Gravitation
My hurted heart
Chapitre III : My pain
Auteur : Shizuka Kurai
Genre : Yaoi, lemon, darkfic, songfic( les paroles sont de moi)
Série : Gravitation
Pairing :
Shuichi Shindô (Shui-chan)/ Eiri Yuki
Shuichi / Hiroshi (trèèès léger)
Yuki / Hiroshi (encore pluuuuus léger, pace ke imaginer une relation entre ces deux-là, ce serait quek chose…Quoique en même temps, ça pourrait être sympa… un ch'ti peu de S-M., non ?… C 'est pas vrai, ça, j'suis encore parti dans un délire sadique…Mais vous aimez ça, j'en suis sûre, puisque vous lisez mes fics…Hi hi hi)
Persos:
Hiroshi Nakano, guitariste des Bad Luck
Suguru Fujisaki (Su-chan), pianiste des Bad Luck
Tôma Seguchi, ex-pianiste des Nittle Grasper et président de NG Records
Mika Seguchi, femme de Tôma Seguchi et sœur de Eiri Yuki
Sakano-san, producteur des Bad Luck
K-san, ex-manager des Nittle Grasper et nouveau manager des Bad Luck
le docteur (c'est pas le même que dans le précédent chapitre, mais je sais toujours pas comment y s'appelle alors je mets toujours pas son nom)
l'autre docteur (que je connais pas non plus…VOUS FAITES CHIER DE VOULOIR SAVOIR LE NOM DE CES GENS ! ON EN A RIEN À FOUTRE, BON SANG !)
Disclaimer : les persos ne sont pas à moi, et j'en ai marre de toujours dire la même chose.
Spoiler : Ben, même topo que pour les deux premiers chapitres, donc j'vais pas vous bassiner à vous remettre le même commentaire… Mais bon , j'ai quand même appris que Shuichi a été violé dans la série (enfin, je crois). Seulement, dans ma fic, j'ai juste repris le thème du viol, mais après l'histoire est complètement différente…
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« …My heart is dirt till the end of time
I have no right to live anymore
Let me go away
I want to die.»
( Fin de la chanson)
Résumé du chapitre précédent : Shuichi est enfin sorti de l'hôpital. Cependant il reste toujours profondément traumatisé par son viol. Yuki, quant à lui, a enfin réalisé ce que son amant avait subi, cependant il se sent incapable de l'aider. En revenant du studio (où il était allé pour casser la gueule à Hiroshi), l'écrivain trouve son locataire prostré sous la douche. À force de paroles douces, Yuki arrive à calmer Shuichi avant d'appeler un médecin pour le soigner. Quand le docteur fut parti, le jeune homme blond s'endort aux côtés de son amant, bien qu'il fasse encore grand jour…
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Appartement de Eiri Yuki, 17 H 34 P.M.
L'écrivain se réveilla en entendant la sonnette de la porte d'entrée. Avant de se lever, il jeta un œil en direction de son amant : celui-ci dormait paisiblement et Yuki fit attention de ne pas le réveiller. Il alla jusqu'à l'interphone et l'alluma.
« Haï ? » répondit-il agressivement.
« Yuki ? Tu m'ouvres ? »
« Hiroshi ? Qu'est-ce que tu fous là ? » fit l'écrivain d'un ton agacé.
« Quelle question ! Je suis venu voir Shuichi. Tu croyais p't être que j'venais pour ton joli minois ? »
« Shuichi dort. »
« Laisse-moi entrer quand même. Je veux le voir » insista le guitariste.
« …OK…Tu trouveras le chemin tout seul ? » ajouta l'écrivain d'un ton goguenard.
« T'inquiète pas pour moi, "Yuki-chan" » répliqua Hiroshi du tac au tac.
Yuki ne répondit pas et se contenta d'appuyer sur le bouton ouvrant la porte du rez-de-chaussée. Quelques minutes plus tard, le musicien pénétra dans l'appartement. Ce dernier s'étonna que l'écrivain le conduise dans sa chambre.
« Je savais déjà que t'étais un sale type, Yuki, fit Hiroshi quand ils arrivèrent devant la porte. Mais je ne pensais pas que tu aurais le culot de faire une chose pareille ! »
« De quoi tu parles, baka ? » demanda le romancier en soupirant d'exaspération.
« Shuichi se remet à peine d'un viol, et toi tu l'fous dans ton lit ! »
« Je ne l'ai pas foutu dans mon lit, baka. Je l'ai installé dans SA chambre, » riposta Yuki.
« HEIN ? »
« J'ai installé provisoirement un lit dans mon bureau, et j'ai donné ma chambre à Shuichi. C'est assez clair comme explication ? Ton petit cerveau attardé arrive à comprendre ? Ou faut-il que je te réexplique plus lentement? »
« Je ne sais vraiment pas ce qui me retient de t'en foutre une, Yuki…T'es vraiment un type désagréable. »
« Ce n'est pas moi qui t'ai dit de venir… »
« …Je voulais savoir ce qui s'était passé ce matin…T'es venu avec l'intention évidente de chercher la bagarre, et brusquement, tu prends la fuite… »
« … »
« Qu'est-ce qui s'est passé ? insista le guitariste devant le silence du jeune homme blond. Qu'est-ce que tu as fait à Shuichi ? »
« JE NE LUI AI RIEN FAIT ! s'insurgea l'écrivain. Je ne pouvais savoir qu'en le laissant cinq minutes, il allait se brûler avec la douche ! »
« Et comment il a bien pu faire ça ? » s'exclama Hiroshi.
« Il… »
« RÉPONDS, YUKI ! »
« Je n'ai pas de compte à te rendre ! » lança l'écrivain.
« IL S'AGIT DE MON AMI ! JE NE TE LAISSERAI PAS LUI FAIRE DU MAL ! » cria Hiroshi en empoignant Yuki par le col de sa chemise.
Le romancier fixa son agresseur. Dans le regard du guitariste, il lut autre chose que de la colère, il perçut de l'inquiétude…comme celle qu'éprouverait un amant.
« Je…Shuichi a paniqué quand je l'ai embrassé ce matin, et il m'a repoussé, avoua Yuki. Je l'ai laissé, histoire d'aller me calmer les nerfs, mais Shuichi a interprété mon départ comme…un rejet…Il a cru qu'il me dégoûtait… »
« Et toi, comme un imbécile, tu l'as laissé tout seul ? s'exclama Hiroshi, comprenant soudain l'histoire de la douche. NON MAIS IMAGINE UN PEU CE QU'IL AURAIT PU FAIRE, BON SANG ? ÇA AURAIT PU ETRE BIEN PLUS GRAVE ! » cria-t-il en plaquant l'écrivain contre la porte de la chambre.
Yuki se mura dans le silence en imaginant le pire…Tous deux se fixaient d'un regard agressif, prêts à se sauter à la gorge, quand ils entendirent une voix derrière la porte.
« Yuki ? C'est toi ? C'était quoi ce bruit ?… Yuki ? Pourquoi tu réponds pas ? »
Les deux hommes se calmèrent aussitôt. Hiroshi lâcha l'écrivain qui rajusta sa chemise avant d'ouvrir lentement la porte. Assis dans le lit, Shuichi se frottait les yeux en baillant. Yuki vint s'asseoir près de lui et lui caressa doucement la joue.
« Ça va mieux, Shui-chan ? » demanda l'écrivain.
« J'ai du mal à me réveiller… » gémit le convalescent.
« C'est à cause du calmant…Je vais aller préparer du thé. En attendant, tu n'as qu'à rester avec ton visiteur. »
Shuichi leva les yeux vers son amant puis tourna la tête et aperçut Hiroshi dans l'embrasure de la porte.
