HARRY POTTER ET LES QUATRE MAGES.
Chapitre10: Une puissance dissimulée.
Harry se réveilla
lentement. Un puissant mal de tête lui donna du mal à se redresser. Il porta sa
main à sa tête et sentit qu'il saignait. Après un gros effort, il réussit
finalement à s'asseoir contre un mur de pierre froid et il ouvrit doucement les
yeux. Il se trouvait dans une grande pièce sombre où il n'y avait qu'un unique
fauteuil près d'une cheminée où un feu était allumé.
Le jeune homme se souvenait parfaitement de ce qui s'était passé. Il voyait
encore le mangemort lui lancer un sort de Stupéfaction puis se qui avait suivit:
il avait basculé en arrière et sa tête s'était écrasée sur le bord de la
cuisinière.
Il se leva en s'appuyant contre le mur. La pièce semblait vide mais il sentait
la présence de quelqu'un. Il chercha sa baguette dans sa poche mais elle ne s'y
trouvait pas. Il s'avança jusqu'au fauteuil mais avant de n'avoir pu
l'atteindre, une porte s'ouvrit derrière lui. Il se retourna et aperçut une
silhouette qu'il reconnu immédiatement.
"Voldemort...
-Harry Potter..."
Le mage noir s'approcha de lui et sa cicatrice se mit à brûler. Voldemort le
contourna puis il s'assit dans le fauteuil pendant que la porte se refermait.
"Je suis très heureux que tu sois ici, Harry.
-Plaisir non partagé...
-Je vois que tu n'as toujours pas appris les bonnes manières.
-Je vois que vous êtes toujours aussi cynique.
-Voyons, Harry, pourquoi tant de haine?"
Le fauteuil se retourna et Voldemort plongea ses yeux rouges dans ceux de
Harry.
"Pourquoi vous ne m'avez-vous pas encore tué? demanda Harry.
-Tu es si impatient?
-Je sais juste que vous ne pouvez pas me tuer.
-Ah oui? Et pourquoi donc?
-J'ai quelque chose que vous n'avez pas..."
Les yeux maléfique de Voldemort devinrent soudainement étonnement.
"Tu as l'Arkore?
-Peut-être... Mais j'ai aussi autre chose...
-Ne joues pas avec moi...
-Je ne joue pas...
-Arrêtes ton insolence.
-Oh non..."
Harry n'avait plus peur de Voldemort car il savait que ce dernier ne le tuerait
pas tant qu'il ne lui aurait pas donné l'anneau. Il avait une haine
particulièrement forte pour le mage noir mais la peur n'était pas présente.
"Tu n'es qu'un pauvre sorcier sans trop de puissance et tu mourras comme tes
parents...
-Je ne mourrais jamais comme mes parents!
-Tu m'exaspères... Ton petit jeu a assez duré... Endoloris!"
Le sort le toucha sans qu'il n'essai de l'éviter. Mais Harry ne cria pas... Ses
yeux verts fixaient toujours ceux de Voldemort même si la douleur qu'il
ressentait était intenable. Il ne cria pas, il ne bougea pas. Il resta à fixer
les yeux de son ennemi qui semblait de plus en plus déstabilisé.
Enfin, la douleur cessa. Mais Voldemort le regardait étrangement, et Harry se
sentait étrange aussi.
"Comment as-tu...?"
Voldemort allait lui relancer le sort mais Harry fut plus rapide. Il sauta sur
le coté puis il se remit debout. Il fit apparaître un sort dans sa main et le
lança de toutes ses forces sur Voldemort qui fut trop étonné pour réagir.
Son sort de Pétrifiction toucha de plein fouet le mage noir qui s'écroula à
plat ventre sur le sol dans un bruit énorme. Harry s'approcha de lui et il lui
murmura à l'oreille:
"Le mage d'Orianne est de retour plus terrible et plus puissant que jamais..."
