salut a tous on approche de la fin et oui plus qu'un chapitre et oui je vais devoir vous qui avec le prochain chap mais j'ai tjs une autre fic si le coeur vs en dit (vive la pub pour mon autre fic lol)sur ce bonne lecture


Chapitre13

Marco Scudella !
Près d'une heure plus tard, au commissariat où il venait de faire sa déposition, Dan n'était pas encore remis de sa surprise. Comment avait-il pu employer le frère jumeau de Mia dans son casino sans s'en rendre compte ?
A vrai dire, il n'avait jamais eu l'occasion de le connaître. Et les douze années écoulées depuis le décès de Mia lui semblaient une éternité.
– Ne vous inquiétez pas, mademoiselle Haruno, disait le commissaire. Nous allons diffuser le signalement de ino yamanaka et lancer un avis de recherche. Nous la retrouverons.
– Quelle chance, vous me croyez enfin ! répliqua sakura d'une voix où perçait le découragement.
Pourquoi n'avait-elle pas mentionné son plongeon forcé et l'incident du chariot élévateur ? se demanda sasuké, bien que peu disposé à l'évoquer lui-même.
– Etes-vous certaine de ne pas vouloir vous faire examiner au service des urgences ? demanda encore une fois le commissaire en désignant la jambe blessée de la jeune femme.
– Ce n'est qu'une égratignure, insista-t-elle. De la teinture d'iode suffira à présent que votre infirmière a nettoyé la plaie.
– Ne vous inquiétez pas, commissaire, je veillerai à ce qu'on la soigne, dit sasuké en se levant brusquement.
sakura l'imita mais lui jeta un coup d'œil oblique qui le fit frémir. Que lui reprochait-elle, à présent ?
– Tenez, n'oubliez pas votre sac, dit un policier.
Il lui tendit l'objet récupéré un quart d'heure plus tôt au domicile de Scudella fouillé de fond en comble par les enquêteurs. La jeune femme le prit avec gratitude et s'agrippa à la courroie comme si sa vie en dépendait.
sasuké eût préféré qu'elle s'accrochât à lui, qu'elle se jetât de nouveau dans ses bras avec la confiance qu'elle lui avait témoignée tout à l'heure. Mais durant le trajet au commissariat, il l'avait vue reprendre ses distances vis-à-vis de lui. Manifestement, elle ne lui avait pas pardonné sa réaction antérieure, à propos du peigne de ayamé. Il regrettait maintenant de s'être montré aussi méfiant envers elle, même s'il se reconnaissait l'excuse d'évoluer dans un milieu où il était bien difficile de croire les gens sur parole.
La mine lugubre, ils quittèrent ensemble le commissariat.
– Tu devrais peut-être accepter de voir un médecin, lui conseilla sasuké en la voyant boitiller.
– Je ne veux pas de médecin, répéta-t-elle sans cesser d'étreindre ce maudit sac, sans doute afin d'éviter tout contact avec lui. Ce n'est rien.
– Tu n'as besoin d'aide de personne, n'est-ce pas ? demanda-t-il d'un ton un peu aigre.
– Je n'ai pas dit cela. Mais si tu veux tout savoir, Scudella ne m'aurait pas rattrapée si je n'avais pas été distraite par ton appel.
– Excuse-moi de m'être soucié de ce qui pouvait t'arriver.
– Ecoute, je suis désolée, dit-elle en se massant le bras d'un air contrit. Je ne suis pas au mieux de ma forme, pour le moment.
Peu convaincu, sasuké esquissa une grimace. Sans doute s'était-il trompé en attribuant l'élan spontané qu'elle avait eu pour lui à un autre sentiment que la reconnaissance.
– Viens. Je vais te raccompagner en voiture.
sakura s'arrêta, visiblement déchirée. Incapable de supporter ce mutisme, sasuké soupira.
– Je regrette d'avoir été injuste avec toi, d'accord ?
Ses excuses étaient maladroites, mais il n'avait pas l'habitude de rendre des comptes à quiconque.
– Il ne s'agit pas de cela...