« Hiro-chan ! » s'exclama-t-il avec un grand sourire.
Un peu vexé, Yuki se leva et se rendit dans la cuisine. Il fut rejoint peu après par Hiroshi.
« Shuichi s'est rendormi, expliqua le guitariste. Je vais y aller. »
«Bois ton thé avant de partir » fit Yuki, l'air absent, en tendant une tasse au jeune homme.
Un peu surpris de l'obligeance inaccoutumée de l'écrivain, Hiroshi prit la tasse d'un geste lent. Ils burent tous deux leur thé en silence. Puis le bassiste prit congé, laissant Yuki perdu dans ses pensées…
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Durant la semaine qui suivit sa sortie d'hôpital, Shuichi passa quasiment tout son temps à dormir. Il se remettait peu à peu de sa fièvre, et ses joues reprenaient des couleurs. Yuki, rassuré de savoir son compagnon à la maison, passait de meilleures nuits. L'écrivain s'occupait de son amant avec patience, se gardant de le brusquer quand ses gestes rendaient le chanteur nerveux. Yuki évitait de toucher ou d'embrasser Shuichi sans que celui-ci le permette ou le réclame. Entouré d'attentions, l'artiste semblait peu à peu retrouver sa bonne humeur, mais ses nuits restaient peuplées de cauchemars dont il refusait obstinément de parler. Yuki n'insistait pas et se contentait d'être là pour réconforter son amant quand celui-ci faisait un mauvais rêve.
Peu de temps après, Shuichi reprit le chemin du studio et les répétitions. Percevant l'appréhension du chanteur à sortir seul, Yuki s'obstinait à le conduire au studio tous les matins et à venir le chercher tous les soirs. Enfin, c'était ce qu'il prétendait…Mais Hiroshi avait bien compris que ce n'était pas seulement ça. L'écrivain ne voulait tout simplement plus laisser Shuichi se promener seul dans les rues de la ville. La vie reprenait doucement son cours, chacun essayant d'oublier le malheureux événement.
Un soir en venant chercher Shuichi, Yuki ne trouva personne dans le studio. Il demanda où étaient les membres du groupe Bad Luck, et on lui répondit qu'ils les trouveraient dans la salle de détente. Quand il arriva, il vit tout le monde (à savoir Hiroshi, Suguru, Sakano-san et K-san) réunis autour de Shuichi assis sur une chaise tandis qu'un médecin l'examinait. Il allait demander à Hiro ce qu'il se passait quand le docteur prit la parole :
« Pas de doute ! affirma-t-il. Il s'agit d'un froissement des cordes vocales. »
Shuichi porta la main à sa gorge douloureuse, visiblement inquiet, tandis que Sakano-san poussait un cri de désespoir avant de s'évanouir. Yuki tiqua quand Hiroshi posa une main rassurante sur l'épaule du chanteur, mais ne dit rien.
« Est-ce que c'est grave ? » demanda le guitariste.
« Pas trop. Mais il faudra faire attention à ce que ça ne s'aggrave pas. À partir d'aujourd'hui, interdiction absolue de parler pendant au moins trois jours. Quant à reprendre le chant, pas avant deux semaines, suivant l'évolution de l'état de votre gorge, fit le médecin en s'adressant à Shuichi. Maintenant, si ne suivez pas à la lettre mes recommandations, vous risquez un déchirement des cordes, et à ce moment-là, c'est votre voix que vous pourriez perdre. »
Shuichi pâlit brusquement, l'air horrifié. Il déglutit bruyamment et détourna la tête en fermant les yeux. Le médecin s'empressa de le rassurer.
« Il n'y a pas de raison de s'inquiéter. Il va juste falloir laisser votre voix au repos pendant quelque temps et faire quelques exercices, et bientôt, vous pourrez chanter à nouveau. »
« T'en fais pas, Shui-chan, fit Hiroshi d'un ton apaisant. Tout ira bien. Tu as juste un peu forcé sur ta voix, c'est tout. En attendant, tu pourras travailler sur les paroles de ta prochaine chanson. »
Shuichi leva ses grands yeux bleus plein de larmes vers le bassiste. Ce dernier ébouriffa les mèches roses d'un geste amical. Le chanteur, qui ne pouvait rien dire, ne protesta pas et se contenta de pousser un soupir triste. Après avoir donné ses instructions pour les soins de la gorge de Shuichi, le médecin se retira, suivi par K-san qui désirait avoir de plus amples informations sur l'état de son chanteur. Shuichi remarqua enfin la présence de Yuki quand celui-ci s'écarta pour laisser passer les deux hommes qui sortaient. Les lèvres du chanteur esquissèrent silencieusement le nom de son amant. Puis soudain, il fondit en larmes et alla se jeter au cou de l'écrivain.
« Suguru, fit Hiroshi. Tu peux m'aider ? On va emmener Sakano-san prendre l'air. »
« Haï ! »
Les deux musiciens soulevèrent leur manager et sortirent, laissant les deux amants seuls dans la pièce. D'abord froid, Yuki finit par se laisser attendrir par le désespoir de son compagnon, et il le serra plus fort contre lui. Le romancier remarqua que Shuichi ne le repoussait pas. Cela voulait dire qu'il commençait de nouveau à lui faire confiance. Yuki enfouit sa tête dans les soyeuses mèches roses et en respira un instant les effluves fruités. Le chanteur pleurait toujours en s'accrochant de toutes ses forces à son amant. Soudain, épuisé par toutes ces émotions, l'artiste s'effondra d'un coup, entraînant l'écrivain avec lui dans sa chute. Yuki réussit malgré tout à retenir le chanteur, et il se retrouva à genoux, tenant le jeune homme évanoui dans ses bras.
« Shuichi… » murmura-t-il, inquiet.
À ce moment-là, Hiroshi revint dans la pièce.
« Yuki ? Que se passe-t-il ? » fit-il d'un ton alarmé en voyant le corps inanimé de son camarade.
« Je pense que Shuichi a fait une chute de tension. Il est juste évanoui, répondit le romancier. Non mais qu'est-ce qui lui a pris à ce médecin d'annoncer aussi abruptement à un chanteur qu'il pouvait perdre sa voix ? Ce kuzu n'a pas intérêt à croiser de nouveau mon chemin, sinon je lui éclate la gueule ! » s'exclama-t-il avec colère.
« Calme-toi, Yuki ! répliqua le guitariste. Le mal est fait maintenant. Il faut penser à Shuichi, et prendre soin de lui pour qu'il retrouve sa voix. »
« …Haï…acquiesça le jeune homme blond. Je vais le ramener à la maison. »
« Je viens avec toi ! » fit Hiroshi.
« … »
Yuki ne répondit pas. "Bon, se dit le bassiste. Il n'a pas dit oui, mais il n'a pas dit non non plus". L'écrivain souleva délicatement son amant, et se releva. En sortant, ils trouvèrent K-san et Suguru essayant de ranimer Sakano-san. Hiroshi les rassura pour Shuichi, puis Yuki et lui se dirigèrent vers la sortie. L'écrivain installa son amant sur la banquette arrière de la voiture et monta à l'avant en compagnie du guitariste. Sur le chemin du retour, Hiroshi se fit déposer devant une pharmacie pour aller chercher les médicaments de Shuichi. Quand il rejoignit l'appartement de l'écrivain, Yuki avait déjà couché Shuichi.
Le jeune homme blond semblait ailleurs. Il se contentait de fumer sa cigarette, assis sur le canapé, en silence. Il était déjà 19 H passée, et Yuki ne semblait pas décidé à se faire quelque chose à manger. Hiroshi trouva la cuisine, et prépara un repas léger. Il dût appeler l'écrivain à trois reprises avant que ce dernier consente enfin à venir dans la cuisine. Ils s'attablèrent, mais Yuki jouait plus avec la nourriture du bout de sa fourchette qu'il ne mangeait réellement.
