ben voilà encors un chapitre mais come je l'ai dit dans mon autre fic vu que j'i repris les cours et l'heure à la quelle je comment et je termine il se peut qu'il y ai un ralentisement des éditions des chapitres mais j'essayerais quand même dans édité au moins deux par semaine et je remercie Athenais pour ces commentaires cela me fait vachement plaisir
sur ce bonne lecture
Chapitre9
– Que diable faites-vous là-dedans ? répéta sasuké.
Tentée de l'interroger en retour sur les raisons de sa présence, sakura se ravisa. Elle avait trop besoin de lui pour se permettre de le soupçonner. D'ailleurs, si c'était lui qui l'avait poussée, pourquoi serait-il revenu la tirer de là ?
– Sortez-moi de l'eau, dit-elle. Nous parlerons ensuite.
Au lieu de lui lancer une échelle de corde, sasuké se pencha au-dessus de la citerne et lui tendit la main. Elle hésita une fraction de seconde avant de la prendre.
– Je n'ai plus beaucoup d'énergie, avoua-t-elle dans un souffle. Ne comptez pas trop sur mon aide.
– Ne vous inquiétez pas. Quand je vous aurai suffisamment soulevée, agrippez-vous de l'autre main au rebord.
Et ce disant, il se redressa, l'entraînant avec lui. Dès qu'elle eut posé une main sur le bord, il se pencha de nouveau et l'attrapa par la ceinture du jean. Quelques secondes plus tard, elle gisait à plat ventre sur la passerelle, les jambes encore à demi dans l'eau, incapable d'aller plus loin. Lui passant alors un bras autour de la taille, l'autre sous l'une des cuisses, sasuké la sortit complètement.
Appuyée de tout son poids contre lui, bien à l'abri au creux des bras protecteurs, elle n'avait plus du tout envie de bouger.
– Me permettez-vous de rester là un moment, afin de reprendre mon souffle ? demanda-t-elle faiblement.
– Restez aussi longtemps que vous voudrez.
Même pour l'éternité ? faillit-elle demander.
– Je vais mouiller tous vos vêtements...
– Ils sécheront. Vous auriez dû me dire que vous vouliez vous baigner. Nous serions allés à la piscine.
– Ha, ha.
Elle n'avait pas même la force de rire.
– A présent, dites-moi ce qui s'est passé.
sakura soupira, sachant qu'il l'interrogerait sans relâche jusqu'à ce qu'elle eût tout raconté.
– Eh bien, dit-elle, je cherchais une boucle d'oreille que j'avais égarée au cours du dernier numéro.
Elle tressaillit brusquement.
– Oh, mon Dieu, elle est sans doute au fond de l'eau, à présent.
sasuké resserra son étreinte.
– Ne vous imaginez pas que je vous laisserai plonger pour la récupérer.
– Ce n'était pas mon intention, croyez-moi.
– Donc, vous cherchiez cette boucle et...
– Je l'ai retrouvée enfoncée entre deux lattes de bois au bord de la passerelle. Pendant que j'essayais de la dégager...
– Vous êtes tombée.
– Plus exactement, quelqu'un m'a poussée. Depuis un bon moment, j'avais l'impression de ne pas être seule. Mon intuition me trompe rarement.
– Pourquoi n'êtes-vous pas partie plus tôt, dans ce cas ?
– J'ai promené ma lampe sur la scène et dans la salle, et je n'ai vu personne. J'en ai déduit que mon imagination me jouait un nouveau tour.
– Comme hier soir, lorsque quelqu'un vous suivait dans le jardin ?
– Oui, comme hier.
sasuké n'émit aucun commentaire. Au bout de quelques instants, il se redressa, gardant sakura contre lui.
– Venez, il faut vous sécher.
La jeune femme se remit péniblement debout, et réfléchit un moment avant de comprendre pourquoi sa jambe droite était plus courte que l'autre.
