Voilà le chapitre 11, où l'avant dernier chapitre si vous préférez. Et oui, c'est presque fini, d'ici une ou deux semaine vous verrez le dernier chapitre en ligne… Snif, ça me rends nostalgique…

Dans les review, Ten-shi m'a demandé si je comptais faire une suite. Et bennnn, pour le moment non, mais c'est aussi parce que je vois pas trop de suite possible à cette fic. Mais si vous avez des idées, donner les moi et si y en a une qui me plait peut-être que je pourrais écrire une suite, pour votre plus grand bonheur/malheur…

Bonne lecture à tous et à bientôt


Chapitre 11 : la lettre

Gojyo était étendu le lit, encore inconscient. Ça faisait déjà trois jours qu'il dormait. Les trois survivants du combat ne savaient pas si le mot dormir était celui qui convenait le mieux à l'état du rouquin. Sanzo avait évoqué à plusieurs reprise le mot coma, mais comment faire pour savoir s'il n'était pas déjà mort dans sa tête ? Ils ne pouvaient que prier en attendant son réveil. Mais comme disait Hakkai lorsqu'il trouvait la force de plaisanter, Gojyo avait toujours aimé se faire désirer…

Hakkai et Goku rentraient de temps à autre dans la chambre, mais ils ne trouvaient jamais la force d'y rester bien longtemps. Cette situation leur rappelait de vieux et trop douloureux souvenirs. L'ambiance sombre et l'odeur de renfermé qui empestait la chambre avait tendance à leur virer le cœur. De plus, ils se considéraient comme responsable de l'état de santé, plutôt pitoyable, du rouquin. Ils avaient promit de le protéger des dangers de ce monde, et pourtant ils n'étaient pas parvenus à empêcher Gojyo d'affronter seul un démon. Le pauvre étudiant qui n'avait jamais vu une seule véritable arme de sa vie n'avait eu aucune chance fasse à ce démon qui lui avait sauté dessus…

Sanzo quant à lui ne sortait pas de la chambre. Il parlait peu, ne mangeait presque plus et se levait uniquement pour se rendre dans la salle de bain. Pour le moment, il était allongé tout contre le corps de son amant et dormait en pleurant. Il se serra contre son corps chaud, espérant le ramener à la vie en lui donnant une partit de la sienne. Le pauvre petit blond enchaînait cauchemar sur cauchemar, changeant ses nuits en enfer. Si ces élèves le voyaient, il n'aurait plus jamais aucune autorité sur eux…

Goku était dans la cuisine. Il tentait de se préparer un petit repas pour se redonner des forces et se remonter le moral. Un bon sandwich avec dedans tout ce qu'il avait put trouver dans les fonds de tiroir de l'auberge.

Hakkai pour ça part avait préféré sortir hors de l'hôtel où ils logeaient depuis l'accident. Il ne supportait plus l'ambiance qui y régnait et cherchait depuis déjà deux jours un moyen pour y mettre fin. Tuer Gojyo ? Ça soulagerait tout le monde mais ce n'était peut-être pas la bonne solution. Il pensait enfin avoir trouvé un moyen, mais encore fallait-il qu'il arrive à faire ce qu'il avait en tête…

Il s'installa sous un arbre au fond du jardin de l'auberge. Il croisa les jambes en tailleur et commença à prier. Il n'était pas moine et ne l'avait jamais été. Il ne savait pas comment il devait s'y prendre pour invoquer les Dieux et les Déesses. Et pourtant il devait le faire pour pouvoir soigner le petit Gojyo.

Il allait invoquer Bosatsou et lui demander de lui rendre la santé. Après tout, elle était la responsable de sa présence ici. Bon d'accord, il était aussi légèrement coupable, mais il l'avait fait pour le bien de ses amis. Il était sur que tout allait bien finir. Ça ne pouvait pas se finir mal. Ses plans étaient toujours sans faille… Quoi qu'il s'avançait peut-être un peu vite là.