« Tu devrais essayer de manger un peu, Yuki » fit Hiroshi au bout d'un moment.
« … »
« Yuki ? Tu m'écoutes ? »
« …Fous-moi la paix. Je n'ai pas faim… » lâcha l'écrivain d'un air absent.
« Ouh, ça va, j'ai rien dit ! » tempéra le guitariste.
« … »
« …Yuki… » reprit Hiroshi après un silence.
« …Nanda ? »
« Tu sais… je m'inquiète pour Shuichi… »
« C'est ton problème… »
« Il n'est pas dans son état normal depuis qu'il a repris les répétitions ! Je le vois bien… Il semble joyeux et en pleine forme, mais je sens bien qu'il se force… Il ne va pas bien, Yuki ! s'écria le bassiste. Et pour couronner le tout, il y a cette histoire avec sa voix maintenant… »
« Où veux-tu en venir, Hiroshi ? »
« Je…J'ai peur qu'il fasse une bêtise… »
« Tsss…Shuichi n'est pas assez délicat pour se suicider ! (1) » persifla Yuki d'un ton cinglant.
« En temps normal, il ne ferait pas une connerie pareille, c'est vrai ! Mais là, je sens qu'il y a vraiment quelque chose qui ne va pas ! s'emporta le guitariste. D'habitude, Shuichi se remet toujours très vite de ses petites déprimes, mais là c'est beaucoup plus grave, Yuki ! »
« Tu t'fais des idées, baka. »
« YUKI ! » s'écria Hiroshi avec colère et indignation.
Le poing du guitariste partit d'un seul coup, et percuta violemment le visage de l'écrivain qui bascula et s'affala sur le sol. Quand Yuki releva la tête en essuyant le sang qui coulait de sa bouche, il s'aperçut que le bassiste pleurait.
« Je t'avertis, Yuki ! cria ce dernier. S'il arrive quoi que ce soit à Shuichi, je te jure, je… »
« Quoi ? Tu me tueras peut-être ? » rétorqua sèchement l'écrivain en le toisant d'un regard glacial.
« … »
Hiroshi resta coi. Il détourna la tête en fermant les yeux, puis il fixa de nouveau l'écrivain.
« Ça s'pourrait… murmura-t-il, menaçant. Vraiment, je ne te comprends pas, Yuki… Tu aimes Shuichi, non ? Alors pourquoi te montre-tu toujours si froid ? fit le guitariste en haussant le ton. Tu sais, ce n'est pas forcément un signe de faiblesse de montrer ses émotions ou de pleurer quand on est triste… Je reviendrai demain… » ajouta-t-il avant de tourner les talons et de quitter l'appartement en claquant la porte.
Une fois seul, Yuki resta allongé sur le sol accoudé sur son bras gauche. Il glissa son autre main dans ses cheveux et, sans savoir pourquoi, il se mit à rire… Un rire nerveux, incontrôlable, incompréhensible. Puis, peu à peu, son rire se transforma en sanglots et une larme roula lourdement sur sa joue. Lui aussi avait bien compris que Shuichi n'allait pas bien. Et cette histoire de cordes vocales n'allait pas arranger les choses. Il passa sa main sur son visage, avant de se lever. Il laissa les vestiges du repas en plan sur la table et, emportant une chaise de la cuisine, il alla s'installer au chevet de son amant. L'écrivain resta éveillé une bonne partie de la nuit avant de finir par sombrer lui aussi dans le sommeil…
Quand il se réveilla, courbatu d'avoir dormi sur une chaise très inconfortable, il s'aperçut que le lit était vide. " C'est pas vrai… Mais où est encore passé Shuichi ?" pesta-t-il, inquiet. Yuki sortit précipitamment de la chambre, mais l'appartement restait désespérément silencieux. Il regarda dans le salon, la cuisine, puis dans son bureau… Rien ! Pas de Shuichi… Pris d'un étrange pressentiment, il alla jusqu'à la salle de bain, mais quand il arriva, il trouva la porte verrouillée.
« Shuichi ? Ouvre la porte ! » s'écria Yuki.
« … (silence) … »
« Shuichi ! Ouvre, bon sang ! »
« … (silence) … »
« RÉPONDS, SHUICHI ! »
« … (silence) … »
Toujours rien. Yuki commençait à paniquer. Il donna un coup d'épaule contre la porte mais elle résista. Ce n'est qu'à la troisième poussée que la serrure céda, et que la porte s'ouvrit enfin. Emporté dans son élan, l'écrivain fit irruption dans la salle de bain, et glissa brusquement sur un étrange liquide répandu sur le sol. Il s'affala de tout son long dans une substance tiède et poisseuse. En rouvrant les yeux, il découvrit, horrifié, qu'il baignait littéralement dans une mare de sang. Il leva la tête en entendant comme un bruit de goutte d'eau sinistre. Il aperçut un bras d'une lividité effrayante dépassant de la baignoire, et une main tout aussi blanche le long de laquelle s'écoulaient des perles écarlates. L'écrivain s'accroupit et contempla le corps inerte de son amant, allongé tout habillé dans l'eau. Sur le mur au-dessus du chanteur, il y avait une inscription maladroite écrite en lettres de sang encore toutes fraîches : "Gomen, Yuki."
« NOOOOOON ! hurla le romancier en se précipitant vers Shuichi. NON, NON, NON ! SHUICHI, RÉPONDS-MOI, JE T'EN PRIE ! »
Il essaya de soulever le chanteur, mais il glissa sur le liquide vermeil, et retomba à moitié dans la baignoire avec son amant. L'eau que Yuki reçut sur le visage lui fit reprendre ses esprits. L'écrivain se força au calme. Il arracha l'une de manches de sa chemise, et la déchira en deux larges bandes dont il se servit pour faire des garrots aux poignets de Shuichi. Puis il attrapa des serviettes dans le placard qu'il posa à terre, sur le sang. Il sortit ensuite délicatement le musicien de la baignoire, et l'allongea sur les serviettes. Il sortit un instant chercher le téléphone, et composa le numéro des urgences tout en prenant des vêtements secs pour Shuichi. Il retourna ensuite dans la salle de bain, le combiné toujours à l'oreille, et écouta les indications données pour les premiers soins d'urgences tout en changeant le chanteur. Quelques minutes plus tard, les ambulanciers arrivèrent et Yuki les suivit dans un état second quand ils emmenèrent son compagnon sur une civière…
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Pendant ce temps, au studio, Hiroshi, Suguru, Sakano-san et K-san réécoutaient les derniers enregistrements faits avec la voix de Shuichi. Hiro n'arrivait pas à se concentrer, les accords veloutés de la voix du chanteur ramenant toujours ses pensées vers Shuichi. Soudain, une joyeuse mélodie électronique retentit dans la pièce.
« Tiens ? s 'étonna Sakano-san. Je ne connaissais pas ce nouvel arrangement musical, Suguru. Pas mal du tout. »
« …Heu…Sakano-san, fit Hiroshi. C'est pas un arrangement, c'est la sonnerie de mon portable… »
Sakano-san devint rouge de confusion, tandis que le guitariste répondait précipitamment, assailli d'un pressentiment soudain.
« Moshi-moshi ? »
« …Hiroshi… »
« Yuki ? Qu'est-ce que tu veux ? » lança agressivement le guitariste.
« …(bruits de respiration saccadée)… »
« Yuki ? fit Hiroshi qui commençait à s'inquiéter. Qu'est-ce qui se passe ? »
« C'est… Shuichi…fit l'écrivain à mi-voix. Il… (sanglot étouffé)… »
« Yuki ! Que s'est-il passé ? Où est-ce que tu es ? » s'écria le bassiste.