– Pour couronner le tout, j'ai aussi perdu une chaussure dans l'eau.
– J'enverrai quelqu'un la repêcher, avec votre boucle d'oreille.
Persuadée que l'escarpin serait hors d'usage après son séjour dans le bassin, sakura ôta l'autre. De toute façon, elle ne marcherait pas pieds nus longtemps puisqu'une paire de ballerines l'attendait dans son placard.
L'air frais de la climatisation sur sa peau mouillée la fit frissonner jusqu'au vestiaire où ils allèrent chercher son sac.
– Vous devriez peut-être prendre une douche chaude, suggéra sasuké, qui ne la quittait pas des yeux.
– Je préfère quitter cet endroit au plus vite, dit sakura. Dans vingt minutes, je serai de retour chez ino.
– Puis-je vous rappeler que j'habite ici même et que ma salle de bains est à votre disposition ?
Tentée d'accepter, sakura éprouva cependant le besoin de se rassurer tout à fait.
– Comment se fait-il que vous me cherchiez ? lui demanda-t-elle.
Devinant immédiatement ce qu'elle pensait, sasuké se rembrunit.
– Je vous attendais à la sortie du music-hall pour vous supplier de ne pas mettre un terme définitif à nos relations. Comme tout le monde avait quitté la salle, j'ai d'abord pensé que vous étiez en retard, comme d'habitude. Au bout de trois quarts d'heure, j'ai décidé d'aller vérifier si vous étiez toujours là.
Ses explications paraissaient logiques ; au demeurant, sakura avait vraiment envie de le croire.
– Je pourrais peut-être trouver un costume à enfiler en sortant de la douche, dit-elle, glacée jusqu'aux os.
– Ne vous inquiétez pas pour cela.
– Auriez-vous un stock de vêtements féminins dans votre garçonnière ?
Cela ne l'eût guère étonnée, à vrai dire.
– Je pensais tout simplement vous prêter un peignoir bien épais... pendant que le séchoir électrique fonctionnerait.
L'idée de s'envelopper dans de l'éponge mœlleuse la revigora par avance.
– D'accord, allons-y ! décida-t-elle en attrapant la bandoulière de son sac.
Accoutumés à toutes sortes de spectacles insolites dans cette ville hors norme, les clients du casino se retournèrent à peine sur sakura dont les cheveux et les vêtements trempés dégoulinaient sur l'épaisse moquette rouge.
Dans l'appartement, sasuké conduisit sakura jusqu'à sa chambre, une vaste pièce meublée à l'orientale, avec un large lit très bas et de somptueux tapis. Il ouvrit la porte de la salle de bains et l'invita à entrer.
– Je prendrai vos vêtements pour les faire sécher ; en attendant, je vais vous préparer du thé bien chaud. Dans la penderie, vous trouverez des serviettes et quelques peignoirs. Choisissez ce qui vous plaira.
En passant devant lui, sakura s'arrêta un instant pour lui exprimer sa gratitude.
– Merci de m'avoir repêchée, sasuké.
– sasuké ? s'étonna-t-il en se penchant vers elle, si près qu'elle sentit l'haleine tiède caresser sa joue.
sakura lui sourit, troublée par son regard de braise.
– sasu, corrigea-t-elle, le cœur battant.
L'air sérieux du jeune homme se dissipa, et il lui rendit son sourire.
– Allons, dépêchez-vous, vous allez attraper un rhume.
Elle referma doucement la porte sur lui et se hâta d'ôter son pantalon et son T-shirt mouillés. La douche fumante lui fit du bien, et quand elle se fut frictionnée à l'aide d'une serviette de bain trouvée dans le placard, elle grelottait un peu moins et se sentait presque détendue.
