Kikouuuuuuuuuuuuuu
Un chapitre de Feylie publié un vendredi au lieu d'un dimanche… C'est étrange ? C'est un poisson d'avril ? Non ! En fait, c'est exceptionnel. Je vous explique : ce week-end, je serai loin de Paris. Et oui, je vais traîner ma folie vers Rennes et m'amuser (après la dure semaine d'expo) avec mes deux folles à moi (coucou Mando et Eifer !), loin du net.
Donc, voilà pourquoi je publie le vendredi. C'était ça ou vous publier lundi (mais j'aurais sans doute pas le temps avec mes cours) ou vous faire attendre une semaine sans chapitre.
Je vous passe un rapide « coucou » (les longs discours habituels seront pour dimanche prochain, promis) à Laumie, Sinkha, Archangel.gaia, TheTourist, princesse d'Argent, Melou93, Moi, Vaasa, IthilIsilwen.
D'habitude je suis bien plus bavarde mais là, je suis à la bourre pour faire tout ce que j'ai à faire avant de quitter Paris (et surtout mon commentaire d'arrêt à rendre lundi). Alors ne m'en veuillez pas, je vous adore ! Vous êtes des lecteurs supers génial !
Un conseil pour ceux qui sont cardiaque : abstenez-vous de lire le chapitre….
Sur ce, bonne (pas vraiment) lecture….
Chapitre 36 : Prend mon espoir et ma lumière
Les mots d'Onizuka étaient pleins de bon sens, mais comment garder un espoir qu'elle n'était pas certaine de posséder en elle ?
La sérénité des lieux ne permettait pas d'apaiser complètement ses tourments. Ses inquiétudes augmentaient au fur et à mesure que les heures s'écoulaient.
Elle considéra ses mains, une énième fois, puis observa l'horizon.
Il s'étirait fièrement.
L'espoir.
Je voudrais pouvoir croire que je suis capable de faire des miracles mais je me sens vraiment impuissante. Pour le moment, cet horizon est en train de disparaître aux yeux de Shaolan. Et aux miens… cette ligne est là mais elle est inutile parce que j'ignore comment la regarder… Comment découvrir le chemin que je dois prendre ? On ne se retrouvera jamais !
Arrête !
Phoebe ?
Arrête de te morfondre ! Comment veux-tu avancer si à chaque obstacle tu désespères ? Rien n'est facile ! Ton Shaolan est encore vivant et tu as la possibilité de lui venir en aide ! Moi, j'ai perdu le seul homme que j'aimais en souffrant dans mon coin, en me laissant périr... Ne fais pas la même chose ! Il faut qu'il comprenne, il faut que tu comprennes que vous souffrirez jusqu'au dernier jour de votre existence ! La vie est ainsi faite ! Tu blesseras. Il blessera. Les gens vous blesseront ! C'est ce que tu dois apprendre, et Shaolan en particulier ! Il tente de se protéger de ce monde derrière sa rancoeur, mais il ne comprend pas que tout cela n'est qu'une vulgaire protection qui aspirera ses espoirs. Ca ne sert à rien ! Ne baisse pas les bras Sakura ! Relève-toi et va lui dire ces mots ! Dis-lui que le plus fort n'est pas celui qui sait se battre avec des armes destructrices pour imposer ses désirs, mais celui qui sait crier ses défaites et ses peines, qui accepte qu'il soit faible mais qui continue à se relever devant l'adversité. Ce n'est pas un fou ou un entêté, c'est juste un homme qui sait qu'il sera meilleur après chaque défaite. C'est ainsi qu'on se construit... C'est ainsi que les plus faibles construisent leur monde. Ils savent que le bonheur est à portée de la main mais qu'il faut le mériter.
Que dois-je faire ?
Ne cherche pas à combattre Shaolan avec ses armes. Bat-toi avec tes larmes, tes rêves, ton chagrin et ton amour. Bat-toi avec tout ce qui fait de toi celle qu'il aime. Montre-lui la voie...
Elle tendit sa main vers l'horizon, l'ouvrit, et regarda la lumière s'infiltrer entre ses doigts. Puis subitement, elle les referma comme si elle venait de saisir quelque chose.
Un bout d'horizon dans ma main.
Des fils de lumières mêlés entre mes doigts.
C'est ce que je vais t'apporter, Shaolan. Je vais te montrer ce que tu as oublié de voir... Malgré tes peines, la vie te sourira toujours car je serai là... Je ferai fuir tes cauchemars, j'apaiserai tes angoisses, je boirai tes larmes... Je serai ton ange.
"Sakura !"
Elle se retourna.
A la vue de ses amis qui accouraient vers elle, elle sourit.
La joie de revoir ses amis.
La joie de se sentir soutenue.
La joie tout simplement.
« - Je suis contente que vous soyez venus. »
« - C'est vrai ça ? demanda Kyo. On pensait que t'allais disparaître pour toujours avec ton héros du jour. En fait, il est où Onizuka ? »
« - Je l'ai vu courir après une charmante demoiselle et depuis il n'est pas revenu », répondit Sakura.
« - Tu n'as pas l'air trop triste », remarqua Tomoyo.
« - Non, je ne peux pas baisser les bras maintenant. Je ne peux abandonner Shaolan alors que je ne lui ai pas encore montré ce que j'avais à lui montrer. »
« - C'est quoi ? »
« - C'est dedans », dit-elle en leur montrant son poings fermé.
« - Y'a quoi dedans ? l'interrogea Meilin. Du sable ou un coquillage ? »
« - Non, c'est encore mieux ! »
« - Je suis pas doué pour les devinettes », l'avertit Kyo.
