Gravitation
My hurted heart
Chapitre II : To feel alone
Auteur : Shizuka Kurai
Genre : Yaoi, shonen aï, darkfic, léger songfic( les paroles sont de moi)
Série : Gravitation
Pairing :
Shuichi Shindô (Shui-chan)/ Eiri Yuki
Shuichi / Hiroshi (trèèès léger)
Persos:
Hiroshi Nakano, guitariste des Bad Luck
Suguru Fujisaki (Su-chan), pianiste des Bad Luck
Tôma Seguchi, ex-pianiste des Nittle Grasper et président de NG Records
Sakano-san, producteur des Bad Luck
le docteur (mais je sais pas comment y s'appelle alors je mets pas son nom)
Disclaimer : les persos ne sont pas à moi, mais ça je suppose que vous le savez déjà... Mais on va faire comme si…Et pis, si quelqu'un il est pas content, hé ben tant pis pour lui…(de toute façon, je suis pas payé pour écrire ça, donc on peut rien me dire…j'espère…)
Spoiler : Ben, même topo que pour le premier chapitre, donc j'vais pas vous bassiner à vous remettre le même commentaire…
« …I cry alone in the darkness
Please help me.
I die without happiness
Please save me. »
( Fin de la chanson)
Résumé du chapitre précédent : Shuichi a été agressé après son dernier concert. Transporté d'urgence à l'hôpital, le chanteur s'en sort avec de nombreuses blessures mais sans gravité. Cependant, il semble très affecté sur le plan psychologique, au point de repousser Yuki. L'écrivain, quant à lui, a montré un aspect de lui qu'on ne connaissait pas. Mais quel ce secret de polichinelle entre Shuichi et Hiroshi, et que Yuki ne doit pas savoir ? (Bien entendu, ceux qui ont lu le premier chapitre ont tout de suite deviné…NON ? Ben alors, bande de baka ? Puisque c'est comme ça, vous ne le saurez qu'en lisant ce chapitre…Nyark nyark nyark…Bien fait pour vous…OUAH AH AH AH AH AH !)
Introduction : Après son agression, le pauvre Shuichi avait dû passer presque un mois à l'hôpital, non à cause de ses blessures qui guérissaient vite, mais plutôt parce que son agression l'avait profondément traumatisé. Le pauvre garçon avait fait une poussée de fièvre assez impressionnante qui l'avait fait délirer pendant plusieurs jours, au point de ne plus reconnaître personne. Sauf Yuki…Mais dès que le chanteur apercevait le visage de son amant, il lui criait de s'en aller, qu'il ne voulait pas que Yuki le voit. Après deux ou trois tentatives infructueuses pour pénétrer dans la chambre du blessé, l'écrivain en avait eu marre, et était rentré chez lui. Il n'était ensuite pas retourné voir Shuichi durant toute la période de son hospitalisation, sauf le jour de sa sortie où le chanteur avait réclamé sa présence.
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Hôpital central, 10 H A.M.
Hiroshi était venu de bonne heure pour aider le convalescent à se préparer. Plutôt que d'abîmer un des beaux pantalons (trèèèèèès moulants) du chanteur en essayant de faire passer la jambe plâtrée, le bassiste avait pensé à apporter un jogging relativement large pour habiller Shuichi. Le jeune homme aux cheveux roses se laissait habiller sans un mot, les yeux légèrement dans le vague. Il était encore très pâle, et semblait encore fatigué après son accès de fièvre. Il répondait à peine aux paroles d'Hiroshi, si bien que ce dernier renonça à parler à son compagnon pour fredonner l'une des chansons de leur répertoire. Cela sembla faire réagir Shuichi, mais pas de la façon à laquelle le guitariste s'attendait. Des larmes se mirent à couler des yeux du chanteur qui tremblait légèrement.
« Hé, Shui-chan, fit doucement Hiroshi d'une voix inquiète. Ça va ? »
« … »
« Shuichi ? Pourquoi est-ce que tu pleures ? » l'interrogea le bassiste.