– Alors de quoi s'agit-il, au juste ?
– Je n'ai pas tout avoué à la police, dit-elle comme si elle le regrettait plus ou moins. Scudella prétend qu'il n'avait eu aucune raison de s'en prendre à moi auparavant... par conséquent, qu'il ne m'a ni poussée dans l'eau, ni prise au piège sur le chariot, ni poursuivie sur le chantier...
Sur le chantier ?
– Qu'essaies-tu de me dire, sakura ?
– Qui pourrait avoir des motifs valables pour m'éliminer ?
– Personne d'autre que moi, je suppose ?
La jeune femme détourna fugitivement les yeux et sembla fournir un effort sur elle-même pour poursuivre :
– Le peigne... selon Scudella, tu cherchais à protéger ayamé. Jusqu'où irais-tu pour cela ?
Le sang se figea dans les veines de sasuké. L'accusation évidente ne méritait pas de réponse.
– Je n'en ai pas parlé aux policiers, reprit sakura, manifestement bouleversée. S'il te plaît, sasuké, dis-moi la vérité. Marco a cambriolé ton coffre-fort pour s'emparer de ce peigne. Puis ino l'a trouvé et le lui a repris, devinant ce qu'il comptait en faire. Elle s'apprêtait à te le rendre. J'aimerais connaître le reste de l'histoire.
ayamé étant désormais dégagée de tout soupçon, sasuké décida de dévoiler leurs secrets.
– Après avoir découvert le cadavre de Glory, la police est venue m'interroger au Caraïbes, commença-t-il. Pendant notre entretien, naruto s'est éclipsé pour passer au domicile de Glory avant les enquêteurs, décidé à soustraire tout élément susceptible de me compromettre. Il y a trouvé le peigne de ayamé, sans remarquer que l'une des émeraudes avait disparu.
– Puis il t'a rapporté le peigne, et tu en as déduit que ta sœur était peut-être l'assassin.
– J'ai « cuisiné » ayamé pendant des heures pour la faire avouer. Elle m'a juré que ce n'était pas elle, qu'elles s'étaient seulement querellées à mon sujet, et je l'ai crue.
– Alors, pourquoi avoir continué à cacher ce peigne ?
– Moi, je l'ai crue. Mais la police l'aurait peut-être inculpée.
– Tu t'es donc évertué à protéger ta sœur. Et en ce qui concerne Mia ? As-tu également demandé à ayamé si elle l'avait tuée ? Ou bien était-ce superflu ?

sasuké demeura muet. Le silence s'éternisa, de plus en plus pesant.
– Et toi, qu'en penses-tu ? maugréa enfin sasuké, les dents serrées.
– Je ne sais pas, sasu. Scudella a poignardé Glory pour te faire accuser et venger Mia, persuadé que tu l'avais assassinée.
Les traits crispés, sasuké la dévisagea sans complaisance.
– S'est-il vraiment passé quelque chose entre nous ? demanda-t-il. Ou bien t'es-tu seulement servie de moi pour essayer de retrouver ino ?
Le regard embarrassé qu'elle lui retourna lui donna la réponse.
– Tu ne m'as jamais vraiment cru innocent, n'est-ce pas ?
– Non, avoua-t-elle dans un souffle.
– Quel était donc ton plan ? Coucher avec moi pour fouiller mon domicile et obtenir des confidences sur l'oreiller peut-être ?
– Je, hum...
Incapable de nier, elle s'arrêta là.
Il ressentit cet aveu comme un coup de poignard dans le cœur. Décidément, une erreur ne lui avait pas servi d'expérience. Il était tombé follement amoureux de sakura, plus amoureux qu'il l'avait jamais été de Mia. Furieux et blessé, il préféra s'enfuir de peur de commettre quelque geste regrettable.
Quelques secondes plus tard, il avait disparu dans la nuit sans un regard en arrière.

Seule et découragée, sakura se mit à errer au hasard, réprimant ses larmes. Pourquoi avait-elle été incapable de rassurer sasuké sur ses propres motivations ? Et comment pouvait-elle le croire capable de tuer alors qu'il lui avait sauvé la vie à plusieurs reprises ?