« - Moi aussi, ajouta Meilin. C'est quoi alors ? »
« - Un morceau d'horizon et des fils de lumière. »
La main de Kyo se plaqua subitement sur le front de Sakura.
« - Qu'est-ce que tu fais ? » s'enquit-elle amusée.
« - Soit tu nous couves une vilaine maladie qui touche le cerveau, soit c'est le temps que t'as passé avec Onizuka qui t'a déréglé le cerveau. »
« - Pourquoi tu dis ça ? Je vais très bien. »
« - A première vue, oui. Mais ton histoire de morceau d'horizon et de fils de lumière, c'est pas les paroles d'un homme sain d'esprit. »
Ils soupirèrent.
« - C'est une image, Kyo ! » dit Eriol. Ses paroles n'étaient pas à prendre au pied de la lettre.
« - Mais, je le savais ! » C'était juste pour plaisanter.
« - C'est ça, on te croit », dirent-ils en choeur.
Ils éclatèrent de rire devant la mine faussement vexée de Kyo.
"Je pourrais participer moi aussi ?"
Le sac que Tomoyo tenait dans son dos bougea puis remua frénétiquement. Sakura approcha du sac puis l'ouvrit.
Une peluche orange en sortit aussitôt.
« - Peuchère ! Encore un peu et j'étouffais là-dedans ! »
« - Kéro ! Rentre ou tu vas nous faire remarquer ! »
« - Et comment ? Y'a pas un pèlerin sur cette plage. »
« - Très bien mais dès qu'il y a du monde, tu retournes dans ton sac, c'est clair ? »
« - Oui ! »
« - Et si tu nous expliquais un peu ce que Onizuka faisait devant les Li, proposa Eriol. Ce prof est toujours là où on ne l'attend pas. »
« - Y'a énormément de choses que je devrais vous expliquer. En attendant que Onizuka pointe le bout de son nez, je peux toujours vous en parler. »
« - Génial ! s'écria Kyo. Parce que les quelques explications, qu'on a reçues des adultes, n'étaient pas très claires. »
xxxxxxxxxxxxxxxx
Elle tentait de se rappeler la dernière fois où elle s'était sentie merveilleusement bien. Elle ne savait plus... cela faisait si longtemps. Mais sûrement dans les bras de sa mère lorsqu'elle était encore une enfant, une jeune fille avec des rêves. Et sa voix…cette habitude que sa mère avait de chanter pour la bercer tendrement.
Elle tentait quelque fois de se rappeler ses premiers chagrins. Pour quoi faire puisqu'elle avait l'impression d'avoir toujours été triste. Ses peines se ressemblaient tous parce qu'ils avaient la même source... sa vie misérable.
Et aujourd'hui quand il y repensait…
Son existence passée n'avait été qu'un long trait blanc sur une feuille blanche.
Vide.
Il n'y avait rien à écrire... Il n'y avait jamais rien eu à écrire sur elle. Suan la seule fille Ming qui n'avait pas eu la chance d'être née homme, et condamnée pour cela à l'emprisonnement dans un palais fade et sans saveur malgré les richesses claquant sur les murs.
Elle contemplait ce néant qui depuis longtemps était devenu le reflet de son âme. Comment en était-elle arrivée là ?
Pourquoi ne m'a-t-on pas aimée ? C'est tout ce que je désirais ? Obtenir un peu de cette lumière qu'on m'a refusée dès la naissance...
Aujourd'hui encore, elle entendait leurs voix résonner distinctement dans sa tête. Ces paroles qui tombaient, la transperçaient de plusieurs coups et la paralysaient toute entière. Elle ressentait toujours ce sentiment douloureux d'abandon et d'incompréhension.
J'ai été dans ce couloir sombre. J'hurlais sans que personne ne daigne venir me secourir. Je n'ai jamais existé à leurs yeux... Je n'ai été personne.
Qui suis-je aujourd'hui ? Un esprit... Je ne suis personne. Aujourd'hui et hier, je suis pareil... Un fantôme.
Ce monde n'existe pas à mes yeux. Ces gens ne sont rien.
Le manteau de la nuit allait, une fois de plus, couvrir les épaules de cette ville et cacherait durant quelques heures le ciel habituellement pollué et gris percé par les grattes ciels qui tentaient d'atteindre la cité de Dieu.
« - Encore le mythe de Babylone qui leur pend au nez, lâcha-t-elle amèrement. Ce monde... Il est pathétique. J'ai sommeillé durant des siècles et lorsque je me réveille c'est pour constater que rien n'a changé. Les hommes pensent toujours être les plus puissants. Ils ont envahi la terre, souillé les mers et violent désormais le royaume sacré des Cieux. Ils ne respectent rien ! N'écoutent rien ! Ils se croient des dieux... triste croyance. Ils ne savent que détruire, toujours et encore, leur monde. Et cela sans considération pour ceux qui en hériterons après eux. Leurs actes sont dictés par l'égoïsme, la cupidité... Comment en sont-ils arrivés à ce point ? Ces créatures faites à l'image de Dieu sont devenus, en fin de compte, les créatures du Diable. Je vais les aider à rejoindre leur maître... je vais leur montrer leur véritable place dans ce monde... en enfer ! »
Le ciel s'obscurcit.
