Salut chers lecteurs !
Comme prévu : 2 chapitres (et oui pas 3, vous étiez prévenus).
Rubrique « coucou » :
- Ithisilwen : désolée mais depuis le début de sa parution, cette fic n'a porté qu'un seul et unique nom : "Le chant des déesses" et sous le nom d'auteur de Feylie. Alors, je ne sais pas si quelqu'un a utilisé ma fic eta changé le titre mais je n'ai pas pour habitude de changerles titres de mes fics. Alors, je voudrais un peu plus de précision sur cette affaire. Adresse-moi un mail. Pour passer à autre chose, merci pour ta review !
- Jully : merci de ta review !
- Lune de vénus : Courage pour l'écriture de ta fic. Il en faut crois-moi car c'est vraiment éreintant ce métier, lol
Et gros coucou et bisou à Sinkha et Marion-moune que j'ai pas vu sur le net cette semaine, snif...
Pour ces chapitres, vous allez enfin savoir qui est vraiment Jade… Mais d'abord… un beau Shaolan/Sakura rien que vous (j'ai atténué au possible mes pulsions sadik, lol).
Bon, je vous laisse à votre lecture !
Chapitre 32 : Mémoire dévoilée
Que fait-elle ici ? Pourquoi est-elle en peignoir chez Kyo ? Ne me dites pas qu'ils sont ensembles ? C'est quand même pas elle la mystérieuse copine ?
La surprise, étant passée depuis un bon moment, elle céda la place à une jalousie qu'il ne tenta pas de réfréner. Et ce sourire qu'elle arborait en ce moment même - comme si tout allait bien alors que ce n'était pas le cas - n'était pas pour atténuer sa colère.
« Qu'est-ce que tu fais là ! Ne me dit pas que c'est toi la... »
Elle s'était jetée sur lui autant pour faire taire des accusations sans fondement que pour se sentir entre ses bras. Les bras autour de sa taille, la tête contre son torse, elle écoutait les battements de son coeur.
Mais cette étreinte ne calma pas très longtemps Shaolan qui l'écarta brusquement d'elle.
« Tu n'as pas répondu à ma question, Sakura. Qu'est-ce que tu fais là alors que je t'ai quittée il y a plus d'une heure devant chez toi ? »
Elle le regarda dans les yeux.
La lueur de tristesse qu'il y lisait ne présageait rien de bon.
« C'est moi qui ai demandé à Kyo de t'appeler pour que tu viennes. »
« Pourquoi ? Où il est cet idiot ? »
« Je lui ai demandé de... »
« Oui ? »
« … Nous prêter son appartement », dit-elle en baissant subitement le visage.
« Sakura, soupira-t-il, on n'est pas obligé de faire ça ce soir. Je vois bien que tu as un problème. Si tu veux on peut en parler et... »
« Non ! cria-t-elle brusquement en posant sur lui un regard déterminé. Je ne veux pas parler ! Je ne veux rien entendre ! C'est toi que je veux ! »
« Tu t'es disputée avec ton frère ou avec... »
« Non ! Pourquoi tu me poses autant de questions ? Je croyais que tu serais d'accord. »
« Passer une nuit avec toi ? Bien sûr que je suis d'accord ! Mais pas si tu le fais sûr un coup de tête, désolé. Je me souviens encore de la dernière fois et je ne tiens pas à te perdre parce qu'au matin tu auras regretté ton geste. »
« Je te jure que je ne regretterai rien. Je te pardonne pour tout ! Je te pardonne déjà pour le mal que tu me feras ! »
« Qu'est-ce que tu veux di... ? »
« J'ai réfléchi longuement, coupa-t-elle, et... Tu me voulais toute entière et consciente, et bien voilà ! Je suis d'accord pour pactiser avec le diable que tu es. Je ferai tout pour te rendre heureux, Shaolan. »
Toi et moi... Je ne sais pas si les étoiles nous ont tracé un chemin mais ce n'est pas un hasard si on s'est rencontré, songea-t-elle. Que quelque veille ou non sur nous, moi, je serai toujours là pour toi même si la fin de notre relation est proche.