Cependant, tout en le sachant innocent, elle aurait voulu l'entendre affirmer clairement : « Je n'ai assassiné personne. » Le souvenir de leur querelle, dans la loge, quand il lui avait demandé si, oui ou non, elle avait monté une opération de chantage avec ino, s'imposa soudain à elle. Ne lui avait-elle pas refusé elle aussi – par fierté rebelle – le déni qu'il attendait d'elle ? Alors pourquoi exigerait-elle de lui une proclamation d'innocence qu'elle avait été elle-même incapable de lui fournir face à une accusation injustifiée ?
Absorbée par ses pensées, elle ne s'était pas préoccupée de l'endroit où la menaient ses pas et se retrouva – sans grand étonnement – à mi-hauteur du Strip, deux rues plus bas que le Caraïbes. Elle devait revoir sasuké, lui présenter des excuses, assainir leurs relations et obtenir son aide pour retrouver ino au plus vite. En définitive, n'était-ce pas là l'essentiel, pour le moment ?
Echevelée, les vêtements en désordre, elle traversa le casino en clopinant. Ignorant les regards curieux que provoquait son apparence, elle prit l'ascenseur pour monter au dernier étage. Mais sasuké n'était pas chez lui. sakura redescendit au rez-de-chaussée, le chercha au bar, au casino, au night-club, sans plus de succès. En passant devant le music-hall, elle eut l'idée d'y jeter un coup d'œil. Elle descendit les premières marches conduisant à la salle et plissa les yeux pour s'accoutumer à l'obscurité.
– sasu, es-tu là ?
Mais l'endroit paraissait désert.
Elle s'apprêtait à partir quand un craquement l'avertit d'une autre présence. Le cœur battant, elle fit brusquement volte-face. Ce n'était que Perkins avec ses balais et ses brosses, qui se tenait à l'entrée.
– Bonsoir, Lester, dit-elle avec un soupir de soulagement.
L'employé s'approcha, son visage ingrat empreint de sollicitude.
– Que vous est-il arrivé ?
– Je me suis battue avec l'un des croupiers, shino. Il a essayé de me tuer, mais il a finalement été arrêté. Son vrai nom était Marco Scudella.
– Scudella... cela explique tout.
Evidemment, Lester connaissait ce nom. Il avait même dû travailler pour Carmine Scudella, l'associé de uchiwa, au début du séjour de M.Uchiwa en prison, avant que sasuké eût pris la succession des affaires de son père.
– Que saviez-vous au sujet de shino ? demanda-t-elle, à tout hasard.
– Ce n'était pas quelqu'un de bien, c'est tout, répondit Lester en évitant le regard inquisiteur.
Il passa devant elle et continua de descendre l'escalier, s'éloignant rapidement.
En dépit de son épuisement, sakura le suivit tant bien que mal.
– Non, ce n'est pas tout, n'est-ce pas ? insista-t-elle. Vous savez quelque chose.
– Il faut que j'y aille, maugréa-t-il sans se retourner.
Le rattrapant à grand-peine, sakura le retint par le bras.
– Je vous en prie, ne partez pas. Que savez-vous à propos de lui ?
Lester se dandina un instant d'un pied sur l'autre avant d'avouer.
– Il a tué Glory Hale !
Même si le personnel du Caraïbes formait une petite communauté, il était encore trop tôt pour que la nouvelle se fût répandue.
– Avez-vous assisté au meurtre ? demanda sakura.
– J'ai vu shino quitter le casino. Il jetait des coups d'œil furtifs autour de lui, pensant que personne n'avait remarqué son manège tandis qu'il la suivait. Il avait l'air tellement méchant et sournois... Plus tard, les policiers sont venus annoncer qu'elle avait été assassinée.
– C'est bien lui qui l'a tuée, confirma sakura, surprise qu'il n'eût rien dit à la police. Il a avoué son crime.
– J'en étais sûr ! s'exclama Lester. J'avais raison sur toute la ligne.
