kikoo !!!!

c moi, enfin, voilà le chapitre 5

merci beaucoup pour les reviews

manoa


Chapitre 5 : Les yeux de l'assassin


Kenshin caresse les longs cheveux d'Aya. Le soleil va bientôt se coucher et il va falloir la réveiller dans peu de temps. Elle n'a pas cessé de dormir depuis le matin. C'est incroyable. Kenshin, lui, n'a besoin que de quelques heures de sommeil. L'expérience, sûrement.

Daîmon aussi est réveillé, il regarde le village avec méfiance. Là où il a des hommes, il y a la souffrance, voilà ce qu'il pense. Il n'a pas trop envie de s'approcher du village. Kenshin est bien d'accord avec lui mais il n'y a pas d'autres moyens. Sa petite princesse s'étire en poussant un étrange miaulement. "Elle est trop mignonne" pense Kenshin. Après avoir ouvert les yeux, Aya regarde autour d'elle avec un peu d'étonnement dans le regard.

" J'avais oublié que j'étais là, dit-elle.

- Si seulement je pouvais aussi, murmure Kenshin.

- Au fait, je ne t'ai pas vraiment bien remercié de m'avoir sauver des griffes de ce sale type. Je crois que j'aurais fini par me jeter par la fenêtre si jamais il m'avait touchée. Il a failli m'embrasser, tu te rends compte ? Un autre homme que toi ! Tu sais, je veux que tu sois le seul jusqu'à la fin de ma vie.

- Il est un peu tôt pour parler de ça, tu ne crois pas ? marmonne Kenshin, en laissant percer une certaine gêne.

- Que tu es timide tout à coup, dit-elle en éclatant de rire.

- Bon si on parlait d'autre chose ?

- Si tu veux... alors dis-moi comment as-tu fait pour me sauver ? Parce que même si je n'ai aucune estime pour ce prince, il n'avait pas l'air non plus d'être un faiblard. Tu ne l'as pas tué tout de même ?

Une lueur triste traverse les beaux yeux de Kenshin.

- Alors tu ne te souviens pas ?

- De quoi devrais-je me souvenir ?

Son air innocent n'y trompe pas, elle dit la vérité.

- C'est peut-être mieux ainsi, chuchote-t-il, si faiblement qu'Aya n'entend pas.

- Que dis-tu ?

- Rien, je me parlais à moi-même. En tous cas, ne t'inquiètes pas pour le "prince", il juste blessé. Cependant je pense qu'il ne réveillera que dans quelques semaines. Il doit avoir plusieurs blessures assez importantes, mais la pire est psychologique, je pense.

- C'est pas comme si je m'inquiétais, c'est juste que tuer des gens est mal. Enfin c'est ce que je pense. Tu arriverais à ôter la vie à une personne tout en sachant la souffrance que tu perpétues ? Sa famille, ses amis, tous ces gens qui le pleureront. Tu y arriverais ?"

Un long silence s'installe durant lequel Kenshin regarde Aya droit dans les yeux. Celle-ci soutient son regard mais sent ses joues s'empourprer. Elle a peut-être dit une bêtise.

Elle peut lire dans ses yeux une forte mélancolie. Que lui est donc t-il arrivé de si grave pour qu'il ne dise plus un mot ?

Après ce temps mort interminable, Kenshin finit par dire "Je ne sais pas si je le ferais...". Mais pourquoi a-t-il attendu autant de temps pour dire une réponse aussi évidente. Quoi qu'une personne normale aurait sûrement dit "Bien sûr que non !" Après tout Kenshin est peut-être plus réaliste. De toutes façons, elle l'aime comme il est et tant mieux s'il n'est pas comme les autres, il en est d'autant plus indispensable.

Cela fait maintenant longtemps qu'ils ne disent plus rien. Ils attendent le coucher de soleil. Quand celui-ci arrive, ils le contemplent en silence, subjugués par la magnificence du soleil rouge écarlate qui s'éteint derrière une colline.

Toujours sans prononcer un mot, les deux vagabonds se lèvent et se dirigent vers Daîmon. Kenshin aide d'abord Aya à monter, puis se hisse à son tour. Heureux d'avoir retrouvé sa maîtresse, l'étalon a du mal à calmer sa joie et se met à piaffer d'impatience. Seule la présence de Kenshin sur son dos, ombre au tableau, l'empêche d'être complètement épanoui. Cela ne l'empêche pourtant pas de galoper à grande vitesse lorsque celui-ci lui en donne l'ordre.