Il désirait passer cette nuit avec la seule personne que son coeur acceptait encore de chérir après tant de désillusions mais un fort pressentiment le faisait craindre le lendemain. Pourtant, il n'y avait a priori aucune raison de redouter le pire. Sakura était prête à s'abandonner entre ses bras, lui céder ce qu'elle pensait avoir perdu lors d'une nuit où un épais brouillard avait embrumé leurs esprits.
Sakura remarqua la retenue du jeune homme. Il restait désespérément muet et évitait de la regarder dans les yeux.
« Ne me rejette pas », mumura-t-elle.
Ces mots suffirent à briser ses réticences. Il comprenait à quel point ils avaient besoin l'un de l'autre.
« Ne me rejette pas non plus », répliqua-t-il en lui caressant la joue.
Il effleura ses lèvres du bout des doigts puis son visage s'approcha du sien, mais il ne l'embrassa pas.
« Loin de l'autre, est-ce qu'on survivra ? » mumura-t-elle la voix étranglée par un sanglot.
« Non, dit-il en la regardant. Si tu t'éloignes de moi, je serai seul. »
Une aiguille venait de transpercer son coeur. Elle réprima un sanglot alors qu'il commençait à effleurer sensuellement son corps.
Elle avait l'impression d'être une rose que l'on dépouille de ses pétales, une à une, lentement, doucement mais sûrement.
Le tissu de son peignoir glissa sur ses épaules et dévoila son corps. Elle fut enveloppée par le regard admiratif de Shaolan qui était fasciné par le tableau aux contours galbés et délicieux.
Dans un premier temps, elle se laissa caresser sans oser y participer puis, petit à petit, elle se prit au jeu. Elle fit taire son embarras. Jetant sa pudeur à la trappe, elle plaça ses bras autour du cou de Shaolan.
C'est une soif que j'ai de toi, pensa-t-elle, que je veux assouvir avant qu'il ne me dévore et que tu ne puisses plus y répondre parce que tu ne voudras plus entendre parler de moi.
Une chaleur se propagea dans ses veines et enflamma son coeur qui battait à tout rompre.
Pourtant bien absorbés par leur ébat, ils trouvèrent sans mal le chemin du canapé.
Sakura s'allongea et garda Shaolan au-dessus d'elle.
Son visage enfouit au creux de sa nuque, il craignait tant de la serrer de peur de la briser, elle qui paraissait si fragile. L'animal blessé qu'il était avait pourtant besoin de cette étreinte pour se reposer après tant de batailles menées autant contre les siens que contre le monde et contre ses cauchemars.
Ses démons, il les affronteraient mais seulement s'il pouvait compter sur la présence de Sakura.
Avec toi, je deviens fort sans savoir pourquoi.
Du bout des lèvres, il cueillit la larme qui glissait le sous ses cils.
Ses cheveux frôlèrent son visage.
Guidée par ses mains, elle avança dans cette première nuit où elle se découvrait femme. Elle se souvenait encore de l'aveu de Phoebe.
Flash Back
« Il ne s'est rien passé cette nuit, là. Crois-moi, Sakura tu es encore vierge. »
« Pourtant... »
« Nous avons certes commencé mais jamais terminé. C'était étonnant de voir à quel point nous nous sentions coupables de vous utiliser de la sorte... Une amie ne ferait pas cela. Tu es mon amie, Sakura. »
« Alors, ça signifie que je peux encore rattraper cette nuit ? »
« Oui. »
Fin du Flash Back
Cette nuit, du fond du coeur, elle remerciait Phoebe pour ne pas avoir trahi leur amitié en se servant d'elle.
Chaque seconde, chaque minute, elle les gravait dans sa mémoire pour les emporter avec elle lorsqu'il ne l'accepterait plus à ses côtés.
Un énième haut le coeur la convainquit de quitter la chaleur des bras de Shaolan.
Elle se leva et se dirigea vers la salle de bain.
Elle ouvrit la porte.
Elle se sentait mal, très mal.
Elle ferma les yeux et tenant de reprendre sa respiration. La température de son corps s'éleva subitement. Elle se dirigea vers la douche et passa sa tête sous l'eau froide. Mais rien n'y faisait.
Elle glissa à genoux sur le sol.
Phoebe que se passe-t-il ? Qu'est-ce qui m'arrive ?
Une force ressurgit.
Une force ?
Tes souvenirs refont surface, ta magie avec.
Comment ?
