Et une nouvelle semaine de plus ! Salut !
Rubrique « coucou » :
- Laumie : une ki est ravie de ce moment de vérité, c'est bien ça. Et oui, j'ai remarqué ton absence ! Les ordi sont vraiment chiants à planter sans prévenir, lol. Je suis contente de te revoir parmi nous !
- Archangel.gaia : fais attention en disant ke je coupe les chapitres au bon moment. Certaines vont t'en vouloir de m'inciter à continuer cette pratique inhumaine, lol. Merci pour tes remarques sur ma fic.
- Princesse d'argent : à mon avis, il ne vaut mieux pas ke je te parle des chapitres ki arrivent... je vais me faire détester, je le sens...
- Debbie : je vais essayer de garder en tête un Happy end...
- Marion-moune : tu sais tout depuis notre entretien sur msn. Pas besoin ke je m'attarde, non ? A plus, miss !
- Niponlover : je crois que je t'ai envoyé un mail pour te remercier de ta review. Tu as reçu ou pas ?
- IthIlsiwen : c'est simple si tu veux deviner ce que je prépare pour la suite : imagine le contraire de ce que tu aurais fait si tu avais écrite cette fic. Ensuite, c'est vrai que Shaolan est tourné vers le bien. Il est plein de bons sentiments mais le problème, c'est (j'ai une phrase qui résume bien cette situation et que j'ai découverte sur un site, je sais plus lequel désolée) que : "Avec un excès de Lumière on cultive les rancoeurs et les désirs de vengeance du Passé." Shaolan n'est pas devenu foncièrement mauvais. Il s'est juste rendu aveugle avec son besoin immodéré de devenir quelqu'un de digne aux yeux des siens. Il a déjà tout en lui mais s'il cherche davantage, il se perdra. Voilà un peu l'explication. Ce n'est pas sa haine mais sa recherche de lumière qui l'a condamné. Alors oubliez un peu que l'ombre est mauvaise. Ce n'estni totalement vrai ni totalement faux. Le courage, la volonté, la décision sont des effets de l'ombre et pas de la lumière. Il faut l'union de ces deux concepts pour ne pas se perdre complètement, c'est le symbole du Yin et du Yang... L'harmonie. Alors cherchez qui sont le Yin et le Yang de mon histoire... (tout a un lien dans ma fic, c'est comme un puzzle.)
- Akarum : si seulement tu savais de koi Shao est encore capable...
- Sinkha : t'es as été rapide pour la rewiew. Bravo !
Coucou à tous les autres !
Bonne lecture à tous !
Chapitre 35 : Ce que tu tiens entre les mains… l'espoir
Mon corps s'en ait sorti, mon coeur... c'est une autre affaire, songea-t-elle devant le miroir.
Elle passa rapidement la serviette sur sa tête pour sécher ses cheveux puis commença à s'habiller avec les vêtements apportés par Tomoyo.
Car elle n'était pas chez elle.
Quelle surprise cela avait été de se réveiller dans une chambre alors qu'elle pensait se trouver dans un gymnase enflammé ! La surprise passée, elle s'était étonnée de se réveiller dans une pièce qu'elle connaissait très bien : la chambre de Shaolan.
Reprenant lentement ses esprits, elle avait fini par comprendre qu'elle devait son réveil dans le manoir des Li à Eriol. Et Tomoyo, certainement avertie par le garçon, avait aussitôt rappliqué.
Sa présence chez le Li était une aubaine car elle était bien décidée à parler de toute cette sordide affaire entre Shaolan, Suan et Phoebe, aussi bien aux Li qu'au conseil.
Elle quitta la salle de bain et descendit dans le salon mais s'arrêta devant la porte en entendant les nouvelles à la télévision.
"... Selon les premiers éléments, que nous avons pu recueillir, l'incendie se serait déclaré dans l'un des trois gymnases de l'école privé Tao. Pour le moment, le bilan ne fait état d'aucun mort ni d'aucun blessé. Aucune hypothèse n'est avancée pour expliquer ce brusque incendie mais selon les premiers éléments de l'enquête, il se pourrait que le tremblement de terre ait provoqué des dysfonctionnement au niveau des câbles..."