Le peignoir de sasuké lui arrivait aux chevilles, et elle dut rouler les manches pour dégager ses mains. Une autre serviette enroulée en turban sur la tête, elle ramassa ses vêtements et gagna la cuisine pour les confier à son hôte. Elle le trouva en train de fredonner devant le fourneau, accompagné par le joyeux sifflement de la bouilloire. Sur le seuil, sakura s'immobilisa brusquement et porta une main à son nez.
– At... choum !
sasuké fit volte-face et la considéra un instant sans rien dire, les yeux brillants. Embarrassée, sakura rougit légèrement. Afin de rompre le malaise, elle lui tendit le paquet de vêtements qu'il plaça sans attendre dans le séchoir.
– Puis-je me rendre utile ? demanda-t-elle ensuite.
– Bien sûr ; choisissez donc le thé que vous aimez, suggéra-t-il en ôtant la bouilloire de la plaque électrique. Et puis... vous trouverez des mouchoirs de papier dans le dernier tiroir, derrière vous, ajouta-t-il comme elle éternuait une seconde fois.
sakura s'exécuta, se mouchant discrètement avant de placer un sachet de thé au jasmin dans la théière. sasuké versa l'eau bouillante, prit le plateau et lui fit signe de le suivre dans la salle de séjour.
– Je ne vous imaginais pas aussi à l'aise dans une cuisine, dit sakura, confortablement installée sur le canapé avec son thé, quelques secondes plus tard.
– Inutile d'être un cordon-bleu pour préparer une tasse de thé, répliqua-t-il. En outre, un minimum de connaissances élémentaires est indispensable lorsqu'on vit seul. Je n'aimerais pas prendre tous mes repas au restaurant.
Pourtant, sa famille eût souhaité le voir plus souvent au uchiwa's, faillit lui rappeler sakura.
– Avez-vous jamais travaillé au restaurant de votre père ? demanda-t-elle.
– Le uchiwa's est une affaire récente. Mon père l'a fait aménager pendant ses derniers mois de détention afin de prendre un nouveau départ.
– Il ne s'occupe donc plus que de son restaurant, désormais ?
– Il possède aussi une chaîne de laveries automatiques et quelques magasins d'alimentation, répondit sasuké sans paraître se souvenir du violent différend qui l'avait opposé la veille à m.Uchiwa.
– Plus de complexe hôtelier ? Plus de casino ? insista sakura.
– Les juges ne seraient pas très favorables à cette idée.
Une réponse peu compromettante, jugea sakura.
– Qui s'occupait de ses affaires pendant sa détention ? reprit-elle.
– Quelle importance cela peut-il avoir ?
– Vous le savez mieux que moi, dit-elle en tamponnant son nez avec un mouchoir.
Son séjour prolongé dans le bassin commençait à produire son effet.
– Au début, quelques associés de mon père ont pris la relève, avec l'aide de naruto.
naruto... Incapable d'entendre prononcer ce nom sans l'associer aux crimes pour lesquels il avait fourni un alibi à sasuké, sakura se crispa imperceptiblement. Mais elle chassa aussitôt ces pensées.
– L'absence d'un père a dû être pénible pour l'enfant que vous étiez.
– Je suis devenu un mauvais sujet, surtout après la mort de ma mère. Au lycée, j'organisais des parties de poker et des paris truqués. Sur le point d'être renvoyé de l'établissement, j'ai été repris en main de justesse par naruto. Son intervention « musclée » fut salutaire. Grâce à lui, j'ai poursuivi mes études jusqu'à Harvard.
– Des études de commerce qui vous ont permis de reprendre les affaires de votre père ? demanda sakura.
A en juger par le regard qu'il lui lança, sasuké n'apprécia pas la question.
– Nous étions deux : ita et moi, répondit-il néanmoins après un lourd silence. ita est le surnom de mon frère cadet, itachi. Il n'a aucun diplôme, à la différence de ayamé et moi.
« Ce qui expliquerait, se dit sakura, que ayamé rêve d'évincer sasuké pour la succession de son père dans la direction des affaires. »
– Qu'est devenu itachi, à présent ?
