Salut chers lecteurs !

- Archangel.gaia : moi aussi je suis une dévoreuse de bouquin, même si en ce moment entre les cours et la fic, j'ai plus trop le temps de lire... à part les bouquins de droit, lol ! Je suis content d'avoir pu te toucher avec le chapitre précédent. Parfois, je me dis que j'écris n'importe quoi, et que les lecteurs se foutent de ça, mais bon... je fais quand même. Bisou !

- BVV : ta première review pour une fic française.. et c'est moi qu l'ai reçu ! Je suis trop contente ! Merci ! Merci ! Euh... dis-moi c'est pas parce que j'ai osé "tuer" Sakura que tu m'as écris le review ? je t'ai traumatisé à ce point, lol ? Merci encore !

- Kelidril : sadik et je l'assume, lol ! Allez vas lire la suite et tu verras...

- Princesse d'Argent : non, je suis pas malade... un peu folle, oui, mais pas malade, lol. Ne pleure pas, il y a les suite et après tu seras plus...

- Débbie : hello, miss ! peut pas la faire revivre comme ça, je suis pas Dieu quoique là...

Coucou à tous les autres lecteurs !

Bonne lecture à tous !

Chapitre 37 : Retournement de situation

La porte d'entrée s'ouvrit brusquement.

Un vent, mêlée de pluie, s'engouffra dans le vestibule en même temps que le jeune homme. Il se dirigea vers le salon.

Son entrée se fit sans tapage, sans bruit excessif, sans qu'un seul mot ne soit prononcé. Mais si l'ouie et la parole ne jouaient aucun rôle sur cette scène, la vue était le sens le plus sollicité.

La surprise, l'interrogation et la peur se reflétaient dans les prunelles de chaque femme qui composait son comité d'accueil.

Vous avez raison, se dit-il avec un poids sur le coeur, regardez ce que je suis devenu par... ma faute. Je suis le seul à blâmer, le seul à condamner pour ce que j'ai fait. Si la miséricorde existe, je vous implore d'en faire usage avec moi. Mais jamais je ne pourrai vous le demander en face...

Elle le détaillaient, notaient avec appréhension les moindres traces susceptibles de les informer sur l'issue du combat entre leur mari, leur père ou leur oncle et Shaolan. Mais, elles se doutaient, elles savaient que la présence du jeune homme ne pouvait signifier qu'une seule chose : la mort des leurs.

Des cris étouffés commencèrent à s'entendre alors que les premières larmes coulaient le long des visages.

Et dehors, le tonnerre grondait.

A l'intérieur, il pleuvait averse.

Cette atmosphère pluvieuse, grise, sans joie était loin de l'ambiance habituelle qui régnait dans le manoir des Li.

Ils espéraient tous une éclaircie pour revoir ce bleu d'azur filtrer à travers les nuages gris qui couvraient cette maison.

C'est moi qui suis coupable de ce qui arrive en ce moment. On m'a dit tant de choses et je les ai prises pour argent comptant... Et je n'ai pas entendu, j'ai refusé d'entendre que quelqu'un m'acceptait comme je l'étais. Ou bien si... J'ai entendu mais j'ai fait en sorte de taire ces murmures pour rester le martyr... J'avais tout pour moi et j'ai tout détruit avec ma folie... Il est trop tard pour retourner en arrière...

La vie est ainsi.

Coule entre nos doigts sans qu'on puisse l'empêcher de s'écouler.

Faites de joie et de tristesse.

Elle fait mal.

Alors quelles sont les raisons d'être là, vivant ?

On a beau chercher à fuir...

On se souvient toujours et encore.

Cette foutu mémoire qui nous fait revivre ces moments...

Mais c'est ce qui fait qu'on a une existence, une histoire, un destin...

Et moi...

Je n'ai plus grand-chose à perdre...

Shaolan croisa le regard de sa mère. Il détourna vivement les yeux pour les poser sur Suan qui avançait vers lui.

