Protect-me
Chapitre 14
Quand partage est aussi synonyme de concessions
Il s'installe sur le premier cheval blanc authentique de ce vieux manège des années 50. Il attend patiemment que le tour commence tandis que je prends place sur le cheval noir qui est à ses côtés. Lui étant à califourchon et ne voulant rater aucun moment de cette balade à cheval, je m'assois sur le côté, les jambes pendant toutes deux vers lui.
Dans une petite secousse le manège se met en route. L'allure est d'abord très calme et le paysage défile derrière moi lentement. Je ne me fie guère à ce qu'il se passe derrière, me concentrant exclusivement sur l'attitude de ma princesse… Ses cheveux bougent légèrement selon le petit vent qui vient s'écraser avec peu de conviction sur son visage pâle. Il attend patiemment que quelque chose de plus attrayant arrive, mais seul l'allure du manège s'accélère légèrement. Je vois sur ses traits qu'il est déçu, une petite grimace d'ennuie se faisant sentir…
Eh bien, son tour de manège, il l'a voulu, il l'a eu! Quant à moi, je suis perdu dans ses yeux clairs qui me fixent avec lassitude. Ses pupilles me crient leur ennuie ''Et maintenant on fait quoi?''. Je hausse alors les épaules. C'est vrai que les manèges moldus ne sont vraiment pas attrayant comparés à ses concurrents sorciers. Il me semble contrarié, mais ce qui me perturbe est sa façon de réagir. Qu'a-t-il aujourd'hui, pour me paraître si fragile?
L'image du visage pâle immergée par l'eau m'agresse les pupilles, revenant par flash. Oui, ce jour-là, celui où il reçut sa foutue marque, on aurait dit un enfant… Je n'arrive donc pas à faire la part des choses avec ce comportement qui change du tout au tout. Pourquoi est-ce qu'il accepte aujourd'hui mon attention?
''- Dray…?
- Oui?''
Il me regarde, quelque peu étonné que je débute une conversation, un air sérieux sur le visage.
''Je… Je voulais savoir pourquoi ce jour-là tu n'as pas voulu que je te prenne dans mes bras…''
Il écarquille les yeux. Je sais qu'il sait de quel moment je parle. Je devine un peu de peur dans le fond de ses iris puis il secoue la tête. Apparemment, il n'a pas l'air d'être décidé à en parler alors je tente une autre approche.
''Ecoute, j'ai besoin de savoir. Je sais que pour toi, ça a été dur, mais j'étais vraiment sincère et… Là, t'accepte ma présence alors je ne comprends pas.''
Il fait semblant de chercher ses mots mais je sais que ce n'est qu'une façade pour ne pas m'accorder de réponse. Il a réfléchi à son attitude depuis longtemps. Un Malfoy se doit de se contrôler, et de s'être montré en position de faiblesse est une infraction à ce règlement.
''Si tu m'le dit, j'autoriserais à dire que ce manège est vraiment pourri…''
Il esquisse un sourire crispé, comme un enfant qui hésite entre attraper la glace à la vanille qu'on lui tend ou garder un gros secret. Finalement, il soupire et se décide à se lancer.
''Je ne pouvais pas concevoir d'être dans tes bras alors que t'étais, et que tu es toujours d'ailleurs, avec Sirius.''
Là, je n'en crois pas mes oreilles. Depuis quelques jours je m'étais préparé à tout, sauf à ça! Il aurait pu simplement me sortir qu'il ne m'avait pas dans son cœur à l'époque, mais non… Toutes ces réactions limites démesurées à cause d'une relation de passage avec Sirius...
''Ecoute 'ry… Je peux pas concevoir de me mettre en travers d'un couple mais… Si je peux me permettre, il te mérite pas.''
Ses derniers mots me laissent encore plus de marbre. Comment ça il me mérite pas? Pourquoi il dit ça? Je…Je ne comprends pas sa réaction ni ses mots qui m'ont étés à peine audible.
''D'ailleurs, si tu veux un jour qu'on construise une réelle amitié, il faudrait sérieusement que tu songes à régler le problème ''Sirius''…''
Comment ça un problème? Je fronce les sourcils alors qu'il vient tout simplement de traiter mon parrain de problème. Un déclic s'opère dans ma tête et me remémore la soirée qui se devait romantique en sa compagnie. Oui, ok, Sirius est un problème. Je soupire de mélancolie à cette constatation et je hoche la tête dans un signe affirmatif. C'est moi qui ai posé une question pour pouvoir m'éclaircir les idées et je me retrouve avec plus de troubles qu'autre chose…
''T'es du genre à éviter les grandes discussions, c'est cela?''
