Pyromanie suite
Un sourire aux lèvres, il regardait le long rideau de soie se consumer lentement. La lueur des flammes se refletait dans ses yeux bleus. Comme elles étaient belles. Belles et implacables. Tout le monde les craignaient. Mais pas lui. Le feu était son jouet, il avait besoin de le voir brûler.
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Cela faisait maintenant deux semaines que l'incident de la volière avait eut lieu, et le château retrouvait peu à peu son calme. Leur balai à la main, Ron et Harry tentaient de convaincre Hermione de les accompagner à l'entrainement. Après quelques réticences, elle accepta. Elle aussi avait besoin de se changer les idées.
Dans le hall, ils croisèrent Malefoy. Etant seul, il se contenta de leur lancer un regard méprisant avant de disparaître en direction des cachots.
Il fait moins son malin depuis que son père est en prison! ricana Ron.
Oui, ça nous fait des vacances !
Ils arrivaient en vue du terrain de Quidditch. Un nuage sombre l'envahissait, et le trio se précipita là-bas.
Mais qu'est-ce-que c'est que ça ? Demanda Ron en toussant, une main devant le visage pour se protéger de la fumée.
Là, regardez !
Hermione pointait quelque chose du doigt. Les garçons le reconnurent tant bien que mal : le vestiaire ! Le bâtiment était dévoré par les flammes.
Oh mon Dieu ! Oh mon Dieu ! Paniqua Hermione.
Hermione. Contrairement à nous, tu as ta baguette ! Fais quelque chose !
Oui, tu dois bien connaître un sort pour arrêter ça ! L'encouragea Ron.
Voyons ... se ressaisit-elle. Fontanaqua !
Un jet d'eau jaillit de sa baguette, mais il n'était pas assez puissant pour éteindre les flammes.
Essaye autre chose, je vais chercher Dumbledore, je ne sert à rien en restant là à attendre.
Harry enfourcha son balai, et fonça en direction du château.
Ron, où es-tu ? Demanda anxieusement la jeune fille.
Je suis là, ne t'en fais pas; répondit-il en avançant à l'aveuglette dans la fumée, les bras tendus devant lui. Il fini par trouver la main d'Hermione, et la prit dans la sienne pour la rassurer.
J'ai une idée ! S'écria-t-elle. Immobilus !
Instantanément, les flammes se figèrent.
"Magnum Ventum"
C'était la voix de Dumbledore.
Un vent violent se mit alors à souffler, dispersant la fumée. Ron et Hermione, toussant et pleurant, furent conduis à l'infirmerie par le professeur McGonagall, tandis que Dumbledore s'occupait de neutraliser le feu.
Joli travail Miss Granger; la félicita McGonagall pour détendre l'atmosphère.
Merci professeur; murmura-t-elle. Mais le coeur n'y était pas. Tous se posaient les mêmes questions. Qui avait fait ça? Le coupable était il revenu à Poudlard, ou n'en était-il jamais parti, malgré les fréquentes fouilles du château ? Etais-ce un intrus, ou quelqu'un de l'intérieur ? Serait-il possible qu'il y ait un espion à Poudlard !
A partir de ce jour, un climat de tension et de suspicion s'installa dans l'école. Chacun se méfiait de son voisin. Dumbledore avait demandé à chacun de rester prudent, et de signaler le moindre fait étrange.
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Ses pas le menaient le long des couloirs. Il ne semblait pas vraiment se soucier de sa destination. Soudain, il s'arrêta devant la porte d'une ancienne salle de classe, quelque part au quatrième étage. A gauche se trouvait une tenture de la maison Gryffondor. Il tendit la main, l'arracha du mur, et se tourna vers la porte.
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Justin Flinch-Fletchley, Hannah Abbot et Ernie MacMillan parcouraient en riant le couloir du quatrième étage, lorsqu'ils croisèrent Drago.
Vous avez besoin de crier comme ça ? Grogna-t-il. Vous voulez 5 points en moins où quoi ?
Oh, tais-toi Malefoy ! Et fais gaffe, ton père n'est plus là pour te couvrir maintenant. Répondit Justin avec un sourire, le dépassant, et partant en courant vers l'autre bout du couloir, suivit par ses amis.
TU ME LE PAYERAS ESPECE DE SANG-DE-BOURBE !
Seuls des rires lui répondirent avant que les trois Poufsouffle ne disparaissent au tournant du couloir ... pour tomber nez à nez avec Rusard.
Ca ne va pas de courir comme ça dans les couloirs ! Non mais où est ce que vous vous croyez ! Descendez manger immédiatement !
Excusez-nous; bredouillèrent-ils, trop heureux de ne pas avoir reçut de retenue.
Arrivés dans le Hall, ils apperçurent enfin la personne qu'ils cherchaient.
Hermione attend ! On a une question à te poser !
Oui bien sûr, qu'est ce que c'est ?
Et bien, on se demandaient, avec ce qui se passe au château et au dehors, si Harry comptait reprendre les réunions de l'AD.