« - Si tu es revenu, c'est que tu as mené ta mission à bien », dit-elle tout sourire.

« - Pas vraiment », répliqua-t-il.

« - Comment cela ! »

Il sortit sa main de sa poche et la tendit vers Suan. Entre sa paume reposait un paquet de carte... les cartes de Clow, tachées de quelques gouttes rouges qui ne trompaient personne sur leur origine.

« - Tu...

« - Shaolan ! Qu'est-ce que tu as fait ! cria Yelan en faisant face à son fils. As-tu complètement perdu la tête ! »

La colère et la tristesse se peignaient sur son visage. Désespérée, Yelan gifla son fils afin de le voir réagir. Peine perdue. Shaolan gardait obstinément le silence face à sa fureur.

Elle leva sa main pour le gifler à nouveau mais il saisit son poignet au vol.

« - J'ai certainement perdu la tête mais vous ne devriez pas vous montrer aussi dur avec moi, dit-il avant de se pencher à son oreille. Je suis bourré de défauts, mère, mais je suis encore votre fils. Votre fils... Souvenez-vous de ce que vous m'avez dit au musée de Hanoi, il y a six ans. »

Il s'écarta d'elle puis se tourna vers Suan qui avait assisté à la scène sans comprendre.

« - La maîtresse des cartes n'est plus, déclara Shaolan. La plupart des membres du conseil sont gravement blessés et les cartes me sont revenues. Je crois qu'il n'y a plus rien à faire ici. »

« - Et Phoebe ? »

« - Son esprit m'a échappé mais nous pouvons le récupérer. »

« - Et comment ? »

« - Je ne vois qu'une seule solution, c'est de nous rendre en Grèce pour obtenir sa stèle et l'emprisonner. »

« - Shaolan, je t'en prie, ouvre-les yeux ! » s'écria Falen.

« - Petit frère ! »

« - La première qui osera me toucher, je n'hésiterai pas à l'envoyer rejoindre la maîtresse des cartes ! »

« - Cessez donc de pleurer, mes filles ! ordonna Suan. Il faut parfois un sacrifice pour la survie des autres. N'est-ce pas cela que vous me disiez il y a une heure à peine ? Je vais revenir, attendez-moi. Mon retour sonnera enfin l'avènement des femmes de nos clans. »

Elle invoqua un de ses démons, et ils disparurent dans un souffle de vent.

« - Qu'a-t-il fait ! se lamenta Feimei. Sa haine et sa colère ne lui donnaient pas le droit de tomber aussi bas ! Il n'avait pas le droit de prendre parti pour le Mal ! »

Yelan observa ses filles.

Dans les bras, des unes et des autres, elles pleuraient et se consolaient de la perte de leur frère, ce gentil petit garçon qu'elles avaient tant aimé et gâté.

Une femme s'approcha de Yelan et posa une main consolante sur son épaule.

« - Courage », dit-elle.

« - Merci, Ran. »

A la surprise de Yelan, elle s'agenouilla pour ramasser une carte qui se trouvait à l'endroit exact où se tenait Shaolan, il y a encore une minute.

« - Ton fils est plus intelligent que je ne le croyais, dit-elle en lui tendant la carte « Mirror ». Au Japon, l'une des significations du miroir au Japon est "la réflexion de soi sur la conscience". »

« - Et alors ! s'écria Falen furieuse. Il a fallu qu'il tue celle qu'il aime, de ses propres mains, pour se rendre compte de sa stupidité ! »

« - Ce n'est plus notre frère ! » renchérit Feimei.

Ran éloigna Yelan de la colère de ses filles.