Je hoche une nouvelle fois de la tête, tel un enfant complètement déboussolé.
''Pour ton parrain, tu sais, tu fais ce que tu veux, c'est pas mes affaires. Mais je pense sincèrement que ça serait mieux pour vous deux de vous expliquer par rapport à cette fameuse soirée.''
Mes iris se dilatent une nouvelle fois. C'est vrai que Draco a ressenti au même titre que moi cette scène qui me fait frissonner encore à l'heure actuelle. Je me rends compte que de savoir qu'il l'a lui aussi vécu me contrarie plus que fortement. Cela me gêne alors qu'il y a de cela quelques semaines, cela m'était plus qu'égal…
'' 'Ry….? Tu m'écoutes?…. Promets-moi d'aller le voir dès qu'on sera rentré…''
Dray continue à tenter de me persuader, mais c'est déjà fait depuis longtemps. Je sais depuis ce fameux soir qu'une grande discussion s'en suivrait, mais j'avoue l'avoir repoussé autant que possible. Devoir faire des reproches à mon parrain n'est pas une chose facile à accepter, même si Draco a entièrement raison…
''Ok. J'irais ce soir…''
Mon ton n'est pas vraiment très convaincant, mais une promesse est une promesse! Le manège ralentit lentement pour finalement s'arrêter. On s'approche du bord pour retrouver la terre ferme. Tandis que Dray pose son pied au sol, il lâche le commentaire acide que je lui avais promis.
''Cette attraction moldue est vraiment… insoupçonnable d'ennui. Je me demande comment les gosses peuvent aimer ça!''
Je souris à cette remarque. Il n'a pas tort même si, quand j'avais quatre ans, j'étais triste de ne pas pouvoir accompagner Dudley… Je chasse cette idée de ma tête et attrapant une nouvelle fois le bras de Draco tel un bon cavalier, je reprends un peu de ma bonne humeur.
''- Direction le ciné!
- Et la pizza?
- Quoi la pizza? T'as encore faim toi?''
J'utilise un ton faussement outré et souris, attendris par la moue légèrement vexée de mon colocataire. Je m'approche alors des dernières parts qu'il reste et les refourrent dans le carton d'emballage. Il me regarde faire avec un sourcil levé et un air d'incompréhension.
''Vu qu'on a déjà payé, on va la terminer sur le chemin parce que sinon on va louper la séance…Par contre j'espère pour toi qu'elle n'est pas trop froide!''
Il termine le dernier bout de pizza. Ça semble vraiment lui avoir vraiment plus car il en a engloutit plus de la moitié à lui tout seul! Je jette le carton dans la première poubelle que j'aperçois tandis que son sens de la curiosité reprend le dessus.
''- C'est quoi, le ciné?
- Tu verras! A la base ça s'appelle un cinéma mais contracté ça donne ciné.''
Il reste perplexe face à cette nouvelle activité moldue. Il reste sur sa dernière expérience qui ne fut pas spécialement positive. Soit, j'espère ne pas me planter dans le choix du film…
Nous entrons dans la salle sombre. Je le sens frissonner. Peut-être que l'obscurité lui rappelle de mauvais souvenirs, mais je ne tiens pas à aborder le sujet. Je détourne alors son attention en le traînant jusqu'à une place reculée où nous seront à l'écart et donc tranquilles.
Les lumières s'éteignent lentement et il fixe l'écran qui s'allume. Quelques pubs passent. Il les regarde toutes avec attention mais exprime une grimace lorsque les lumières se rallument.
''Tu m'as amené ici pour me faire voir ça, Potter?''
Je m'amuse devant sa réaction. Il ne connaît le monde moldu que depuis quelques heures et il n'aime pas, lui aussi, les pubs! A croire que ses dernières font plutôt l'effet inverse de celui souhaité. Je lui réponds seulement en hochant négativement la tête. L'obscurité envahit une nouvelle fois la salle tandis que le son du générique du film occupe en quelques secondes les moindres espaces qui nous entourent. Il frissonne en voyant les premières imagent qui le transportent dans un autre monde.