Sanzo rentra dans sa chambre en poussant un cri d'exaspération. Il en avait mare de cette situation. En plus, cela le retardait dans son voyage vers l'ouest !

Il en avait mare de ce monde, mare de ce lycée et par-dessus tout mare de Gojyo qui n'arrêtait pas de le coller ! Ils mangeaient ensemble, dormaient ensemble, et c'était tout juste s'ils ne prenaient pas leurs douche ensemble… Bon, il devait bien s'avouer que ce n'était pas vraiment désagréable de dormir avec le rouquin, mais nuit après nuit il devait se faire violence pour ne pas le toucher, le caresser, l'embrasser. Ou juste tout simplement le tenir dans ses bras, poser sa tête au creux de son épaule et respirer son odeur.

Oui, il aurait vraiment tout donner pour le tenir dans ses bras rien que quelques secondes. Mais il savait que ce n'était pas possible, alors il réfrénait ses envies. Il s'effondra sur le lit, les bras en croix.

Que faisaient-ils dans leur monde ? Que pouvait bien faire son petit macaque de Goku ? Ce petit gamin lui manquait formidablement. Il n'aurait jamais pensé qu'il lui manquerait tant.

Il se tourna sur le matelas, profitant de l'avoir pour une fois à lui tout seul. Et dire qu'à une époque il lui suffisait de sortir son flingue, ou son bafeur, pour avoir une chambre pour lui seul… Personne n'osait lui résister bien longtemps.

Il ouvrit le tiroir de la table de nuit et se mit à fouiller à l'intérieur sans vraiment savoir ce qu'il cherchait. En fait, depuis leur arrivée ici il n'avait jamais vraiment eu le temps de faire le tour du propriétaire. Il y avait toujours quelque chose à faire, ou quelqu'un dans ses pattes. Un élève à aider, ce qu'il faisait avec beaucoup de réticence, des couloirs à surveiller, un Gojyo à virer de son lit ou de sa salle de bain, ou encore un ordinateur à apprivoiser. Cette espèce de bête de plastique ne se laissait jamais faire et faisait bien souvent l'inverse de ce qu'il lui demandait. Il tentait de rester calme, même si c'était souvent mission impossible. Hakkai lui avait pourtant répété à de très nombreuses reprises qu'il ne fallait surtout pas qu'il lui donne des coups. Il paraît que ces petites bêtes étaient vraiment très fragiles.

Le tiroir regorgeait d'une multitude de petits objets. Il enleva le tiroir de son logement et le posa sur le lit. Gojyo était en cours, tout comme leurs deux nouveaux amis. Il avait donc la fin de l'après midi rien que pour lui.

Il y avait tout d'abord un petit collier d'argent en forme de cœur qui avait dut appartenir à l'un des deux tourtereaux. Il le tourna entre ses doigts pendant quelques secondes avant de le poser un peu plus loin. Gojyo ne porterait jamais un bijou de ce genre, il devait donc avoir appartenu à son homologue de ce monde-ci. Si ce bijou lui avait appartenu et qu'il était coincé loin de son monde habituel, sans ce bijou offert par son amour il aurait certainement le moral au plus bas…

Il rejeta au loin quelques lettres tendre que les deux amoureux c'était écrit pendant la période où ils avaient vécu ici. Il ne voulait pas lire ça, il aurait l'impression de vraiment trop s'infiltrer dans leur vie privée.

Il trouva enfin un petit calepin dans lequel était collés plusieurs clichés représentant les deux amoureux. Le premier avait été prit dans la cafétéria dans laquelle ils prenaient leur repas. Le Sanzo de la photo était couché dans les bras puissants du rouquin qui le retenait contre lui. Il avait la tête pencher en avant et semblait parler à l'oreille du blond qui riait. Il eut un moment de recul quand il remarqua l'air de jouait qui était fixer à jamais sur son visage sur la photo.