– Sur toute la ligne ? De quoi parlez-vous, au juste ?
– De Mlle yamanaka.
De ino ? Un frisson parcourut le dos de sakura. Et soudain, elle crut deviner.
– Pourquoi aviez-vous raison à son sujet ? demanda-t-elle posément.
Lester parut réfléchir avant de prendre une décision, puis il hocha brièvement la tête.

– Venez avec moi, dit-il.
Il se dirigea vers une trappe ouverte à l'entrée de la scène.
– Je vais vous montrer quelque chose.
sakura remarqua soudain qu'il ne portait pas sa combinaison de travail bleu turquoise, mais un costume blanc et une chemise hawaïenne qui ressemblaient beaucoup à la tenue habituelle de sasuké. Or, l'homme qui l'avait pourchassée sur le chantier était vêtu d'un pantalon blanc.
– Hum, Lester, où me conduisez-vous, au juste ?
L'homme paraissait dans un état second.
– Voulez-vous retrouver votre amie, oui ou non ? demanda-t-il, prenant aussitôt la mouche.
L'occasion était trop tentante. Se jugeant de taille à se défendre contre lui, sakura lui emboîta le pas. Pourquoi n'avait-elle pas songé plus tôt à Perkins ? Toujours à l'affût, il épiait les allées et venues des danseuses, surgissant et disparaissant comme par magie, connaissant par cœur tous les secrets des lieux.
Et soudain la certitude que cet homme retenait prisonnière ino quelque part dans le labyrinthe du music-hall la glaça.
– Vous aimez bien ino, n'est-ce pas ? demanda-t-elle tout en le suivant à travers les magasins d'accessoires, attentive à ne pas le perdre de vue.
– Elle m'aime bien, elle aussi. C'est pour cela que je dois la protéger à tout prix.
– Contre qui ?
– Contre shino, d'une part. J'ai vu de quelle façon il la regardait ; il avait l'air furieux, comme avec Glory. Pourtant, ino allait l'épouser. Elle ignorait tout.
– Elle n'a plus rien à craindre de lui, désormais. Il est entre les mains de la police, Lester.
Ils avaient dépassé le périmètre qu'elle connaissait et venaient de s'engager dans un escalier qui descendait plus bas, dans un sous-sol humide et froid. L'odeur de renfermé était insupportable.
– J'ai déjà perdu Glory, reprit Lester. Je ne pouvais pas laisser ino subir le même sort.
Il parlait de ces femmes comme s'il avait entretenu une véritable liaison avec elles. Comment expliquer l'affection particulière qu'il éprouvait à leur égard ? Etait-elle seulement due au fait que Glory et ino s'étaient montrées gentilles avec lui ? Les deux femmes avaient-elles accepté d'aller boire un verre avec lui, au contraire d'elle-même qui avait décliné l'invitation ? Un refus qui, se souvint-elle soudain, avait précédé de dix minutes son plongeon forcé dans le réservoir !
A présent, il était habillé exactement comme sasuké.
– M. sasuké sera content que vous preniez soin de ino, dit-elle afin de vérifier comment il réagirait.
S'arrêtant au pied de l'escalier, Lester leva les yeux sur elle.
– Cela ne lui fera aucun effet. Il est avec vous, maintenant.
Ils reprirent leur cheminement à travers un dédale de corridors sombres et poussiéreux. Tout en écartant de temps en temps quelque toile d'araignée, sakura se demanda si, le cas échéant, elle serait capable de retrouver son chemin en sens inverse. Au demeurant, elle sentait la présence de son amie, à proximité. Et elle se promit de lui rendre la liberté, dût-elle pour cela assommer ce pauvre homme.
– Lester, demanda-t-elle, soudain frappée par une idée, avez-vous toujours eu un faible pour les amies de M. sasuké ?
– Nous avons des points communs, lui et moi, affirma Lester. Une sorte de parenté inexplicable.
C'était à peine croyable. Lester s'identifiait à sasuké. Mais jusqu'où ce transfert pouvait-il le mener ? Jusqu'à tuer ?