Les câbles ? C'est n'importe quoi... Pourquoi chercher à tout prix une explication à ce qui n'est pas explicable ? pensa Sakura en remontant dans la chambre de Shaolan.
La ville était encore sous le choc du caprice soudain de la terre. Et il faudrait encore quelques semaines, voire des mois, avant de remettre en état tout ce qui avait été touché par le tremblement de terre.
Suan a réussi à provoquer une véritable catastrophe et moi je n'ai rien pu faire. Et avec Shaolan, j'ai été pitoyable.
Elle revoyait encore très distinctement le gymnase s'embraser devant ses yeux. Impuissante... Sa magie avait été impuissante face à celle de Shaolan.
Elle se dirigea vers la table et regarda la pile de carte.
A quoi je sers ? J'ai été lamentable ! Autrefois, cette chasse aux cartes était comme un jeu pour moit. Je n'ai eu aucun adversaire qui se soit montré réellement dangereux pour la vie de ceux qui m'entouraient... Aujourd'hui, je dois me rendre à l'évidence. La magie peut tuer et j'ai été trop naïve en croyant que tout pouvait être rose dans le monde des magiciens...
Elle serra ses doigts autour de sa clé puis l'arracha brusquement de son cou. Elle entrouvrit légèrement ses doigts.
A quoi ça m'a servi de devenir la maîtresse des cartes ? C'est Shaolan qui en avait le plus besoin ! Sans moi, on n'en serait pas là... Et maintenant qu'il est avec Suan, ils sont bien plus forts... Comment je pourrais les contrer alors que j'ai été impuissante lors de notre première confrontation.
Son regard passa mélancoliquement sur la pièce. Elle observait chaque objet de la chambre avec un pincement au coeur. Elle avait la désagréable sensation d'avoir perdu et enterré son Shaolan.
Je pensais que tu n'oublierais pas notre serment... mais tu l'as piétiné puis balayé sans le moindre remords pour suivre ta haine. Est-ce que ton amour pour moi était aussi fragile ? M'aimais-tu vraiment ?
Le coeur lourd, elle s'assit au pied du lit puis, ses regrets se succédant, elle finit pas pleurer.
Sakura, ne pleure pas...
Non, Phoebe... Ne me dis rien. Je t'en prie, n'essaie pas de me consoler, c'est inutile. J'ai envie qu'on me laisse pleurer... peut-être qu'à force, je n'aurai plus de larmes en moi... Et je pourrai sans doute passer à autre chose. Mais je ne pourrais pas... Je le sais... Il est là en moi pour toujours.
Des paroles réconfortantes, elle en avait plus que besoin mais les entendre de la bouche de Phoebe... Elle ne pouvait s'empêcher de penser que sans ce maudit grimoire, elle aurait peut-être pu garder Shaolan.
J'ai peur de dormir ce soir sans ses bras autour de moi.
J'ai peur qu'il ne m'oublie encore plus dans ceux d'une autre.
Est-ce qu'il avait le droit de graver autant sa présence sur mon corps pour disparaître par la suite sans pitié ?
Sans lui... c'est comme si…
Un monde sans toi…
C'est la fin.
Bien sûr, je pourrais garder le sourire devant les autres mais au fond...
J'entends ta voix résonner en moi.
Des rires espiègles.
Je ne veux pas t'abandonner mais que faire si c'est ce que tu souhaites ?
Comment t'obliger à rester près de moi alors que tout ton être me rejette ?
Je ne peux même pas te souhaiter de vivre heureux parce qu'en vérité je crois que je préfère que tu souffres loin de moi... D'habitude, ce n'est pas ce qu'on doit dire après le départ de celui qu'on aime. Mais comment souhaiter ton bonheur alors qu'il ne peut pas être loin de moi ?
Je suis égoïste mais je l'assume si c'est pour toi.
Comment te faire revenir vers moi ? Toujours la même question inutile.
Je ne peux que te supplier à genoux : ne t'enferme pas dans une autre prison autre que la mienne !
Je ne veux pas que tu aimes cette femme.
Je veux que tu me reviennes et que tu m'aimes, moi !