– Je n'en sais pas plus que vous à son sujet. Quelque temps avant que notre père fût sorti de prison, il nous a faussé compagnie, expliqua sasuké d'un ton teinté d'amertume.
– Et pour votre part, vous avez préféré rouvrir le Caraïbes plutôt que de travailler pour votre père, n'est-ce pas ?
– Seule une réalisation personnelle peut assurer l'indépendance d'un homme.
Parlait-il uniquement d'activités légales ? Un nouvel éternuement empêcha sakura de l'interroger davantage.
sasuké la considéra d'un air soucieux : ses joues étaient trop pâles, son nez, un peu rouge, et ses yeux brillaient comme sous l'effet de la fièvre.
– Comment vous sentez-vous ? s'enquit-il avec sollicitude.
– Pas très bien, avoua-t-elle, recroquevillée dans l'angle du canapé. Serait-il possible de modérer l'air conditionné ?
– Il est réglé au plus bas. Vous avez des frissons, mais il ne fait pas froid. Peut-être faudrait-il appeler un médecin ?
– Surtout pas ! J'ai vu assez de médecins pour le reste de mes jours.
– Alors, laissez-moi vous soigner moi-même, suggéra sasuké. Un petit verre de cognac vous réchauffera.
Tout en allant chercher la bouteille, il la vit se recroqueviller dans son coin. Elle avait l'air plus vulnérable que de coutume. L'était-elle assez pour lui apprendre ce qu'il voulait savoir ? Après avoir satisfait la curiosité de la jeune femme, son tour était venu de la faire parler, se dit sasuké. Il attendit qu'elle eût bu une bonne rasade d'alcool pour passer à l'offensive.
– Comment avez-vous décidé de devenir danseuse de revue ? demanda-t-il.
La méthode était simple : il suffisait de la mettre d'abord en confiance grâce à quelques questions anodines.
– Grâce à ma mère. Elle adorait les comédies musicales d'après-guerre, surtout celles avec Fred Astaire et Ginger Rogers. Elle dansait dans l'appartement en faisant le ménage : une manière comme une autre d'échapper à sa condition, je suppose. J'avais cinq ans quand elle m'a inscrite à mon premier cours de danse. Et mon destin était déjà tracé.
– Votre mère ne désapprouve donc pas votre choix ? poursuivit sasuké en lui servant encore un peu de cognac.
– Pas du tout, bien au contraire. Mes parents sont très fiers de ma réussite.
Un autre éternuement ponctua sa phrase.
– Avez-vous encore froid ?
– Non. Ce rhume m'abrutit un peu, voilà tout.
– Faites confiance à votre médecin.
S'approchant d'elle sur le canapé, il lui glissa un bras autour des épaules.
– C'est merveilleux de faire un métier qu'on aime, dit-il pour relancer la conversation.
– J'ai beaucoup de chance, en effet.
– Et vous êtes douée, ce qui ne gâte rien.
Il marqua une pause avant de soulever le point qui l'intéressait.
– Dans ce cas, pourquoi avoir cessé de danser l'hiver dernier ?
sakura se tourna à demi vers lui, visiblement sur ses gardes.
– Je vous l'ai déjà dit, répondit-elle.
– Je sais. Vous avez été agressée ; assez sérieusement pour ne plus pouvoir travailler pendant six mois ?
– Oui, murmura-t-elle en détournant les yeux.
– Aviez-vous été blessée ?
Après une brève hésitation, elle humecta ses lèvres.
– Mes blessures les plus graves étaient d'ordre psychologique.
Persuadé que l'alcool allait lui délier la langue, sasuké l'encouragea d'une pression de la main.
– Racontez-moi.
sakura soupira.
– Cela s'est passé en coulisses après une représentation.
Comme elle semblait peu disposée à en dire davantage, il se pencha sur elle.