« … »
« C'est la chanson que je fredonnais ? »
Le jeune homme aux cheveux roses hocha la tête en signe d'affirmation. Le guitariste comprit soudain :
« Le concert…murmura-t-il. Ça te fait penser au concert, c'est ça ? demanda-t-il. Et à… ? »
Shuichi hocha la tête, très lentement.
« Gomen… Gomen nasaï, Shui-chan… » fit le musicien en voulant prendre le blessé dans ses bras.
Mais le chanteur eut un mouvement de recul, et repoussa vivement son compagnon. Une terreur incontrôlable se lisait sur son visage. Hiroshi se contenta alors de poser une main sur la jambe valide de Shuichi, espérant que ce simple geste n'effraierait pas son ami. Le chanteur pleurait doucement, incapable de s'arrêter de trembler.
« Hé, Shuichi. Tout va bien, fit le guitariste d'un ton rassurant. Tu n'as rien à craindre. Je ne vais pas te faire de mal. »
« … Go… Gomen, Hiro… » s'excusa le chanteur en sanglotant.
« Tu n'as pas à t'excuser, Shui-chan. Tu n'as rien fait de mal, le gronda gentiment Hiroshi. On ne laissera plus personne te faire du mal, tu m'entends ? Personne. Et si quelqu'un avait le malheur d'effleurer ne serait ce qu'un seul de tes jolis cheveux, je lui éclate la face dans la seconde ! »
« … Pfff … Ha ha ha … Arigatô, Hiro-chan … » murmura Shuichi en pouffant à travers ses larmes.
« Là, c'est mieux ainsi, fit Hiroshi. Je préfère quand tu souris… »
Shuichi laissa aller sa tête contre l'épaule de son compagnon, et y pleura longtemps. Le guitariste caressait tendrement les mèches fuchsia en murmurant des mots doux. " Personne… Je ne laisserai plus personne te faire du mal, Shui-chan, pensa Hiroshi. Je te protégerai… Je te protégerai même de Yuki s'il le faut… Je serai toujours là pour toi, mon Shuichi… " Le bassiste retenait ses propres larmes avec difficulté, tout en continuant à cajoler le convalescent. À ce moment-là, on frappa à la porte, et Suguru pénétra dans la chambre.
« Yuki vient d'arriver. Il attend en bas dans le hall, annonça-t-il. Tiens ? Qu'est-ce qui se passe ? s'étonna-t-il en remarquant les deux garçons enlacés. Pourquoi Shuichi pleure ? »
« Ce n'est rien, le rassura Hiroshi. J'ai dit une bêtise qui a blessé ce pauvre Shuichi. Je ne suis vraiment qu'un imbécile fini. Gomen, Shui-chan, » ajouta-t-il à l'intention du chanteur pour ajouter foi à sa petite mise en scène.
« Ça ira quand même ? » demanda le pianiste d'un ton inquiet.
« …H…Haï, Su-chan, répondit Shuichi en se redressant. Arigatô gozaimasu, » fit-il avec un sourire timide.
« Bon alors, je vais aller prévenir Yuki et Sakano-san que vous descendez ! » lança joyeusement Suguru, visiblement rassuré, avant de sortir précipitamment.
« Bon. Maintenant, il faut finir de t'habiller, » dit Hiroshi au chanteur.
« Haï… » acquiesça doucement Shuichi.
Dès que le chanteur fut prêt, Hiroshi vérifia une dernière fois qu'ils n'oubliaient rien dans la chambre, puis il aida son compagnon à s'installer dans le fauteuil roulant prêté par l'hôpital. Le guitariste conduisit ensuite le convalescent auprès des autres dans le hall. Quand ils arrivèrent, les deux jeunes gens remarquèrent que Tôma Seguchi était là, lui aussi.
« Ohayo ! lança-t-il en apercevant les deux artistes. Je venais voir comment se portait mon futur beau-frère ! »
« NANI ? NANI ? NANI ?» firent en chœur Yuki, Hiro et Shuichi.