Elle fut brusquement arrachée à ses pensées par les coups frappés à la porte. A la hâte, elle se frotta les yeux pour faire disparaître les traces de ses pleurs.
« - Entrez », dit-elle.
Elle fut surprise de voir apparaître une femme aux traits gracieux, aux regards tristes et au maintien digne d'une reine. En remarquant sa ressemblance avec Shaolan, elle comprit qui était cette femme.
Sakura se releva pour aller s'incliner devant la femme mais celle-ci l'en empêcha.
« - Ce n'est pas la peine. »
« - Bonjour, madame », la salua-t-elle tout de même.
« - Appelle-moi Yelan. Je suis heureuse de faire la connaissance de la maîtresse des cartes. »
« - Vous ne m'en voulez pas ? » demanda-t-elle étonnée.
« - Pourquoi le devrais-je ? »
« - Pour beaucoup de choses. Parce que j'ai substitué le trésor de votre famille et qu'ensuite... Je suis responsable de ce qui arrive à votre fils. »
« - Non, ce n'est pas toi... S'il est devenu ainsi, c'est de notre faute pas la tienne. Eriol m'a expliqué ce qui s'était passé dans votre école... Tu as dû souffrir... »
« - Non, je n'ai rien de grave. Mes deux gardiens m'ont été d'un grand secours. »
« - Je ne parle pas de ton corps mais de ton coeur, ma petite Sakura », dit-elle en lui désignant une place près d'elle sur le lit.
« - Je crois que ça ira », répliqua-t-elle en s'asseyant.
« - Je sais comment est mon fils... Ses paroles blessent la plupart du temps lorsqu'il est en colère. Et il n'a pas dû être tendre envers toi lorsqu'il a su qui tu étais vraiment. Je me trompe ? »
« - Non, vous êtes dans le vrai. Pourtant, il m'avait promis de ne pas oublier ses sentiments pour moi... Si seulement il savait que j'étais prête à lui abandonner les cartes pour qu'il lui. »
« - Je suis persuadée qu'il se force à t'oublier mais il n'y parviendra pas. Fais-moi confiance. Jusqu'à maintenant, il n'a pas trahi le sang des Li en étant ce qu'il est. Comme eux, il possède leurs qualités et leurs défauts. Et s'il est borné, il n'en est pas moins possessif et jaloux en amour. Quelque que soient les obstacles, rien ne le fera dévier de celle qu'il aime parce que c'est un Li. Tu es imprégnée dans son coeur et quoiqu'il fasse il ne plus rien y faire... Mais comme les Li, il n'a toujours pas compris que ce n'est pas forcément l'amour qui rendait faible. Lorsqu'il comprendra d'où il tire réellement sa force, Shaolan nous reviendra. »
« - Encore faut-il qu'il échappe à la vendetta du conseil. »
« - Eriol ! » s'écria Yelan en se relevant.
« - Comment pouvez-vous garder votre calme, ma tante, alors que dans votre propre maison, des hommes dénués de valeurs morales décident de la mort de votre fils unique ? »
« - Quoi ? cria Sakura en se relevant d'un bond. C'est quoi cette histoire, Eriol ?
« - Ils disent qu'il n'y a aucun moyen pour que Shaolan échappe à l'influence du grimoire. D'après eux, la seule solution, pour la sécurité de tous, est de le tuer.
« - Ce n'est pas possible ! Il faut que je leur parle ! »
Sakura sortit précipitamment de la chambre, en bousculant Eriol au passage.
« - Cela ne servira à rien, déclara tristement Yelan. Ils ne l'écouteront pas tout comme ils ne m'ont pas écouté. Et tu sais pourquoi ? »
« - Parce que la parole appartient aux hommes », répondit Eriol avec fatalité.
« - Ils ne savent que tuer pour régler leur problème. Comment leur faire entendre raison ? Quel chant touchera leur coeur ? Cela a toujours été ainsi et cela ne changera jamais. Nous enfantons et vous sacrifiez nos enfants pour vos intérêts. Voilà le désespoir de toutes les femmes... ne pas être entendues alors que nous portons en nous tant de pouvoir... »
« - Ma tante... Si Clow a jugé de vous conseiller sur le nom de votre fils, je pense que cela était pour une raison bien précise. »
« - Je le sais mais pour le moment, les évènements donnent raisons au conseil. Pour eux, le danger à éradiquer est Shaolan. »
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
Elle dut se renseigner auprès du personnel pour retrouver la pièce où était réunies les membres du conseil.