Ils passent alors par un chemin de terre qui conduit directement au village. Autour d'eux, il n'y a que des champs à perte de vue.

Après avoir galopé ainsi pendant quelques minutes, Daîmon ralentit. Mieux vaut ne pas se faire trop remarquer. Les pas du cheval, pourtant d'allure massive, ne font aucun bruit lorsqu'ils touchent le sol. On peut voir son agilité certaine à éviter les pierres et autres embûches sur le chemin.

La porte du village est maintenant devant eux, il n'y a personne.

Ils continuent jusqu'à trouver une petite auberge. L'enseigne est délabrée et rongée par le temps mais par les vitres, on aperçoit une salle confortable avec quelques joyeux qui se soulent tranquillement.

Devant la porte est accoudé un jeune garçon, qui s'approche vers eux. Il leur propose un repas et une chambre pour la nuit. Lorsque Kenshin accepte, un grand sourire apparaît sur son petit visage, il prend la bride de Daîmon. Kenshin, inquiet, esquisse un mouvement pour l'en empêcher mais Aya le retient et murmure à son oreille

" Calme-toi, si ce jeune est arrivé à prendre Daîmon, c'est qu'il n'y a aucun danger. On peut être tranquille et avoir confiance."

Kenshin acquiesce en silence et ils rentrent tous deux dans la petite auberge.

Tous les hommes présents tournent la tête vers eux dans un mouvement collectif de surprise. Kenshin et Aya s'assoient alors à une petite table libre. La serveuse accourt aussitôt, c'est une petite femme replète et à l'air sympathique.

Dès le début, Aya prend la parole. Kenshin la laisse faire, parler c'est pas trop son truc. Après leur avoir servi un copieux repas, la serveuse se joint à eux à la table, sur la demande d'Aya. Les deux jeunes femmes discutent bruyamment, de telle sorte que tout le monde entende leur conversation.

Mais Kenshin n'est pas dupe, il a tout de suite compris le petit manège de sa compagne. Tous les oreilles sont tendues vers leur petit groupe tandis qu'Aya raconte son histoire.

Elle leur dit qu'ils sont de simples voyageurs qui se sont enfuis de chez eux parce que leurs parents respectifs étaient contre leur alliance. Toute la foule boit ses paroles alors qu'elle raconte comment ils s'étaient rencontrés à un bal de campagne.

Son mensonge est indétectable, elle a vraiment un don car tout paraît réel jusque dans les moindres détails. Lorsqu'elle finit de parler, les hommes lui promettent de les protéger et de tuer quiconque aurait l'audace de les dénoncer.

Heureuse, Aya monte dans la chambre qu'on avait préparé pour eux, accompagnée de Kenshin. Quand ils sont enfin seuls, Kenshin éclate de rire. Il s'exclame :

" Où as-tu trouvé une histoire pareille ?

- C'est une histoire que me racontait ma mère avant de dormir. Mais ne t'inquiètes pas, elle vient d'occident alors ils ne risquent pas de la connaître. Elle était bien, pas vrai ?

- Ca peut aller mais un peu trop romantique à mon goût. Surtout le passage où tu as dit, "mon compagnon a donc décidé de me sauver coûte que coûte de la décision de mes parents, il m'a enlevé et nous avons vagabondé pendant des jours et des nuits, jusqu'à arriver enfin à cette auberge" C'est un peu trop, tu crois pas ?

- L'important, c'est qu'ils ont marché non ? Et puis il y a quand même du vrai dans mon histoire, tu m'as enlevé.

- Je t'ai "enlevé" ? Tu te moques de moi. J'entends encore ta petite voix qui dit "sauves-moi". Si c'est comme ça, j'aurais pas du venir te chercher.

- Je plaisante, c'est bon. T'es trop chou quand tu t'énerves.

- Tu m'as pas vu quand je m'énerve vraiment, je suis pas sûr que tu rigolerais encore.

- Tu paris ?"

Sur ce, elle approche doucement ses lèvres de la bouche de Kenshin et l'embrasse. Ils restent ainsi quelques minutes puis s'allongent sur le lit. Collés l'un à l'autre, ils s'endorment.

Aya rêve.

Elle se trouve au milieu d'une nappe de brouillard d'un blanc pur. Même si elle ne voit rien autour d'elle, un sentiment apaisant la traverse et elle se contente de rester debout les yeux au ciel, bien qu'on ne puisse pas vraiment parler de "ciel" car il est aussi constitué de brouillard.