Les joues de Shuichi avaient virées au rouge et le jeune homme n'osait plus rien dire.
« Qu'est-ce que tu racontes encore comme connerie, Tôma ? » le tança l'écrivain.
« Voyons, Yuki-chan, fit Tôma en ignorant ouvertement le regard noir que le romancier lui lança à ce diminutif, tu es mon beau-frère puisque j'ai épousé ta sœur. Et si tu épouses Shuichi, il deviendra mon beau-frère. Indirectement, bien sûr… »
« Tômaaaa… » fit Yuki d'un ton menaçant.
« Houlà, vous avez vu l'heure ? s'exclama soudain l'ex-pianiste des Nittle Grasper en regardant sa montre. Il faut que je file. J'ai un rendez-vous très important avec le producteur d'un groupe américain qui serait intéressé pour un concert avec les Bad Luck. »
« C'est vrai ? » fit Suguru, enthousiaste.
« Oui, mais rien n'est encore décidé. Et puis, il faut d'abord que notre chanteur-vedette se remette avant d'envisager un concert, » dit Tôma en se tournant vers Shuichi.
Le président de NG Records s'approcha du convalescent, et se pencha vers lui. Il déposa un baiser furtif sur sa joue en murmurant à son oreille :
« À bientôt, "onii-chan" ».
Yuki poussa un grognement exaspéré en regardant s'éloigner l'ex pianiste aux allures d'ange. Shuichi, devenu écarlate, avait détourné la tête et frottait sa joue avec la paume de la main, comme pour la nettoyer. Hiro remarqua le geste de son compagnon et, prenant la main du chanteur, il lui chuchota :
« Chuuut. Arrête, Shui-chan. Tu vas te faire mal à frotter si fort …Tu n'as rien à craindre,» ajouta-t-il.
Le jeune homme aux cheveux roses se calma, et jeta un coup d'œil en direction de Yuki. Ouf ! L'écrivain avait toujours la tête tournée vers la porte coulissante et n'avait pas remarqué la réaction de Shuichi. Le chanteur poussa un discret soupir de soulagement. Il regardait avec insistance son amant quand ce dernier tourna la tête. Shuichi, brusquement intimidé, baissa les yeux en rougissant.
« O…Ohayo…Yuki… » balbutia-t-il.
« Bon, t'es prêt ? » lança simplement le romancier d'un ton sec.
« H…Haï ! » répondit le chanteur, peiné par la froideur presque hostile de son amant.
Yuki vint prendre la place Hiroshi derrière le fauteuil, et conduisit le convalescent dehors, jusque devant la voiture garée à l'entrée. Le guitariste mit le sac de Shuichi et le fauteuil plié dans le coffre, tandis que l'écrivain installait le chanteur dans le véhicule.
« Matte ! fit Hiroshi au jeune homme blond. Je vais te donner un coup de main… »
« Je n'ai pas besoin d'aide, répliqua agressivement le romancier. Je peux m'occuper de Shuichi tout seul. »
Les deux hommes se regardèrent en chien de faïence. Les yeux de Yuki flamboyaient d'une rage à peine contenue. Hiroshi préféra éviter un esclandre devant Shuichi et fit d'un ton à la fois inquiet et menaçant :
« Fais attention à lui… »
« … »
Yuki gratifia le guitariste d'un regard glacial, puis monta dans la voiture et démarra en trombe. Suguru s'approcha d'Hiroshi.
« Pas très affectueux comme accueil, commenta-t-il. Yuki n'a même dit bonjour à Shuichi… »
« Il est en colère… » fit Hiroshi à mi-voix.
« Hein ? »
« Il s'en veut, expliqua le guitariste. Il s'en veut de ne pas être venu au concert, et d'avoir laisser Shuichi seul ce soir-là…Il a eu peur …peur de le perdre, et en plus à cause de sa propre bêtise… Et là, il est prêt à exploser le premier imbécile qui ferait mine d'approcher Shuichi. »
« Vraiment ? » demanda le pianiste.