– Allons, vous ne devez pas vous arrêter en chemin. Cela peut vous faire du bien d'en parler. De toute façon, je ne vous laisserai pas en paix jusqu'à ce que vous ayez « vidé votre sac ».
La sentant trembler, il resserra son étreinte, poussé par son besoin de la protéger autant que par celui de lui arracher ses secrets.
– Eh bien, commença-t-elle, mon agresseur était un joueur de base-ball, Dave Haskell. Il avait vécu pendant plusieurs mois avec l'une des danseuses de la revue et ne pouvait se résoudre à la perdre. Ce soir-là, bien qu'un peu ivre, il avait réussi à s'introduire dans le music-hall, mais Leslie, qui n'avait pas du tout envie de le voir, a réussi à s'éclipser à son insu... Alors, comme j'étais une fois de plus en retard, Haskell s'en est pris à moi.
Manifestement, ce récit lui était pénible.
– De quelle façon ? demanda doucement sasuké.
– Prétendant que toutes les danseuses se valaient, il s'est mis à vouloir m'embrasser. Je ne voulais pas lui faire de peine ; il était ivre, avec le cœur brisé. Je l'ai donc repoussé gentiment, mais il a insisté, puis s'est acharné sur moi. Je me suis défendue de mon mieux, à coups de griffes et de poing, mais il était beaucoup plus fort...
sasuké la sentit frissonner entre ses bras.
– Avant que le gardien de nuit vînt à mon secours, Haskell m'avait déjà brisé deux côtes, déboîté une épaule, et sérieusement abîmé le nez.
Cela expliquait donc la violence de sa réaction, le jour où il avait voulu la retenir, se dit sasuké, soulagé de comprendre enfin.
– J'espère que ce scélérat purge sa peine derrière des barreaux, gronda-t-il en la serrant encore un peu plus fort.
– Hélas, non, répondit sakura.
– Vous n'avez tout de même pas renoncé à le poursuivre en justice !
– Oh, je l'ai bel et bien dénoncé à la police. Mais Haskell a prétendu que j'avais voulu le séduire à cause de sa notoriété, et qu'il avait dû se défendre contre mes assauts...
sasuké en resta pantois.
– Et les gendarmes l'ont cru ?
– Je ne sais pas au juste ce qu'ils ont cru ; ma taille impressionne parfois les gens, vous savez. Quoi qu'il en soit, les avocats d'Haskell m'ont proposé un arrangement à l'amiable, et le mien m'a conseillé de l'accepter. Pourquoi ne pas enterrer l'affaire, puisque cet homme n'avait pas réussi à me violer ? J'ai compris ce qu'il voulait dire. Haskell était quelqu'un. Moi, pas.
– Et ensuite ?
– Ensuite, j'ai empoché l'indemnité, heureuse de pouvoir régler mon médecin, mon loyer, et d'attendre le jour où je pourrais reprendre mon travail. J'ai déposé le surplus sur un compte pour mes parents qui ne toucheront bientôt plus qu'une maigre retraite.
Mais de toute évidence, elle nourrissait un sentiment d'injustice à propos de cette affaire.
– On n'a pas toujours le choix, n'est-ce pas ? poursuivit-elle. Au demeurant, je ne pouvais plus passer devant un music-hall de Broadway sans éprouver la nausée.
– C'est pourquoi vous avez décidé de changer d'air en venant rejoindre votre amie à Las Vegas.
sakura opina.
– Son mariage me fournissait le prétexte dont j'avais besoin.
Un petit rire cynique la secoua.
– Et voilà qu'au lieu des vacances attendues, la disparition de ino ne cesse de me préoccuper, quelqu'un me suit subrepticement la nuit, et on me pousse à l'eau.
– Allez-vous tout abandonner ?
– Jamais de la vie. Je dois retrouver ino.
Elle avait finalement alerté la police. sasuké le savait depuis qu'un inspecteur était venu interroger les employés à propos de ino, le matin même.