« - Que t'a-t-il dit à l'oreille ? »

« - "Je suis bourré de défauts, mère, mais je suis encore votre fils." Il a insisté sur "votre fils". Et puis ce que je lui ai dit il y a six ans... »

Flash Back

« - Shaolan ! »

« - Non ! »

« - Voyons, tu ne vas continuer à faire la tête pour... »

« - Je ne fais pas la tête ! »

« - Je te connais. Dis-moi ce qui te chagrine. »

« - Je n'ai rien ! »

Elle rit en voyant son petit garçon croiser ses bras sur sa poitrine et prendre un air boudeur.

« - Si nous sommes ici, c'est justement pour nous éloigner du clan et du conseil. Je t'offre un petit séjour et tu refuses d'en profiter. »

« - Je n'ai plus le droit de m'amuser, dit-il tristement. J'ai entendu les autres... Je n'ai pas été digne d'être choisi par les gardiens... Je suis la honte du clan. »

Elle voyait son fils réfréner ses larmes alors qu'il souhaitait sûrement les laisser couler librement. Mais son éducation, en tant que futur chef de clan, empêchait l'enfant qu'il était de montrer ses sentiments. Petit mais déjà conscient du poids qu'il soutenait sur les épaules. Si seulement, il pouvait oublier durant ce week-end le nom qu'il portait.

« - Shaolan, ne redis jamais cela ! Tu n'as pas à t'en vouloir. »

« - Si ! Je ne suis pas aussi fort que le voudrait mon oncle. J'ai été incapable d'invoquer l'esprit du vent alors que Kyo et Eriol le peuvent déjà. Qu'est-ce qui ne va pas chez moi ? »

« - Rien. Mais chacun évolue à sa manière. »

« - Je ne serai jamais aussi fort que l'était mon père ! Je ne serai jamais comme les autres Li ! »

Cette fois-ci, les larmes avaient fini par percer le faible rempart que constituaient ses cils. Elle voulut l'enlacer mais il s'écarta comme s'il craignait que ce simple geste ne le fasse faiblir davantage.

« - Tu as en toi tout ce qu'il faut pour devenir ce chef de clan que les Li attendent, mais tu ne dois pas te forcer à le devenir coûte que coûte, sinon tu perdras ta lumière au détriment de l'ombre. Tu as perdu les cartes mais réfléchis et vois ce qui se cache derrière cette épreuve que tu prends avec fatalité. Lorsque tu auras découvert le pourquoi de cette défaite alors tu auras gagné bien plus que des cartes... tu auras gagné ta liberté. Car tu n'auras plus cet étau que les adultes t'ont posé. Tu pourras vivre ta vie sans chercher à satisfaire les espoirs des autres. »

« - Vous croyiez que je pourrais devenir quelqu'un ? »

« - Oui. Et ton courage sera tel que tu étonneras tous les clans. Mais à mes yeux, mon fils, tu es déjà plus que courageux, dit-elle en recueillant une de ses larmes du bout de son doigt, car si tu es en pleurs alors que le clan te l'interdit, c'est que tu es bien plus fort que ces fous. Tu acceptes cette part de faiblesse en toi et je suis fier de cela. »

« - Et si je pleure encore plus tard ? »

« - Pour le moment, je suis là pour partager tes peines. Et dans le futur, celle qui partagera ta vie s'en chargera. Elle saura éteindre ta colère mais aussi ta tristesse avec son amour. »

« - J'ai hâte de la rencontrer alors ! »

« - Pourquoi ? » demanda-t-elle amusée.

« - Pour ne plus vous inquiéter, mère. »

Fin du Flash Back

« - Et qu'en déduis-tu de tout cela et après avoir vu cette carte ? » demanda Ran en croisant ses bras sur sa poitrine.

« - Le miroir reflète la vérité et la sincérité mais elle peut refléter une réalité inversée... »

« - Cette vérité que nous croyons réelle est en fait fausse. Ton fils et la maîtresse des cartes... »

La porte s'ouvrit subitement, coupant leur conversation.

« - Yelan ! cria une voix d'homme. Ton fils n'est qu'un assassin ! »

Le chef du clan Li, dans un état lamentable, venait d'entrer dans le salon avec quatre membres du conseil dont Ling - le père de Kyo - qui, à peine entré, fut enlacé par sa femme.

