Koukou !!
Me revoilà ! Cette fois-ci, il y a à peine 4 jours d'attente ! Je m'améliore non ? lol
Je suis contente pour les reviews ! merci beaucoup !
Allez, bonne lecture !
xxx
Chapitre 3 : Maintenant ou jamais
Aya ne dort plus, cela fait d'ailleurs plusieurs heures qu'elle est éveillée. Elle ferme simplement les yeux dans l'espoir de se rendormir pour se réveiller aussi fraîche que d'habitude et que tout ce qui s'est passé dans les dernières vingt quatre heures ne soit qu'un horrible cauchemar. Elle frissonne malgré la chaleur environnante.
Ce qu'elle vient de vivre est plus qu'une jeune fille ne peut en supporter. Elle n'a plus rien, plus de famille, pas vraiment d'amis. Maintenant qu'elle a réfléchi, Kenshin avait raison, elle n'a jamais choisi ses amis. On lui présentait des personnes inconnues tous les jours qui revenaient souvent et qui se prétendaient être ses amis, mais ils restent aujourd'hui encore de simples hommes dans la foule.
La petite princesse touche son joli diadème qui est toujours à son front. Il propage des ondes bienfaitrices dans son corps. En échange de celui-ci, elle perd tout ce qu'elle croyait avoir acquis depuis seize ans. Elle se retrouve avec des pouvoirs dont elle ne sait absolument rien. Son père lui a dit la veille qu'elle a des pouvoirs extraordinaires plus encore que sa véritable mère ne l'avait prévu. Cependant, jusqu'ici, elle n'a réussi qu'à diffuser une étrange lumière. Cet éclat a certes cassé des verres à la réception mais pas plus. Elle ne sent pas plus forte maintenant qu'hier. Pourtant, il est vrai qu'à minuit elle a perçu une force qu'elle ne soupçonnait pas déferler en elle.
Aya se lève de son lit, elle ne porte qu'une petite robe en soie. Prenant une chemise blanche dans sa penderie, elle décide de partir se balader dans le parc. Il est encore tôt, il n'y aura probablement personne. Après avoir enfilé des sandales légères, elle ouvre sa lourde porte en bois sculpté qui débouche sur un long couloir. Des tableaux de ses prétendus ancêtres envahissent les murs tandis que d'immenses tapis se partagent le sol. Elle traverse le couloir puis de nombreuses pièces. Finalement, elle arrive à une porte de service pour les domestiques.
Le jardin royal s'ouvre devant ses yeux. Il est plus magnifique que jamais mais elle n'y jette qu'un vague coup d'œil. Evitant les passages trop fréquentés même si le parc paraît vide, elle se faufile entre les arbres.
Puis il est là, son petit coin de paradis qu'elle est la seule à connaître ou alors la seule à y aller. Le grand jardin a beau être grandiose, il n'égalera pas ce petit endroit reculé du parc.
Devant les yeux gourmands de la princesse s'étale un petit étang traversé par un joli pont peint en rouge et or. L'étang est totalement isolé par les grands chênes environnants.
Aya retire ses chaussures et marche dans les herbes folles qui entourent l'eau. Elle pose délicatement un pied sur le pont pour le retirer immédiatement. Comparé à la fraîcheur humide de l'herbe due à la rosée du matin et à l'ombre des arbres, le pont est brûlant, chauffé par le soleil. Au milieu du passage, elle aperçoit une petite tâche noire, une branche de chêne plus grande que les autres fait bénéficié le pont d'un coin d'ombre. Elle respire un bon coup puis court de toutes ses forces vers ce minuscule oasis en grimaçant. Lorsque que son pied droit puis le gauche atteignent cette parcelle de survie, elle lâche un soupir de soulagement.
Elle s'appuie sur les barrières du petit pont, se penche vers l'eau claire de l'étang et observe la vie qui grouille dans ses profondeurs. Des poissons chinois aux longs voiles et aux couleurs exquises nagent doucement à la surface puis s'enfuient lorsque Aya pousse un cri de surprise.
Là, à sa droite, se tient Kenshin dans la même tenue qu'elle l'avait vu la dernière fois. Il a l'air plutôt fatigué et ses yeux sont tristes comme s'il était rongé de l'intérieur.
Pourtant, lorsqu'il voit Ayashi en plein milieu du pont, un sourire éclaire son visage. Il le garde tout le long du chemin qu'il emprunte pour la rejoindre.
Aya, quant à elle, aurait bien couru pour se jeter dans ses bras mais il se serait encore moqué d'elle. De plus, les dalles ensoleillées les séparent et ses pieds sont encore un peu douloureux.