– Vous avez certainement éprouvé du chagrin en découvrant de quelle manière Mia Scudella avait traité M. sasuké, reprit-elle.
Son compagnon s'immobilisa devant une lourde porte de bois massif encastrée dans un vieux mur de brique.
– Vous auriez mieux fait de rester à New York, dit-il froidement.
sakura sentit ses cheveux se hérisser sur sa tête. Mais il lui fallait des réponses.
– Pourquoi n'aurais-je pas dû venir ici ? Lester, pourquoi avez-vous essayé de me tuer ?
– De vous tuer ?
Haussant les sourcils au-dessus de ses grosses lunettes, il secoua la tête.
– Je n'ai jamais voulu vous tuer.
– Même en me poussant dans le réservoir ? insista sakura. Puis en manœuvrant le chariot, et en me poursuivant sur le chantier ?
– J'essayais seulement de vous effrayer, de vous obliger à partir.
Tout en parlant, il ouvrit la porte, et sakura jeta un coup d'œil dans le réduit à peine éclairé en prenant garde de ne pas perdre de vue son guide. Sur un lit de camp, contre le mur du fond, elle distingua une forme étendue sous une couverture.
– ino ?
Pleine d'espoir, sakura se tourna vers Lester.
– Comment va-t-elle ?
Sans l'écouter, il poursuivit son monologue insensé.
– Je voulais que vous nous laissiez tranquilles, ino et moi. Je savais bien que vous essayeriez de me l'enlever.
Son ton devenait menaçant, et sakura rassembla ses forces, prête à se battre encore une fois. Soudain, une voix familière lui parvint depuis le lit.
– sakura, est-ce vraiment toi ?
Au même instant, une masse de cheveux flamboyants émergea des couvertures. Oubliant une seconde de se tenir sur ses gardes, sakura fit un mouvement vers son amie ; une seconde de distraction dont Lester profita aussitôt. Une douleur fulgurante la fit vaciller, et une myriade d'étoiles explosa dans sa tête. Puis elle sombra dans un puits sans fond.

– sasu, bredouilla sakura en revenant péniblement à elle, la nuque raide et douloureuse.
– Tiens, tiens, « sasu », voyez-vous ça !
La voix de femme, à la fois amusée et inquiète, lui parvint à travers un bourdonnement confus. Avec un gémissement, sakura ouvrit les yeux et aperçut ino qui pleurait et souriait à la fois, penchée au-dessus d'elle.

– Que s'est-il passé ?
– Lester t'a assommée, dit la jeune femme en essuyant furtivement une larme du revers de la main. Mais heureusement, tu n'as rien de cassé.
– Oh, ino, Dieu merci, tu es toujours vivante !
En dépit de sa mine anxieuse, ino faisait vraiment plaisir à voir. Les yeux humides elle aussi, sakura lui sauta au cou, et les deux amies s'étreignirent à s'étouffer.
– Mon Dieu, ino, si tu savais tout ce qui m'est arrivé depuis que je me suis lancée à ta recherche, reprit sakura.
Tout en reniflant, ino s'accrocha désespérément à elle.
– J'ai pensé que tu avais dû devenir folle d'inquiétude en ne me trouvant pas à la chapelle, le jour de mon mariage.
– Du moins ai-je su que tu étais en vie quand tu as téléphoné. A propos, comment as-tu réussi à mettre la main sur l'appareil de shikamaru nara ? demanda sakura en s'écartant légèrement pour regarder sa compagne.
– J'ai supplié Lester de me laisser prendre une douche pendant qu'il n'y avait personne. Attends, je vais t'aider à te mettre debout.
Soutenue par ino, sakura réussit à se relever. Prise d'un vertige passager, elle s'assit sur un tabouret.
– Apparemment, tu n'as rien de cassé, dit ino. J'espère seulement que tu ne souffriras d'aucun trouble consécutif à ce choc. Mais dis-moi, qu'est-il arrivé à ta jambe ?