C'est vrai, c'est une idée; mais cette année, nous avons un bon professeur de Defence Contre les Forces du Mal, donc je pense que ça ne sera pas necessaire. Et puis, on a tous beaucoup de travail !
Dommage, c'était vraiment sympa ! Et sinon, tu as une idée de qui a bien put mettre le feu à l'école ?
Et bien, pour l'instant, pas tellement, mais on pourra en parler demain, on a cours de Sortilèges ensemble; répondit-elle en poussant la lourde porte de bois.
Daccord, à demain alors !
Ce soir là, dans la Grande Salle, les conversations allaient bon train. Tous les élèves murmuraient entre eux, en jetant de fréquents regards à la table des professeurs. A peine assise, Hermione leur demanda :
Vous avez remarqué qui est assis près de Dumbledore ?
Hein ? Quoi ? Comment ça ? Sursauta Ron, toujours aussi attentif à ce qui l'entourait.
C'est peut être un membre du ministère ; suggéra Harry.
Hermione leur lança un sourire amusé.
Ne me dites pas que vous ne l'avez pas reconnue !
Harry observa plus attentivement la jeune femme assise à côté de leur directeur. Elle avait de longs cheveux bruns retenus par une queue de cheval, des tâches de rousseur, et de grands yeux rieurs. Soudain, elle regarda dans sa direction, et à sa grande surprise, lui fit un clin d'œil.
Je ne vois pas ce qu'il y a de drôle, bougonna Ron, qui, lui non plus, n'avait pas reconnu la nouvelle venue.
Tiens, que fait Tonks ici ? Demanda Ginny, qui venait de s'asseoir en face de son frère.
Les deux garçons se tournèrent vers elle. A côté d'eux, Hermione éclata de rire devant leur mine ahurie.
Ben qu'est ce que j'ai dit ?
Mais avant que l'un d'eux ait put dire quoi que ce soit, Dumbledore se leva, et le silence se fit instantanément.
Mes chers élèves, tout d'abord, bonsoir. J'espère que vous avez passé un bon week-end, et que vous êtes près à affronter une nouvelle semaine. Moi même, j'ai bien profité du soleil … mais passons aux choses sérieuses. Ce soir, je tenais à vous présenter une nouvelle venue dans cette école. Mademoiselle Nina Carter.
Une salve d'applaudissement polis retentit, et la jeune brune sourit aux élèves.
Elle vient du Ministère, et restera avec nous quelques temps.
Les élèves se regardaient, ne sachant comment réagir. Le directeur était resté très évasif sur la raison de sa présence ici. Le Ministère voulait-il encore le remplacer ?
Voyant l'air inquiet des jeunes sorciers, Dumbledore reprit en souriant :
Ne vous en faites pas, ce n'est pas notre chère ex-directrice qui reprend du service ! Vous n'êtes pas encore débarrassés de moi ! Mais assez parlé. Bon appétit à tous !
Il tapa des mains, et le dîner apparut sur les longues tables, mettant fin à la discussion.
Vous croyez qu'on pourrait aller lui parler sans que ça fasse trop suspect ? Demanda Ginny.
Et bien, il faudrait trouver une raison valable …
En tout cas, ce qui est sûr, c'est qu'on ne peut pas y aller tous, ça serait trop voyant.
Ils décidèrent donc de laisser Ron et Hermione y aller seuls, en tant que Préfets et représentants des élèves de Gryffondor, afin de lui souhaiter la bienvenue dans l'école.
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Un peu plus tard, dans la salle commune, Hermione racontait :
Elle vient prêter main forte à Dumbledore pour trouver qui est le responsable de ces incendies. Le Ministère a pensé que sa présence à Poudlard pourrait dissuader le coupable de recommencer, et permettre de le démasquer. Mais s'il s'agit d'un espion, il est dangereux pour elle, et pour l'Ordre, qui est toujours secret, de révéler son identité. C'est pour ça qu'elle a prit le nom de Nina Carter. Mais elle ne pourra pas rester très longtemps, car les Aurors ont beaucoup de travail en ce moment. Entre les Mangemorts échappés d'Azkaban l'an dernier qui n'ont pas été retrouvés et les attaques, de plus en plus fréquentes, ils ont beaucoup à faire ...
Elle fut soudain interrompue par des cris. Un jeune garçon aux cheveux blonds traversait la salle en courant, de la fumée violette lui sortant des oreilles. Tous les élèves présents eclatèrent de rire, et plus particulièrement Dennis Creevey et son ami Malcolm Green.
On dirait que Michael c'est encore fait avoir par Dennis; conclu Ron en regardant, amusé, le pauvre troisième année monter précipitamment l'escalier. Je crois que lui et Malcolm essayent de surpasser Fred et Georges.
Ne t'en fais pas, ils sont inimmitables ! Mais je crois que Dennis risque de s'approcher dangereusement de leur niveau ! Répondit Harry.
Et bien, ça risque d'être joyeux ... soupira Hermione.