– Votre amie reviendra probablement un de ces jours de sa lune de miel.
Et alors, le chantage commencerait, songea-t-il, résigné.
– Je ne crois pas, dit sakura. Elle m'a appelée la nuit dernière.
– Où était-elle ? questionna sasuké, subitement en alerte.
– Je ne sais pas. Elle chuchotait comme s'il ne fallait pas que quelqu'un l'entendît. Elle demandait de l'aide pour s'échapper. Apparemment, un inconnu la retient quelque part contre son gré.
Etait-ce possible ? La situation était peut-être différente de ce qu'il avait cru, songea sasuké. Se serait-il trompé ?
– Vous n'avez pas la moindre idée de l'endroit où elle se trouvait ?
– Non. Si je pouvais seulement consulter les registres de la compagnie de téléphone... peut-être retrouverais-je le numéro d'où provenait l'appel ?
– J'essaierai de l'obtenir pour vous.
– Ne faut-il pas disposer d'une autorisation spéciale pour se procurer ce genre de renseignement ?
– A défaut d'autorisation, je ferai intervenir mes relations.
– sasu, dit sakura d'une voix ensommeillée, mais pleine d'espoir, auriez-vous l'intention de m'aider à chercher ino ?
D'un geste tendre, il lui caressa les cheveux tout en la gardant serrée contre lui.
– C'est bien possible, en effet.
Pour la première fois, il la sentit se détendre complètement entre ses bras, comme si elle lui accordait enfin toute confiance. Elle ignorait toutefois qu'il souhaitait lui aussi retrouver ino yamanaka bien vivante... pour récupérer ce qu'elle lui avait volé.
La lumière grisâtre de l'aube réveilla sakura qui reprit vaguement conscience de ce qui l'entourait. Elle ouvrit brusquement les yeux. Cette chambre n'était pas la sienne... du moins, pas celle de ino. C'était la chambre de sasuké.
Et – sauf erreur de sa part –, elle entendait la respiration de sasuké blotti derrière elle dans le lit, étroitement plaqué contre son dos, une main posée sur son sein droit à travers le peignoir.
Malgré elle, son sang se mit à circuler plus rapidement dans ses veines. Parfaitement immobile, elle s'efforça de récapituler leur emploi du temps de la soirée précédente. Quelques minutes après qu'il lui eut promis de l'aider à retrouver ino, elle avait dû s'assoupir. Et il avait eu l'audace, non seulement de la coucher dans son lit, mais encore de l'y rejoindre !
La situation n'avait décidément rien de rassurant. Elle n'avait fréquenté aucun homme depuis la tentative de viol de Dave Haskell. Et Dan était peut-être beaucoup plus dangereux qu'un joueur de base-ball aviné.
Dans son dos, sasuké s'agita légèrement avec un grognement indistinct. Ses doigts se refermèrent sur le sein de sakura dont la pointe se dressa immédiatement sous l'éponge. Instinctivement, elle ajusta ses hanches aux siennes, ce qui l'autorisa aussitôt à penser qu'il ne portait ni pyjama ni sous-vêtement d'aucune sorte.
D'un geste furtif, afin de ne pas le réveiller, elle glissa une main entre eux pour s'en assurer. L'effet fut instantané, et elle ne put résister à la tentation de prolonger son exploration. Une haleine tiède et de petits baisers dans son cou ne tardèrent pas à la rappeler à la raison. sasuké était bel et bien réveillé.
– Il faudrait que je rentre, dit-elle platement en ramenant bien vite la main devant elle.
– Mmm.
Le cœur de sakura battait la chamade. Comment avait-elle pu se fourrer dans pareil guêpier ?
– Nous avons beaucoup de choses à faire, tous les deux.
A la vérité, elle ne se souvenait plus très bien de ce qu'elle avait à faire depuis que les doigts de sasuké s'étaient insinués sous son peignoir. Ils se refermèrent sur un sein tendu, et sasuké se souleva à demi pour la regarder.