Je n'arrive pas à me concentrer sur le film pour enfant qui défile devant nos yeux. Je regarde seulement ses yeux clairs briller de bonheur lorsque le héros réussi sa quête ou lorsqu'une de ses larmes vient perler sur le coin de son œil. Oui, un moment émouvant se joue devant ses yeux qui sont si expressifs dans cette salle et dans cette obscurité. J'aime d'ailleurs ses différentes expressions exister au grand jour ou plutôt dans leur pudeur extrême au sein d'une salle de cinéma.
On ressort de la salle et je ne sais même pas de quoi a parlé le film, juste que c'était un Disney et que Draco a l'air plus qu'emballé. Il s'accroche d'ailleurs à mon bras et me redemande tel un enfant en bas âge une nouvelle séance.
''Je suis désolé Dray, mais il est déjà tard et si on ne rentre pas maintenant avant la fin du dernier cours, on risque d'avoir quelque problèmes…''
Il hoche la tête, une moue quelque peu déçue se dessinant sur ses traits. Il se reprend rapidement, replaçant sa tête haute sur ses épaules. On sort alors du cinéma.
Le ciel est blanc, de façon cotonneuse et douce. L'atmosphère est agréable et je reste pensif. Même si cette journée fut trop courte à mon goût, j'ai le cœur léger et je crois que ces moments passés avec lui… Cela faisait longtemps que je n'avais pas vécu une telle journée dans le monde moldue. Mes pieds traînent sur le sol, je n'ai pas envie de rentrer… Mais de rester là, à savourer les moindres instants de ma vie en sa compagnie.
''Qu'est-ce?''
Je relève la tête sur le petit parc que me montre Draco. Je souris tandis que je lui réponds.
''C'est une aire de jeu pour les enfants, tu veux qu'on y aille?''
Il hésite, plongeant ses yeux dans les miens puis les osant alternativement sur le ciel et les balançoires qui l'attendent. Je sais que si je ne l'y tire pas une nouvelle fois, il ne connaîtra jamais le plaisir que de se sentir voler sur une simple planche en bois.
Une fois de plus je l'entraine derrière moi, mais cette fois-ci j'en profite un peu en attrapant carrément sa main. Je l'installe sur la première balançoire que j'aperçois et me positionne derrière lui pour commencer à le pousser. Il se demande ce qu'il se passe, ce qui m'amuse d'autant plus… Draco n'est qu'un petit enfant dans ce monde qui lui est totalement inconnu. Une nouvelle facette du grand Malfoy, terrible garçon arrogant martyrisant à souhait les Gryffondors ou autres étudiants ne faisant pas partie de sa maison.
''A défaut de pouvoir voler sur un balai, les moldus ont inventé ça. Accroche-toi bien aux cordes… Je vais te faire découvrir le plaisir d'être bercé…''
Il fait alors docilement ce que je lui ai demandé et je commence à le balancer gentiment. J'attends qu'il s'habitue à cette sensation nouvelle que d'être projeté en avant et de revenir subitement en arrière via la gravité. Il commence à se détendre, accompagnant instinctivement le mouvement de ses jambes.
''Je… C'est plutôt agréable, effectivement…''
J'accentue la pression sur son dos, augmentant la vitesse. Ses cheveux bouge au rythme de ses aller et retour, lui balayant sûrement le visage. Je ne vois que son dos, sa nuque fine et pourtant si forte lorsqu'elle doit soutenir de façon haute et supérieure son statut de Malfoy.
Après quelques minutes comme cela, à l'entraîné, il a compris le système et je le laisse voler de ses propres ailes, ajustant la vitesse à l'aide de ses jambes. Je prends alors place sur la balançoire d'à côté et commence alors avec nostalgie à goûter à ce plaisir qui m'était jusqu'alors interdit… Je me souviens du peu de fois où j'ai pu profiter de ce loisir, toujours écourté par un Duddley furax que je m'amuse un peu. Je ne me souvenais même plus de cet effet si agréable, celui de se sentir provoquer l'air de notre présence et puis cette sensation d'être ensuite happé vers l'arrière. Je me mets finalement à rire. Les moindres petits détails agréables de la vie, je les retrouve en compagnie de mon ancien pire ennemi. C'est idyllique et pourtant bien réel.
Draco s'interroge sur le pourquoi du comment je rigole. Je lui réponds alors le plus franchement du monde que ça me fait plus que plaisir de faire de la balançoire et que de ma vie, je n'ai jamais pu en faire tranquillement à cause de Dudley.