Elle s'évanouit avant d'avoir pu entendre la réponse de Phoebe.
Flash back
Berceau de la mythologie, la Grèce étalait fièrement ses monuments en hommage à des dieux aujourd'hui tombés dans le carton poussiéreux des légendes.
L'orgueil de ses prêtres, ses magiciens, de simples mortels qui par la magie avaient pu succéder au statut tant convoité d'immortel aux yeux de leurs semblables ? Epidaure, Olympie, Delphes... quelles villes n'avaient pas élevé pour son dieu un monument digne de sa grandeur et de son pouvoir ? Dresser des temples et multiplier des offrandes afin d'attirer leur sympathie et leur protection.
Ironie du sort, aujourd'hui, il ne restait plus des ruines que l'on tentait de garder intact. Des ruines pour témoigner de la beauté architecturale des temples ; et des légendes pour illustrer la puissance des mystificateurs. Tous furent ensevelis sous les époques, sous les batailles et condamnés à l'oubli.
Assise sur les derniers gradins du théâtre hellénistique, Sakura promena son regard, d'un air songeur, sur la ville d'Argos. Six milles ans d'histoire et de civilisation et pourtant une ville moins connue que Olympie ou Mycènes.
Son père était persuadé que cette ville cachait sa véritable splendeur sous terre, là où se cachait des richesses archéologiques dont la découverte permettrait à la ville de revenir au devant de la scène internationale. Pour le moment, ses découvertes lui donnaient à moitié raison.
Elle se releva puis, d'un pas décidé, monta la colline de Larissa couronnée par le Kastro, le célèbre château fort qui surplombait la plaine.
Elle s'arrêta soudain.
Elle ressentait une magie provenant du chantier.
Elle ôta sa clé de son cou et invoqua "Fly". Puis, juchée sur son balai magique, elle s'envola en direction du chantier.
Elle aperçut Kaho qui descendait les escaliers découverts depuis peu. Désireuse de savoir ce que faisait son amie sur le chantier en pleine nuit, Sakura la suivit discrètement.
Aidée de sa carte « Light », elle s'engagea dans le tunnel. Il paraissait interminable. Plusieurs fois, elle voulut rebrousser chemin mais elle ne s'y résigna pas. Sa curiosité était bien trop forte.
Et si elle avait un rendez-vous avec quelqu'un ? Toya ? Non, je l'ai laissé à l'hôtel. Mais il est possible qu'il soit sorti après moi.
A force de penser à autre chose qu'à ce tunnel où elle s'était engagée de son plein gré, elle trébucha.
Elle étouffa un juron puis se releva.
"Sakura !"
Elle regarda autour d'elle.
Rien.
Elle avait perdu la trace de Kaho.
« Bon sang, de bon soir ! »
Une énergie hostile s'intensifiait au fur et à mesure qu'elle avançait dans le tunnel, lui oppressant la poitrine. C'était cette magie qu'elle avait ressentie depuis la colline. Kaho était peut-être en danger.
Sakura eut beau crier le nom de son amie, aucune réponse ne lui parvint.
C'est alors qu'elle dut stopper momentanément sa marche. Elle invoqua une de ses cartes et le mur, devant elle, se fissura puis tomba en miette, dévoilant une salle au trésor archéologiques. Son regard tomba directement sur le cercueil de pierre.
Elle s'approcha sans appréhension.
Elle tendit la main sur le cercueil, dépoussiéra le dessus et découvrit une écriture, en grec ancien, inscrite sur le couvercle.
Une onde de chaleur circula dans ses veines, envahit ses organes jusqu'à son coeur qui cognait à un rythme inhabituel.
Le cercueil de pierre s'ébrécha lentement, alors qu'au même moment les armes posées contre les murs ainsi que les objets en céramiques s'élevaient et tournoyaient autour d'elle.
« Kaho ! cria-t-elle de douleur. Kaho ! »
L'énergie qu'elle contenait en elle s'échappa et fit trembler les murs qui se fissurèrent. L'air vibra donnant cette impression de frémissement comme en plein désert.
Soudain, une lance fusa dans les airs et passa à quelques centimètres de son visage, allant se planter dans le mur en face d'elle. Au même moment, les objets, qu'elle ne contrôlait plus, tombèrent lourdement sur le sol.