« … à l'hôpital… central… »
« Ne bouge pas ! J'arrive tout de suite ! » lança le guitariste en raccrochant.
« Hiroshi ? demanda Suguru, inquiet. Qu'est-ce qu'il y a ? »
« Je ne sais pas, mais apparemment, Shuichi est à l'hôpital... répondit le bassiste d'une voix tremblante. Il a dû se passer quelque chose de grave. Yuki avait l'air dans tous ses états… »
« On t'accompagne ! fit K-san. Partons vite ! » ajouta-t-il d'un ton autoritaire.
Ils montèrent tous dans le mini-van du manager et foncèrent vers l'hôpital. Quand ils arrivèrent, une infirmière les informa que leur ami était toujours en salle de réanimation, et que son état était critique. À ce moment-là, Hiroshi aperçut Yuki, assis sur un siège du couloir menant à la salle de réanimation. Pris d'une colère soudaine, le guitariste se dirigea vers le blond, le souleva par le revers de sa veste, et l'envoyer valser au sol d'un coup de poing magistral.
« JE L'SAVAIS ! hurla le bassiste. JE L'SAVAIS QU'IL ALLAIT ARRIVER QUELQUE CHOSE ! ET TOI, ESPÈCE DE KUZU, T'AS RIEN RIEN FAIT POUR L'EN EMPÊCHER ! »
Le musicien aurait carrément sauter à la gorge de Yuki pour finir de l'étriper si Sakano-san et K-san ne l'en avaient empêché à temps. Hiroshi l'exhortait à se relever pour venir se faire démolir, mais l'écrivain ne bougeait pas. Il restait là, immobile, allongé sur le sol, prenant de grandes inspirations comme quelqu'un qui retient ses larmes, tandis que le guitariste vociférait et se débattait furieusement. Ce fut à ce moment-là que Suguru remarqua l'état de Yuki.
« Yuki-san…balbutia-t-il, l'air effrayé. Mais… vous êtes couvert… de sang ! »
Hiroshi cessa de se débattre et observa attentivement le jeune homme à terre. Effectivement, sous sa veste, la chemise blanche de Yuki était maculée de sang. Son pantalon foncé portait des traces plus sombres par endroits, et sur le cou et la joue du romancier, une large tache écarlate souillait sa peau blême. Quelques mèches de sa chevelure dorée étaient raidies par le sang séché.
« …Yuki…Que s'est-il passé ? » demanda le guitariste d'une voix angoissée.
« …(respiration)… Je me suis endormi…(respiration)…Pas longtemps pourtant…(respiration)… Mais je suis endormi… (respiration)…Tout s'est passé si vite… fit l'écrivain en étouffant un sanglot. Il y avait…tout ce sang… le sang de Shuichi… Ô Seigneur (2), mais qu'ai-je fait ? » s'exclama-t-il en fermant les yeux.
Yuki ne put retenir plus longtemps ses larmes. Il se mit à pleurer, au bord de la crise de nerfs, enfouissant son visage dans ses mains également rouges de sang. Il murmurait de tant à autre le nom de Shuichi d'une voix désespéré. Hiroshi n'avait jamais vu Yuki dans un état pareil. Il s'approcha de lui et le força à s'asseoir en le tirant par les pans de sa veste.
« Yuki… Moi aussi, je suis inquiet pour Shuichi. Nous sommes tous inquiets… Ne t'en fais pas, je suis sûr qu'il va s'en sortir, essaya de le rassurer Hiroshi. Il n'est pas du genre à passer l'arme à gauche si facilement, notre Shuichi , » tenta-t-il de plaisanter.
« … »
« Bon, maintenant, fit le guitariste en relevant le romancier, tu vas venir chez moi pour prendre une douche et te changer… »
« NON ! s'écria le jeune homme blond. Non, je dois rester ici… je ne peux pas partir… »
« Yuki ! tu ne peux pas rester dans cet état ! » s'exclama Hiroshi.
« JE VEUX RESTER ! » cria l'écrivain.
À ce moment-là, un médecin sortit de la salle de réanimation et s'approcha d'eux.
« Yuki-san ? » fit-il à Yuki.
« Haï ? »
« Nous avons fait tout ce que nous avons pu pour votre ami. Nous avons extrait de son organisme la majorité des somnifères qu'il avait absorbés, et nous lui avons fait une transfusion de sang. Cependant, il reste dans un état critique. »
« Comment ça ? » demanda soudain Hiroshi.
« Il est dans le coma, répondit le médecin. Et si son état ne s'améliore pas dans les prochains jours, nous craignons fort qu'il ne réveille pas… »
« NON ! cria Yuki en empoignant le docteur par sa blouse. Non, Shuichi ne peut pas mourir ! Vous devez le soigner, vous m'entendez ? VOUS NE POUVEZ PAS LE LAISSER MOURIR ! »
« Yuki ! Calme-toi ! » s'écria Hiroshi en attrapant le bras de l'écrivain.
« AH TOI ! LAISSE-MOI TRANQUILLE ! éructa le jeune homme blond en repoussant violemment le guitariste. JE NE LAISSERAI PAS SHUICHI MOURIR ! cria-t-il. JE… »
Soudain, Yuki eut un vertige. Un voile noir tomba devant ses yeux, et il tituba un instant avant de s'écrouler sur le sol.
« YUKI ! » s'exclama Hiroshi en se précipitant vers le romancier.
« …Shui…chi… » murmura le blond en s'enfonçant lentement dans une inconscience peuplée de cauchemars…
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Yuki ne se réveilla que le lendemain matin, après une nuit agitée de mauvais rêves où l'image de son amant couvert de sang revenait sans cesse. Il émergeait lentement des dernières vapeurs du sommeil.
« …ki ? »
Encore dans les vapes, il semblait pourtant à l'écrivain avoir entendu une voix qui l'appelait. Il ouvrit lentement les yeux en clignant des paupières.
« Yuki ? » fit encore la voix.
« Hiro… shi ? » s'étonna le jeune homme blond, un peu déboussolé.
« Je venais voir si tu étais réveillé, et je t'ai vu t'agiter dans ton sommeil. Ça va ? »
« … On essaie… Je suis où, là ? » demanda le romancier au bout d'un moment.
« À l'hôpital. Ils ont préféré te garder pour la nuit, au cas où… Tu sais que tu nous as fait une belle frayeur hier en t'évanouissant d'un seul coup, comme ça ? »
« "Gomen, Hiro-chan". » lança Yuki d'un ton sarcastique en se redressant dans le lit.
« Bon. En tout cas, t'as l'air d'aller mieux, » fit Hiroshi, mi-vexé, mi-amusé.
« … »
Yuki resta silencieux. Il essayait avec difficulté de se rappeler les événements de la veille, après la découverte du corps inerte de Shuichi dans la baignoire. Il frissonna à cette pensée, cette vision d'horreur qui resterait à jamais gravée dans sa mémoire.
« Comment va Shuichi ? demanda-t-il soudain à Hiroshi. S'est-il réveillé ? »
« … Non… répondit évasivement le guitariste. Il n'y a aucun changement depuis hier. »
« … »
« … Les médecins m'ont laissé le voir quelques minutes ce matin… fit Hiroshi d'une voix légèrement angoissée… C'est…ce n'est pas bien beau à voir… Shuichi est d'une pâleur effrayante… La dernière fois, il était amoché physiquement, mais il était moins pâle que ça… Là, il fait peur à voir… On dirait qu'il est… »
« IL N'EST PAS MORT, HIROSHI ! l'interrompit brusquement Yuki en voyant que le guitariste commencer à craquer. Il n'est pas mort, alors on doit encore espérer… »
« … »
« Hiroshi ? Qu'est-ce qui ne va pas ? » fit Yuki, s'inquiétant du mutisme du bassiste.