– Si vous êtes sûre de vouloir partir..., murmura-t-il.
Les sens embrasés, sakura hésita néanmoins en songeant aux deux meurtres dans lesquels sasuké avait été impliqué, sans compter la disparition de ino. La gorge nouée, elle leva les yeux sur lui. Pouvait-elle avoir confiance en lui ? Il l'avait tout de même sauvée d'une éventuelle noyade.
– Je ne suis pas vraiment sûre de ce que je veux, sasu, avoua-t-elle.
– Dans ce cas, essayez de vous détendre. Nous verrons plus tard.
Ce disant, ses lèvres lui effleurèrent la joue, et elle s'abandonna avec délices à cette sensation. Jamais un homme réellement dangereux n'aurait pu la mettre dans cet état. Pourtant...
– Nous nous connaissons à peine, dit-elle encore.
– Bien des couples se connaissent beaucoup moins que vous et moi, lui chuchota-t-il à l'oreille.
De plus en plus troublée, elle dut fournir un effort considérable pour articuler.
– Je n'apprécie pas forcément tout ce que je sais à votre sujet.
Cette réplique l'arrêta net. Retirant sa main aventureuse, il se redressa un peu plus pour la regarder bien en face.
– Que croyez-vous donc savoir ?
Son expression, sa voix s'étaient durcies. La gorge sèche, sakura songea une fois de plus à Mia et Glory ; aborder le sujet maintenant l'amènerait à suggérer qu'elle le tenait pour coupable de ces crimes. Mais pourquoi aurait-elle dû le croire innocent ?
– Avez-vous confiance en moi ? reprit sasuké, comme elle gardait le silence.
– C'est précisément la question que je me posais.
– Et quelle est la réponse ?
Elle scruta le visage, les yeux pleins de colère. Que devait-elle penser ?
– J'ai envie d'avoir confiance en vous, avoua-t-elle finalement.
C'était la stricte vérité, même si sasuké l'effrayait quelquefois.
– Bon. Ce n'est déjà pas si mal.
Il l'embrassa alors sans qu'elle se défendît. Se tournant vers lui, elle l'enlaça alors par le cou. Leurs lèvres, leurs langues se cherchaient, et sakura l'attira contre lui, les reins cambrés, au comble de l'excitation.
Avec une plainte sourde, sasuké s'écarta péniblement d'elle.
– Si vous devez partir, n'attendez pas davantage.
Au lieu d'achever ce qu'il avait commencé, et de la rendre folle de désir, il la laissait libre de prendre une décision pleinement réfléchie. En était-elle seulement capable ? Rien n'était moins sûr. Elle ne savait pas s'il méritait la moindre confiance. Parfois, il lui faisait peur. Mais elle avait toujours envie de lui ; peut-être était-ce là tout ce qui comptait, en définitive.
– Réflexion faite, je ne veux plus partir, affirma-t-elle, se fiant finalement à son intuition.
Ravi de cette décision, sasuké l'embrassa avec fougue et écarta largement les pans de son peignoir pour explorer son corps. Emportée dans un tourbillon, sakura émit de petits gémissements rauques à demi étouffés par leurs baisers passsionnés. Jamais elle n'avait éprouvé une telle ivresse entre les bras d'un homme. Jamais elle ne s'était sentie aussi vivante, féminine, désirable, en un mot, heureuse. Et dans son ardeur aussi farouche qu'exigeante, elle s'entendit l'appeler d'une voix vibrante et douce et le supplier de venir en elle, vite, très vite...
Quand ils s'unirent enfin, ce fut comme une révélation. Au plus profond d'elle-même, quels que fussent ses doutes ou ses craintes, elle appartenait à cet homme. Plus tard, seulement, en retombant près de lui, les sens apaisés, elle se demanda si elle aurait la chance de vivre assez longtemps pour faire encore l'amour avec sasuké.
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