« Haï…Je l'ai vu tout à l'heure dans son regard. Il ne veut pas perdre Shuichi… Il l'aime, même s'il n'ose pas se l'avouer… »
Les deux musiciens regardèrent la voiture s'éloigner rapidement jusqu'à ce qu'elle disparaisse au coin de la rue. Puis, à regret, ils rejoignirent Sakano-san qui réglaient les dernières formalités pour la sortie de Shuichi, et tous ensembles, ils se rendirent au studio pour revoir les arrangements musicaux des morceaux du groupe…
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Durant tout le trajet de retour, aucun des deux passagers de la voiture ne prononça une parole. Pareil dans l'ascenseur. La porte de l'appartement de l'écrivain se referma avec un claquement presque sinistre dans le silence pesant qui s'était installé entre Yuki et son compagnon. Le romancier s'étonnait du mutisme de Shuichi, lui d'ordinaire si bavard et bruyant. Il mit ça sur le compte de la fatigue, et conduisit le convalescent dans son fauteuil en direction de l'unique chambre de l'appartement. Intrigué, le chanteur demanda :
« Yuki ? Pourquoi… Pourquoi m'amènes-tu dans ta chambre ? »
« Disons que j'ai procédé à quelques changements pendant ton absence, répondit l'écrivain d'un neutre. Désormais, cette pièce sera ta chambre. »
« Mais…Et toi ? Où vas-tu dormir ? » s'inquiéta l'artiste.
« J'ai installé provisoirement un lit dans mon bureau. Mais ensuite, je vais installer ma chambre dans l'ancienne buanderie (1). La pièce est plus petite, mais ça suffira bien. »
Shuichi ne savait plus quoi dire. Il balbutia un "Arigatô" ému, les yeux humides. Satisfait du petit effet de sa surprise, Yuki sortit de sa réserve et adressa un sourire tendre à son amant avant de l'embrasser. Le baiser se fit plus profond, et le romancier introduisit sa langue entre les lèvres du chanteur. Ce dernier commença à paniquer quand il sentit la main du jeune homme blond glisser de sa chevelure vers sa joue, puis dans son cou, plus bas, toujours plus bas… Il repoussa brusquement l'écrivain avec un gémissement plaintif. Leurs regards se croisèrent, et Yuki perçut une lueur d'affolement dans les yeux de Shuichi.
« Shuichi ? » fit le romancier d'une voix teintée d'inquiétude.
« Ah… !…Go…Gomen, Yuki…Gomen nasaï…Je…pas maintenant, onegaï…Je…je suis un peu fatigué… »
Yuki n'insista pas. Sans un mot, il aida son compagnon à se coucher et sortit de la chambre. Il s'adossa un instant à la porte close, en fermant les yeux. Jusque là, il se refusait à croire à cette possibilité… Mais là, l'odieuse réalité se dévoilait avec certitude…Et Yuki avait été incapable, à l'instant, de venir en aide à son amant. Le rejet de Shuichi l'avait profondément affecté, et lui comme un imbécile, il s'était enfui ! "Gomen, Shuichi…" murmura l'écrivain en entendant des sanglots derrière la porte. Mais pour l'heure, il ne pouvait pas rentrer de nouveau dans la chambre. La colère bouillait en lui tel un volcan sur le point de se réveiller… " Je ne suis jamais là pour lui, pensa-t-il. Même là, où il aurait besoin de moi… Je ne suis qu'un idiot, décidément… Je n'ai même pas pu le protéger… Il est le seul à s'être donné à fond dans notre relation, et moi, j'ai toujours refusé de m'investir…Pourtant…je ne veux pas le perdre… "
Yuki se laissa glisser au sol et enfouit sa tête dans ses mains pour empêcher ses larmes de couler. Quand ses yeux furent secs, il se releva et se dirigea vers l'entrée d'un pas rapide. Il devait passer ses nerfs sur quelqu'un et la future victime – un certain guitariste – était déjà toute trouvée. Il prit ses clefs et mit ses chaussures, puis il sortit de l'appartement en verrouillant bien la porte.