Au départ, prête à fendre sur eux et à leur dire tout ce qu'elle avait sur le coeur, elle réfréna ses pulsions pour réfléchir.
Elle resta prudemment en haut des escaliers pour écouter la conversation qui s'était tourné sur le doyen Wang. Elle n'avait jamais pensé que celui qui administrait leur école était le même que celui qui dirigeait le conseil avec l'oncle de Shaolan.
« - Tu as trahi le conseil, toi le plus sage d'entre-nous ! Tu as provoqué l'éveil de trois esprits qui auraient dû reposer en paix et pourquoi ! Pour satisfaire tes ambitions ! Tu as mis ton clan et les nôtres, le pays et ce monde en danger par pur égoïsme ! Qu'as-tu à dire pour ta défense Wang ! »
« - Vous êtes idiots ! Que croyez-vous qu'un vieil homme comme moi puisse espérer ? Que ferais-je d'un tel pouvoir alors que la fin est proche pour moi ? Ce sont vos descendants et les miens que j'ai voulu aider. »
« - Que veux-tu dire par là ? Ne te moque pas de nous ! »
« - C'est la vérité ! Ce monde moderne ne croit plus en rien sauf à la rationalité. La magie pour les hommes du 21eme siècles n'est qu'artificielle. Toutes les disciplines - autrefois si sacrées - impliquant la magie sont tombées dans le domaine de l'amusement. Rien n'est pris au sérieux ! Croyiez-vous que ceux que nous servons dans l'ombre, voudront encore de nous dans quelques années ? Ces clans qui ont été bâtis avec le sang des anciens ne seront plus ! Pouvons-nous sacrifier notre passé pour la modernité ? Je désirais ce grimoire dans le seul but de découvrir les secrets qu'ils recelaient et trouver un moyen de faire perdurer ces clans qui ont permis à la Chine d'être ce qu'elle est aujourd'hui ! »
« - Et pour cette raison vous vous donnez le droit de sacrifiez une vie ! »
Ils tournèrent la tête vers les escaliers où se tenait une Sakura hors d'elle.
« - La maîtresse des cartes », lâcha Wang.
« - Votre place n'est pas ici. Le conseil est en pleine délibération. »
« - Pourquoi faut-ils toujours sacrifier le présent pour assurer un futur incertain ? Vous aviez d'autres solutions pour garantir la survie de vos clans. Pourquoi nous utiliser de cette manière ? A vos yeux, que sommes-nous ? Des soldats qu'il est nécessaire d'abandonner au front pour garantir votre existence ? Vous n'avez pas honte ! Vous êtes de grands hommes mais vous avez tellement la peur que vous n'hésitez pas à tuer un de vos enfants. C'est pitoyable ! »
« - Pour la dernière fois, dit Li, cela ne vous concerne pas maîtresse des cartes ! Votre parole n'a pas de poids parmi ce conseil. »
« - Pourquoi ! »
« - Parce que vous êtes une femme et qu'aucun sang de nos clans ne coule dans vos veines ! La meilleure chose que vous ayez à faire est de nous remettre les cartes de Clow et de nous laisser mener cette affaire à son terme ! »
« - Jamais ! Ces cartes vous ne les aurez pas car elles sont à moi ! »
« - Shaolan voudra se les approprier. Nous ne pouvons pas risquer une telle catastrophe. »
« - Je vous ai dit "non" ! Elles m'appartiennent et je ne les céderai pas à des assassins ! »
Sur ces mots, elle remonta à l'étage.
"Que quelqu'un la rattrape !" entendit-elle derrière elle.
Elle réussit à gagner la chambre de Shaolan où elle n'aperçut personne. Elle prit ses cartes posées sur la table puis ressortie. Elle descendit et parvient dans le hall où Wei passait avec un plateau dans les mains.
Les cris derrière elle s'intensifièrent.
Les portes du salon s'ouvrirent sur Eriol, Kyo, Meilin et Tomoyo. Elle leur sourit puis passa la porte en courant.