– Assieds-toi et cesse de t'agiter ainsi. Je veux d'abord connaître la suite de ton histoire. Donc, Lester t'a accompagnée aux cabines de douche des loges ?
– C'est ce que j'espérais. Je pensais ainsi trouver un moyen de lui échapper. Mais il m'a conduite à cet ancien vestiaire qui se trouve au premier sous-sol, au-dessus de nous. Au passage, j'ai aperçu le téléphone de shika qui traînait dans le magasin d'accessoires et j'ai réussi à le prendre sans que Lester me voie. Mais il m'a surprise pendant que je t'appelais depuis la douche.
ino ponctua son récit par un soupir découragé.
– Et maintenant, il t'a attrapée, toi aussi.
– Nous sortirons de là, assura sakura, en tâchant de lui communiquer sa confiance.
– Crois-tu que je n'aie pas essayé ?
– Mais tu n'es plus seule, maintenant. A nous deux, nous pourrons le terrasser.
– Je le souhaite de tout mon cœur. J'ai oublié à quoi ressemblent l'air frais et la lumière du jour.
– Comment Lester a-t-il réussi à t'entraîner ici pour t'y enfermer ?
– J'ai commis l'erreur de lui parler du mariage. Il m'a dit de venir avec lui chercher un cadeau qu'il avait entreposé au sous-sol. Comme une idiote, je ne me méfiais pas de lui, et je l'ai suivi. Il m'a alors raconté des balivernes à propos de shino qui ne serait pas du tout l'homme que je croyais et m'a emprisonnée dans ce trou à rats en prétendant assurer ainsi ma sécurité. A mon avis, Lester Perkins perd la tête. Il croit que c'est shino qui a assassiné Glory... euh, Glory était une des girls de la revue.
sakura esquissa une grimace.
– Je le sais déjà. Hélas, Lester n'a pas tout à fait tort.
Elle hésita quelques secondes à lui ôter toute illusion sur son fiancé.
– Vois-tu, ino, c'est bien shino qui l'a poignardée. Il a essayé de me tuer, ce soir.
ino étouffa une exclamation de détresse d'une main tremblante. Elle baissa les yeux sur la blessure de son amie, puis les releva d'un air interrogateur.
– Pourquoi ? demanda-t-elle dans un souffle.
– Parce que j'avais découvert sa véritable identité. Il s'agit en fait... de Marco Scudella.
ino demeura bouche bée.
Pendant le quart d'heure qui suivit, sakura lui exposa à grands traits toutes les péripéties qu'elle avait vécues depuis son arrivée à Las Vegas, passant néanmoins sous silence ce qui n'avait pas directement trait aux crimes commis. A la fin de son récit, ino était anéantie.
– Je suis désolée, dit sakura en posant une main sur celle de son amie qui sanglotait en silence, les traits décomposés.
– Et moi, je suis stupide.
ino se mit à rire amèrement à travers ses larmes.
– Tu n'es pas stupide, dit sakura, émue par tant de détresse. Tu es seulement tombée amoureuse.
La jeune femme secoua la tête.
– Tous ces mystères dont shino entourait notre liaison, prétendant qu'il serait plus amusant de nous marier dans le plus grand secret... Comment ai-je pu être aussi naïve ? Pendant ce temps, il m'extorquait un maximum de renseignements à propos de sasuké.
– Quels prétextes invoquait-il pour cela ?
– Aucun. Je le croyais jaloux, voilà tout. sasuké et moi, nous étions bons amis. Nous échangions quelques confidences en prenant un verre ensemble, même après que j'eus commencé à sortir avec shino. J'ai seulement eu quelques soupçons quand j'ai découvert le peigne de ayamé chez shino. Je lui ai fait la morale mais là encore, j'avais mis son geste sur le compte de la jalousie.
– Que veux-tu, ma chérie, l'amour nous rend tous aveugles, dit sakura en guise de consolation.
Les yeux rouges, ino tamponna son nez avec un mouchoir et plissa les paupières.
– sasu... Tu as prononcé ce diminutif en revenant à toi, tout à l'heure. Aurais-tu omis un détail ou deux, par hasard ?