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Dès que l'écrivain fut sorti de la pièce, le chanteur ramassa son corps en position fœtale et se mit à pleurer. Il s'en voulait d'avoir repoussé Yuki alors que, pour une fois, celui-ci se montrait tendre. Il espérait surtout que l'écrivain n'avait pas compris ce qui se cachait derrière sa réaction. Il avait peur que Yuki le rejette s'il apprenait la vérité…Shuichi tendit l'oreille, mais aucun bruit ne lui parvenait derrière la porte. Que faisait donc Yuki ? L'artiste se redressa dans le lit en essuyant ses larmes. Il fallait qu'il soit fort, qu'il surmonte son angoisse pour montrer à Yuki qu'il l'aimait. Soudain, la porte vibra légèrement. Le chanteur crut que son amant revenait, mais il entendit seulement un bruit de pas qui s'éloignait, puis la porte d'entrée claqua.
Ce fut comme si le monde s'écroulait sous les pieds de Shuichi. Yuki avait certainement compris ! Et cela le dégoûtait d'avoir ramené chez lui cet être immonde et impur qu'était devenu le chanteur. Voilà pourquoi tout à l'heure, il avait quitté la chambre sans un mot, et que maintenant il désertait l'appartement. Pris de nausées, le convalescent se leva maladroitement et se dirigea vers les toilettes où il vida son estomac chargé du poids de sa honte et de son désespoir. Quelques minutes plus tard, les spasmes s'arrêtèrent enfin, le laissant épuisé et tremblant. Shuichi resta là un long moment assis sur le sol froid en grelottant. Finalement, il se releva péniblement et se dirigea vers la salle de bain. Là, il se déshabilla et ouvrit le robinet d'eau chaude de la douche avant de se glisser complètement nu sous l'eau brûlante et de frotter sa peau pour enlever la souillure qui avait fait fuir Yuki…
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Hiroshi et Suguru étaient en pleine séance d'enregistrement quand soudain quelqu'un ouvrit la porte du studio avec fracas. La voix de Sakano-san retentit dans le haut-parleur en un cri désespéré.
« AAAAAAH ! MON ENREGISTREMENT EST FICHUUUU ! »
On entendit un bruit de chute puis plus rien. Apparemment, le producteur des Bad Luck venait encore de faire une syncope, mais ce n'était pas ce qui inquiétait le plus Hiroshi. C'était plutôt le regard féroce que lui adressait Eiri Yuki. L'écrivain s'approcha du guitariste et sans prévenir, lui décocha un direct du droit qui envoya valser l'artiste dans les instruments de musique.
« Pourquoi tu ne m'as rien dit pour Shuichi ? » éructa l'écrivain, tandis que Suguru aidait le bassiste à se relever.
« J'avais promis…répondit le musicien à mi-voix. Shui-chan m'avait fait promettre de ne rien te dire… »
« ON NE FAIT DE PROMESSES AUSSI IDIOTES SUR UN SUJET AUSSI GRAVE ! » cria le jeune homme blond d'un ton agressif.