« - Je veux qu'on sache que je suis là ! Je veux qu'on m'implore comme je l'ai fait autrefois avec les miens. Mais je ne les écouterai pas. Je serai sourde comme ils l'ont été avec moi. Et je les regarderai mourir en me suppliant du regard ! Je veux que tous ressentent ce que j'ai ressenti ! Je vais vous donner un aperçu de ce qu'a été ma vie et mon sommeil... Le chaos. »
xxxxxxxxxxxxxxx
« - Donc, si je résume bien, dit Kyo. On a un grimoire magique à récupérer, trois âmes à apaiser et à remettre dans leur sommeil et enfin Shaolan à réveiller de sa folie. Et ben ! On a du boulot, les gars ! »
« - Et tu as une idée de comment réussir tout ça ? demanda Meilin. Pour le grimoire, il faudrait déjà que nous puissions approcher Suan. Ça m'étonnerait qu'elle nous laisse agir sans rien faire. »
« - J'ai besoin de toutes vos connaissances en magie, dit Sakura. Je suis certaine que si on analyse bien la situation, on trouvera une faille. Ce que je sais pour ma part, c'est que le grimoire doit retourner près de celle à qui il appartenait. C'est à dire en Grèce dans le tombeau - ou du moins ce qu'il en reste - de Phoebe. Ensuite, ce sont pour les esprits que j'ai besoin de vous. Comment les ôter de nos corps ? »
« - Il faudrait un exorcisme, dit Kyo. Ce que ma famille fait depuis des siècles. »
« - Tu ne pourrais pas le faire ? » demanda Tomoyo.
« - Ca ne va pas la tête ! J'ai jamais pu ! Et puis si je m'y prends mal, c'est pas les esprits des ancêtres que je vais renvoyer au sommeil mais bien ceux de Shaolan, Sakura et Jade ! Non, je peux pas, c'est trop risqué ! »
« - Pourtant, on a que cette solution, dit Sakura. C'est dangereux mais on doit faire avec ! »
« - Oui, mais c'est pas facile ce que tu me demandes ! Si j'ai bien compris, il s'est opéré une vraie fusion entre vos esprits et ces fantômes. Vous êtes liés profondément... C'est comme si... C'était une réincarnation sans en être vraiment une. »
« - Et alors ? »
« - Et alors ? Ce ne sera pas évident car le rituel d'invocation ne sera pas le même que celui d'un simple exorcisme. Ensuite, il y a le cas de Shaolan qui n'est pas évident. »
« - Pourquoi ? s'étonna Sakura. Il est dans le même cas que nous. »
« - Oui, mais il est en plus envoûté. »
« - Envoûté ? demanda Tomoyo. Mais ce n'est pas quand une personne vous contrôle à l'aide d'une poupée ? »
« - Je vois que tu t'es informé », dit Eriol.
« - Il le faut bien, surtout quand sa meilleur amie est devenue une magicienne », répliqua-t-elle.
« - Oui, un envoûtement consiste à forcer la volonté d'autrui mais ce n'est pas que ça. Il y a différent cas d'envoûtement. Shaolan semble être sous celui qu'on nomme "l'envoûtement de haine" et qui a pu fonctionner grâce à un choc psychologique. C'est ce qui le caractérise des autres envoûtements. Il utilise le psychique, et c'est ce qui le rend difficile à éteindre. »
« - Shaolan est devenu le pantin du grimoire ? » demanda Tomoyo.
« - Non, je ne crois pas que se soit le livre qui le contrôle, objecta Kyo soudainement plus sérieux. Disons que le grimoire prend ici la place de la poupée... Je ne sais pas comment vous expliquer... En fait, il est sous l'emprise de Suan... Sakura, tu as bien dit que le grimoire de Phoebe était devenu maléfique après sa mort, au moment où il a quitté ses mains ? »
« - Oui. »
« - A sa mort, Phoebe était rongée par la haine. C'est ce qui a agi à travers Suan, comme si elle avait été envoûtée à travers le grimoire. »
« - Tu veux dire que Phoebe aurait utilisé Suan comme si elle avait été l'instrument de sa vengeance », dit Meilin.
C'est pour ça que tu savais que tu serais vengée, Phoebe ?
Oui, mais je ne savais pas que cela avait un rapport avec l'envoûtement. Je pensais que celui qui ouvrirait le grimoire agirait seule sous la colère, pas qu'il agirait sous la mienne. Je ne pensais pas avoir autant d'influence sur mon grimoire malgré ma mort.
« - Elles ressentaient à ce moment les mêmes sentiments, l'impression d'avoir tout perdu. Et le grimoire a servi d'objet magique entre leurs deux esprits, continua Kyo. Aujourd'hui, c'est ce qui se passe aussi. Suan contrôle Shaolan à travers le grimoire. Mais ce n'est pas le grimoire qui est maléfique. Il ne fait que se calquer sur les sentiments de la personne à qu'il appartient. Si nous voulons que le grimoire retrouve sa magie bienveillante, il faut que Shaolan délaisse sa haine pour se défaire de l'emprise de Suan. »
« - Il faut alors qu'on s'y mette tous pour qu'il ouvre les yeux ! » s'écria Meilin en brandissant le poing.