Embarrassée, sakura s'agita sur son tabouret.
– Hum, peut-être quelques peccadilles, en effet. Je n'avais pas compris que toi et sasu... ou plutôt sasuké... vous vous fréquentiez plus ou moins.
Visiblement amusée, ino haussa les épaules en riant.
– Que racontes-tu là ? Voyons, saku, tu devrais connaître mon type d'homme, depuis le temps. Bien sûr, sasuké est incontestablement beau garçon, et il peut même se montrer charmant quand il veut...

De soulagement, sakura l'interrompit.
– J'aurais dû m'en douter. Nous n'avons jamais « chaviré » pour le même homme, par le passé. En outre, sasuké m'a affirmé qu'il n'y avait eu entre vous qu'une complicité amicale, quoique je n'aie jamais su si je devais le croire.
– Tu peux le croire. shino est le seul homme dont je me sois éprise depuis très, très longtemps.
Et à présent, la pauvre voyait sa vie sentimentale s'effondrer, songea sakura qui se rappela aussitôt que la sienne n'était guère plus florissante.
– Pourquoi ai-je refusé de dire à sasu que je le croyais ? murmura-t-elle. A présent, il est persuadé que je le soupçonne d'avoir assassiné Mia. Je n'ai pas réussi à lui accorder toute ma confiance.
– Il est difficile de faire confiance à un homme après avoir subi une tentative de viol. Il te faudra du temps, dit ino.
sakura hocha la tête, se remémorant combien le soutien de son amie lui avait été précieux à la suite de ce traumatisme. Dans un élan de reconnaissance, elle la rejoignit sur le lit de camp et l'étreignit par les épaules.
– Tu as probablement raison. J'espère seulement qu'il n'est pas trop tard, à présent.
– Il n'est jamais trop tard, du moins quand il reste quelque chose à sauver, assura ino avec un petit sourire triste. A condition que nous puissions sortir d'ici.
– Il faut conjuguer nos forces, voilà tout. Nous allons mettre au point une stratégie.
sakura ne jugeait pas la tâche insurmontable. En revanche, l'issue de son malentendu avec sasuké lui semblait moins évidente, car jamais, sans doute, il ne lui pardonnerait de l'avoir cru coupable.
Mais s'il ne l'était pas, qui donc avait assassiné Mia ?

Quand sasuké descendit de voiture devant le Caraïbes et donna sa clé au chasseur, toute sa colère s'était dissipée, cédant la place à une sourde inquiétude. Il venait de passer à l'appartement de ino pour s'assurer que sakura allait bien, mais il n'avait trouvé personne. Peut-être avait-elle regagné l'hôtel, dans l'intention de s'expliquer avec lui ?
Bien qu'à l'approche de l'aube, le casino fût presque désert, naruto montait encore la garde en arpentant les allées, l'air préoccupé.
– Patron, je vous attendais. J'ai entendu dire que shino était en réalité...
– Marco Scudella, confirma sasuké. En outre, il a avoué avoir tué Glory.
naruto laissa échapper un soupir éloquent.
– ayamé est donc enfin hors de cause.
sasuké approuva d'un hochement de tête, non sans se demander s'il devait également la croire étrangère au meurtre de Mia. Bien sûr, il était pratiquement convaincu de son innocence, comme de celle de naruto, l'homme qu'il considérait comme un second père et qui lui avait fourni d'excellents alibis dans les deux cas.
Seulement, sasuké était bien placé pour savoir que naruto ne se trouvait pas avec lui au moment des meurtres. Sachant que son homme de confiance avait rendu un certain nombre de services douteux à M.Uchiwa qui l'avait tiré de la rue, il ne s'était pas posé trop de questions sur le motif de ce faux témoignage. Un faux témoignage qui, au demeurant, les disculpait mutuellement.