« Nous…nous sommes allés à ton appartement avec Sakano-san et K-san pour te chercher ces vêtements propres…et j'ai vu… dans la salle de bain… »
« … » Yuki se taisait.
« … Sakano-san et K-san ont tout nettoyé… Mais moi, je n'ai pas pu… »
Une larme roula sur la joue du guitariste. Alors Yuki fit quelque chose de complètement inattendu de sa part. Il s'assit au bord du lit et prit Hiroshi dans ses bras. Un peu surpris au départ, le bassiste se laissa vite aller à son chagrin contre cette épaule protectrice.
« Wakarimasu, Hiroshi… Wakarimasu… » murmura l'écrivain d'une voix tremblante en repensant à ce spectacle cauchemardesque.
Ils pleurèrent ainsi longuement tous les deux dans les bras l'un de l'autre. Ils se séparèrent au bout d'un moment, Hiroshi s'excusant d'avoir craqué de la sorte, tandis que Yuki passait une main dans ses cheveux blonds. Ce fut à ce moment-là que l'écrivain remarqua ce qu'il portait.
« Hiroshi… C'est quoi, ça ? » fit-il, atterré, en fixant l'adorable pyjama bleu nuit avec des joulies pitites nétoiles (3) tout partout qu'il portait.
« Ben, c'est l'un des pyjamas que j'ai trouvé dans ta commode, répondit le guitariste. Ça m'a bien paru bizarre sur le coup, mais tu sais, quand on est allé chez toi hier, j'avais pas trop la tête à réfléchir après avoir vu la salle de bain… »
« Masaka… Ha ha ha… » fit Yuki en commençant à rire.
« Nanda ? »
« Ha ha ha ha ha … »
« Yuki ? Pourquoi est-ce que tu ris ? »
« Ha ha ha… C'est … Shuichi… répondit l'écrivain, visiblement parti dans un fou rire soudain. C'est un cadeau… de Shuichi… Ha ha ha… Tu penses bien… que j'aurais jamais… ha ha ha… acheté… ha ha ha… un truc… aussi ridicule… Ha ha ha… »
« J'm disais aussi… Ha ha ha… » fit Hiroshi en commençant à rire lui aussi.
Ils n'avaient pourtant pas envie de rire tous les deux, vu les circonstances. Mais là, ça leur faisait du bien, ça les détendait un peu dans ces moments d'angoisse. Quand Suguru arriva en compagnie de Tôma Seguchi et de sa femme, ils trouvèrent les deux jeunes gens complètement explosés de rire. Ces derniers réussirent tant bien que mal à expliquer la raison de leur hilarité, à savoir le pyjama ridicule offert par Shuichi à Yuki. Les nouveaux arrivants avaient du mal à partager leur gaieté impromptue, et semblaient même un peu gênés. Suguru expliqua d'une voix timide qu'ils étaient venus voir si Yuki était réveillé, avant d'aller prendre des nouvelles de Shuichi. Cette annonce calma aussitôt les deux compères. L'écrivain se leva et dit qu'il rejoindrait tout le monde dès qu'il serait habillé. Quelques minutes plus tard, il rejoignit les autres dans le couloir. Cependant, le diagnostic des médecins restait toujours le même, et Shuichi ne semblait pas se réveiller. Désormais, il ne restait plus qu'à attendre et à espérer…
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Les jours se succédaient ainsi, identiques, immuables, dans une angoissante attente… Yuki avait presque élu domicile à l'hôpital, au chevet de son amant. Les quelques nuits qu'il consentait à passer chez lui, il les occupait à tourner en rond comme un lion en cage, ne supportant plus de rester seul dans cet appartement où tant de choses s'étaient passées.
Cinq semaines interminables s'écoulèrent ainsi, apportant chaque jour leur lot de déception. Yuki, déjà d'ordinaire peu communicatif, était encore plus taciturne que d'habitude. Il ne répondait même pas aux vannes qu'Hiroshi essayait de lui envoyer pour le distraire un peu de ses soucis. L'écrivain emportait son ordinateur portable à l'hôpital, et s'installait dans la chambre de Shuichi pour travailler. Cependant, les idées ne lui venaient pas dans cette chambre froide et sans vie. Mais cela aurait été pareil chez lui, alors Yuki s'en fichait. La seule chose qui comptait en ce moment à ses yeux, c'était que Shuichi se réveille. Hélas, le jeune chanteur sommeillait toujours…
On approchait du mois d'octobre, et Shuichi était toujours dans le coma. Yuki faisait peine à voir. Les traits tirés, le teint pâle, il refusait désespérément de quitter son amant ne serait-ce qu'une seule seconde. Il voulait être là quand le chanteur se réveillerait. Les médecins avaient beau être pessimistes, Yuki espérait toujours… Hiroshi admirait l'obstination du romancier alors que lui-même commençait à douter… Cependant, la patience du jeune homme blond finit par être payante. Un après-midi, alors que l'écrivain broyait du noir devant son ordinateur, il crut entendre un gémissement étouffé. Il tourna la tête, et s'aperçut que Shuichi s'agitait dans son lit. Yuki s'approcha de son amant et prit tendrement sa main dans la sienne en l'appelant d'une voix douce.
« Shuichi, tu m'entends ? »
« Hmmm…hmmm… » gémit le chanteur en entrouvrant les yeux.
« Attends-moi, je reviens… »
Ivre de joie et de soulagement, Yuki s'empressa d'aller chercher un médecin. Shuichi était enfin sorti du coma !(4) Pendant que le personnel médical examinait le malade, le romancier prévint Hiroshi avec son téléphone portable. Après avoir constaté que le convalescent était sorti d'affaire, le médecin et les infirmières laissèrent l'écrivain seul avec son compagnon. Shuichi émergeait lentement de son long sommeil.
« Alors, fit Yuki d'une voix tendre en déposant un baiser sur le front du chanteur. La Belle au Bois Dormant se réveille ? »
« … Yu…ki… » murmura Shuichi, la gorge douloureuse.
Un instant, le regard du musicien croisa celui du romancier, mais il détourna subitement la tête.
« Non, Shuichi, dit doucement Yuki. Ne détourne pas les yeux. Regarde-moi… »
« … »
« Shuichi, insista l'écrivain. Regarde-moi… Onegaï… »
Le chanteur tourna enfin la tête
« Tu n'es pas sale le moins du monde. Et tu vas retrouver ta voix comme avant. Je te le promets. Alors ne détourne pas la tête… Ce serait plutôt à moi de le faire parce que je n'avais pas compris que tu souffrais, et que je n'ai pas t'empêcher de… Gomen… Mais, surtout, ajouta Yuki en étouffant un sanglot, ne fais plus jamais ça… N'essaie plus de me quitter de cette manière… parce que… je ne veux pas te perdre… »
« … »
« Je ne supporterais pas de te perdre, Shui-chan… » fit Yuki en commençant à pleurer à chaudes larmes.
« … Yu… ki… »
« Aï… aï shiteru, Shui-chan… Aï shiteru… » chuchota l'écrivain.