Mais une surprise de taille l'attendait devant les portes du manoir.
Un large sourire sur le visage, Onizuka attendait devant une moto, un casque à la main.
« - Je vous emmène quelque part, mademoiselle ? »
« - Je veux bien ! » dit-elle alors que la porte derrière elle s'ouvrait.
Elle monta derrière Onizuka puis eut juste le temps de mettre son casque avant qu'il ne s'éloignent du manoir.
« - Pourrais-je savoir qui est ce voyou ? » demanda l'oncle de Shaolan, exténué par sa course.
« - Notre professeur », répondit Eriol.
« - C'est une plaisanterie ? »
« - Demandez donc au doyen, répondit-il avant de s'éloigner entouré de ses amis dans l'allée conduisant aux grilles de la résidence. »
« - Eriol, tu dois retrouver la maîtresse des cartes et nous la ramener ! »
« - Si vous la voulez, cherchez là, mon oncle ! »
« - Meilin ! »
« - Désolé, père, mais si vous voulez la mort de Shaolan, je ne vous aiderai pas à l'appâter avec les cartes de Clow ! »
L'homme eut beau fulminer sur place, les quatre adolescents quittèrent le domaine avec la ferme intention de contrer la folie des adultes.
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
Il ne fut pas très aisé de rouler sur les routes de la ville qui avaient été, pour certaines, fermées. Mais la moto permettait certains déplacements, et puis Onizuka n'était pas le genre à arrêter son chemin pour des barrages.
Il continuait à rouler droit devant comme si leur fuite était essentielle… comme si elle dépendait de leur survie.
Sakura posa sa tête contre le dos de Onizuka et ferma les yeux.
Si j'y pense très fort, je pourrai me persuader que ce dos est celui de Shaolan, songea-t-elle. Je pourrai imaginer qu'il est là avec moi et qu'il m'emmène loin des clans et du conseil, loin de la civilisation, loin de tout... juste se retrouver tous les deux pour nous aimer.
Lorsque enfin, le moteur s'arrêta de vrombir, elle rouvrit les yeux.
« - Bah, où on est ? » demanda-t-elle en observant le paysage autour d'elle.
« - Loin de la ville polluante ! répondit-il en allumant une cigarette. C'est pas ce que tu voulais ? »
« - Si... Je voulais aller très loin mais avec lui... avec Shaolan », dit-elle en inclinant son visage vers le bas car il s'inondait de larmes.
D'un geste protecteur, Onizuka posa son bras autour de ses épaules, et il la maintien contre lui.
« - Pleure un bon coup, p'tite fleur. Ca va t'aider à reprendre des forces. »
« - Reprendre des forces en pleurant ? » demanda-t-elle à voix basse et tremblante.
« - Tu vas arroser ta tige puis le soleil fera le reste. Tu vas t'épanouir après ce chagrin qui n'est que passager. »
« - Passager ? Je risque de perdre définitivement Shaolan ! Il va mourir et je ne pourrai rien faire pour les en empêcher. »
« - Je le plains ce pauvre Li, se moqua-t-il. Sa copine est pas foutue de croire en lui ni en elle. Et elle pleure déjà sur son cercueil alors qu'il n'a même pas été encore commandé. Gentille la demoiselle ! »
Sakura s'écarta vivement d'Onizuka.
« - Je ne pleure pas sa mort ! Mais je sais de quoi je suis capable ! Contre le conseil, contre Suan et contre Shaolan lui-même qui veut ma perte... Dites-moi quel espoir, j'ai ! »
« - Ouvre tes mains devant toi. »
« - Quoi ? »
« - Fais-le ! »
Elle s'exécuta.
Elle tendit ses mains devant elle et regarda ses paumes.