La deuxième photo avait été prise dans une espèce de fête foraine. Sanzo était seul sur la photo et riait aux éclats tout en tentant de manger une espèce de pomme rouge recouverte de sucre. Il tendait une main en avant comme pour empêcher son ami de prendre la photo.

La troisième c'était Gojyo avec cette même pomme. Il était assit sur un banc, les jambes écartées en mangeant sa pomme d'une façon plutôt… suggestive. Il léchait plus qu'il ne mangeait le fruit, d'une façon qui se voulait sexy et allumeuse.

Quatrième image. C'était le rouquin qui avait dut prendre cette photo. Il devait tenir l'appareil à bout de bras afin qu'ils tiennent tous les deux dans le cadre. Ils étaient assis sur un banc, avec derrière eux une grande bâtisse au nom de « train fantôme version Halloween 2005 » d'écrit sur la façade. Ils avaient l'air heureux… Heureux comme lui-même ne l'avait jamais été…

Il tourna de nouveau la page et referma bien vite le calepin devant la dernière image. Une photo de Gojyo en noir et blanc vraiment très peu vêtu allongé sur le lit de la chambre. Il jeta le carnet sur la pile d'objets déjà vu.

Il déplia un bout de papier blanc qui se trouvait dans le tiroir, le dernier morceau de papier. Quelques mots avaient été rapidement écrits à l'encre mauve.

« Je t'aime mon beau, dors bien pendant qui y en a qui bosse. Bisous mon amour. Gojyo. PS: tu sais que t'as vraiment l'allure d'un ange quand tu dors ? »

Sanzo poussa un soupir de soulagement et reposa le papier. Est-ce qu'un jour le kappa serait comme ça avec lui ? A lui lasser des petits mots le matin à son réveil ?

Certainement pas, et pourtant il avait envi de voir s'il pouvait obtenir cet amour. Et puis, s'il faisait un effort envers le rouquin peut-être pourraient-ils retourner chez eux. Il allait faire quelque chose, écrire une lettre peut-être. Mais ce serait la seule et unique fois qu'il s'abaisserait à dire ce qu'il ressentait vraiment à cet imbécile qui lui servait de voisin de lit et de compagnon de voyage.


Gojyo entra dans la chambre. Elle était vide, bien sur. Sanzo devait être partit vadrouiller en ville, profitant au maximum de son jour de congé. Il aurait pourtant aimé le revoir. Il aimait bien l'avoir dans les pattes quand il faisait ses devoirs. Enfin… Les devoirs de son double qui devait être en trains de se prélasser dans son monde, profitant des joies d'une vie sans cours.

Il jeta son sac dans un coin de la pièce et s'allongea sur le lit. Il aurait tout donner pour retourner chez lui et retrouver ses habitudes. Tuer du démon, faire une partie de carte contre Hakkai, partie qu'il aurait bien évidemment perdu, et se faire harceler par Goku parce que le petit singe avait une envie soudaine de nourriture. Il ne serait même pas contre un petit coup de bafeur de la part de son moine colérique.

Il se tourna sur le côté, regardant l'endroit où avait prit l'habitude de dormir le blond. Il aurait aimé qu'il soit là, il aurait put le prendre dans les bras et…

Un morceau de papier attira enfin son attention. Il avait été déposé sur l'oreiller juste sous le nez du rouquin qui avait pourtant mit un temps fou à le remarquer. Il se redressa sur son lit, déplia la lettre et se mit à lire.

« Je suis désolé.

Tout est de ma faute. Entièrement de ma faute.

Je crois que j'avais peur, tout simplement. Peur de me laisser aller, de perdre pied dans un amour dont je ne voulais pas. Si je m'ouvrais trop à toi, si je me livrais complètement, te disant tout ce que je ressentais pour toi, j'avais peur de te perdre. Je ne veux pas te perdre, pas te voir partir.

Je ne veux plus jouer le rôle de celui qui reste, ça fait trop mal.