« - Non, ce n'est pas si simple. Il faut que la puissance magique et le psychisme de Shaolan soient plus forts que ceux de Suan... ce qui n'est pas le cas... Je comprends pourquoi le conseil disait que la seule solution au problème était la mort de Shaolan... C'est lui qui va alimenter le grimoire et donc alimenter Suan. »
« - Tu ne peux pas dire ça ! cria Sakura. Il y a forcément une autre solution ! »
« - Les envoûtements ne sont pas de mon domaine, commença Eriol, mais tu as bien dit que le psychisme de Shaolan devait être plus fort que celui de Suan. Et s'il parvenait à se détacher un moment de son emprise par un autre sentiment… Un autre choc psychologique pourrait renverser les effets ? C'est possible ou pas ? »
« - Comme un amnésique qui après un second coup sur la tête retrouve la mémoire ? dit Kyo, pensif. C'est possible... »
« - T'en es certain ou pas ! »
« - Attendez un peu ! Ma famille a beau être douée dans ce domaine, moi je maîtrise pas encore tout ! On m'a appris et enseigné mais attendez un peu que ça me revienne ! »
« - Désolée, dit Sakura, mais à chaque heure qui passe, je sens qu'on perd Shaolan. Tu es le seul qui possède des connaissances dans le domaine de l'envoûtement et de l'exorcisme... Tout dépend de toi. »
« - En imaginant qu'il reçoit un autre choc qui lui procure les sentiments contraires à ce qu'il a éprouvé la première fois... je ne vois pas comment on pourrait procéder. En plus, il faudrait un objet magique... »
« - Un objet magique ? Pour quoi faire ? »
« - Le désenvoûtement. C'est de là qu'il pourra puiser la magie qui le déconnectera – si je puis dire – de celle du grimoire... Mais elle doit être aussi importante que ce bouquin. Où on va trouver un objet qui puisse recéler autant de magie que le grimoire d'une ancienne déesse ? »
« - Mais si on trouve, c'est possible ? insista Sakura. »
« - Oui, mais les chances de réussites sont faibles. C'est trop risqué pour des débutants comme nous. »
« - Tu as une idée derrière la tête Sakura. »
« - Comment t'as deviné ? »
« - Laquelle ? »
« - En fait, j'ai pas vraiment d'idée mais cette objet magique je l'ai. »
« - Et c'est quoi ? »
« - Les cartes de Clow ! Elles sont très puissantes. »
« - Pas question ! s'écria Kéro depuis le sac posé à terre. Se servir des cartes de Clow pour un morveux qui ne le mérite pas ! »
« - Tais-toi, Kéro ou je te renvoie au Japon ! »
Kéro se renfrogna au fon de son sac, en murmurant que le morveux ne méritait pas autant de compassion après ce qu'il avait fait à Sakura.
« - Ensuite, Kyo, pour les esprits ? »
« - On va devoir les capturer dans des stèles mais par n'importe lesquelles... Celle de leur sépulture. »
« - Oui, mais aucun des corps ne repose en Chine, fit remarquer Eriol. Celui de Li n'a jamais pu retrouver sa terre natale à sa mort. Celui de Suan, selon les rumeurs, aurait été brûlé. Aucun des deux n'a reçu de vraies funérailles en Chine. »
« - Il nous reste Phoebe...Si les âmes sont effectivement liées, elles doivent reposer en paix ensemble », précisa Kyo.
« - On n'aura pas le temps de se rendre en Grèce avant que Suan ne joue les terreurs », signala Tomoyo.
« - Le mieux se serait carrément de faire en sorte que nous nous retrouvions tous les trois dans le sanctuaire de Phoebe, nota Sakura. C'est là-bas que tout a commencé et où tout doit se terminer. »
« - Vous croyiez que Suan nous suivra bien gentiment en Grèce ? » railla Meilin. Elle va se douter de quelque chose.
« - Dis-moi Kyo, tu crois que quelqu'un pourrait nous aider pour les exorcismes ? demanda Sakura. Quelqu'un qui ne serait pas de l'avis du conseil. »
« - Ce sera dur, répondit Eriol en coupant Kyo. Vu que la parole du conseil vaut comme des règles qui s'imposent. Personne n'osera enfreindre leurs décisions. »
« - Comment on fera alors ? »
« - C'est bien la question que je me pose, dit Kyo. De une, j'ai besoin du matériel adéquat. Et de deux, il me faut des assistants. »
« - On est là ! » s'écria Meilin enthousiasme.
« - Des personnes sensibles aux esprits. Eriol et toi, vous êtes des magiciens et pas des chasseurs d'esprits. »
« - Es-ce que Toya ferait l'affaire ? » proposa Tomoyo.
« - Mon frère ? » s'étonna Sakura.
« - Bah oui. Il a toujours été sensible à la présence des esprits. Il a du potentiel. Et puis n'oublie pas qu'il avait senti la présence de tes gardiens. »
« - A deux ça fera l'affaire ? » demanda Meilin.
« - Même si une troisième personne, vraiment compétente, serait la bienvenue, espérons que ça ira comme ça, répondit Kyo. Sinon, on pourra tous dire adieu à la vie. »
« - Alors, les jeunes ! Vous avez trouvé la solution à votre problème ? »
Onizuka se tenait près de leur table avec un grand sourire aux lèvres.
« - Pas encore, monsieur », répondit Tomoyo en se replongeant dans sa tasse de thé.
« - Ne vous découragez pas. Vous allez réussir, j'en suis sûr ! »
« - Pourquoi cette assurance ? »
« - Parce qu'avec le Great Teacher vous ne pouvez être que vainqueur ! »
« - L'optimiste est bien une qualité inventé par les fous », dit Kyo.
« - On peut savoir ce que ça veut dire ? » s'énerva Onizuka en posant violemment ses mains sur la table, la faisant trembler.
« - Ca veut dire ce que ça veut dire ! »
« - T'es impoli, Ling ! »
« - C'est ce que me dit toujours ma mère, répliqua Kyo en baissant la tête. C'est d'ailleurs pour ça qu'elle m'a viré de la maison. »
« - Rectification, s'opposa Eriol. Elle t'a viré parce que tu avais tendance à la rendre folle. »
« - Ca n'a pas changé, puisqu'elle crie toujours autant ! Moi, je dis que c'est elle qui a un problème ! Elle aime crier c'est tout ! »
« - Tu dis ça parce que tu te trouves à des kilomètres de la maison familiale », dit Meilin.