« - Qu'est-il arrivé ? » demanda Ran à son époux.

« - Et bien, Shaolan a tué la maîtresse des cartes. Nous l'avons vu de nos propres yeux. »

« - En êtes-vous réellement certain ? » demanda Yelan.

« - En voici la preuve ! rétorqua sèchement son beau-frère en lançant à ses pieds l'épée de Shaolan qui portait encore des traces de sang. Désormais, tu sais que tu as engendré un assassin, un traître, un... ! »

La gifle qu'il reçut de Yelan le fit taire.

« - Mon fils n'est pas aussi lâche que vous ! Je vous interdis de l'insulter alors que vous ne valez pas mieux que lui ! Croyez-vous réellement qu'il ait tué celle qu'il porte dans son coeur ? »

« - Il est sous l'emprise du grimoire ! Il n'est plus que l'esclave de ses sentiments ! »

« - N'est-ce pas votre cas ? N'est-ce pas le cas de tous les Li ? s'enquit Ran en sortant une cigarette et en l'allumant. Qui vous dit que votre neveu est bien ce qu'il paraît être ? »

« - Il est devenu mauvais ! C'est ce que j'ai vu ! Trois de nos hommes ont encore été blessés par sa faute ! Ne me dites pas qu'il est le Shaolan que nous avons connu ! Il a été bel et bien stupide de se laisser diriger de la sorte par sa haine ! Elle n'aurait jamais dû le pousser vers le Mal ! »

« - Shaolan n'est pas plus mauvais que Suan ou vous ! »

« - Quoi ? Ils sont tous les deux happé par l'Ombre, et... ! »

« - Et vous ! Je vous ferai remarquer que c'est de votre faute si j'ai perdu ma nièce ! rétorqua sèchement Ran en faisant face à Li. Ne dites plus rien et écoutez ! Vous croyez vraiment que ceux qui possèdent la Lumière sont ici ? Nous nous sommes noyés dans les eaux troubles de nos aïeuls et dans les nôtres ! Si nous étions si doués, nous aurions dû tirer les leçons du Passé ! Et aujourd'hui, nous sommes incapable de voir notre part de responsabilité dans ce qui arrive à Shaolan ! »

« - Le doyen était censé nous guider vers la sagesse, mais n'a-t-il pas agi contre notre volonté dans cette histoire ? continua Yelan. Ce n'est pas parce qu'il était mauvais mais bien parce qu'il était persuadé du bien fondé de son action ! Shaolan et Suan ont gardé trop de rancoeurs... Ils ne cessent de revenir sur des détails et c'est ce qui les ronge. Suan a opté pour l'attaque et Shaolan pour la fuite. Si nous voulons les récupérer, nous devons les obliger à analyser calmement le fond de leur coeur. Et c'est ce que nous devons également faire ! Car tant que nous ne verrons pas nos erreurs, nous les reproduirons sans cesse ! Il faut que chacun de nous puisse accepter... »

« - Accepter quoi ? s'énerva Li. La maîtresse des cartes est morte et nous n'avons rien pu faire pour récupérer le bien de Clow ! »

« - Seules les cartes vous préoccupent en vérité, les accusa Yelan. Vous n'avez toujours pas compris ! Vous n'avez toujours rien vu ! »

« - Voir quoi ? se moqua Li. Que ce monde ne tient plus qu'à un fil à cause des caprices d'un gamin et de l'amour d'une gamine ? »

« - La maîtresse des cartes est sans doute morte mais elle s'est sacrifiée pour tenter de purifier la Lumière de celui qu'elle aimait, et que vous avez sali avec vos doutes ! s'écria Ran. Vous n'avez rien pu faire pour sauver Shaolan... La maîtresse a été bien plus forte que vous ! »