Kenshin avance lentement et lorsqu'il arrive près d'elle, son sourire s'élargit quand il voit la minuscule chemise qu'Aya a sur les épaules. Elle est beaucoup trop petite pour cacher les jambes de la princesse ni ses formes. Kenshin se rend compte qu'Aya n'est pas une petite fille mais bel et bien une jeune femme. Prenant un ton mi-moqueur mi- charmeur, il lui dit :
" Tu es en pyjama !
- C'est comme ça que tu dis bonjour ? répond-elle, tout en mettant ses bras autour de sa taille pour cacher son corps.
- Bonjour princesse, ravi de vous revoir, se moque Kenshin en s'inclinant devant elle.
- Tu portes les même vêtements qu'hier, rétorque-t-elle d'un ton acide.
- Je préférais ma façon de saluer, dit-il après s'être relevé.
- Tu provoquerais une princesse ? enchaîne-t-elle avec un sourire, ravi de retrouver le contrôle de la situation."
Puis, elle se souvient qu'elle n'est plus une princesse et même ne l'a jamais été. Son regard s'assombrit tout à coup. Kenshin s'en aperçoit automatiquement et lui touche l'épaule avec anxiété. Aya relève la tête et plonge ses yeux dans ceux de Kenshin. Il n'est pas question de flancher devant ce samouraï, même si elle n'est pas une vraie princesse, elle a sa fierté. Elle soulève son menton avec hauteur, malgré le rouge qui lui monte aux joues et parle à Kenshin :
" On a beau être seuls, tu pourrais éviter d'en profiter.
- Ce n'est pas toi qui m'as dit que tu m'aimais ? se défend-il.
- Je l'ai dit pour que tu m'aides à m'enfuir ! dit-elle en flairant le piège. Je n'étais pas vraiment sérieuse. On se connaît depuis à peine un jour. Comment veux-tu que je tombe amoureuse d'un homme dont j'ignore tout. Je ne suis une fille aussi facile !
- Alors tu ne le pensais pas ? Tu m'as pourtant dit, je cite : " De toutes façons, personne ne me croit !" Tu penses que l'on va te croire si tu mens en disant des choses que tu ne penses pas ?
- Non, je ne mentais pas ! crie-t-elle."
Les mots sont sortis si vite de sa bouche qu'elle n'a pas réfléchi à ce qu'elle vient de dire. La cage du piège vient de se refermer sur elle et pas de porte de sortie.
Elle marmonne entre ses dents " Enfin... je ne sais pas ". Mais Kenshin n'y penses déjà plus, il la dévore du regard. La flamme qui scintille dans les yeux d'Ayashi menace de le brûler mais comme les papillons, il se sent attirer par la douce chaleur qu'elle génère.
Avec un sourire, il l'embrasse tendrement. Aya n'a même pas le temps de crier. Les yeux écarquillés de surprise, elle le repousse brutalement. Sa voix montant dans les aigus, elle dit : " Comment oses-tu ? Tu n'as pas le droit, tu m'entends, pas le droit..." Elle a trop d'émotion en elle, elle a besoin de se défouler sur quelque chose, sur quelqu'un, en l'occurrence Kenshin; même s'il n'est aucunement le fautif.
Elle continue de crier tout en le martelant le torse avec ses petits poings mais Kenshin est un guerrier endurci, il ne sent presque rien. Il l'entoure de bras musclés en lui murmurant de se calmer. Les mains d'Aya sont coincées entre elle et Kenshin.
Elle ne peut plus se défendre alors elle se met à pleurer. De désespoir, de plein de sentiments contradictoires. Lorsque Kenshin relâche la pression, elle continue de pleurer silencieusement, sans bouger. La soutenant toujours d'une main, il lui soulève la tête de l'autre et lui boit ses larmes avec sa bouche puis atteint ses lèvres une nouvelle fois.
Un profond sentiment les traverse simultanément. Aya s'arrête de pleurer et place ses bras autour de la nuque de Kenshin pour lui offrir une meilleure prise. Celui-ci la serre plus fort contre lui et accentue son baiser. Cette fois-ci, elle le lui rend avec la même ardeur, la même intensité. Ils restent collés ainsi l'un à l'autre pendant de longues minutes. Puis, tout à coup, Kenshin retire ses lèvres et soulève Aya pour la prendre dans ses bras.
" Que... ? s'étonne celle-ci.
- Il est temps pour toi de rentrer sinon ton père va s'inquiéter et je ne suis pas sûr qu'il sera ravi de savoir que je suis encore ici, qui plus est avec toi, explique- t-il.