« - Et puis si elle t'a éloigné d'elle, continua Eriol, c'est pour éviter de mettre ses menaces de mort à exécution. »
« - Vous croyez pas qu'on a des choses plus importantes à faire que de parler des ennuis de Kyo avec sa maman », dit Onizuka.
Comme pour appuyer les dires de Onizuka, les évènements tragiques les rattrapèrent.
La série qui passait à la télévision fut brusquement interrompue pour un flash spécial.
L'attention de tous les clients présents dans le café se riva sur l'écran.
"... Après le tremblement de terre de la matinée, le centre-ville et ses environs sont une fois de plus touchés par les caprices de la nature. Un violent orage s'est en effet abattu sur la ville, provoquant une fois de plus la paralysie des secours qui aidaient dans l'après-midi à la remise en état de certaines installations. Les routes déjà touchées empêchent les secours d'intervenir dans les quartiers inondées..."
« - Et bien... Caprice de la nature ou foudres de Suan ? »
« - On doit retourner là-bas avant que les routes nous empêchent de gagner la capitale ! »
« - Allons-y ! »
« - Moi, j'irai vous chercher de l'aide », dit Onizuka.
« - Qui ? »
« - Une troisième personne ? »
« - Comment vous êtes au courant ? »
« - J'étais assoupi à la table derrière vous », répondit-il.
Ils le regardèrent, en fronçant le sourcil, comme s'ils ne le croyaient pas vraiment.
« - Vous avez un bon candidat ? »
« - Très bon, même ! Je vous propose un truc. »
« - Lequel ? »
« - Je vous dépose en moins de une heure à Hong Kong. Vous faites ce que vous avez à faire puis on se retrouve tous en Grèce dans vingt-quatre heures, c'est à dire... demain 18 heures, sur le chantier où tout à commencer. »
« - Ca va pas la tête ! s'écria Kyo en se relevant brusquement pour faire face à Onizuka. Comment on fera ? On a même pas réservé de billets d'avion ! »
« - Qu'est-ce que vous feriez sans moi ! dit-il en leur tendant des billets. Je ne veux pas savoir comment vous ferez pour y arriver, dit-il en regardant Sakura, mais je veux voir tout le monde chez les grecques, ce qui implique Jade et Shaolan. On ne pose pas de lapin à Onizuka, d'accord ! »
Ils soupirèrent en choeur à l'exception de Sakura qui soutenait toujours le regard de Onizuka. Elle avait l'impression qu'il lisait en elle. Comme s'il avait deviné ce qu'elle prévoyait de faire.
C'est impossible, se dit-elle. Il ne peut pas savoir. Il me fait juste confiance, c'est tout.
« - On vaincra et après je pourrai retourner au Japon en héros ! dit-il en bombant le torse et en riant comme un fou. Je serai THE Great of Japan ! »
« - C'est un fou pour être aussi optimiste », remarquèrent-ils d'une même voix.
« - Si on se fait tous confiance, déclara Sakura avec le sourire, tout ira bien ! »
« - Allez tout le monde dans le camion ! »
« - On peut savoir où vous l'avez eu ? »
« - Pose pas de questions inutiles, le singe ! »
xxxxxxxxxxxxx
Le tonnerre grondait au milieu des éclairs qui zébraient le ciel.
Un théâtre bien agréable à regarder.
La nature se chargeait d'illustrer ses émotions.
Violentes.
Désespérées.
Elle détourna les yeux de la colère du ciel pour porter son attention sur le spectacle qu'elle avait crée dans le grand salon de la famille Li.
Les femmes des clans étaient toutes réunies autour d'elle. Craintives, elles se tenaient en retrait les unes derrière les autres. Mais comme toujours les Li détonnaient du reste de la troupe. Toujours ce regard fier, ce refus de se laisser dominer... Elle aurait dû naître en tant que Li. Ce clan qui avait engendré des filles de caractère et des hommes de courages.
Elle s'approcha d'une femme. Ses traits étaient les mêmes que ceux de ses filles... et de son fils.
« - Tu es la mère de Shaolan, n'est-ce pas ? »
« - Oui », répondit Yelan.
« - Tes filles te ressemblent... mais... »
« - Elles ont le regard des Li », termina-t-elle.
« - Tu ne sembles pas en être fière. »
« - Si je le suis. »
« - Elles ont l'air heureuse. Cela prouve que tu as été une bonne mère. »
« - Pas avec mon fils. »
« - Si, mais tu ne peux rien faire contre le sang. Tu as fait de ton fils quelqu'un de bien, mais les hommes du conseil en ont fait un homme blessé. La seule chose que tu as à te reprocher comme toutes les autres femmes, c'est ta lâcheté. C'est vous qui leur donnez leur pouvoir en vous taisant, en ne restant que des poupées sans volonté ! Vous vous fondez dans chacune de leurs décisions, vous vous noyez sous vos obligations. N'en avez-vous pas assez ? Ne voulez-vous pas être enfin entendues ? Je suis votre doyenne, votre mère et votre enfant. Ma parole est celle d'une femme meurtrie comme vous. Je vous en prie, mes filles, révoltez-vous ! Ne laissez pas votre vie entre les mains des hommes qui jouent pour vous le rôle de Dieu ! Puisez en vous la force de briser cette écorce de femme soumise ! Rebellez-vous ! »
« - Avec une meurtrière ? » railla Ling, la mère de Kyo, une femme japonaise élancée mais au regard dur.
