phrase qu'un ballon frappa Onizuka à la figure.

- ... mura va frapper, finit-t-il avant d'exploser de rire comme tous ceux autour de lui.


- Ce mec va me rendre complètement dingue ! cria-t-elle.

- Mais Miki, revenez ! cria Onizuka en la poursuivant.

- La pauvre, rirent-ils.

Effectivement, pauvre Miki Suzumura !

Depuis qu'elle avait - pour son plus grand malheur - lancé le ballon de volley dans la figure de Onizuka, elle ne parvenait plus à se débarrasser de lui. Son cerveau avait dû être touché car il était devenu complètement obnubilé par elle.

Il était midi et durant les quatre précédents matches qu'elle avait eu à arbitrer, Onizuka ne lui avait laissé aucune trêve. Elle le voyait toujours dans les tribunes en train de brandir des banderoles censées lui déclarer sa flamme. Elle n'en pouvait plus ! Comment était-elle parvenue à garder son attention rivée sur le déroulement des matchs ? Dieu seul le savait. Mais le plus important est qu'elle y soit parvenue.

- En tout cas, vous avez été remarquables les filles ! les félicita Kyo. Pour le moment, aucune défaite. Continuez comme ça pour votre dernier match et on les aura nos quatre points pour cette discipline.

- Merci mais c'est encore trop tôt pour crier victoire, dit Aya. Je vous préviens que la terminale A est invaincue comme nous et qu'elle est très forte.

- Vous avez vu le match qu'elle ont disputé avec la classe E ? demanda Sakura. Il parait que c'était génial.

- On n'a pas pu le voir mais les échos qui sont ressortis sont terribles, c'est vrai, dit Kyo.

- C'était du spectacle en trente minutes, déclara Eriol. Les deux équipes se sont données à fond.

- C'est ça le problème ! dit Sey. La terminale A a galéré pour vaincre la E dont c'était le premier match. Nous, on les a rencontré trois matches consécutifs plus tard, et on a quand même galéré alors qu'on n'aurait pas dû. Alors, vous imaginez un peu le niveau de la l'équipe A si la E est déjà pas si mal ?

- Oui, mais dites-vous que la composition du groupe n'était pas la même, répliqua Shaolan.

- Elles ont changé seulement deux joueuses, fit remarquer Tomoyo.

- Je vous avez bien, dit que cette Hay Lin était redoutable à elle seule, dit Aya. C'est cuit pour nous. C'est elles qui vont avoir les quatre points et nous... on va se contenter de trois.

- Ne partez pas perdantes ! rétorqua Shaolan. Et puis, dites-vous que...

- On pourra toujours rattraper ce point de retard au relais féminin, coupa Aya. Sakura peut nous faire gagner.

- Doucement, je ne suis pas Marion Jones ! Et puis, c'est un relais pas un cent mètres.

Shaolan s'immobilisa avec Kyo et Eriol, laissant s'éloigner les filles complètement obnubilées sur la question de savoir comment rattraper leur futur point de retard.

- Elles sont découragées alors qu'elles ne sont pas encore sur le terrain, dit Kyo.

- Il y a de quoi, dit Eriol. Faut se dire que Hay Lin sera peut-être une future volleyeuse professionnelle. Son équipe a certes des lacunes mais elle sait rattraper leurs erreurs. C'est bien la preuve qu'elle est douée.

- Bon d'accord, admit Shaolan, mais faut toujours y croire ! J'ai confiance en nos volleyeuses. Elles forment un groupe uni et elles s'amusent, ça se voit.

- C'est vrai qu'elles assurent sur un terrain, approuva Kyo. Par contre, faudra me dire comment elles ont appris à frapper aussi... Vous avez vu leur service ? Ça fait peur le truc. Vous avez vu le boulet de canon ?

- C'est surtout Sey qui maîtrise la technique, jugea Shaolan. Pour rien au monde, j'aurais voulu recevoir le service.