- Mais pourquoi me portes-tu ?
- Tu avais laissé tes chaussures sur l'herbe et le pont est brûlant à cette heure. "
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De nouveau dans sa chambre, Aya resplendit de bonheur. Elle est tellement heureuse, elle a enfin trouvé son prince charmant. Kenshin est parfait, il est beau, fort et intelligent mais plus que ça, elle ressent de la chaleur dans la région de son cœur à chaque fois qu'elle le voit.
Serait-ce ça l'amour ? Pourtant, elle ne sait rien de lui, ni d'où il vient mais pour elle, cela n'a aucune importance. Juste avant de la déposer près de la porte de service, il lui a promis de revenir la chercher. Elle a confiance en lui seulement elle espère que ce ne sera pas trop long.
Alors qu'elle s'assied enfin sur son lit, des coups résonnent sur sa porte. N'ayant pas attendue sa réponse, la personne ouvre la porte : c'est le roi. Aussitôt la joie d'Aya s'évanouit. Elle lui lance d'une voix glaciale :
" Tu pourrais frapper !
- Ne me parles pas sur ce ton, s'il te plaît, répond celui-ci, nullement affecté.
- Je te parle comme je veux, tu n'as aucun droit sur moi, tu n'es pas mon père.
- Il suffit ! Je ne suis peut-être pas ton père mais je suis ton tuteur alors tu me dois obéissance. Tu deviens insolente.
- A qui la faute ?
- Tu commences à m'exaspérer. Quoi qu'il en soit, je suis venu te prévenir que ton fiancé viendra passer la nuit avec toi...
- Quoi ?! crie Aya.
- Il te faut donc changer de chambre, enchaîne le roi, comme s'il n'avait rien entendu, car la tienne n'est pas appropriée, tu iras dans la Grande Chambre et il n'est pas question de discuter. Les servantes vont déménager tes affaires cette après-midi et toi- même tu t'y rendras accompagnée du prince après le dîner de ce soir. C'est compris ? "
Sur ce, il sort sans attendre la réponse.
"C'est impossible, pense Aya, pas ce soir. Ni tous les autres soirs d'ailleurs. Kenshin ne saura pas où je suis, il ne pourra donc pas m'aider à s'enfuir. Que va-t-il se passer ? Je vais me retrouver toute seule dans la même pièce que ce prince-qui-est-bien-sûr-amoureux-de-moi-et-surtout-pas- de-mon-argent. J'ai peur, Kenshin, je t'en prie, aide-moi !"
xxx
Kenshin, quant à lui, se cache sous un lourd tissu gris. Pas question qu'on le reconnaisse. Il est assis sur un coussin dans un coin reculé de la pièce principale du restaurant. Il mange un bol de riz.
Quand il est arrivé, la serveuse l'a regardé d'un drôle d'air mais elle n'a pas posé de question, pas même quand il a demandé une table à l'écart des autres. Après avoir rabattu son capuchon sur ses épaules, il s'est installé tranquillement. Il pense à l'évasion d'Aya. Il va devoir faire vite et surtout faire discret, parce que le roi a dû déjà lancer un avis de recherche. Il lui a dit qu'il ne lui laisserait que quelques jours d'avance, cependant, il ne doit pas se douter que Kenshin est toujours là.
En pleine méditation, Kenshin n'a pas remarqué les deux gardes qui viennent d'entrer, ni qu'ils e dirigent non loin de sa table. Ce n'est que quand les gardes se mettent à parler plus fort, à grand renfort de saké, qu'il finit par les voir.
Automatiquement, il met sa capuche. Ainsi, il est méconnaissable. De toutes façons, les gardes sont bien trop occupés à festoyer pour regarder autour d'eux. Kenshin en profite pour écouter leur conversation.
" J'ai entendu dire que la petite princesse allait dormir dans la Grande Chambre ce soir. Je trouve le roi étrange depuis quelques jours. Il tient tellement à sa petite fille que j'ai cru qu'il ne la marierait jamais. Et voilà qu'il lui fait épouser un inconnu qui en plus n'a pas passé le test, dit le premier garde.
- Tu as raison, c'est bizarre. De plus, la mettre dans la Grande Chambre seulement deux jours après leur mariage, c'est un peu rapide. Pauvre princesse ! Elle est tellement mignonne, il va gâcher son bel avenir ! s'exclame le deuxième garde.
- Chut ! murmure l'autre garde. On pourrait nous entendre ! "
Pour la première fois, ils scrutent les personnes présentes autour d'eux.