Profondément ému par cette déclaration inattendue, Shuichi se mit lui aussi à pleurer. Il attira avec difficulté son amant à lui, et l'étreignit aussi fort qu'il put, sans un mot. Yuki se lova contre lui, soulagé et comblé de bonheur de voir son amant enfin réveillé. Jamais encore l'écrivain n'avait une telle déclaration au chanteur, et celui-ci l'en remerciait muettement. Ils restèrent tous deux ainsi enlacés jusqu'à ce que la fatigue les submerge, et ils s'endormirent paisiblement dans les bras l'un de l'autre…
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Depuis le réveil de Shuichi, Yuki semblait aux anges. Il était inhabituellement radieux et souriant, disait bonjour à tout le monde le matin, et était aimable avec tous. Hiroshi avait du mal à y croire. L'écrivain était aux petits soins pour son amant, et était prêt à combler le moindre désir du chanteur. Mais Shuichi ne désirait qu'une chose, c'était rester avec Yuki. Alors Yuki ne le quittait pas une seule seconde…
Vers la fin du mois d'octobre, Shuichi sortit enfin de l'hôpital. Ses cordes vocales étant guéries, il allait même pouvoir reprendre bientôt les répétitions, et cette perspective semblait lui rendre toute sa bonne humeur. Cependant il rayonnait encore plus dès qu'il voyait Yuki. Le chanteur se précipitait dans ses bras, et il ne voulait pas le lâcher avant que celui-ci ne l'ait embrassé. Mais secrètement, Shuichi avait peur… Il craignait que tout ceci ne soit un rêve, et il s'y raccrochait désespérément comme un enfant apeuré… Il avait peur que Yuki cesse d'être aussi prévenant avec lui, mais surtout qu'il le rejette à cause de son viol, de cet événement qui l'avait souillé dans sa chair et dans son âme…
Dès son retour à la maison, Shuichi fit tout pour déranger Yuki le moins possible. Il évitait de faire du bruit ou de venir le distraire quand il écrivait. Il se contentait juste, de temps en temps, de venir discrètement s'installer sur le lit dans le bureau de l'écrivain avec un bloc-notes et un crayon, et de travailler les textes de ses chansons, en jetant des coups d'œil furtifs à son compagnon, guettant le moindre signe de sa part. Yuki laissait faire son amant, désireux de lui montrer qu'il était là pour lui, et il lui souriait de temps à autre. Mais le romancier voyait bien que Shuichi ruminait encore de sombres pensées qui hantaient jusqu'à ses nuits. Chaque nuit, le chanteur faisait d'horribles cauchemars qui le faisaient se réveiller en nage et tremblant de peur, et chaque nuit, Shuichi quittait sa chambre pour venir se glisser dans le lit de son amant en sanglotant doucement.
Un soir, Yuki décida d'autorité de venir dormir avec Shuichi dans sa chambre. Le musicien sembla tout d'abord réticent, mais le regard tendre et inquiet de l'écrivain le fit changer d'avis. Les deux compagnons se couchèrent donc, Shuichi se pelotonnant contre son amant. Un peu plus tard dans la nuit, le chanteur commença à s'agiter dans son sommeil en gémissant. Yuki essaya de le réveiller en caressant doucement sa joue. Mais dans sa demi inconscience, Shuichi perçut ce léger contact, et il se réveilla brusquement en hurlant de frayeur.
« NOOOOOOON ! »
Le garçon aux cheveux roses avait repoussé la main de Yuki, l'air terrifié. Son regard vide ne semblait même pas reconnaître l'écrivain. Ce dernier tenta de le rassurer.
« Shuichi… N'aie pas peur… C'est moi, Yuki… »
« Aaaah… Aaaah… » gémissait le chanteur d'une voix tremblante.
« Shuichi… » fit l'écrivain en faisant un geste vers son compagnon.
« AAAAAAAAAAH ! » cria Shuichi, saisi d'effroi, en s'éloignant de Yuki.
« Shuichi ! s'écria le blond en saisissant brusquement mais brutalité le visage du musicien dans ses mains. Shuichi, regarde-moi ! C'est Yuki ! »
Épouvanté par ce geste, Shuichi avait fermé les yeux, et avait commencé à pleurer. Il ouvrit lentement les yeux, et sembla peu à peu reprendre ses esprits.
« … Yuki… » gémit-il.
« … Tout va bien, Shui-chan, fit l'écrivain d'un ton rassurant. Allez, viens, » ajouta-t-il en tendant les bras vers le chanteur.
Shuichi se blottit contre son amant en pleurant. Yuki attendit qu'il se calme un peu pour lui demander :
« Shuichi ? Tu ne veux pas m'en parler ? »
« … »
« Ça te ferait du bien, Shui-chan… Je sais que ça n'effacera pas la douleur et la honte, mais ça te ferait du bien de libérer ce poids qui pèse sur ta conscience… »
« … »
« Shuichi… Tu n'as pas confiance en moi ? »
« SI ! Bien sûr que si ! » s'insurgea le chanteur en se redressant.
« Alors parle-moi ! Dis-moi tout ce que tu as sur le cœur ! Je voudrais tellement pouvoir t'aider… » fit Yuki en regardant son compagnon dans les yeux.
« Je… Non… Je ne peux pas… je ne peux pas, Yuki… » murmura Shuichi en recommençant à sangloter.
« Et si tu le chantais ? » suggéra l'écrivain totalement à l'improviste.
« NANIII ! » s'exclama Shuichi.
Yuki se félicita de sa diversion imprévue : le garçon aux cheveux roses avait cessé de pleurer et le fixait d'un air perplexe.
« Tu es chanteur, non ? continua Yuki. Et ton mode d'expression à toi, c'est la chanson. Alors chante. »
« … »
Shuichi resta muet un long moment, l'air pensif. Puis soudain, il poussa un cri de joie et sauta au cou de son amant.
« YATTA ! C'EST UNE IDÉE GÉNIALE ! Je vois déjà ça d'ici ! Ça va être un méga tube ! J'ai déjà plein d'idées ! Il faudra que j'en parle à Hiro demain au studio. Il aura intérêt à me trouver une mélodie du tonnerre. Et puis Suguru devra trouver des arrangements qui décoiffent. Et… »
Shuichi s'arrêta soudain de parler et rougit. Yuki le regardait en souriant, l'air amusé.
« Toi alors, fit le romancier. Dès qu'on te parle de musique, ça te remonte tout de suite le moral. »
« Go… gomen, Yuki… » s'excusa le chanteur de plus en plus rouge.
« Ne t'excuse pas, Shui-chan… Je préfère te voir comme ça que cloîtré dans ton silence. » dit Yuki en embrassant Shuichi.
Le musicien se laissa faire, légèrement effrayé tout d'abord, mais s'abandonnant finalement. Il introduisit alors de lui-même sa langue entre les lèvres de l'écrivain.
« Fais-moi l'amour… » demanda soudain Shuichi en écartant ses lèvres de celles du blond.
Yuki hésita un instant. Avait-il bien entendu ?
« … Tu es sûr ?… » demanda-t-il au bout d'un moment.
« … Haï… répondit le chanteur avec un regard légèrement apeuré, mais tendre et déterminé. Si tu m'aimes, Yuki, si je ne te répugnes pas, fais-moi l'amour !…Je veux oublier leurs mains sur ma peau, je veux oublier leurs coups sur mon corps, je veux oublier leur… Je ne veux appartenir qu'à toi, je ne veux plus penser qu'à toi !… Onegaï… Yuki… » finit Shuichi d'un ton suppliant.
« … D'accord… »
Yuki allongea doucement son compagnon à côté de lui. Il l'embrassa tendrement sur la bouche, dans son cou, tout en glissant une main sous le haut de pyjama pour caresser la poitrine finement ciselée du chanteur. Puis le romancier défit un à un les boutons du pyjama, et se mit à embrasser le corps de son amant, tendrement, sans geste brusque. Shuichi tremblait légèrement quand Yuki le déshabilla complètement. Le blond lui murmurait des paroles rassurantes, caressant et léchant son corps frêle et délicat, tandis que le musicien le débarrassait lentement de ses vêtements.