Alors qu'elle baisse enfin les yeux, le brouillard blanc a disparu pour faire place à l'obscurité la plus complète. Aya ne voit même plus ses mains.

Devant elle apparaît alors une autre jeune fille. Tout d'abord, elle ne fait que ressentir sa présence, puis elle finit par discerner les traits de son visage. Et... ce sont ses propres traits.

Elle s'écrit :

" Mais qui êtes-vous ?

- Je suis toi, répons l'autre.

- Moi, mais c'est impossible ! Qu'est-ce que vous racontez ? Je suis moi.

- Tu te trompes, tu es trois.

- Pardon ? Je suis pas sûre de bien comprendre.

- Tu comprendras en temps voulu."

L'obscurité disparaît alors. Aya se rend compte qu'elle porte une simple robe blanche à bretelles. Elle est pieds nus. L'autre Aya se trouve en face d'elle, elle porte la même tenue, à la différence que celle-ci est noire.

Aya s'aperçoit également que les yeux et les cheveux de l'"autre" sont noirs charbon. C'est très étrange.

Aya tend sa main vers la fille pour la toucher mais avant d'y parvenir, celle-ci s'efface...

Kenshin apparaît alors à quelques mètres d'elle à la place. Son sabre est sorti et il est couvert de sang. Aya s'écrie :

"Kenshin, tu l'as vu ? Elle me ressemblait comme deux gouttes d'eau. C'était vraiment étrange.

Kenshin ne répond pas, il place son sabre devant lui.

- Kenshin ? Toi-aussi tu es bizarre. Que fais-tu ?

- Je vais te tuer, répond-t-il enfin d'une voix dure et glaciale.

- Quoi ? Mais bien sûr ! C'est une blague, hein ? C'est ça ? En tous cas, elle est pas drôle du tout...et si tu pouvais abaisser ton sabre, je préfèrerais.

- Tu dois mourir. Tu ne fais pas parti de ce monde. Tu n'y as pas de place et je vais te délivrer de ta vie absurde et sans intérêt."

Alors, il se déplace aussi vite que le vent, son épée bien en place devant lui. Arrivé à la hauteur d'Aya, il plante son sabre dans son abdomen. Celle-ci n'a pas le temps de réagir, ni même de crier.

La terreur est trop grande. Elle sent des larmes couler sur ses joues.

Le contact froid de l'épée est toujours là au sein de son corps, c'est insupportable. Juste avant que son cœur ne s'arrête de battre, un mot se forme sur ses lèvres sèches "Ken..."

Le bruit meurt sur ses lèvres, elle tombe à la renverse. Le sol se rapproche. Plus que quelques centimètres et ce sera finit.

Elle se réveille brusquement dans son lit. Elle est en sueur, des larmes sont encore collées sur ses joues et sa peau est froide comme la mort.

Elle tourne les yeux et voit Kenshin endormi profondément à côté d'elle. Heureusement, elle ne l'a pas réveillé.

Elle n'est pas très sûre que son cauchemar lui plaise.

Dans l'instant, elle a besoin de réfléchir, et lorsque c'est le cas, le seul à pouvoir la réconforter est Daîmon.

Tout doucement, elle se lève et sort de l'auberge. Il fait froid dehors mais elle a pris soin de se couvrir avec une longue cape. Elle se dirige vers l'écurie. Elle n'est plus qu'à une dizaine de mètres quand une main gantée la tire brusquement en arrière. Impossible d'y échapper !

L'inconnu à la main gantée la pousse vers le mur le plus proche.

Aya prend un grand coup sur la tête, elle n'a pas les idées très claires. Elle aperçoit d'autres silhouettes autour d'elle qui portent tous un bâton à la main.

Ca recommence comme la dernière fois ! Mais maintenant elle n'a plus de bijoux, alors que vont-ils pouvoir prendre ?

Elle distingue maintenant les visages de ses agresseurs, ce sont les hommes qui étaient dans l'auberge avec eux. Ils portent tous une petite barbe et des kimonos sales. Ils empestent l'alcool.

« Ca se présente pas très bien pour moi, ils ont pas l'air ne vouloir m'aider » pense Aya.

Tous ont des yeux menaçants et avides. Ils entourent Aya de sorte qu'elle ne puisse plus s'échapper. Elle est coincée. L'un d'eux dit :

« Alors tu vas bien ? Ne t'inquiètes pas, on veut juste s'amuser un peu. Si tu te laisse faire, tout se passera bien.