Kenshin se replie un peu plus vers le coin sombre où il est assis. Cependant, ce n'est pas la peine, les gardes n'ont jeté qu'un rapide coup d'œil.
Maintenant, ils payent la serveuse et se retirent, non sans regarder une dernière fois le restaurant.
Kenshin appèle la serveuse. Il lui demande si elle sait où se trouve la Grande Chambre dans le palais. Ayant été discrète jusqu'à maintenant, la jeune fille lui jette un regard suspicieux. Elle lui indique tout de même que la Chambre est à l'ouest du palais et qu'on ne pouvait y accéder que par l'intérieur. Elle précise également, assez intelligente pour comprendre qu'il a l'intention de s'y rendre clandestinement, que, en ce jour où la princesse se trouvera elle-même dans cette pièce, il se pourrait fort qu'il y ait des gardes dans tous les recoins du palais.
Kenshin la remercie pour ses conseils et quitte le restaurant.
Il passe sa journée appuyé contre un arbre à deux mètres du palais, il fait semblant de somnoler et personne ne vient le déranger.
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Aya, elle, devient de plus en plus anxieuse au fur et à mesure que les heures passent. Elle parcourt sa chambre des centaines de fois pour se calmer, bien qu'il n'y ait plus de meubles car les serviteurs sont déjà passés les chercher. Elle a beau se dire le contraire, le moment fatidique approche.
On vient la prévenir que le dîner est servi mais elle a trop envie de vomir pour manger quoi que ce soit.
Et puis, c'est là, ses servantes la prennent par le bras, l'habillent luxueusement et la conduisent devant la porte de la Grande Chambre.
Il y a plein de monde qui sont venus la regarder entrer avec son nouveau mari. Ils viennent admirer le spectacle.
" Quels gens pervers ! pense Aya, ils sont là pour assister à ma mort. Ou à mon suicide si ce type-là m'embrasse."
Le prince, dont elle ne connaît même pas le nom d'ailleurs, est devant elle, un sourire malsain sur ses lèvres. Il pourrait être beau s'il ne paraissait pas si imbu de lui-même.
Et voilà son frère et sa sœur qui arrivent, celle-ci paraît très satisfaite de son sort. Aya sait qu'elle ne l'a jamais aimée. Cependant, elle ne s'en préoccupe pas, c'est plutôt de la tristesse dans les yeux de son frère adoré qu'elle s'inquiète. Pour le rassurer, elle lui sourit tendrement.
Puis, son "père" débouche du couloir sur la gauche avec une flopée de gardes autour de lui. Il arrive à la porte et dit :
" Bien, chers serviteurs, le moment est venu pour ma fille de devenir une femme. Je vous demande de prier pour qu'elle devienne aussi généreuse que sa défunte mère car belle, elle l'est déjà plus. Acclamez tous votre nouvelle reine ! "
Aya se voit obligée de prendre le bras que lui tend son mari, il sent l'alcool et la sueur. Déjà qu'elle a des nausées, ce n'est pas ça qui va l'arranger.
Son père ouvre la porte, la Grande Chambre est magnifique mais Aya n'a pas vraiment la tête à s'extasier. En passant devant son père, elle croit voir une ombre passer devant ses prunelles. Elle lui chuchote :
" C'est trop tard pour être triste, "papa", je te signale que c'est toi qui en as décidé ainsi.
- Je suis désolé, je n'avais pas le choix. Tu dois essayer de comprendre et de me pardonner, murmure-t-il à son tour.
- Te pardonner ! J'ai perdu la notion du pardon au moment même où tu m'as annoncé que j'allais me marier. Je ne sais plus ce que c'est et tout ça à cause de toi alors n'espère pas la rédemption de tes péchés, en tout cas de ma part. Tu m'as perdu, papa. Adieu ! "
Sur ce, elle entre dans la chambre, des gens applaudissent. Si elle pouvait les faire taire, à ce moment-là, elle leur aurait bien coupés la langue !
xxx
Toujours, contre son arbre, Kenshin sort de son sommeil apparent. Il tire son sabre de son fourreau et, d'un bond prodigieux, saute sur l'arbre en question, il monte de plus en plus haut grâce aux branches, jusqu'à atteindre la hauteur des murailles du palais. De nouveau, il saute et arrive sur les rebords de ces murs, il y a juste assez de place pour qu'il puisse tenir debout. Il regarde alors la nuit, la lune est cachée par de nombreux nuages noirs. C'est parfait, ainsi personne ne le verra.
Cette nuit est "la" nuit où tout commença.
xxx
Tadaa !!
Et voilà mon chap 3 !
J'espère que vous avez bien aimé
Laissez-moi une petite review please !!