« Sortons une minute, veux-tu ? fit le guitariste. On va régler ça entre nous. Suguru, ajouta-t-il à l'intention du pianiste, tu nous excuses un moment ? »
« Haï ! »
Les deux hommes sortirent dans le couloir. Puis l'écrivain demanda soudain à mi-voix :
« Pourquoi ne m'as-tu pas dit qu'il avait été…violé ? »
Les mots étaient sortis avec difficulté de sa bouche, et brûlaient ses lèvres. Il l'avait dit…il avait prononcé ces mots qu'il avait refusé de croire jusqu'à maintenant. Il ferma les yeux en murmurant :
« Pourquoi ne voulait-il pas me le dire ? Pourquoi ne voulait il pas que je sache ? »
« Parce qu'il avait peur que tu le rejettes, fit rudement Hiroshi. Voilà pourquoi ! »
Yuki leva les yeux vers le guitariste, réalisant soudain la détresse dans laquelle son amant se débattait. Brusquement inquiet, il bredouilla :
« Il…il faut que je rentre… »
Il fit volte-face et partit précipitamment. Hiroshi le regarda s'éloigner, hésitant un instant à le suivre… Mais il se dit qu'il fallait laisser à Yuki une chance de prouver son amour à Shuichi, et il décida de laisser les deux amants seuls…Pour le moment…
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Quand Yuki arriva à son appartement quelques minutes plus tard, il remarqua que la porte de la chambre était grande ouverte. Il trouva la pièce vide. "Où est donc passé ce baka de Shuichi ?" pensa-t-il. Il s'apprêtait à aller voir dans le salon quand il entendit un bruit d'eau. La salle de bain ! Il se précipita vers la pièce d'eau d'où s'échappait des nuages de vapeur. Il découvrit Shuichi dans l'atmosphère embrumée, recroquevillé sur lui-même dans un coin de la douche. L'eau bouillante ruisselait sur son corps, rougissant sa peau parsemée de traces de griffures. À sa jambe, le plâtre était complètement ruiné et partait en lambeaux.
« SHUICHI ! Bon sang, mais qu'est-ce que tu fous ? » s'emporta l'écrivain en saisissant le chanteur par le poignet pour le faire sortir de là.
« AAAAAAAH ! NON ! NE ME TOUCHE PAS ! » cria soudain l'artiste pris de panique en se débattant.
« Shuichi ! Calme-toi ! fit Yuki en essayant d'empêcher son amant de s'agiter. Je coupe la douche et tu sors de là ! » ajouta-t-il en posant une main sur la poignée d'eau chaude.
« NON ! N'ARRÊTE PAS L'EAU ! … Onegaï… Ne l'arrête pas … » supplia le chanteur en attrapant la main de Yuki.
« Laisse-moi au moins mettre de l'eau froide ! Tu es en train de te brûler ! »
Yuki s'empara de la poignée d'eau froide, et fit couler le liquide salvateur. Puis il se rapprocha doucement de Shuichi, laissant l'eau détremper ses vêtements. Il posa une main rassurante dans les mèches fuchsia et fit d'un ton apaisant :
« C'est moi, Shuichi… Tu n'as rien à craindre… Allez, viens avec moi maintenant… »
« …Non…gémit le chanteur. Je suis sale… répugnant… »
« Non, Shuichi. Ce n'est pas vrai. Pour l'instant, tu es surtout fatigué, et tu as besoin de repos. »
« … »
« Je ne vais pas te faire de mal, Shui-chan. Allez, viens. »
L e chanteur leva les yeux vers son amant. C'était rare que Yuki l'appelle ainsi, peut-être même la première fois d'ailleurs. Dans le regard froid de l'écrivain, Shuichi perçut l'inquiétude et… la tendresse. Se laissant soudain aller à son désespoir, le musicien se jeta au cou de son amant. Les deux jeunes hommes restèrent quelques minutes ainsi enlacés, l'eau glissant toujours sur eux. Puis Yuki extirpa son amant de la douche et entreprit de le sécher et lui mettre une robe de chambre, ce qui ne fut pas chose aisée, vu que Shuichi refusait de lâcher prise. L'écrivain eut aussi beaucoup de mal à enlever ses vêtements mouillés pour mettre son peignoir avec ce curieux collier suspendu à son cou. Le jeune homme blond conduisit ensuite son compagnon dans la chambre et voulut le déposer sur le lit pour pouvoir aller chercher le téléphone. Mais Shuichi restait désespérément agrippé à lui, et Yuki n'osait pas le brusquer.
« Shui-chan…lâche-moi maintenant, je dois aller chercher le téléphone. »
« ...Naaan… veux pas qu'tu partes … » fit le chanteur d'une voix enfantine.
« Shui-chan … Je dois appeler un médecin pour qu'il vienne soigner tes brûlures et tes blessures, alors lâche-moi… » dit Yuki qui commençait légèrement à s'énerver.
« …Naaaaaaan… » protesta le jeune homme aux allures de gamin.