« - Je n'ai pas plus de sang sur les mains que vos ancêtres qui m'ont tué par le passé ! Vous oubliez que veulent tuer un de vos fils ! Yelan, vas-tu regarder le conseil sacrifier ton enfant sans réagir ? Vas-tu jouer les mères indignes en priant la mort de ton fils pour sauver la tienne ou celle de quelques hommes sans scrupules ? »
« - Il n'y aucun autre moyen ! » rétorqua-t-elle.
« - Il y en a un et tu le sais ! Cesse de te voiler la face ! Leur solution n'est pas la seule ! Soumettez-moi vos souhaits trop longtemps gardés en vous. Je suis là pour les exaucer. Je suis bien plus forte que le conseil réuni ! »
« - Nous ne te croyons pas ! s'opposa la femme Ling. Comment peux-tu croire que nous suivrons une femme rongée par la haine ! Je souhaite également sortir du joug de ce conseil misogyne mais je ne veux pas verser le sang de nos clans pour autant. Si je devais sacrifier mon fils pour sauver d'autres vies, et bien je le ferai ! Et Yelan est du même avis, comme toutes les autres ! »
« - Vous n'êtes pas des mères ! »
« - Si ! Et c'est pour cela que nous osons dire cela ! continua une autre femme. La vie avant tout même si cela est difficile à reconnaître… »
« - Alors, vous approuvez ce qu'ils m'ont fait par le passé ? »
« - S'il n'y avait pas d'autres solutions, ils ont agi comme il le fallait. Si tu avais eu la chance d'être une mère, tu verrais que la vie doit être préservée. Que le sacrifice d'une personne est parfois nécessaire pour la survie de nos enfants. »
« - Je vois que vous êtes toutes de vraies marionnettes prêtes à répéter les paroles des vos hommes ! Très bien. Alors, je vais les tuer tous ! Je vais les punir d'avoir fait de vous leurs esclaves ! Et pour ce faire, ils auront à affaire à un des leurs. »
« - Comment cela ? » demanda Yelan, inquiète.
« - Et bien... ton fils s'en chargera, répondit-elle en posant sur elle un regard perfide. Il les tuera tous jusqu'au dernier et je pourrai faire ainsi un nouveau conseil dirigé par des femmes ! »
Puis, elle leur tourna le dos et regarda à nouveau le ciel d'un air morose.
« - Mère, murmura Shefa à l'oreille de Yelan, nous devons faire quelque chose. Nous ne pouvons pas rester ici les bras croisés alors que notre frère va commettre l'irréparable. »
« - Je sais mais je fais confiance à la maîtresse des cartes. »
« - Vous mettez l'avenir de nos clans entre les mains d'une étrangère ? »
« - Oui. Nous nous sommes toujours refermés sur nous même. Il est temps qu'un sang neuf vienne purifier nos crimes. »
« - Un sang neuf ? »
« - Est-ce la mort de la maîtresse des cartes que vous voulez ? »
Yelan ne répondit pas.
xxxxxxxxxx
Shaolan défia les dix membres du conseil amputé de Ming et de Wang, l'un toujours hospitalisé tandis que l'autre avait été mis momentanément à l'écart après ses aveux.
Le ciel grondait et la pluie ne cessait de tomber. Le bruit des klaxons et des sirènes des ambulances, l'agitation des gens, le son du tonnerre créait autour d'eux, une atmosphère étrange de désastre imminent planait sur la cour de l'école Tao.
Mais cette ambiance lui convenait parfaitement. Même si pour le moment, il n'était pas en mesure de profiter du temps.
Les hommes du conseil l'encerclaient comme s'il avait été une proie.
Une proie à tuer d'urgence.
Je vais leur montrer que je suis bien plus fort qu'eux. Leur prouver que je suis un vrai Li ! ne cessait-il de répéter dans sa tête comme une litanie. Je les tuerais tous et ensuite je reprendrai mon bien à la maîtresse des cartes.
Son épée à la main, Shaolan sourit narquoisement.
« - Tu es décidément un sale gamin, Shaolan ! J'avais prévenu Yelan de ne pas te gâter mais elle n'en a fait qu'à sa tête comme toujours. »
« - Vous ne m'avez jamais apprécié, mon oncle, rétorqua Shaolan d'une voix sans émotion. Personne ne peut vous en vouloir. Vous avez été le cadet alors que auriez désiré être celui qui hériterait du clan Li. La mort de votre frère - mon père - a dû vous remplir de joie, n'est-ce pas ? »
L'homme tressaillit sous les accusations perfides de Shaolan.
« - Mais manque de chance, reprit-il, ma naissance vous a privé de recevoir ce que vous convoitez tant. C'est ce qu'on appel l'ironie du sort. »
« - Tu as toujours été un gamin prétentieux, arrogant et malpoli. Et aujourd'hui, tu as donné ton âme pour apaiser une colère qui n'avait pas de raison d'être. Ton père aurait été honteux d'avoir un fils comme toi ! »
La remarque de son oncle le toucha plus qu'il ne s'y attendait. Furieux, Shaolan fondit sur lui mais un violent coup de vent lui claqua au visage et l'envoya rouler au centre du cercle que les dix hommes constituaient.
« - La colère n'a jamais été bonne conseillère, dit son oncle. C'est ce que tu n'as jamais compris. »
« - C'est pourtant elle qui va vous anéantir, rétorqua-t-il en se relevant et en faisant apparaître des flammes. »
Les dix hommes restèrent pétrifiés devant ce nouveau pouvoir qu'il ne connaissait pas à Shaolan.