Ils se retrouvèrent tous les deux nus l'un contre l'autre, peau contre peau, souffle contre souffle, virilité contre virilité. Shuichi savourait les lèvres sucrées de l'écrivain, s'enivrait du parfum suave de sa peau, se repaissait de la caresse délicate de ses mains. Il poussa un cri de surprise quand les doigts de son amant effleurèrent son entrejambe. Yuki laissa sa main en suspens, interrogeant le chanteur d'un regard inquiet. Le jeune homme aux cheveux roses fixa le blond un instant avant de lui faire signe qu'il pouvait continuer…
Yuki guettait chaque réaction du musicien. Il sentait le corps de son amant frémir de désir, mais aussi parfois trembler de frayeur. L'écrivain suspendait alors un instant ses gestes, avant de reprendre ses caresses, en redoublant de douceur. Il ne voulait surtout pas brusquer ou forcer son compagnon. Le jeune homme blond lubrifia deux doigts avec sa salive, avant de les glisser entre les fesses de Shuichi. Ce denier gémit quand le romancier introduisit ses doigts dans son intimité. Yuki s'arrêta un instant, puis commença un léger mouvement de va-et-vient, faisant haleter le chanteur. Il retira ensuite ses doigts, et cala les jambes de son amant de chaque côté de son bassin. Quand il commença à pénétrer Shuichi, le visage de celui-ci se crispa et une larme lourdement roula sur sa joue.
« Shuichi…fit Yuki, inquiet. Tu veux que j'arrête là ? »
« … Non… répondit le musicien en secouant la tête. Continue… »
L'écrivain reprit alors sa lente pénétration, sans à-coup, tout en caressant son amant. Parfois, des souvenirs de cette nuit atroce remontaient à la mémoire de Shuichi, et des larmes ruisselaient sur ses joues. Mais peu à peu, il se laissait gagner par le plaisir. Les mouvements tendres et sensuels de Yuki n'avaient rien à voir avec le rythme saccadé et sauvage des brutes qui l'avaient violé. Shuichi enserra la taille de l'écrivain avec ses jambes, l'empêchant de se retirer, et se laissa bercer par ses va-et-vient. Finalement, il défaillit littéralement de plaisir quand son amant se libéra au fond de lui en murmurant à son oreille :
« … Aï shiteru, Shui-chan… »
Yuki se retira lentement et s'allongea à côté du musicien. Le garçon aux cheveux roses se blottit contre lui en souriant et, juste avant de s'endormir, il chuchota :
« Arigatô, Yuki… »
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Zepp Tokyo, quelques jours après le Jour de l'an, 20 H 30.
« BONSOIR À TOUS, PUBLIC ADORÉ ! retentit la voix du chanteur aux cheveux roses dans le micro. Après six mois d'absence, voici pour vous en exclusivité ce soir et pour fêter ce Nouvel An, le grand retour des BAD LUCK ! »
« KYAAAAA ! » (cris hystériques des fans en délire).
« Et maintenant, voici une chanson un peu particulière que je dédie à la personne qui m'a soutenue dans les moments difficiles. Ceci est pour toi, "my dear Rikka "(5), je t'offre ma nouvelle chanson : My Hurted Heart. »
Et tandis que le chanteur Shuichi Shindô entamait son morceau, au fond de la salle, un jeune homme à la chevelure dorée et à l'allure austère, laissait échapper une larme, ému par cet hommage inattendu, et par les paroles de cette chanson qui le touchaient jusqu'au plus profond de son âme…
My hurted heart
(Definitive english version)
With a bright red moon for only companion,
I wander in the dark park.
I still hear your hurting words,
Those hurting words I've fled, saddened.
Please help me!
In the threatening night,
The terror watch for me!
Please help me!
In my frightening loneliness,
I just wait for you!
Some rough hands suddenly catch me,
A gag stifles my voice,
Some fist which violently strike me,
And abject taint penetrates in me.
Please help me!
In the threatening night,
The terror watch for me!
Please help me!
In my frightening loneliness,
I just wait for you!
The torture stops at least,
But my soul is forever wounded.
I fall in an endless despair,
And I implore Death to take my soiled body.
Please help me!
In the threatening night,
The terror watch for me!
Please help me!
In my frightening loneliness,
I just wait for you!
But suddenly in the darkness and coldness,
I see your smiling face.
You reach out your hand to me,
And thanks to you, I come back to life.
You have come to help me, thanks.
In the threatening night,
The terror has left me.
You have come to help me, thanks.
In my frightening loneliness,
Your love has led me to you!
Thanks honey. I love you…
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Mon cœur blessé
(Version française définitive)
Avec pour seule compagne une lune vermeille,
J'erre dans le parc enténébré.
Tes mots blessants résonnent encore à mon oreille,
Ces paroles douloureuses que j'ai fui, attristé.
Viens à mon aide, je t'en prie !
Dans la nuit menaçante,
La terreur guette mes pas !
Viens à mon aide, je t'en supplie !
Dans ma solitude angoissante,
Je n'attends que toi !
Des mains rudes soudain m'attrapent,
Un bâillon étouffe ma voix,
Des poings qui brutalement me frappent,
Et l'abjecte salissure s'introduit en moi.
Viens à mon aide, je t'en prie !
Dans la nuit menaçante,
La terreur guette mes pas !
Viens à mon aide, je t'en supplie !
Dans ma solitude angoissante,
Je n'attends que toi !
La torture s'arrête enfin,
Mais mon âme est meurtrie à jamais.
Je sombre dans un désespoir sans fin,
Et je prie la Mort d'emporter mon corps souillé.
Viens à mon aide, je t'en prie !
Dans la nuit menaçante,
La terreur guette mes pas !
Viens à mon aide, je t'en supplie !
Dans ma solitude angoissante,
Je n'attends que toi !
Mais soudain dans les ténèbres et le froid,
J'aperçois ton visage qui me sourit.
Tu tends ta main vers moi,
Et grâce à toi, je reviens à la vie.
Tu es venu à mon aide, merci.
Dans la nuit menaçante,
La terreur s'est éloignée de moi.
Tu es venu à mon aide, merci.
Dans ma solitude angoissante,
Ton amour m'a conduit jusqu'à toi.
Merci mon amour. Je t'aime…
OWARI
(1) Référence à une réplique de Yuki dans le premier épisode (ou le deuxième ? J'ai un doute brusquement). L'écrivain fait à Shuichi qui a failli se jeter sous les roues de sa voiture : « Tu n'es pas assez délicat pour te suicider »
(2) Comme je connais pas l'expression équivalente en japonais, ben je laisse en français…À moins qu'il ne faille mettre un truc du genre : « O Dieux » au pluriel…
(3) « des joulies pitites nétoiles » : Traduction pour ceux qui auraient pas compris « des jolies petites étoiles »
(4) Bon, en gros, pour vous situer l'action : tout a commencé un peu après la mi-juin, Shuichi est resté à l'hôpital jusqu'à mi-juillet, il a repris les répétitions début août, fin août - début septembre il s'est froissé les cordes vocales et a fait sa tentative de suicide, et là il se réveille début octobre, mi-octobre (approximativement bien sûr, on va pas chipoter sur les dates…)
(5) "Rikka" : C'est un mot japonais peu usité, synonyme de "neige ", mais s'écrivant avec les idéogrammes "six" et "fleur". On l'appelle ainsi parce que le flocon de neige ressemble à une fleur. On pourrait traduire ce mot par "fleur de neige" pour faire plus poétique. Et bien sûr, vous aviez tous compris que Shuichi s'adressait à Yuki, mais que soucieux de préserver l'anonymat de l'écrivain, il a utilisé un autre mot, une sorte de surnom pour désigner son amant (oui, parce que au cas où vous le sauriez pas, "Yuki "en japonais, ça veut dire "neige").