« - Qu'a-t-elle fait sinon offrir les cartes à notre ennemi ? argua Li. Nous allons retrouver Shaolan et Suan ! Ils ne nous échapperons plus ! »

« - Vous n'en ferez rien ! s'opposa Yelan. Cette fois-ci, vous laisserez nos enfants s'occuper de cette histoire afin qu'elle puisse trouver une conclusion définitive ! »

« - Ne dites pas n'importe quoi ! objecta Ling. Que pourraient-ils faire ! Ce ne sont que des enfants ! »

« - Exorciser ce passé que nous, adultes, n'avons pas pu faire, mon époux, rétorqua Ran. Comme le disait Suan, le conseil des sages n'est plus. Son avenir dépendra désormais de nos enfants. »

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Sans aucun émerveillement, Tomoyo regardait, à travers le hublot, les nuages immaculés tout en soupirant.

Installé à ses côtés, Eriol posa son magazine et se tourna vers la jeune fille.

Depuis le décollage de l'avion, Tomoyo gardait ce visage fermé. Sa joie s'était éteinte depuis qu'ils avaient aperçu le corps inerte de Sakura.

Derrière eux, installé sur le siège à côté de Meilin, Kyo gardait également le silence, délaissant sa bonne humeur de toujours. Eriol devinait que ce déplacement en Grèce devait lui rappeler une certaine personne.

« - Tu penses encore à ce qui est arrivé entre Shaolan et Sakura ? » demanda-t-il.

« - Je ne pensais pas qu'elle agirait de cette manière... La voir étendue sur le sol sans vie... ça m'a... »

Tomoyo plongea son visage dans la nuque de Eriol.

Il comprenait son trouble car il le ressentait également.

Il la serra dans ses bras en espérant qu'elle efface rapidement ce mauvais souvenir de sa mémoire.

« - Je te comprends parfaitement, dit-il en caressant ses cheveux. J'ai été très troublé par cette scène. »

« - Pourquoi ne nous a-t-elle rien dit sur ses intentions ? »

« - Parce qu'on aurait refusé. Tu aurais refusé catégoriquement. »

« - Bien sûr que j'aurais refusé ! Quelle idée de jouer avec la Mort ! C'était dangereux ! »

« - Qu'est-ce qui était dangereux ? » demanda une voix malicieuse.

La maligne se tenait agenouillée sur son siège et regardait le couple tendrement enlacé.

« - Vous êtes si mimi, tous les deux ! »

« - Sakura ! » (Feylie : alors heureux les lecteurs ? Quand je vous disais que j'étais pas si méchante que ça, lol)

« - Quoi ? Ne me dites pas que c'est encore cette histoire qui vous trotte dans la tête ! »

« - On a des raisons pour ça ! s'exclama Kyo depuis son siège en oubliant qu'il n'était pas seul dans l'avion. Ne nous refait plus jamais ça ! »

Elle éclata de rire devant les mines fâchées de ses amis.

« - D'accord ! J'aurais dû vous prévenir mais à quoi bon ? J'aurais perdu des heures à tenter de vous convaincre de me laisser faire.

« - Oui, mais mets-toi à notre place ! Te voir transpercée d'une épée, ce n'était pas une image très joyeuse. Ça nous a secoué ! » (Feylie : tout comme ça à secoué les lecteurs, n'est-ce pas ? )

« - Je m'excuse de vous avoir causé une frayeur inutile. Vous me pardonnez, dites ? »

« - Pourquoi t'as fait ça ? » demanda Kyo.

« - C'est toi qui as bien dit qu'un second choc psychologique pourrait le faire revenir. »

« - Et toi, tu as choisi de te faire tuer de ses mais pour le secouer ! Bravo pour cette idée morbide ! Quand je disais que les japonais ne pensaient pas comme nous », ajouta Meilin.

« - On peut savoir ce qui s'est vraiment passé ? » demanda Eriol.