« - Voilà, vous êtes content ! »
« - Qu'est-ce qu tu vois ? »
« - Mes mains ! Mes doigts ! Mes lignes de vies !... Elles sont tellement petites, fines... »
« - Mais elles sont capables de faire des miracles. Tu as réussi à gagner le respect des gardiens Yué et Kéro alors que tu n'étais qu'une enfant. Tu as réussi à dérober les cartes de Clow qui pourtant se remettait entre les hommes du clan Li. Une femme a réussi à les mettre en échec, et ce n'est pas rien pour des misogynes de leur genre. Ensuite, tu as volé le coeur d'un Li et pas le moindre, non ? Le futur chef de son clan. Et aujourd'hui, tu as osé élever la voix contre un conseil qui n'a jamais toléré la voix des femmes parmi eux. Tu es certainement très jeunes, pas assez forte pour battre tous ces magiciens, mais entre tes mains tu tiens tout l'espoir des femmes de ces clans qui se sont toujours tues. Tu portes ton amour pour Shaolan qui attend beaucoup de toi. Et puis, tu n'es pas seule. Tu as tes amis et ta famille avec toi. Tu es riche et forte de tous ces sentiments, Sakura. Et c'est pour ça que tu vaincras, crois-moi. »
Un silence réparateur s'instaura entre eux.
Sakura fixait toujours ses mains, songeuse. Puis lentement un sourire s'esquissa sur ses lèvres. Elle referma les doigts et serra les poings.
« - Tu vois cet horizon ? l'interrogea Onizuka. Et bien, dis-toi que tant qu'il restera infini, tu pourras toujours souhaiter l'impossible. Car le jour où il s'éteindra devant tes yeux, ce jour là tu n'auras plus de souhait. Tu est vivante alors prends la vie à bras le corps et plonge ! »
« - Dites-moi, monsieur, votre présence chez les Li n'était pas le fruit du hasard, n'est-ce pas ? Vous savez bien plus de choses que nous. »
« - Tu veux la vérité... ? Bien sûr que tu veux la vérité ! Et bien disons, que je venais de terminer une année scolaire dans ma bonne vieille école avec ma classe de 3e quand la directrice est venue voir dans mon repère sur le toit. »
Flash Back
« - Je craignais que vous ne soyez déjà parti pour ce week-end », monsieur Onizuka.
« - Vous savez, moi les vacances, faudrait déjà que je puisse m'en payer. »
« - Vous n'avez pas mis d'argent de côté ? »
« - Si mais je me suis fait embarqué dans une mauvaise affaire. Attends que je remette la main sur toi Murai, dit-il pour lui même, je te jure que tu vas regretter de t'être moquer de moi. T'as jamais vu un Oni-Doreamon en colère. »
La directrice rit.
« - Vous êtes une vraie source de jouvence, monsieur Onizuka. »
« - Ouais, je sais, dit-il en gonflant le torse. D'ailleurs, c'est pour ça que je suis assez courtisé par les femmes. Je les fais rajeunir d'au moins vingt ans ! Euh... C'est pas pour ça que vous êtes venue, hein ? »
« - Non, répondit-elle amusée. Je suis venue vous demander de l'aide. »
« - De l'aide ? Y'a des yakuzas qui vous menacent ? Dites-moi le nom de la bande et je les pulvérise en trois secondes chrono. »
« - Non, ce n'est pas cela. Il se trouve que j'ai eu un élève lorsque j'étais encore professeur. C'était un élève extrêmement doué. Nous sommes restés en contact. C'est ainsi que j'ai pu apprendre qu'il faisait ses premiers pas de véritable archéologue à l'étranger, plus précisément en Grèce. »
« - La vache ! Ça le rend bien sur un CV. Je vais certainement me faire archéologue », dit-il en faisant mine de bien réfléchir sur la question.
« - J'ai appris récemment qu'il avait eu des ennuis, là bas. »
« - Ah, bon ? Les Grecques n'aiment pas les japonais ? C'est mieux comme ça. De toute façon qui peut traîner avec des mecs qui se baladent avec des collants blancs et des pompons rouges au bout de leur bonnet. Ca craint le look. »
Elle sourit.