Commentaires de fin :
OUAAAAAAAAIS ! J'AI FINI ! J'SUIS CONTENTE, CONTENTE, CONTENTE ! Bon, je sais, je me suis un peu attardé sur la fin, et du coup ma fic est suuuuper longue (quoique j'ai vu pire…). Et pis, je sais, Yuki n'est pas un personnage aussi larmoyant en temps normal. Mais bon, j'avais envie de faire une histoire émouvante, de montrer que Yuki était un être capable de sentiments malgré tout. Et puis, si ma fic est si longue, c'est parce que je voulais insister sur la douleur des personnages, montrer combien ils souffraient. J'ai voulu aussi que le lecteur partage leur angoisse, suggérer l'inquiétude de l'attente quand Suichi est dans le coma… (Oui, bon, j'ai aussi voulu bien torturer mes personnages, les faire bien souffrir…J'aime bien ça les faire souffrir, les torturer, les tourmenter, les martyriser… C'est vraiment jouissif… AH AH AH AH AH AH … heu… Gomen, mon commentaire est en train de partir en couilles, là…). Enfin bref, j'espère que vous m'excuserez d'avoir fait un texte un peu long, mais j'étais tellement dans mon histoire que j'arrivais plus à m'arrêter, et…
Petite voix timide : …Heu… Shizuka-chan ?
Shizuka : Et… Quoi ? Qu'est-ce que c'est ? Ah, c'est toi, Shui-chan. Qu'est-ce que tu veux ? Tu vois pas que tu viens de m'interrompre en plein dans ma réplique là ?
Shuichi : Je voulais te demander… J'en prends pas un p'tit peu plein la tête dans ta fic, non ?
Shizuka : Hein ? Mais non, mon Shui-chan. Tu t'fais des idées là.
Shuichi : Pourtant, insiste-t-il, je me fais quand même agresser et violer, je me brûle avec la douche, je me froisse les cordes vocales et je fais une tentative de suicide. Ça fait quand même un peu beaucoup en une seule histoire… Tu me détestes tant que ça ?
Shizuka : Mais non, je ne te déteste pas ! Je t'adore ! T'es même mon personnage préféré. Et puis, si je te fais un peu souffrir, c'est pour rendre l'histoire intéressante, et surtout c'est pour pouvoir amener la grande scène de lemon avec ton Yuki adoré.
Shuichi : N'empêche que j'aimerais bien avoir la scène de lemon sans avoir à souffrir comme ça avant…
Shizuka : AH URUSAÏ ! C'est moi qui écris l'histoire, alors c'est moi qui décide de ce que vous faites, donc t'as rien à dire, d'abord ! Et pis, pour toi, ce sera Shizuka-dono ! Je ne t'ai jamais donné la permission de me tutoyer d'abord.
Shuichi : Yukiiiii ! Elle fait rien que m'embêter ! OUIIIIIIIIN !
Yuki : Ah, Urusaï, baka, lance l'écrivain à Shuichi. De toute manière, fait-il en se retournant vers moi, j'ai deux mots à vous dire, Shizuka-san. Sincèrement, après toutes les conneries que vous avez écrites sur moi, je ne sais pas ce qui me retient de vous assassiner… Me faire pleurer comme si j'étais une pauvre lavette, je le digère mal… Et le coup du pyjama à étoiles encore moins. Et en plus, je ne sais pas si vous vous en rendez compte, mais votre style d'écriture est vraiment déplorable. Vous ne risquez pas de faire fortune dans le monde de la littérature avec un style pareil, si on peut appeler ça un style d'ailleurs…
Shuichi : Ouais ! Bien envoyé, Yuki !
Yuki : Urusaï, Shuichi ! Je continue. Vous pouvez être sûre, Shizuka-chan, que si vous écrivez encore des choses aussi idiotes sur moi, je vous le ferai payer cher. Maintenant, si vous le permettez, Shuichi et moi, nous allons prendre congé. Et surtout, ne comptez plus sur nous pour participer encore une fois à vos histoires idiotes. Sur ce, Sayonara, Shizuka-san, me lance agressivement l'écrivain en mettant un bras sur l'épaule de Shuichi et en s'éloignant avec lui.
Shizuka : Mais… Mais… Mais… Matte… Vous ne pouvez pas partir comme ça, j'ai besoin de vous pour mes prochaines histoires moi.
Yuki : Notre décision est irrévocable. Veuillez nous laisser maintenant avant que je m'énerve, fait-il d'un ton menaçant.
Shizuka : Matte… Matte kudasaï… J'ai besoin de vous ! REVENEEEEEEEEEEEZ ! m'écriais-je, désespérée, en m'élançant à la poursuite de mes personnages pour tenter de les convaincre de revenir. REVENEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEZ !
Pour savoir si je suis arrivée à persuader Yuki et Shuichi de revenir dans mes fics, vous n'aurez qu'à lire la prochaine fic que je ferai avec eux…. si je peux en faire une autre, bien sûr… rien n'est moins sûr… RAAAAAH ! IL FAUT ABSOLUMENT QUE JE LES RATTRAPE ! Gomen, chers lecteurs, j'ai des personnages à faire revenir, alors je dois filer. MATA NE !
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Lexique (Heu…petite question : vous voulez aussi que je mette un lexique pour les mots français ? et pour les mots anglais ? Non ? C'est bon ? Bon, tant mieux comme ça, ça me fait moins de boulot pour taper…Et pis d'abord, vous avez rien à dire pace ke c'est déjà sympa de ma part de vous mettre un lexique, et ke si vous râlez, la prochaine fois j'vous en mets pas. Ou plutôt si, je vous en mets une… de baffe… NA !)
Ai shiteru : Je t'aime
Arigatô / arigatô gozaimasu : merci
Baka : imbécile, idiot, crétin, bête, con, abruti, stupide, maladroit
Chan/kun/san : Diminutif que l'on ajoute au nom (ou prénom) pour marquer l'affection envers une personne (Chan), une certaine marque de respect envers un camarade (Kun), ou marquer une certaine hiérarchie avec des personnes que l'on connaît peu ou plus âgées (San)
Gomen / Gomen Nasaï : pardon, désolé, excusez-moi
Haï : oui (je le mets pour les baka qui le sauraient pas)
Kuzu : raclure, ordure, déchet, connard, sale immondice visqueux et puant, gros truc dégoûtant…(…heu…désoulé, les trois premiers mots correspondent à la traduction de ce mot, le reste, ben, c'est moi qui me suis laissé emporté…)
Masaka : c'est pas vrai, j'y crois pas, impossible
Mata ne : à plus , au revoir !
Matte : attends
Matte kudasaï : attends s'il te plaît (Hééé oui ! Tout est dans le "kudasaï")
Nani : quoi, plus au sens de HEIN ?(exprime plutôt la surprise)
Nanda : quoi, au sens de qu'est-ce qu'il y a, qu'est-ce k'tu veux ?
Moshi-moshi : allô ?
Owari : c'est un nouveau mot que j'ai appris, ça veut dire : FINI ! (enfin, si je me trompe pas…)
Rikka : "fleur de neige"(voir la note 5 un peu plus haut, et Yuki un peu plus bas)
Sayonara: au revoir. Mais en général, ce mot est assez peu utilisé en japonais pour dire "au revoir" car il a plutôt le sens de "adieu" que de "à bientôt".
Wakarimasu : je comprends
Yatta : Génial, ou "J'y suis arrivé ", "J'ai gagné ",
Yuki : littéralement en japonais, le nom de plume de Yuki signifie "neige"