« Shuichiiiii … » fit l'écrivain d'une voix crispée.
« …Reste avec moi… onegaï… »
Le romancier ne pût résister longtemps à la petite voix infantile de son locataire. Il repartit donc dans le couloir chercher le téléphone en emportant dans ses bras son jeune ami toujours cramponné à lui. Il réussit tant bien que mal à attraper le combiné sans fil, puis repartit vers la chambre d'où il appela un médecin, lui précisant bien d'entrer directement après avoir sonné (Yuki aurait eu du mal à venir lui ouvrir la porte… ou alors il aurait eu l'air complètement ridicule. Hi hi hi). Quand le docteur arriva quelques minutes plus tard, l'écrivain essaya de se dégager de l'étreinte de son amant pour qu'il puisse être soigné. Mais Shuichi restait obstinément agrippé à Yuki. Ce dernier repoussa doucement mais avec fermeté le chanteur, prit son visage dans ses mains et le regarda droit dans les yeux.
« Shui-chan, fit l'écrivain. Tu n'as rien à craindre. Je suis là, tu n'as pas à avoir peur, tu m'entends ? »
Pendant ce temps, le médecin en profita pour faire une piqûre à Shuichi qui s'endormit peu après en murmurant le nom de son amant. Le docteur pût enfin soigner le chanteur et panser les blessures et les brûlures qu'il s'était infligées. Quand Yuki lui indiqua que Shuichi portait son plâtre depuis près d'un mois, le médecin décida de lui retirer ce qui restait de la protection blanche. Par précaution, il fixa une attelle sur la jambe du jeune homme endormi, et conseilla à l'écrivain de bien l'emmener à l'hôpital pour la radio de contrôle. Mais normalement, sa jambe devait être guérie. Yuki raccompagna le médecin jusqu'à la porte, puis revint au chevet de son amant. Il s'assit au bord du lit et observa le jeune homme aux cheveux roses avec inquiétude.
« Gomen, Shuichi… murmura-t-il. Je ne suis vraiment qu'un imbécile… »
L'écrivain s'allongea à côté de son amant et caressa doucement les mèches fuchsia. Au bout d'un moment, épuisé par les longues nuits de veille qu'il avait passé à s'inquiéter pour Shuichi pendant un mois, il s'endormit lui aussi, une larme perlant au coin de l'œil…
A SUIVRE …
AU PROCHAIN EPISODE : My pain
(1) Je ne sais pas s'il y a une buanderie dans l'appartement de Yuki, mais ça m'arrange qu'il y en ait une donc j'en mets une. Et tant pis pour ceux qui sont pas contents, NA !
Commentaires de fin : Waouh ! Cool ! Voici le deuxième chapitre de ma fic sur Gravitation. Mais y m'est arrivé un truc marrant (ça m'le fait des fois quand j'écris une histoire…). J'imagine les futures scènes de ma fic, l'histoire, les persos, les dialogues, je les visualise avant de les écrire. Et puis quand elles arrivent sur le papier (oui, en général, je les écris sur une feuille avant de les taper à l'ordinateur…), hé ben à ce moment-là, les persos prennent le contrôle de l'histoire, et du coup ils ne font plus du tout ce que j'avais prévu au départ. C'est rigolo non ? Bon, y a des fois où c'est un peu emmerdant pace ke j'suis obligé de recalculer mes scènes pour que l'histoire soit à peu près cohérente, mais bon tant pis. Les persos ont bien le droit de faire un peu d'improvisation, non ? À moins que grâce à mes dons psychiques (hé oui, je vous l'avez dit ?) je ne sois arrivé à me connecter avec l'esprit de Maki Murakami-sama (l'auteur original de Gravitation si je me goure pas de nom), et qu'elle me transmette par télépathie les histoires qu'elle veut que j'écrive pour elle… Mais c'est normal après tout. Ne suis-pas la GRANDE SHIZUKA ? Inclinez-vous devant l'illustre disciple de Maître Murakami. OUAH AH AH AH AH AH AH AH AH AH AH AH…RHEU HEU HEU….(bruits de quelqu'un qui s'étouffe pace qu'elle rigolait bêtement, et qui est en train de clamser devant son ordi pace ke y a personne pour venir l'aider)…RHAAAAAAAA…gargl…(suivi d'un cri d'agonie et d'un hoquet indiquant que la personne est enfin passé de vie à trépas…)
Shizuka : Onii-chan… fais-je d'un ton glacial.