« - Il se trouve que Fujitaka a deux enfants qui l'ont suivi. Un garçon âgé de 22 ans et une fille de 16 ans. Cette dernière a eu un accident sur le chantier sur lequel il travaillait. »
« - Elle a rien eu de grave, j'espère ? »
« - Elle est devenue amnésique. »
« - Je vois... »
« - Son père doit rejoindre la Chine pour une année entière. Et sa fille l'accompagne par la même occasion. »
« - J'vois pas où je peux intervenir. »
« - Vous savez il y a des choses bien étranges qui arrivent. Vous êtes une personne qui doit savoir de quoi je parle puisque vos capacités surpassent toutes celles des mortels que nous sommes. »
« - C'est sûr que je suis pas ce qu'on pourrait dire de "normal" mais je m'en porte pas plus mal. »
« - Alors vous comprendrez ce que je vais vous avouer, et qui devra rester un secret entre nous. »
« - Vous pouvez me faire confiance », lui assura-t-il.
« - Et bien, je n'ai aperçu sa petite famille qu'une seule fois. La petite Sakura... »
« - Oh, une fleur de cerisier ! J'adore ! »
« - Ce prénom lui convient à merveille, vous verrez. Comme je le disais, Sakura m'a paru être une petite fille tout à fait normale, mais j'ai pu comprendre qu'elle et son frère avaient la particularité de voir des esprits. Ne riez pas car je peux vous assurer que cela est vrai. Fujitaka ne plaisante pas sur ses choses là car c'est un homme très rationnel. Bref, il m'a appris récemment que Sakura avait, au fil des années, acquit des pouvoirs magiques. Mais que cette amnésie avait comme fait "taire" ses dispositions. Il m'a avoué que son départ en Chine avait été demandé par un conseil à qui appartenait les cartes que la petite avait obtenues. Quand j'ai su de qui il parlait, j'ai compris. »
« - Compris quoi ? »
« - Ce conseil est en fait composé de douze hommes dirigeant chacun un clan et travaillant au côté de notables chinois. Je connais personnellement l'un d'eux : Wang. C'est un homme intègre mais qui a la manie de faire passer les exigences des clans avant le bon sens. Pour lui, seule la pérennité de ce système de clan est essentielle. Je crains qu'il ne veuille utiliser la petite Sakura. »
« - Vous n'en êtes pas certaine. »
« - Oui, mais comme je vous l'ai dit : je connais Wang. Il ne ferait pas appel à Sakura alors qu'elle ne se souvient plus de son passé de magicienne. En quoi peut-elle leur servir ? Qu'elle soit au Japon ou autre part sur cette terre, en quoi cela est-il important ? S'il Wang la veut en Chine, c'est qu'il désire soit obtenir une chose de la part de la petite, soit - et c'est ce que je crains - Sakura risque un danger. Fujitaka a déjà perdu sa femme et il a dû élever, seul, ses enfants. C'est un homme et un père exemplaire. Et je ne le laisserai pas des ambitieux profiter de lui. Je ne veux pas qu'il perde une fille aussi adorable que Sakura. Cette famille ne s'en remettrait pas. »
« - Vous voulez donc que je les suive en Chine. »
« - Oui. Et le plus étrange est que Wang a fait en sorte qu'elle soit inscrite dans son établissement. Une école privée qui ne recrutent uniquement les enfants des hautes personnalités. Fujitaka a bien tenté de l'inscrire dans une autre école après que je l'ai conseillé, mais Wang a insisté fermement. Voilà pourquoi, j'ai peur pour la petite. Tout cela est bien trop étrange. »
« - Et comment je vais faire pour être accepté en tant que prof ? Je vais avoir du mal dans un bled pareil ! »
« - Ne vous inquiétez pas. J'ai demandé à Wang de vous prendre parmi son personnel. »
« - Il a accepté ? »
« - Oui, il a gardé de moi un très bon souvenir. Et puis, je lui ai dit que vous étiez au courant pour les secrets de la famille Kinomoto. Alors, je suis persuadée qu'il vous fera confiance et se confiera à vous, comme je le fais toujours. »
« - Vous m'épatez ! Vous êtes bien intelligente et rusée pour une femme. »
« - Les femmes le sont toutes, voyons. Je vous demande de bien veiller sur Sakura. Ne la quittez pas des yeux. »
« - Très bien, m'dame ! Je peux vous assurer que cette fleur de cerisier aura un garde du corps à la hauteur ! Foi d'Onizuka ! »
« - Merci. »
Fin du Flash Back
« - Voilà, tu sais tout ! Et en arrivant ici, j'ai pu obtenir les confidences de Wang. Il est sympa comme mec mais il est vrai que son amour des clans passe toujours avant son bon sens alors qu'il en possède beaucoup. C'est dommage qu'un homme aussi bien que lui ne sache pas ouvrir les yeux à temps... Le poids des traditions c'est très lourd à porter. Il est le doyen mais il ne pense pas que faire évoluer les choses au sein du conseil soit une bonne chose. Il est trop carré comme on dit. Voilà pourquoi tu dois intervenir Sakura. Montre-leur qu'il est parfois nécessaire de faire évoluer les choses et ne pas rester dans les souvenirs du passé. »
« - Qu'est-ce qu'on fait maintenant ? »
« - On va réunir la petite troupe de magiciens, dit Onizuka en prenant son portable. »
Sakura s'éloigna en direction de la plage.