Sakura eut le temps de sauter sur le côté pour éviter de justesse un vase en bronze. Elle se retourna lentement pour contempler le visage ce lâche qui l'attaquait par derrière. Mais la surprise la cloua au sol.
Kaho se tenait devant elle avec un regard étrange.
« Kaho !
La jeune femme s'empara d'une autre lance puis s'élança vers elle. Sakura évita sa charge. Elle récidiva mais la manqua de nouveau.
« Qu'est-ce qu'il t'arrive, Kaho ! C'est moi, Sakura ! »
« Sakura ? Je ne connais pas ce nom. »
Et moi, songea Sakura, je ne reconnais plus ta magie.
Comment se sortir de cette confrontation sans que l'une ou l'autre ne soit blessée ?
Sakura recula vers le cercueil, ses talons se cognèrent. Elle monta dessus en prenant garde d'avoir Kaho sous les yeux.
« Tu ne fais que retarder l'échéance. »
La pointe de la lance se figea à quelques centimètres de son visage. Sakura la frappa avec son pied. Kaho tomba à la renverse.
Son agressivité s'accrut davantage.
Kaho se saisit d'une épée et se rua sur Sakura qui sauta à terre et s'empara d'un candélabre. Les mains serrées autour de l'objet, elle fit face à Kaho comme s'il s'agissait d'une arme aussi efficace que l'épée que détenait la jeune femme.
« Pourquoi ne pas te servir de ta magie, Phoebe ? »
« Phoebe ? Je ne suis pas Phoebe mais Sakura ! Kaho réveille-toi, bon sang ! »
« Ferme-là, catin ! » cria-t-elle en s'empressant d'attaquer.
L'épée vint violemment se frotter au candélabre qui se brisa en deux. Elle pointa la lame vers le visage de la Sakura.
« D'abord, je vais te défigurer pour que tu ne puisses plus séduire l'homme d'une autre. Ensuite... »
Elle descendit vers sa gorge. La pointe de l'arme s'y pressa, désireuse de s'enfoncer davantage et de transpercer.
« ...Je te couperai la tête, et... »
Sa phrase resta en suspends. Kaho fut violemment projetée en arrière. Tombant lourdement au sol, elle lâcha son arme.
« Enfin, décidée à user de ta magie ? Bien. Nous allons enfin voir laquelle de nous deux mérite Shaolan. »
Une énergie prodigieuse s'éleva autour de Kaho.
« Wind ! » cria Sakura.
Les deux énergies s'entrechoquèrent.
Kaho prit la vague de vent, et son dos percuta le mur, tandis que Sakura alla cogner dans un tas de vieux bibelots. Sakura tomba et se cogna la tête contre un bouclier.
Fin du Flash Back
Doucement ses paupières se rouvrirent.
Elle eut la satisfaction de voir le visage de Shaolan au-dessus du sien. Il la regardait d'un air inquiet. Pourquoi ? Elle allait très bien.
Oui, elle sentait extrêmement bien, comme si elle se réveillait enfin d'un très long rêve.
Elle passa ses mains dans les cheveux de Shaolan et sourit.
« Tu m'as foutu une frousse pas possible ! »
« Pourquoi ? »
« Pourquoi ! C'est simple, Blanche-neige, je t'ai trouvée évanouie dans la salle de bain. Et j'ai eu du mal à te réveiller. Même mes baisers n'ont rien pu faire face à ton sommeil de plomb. Tu vas bien ? »
« Très bien ! » dit-elle en lui sautant au cou.
« Doucement ! Je sais que tu m'aimes mais ne m'étouffe pas. »
Il s'allongea près d'elle et couvrit son visage de petits baisers.
« Tu es un ange, mon ange. »
« Et toi, tu es un beau diable. »
« Pourquoi c'est moi le méchant ? C'est toi la tentatrice, ici. »
« Moi ! »
« Oui, tu m'as séduit et j'ai succombé alors que j'étais contre cette idée. Ce n'est pas dans mes principes. »
« Tu vas me dire que t'es un saint, toi ? »
« Oui, absolument que j'en suis un, avança-t-il avec un tel sérieux que Sakura ne put s'empêcher de rire. Hé ! Te moque pas, c'est vrai ! Je suis trop faible face à la gente féminine. »
« Ne te montre pas trop faible envers les autres filles, ou tu risques bien de voir mon vrai visage diabolique. »
Il éclata de rire.