Onii-chan : H…Haï, onee-san ? demande -t-il d'une petite voix tremblante.
Shizuka : Qu'est-ce que tu fais avec MON ordinateur, et surtout avec MON HISTOIRE ?
Onii-chan : Heuuuu…Rien, onee-san… répond-t-il en essayant tant bien que mal de cacher les conneries qu'il écrivait sur sa chère Onee-san, à savoir son agonie idiote et stupide en s'étranglant de rire.
Shizuka : Ah oui ? T'en es bien sûr ?
Onii-chan : … heu… Haï…
Shizuka : RACONTE PAS DE CONNERIES, BAKA DE ONII-CHAN ! hurlais-je à la face de ce charmant garçon qui me sert de petit frère. OMAE O … KOROSUUUUUUUUUUUUUUUUU !
Onii-chan : AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH ! crie le pauvre onii-chan en s'enfuyant de la chambre de sa chère Onee-san avant de se faire mettre en pièce par la fière Amazone, emplie d'une colère bien légitime devant le crime ô combien sacrilégieux commis sur sa fic.
Shizuka : Aaaah, fais-je en reprenant mon texte après avoir décalqué mon baka de onii-chan contre le mur du salon, ça va quand même mieux quand c'est moi qui écris. Que disais-je déjà ? Ah oui, j'ai donc fini le deuxième chapitre. J'espère que ça vous a plu, et à bientôt pour le prochain chapitre !
(«…heu…Tu sais, Shizuka, » fait la petite voix de sa conscience. « T'en fais quand même un tout petit trop là »)
Shizuka : J't'ai demandé ton avis toi ? OMAE O KOROSUUUUUUUU !
(pauvre petite voix de la conscience : AAAAAAAAAAAAAAH ! AU SECOUUUUURS ! AIDEZ-MOI !)
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Lexique (Heu…petite question : vous voulez aussi que je mette un lexique pour les mots français ? et pour les mots anglais ? Non ? C'est bon ? Bon, tant mieux comme ça, ça me fait moins de boulot pour taper)
Arigatô / arigatô gozaimasu : merci
Baka : imbécile, idiot, crétin, bête, con, abruti, stupide, maladroit
Chan/kun/san : Diminutif que l'on ajoute au nom (ou prénom) pour marquer l'affection envers une personne (Chan), une certaine marque de respect envers un camarade (Kun), ou marquer une certaine hiérarchie avec des personnes que l'on connaît peu ou plus âgées (San)
-Dono : suffixe de politesse extrêmement formel et archaïque. C'est une marque de respect envers une personne aujourd'hui un peu désuète, plus guère utilisée aujourd'hui que dans les films de samouraïs ou une poignée d'occasions très formelles. Mais tout le monde il avait compris qu'ici, c'était ironique, non ? C'est pour faire râler Yuki…Hi hi hi…
Gomen / Gomen nasaï : pardon, désolé, excusez-moi
Haï : oui (je le mets pour les baka qui le sauraient pas)
Kuzu : raclure, ordure, déchet, connard, sale immondice visqueux et puant, gros truc dégoûtant…(…heu…désoulé, les trois premiers mots correspondent à la traduction de ce mot, le reste, ben, c'est moi qui me suis laissé emporté…)
Matte : attends
Nani : quoi
Ohayô : Bonjour (jusqu'à 11H du matin)
Omae o korosu : tu vas mouriiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiir !
Onegaï / onegaï shimasu : s'il te plaît
Onii-chan : petit frère ou grand frère, ci comme vous préférez
Onee-san : grande sœur
Urusaï : Ta gueule, ferme-la, tais-toi