Mais si je t'avais dis toute la vérité…

Mais aujourd'hui tu soufres, et ça je ne le voulais pas.

Nous nous battons sans cesse. Nous n'avons que peu de moment pour nous reposer et soigner nos blessures. Le risque de mourir grandit de jour en jour. Et si demain je meurs en protégeant mon sutra sacré, j'ai peur que tu ne t'en remettes pas.

Partir c'est facile. C'est dur uniquement pour celui qui reste.

Je ne voulais pas te faire ça… Ça fait trop mal.

Mais finalement peut-être ais-je eu tords… Peut-être que ma vie ne vaut la peine que si on la vit à fond sans jamais se poser de questions et sans trop penser à ce qui se passera après.

Si je t'avais parlé avant. Si j'avais put te comprendre. Si je ne mettais pas énervé comme je l'ai fait, peut-être n'en serions nous pas là.

Je ne sais pas si t'arrives à comprendre tout ce que je te dis, mais ça n'a pas vraiment d'importance. J'ai juste envie de te dire ce que je ressens, tant pis si tu ne peux pas me comprendre.

Je n'ai jamais appartenu à personne et ça n'arrivera jamais. Il faut bien que tu comprennes que je ne serais jamais à toi.

Mais j'ai quand même envi de tenter le coup, rien que pour pouvoir rentrer chez nous. Je vais te dire tout ce que j'ai sur le cœur quand je pense à toi.

Tout d'abord, j'ai peur.

C'est sans doute pour ça que je refuse d'entendre ce que mon cœur me crit.

Je me revois alors que je n'étais qu'un môme, les mains déjà couverte de sang.

Le sang de mon maître.

Et puis je vois.

Tes yeux.

Ta peau.

Tes lèvres.

Tes yeux.

Le sang qui refusait de quitter mes mains. J'avais beau les laver il n'y avait rien à faire, je sentais toujours ce liquide poisseux recouvrir mes doigts.

Tes cheveux.

Tes yeux.

Ta bouche.

Il est mort dans mes bras. Je n'ai rien put faire. Ce jour là j'ai été incapable de le protéger.

Toi.

Tout ce qui fait que tu es toi.

T'as démarche assurée face aux autres, face à moi.

Tes gestes pleins de tendresses quand on est seuls.

Ta voix.

Tes mots.

Toi.

Si un jour il t'arrivais quelque chose je ne sais pas si je pourrais te sauver, te protéger. Mais je ne veux pas te voir mourir sans rien pouvoir faire.

J'ai peur.

Mes mains pleines de sang… Son sang.

Le tien.

La mort.

La sienne. La tienne. La mienne.

Toi étendu sur un lit en train de t'éteindre doucement. Et moi qui une fois de plus ne pourrait rien faire. Tu mourrais devant moi sans que je ne bouge.

Tes yeux encore et toujours qui hantent mes nuits. Mes jours. Mes rêves. Mes cauchemars.

Tes cheveux.

Tes lèvres. Ta bouche.

Rouge.

Sang.

J'ai peur.

Peur de me noyer dans tes yeux. De perdre pied.

Ton regard. Il brûle.

J'ai peur de comprendre.

Jamais je n'oserais te le dire.

Ma gorge refuse d'émettre le moindre son.

Mais mes mains, elles, peuvent l'écrire.

Je t'aime.

Aime-moi en retour je t'en pris.

Et si tu ne peux pas, au final ça n'a pas d'importance. Je ne veux plus vivre sans toi.

Désolé de tout ce que j'ai put faire ou non jusqu'à présent. Pardonne-moi de ne pas avoir trouver le courage de te le dire plus tôt.

J'ai compris. Même si je ne le souhaite pas maintenant c'est fait.

A toi pour toujours.

Sanzo. »


Voilà la fin de ce chapitre... Review please? Plus j'aurais de review, plus vite arrivera le prochain chapitre... Non c'est pas du chantage, c'est du commerce!