« - J'ai simplement dit à Shaolan ce que j'avais sur le coeur, et ça en le regardant droit dans les yeux... Et malgré le danger qu'il représentait, je me suis avancée et je l'ai accepté comme il était... »

« - Comment ça ? »

« - On porte, tous, une part d'ombre en nous. Et bien, celle de Shaolan, je l'ai vue dans ses yeux et pourtant je n'ai pas eu peur. Je le connais et je savais qu'il serait incapable de me faire du mal. Il a fini par faire tomber son masque... »

« - Et comment ? En te tuant ! » ajouta Tomoyo, visiblement en rogne.

« - Il ne m'a pas tué ! Il a juste détruit "Twin" », dit-elle en sortant la carte fendue à son centre.

« - Mais il a quand même porté la main sur ta doublure, une image parfaite, fit remarquer Eriol. Moi, je n'aurais pas pu... »

« - Il le devait... C'est pour ça que je lui ai demandé de le faire... S'il voulait enfin accepter... Il avait besoin de briser cette voleuse qui le faisait souffrir depuis tant d'année... L'amour et la haine sont semblables, c'est vrai. Il a tué sa haine pour moi et a fait ressusciter son amour... »

« - Et comment tu peux en être aussi certaine ? demanda Kyo. Il est parti avec les cartes sans qu'on sache s'il était redevenu normal ? Tu te trompes peut-être... Et puis, ça signifierait que tu as réussi à détruire l'influence de Suan sur Shaolan. Désolé de douter mais j'ai des raisons. Tu ne crois pas ? »

Sakura ne répondit pas. Elle se rassit sur son siège et observa le ciel.

Non, je ne me suis pas trompée. Il m'est revenu et je suis la seule à savoir pourquoi...

« - Je peux ouvrir une parenthèse ? » demanda Kyo qui s'était approché du siège de Sakura devant son silence.

« - Si tu cherches les toilettes, elles sont là-bas », répondit Eriol.

« - Non, c'est pas ça ! Ça ne vous étonne pas que Onizuka nous ait payé les billets. En plus, si vous comptez bien, il a même ajouté ceux de Toya et de Yukito. Ca ne vous fait pas réfléchir cette coïncidence ? »

« - C'est sur que ce n'est pas avec son salaire de prof qu'il a pu nous payer ces billets », souligna Tomoyo.

« - Et comment savait-il qu'on irait en Grèce ? ajouta Meilin. On ne le savait même pas avant de rejoindre Sakura sur la plage. »

« - Je veux bien qu'il soit au courant de nos histoires des clans, des cartes de Clow, mais il ne peut tout de même pas lire l'avenir », fit remarquer Eriol songeur.

« - C'est vrai que j'avais l'impression qu'il savait ce que je ferais, renchérit Sakura. "Fais ce que tu as à faire" c'est ce qu'il a dit. Et puis, c'est lui qui m'a donné cette idée de lumière et d'espoir en me ramenant sur la plage. J'en manquais et puis je me suis dit que les doutes avaient fini par me rendre coléreuse contre Phoebe et contre moi-même… surtout contre moi-même qui me sentais impuissante... J'ai souhaité devenir forte. Et puis, je me suis rendue compte que je l'étais déjà et ça grâce à vous et grâce à Shaolan. Je n'avais pas besoin de mes cartes pour être celle que je suis. Si j'ai pu penser à ça, c'est grâce à Onizuka... Il a trouvé les mots, comme toujours. »

« - Mais, je ne peux pas imaginer que ce pervers ait un don de voyance, dit Kyo. Je dirais plutôt que c'est cette troisième personne, dont il nous a parlé avant de partir, qui est la clé de tout. »

« - C'est ce que je pense aussi », dit Eriol.

« - Et si on faisait un jeu », proposa Kyo.