Manoa
Me revoilà ! Cette fois-ci, il y a à peine 4 jours d'attente ! Je m'améliore non ? lol
Je suis contente pour les reviews ! merci beaucoup !
Allez, bonne lecture !
xxx
Chapitre 3 : Maintenant ou jamais
Aya ne dort plus, cela fait d'ailleurs plusieurs heures qu'elle est éveillée. Elle ferme simplement les yeux dans l'espoir de se rendormir pour se réveiller aussi fraîche que d'habitude et que tout ce qui s'est passé dans les dernières vingt quatre heures ne soit qu'un horrible cauchemar. Elle frissonne malgré la chaleur environnante.
Ce qu'elle vient de vivre est plus qu'une jeune fille ne peut en supporter. Elle n'a plus rien, plus de famille, pas vraiment d'amis. Maintenant qu'elle a réfléchi, Kenshin avait raison, elle n'a jamais choisi ses amis. On lui présentait des personnes inconnues tous les jours qui revenaient souvent et qui se prétendaient être ses amis, mais ils restent aujourd'hui encore de simples hommes dans la foule.
La petite princesse touche son joli diadème qui est toujours à son front. Il propage des ondes bienfaitrices dans son corps. En échange de celui-ci, elle perd tout ce qu'elle croyait avoir acquis depuis seize ans. Elle se retrouve avec des pouvoirs dont elle ne sait absolument rien. Son père lui a dit la veille qu'elle a des pouvoirs extraordinaires plus encore que sa véritable mère ne l'avait prévu. Cependant, jusqu'ici, elle n'a réussi qu'à diffuser une étrange lumière. Cet éclat a certes cassé des verres à la réception mais pas plus. Elle ne sent pas plus forte maintenant qu'hier. Pourtant, il est vrai qu'à minuit elle a perçu une force qu'elle ne soupçonnait pas déferler en elle.
Aya se lève de son lit, elle ne porte qu'une petite robe en soie. Prenant une chemise blanche dans sa penderie, elle décide de partir se balader dans le parc. Il est encore tôt, il n'y aura probablement personne. Après avoir enfilé des sandales légères, elle ouvre sa lourde porte en bois sculpté qui débouche sur un long couloir. Des tableaux de ses prétendus ancêtres envahissent les murs tandis que d'immenses tapis se partagent le sol. Elle traverse le couloir puis de nombreuses pièces. Finalement, elle arrive à une porte de service pour les domestiques.
Le jardin royal s'ouvre devant ses yeux. Il est plus magnifique que jamais mais elle n'y jette qu'un vague coup d'œil. Evitant les passages trop fréquentés même si le parc paraît vide, elle se faufile entre les arbres.
Puis il est là, son petit coin de paradis qu'elle est la seule à connaître ou alors la seule à y aller. Le grand jardin a beau être grandiose, il n'égalera pas ce petit endroit reculé du parc.
Devant les yeux gourmands de la princesse s'étale un petit étang traversé par un joli pont peint en rouge et or. L'étang est totalement isolé par les grands chênes environnants.
Aya retire ses chaussures et marche dans les herbes folles qui entourent l'eau. Elle pose délicatement un pied sur le pont pour le retirer immédiatement. Comparé à la fraîcheur humide de l'herbe due à la rosée du matin et à l'ombre des arbres, le pont est brûlant, chauffé par le soleil. Au milieu du passage, elle aperçoit une petite tâche noire, une branche de chêne plus grande que les autres fait bénéficié le pont d'un coin d'ombre. Elle respire un bon coup puis court de toutes ses forces vers ce minuscule oasis en grimaçant. Lorsque que son pied droit puis le gauche atteignent cette parcelle de survie, elle lâche un soupir de soulagement.
Elle s'appuie sur les barrières du petit pont, se penche vers l'eau claire de l'étang et observe la vie qui grouille dans ses profondeurs. Des poissons chinois aux longs voiles et aux couleurs exquises nagent doucement à la surface puis s'enfuient lorsque Aya pousse un cri de surprise.
Là, à sa droite, se tient Kenshin dans la même tenue qu'elle l'avait vu la dernière fois. Il a l'air plutôt fatigué et ses yeux sont tristes comme s'il était rongé de l'intérieur.
Pourtant, lorsqu'il voit Ayashi en plein milieu du pont, un sourire éclaire son visage. Il le garde tout le long du chemin qu'il emprunte pour la rejoindre.
Aya, quant à elle, aurait bien couru pour se jeter dans ses bras mais il se serait encore moqué d'elle. De plus, les dalles ensoleillées les séparent et ses pieds sont encore un peu douloureux.