« Je ne t'imagine pas en train de te battre. Tu es trop pacifiste, trop gentille, trop... »
« Ne dit plus rien », dit-elle tristement en posant un doigt sur ses lèvres.
« J'ai encore fait une gaffe en parlant trop ? »
« Non... Shaolan, je veux que tu me promettes une chose. »
« Laquelle ? Attention, je ne te promets pas d'être toujours aussi performant. »
« Sois sérieux, cinq minutes ! »
« D'accord. Je t'écoute. »
« Et bien, je veux que tu me promettes que si un jour tu découvres mon vrai visage, tu ne m'en voudras pas. Je veux que tu repenses à notre amour, à nos disputes, à nos retrouvailles, à nos baisers, nos rires et surtout à cette nuit... Je veux que tu réfléchisses... Tu pourras me haïr, m'en vouloir mais je t'en prie ne rejette surtout pas nos souvenirs, bons ou mauvais. N'oublie pas ton amour pour moi. Et si, malgré tout, tu le fais... Et bien sache que moi, je t'aimerai toujours. »
« Ce genre de conversation me fait craindre le pire... Mais, je te jure que rien chez toi ne pourra me faire regretter notre rencontre. Je t'aime, Saki. Et ça, ça ne changera pas quelque soient les défauts que je découvrirai chez toi. »
Elle posa sa tête sur son torse et ferma les yeux.
Si seulement, ça ne pouvait être que des défauts. Je sais qui je suis... Je suis la maîtresse des cartes.
« Ma mère m'a avoué qu'elle aurait préféré m'abandonner », lâcha-t-il soudain.
Sakura leva légèrement la tête pour le regarder.
« Ce n'est sûrement pas ce qu'elle voulait dire. »
« En gros, c'est ça. Je sais qu'elle m'aime. Elle a toujours été une bonne mère, attentionnée et aimante. Mais, je crois qu'elle aurait préféré m'éloigner de notre clan... Mais elle n'aurait pas dû me dire ça comme ça... Ce n'est pas ce que je voulais entendre de sa bouche... Est-ce que tu as peur de moi ? »
« Non, pourquoi ? »
« Mon clan... Ma mère... Ils ont peur de moi, de mes sentiments, mais je ne comprends pas pourquoi. »
Moi, je sais. Tes sentiments t'étouffent, que ce soit l'amour, la haine... Tu es toujours à 100 . Et lorsque tu es déçu, c'est un volcan d'amertume qui explose. Pourquoi n'es-tu pas capable de les apaiser avec intelligence. Tu n'es pas le seul à souffrir, c'est le lot de chacun... Mais, tu es bien ce prince qui a toujours été épargné jusqu'à ce qu'il découvre, soi-même en grandissant, que le monde est cruel.
« J'ai toujours eu peur de ne pas être assez digne des espoirs que ma famille fondait en moi. J'ai toujours voulu devenir un homme assez fort pour succéder à mon père, assez fort pour protéger ma mère et mes soeurs... mais parfois j'ai eu envie de relâcher mes efforts mais je n'ai jamais eu une épaule sur laquelle me reposer. Et quand, j'ai eu la preuve que je n'étais pas digne d'avoir les cartes de Clow, je n'ai eu personne pour me dire que ce n'était pas grave. Je n'ai reçu que des reproches... Tout ça, ça a tellement pesé dans mon coeur... Et aujourd'hui, tu es la seule en qui je puisse avoir réellement confiance. Tu voulais savoir ce que j'avais sur le coeur, et bien c'est tout ça... Ce sont des doutes et des rancunes dirigés vers cette maîtresse des cartes, envers mon clan, envers ce monde qui m'a tout donné mais se fait un malin plaisir à me faire souffrir. J'ai besoin d'un endroit où me reposer, reposer mon coeur blessé et reposer mon âme. Cet endroit, je l'ai trouvé et c'est dans ton monde, Saki. »
Elle réprima les larmes qu'elle gardait au coin de l'oeil. Elle serra les poings et tandis que Shaolan fermait les yeux, elle pria pour que l'issue de cette histoire ne soit pas aussi tragique qu'elle le prévoyait.