« - Un jeu ? s'étonna Tomoyo. Dans quel genre ? Celui qui sortira le premier de l'avion ? »

« - Non, c'est pas ce genre de jeu et s'en ait pas vraiment un. Bref, on a plus les cartes de Clow. Ce qui fait que nos pouvoirs sont bien moins importants que ceux de Suan. Mais, il nous reste un joker... Et c'est Shaolan. C'est à dire que notre espoir de sortir vivant de cette épreuve, c'est qu'il ait retrouvé ses esprits. Sakura, tu es persuadée que oui. Moi, je voudrais aussi... Donc, voilà ce que je vous propose. Que faites-vous si Shaolan reviens à nos côtés ? Quelque chose d'incroyable, de fou ! »

« - Moi, je m'installe avec toi, Kyo ! » s'écria Meilin en entourant les bras autour de son cou.

« - Toi, tu ne perds pas le nord », répliqua-t-il amusé.

« - Une autre parenthèse, dit Sakura. Il faudra que vous nous expliquiez quand et comment votre relation à commencer parce que, moi j'y comprends rien. »

« - Tu n'es pas la seule », dit Tomoyo.

« - On vous le dira peut-être un jour », fit Meilin en enlaçant davantage Kyo.

« - Bon continuons, dit-il en écourtant le baiser de Meilin. Moi, je... J'avoue enfin la vérité à ma mère. »

« - Et quelle vérité ? » s'étonna Sakura.

« - Qu'elle est une mère trop stricte. Je vais enfin affronter la lionne en face... ! »

« - Et tu mourras dans la seconde », termina Eriol.

« - Et toi, tu feras quoi, Eriol ? » demanda Meilin.

« - Et bien... »

Il posa un coup d'oeil sur Tomoyo.

« - ... Je dirais aussi la vérité à une certaine personne. »

« - A qui ? » l'interrogea Tomoyo.

« - Tu verras le moment venu. Et toi ? »

« - Moi, j'abandonne mes idées de faire de Sakura l'égérie de ma marque... pendant trois minutes ! »

Ils tombèrent des nues.

« - Bah, quoi ! Où voulez-vous que je trouve un visage et une silhouette aussi parfaite que celle de ma meilleure amie ? Je ne peux pas me séparer d'un tel modèle ! »

« - Il reste moi ! Et bien, moi... Je fais la gueule à Shaolan ! »

« - C'est vachement incroyable », ironisa Kyo.

« - Au départ, je voulais lui pardonner mais ce n'est pas ce que je vais faire. Je vais le priver de câlin durant un bon moment ! »

« - Si ça pouvait être pour toujours », railla une voix devant son siège.

« - Rendors-toi, Toya ! »

« - Je voudrais bien mais les grondements de Godzilla m'ont complètement réveillé. »

« - Je vais te... ! »

« - Doucement, Sakura, dit une autre voix près de celle de Toya. Tu devrais manger quelque chose. »

« - Merci Yukito mais je n'ai pas la tête à manger », dit-elle en se renfrognant sur son siège.

Le sac à côté d'elle bougea soudainement.

« - Je peux sortir ? » murmura Kéro.

« - Non, il y a des gens qui nous regardent. »

« - Mais si je reste immobile comme une peluche. »

« - Toi, rester immobile pendant les... »

Sakura regarda sa montre.

« - ... Pendant les trois heures qui restent ? Impossible ! »

« - Je peux avoir un gâteau quand même ? »

« - Si tu me promets de manger en silence. »

« - C'est déjà pas évident de manger dans un sac, alors si en plus je dois déguster sans bruit. Je suis pas magicien, non plus ! »

« - Vous croyiez qu'on arrivera avant Suan sur le chantier ? demanda Kyo subitement. Parce qu'il faut tout de même préparer le terrain. »

« - Prions pour qu'elle n'ait pas d'autre moyen de transport que nous », répondit Sakura.

« - Elle peut sans doute voyager d'un espace à un autre, mais pas sur une aussi longue distance, rajouta Eriol. La Grèce, ce n'est pas la porte à côté. »

« - J'espère que tu as raison », soupira Kyo en se rasseyant près de Meilin.