« - Surpris ? »
« - C'est le pouvoir du grimoire, n'est-ce pas ? »
« - Oui et alors ? »
« - Et alors ? Tu es vraiment pathétique, mon neveu. »
Shaolan se renfrogna plus par le ton employé par son oncle que par cette insulte. Il n'avait jamais pris un accent aussi méprisant envers lui. Mais ce qui le mettait encore plus en rogne était l'immobilisme des autres hommes du conseil. Il donnait l'impression de ne pas vouloir prendre part au combat, comme s'il n'en valait pas la peine.
« - Si tu ne veux pas réfléchir à ta bêtise, c'est ton droit. Quant à moi, je vais m'assurer que tu ne puisses plus blesser les autres par ta folie idiote ! »
Sous l'insulte de son oncle, Shaolan envoya un flot de flammes vers son oncle. Mais à sa grande déception, il ne réussit pas à l'atteindre.
Il regarda autour de lui mais ne vit que les hommes du conseil toujours aussi calme et impassible comme s'il attendait quelque chose. Soudain, un bruissement lui fit tourner la tête, il reçut une liane végétal qui l'atteignit en plein dans le dos.
Il tomba à plat ventre sur le sol mouillé.
« - Ce qui te manque, mon cher neveu, c'est la maîtrise des cinq éléments. Le feu est certes le plus puissant des éléments mais seul il ne fait pas le poids contre les quatre autres. »
« - C'est vous qui le dites ! » rétorqua-t-il en fixant le sol.
Pourquoi restent-ils debout sans réagir. Qu'est-ce qu'ils fabriquent ?
Leur immobilité.
La place prise par chacun d'eux.
Lui, au centre de ce cercle.
Et le fait que seul son oncle prenne part à ce combat...
Ce n'était pas un souci de respecter la règle du «un contre «un»
Le bruit du tonnerre et de la pluie... Il devait les ausculter et écouter.
Soudain, il saisit son épée qu'il avait lâchée et qui gisait près de lui, puis se releva.
Il garda le nez rivé sur ses chaussures.
Li observa son neveu, s'étonnant de son soudain silence. Il regarda alors sa main et il comprit.
"Attention Feng !" cria-t-il.
Mais au même moment, une traînée de feu se dirigea vers l'homme, le touchant violement et le propulsant en arrière. Sur cette victoire, Shaolan recommença son geste et se servant du feu d'une liane, il toucha grièvement deux autres hommes du conseil.
« - Vous croyiez que je vais vous laisser créer un cercle d'entrave sans réagir ! Je ne suis pas aussi idiot que vous le pensez, mon oncle ! »
Et sur ce, il fondit sur son oncle et le frappa de son épée.
Li eut juste le temps de contrer le coup avec sa propre épée qu'il fit apparaître. Mais à a grand surprise la lame fondit entièrement. Le métal coula sur sa main et le brûla. Il s'écarta vivement sous la douleur.
« - Vous oubliez qu'à la base, je maîtrise déjà le métal et le vent comme vous. Et aujourd'hui, le feu. Ce qui fait que je suis à égalité avec le conseil puisque vous maîtrisez chacun 3 éléments. Avouez que je suis devenu bien plus fort ! »
« - Tu l'es devenu grâce au grimoire ! »
« - Ce n'est pas vrai ! »
« - Si ! »
La voix qu'il entendit le fit sourire.
« - La dernière personne qui manquait », railla-t-il en voyant Sakura s'approcher d'eux.
« - Allez-vous en ! cria Li. Vous n'avez rien à faire ici ! »
Pour toute réponse, Sakura ôta la clé qu'elle portait autour du cou.
" Clé pouvoir stellaire, montre-nous ta véritable forme. Moi, Sakura par notre lien te l'ordonne ! Libération !"
Sa clé reprit sa forme originelle, tandis qu'elle saisit une carte dans sa poche.
« - Je vous ai dit de... ! »
« - "Time" ! »
Subitement, le temps sembla se ralentir. Les mouvements se faisaient de plus en plus lents jusqu'à ce que tout se fige complètement, mis à part Sakura et Shaolan.
« - On peut savoir ce que tu fais ? demanda-t-il en croisant les bras sur sa poitrine. Il aurait été plus judicieux de me figer, moi. Tu aurais pu les aider à me tuer. A moins que tu ais manqué ta véritable cible, railla-t-il. »
« - Je n'ai rien manqué. C'est toi que je voulais affronter et pas eux. Ils n'en valent pas la peine puisque j'ai réussi à les figer. Leur magie est donc moins puissante que celle de Clow. »
« - Tu me faire rire », dit-il.
« - Tant mieux parce que ce ne sera plus le cas dans cinq minutes ! "Woody" ! »
Des branches se dirigèrent furieusement sur Shaolan, malheureusement elles atteignirent le bouclier de feu que Shaolan avait érigé pour contre carrer l'attaque. Mais à sa surprise, ce fut la terre qui fit ensuite des siennes en s'élevant sous ses pieds.
« - Tu commences à m'énerver ! » cria-t-il en lançant une attaque sur Sakura à quelques mètres en bas.
Elle reçut une liane de feu en plein ventre et s'écroula. Shaolan put regagner la terre ferme après cette fissure dans la défense de son adversaire qui gisait toujours à terre.
« - Tu veux tant ces cartes ? » demanda-t-elle encore à genoux.