Peu de temps après cette conversation, les premiers flocons de la soirée montrèrent leur nez, tombant avec légèreté et grâce. On se décide alors à rentrer, voyant la luminosité du ciel décliner fortement. A l'abri des regards, on repart via le port-au-loin. Il ne nous reste à peine qu'une dizaine de minutes pour retraverser le château sans avoir affaire à la foule des élèves ayant fini les cours. On se regarde alors, hoche ensemble la tête et avalons notre potion.
''Rendez-vous à nos quartiers Potter. Je parie que j'vais te battre facilement…''
J'entends déjà ses pas précipités s'éloigner dans les graviers crissant. Pourquoi est-ce qu'un Serpentard veut toujours se valoriser en lançant des défis auxquels il triche? Il faudra sincèrement que je songe à lui apprendre la loyauté, à ce petit…
Je lui enchaîne alors le pas, courant moi aussi à une allure de dératé. Je ne tiens ni à me prendre le flot d'élèves voulant se défouler après une longue journée de cours, ni le laisser gagner. Comme si j'allais me laisser faire par un gringalet de la sorte!
J'évite un élève qui a dû finir plus tôt de justesse. J'emprunte enfin le dernier escalier à bout de souffle et j'aperçois la grande porte de notre demeure. Dans ma course j'ai quelque peu de mal à m'arrêter à temps et je percute le pan de bois de façon brutale. Une autre secousse similaire se fait ressentir une à deux secondes plus tard, écrasant au passage mon épaule ainsi que tout mon côté droit. Un souffle chaud et saccadé balaye sensuellement mon cou. A quelques centimètres seulement de ma peau, la bouche de celui que je ne peux que reconnaître parmi mille. Je lance alors ma constatation de façon amusée et surtout fière.
''Perdu.''
Il se dégage rapidement, s'apercevant que la masse chaude et sûrement confortable sur laquelle il est installé n'est autre que son colocataire, Harry Potter.
''- Comment t'as fait, Potter?
- Tit tit, secret professionnel!''
Comme si j'allais lui dévoiler la moitié des passages secrets que je connais de Poudlard! On a peut-être passé de superbes moments aujourd'hui, mais quand même! Je tiens à sauvegarder le patrimoine des Maraudeurs entre de bonnes mains et aux dernières nouvelles, Malfoy n'est pas invité à les connaître, point. Comment ça, je me monte la tête tout seul pour me trouver des excuses? Oui bon, ok, peut-être…
Après lui avoir laissé comme privilège de perdant d'ouvrir la porte via le mot de passe, nous entrons tous les deux. On s'installe dans la salle de repos et tandis qu'il prend place sur l'un des fauteuils rembourré, je préfère rester debout. On est là, sans bouger, sans rien dire, se remémorant les moments de la journée. Je ne sais pas combien de temps nous restons là, mais le ciel est désormais totalement sombre. Une promesse refait surface dans ma mémoire et je commence quelque peu à paniquer. Que faire? Se défiler? Non, une parole est une parole. Dray voit ma détresse. Je l'entends se lever tandis que je tente de me concentrer une fois de plus sur l'une des flammes du grand feu central. Il s'arrête à quelques pas derrière moi et je sens quelque chose de chaud et agréable prendre place sur mes épaules. Je regarde alors ses dernières pour…
Sa cape, verte et argent, serties de quelques diamants sur l'encolure. Je me retourne alors vivement, sachant pertinemment que cette cape lui tient énormément à cœur.
''Elle vient de mon arrière-grand-mère, la seule à m'avoir apporté un peu d'amour dans ma vie. C'est son dernier cadeau et il m'a toujours aidé à faire face à mes responsabilités. Vas-y maintenant.''
Je hoche la tête. Je reprends une nouvelle dose de potion d'invisibilité et disparaît part la porte, les pans de cape verts et argents volant derrière moi. Plus que quelques pas et je serai devant mon parrain, et aussi d'une discussion difficile. Je resserre le tissu chaud et moelleux contre moi, le serrant de toutes mes forces entre mes doigts. La douce odeur de Dray arrive jusqu'à mes narines, me donnant assez de courage pour frapper trois grands coups déterminés. La porte s'ouvre sur mon parrain. Il a de grandes cernes et de ses yeux voilés il me cherche. D'une voix froide, je lui adresse alors la parole.