Kenshin avance lentement et lorsqu'il arrive près d'elle, son sourire s'élargit quand il voit la minuscule chemise qu'Aya a sur les épaules. Elle est beaucoup trop petite pour cacher les jambes de la princesse ni ses formes. Kenshin se rend compte qu'Aya n'est pas une petite fille mais bel et bien une jeune femme. Prenant un ton mi-moqueur mi- charmeur, il lui dit :
" Tu es en pyjama !
- C'est comme ça que tu dis bonjour ? répond-elle, tout en mettant ses bras autour de sa taille pour cacher son corps.
- Bonjour princesse, ravi de vous revoir, se moque Kenshin en s'inclinant devant elle.
- Tu portes les même vêtements qu'hier, rétorque-t-elle d'un ton acide.
- Je préférais ma façon de saluer, dit-il après s'être relevé.
- Tu provoquerais une princesse ? enchaîne-t-elle avec un sourire, ravi de retrouver le contrôle de la situation."
Puis, elle se souvient qu'elle n'est plus une princesse et même ne l'a jamais été. Son regard s'assombrit tout à coup. Kenshin s'en aperçoit automatiquement et lui touche l'épaule avec anxiété. Aya relève la tête et plonge ses yeux dans ceux de Kenshin. Il n'est pas question de flancher devant ce samouraï, même si elle n'est pas une vraie princesse, elle a sa fierté. Elle soulève son menton avec hauteur, malgré le rouge qui lui monte aux joues et parle à Kenshin :
" On a beau être seuls, tu pourrais éviter d'en profiter.
- Ce n'est pas toi qui m'as dit que tu m'aimais ? se défend-il.
- Je l'ai dit pour que tu m'aides à m'enfuir ! dit-elle en flairant le piège. Je n'étais pas vraiment sérieuse. On se connaît depuis à peine un jour. Comment veux-tu que je tombe amoureuse d'un homme dont j'ignore tout. Je ne suis une fille aussi facile !
- Alors tu ne le pensais pas ? Tu m'as pourtant dit, je cite : " De toutes façons, personne ne me croit !" Tu penses que l'on va te croire si tu mens en disant des choses que tu ne penses pas ?
- Non, je ne mentais pas ! crie-t-elle."
Les mots sont sortis si vite de sa bouche qu'elle n'a pas réfléchi à ce qu'elle vient de dire. La cage du piège vient de se refermer sur elle et pas de porte de sortie.
Elle marmonne entre ses dents " Enfin... je ne sais pas ". Mais Kenshin n'y penses déjà plus, il la dévore du regard. La flamme qui scintille dans les yeux d'Ayashi menace de le brûler mais comme les papillons, il se sent attirer par la douce chaleur qu'elle génère.
Avec un sourire, il l'embrasse tendrement. Aya n'a même pas le temps de crier. Les yeux écarquillés de surprise, elle le repousse brutalement. Sa voix montant dans les aigus, elle dit : " Comment oses-tu ? Tu n'as pas le droit, tu m'entends, pas le droit..." Elle a trop d'émotion en elle, elle a besoin de se défouler sur quelque chose, sur quelqu'un, en l'occurrence Kenshin; même s'il n'est aucunement le fautif.
Elle continue de crier tout en le martelant le torse avec ses petits poings mais Kenshin est un guerrier endurci, il ne sent presque rien. Il l'entoure de bras musclés en lui murmurant de se calmer. Les mains d'Aya sont coincées entre elle et Kenshin.
Elle ne peut plus se défendre alors elle se met à pleurer. De désespoir, de plein de sentiments contradictoires. Lorsque Kenshin relâche la pression, elle continue de pleurer silencieusement, sans bouger. La soutenant toujours d'une main, il lui soulève la tête de l'autre et lui boit ses larmes avec sa bouche puis atteint ses lèvres une nouvelle fois.
Un profond sentiment les traverse simultanément. Aya s'arrête de pleurer et place ses bras autour de la nuque de Kenshin pour lui offrir une meilleure prise. Celui-ci la serre plus fort contre lui et accentue son baiser. Cette fois-ci, elle le lui rend avec la même ardeur, la même intensité. Ils restent collés ainsi l'un à l'autre pendant de longues minutes. Puis, tout à coup, Kenshin retire ses lèvres et soulève Aya pour la prendre dans ses bras.
" Que... ? s'étonne celle-ci.
- Il est temps pour toi de rentrer sinon ton père va s'inquiéter et je ne suis pas sûr qu'il sera ravi de savoir que je suis encore ici, qui plus est avec toi, explique- t-il.