- C'est vrai qu'elles ont fait des efforts pas rapport à l'année dernière, dit Kyo. Sey n'était pas très douée pour les services et Aya peinait à la réception. Aujourd'hui, j'ai vu un vrai changement.

- C'est peut-être Onizuka, répliqua Eriol. C'est lui qui a été leur soit disant entraîneur. Je pensais qu'il passerait ces heures à les mater en short et finalement on dirait bien qu'il leur a appris à jouer correctement.

- Cette fête du sport nous réserve plus que des surprises, conclut Shaolan.

- Ce qui m'a surtout étonné, c'est les progrès de Meilin, reprit Kyo. Je ne savais pas qu'elle était aussi douée pour le volley. En sport, elle ne montrait pas grand-chose jusqu'à aujourd'hui.

- C'est parce qu'elle est avec ses deux copines, répondit Eriol, sinon elle a toujours aimé le sport. D'ailleurs, ça ne m'étonnerait pas qu'elle concoure pour le relais. Mais c'est vrai qu'elle a beaucoup épaulé Hay Lin. Finalement, je pense que notre équipe n'a vraiment aucune chance de remporter le dernier match.

- Dis-moi, Shaolan, tu as définitivement rayé ta cousine de ta vie ?

- Ai-je vraiment besoin de le répéter ?

- Elle fait partie de ta famille, tu...

- Kyo, coupa-t-il, tu es mon meilleur ami et je crois que je rencontrerai jamais quelqu'un d'aussi sincère et de fidèle que toi, mais si t'entêtes vraiment à vouloir me réconcilier avec Meilin, je n'hésiterai pas à te rayer de ma vie.

- Laisse-lui une chance.

- Jamais ! Et même si la Mort me proposait de m'épargner si je lui pardonnais, je préfèrerais de loin aller brûler en enfer !

- Et si, c'était la vie de Sakura qui était en jeu ?

- Arrête, Kyo ! Je ne veux pas me disputer avec toi surtout au sujet de Meilin ! Qu'est-ce que ça peut te faire que je ne lui parle plus ? Qu'est-ce que ça peut lui faire que je ne veuille plus la considérer comme ma cousine ?

- Vous étiez tout de même proches lorsque vous étiez enfant.

- Ce qui fait donc un bail ! Tu veux vraiment que je lui pardonne après tout ce qu'elle nous a fait subir à Sakura et à moi ? Tu lui pardonnerais, toi ?

- Pardonner est bien plus noble que de haïr.

- Et bien, c'est que je ne possède pas cette qualité !

Shaolan s'éloigna à grande enjambée.

- Je peux savoir ce que tu fais ? demanda Eriol.

- Je sais pas…

- Kyo ?

- Tu sais, dit-il, je pensais que jamais rien ne pourrait briser notre amitié. Je pensais qu'on se comprenait assez au point de se fier au conseil de l'un ou de l'autre. Je sais comment fonctionne Shaolan, je connais ses défauts. Mais je me disais que cette fois-ci il ferait preuve de discernement mais... Son entêtement commence vraiment à m'épuiser.

- Il suffit qu'on le déçoive une seule fois et c'est fini, il s'éloigne. Il fonctionne comme ça. Tu ne peux pas le changer.

- Je ne veux pas qu'il change, mais qu'il comprenne... S'il n'est pas capable de pardonner à un membre de sa famille, alors quel espoir j'ai qu'il me pardonne ?

- Qu'est-ce que tu veux dire ?

- Rien ! Je plaisantais comme d'habitude.

- Kyo !

- J'ai fait ce que je croyais être juste, c'est tout. Et puis, parfois, on agit n'importe comment... La vie, elle est vraiment pas logique. Allez, viens ! Je sens la bonne cuisine de Tomoyo qui m'appelle, dit-il en courant.

Alors, là, songea Eriol. J'ai bien la preuve que quelque chose ne tourne pas rond chez toi, Kyo. Tu n'es plus comme avant. Il y a une chose qui te tracasse mais quoi ? Je ne suis pas rassuré. J'ai l'impression que quelqu'un joue avec nos émotions.