Merci pour vos review, cela me fait chaud au coeur! J'ai décidé de faire une suite malheureusement je n'ai pas réussi à retrouver l'ambiance du premier chapitre, je suis désolée. Je publie quand même parce que bon, je ne l'ai pas écrite pour rien, après tout! Que vous ayez aimé ou détesté, laissez-moi une review si vous en avez le temps, ca fait toujours plaisir!

Encore une journée. Une de moins avant l'apocalypse. J'attends passivement de voir quelle tournure prennent les évènements, comme toujours. Et si je peux les tourner à mon avantage, je n'hésite jamais. C'est ce qu'on appelle « opportuniste » il me semble. Mais on ne dit pas cela de moi. On me croit incapable de calculs, de machinations... Pour la moitié des gens, je suis une salope sans cœur qui agit sans réfléchir. Pour ceux qui restent je suis gentille, naïve, un peu midinette sur les bords, pas méchante mais un peu bête... Harry Potter, lui, me voit comme une peste agaçante et pleurnicheuse. Il trouve encore le moyen de se démarquer des autres. Peut-être qu'il y a du vrai dans ce qu'il pense. Ce qui est sûr, c'est que je n'aurai jamais du pleurer autant avec lui. Cela n'a pas joué en ma faveur. Pourquoi ? Pourquoi lui entre tous, celui que j'aurai voulu avoir et peut-être garder un peu plus longtemps que les autres, pourquoi se refuse-t-il à moi ? Parfois, dans mes mauvais jours –dieu, y'en a-t-il seulement de bons ?- je me prends à me demander ce qu'il a bien pu me trouver. Généralement, j'interromps là mes pensées. Inutile de continuer à y penser à nouveau. Je passe à autre chose. Une chose différente chaque jour. Les petites choses futiles qui font mon quotidien. Les rumeurs, les qu'en dira-t-on, les aventures d'une nuit. Tout ce qui peut me donner l'impression de vivre. Les gens me voient, me parlent, me sourient. J'ai pour politique de ne jamais répondre exactement ce que je pense, diplomatie avant tout, demain, je pourrai avoir besoin de n'importe lequel d'entre eux.

Ce soir, je joue. Les couloirs seront mes coulisses, la tour d'astronomie ma scène. Puis, tard dans la nuit, je retournerai à mon dortoir, non loin de là. Je me glisserai en cachette dans mon lit. Si quelqu'un me voit, il ne me pose jamais la question, ou s'il le fait, je contourne ses vaines interrogations. Les garçons en parlent entre eux. Je les ai entendus. Mais aucun n'ira se plaindre, après tout...ils recherchaient la même chose que moi, non ?Sauf Harry Potter. Lui n'aurait probablement pas cédé. Il voulait une relation stable, un peu de romantisme, alors je lui ai offert des fleurs bleues à la pelle, peut-être un peu trop. A notre époque, peut-on encore se permettre d'être romantique ? C'est la guerre. Mon coup de ce soir peut mourir dans un mois, une semaine, un jour. Si Harry mourrait, je pleurerai. Sincèrement, peut-être, qui sait... Cela fait longtemps que cela ne m'est pas arrivé.

Ce soir, on n'entend que mes pas dans le couloir. Le château est vide, tout le monde est d'humeur maussade. Il y a encore eu un attentat. Un Mangemort a été capturé. Trois aurors ont été tués dans ce combat. Dix Moldus ont également péri. Qu'y puis-je ? Face à cela je suis impuissante, autant m'occuper des choses sur lesquelles j'ai un quelconque pouvoir. Je m'arrête de marcher un instant. Quelqu'un vient. Dans quelques instants, il sera face à moi. Prenons un visage de circonstance. Neutre. Selon la personne, il changera en moins d'une seconde. Un garçon sans morale, qui cherche juste du plaisir ? Visage aguicheur. Un jeune homme bien, insomniaque, venu faire un tour par ici en toute innocence ? Visage apeuré. Je pourrai même verser une larme sur les quelques morts d'aujourd'hui, non ?

Harry Potter. Sur tous les garçons de Hogwarts, il a fallu que je tombe sur le seul qui me résistera quoiqu'il arrive. D'une voix froide, il s'enquiert de mon état. Arrête ton char, Harry, ta compassion me fait horreur. Ta gentillesse m'est cruelle...

Il est insomniaque. Il n'est pas venu chercher du réconfort, mais de la solitude. Je n'ai plus qu'à m'effacer encore une fois. Comme tant d'autres. Peut-être que...je pourrais m'effacer pour toujours. Après tout, je ne serai qu'un cadavre parmi d'autres quand la guerre sera finie. Mais j'aurai l'insatisfaction de n'avoir rien fait de ma vie – pas même tenu le célèbre Harry Potter entre mes cuisses.

Pourquoi le fait de savoir que je ne suis rien pour lui me fait souffrir ? Je ne l'aime pas. Non. Je... Je voudrais l'avoir, qu'on m'envie. Il est pour moi comme un objet. Un objet !

Alors pourquoi l'indifférence d'un objet me fait tant souffrir ?