- Mais pourquoi me portes-tu ?
- Tu avais laissé tes chaussures sur l'herbe et le pont est brûlant à cette heure. "
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De nouveau dans sa chambre, Aya resplendit de bonheur. Elle est tellement heureuse, elle a enfin trouvé son prince charmant. Kenshin est parfait, il est beau, fort et intelligent mais plus que ça, elle ressent de la chaleur dans la région de son cœur à chaque fois qu'elle le voit.
Serait-ce ça l'amour ? Pourtant, elle ne sait rien de lui, ni d'où il vient mais pour elle, cela n'a aucune importance. Juste avant de la déposer près de la porte de service, il lui a promis de revenir la chercher. Elle a confiance en lui seulement elle espère que ce ne sera pas trop long.
Alors qu'elle s'assied enfin sur son lit, des coups résonnent sur sa porte. N'ayant pas attendue sa réponse, la personne ouvre la porte : c'est le roi. Aussitôt la joie d'Aya s'évanouit. Elle lui lance d'une voix glaciale :
" Tu pourrais frapper !
- Ne me parles pas sur ce ton, s'il te plaît, répond celui-ci, nullement affecté.
- Je te parle comme je veux, tu n'as aucun droit sur moi, tu n'es pas mon père.
- Il suffit ! Je ne suis peut-être pas ton père mais je suis ton tuteur alors tu me dois obéissance. Tu deviens insolente.
- A qui la faute ?
- Tu commences à m'exaspérer. Quoi qu'il en soit, je suis venu te prévenir que ton fiancé viendra passer la nuit avec toi...
- Quoi ?! crie Aya.
- Il te faut donc changer de chambre, enchaîne le roi, comme s'il n'avait rien entendu, car la tienne n'est pas appropriée, tu iras dans la Grande Chambre et il n'est pas question de discuter. Les servantes vont déménager tes affaires cette après-midi et toi- même tu t'y rendras accompagnée du prince après le dîner de ce soir. C'est compris ? "
Sur ce, il sort sans attendre la réponse.
"C'est impossible, pense Aya, pas ce soir. Ni tous les autres soirs d'ailleurs. Kenshin ne saura pas où je suis, il ne pourra donc pas m'aider à s'enfuir. Que va-t-il se passer ? Je vais me retrouver toute seule dans la même pièce que ce prince-qui-est-bien-sûr-amoureux-de-moi-et-surtout-pas- de-mon-argent. J'ai peur, Kenshin, je t'en prie, aide-moi !"
xxx
Kenshin, quant à lui, se cache sous un lourd tissu gris. Pas question qu'on le reconnaisse. Il est assis sur un coussin dans un coin reculé de la pièce principale du restaurant. Il mange un bol de riz.
Quand il est arrivé, la serveuse l'a regardé d'un drôle d'air mais elle n'a pas posé de question, pas même quand il a demandé une table à l'écart des autres. Après avoir rabattu son capuchon sur ses épaules, il s'est installé tranquillement. Il pense à l'évasion d'Aya. Il va devoir faire vite et surtout faire discret, parce que le roi a dû déjà lancer un avis de recherche. Il lui a dit qu'il ne lui laisserait que quelques jours d'avance, cependant, il ne doit pas se douter que Kenshin est toujours là.
En pleine méditation, Kenshin n'a pas remarqué les deux gardes qui viennent d'entrer, ni qu'ils e dirigent non loin de sa table. Ce n'est que quand les gardes se mettent à parler plus fort, à grand renfort de saké, qu'il finit par les voir.
Automatiquement, il met sa capuche. Ainsi, il est méconnaissable. De toutes façons, les gardes sont bien trop occupés à festoyer pour regarder autour d'eux. Kenshin en profite pour écouter leur conversation.
" J'ai entendu dire que la petite princesse allait dormir dans la Grande Chambre ce soir. Je trouve le roi étrange depuis quelques jours. Il tient tellement à sa petite fille que j'ai cru qu'il ne la marierait jamais. Et voilà qu'il lui fait épouser un inconnu qui en plus n'a pas passé le test, dit le premier garde.
- Tu as raison, c'est bizarre. De plus, la mettre dans la Grande Chambre seulement deux jours après leur mariage, c'est un peu rapide. Pauvre princesse ! Elle est tellement mignonne, il va gâcher son bel avenir ! s'exclame le deuxième garde.
- Chut ! murmure l'autre garde. On pourrait nous entendre ! "
Pour la première fois, ils scrutent les personnes présentes autour d'eux.
Kenshin se replie un peu plus vers le coin sombre où il est assis. Cependant, ce n'est pas la peine, les gardes n'ont jeté qu'un rapide coup d'œil.