– Apparemment, nous avions tort d'accuser ino de chantage, reprit sasuké. C'est Marco qui m'avait volé le peigne ; elle le lui avait repris afin de me le rendre. A présent, ino a de graves ennuis, naruto. Elle devait épouser Marco. Quelqu'un la retient prisonnière, mais il affirme ne rien savoir à ce sujet. Auriez-vous une idée sur la question, par hasard ?
naruto se raidit imperceptiblement sans se départir de sa dignité.
– Oui, j'ai une petite idée.
Il s'abstint cependant de préciser laquelle, se refermant comme une huître. Dans savait, par expérience, qu'il serait inutile de l'interroger davantage, aussi changea-t-il de sujet en demandant :
– Auriez-vous aperçu sakura dans les parages, tout à l'heure ?
Le « gorille » se détendit.
– Je viens seulement de descendre. J'ai soupé au petit jour avec les croupiers.
– Merci, naruto. Si vous la voyez, ne la laissez pas partir.
Il avait hâte de la voir pour lui parler à cœur ouvert. Jamais il n'avait éprouvé des sentiments aussi profonds pour quiconque, même pour Mia. Mia était égoïste et intéressée, il s'en était rendu compte bien avant de découvrir la comédie qu'elle lui avait jouée pour le compte de son père. sakura, au contraire, était incapable d'une telle duplicité ; sa sincérité, son sens de l'amitié, son courage l'avaient toujours touché. Elle était la femme qu'il attendait depuis toujours ; pourquoi ne le lui avait-il pas dit ?
Avant de prendre l'ascenseur, il décida de passer par le music-hall où elle aurait pu l'attendre. La grande salle était déserte, et l'écho de ses pas résonna dans le silence quand il avança dans l'allée centrale. Soudain, un léger bruit attira son attention. Plein d'espoir, il se tourna du côté où il provenait.
– sakura ?
– Ce n'est que moi, monsieur sasuké.
La tête, puis le corps de Perkins émergèrent d'une trappe située à l'angle de la scène.
– Je n'ai pas vu Mlle haruno depuis la dernière représentation.
L'attitude de l'employé intrigua sasuké. Il paraissait nerveux, voire oppressé. Que diable faisait-il dans les sous-sols du théâtre à une heure pareille ?
Décidant de ruser, il lui adressa alors un petit signe d'adieu, rebroussa chemin, sortit, puis alla se cacher dans le couloir. Dans l'ombre d'un recoin, il attendit que Perkins eût quitté la salle en jetant des regards furtifs à la ronde, pour y retourner, après s'être assuré que la silhouette vêtue d'un costume blanc semblable au sien s'était éloignée.

Il gravit quatre à quatre les marches conduisant à la scène.
Toc-toc-toc-toc-toc... toc-toc.
Son pouls se mit à battre plus vite quand il entendit les coups frappés selon le rythme qu'utilisait ino pour annoncer son arrivée. sakura l'avait entendu, elle aussi, juste avant de se retrouver prise au piège sur le chariot pivotant.
L'oreille toujours aux aguêts, sasuké avisa la trappe d'où Perkins avait fait irruption, et qui était restée ouverte sur l'escalier étroit que des veilleuses éclairaient faiblement.
Toc-toc-toc-toc-toc... toc-toc.
sasuké dévala l'escalier en courant, puis suivit la rampe métallique jusqu'à une partie du sous-sol qu'il ne connaissait pas très bien. Il s'arrêta pour écouter encore, et décida que les coups provenaient certainement du second sous-sol. Un autre escalier l'y conduisit. A travers un dédale de couloirs sombres et humides, il remonta ensuite vers la source du bruit, qui se rapprochait de seconde en seconde. Quelqu'un semblait frapper les tuyaux de la plomberie avec un objet métallique. Se pouvait-il vraiment que ce fût ino ?
Au détour d'un corridor, il s'arrêta devant une grande porte fermée par deux verrous extérieurs. C'était ici, il en était sûr. Sans perdre une seconde, il tira les verrous et avança d'un pas dans un réduit obscur.
– ino ?
Avant d'avoir pu comprendre ce qui lui arrivait, il sentit une masse s'abattre sur sa nuque et s'effondra sans connaissance sur le sol.

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