« Compte là-dessus et boit de l'eau ! » pense Aya. Mais bien sûr elle ne le dit pas. Elle se contente de rester silencieuse.

- Oui, on veut juste rigoler un peu. Tu y prendras plaisir, je t'assure, répond un autre en écho.

- Oui, laisses toi faire !

- Vous plaisantez ! Vous croyez que je vais être votre joujou ou quoi ? Ca va pas ! Je vous conseille de reculer si vous voulez pas être blessés.

- Très drôle ! Bon si tu veux pas de toi-même, on va être obligé d'utiliser la manière forte. Tu aurais mieux fait de te laisser faire ! »

Sur ces mots, l'un deux lui assène un coup de bâton dans le ventre.

Etrangement, Aya ne le sent pas. Par contre, elle se souvient de la blessure de son rêve et la douleur du sabre devient insupportable.

Elle est sur le point de crier, mais avant de le faire, un hennissement surgit de nulle part.

C'est Daîmon ! On entend un grand fracas dans l'écurie non loin de là. Apparemment, l'étalon a cassé la porte de son box.

En faisant un boucan infernal, Daîmon part dans un galop effréné sur les quelques mètres qui le séparent de sa maîtresse. Affolés, les hommes fuient comme des chiots apeurés.

Lorsque Daîmon arrive en trombe devant Aya, ils ne restent plus qu'eux.

Les yeux du cheval reflètent de la haine pure. Seule la présence d'Aya le retient de les tuer tous. Aya laisse enfin ses larmes couler et enfoui sa tête dans l'épaisse crinière de Daîmon. Les cheveux noirs se mêlent aux chevaux bruns de la jeune fille.

Ce n'est pas la peur qui la fait sangloter mais la douleur toujours tapie au creux de son ventre. Ce n'était pourtant qu'un simple rêve. Comment peut-elle encore ressentir la souffrance ?

Après avoir pleuré longuement, elle raccompagne son cheval à l'écurie même si celui-ci n'a pas vraiment envie de la quitter. Elle rentre ensuite à l'auberge.

Quand elle pousse la porte de sa petite chambre. Kenshin est réveillé et l'attend, allongé sur le lit. Il déclare :

« Ah ! Tu es enfin là ! Je t'ai entendu gémir dans ton sommeil tout à l'heure. Comme je pensais que tu voulais être tranquille, j'ai fait semblant de dormir. Ta petite promenade t'a fait du bien ? »

Il lui suffit alors de la regarder pour comprendre que quelque chose ne va pas.

Inquiet, il se précipite vers elle et l'amène jusqu'au lit. Il lui demande ce qui s'est passé, elle lui raconte tout. Au fur et à mesure qu'elle avance dans son récit, il devient de plus en plus blême.

Quand Aya l'achève finalement, elle n'arrive pas à définir les sentiments qui le traversent car ils détournent les yeux rapidement. Il ordonne à Aya de se reposer.

Sans un mot, il sort de la pièce. Aya ne sait pas quoi penser. Que vas-t-il faire ? Elle a peur. Elle ne sait pas si elle doit le suivre ou non, cependant elle a un très mauvais pressentiment.

Il faut qu'elle le suive. Mais d'abord, elle se passe un peu d'eau sur le visage, elle transpire de fièvre.

Elle reprend donc le chemin emprunté tout à l'heure avec une certaine anxiété.

Dans la nuit sombre, éclairée seulement par la lune, elle entend des bruits étouffés. Puis un cri retentit, faisant trembler le silence profond. Cela ne présage rien de bon.

Aya court le plus vite qu'elle peut jusqu'à l'endroit d'où vient le cri.

Elle débouche alors sur un cul-de-sac.

Les hommes qui l'ont agressée sont tous là, à la différence près qu'ils sont tous étendus sur le sol et qu'ils baignent dans leur sang. Tous gémissent dans une même plainte de douleur.

Un homme se tient au milieu d'eux. Pas une tâche de sang sur ses habits. Seul son sabre est rouge écarlate.

En le voyant, Aya pousse un petit cri.

L'homme se retourne. Ses yeux sont rouges sang et ils brillent d'une lueur féroce.

Tout son visage est tendu par la haine, une haine primitive et destructrice.

Ce sont des yeux d'assassin,

c'est un assassin.

Et cet homme,

c'est Kenshin…


Tadamm !!

Désolé il est tard et je n'ai pas le temps de répondre à vos gentilles reviews, mais je vous adore quand même !!!

merci !!

Manoa