''C'est Harry. Tu sais, ton neveu.''
Il répond seulement un ''Ha'' et se desserre pour me laisser entrer. Là, je lui explique que je n'ai pas pris ma cape d'invisibilité et qu'il faudra attendre quelques minutes pour que la potion cesse son effet. Il hoche la tête, d'une façon un peu trop lasse à mon goût. Il s'assoie dans l'un de ses fauteuils, je préfère rester debout. Je ne me sens pas vraiment à l'aise et la tension est palpable. Il attend patiemment que je commence… J'inspire alors profondément et me lance.
''Je suppose que tu es au courant du malaise qui est survenu au sein de notre couple…''
Il commence à rire, d'un rictus nerveux et sûrement incontrôlé. Qu'a-t-il? Il se fou vraiment de ma gueule ?
''Un malaise? Un big bang plutôt! Hahahaha! Harry, tu viens me voir pour me dire ça? Alors que durant près de deux mois tu ne m'as donné aucune nouvelle?''
Je sens le ton amusé disparaître en un clin d'œil et il se lève vivement tandis que je commence à devenir visible. Il ancre alors dans mes yeux cotonneux qui sont encore à moitié illusions.
'' Oui Harry, il y a un gros malaise. Et après? Que viens-tu chercher? Tu viens encore chouiner?''
Je n'aime pas le ton ironique qu'il prend et je sens mon sang ne faire qu'un tour dans mes veines. Ses yeux glissent le long de mon image qui apparaît lentement… Il scrute d'un œil mauvais les contours de ma cape… Puis il se jette violemment sur moi, agrippant d'une main le tissu vert et argent.
''- Tu pourrais m'expliquer ce que c'est que ça?
- La cape de Dray, pourquoi? T'es jaloux?
- Comment ça, je suis jaloux? Tu me demandes si moi, Sirius Black, je suis jaloux? Tu te fous de ma gueule, Harry! Mon mec se trimbale avec la cape d'un autre et je devrais être calme?
- Ton mec que t'as failli violer!
- Et en plus tu l'appelles Dray… ? Tu me dégoûtes Harry…''
Je prends la dernière phrase mal… Voire très mal. Mon sang quitte les veines de la raison et j'hausse alors le ton.
''- Putain Sirius, tu vois pas que tu m'as blessé en agissant de la sorte la dernière fois? Tu peux pas comprendre que je ne suis pas qu'un objet?
- Oh mais si… Bien sûr que si que tu es un objet, Harry… Tu es d'ailleurs mon objet…''
Je comprends à son ton qu'il ne rigole pas et j'entends la serrure de la porte derrière moi se fermer à double tour dans un petit cliquetis morbide. Ma colère se transforme alors instinctivement en une peur froide tandis que je vois Sirius se lever d'un pas félin et s'approcher lentement vers moi. J'attrape alors ma baguette mais il est trop rapide et d'un sort habile il la fait glisser sur son parquet. L'anxiété me fait vraiment perdre tous mes moyens…Il me sent frémir de peur devant lui et je sais qu'il aime ça à son petit sourire en coin. Je me recule instinctivement et me retrouve bientôt dos contre la porte, le bois mat et dur écrasant mes omoplates. Sa main vient se poser sur ma joue, je détourne le visage mais il m'agrippe violemment le menton, fixant son regard dans le mien. Quelques larmes viennent envahir mes yeux. Je ne voulais pas que ça se passe comme ça… Pas ma première fois.
''Alors… Je n'étais que ça pour toi durant toutes ces années? Une éventuelle poupée gonflable?''
J'ai peut-être peur mais je ne perds rien de mon arrogance qui ne plait pas à mon vis-à-vis. Il m'attrape fermement le poignet et me traîne violemment vers son divan. Il m'y assoit de force, je sens mes doigts s'enfoncer dans le tissu vert et argent tandis que mon agresseur se penche sur moi, se mettant à califourchon au-dessus de mes genoux. Je sens son souffle chaud passer le long de mon coup, ses lèvres frôlant avec douleur ma peau. Sa bouche arrive à la hauteur de mon oreille…
''Le grand jour d'utiliser l'éventuelle poupée gonflable est enfin arrivé… Et je te déconseille de tenter de te débattre… Un ancien prisonnier d'Azkaban a plus qu'un tour dans sa baguette…''
Je frissonne…