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« - Nous vous remercions pour tout ce que vous avez fais pour nous, monsieur Onizuka. »

« - J'ai pas fait grand-chose à part suivre vos ordres », plaisanta-t-il en soufflant sa fumée.

« - Ne croyez pas cela ! Sans vous, les choses auraient pu être différentes. Grâce à vous, l'issue de cette histoire, vieille de plusieurs siècles, va enfin pouvoir trouver sa conclusion. Chacun reprendra sa place. »

« - Vous avez l'air nerveuse », lui fit-il remarquer en la voyant tortiller le tissu de sa jupe.

« - Un peu... »

« - Pas t'inquiétude ! Ca ira ! J'espère seulement que le singe saura se tenir dans ce bled. »

« - Un singe ? Ils ont un singe avec eux ? »

« - C'est Kyo que j'appelle comme ça. »

« - Le connaissant, il ne doit pas apprécier d'être comparé à un animal. Déjà que ma tante aimait le qualifier de singe sans cervelle. Il a bien réfléchi jusqu'à maintenant, ça m'étonne de lui d'ailleurs. »

« - On est dur avec ce pauvre Kyo alors qu'il est loin d'être stupide. »

« - Cette épreuve renforcera certainement ses capacités. »

Onizuka regarda alors sa montre.

L'avion allait bientôt atterrir.

« - Allons accueillir nos futurs grands sorciers ! »

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« - C'est dommage qu'on ne puisse pas s'attarder à Athènes », soupira Meilin avec tristesse.

« - On a encore cent trente-deux kilomètres à parcourir avant d'arriver à Argos, souligna Eriol, alors le tourisme ce sera pour une autre fois. »

« - On n'aura plus jamais l'occasion de revenir ici », se plaignit-elle.

« - Qui te dit ça ? »

« - Et bien quand nos parents apprendront qu'on a quitté la Chine, du jour au lendemain, pour jouer les apprentis chasseurs d'esprit, on va écoper d'une bonne punition, je vous le dis ! Finalement, ce serait mieux qu'on ne survive pas. De cette manière, ils nous regretteraient.

« - Dis pas n'importe quoi ! Et puis, trois ans d'interdiction de sortie, c'est pas la mort. On sera des adultes, et ils ne pourront plus rien nous interdire, rajouta Kyo. On pourra aller sur la lune sans qu'ils n'aient leur mot à dire ! »

« - C'est vrai, ça ! J'aurai pile poil, vingt ans ! C'est parfait ! Vivement cette punition ! »

« - Ouais ! Et quand elle se terminera, on sera les rois du monde ! »

« - Maintenant, je comprends pourquoi vous sortez ensemble, dit Eriol. Vous êtes d'un autre monde. »

La voix d'une hôtesse leur recommanda de se rasseoir et d'attacher leur ceinture.

L'avion commença à redescendre puis se posa enfin sur le sol.

Il y avait foule dans la salle d'attente mais l'attention des jeunes gens se posa immédiatement sur la femme postée près d'un grand blond décoloré.

Elle leur sourit timidement. Et à ce sourire, Sakura y répondit en courant dans sa direction. Elle lui sauta dans les bras en pleurant à chaudes larmes.

A suivre…

Alors, maintenant vous êtes obligés d'avouer ke je ne suis pas aussi méchante et sadik ke ça ! Et oui, ma petite scène de meurtre a été bien orchestrée, n'est-ce pas ?

Rassurez-vous, je ne tuerai jamais mes perso pour le plaisir de jouer les sadik et pour vous le prouver. Non, si je le fais, c'est qu'il y aura une raison et que cela va dans le sens de l'histoire.

Donc, ne vous inquiétez pas pour le moment, tout le monde est vivant, lol.

Alors, rassurés ?

Laissez-moi vos impressions et à la semaine prochaine !