« - Oui. »
« - Alors, prends-les mais je t'en supplie reviens-moi... »
« - Je pensais que tu voulais te battre pas jouer les filles éplorées. »
« - Ne m'oublie pas... Ne t'oblige pas à m'oublier, Shaolan. Tu ne voulais pas qu'on te mente mais si tu oublies notre histoire, tu te mens à toi-même. Oublier... C'est le mensonge de nos souvenirs. C'est une plaie, un faux semblant qui apaise nos peines durant un moment mais pas pour toujours. Tu nous reproches à tous de t'avoir caché la vérité. Mais c'est toi qui m'as bien dit, quand j'étais encore amnésique : « le problème avec la famille et les amis c'est qu'ils veulent toujours agir pour notre bien ». Et tu as rajouté que parfois il fallait être confronté à la vérité. Ça y est, tu l'es enfin ! Tu sais tout ! Alors affronte tes démons et ressors plus fort de ton combat... »
« - C'est fait ! » dit-il.
« - Non, tu n'as pas encore accepté... je t'en conjure, Shaolan. Ne baisse pas les bras... Pense à moi... Tu connais mes sentiments... Tu sais que je serai capable de me sacrifier pour toi... »
« - Et c'est pour ça que tu es venue me combattre ? Pour me prouver que tu tiens à moi ? »
« - Non. Je n'ai pas envie de continuer... Ces cartes t'appartiennent, ma vie t'appartient parce que sans toi... Le seul pouvoir que j'ai et qui est bel et bien à moi, c'est celui d'une femme amoureuse. Si tu utilises le feu, moi j'utiliserai mes larmes pour les éteindre. Si tu utilises le vent, moi j'attaquerai avec mes rêves. Si tu utilises la lame de ton épée, je te blesserai avec mes chagrins. Et si tu répliques avec ta haine, ce sera mon amour que tu recevras. Tu vois... je ne suis peut-être pas à la hauteur de Suan, mais je ne me sens pas faible. De nous deux, c'est moi la plus forte et ça parce que j'ai encore l'espoir, la lumière et mon amour pour toi. Avec toi, je deviens plus forte chaque jour... Si tu me rejettes, ce monde perdra tout intérêt à mes yeux. »
Le visage de Sakura s'était inondé de larmes au fur et à mesure de son discours.
Il la regarda.
Oublier.
Espérer.
Ténèbres.
Lumière.
Haine.
Amour.
Que faire ?
Leurs regards se croisèrent durant un moment. Il vit alors une peine aussi grande que la sienne.
Le reflet vide de la souffrance.
« - Si tu n'est plus certain de m'aimer... alors prends ces cartes et tues-moi », dit-elle en s'approchant lentement.
xxxxxxxxxx
La bulle du temps éclata soudainement comme si la magie de celle qui l'avait créée avait cessé d'être.
La nature et chaque élément qui constituaient cette terre reprirent leurs mouvements.
Et tandis que la pendule de Chronos, dieu du temps, recommençait à tourner à son rythme habituel, le rideau d'un rouge écarlate se leva sur l'héroïne.
Elle captait l'attention des spectateurs qui la contemplaient fascinés mais blessés par cette cruelle et unique représentation de ce printemps qui, après avoir balayé l'hiver, recevait déjà le souffle glacé de son ennemi de toujours sur le visage.
Le ciel pleure.
La terre hurle sa déception.
Et les murmures du vent se transforment en messe.
Et tous revêtent le voile noir avec tristesse alors que le destin, conduit par son amie la mort, se pare d'un voile rouge. Il est fier… fier d'être l'investigateur de ce spectacle morbide.
Car peu lui importait la vie gâchée, seul le résultat comptait à ses yeux : qui oublierait la fin d'une représentation si riche en rebondissement ?
De la poitrine de l'innocente, la preuve du non-retour s'imposait à tous. La tige de la fleur se teintait d'un rouge vermeil tandis que ses pétales prenaient un teint blafard.
Peu à peu, les secondes et les minutes cessèrent de s'écouler pour la fleur de cerisier qui s'effondra sur le sol.
L'épine meurtrière de l'assassin tomba au même moment près du corps inerte, tandis qu'il regardait le paquet de carte soigneusement déposé dans sa main.
Il tourna le dos à cette scène sans intérêt et s'éloigna sans un mot... sans jeter un seul regard à celle qu'il avait aimé.
A suivre…
Et non, ce n'est pas un poisson d'avril… Vous avez bien lu.
Je sens que la fin de ce chapitre va être dur à digérer pour beaucoup… Les commentaires qui vont m'être adressés risquent d'être très désagréable à lire…. Je vois ça d'ici…
« Comment t'as pu faire ça, Feylie ? Pourquoi tu as tué Sakura ? Shaolan est un idiot ! Un gros con ! »
Bref, ça va être soit du cassage de Feylie, soit du cassage de Shaolan mais y'en a un de nous deux qui va morfler dans les koms.
Et Sakura, elle, elle va aller dormir dans ce paradis blanc…
Mais si vous voulez la suite, il va falloir me le prouver en faisant exploser la partie review !
Allez, ne vous en faites pas… je suis sadik mais je suis aussi gentille alors ne passez pas votre semaine à vous triturez la cervelle pour rien. « Zen » c'est parfait comme état d'esprit. En tout cas, c'est le mien !
Allez, dans une semaine (si vous survivez à cette fin ) et pour ceux qui habiteraient Rennes, sachez que Feylie la parisienne débarque chez vous ce week-end pour rejoindre ses deux amies ! Si vous voyiez un étrange trio se promener dans la ville, et bien ce sera nous !