Maintenant, ils payent la serveuse et se retirent, non sans regarder une dernière fois le restaurant.
Kenshin appèle la serveuse. Il lui demande si elle sait où se trouve la Grande Chambre dans le palais. Ayant été discrète jusqu'à maintenant, la jeune fille lui jette un regard suspicieux. Elle lui indique tout de même que la Chambre est à l'ouest du palais et qu'on ne pouvait y accéder que par l'intérieur. Elle précise également, assez intelligente pour comprendre qu'il a l'intention de s'y rendre clandestinement, que, en ce jour où la princesse se trouvera elle-même dans cette pièce, il se pourrait fort qu'il y ait des gardes dans tous les recoins du palais.
Kenshin la remercie pour ses conseils et quitte le restaurant.
Il passe sa journée appuyé contre un arbre à deux mètres du palais, il fait semblant de somnoler et personne ne vient le déranger.
xxx
Aya, elle, devient de plus en plus anxieuse au fur et à mesure que les heures passent. Elle parcourt sa chambre des centaines de fois pour se calmer, bien qu'il n'y ait plus de meubles car les serviteurs sont déjà passés les chercher. Elle a beau se dire le contraire, le moment fatidique approche.
On vient la prévenir que le dîner est servi mais elle a trop envie de vomir pour manger quoi que ce soit.
Et puis, c'est là, ses servantes la prennent par le bras, l'habillent luxueusement et la conduisent devant la porte de la Grande Chambre.
Il y a plein de monde qui sont venus la regarder entrer avec son nouveau mari. Ils viennent admirer le spectacle.
" Quels gens pervers ! pense Aya, ils sont là pour assister à ma mort. Ou à mon suicide si ce type-là m'embrasse."
Le prince, dont elle ne connaît même pas le nom d'ailleurs, est devant elle, un sourire malsain sur ses lèvres. Il pourrait être beau s'il ne paraissait pas si imbu de lui-même.
Et voilà son frère et sa sœur qui arrivent, celle-ci paraît très satisfaite de son sort. Aya sait qu'elle ne l'a jamais aimée. Cependant, elle ne s'en préoccupe pas, c'est plutôt de la tristesse dans les yeux de son frère adoré qu'elle s'inquiète. Pour le rassurer, elle lui sourit tendrement.
Puis, son "père" débouche du couloir sur la gauche avec une flopée de gardes autour de lui. Il arrive à la porte et dit :
" Bien, chers serviteurs, le moment est venu pour ma fille de devenir une femme. Je vous demande de prier pour qu'elle devienne aussi généreuse que sa défunte mère car belle, elle l'est déjà plus. Acclamez tous votre nouvelle reine ! "
Aya se voit obligée de prendre le bras que lui tend son mari, il sent l'alcool et la sueur. Déjà qu'elle a des nausées, ce n'est pas ça qui va l'arranger.
Son père ouvre la porte, la Grande Chambre est magnifique mais Aya n'a pas vraiment la tête à s'extasier. En passant devant son père, elle croit voir une ombre passer devant ses prunelles. Elle lui chuchote :
" C'est trop tard pour être triste, "papa", je te signale que c'est toi qui en as décidé ainsi.
- Je suis désolé, je n'avais pas le choix. Tu dois essayer de comprendre et de me pardonner, murmure-t-il à son tour.
- Te pardonner ! J'ai perdu la notion du pardon au moment même où tu m'as annoncé que j'allais me marier. Je ne sais plus ce que c'est et tout ça à cause de toi alors n'espère pas la rédemption de tes péchés, en tout cas de ma part. Tu m'as perdu, papa. Adieu ! "
Sur ce, elle entre dans la chambre, des gens applaudissent. Si elle pouvait les faire taire, à ce moment-là, elle leur aurait bien coupés la langue !
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Toujours, contre son arbre, Kenshin sort de son sommeil apparent. Il tire son sabre de son fourreau et, d'un bond prodigieux, saute sur l'arbre en question, il monte de plus en plus haut grâce aux branches, jusqu'à atteindre la hauteur des murailles du palais. De nouveau, il saute et arrive sur les rebords de ces murs, il y a juste assez de place pour qu'il puisse tenir debout. Il regarde alors la nuit, la lune est cachée par de nombreux nuages noirs. C'est parfait, ainsi personne ne le verra.
Cette nuit est "la" nuit où tout commença.
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Tadaa !!
Et voilà mon chap 3 !
J'espère que vous avez bien aimé
Laissez-moi une petite review please !!
Manoa
