Chapitre 1 : Une lumière dans la nuit.

Molly Weasley vérifia une dernière fois qu'il aurait suffisamment de provision pour la semaine, puis elle le laissa seul. Il voulait être seul pour faire enfin son deuil, c'est ce qu'il avait dit à Dumbledore. Celui-ci avait accepté, en lui disant de prendre son temps. Et Severus lui avait fait porter une gourde remplie de sa potion, s'abstenant pour une fois de remarques méprisantes. Lui aussi était sous le choc. Il ne pensait pas que Sirius partirait comme ça, ne lui laissant personne sur qui déverser sa rancœur. Et lui, il fuyait, mais il n'avait dit à personne qu'il ne voulait jamais revenir. Il jeta un dernier regard autours de lui et transplana vers le chalet perdu dans la campagne profonde, à coté d'une grande forêt. Il rangea les provisions de Molly, et se mit à réfléchir en attendant la nuit. Il en avait assez de la vie, il avait trop donné. Il les rejoindrait ce soir, ces personnes qui avaient tant comptées pour lui. Lily, James et Sirius. Trois noms, trois personnes qui devaient l'attendre là-haut. Seulement, il ne voulait pas que les autres culpabilisent, ils ne le méritaient pas. Alors il ferait en sorte que sa passe pour un accident. Des animaux renversés par des voitures moldues, ça arrivait tous les jours, non ? Alors que la bête soit un loup-garou…Remus leva les yeux vers le ciel, et se décida à avaler sa potion. Sans elle, il ne raisonnerait plus, et ne pourrait mener à bien son projet. Il allait se placer près de la route proche, vers un virage, et il se jetterait sous la première voiture qui passerait.

Le temps passa et sa transformation commença. Petit cadeau du ciel, elle fut moins douloureuse que d'habitude. Parce qu'il savait que c'était la dernière fois ? Il attendit de reprendre son souffle et se dirigea vers l'emplacement idéal qu'il avait repéré. Et il attendit. Attendit. Attendit. Il fallait que ça lui arrive à lui ! La nuit où il décidait d'en finir, aucune de ses fichues voitures ne passaient sur cette route. C'était bientôt le matin, l'horizon commençait déjà à rosir, et la lune était prête à se coucher. Non, non, non ! Il ne subirait pas ça encore une fois, il voulait les rejoindre à tout prix ! Comme répondant à sa prière, des phares se rapprochèrent sur la route, à vive allure, l'éblouissant dans la nuit mourante. Il se prépara alors à sauter devant la voiture qui ne pourrait s'arrêter à tant après le virage. Deux cent mètres, cent mètres, cinquante mètres, vingt mètres…et il sauta, attendant le choc. Sauf que le conducteur ne chercha pas à ralentir. Il donna un grand coup de volant pour l'éviter, et le loup-garou le vit impuissant allez finir sa course dans un arbre, sur le coté de la route. Merde! Il voulait en finir avec sa vie, pas avec celle du pauvre type qui était censé l'y aider !

Il se précipita vers le véhicule, toujours sous forme de loup. Il sentait l'odeur du sang humain…Arrivé devant la voiture, il pu constater que le conducteur était inconscient. Merlin soit loué ! Il l'entendait quand même respirer. Le coté conducteur avait pris presque tout le choc, et la vitre avait éclatée. Les éclats de verre étaient allés lacérer le conducteur qui s'était protégé le visage avec un bras. L'airbag s'était déclanché sauvant avec la ceinture de sécurité la vie de cette personne. Jamais il n'attendit son retour à l'état humain avec autant d'impatience. Les pattes n'étaient pas très pratiques pour ouvrir une portière de voiture enfoncée. Faites que ce ne soit pas trop tard ! A l'instant où il eut cette pensée, le soleil estival lança ses premiers rayons, amorçant son travail de transformation. Il ne prit ni le temps de souffler, ni de se couvrir, et commença à s'acharner sur la portière pour l'ouvrir. Il vérifia que l'occupant de la voiture était toujours en vie, et entreprit de le sortir de la voiture (1 : très important, allez voir à la fin !). Sans même regarder son fardeau, il se dépêcha vers le chalet, aussi vite que ses forces amoindries lui permettaient.

Remus l'installa sur le seul lit et commença à regarder ses blessures, sans se soucier de ses propres douleurs. Il avait vu pire, il survivrait. Il constata qu'il ne pourrait rien faire sans l'avoir déshabillé et nettoyé, le sang couvrait tout. Il partit à la salle de bain pour chercher des linges et de l'eau. Il en profita pour enfiler ses vêtements. Il commença à déshabiller sa victime, découpant les vêtements. Il prenait toutes les précautions pour ne pas arracher sa peau avec les morceaux de tissus collés par le sang coagulé. Et il maudit encore une fois sa fatigue qui l'empêchait de recourir à la magie. Il s'immobilisa un instant. Le conducteur était une femme. Il secoua la tête, ce n'était pas le moment de se soucier de la pudeur. Il commença à nettoyer les plaies les plus profondes, au bras et sur le coté. Son visage avait été épargné, protégé par son bras. Elle avait un hématome énorme sur les cotes, causé par la ceinture de sécurité, et certainement plusieurs cotes de cassées. Il écouta avec inquiétude sa respiration, craignant de lui avoir perforé les poumons pendant le transport. Aucun bruit suspect ne se faisait entendre même si la respiration était un peu irrégulière et affaiblie. Il devrait surveiller très souvent son pouls, attentif à ce qu'il ne s'affaiblisse pas. Cela pourrait signifier une atteinte des organes, et une possible hémorragie interne. Ayant commencé à désinfecter les plaies les plus profondes, après avoir enlever tous les morceaux de verre incrustés dedans, il entreprit de faire les pansements. Il dû recoudre une des plaies au bras, tellement profonde qu'elle laissait deviner les tendons et l'os à la blancheur d'ivoire. Il laisserait les coupures légères à l'air libre après nettoyage, pour favoriser la cicatrisation. Alors, il se tourna vers ses jambes. Si elles n'avaient pas de blessures apparentes, l'une d'elle s'était déboîtée au genou. Il n'avait plus la force de la remettre en place tout de suite, mais s'il attendait trop, elle pourrait resté handicapée à vie. Il se résolut à utiliser sa baguette pour un sort de soin. Dans son état, c'était risqué, mais il était responsable de son accident, et elle devait passer avant lui. Il en sortit épuisé, sans aucune force, mais l'état de la conductrice s'était stabilisé. Le sort lui avait permis de vérifier qu'aucune hémorragie ne la menaçait. Trop fatigué pour continuer, il perdit connaissance à son tour, à genoux à coté du lit, la tête dans ses bras.

Fin du premier chapitre.

(1) Très important, ici, Remus a sortie la personne accidentée pour les besoins de l'histoire. Si vous êtes témoins d'un accident, il ne faut jamais, mais jamais, déplacé une victime. La seule exception, c'est un danger immédiat, par exemple, la voiture commence à brûler, ou bien la victime est au milieu de l'autoroute. Ou encore un immeuble menace de s'effondrer sur elle. Dans tout les cas, je conseil vivement à tous de s'inscrire au moins pour passer l'AFPS (attestation de formation aux premiers secours) qui permet d'éviter d'achever un accidenté par maladresse.