Je m'excuse, Phoebe. Je ne veux pas que tu croies que je t'en veux.
Tu n'as pas à t'inquiéter. Je suis contente que tu ais retrouvé ton sourire.
Tu veux bien m'aider à retrouver "notre" Shaolan ?
Oui. Et ensuite nous pourrons quitter vos corps. Nous avons fait assez de dégâts comme cela.
Ta vengeance ?
Je l'ai transformée en quelque chose de plus positif... Si je veux vraiment reposer en paix, cette fois-ci, il me faut pardonner... C'est ce que tu m'as appris... J'ai tant appris avec toi, mon amie.
Il y a un moyen de sauver Shaolan de l'emprise de grimoire ?
Hélas, non... Il est le seul à pouvoir s'en défaire comme j'ai été la seule à me défaire de mes sentiments négatifs. Tu ne peux pas obliger quelqu'un à abandonner sa haine et sa colère. Tu ne peux que l'aider à ouvrir les yeux sur sa bêtise.
Ca va être difficile pour Shaolan...
« - Hé Sakura ! » appela Onizuka.
« - Oui ! » répondit-elle en se retournant.
« - Ca te dit d'aller bouffer un truc ? J'ai la dalle, moi ! »
« - Je viens ! »
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
« - Il est pas compliqué Onizuka. Il croit que c'est facile de circuler dans la ville en ce moment ? On va jamais arriver avant 15 heures, et encore ! Je suis optimiste ! Et puis, qu'est-ce qu'on va faire aussi loin ? Il ne pouvait pas nous donner rendez-vous dans un café de la ville au lieu de la plage ? »
« - Je ne te savais pas si râleur, Kyo, plaisanta Tomoyo. On dirait Shaolan.
Il se renfrogna contre son siège et fixa la route.
« - Je lui en veux un peu d'être ce qu'il est. »
« - C'est ce qui fait sa personnalité et c'est comme ça que nous l'apprécions, dit Eriol. On ne doit pas lui en vouloir pour ça. »
« - Vous croyiez qu'il aurait été capable de vraiment faire du mal à Sakura ? » demanda Tomoyo.
« - Je n'ai jamais compris comment mon cousin fonctionnait et ce n'est pas aujourd'hui que je vais pouvoir deviner ce qu'il a dans la tête », dit Meilin.
« - On a beau savoir qu'il aime Sakura…, continua Eriol. Il n'est pas dans son état normal. Et le fait qu'il ait provoqué l'incendie alors que Sakura s'y trouvait... ça ne donne pas trop d'espoir pour la suite. »
« - Moi, je suis persuadé qu'il lui reste encore son amour pour Sakura, dit Tomoyo. J'ai déjà pu discuter avec lui et... Jamais il ne ferait de mal à Sakura. Pour le moment, il est en colère mais il reprendra ses esprits. Je le sais. »
A suivre...
Qu'en pensez-vous ? J'ai hâte de le savoir. Parce que VOUS lisez et MOI je galère pendant des nuits pour ne pas vous décevoir. C'est dur… Et après 30 chapitres, j'ai peur de faire n'importe quoi. C'est pas évident de garder la qualité après autant de chapitres…
Franchement, dites-moi si je m'égare dans certains trucs, si je perds le fil de l'histoire ou je sais pas quoi d'autre. Aidez-moi à garder le bon rythme de cette fic.
A plus !