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Le lendemain, les Gryffondor et les Poufsouffle se retrouvaient en Sortilèges autour d'une grande corbeille de fruits. Tout en essayant de leur faire pousser des ailes, ce que seule Hermione avait réussit à faire, son orange voletant follement autour d'eux, les 6 amis échangeaient leurs points de vue.
Vous croyez que c'est un Mangemort qui c'est introduit dans l'école ? Demanda Hannah.
Je ne pense pas. Il est extrêment difficile de pénétrer dans Poudlard. C'est écrit dans l'Histoire de Poudlard. Répondit Hermione.
Alors ça serait un élève !
Peut-être un espion; suggéra Ron, sa pomme battant désespérément de ses ailes minuscules pour quitter la table.
Sûrement un Serpentard; renchérit Justin. Certains d'entre eux ont des parents Mangemorts, comme Malefoy !
D'ailleurs on l'a croisé qui trainait tout seul dans les couloirs hier; continua Ernie.
Et on l'a aussi croisé dans le Hall le jour de l'incendie des vestiaires; se souvint Harry.
Vous croyez que c'est lui ? Frissonna Hannah.
Et bien, nous n'avons aucune preuve. On ne peut pas l'accuser comme ça. Il faudrait le surveiller discrètement. On pourra s'organiser pendant le prochain cours de sortilèges; conclu Hermione.
Les 5 autres acquiescèrent.
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Quelques jours plus tard, les sixième année travaillaient dans la bibliothèque.
Que fait donc Seamus ? Murmura Hermione en se penchant vers Ron.
Il essaye d'ensorceler sa plume pour qu'elle écrive son devoir à sa place.
Mais on est Préfets, on ne peut pas laisser faire ça ! Dit-elle en se levant.
Bon, et bien moi je retourne à la Salle Commune; dit-il précipitamment, attrapant son sac et se levant
De mauvaise humeur, la jeune fille s'approchait de Seamus, quand tout à coup, la plume de se dernier devint folle, et se mit à attaquer toutes les personnes autour d'elle, et plus particulièrement Hermione et Harry.
Ne vous en faites pas, je vais vous en débarrasser !
En disant cela, Seamus leva sa baguette, et fit exploser la plume, qui répandit toute son encre sur Hermione et Harry.
Oh ... désolé ...
Les deux Gryffondor quittèrent la bibliothèque pour aller se changer, quelque peu énervés. Harry parce qu'il était bleu de la tête aux pieds, et Hermione parce que Ron l'avait lâchement abandonnée. Sachant qu'elle n'avais plus de robe propre, Hermione demanda à Harry de ramener ses affaires à la salle commune, et prit le chemin de la lingerie. Arrivant en haut d'un escalier, il entendit une voix moqueuse dans son dos :
Alors Potter, on sait plus écrire ?
Fiche moi la paix Malefoy, je suis pas d'humeur.
Oulala, c'est fou ce que tu me fais peur Potter !
Crabbe et Goyle se mirent à rire, pour soutenir leur chef.
L'ignorant, Harry continua son chemin sans un regard pour le Serpentard.
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Il venait d'entrer dans la grande pièce aux murs blancs, contrastant avec les vêtements noirs séchant un peu partout. Quelques instants plus tard, de longues flammes bleues s'élançaient le long des fils à linge parcourants la pièce. Après quelques instants de contemplation, le garçon fit demi-tour, et sortit en fermant la porte derrière lui.
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Au fond de la lingerie, Hermione venait de trouver ce qu'elle cherchait, lorsqu'une voix la fit sursauter. Elle aurait pourtant juré qu'elle était seule ici ! Regardant vers l'entrée, elle ne vit d'abord qu'une grande flamme bleue. Puis ses yeux se posèrent sur la silhouette qui lui tournait le dos, s'apprêtant à sortir. Même de dos, elle le reconnu. Assez grand, des cheveux roux ... non ça n'était pas possible ! Pas lui !
incapable de dire un mot ni de faire un geste, elle vit la silhouette s'en aller en fermant la porte. Elle fini par se remettre de sa surprise, et, regardant à nouveau vers l'entrée de la pièce, dut se rendre à l'évidence : le feu s'était propagé entre elle et la sortie. Elle était piégée.
Paniquée, elle tournait en rond, cherchant quoi faire. Un sort ? Impossible, Harry avait emporté sa baguette en même temps que le reste de ses affaires. La fenêtre ? Impensable. Elle était au troisième étage.
Il ne lui restait donc qu'une seule solution. Crier le plus fort possible pour attirer l'attention de quelqu'un, n'importe qui, passant aux alentours. En priant pour qu'un élève ait, comme elle, besoin d'aller à la lingerie ou à proximité. Peu à peu, la fumée envahissait la salle, et ses cris, entrecoupés de quintes de toux, faiblissaient de minute en minute.
Avant de s'évanouir, elle aperçut une silhouette floue ouvrir la porte, et poussa un soupir de soulagement. Quelqu'un.
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