Il se redressa alors qu'un éclair terrifiant passait dans ses yeux, et il
transplana à Poudlard alors que la porte s'ouvrait dans un fracas.
Harry atterrit dans le
hall de Poudlard. L'endroit était totalement vide et il décida d'aller
directement dans le bureau d'Albus. Le jeune sorcier transplana là-bas et il
découvrit un bureau totalement vide, lui aussi. Il soupira.
Il se rendit alors compte que ces jambes étaient complètement courbaturées et
que sa tête lui faisait toujours aussi mal. Peut-être la résignation qu'il avait
eu à un certain moment de s'en sortir vivant, lui avait fait oublier ces
douleurs le temps voulu... Cependant il se sentait en même temps parfaitement
éveillé et guettait le moindre bruit d'alerte. Voldemort et ses acolytes
pouvaient revenir à tout moment même si Poudlard était censé être un endroit
sûr. Après tout, la maison à Londres était censée être protégée aussi.
Il s'approcha du bureau du directeur et il s'assit sur la chaise réservée à ce
dernier. Il soupira à nouveau puis commença à se demander ce qu'il pouvait faire
maintenant qu'il était sain et sauf. La question pouvait paraître évidente et
pourtant, la réponse ne venait pas. Il soupira pour la troisième fois et il
s'appuya sur les accoudoirs du fauteuil de son arrière-grand-père et scruta la
pièce.
Les anciens directeurs dormaient paisiblement dans leur tableau et Fumseck, le
phénix d'Albus, dormait lui aussi sur son perchoir en or, près de la porte.
Harry observa les objets divers posés sur le bureau. Il y avait plusieurs
parchemins empilés sur le coté et une dizaine de plumes étaient éparpillées un
peu partout. Le jeune homme reteint soudain son attention sur une fine et longue
chaîne en or où un gros sablier y était accroché. Il se souvint immédiatement de
l'objet magique qu'Hermione avait eu deux ans auparavant. Il était devant un des
rares Retourneur de Temps que ne possédait pas encore le ministère de la Magie.
Le sablier était plus gros que celui qu'avait eu Hermione mais sinon, il y
ressemblait parfaitement.
Harry prit le précieux objet entre ses mains et une idée lui parvint
soudainement comme un éclair. Pourquoi n'utiliserait-il pas le Retourneur de
Temps pour?... Non. C'était idiot car l'objet ne permettait que de retourner à
quelques heures en arrière. Le jeune homme avait besoin de plusieurs années. En
même temps, le sablier était plus gros que celui que possédait Hermione et il
permettait sûrement de se déplacer de mois en mois ou même peut-être
d'année en année.
Harry décida d'essayer. Après tout il n'aurait qu'à tourner le sablier dans
l'autre sens pour revenir à aujourd'hui. Si il s'apercevait qu'il était allé
trop loin ou pas assez, il ferait la manipulation dans le sens inverse.
Une puissante envie naissait en lui mais en même temps, il savait que c'était
risqué. Puis il se souvint de la gravure sur l'anneau de l'Arkore: si la gravure
le représentait, c'était sûrement parce qu'il serait encore vivant à ce
moment-là. Maintenant il était résigné et il voulait utiliser le Retourneur de
Temps.
Il se leva, avant de changer d'avis, et passa la longue et fine chaîne en or
autour de son cou.
"Ne fait pas ça Harry! s'exclama une voix derrière lui.
-Je dois les prévenir, Albus... dit Harry d'une voix presque inaudible.
-Non Harry..."
Albus se rapprocha de Harry et il posa une main sur son épaule.
"Tu sais Harry qu'en voulant changer ton passé, tu changera ton futur...
-Il faut juste que je les prévienne, supplia le jeune homme en serrant le
sablier sur son coeur. Laisse-moi les prévenir s'il te plaît..."
Harry éclata en sanglots et Albus le serra dans ses bras comme un père sert son
fils.
"J'en ai marre de mon destin, confessa Harry au vieil homme. J'aimerai tant
vivre comme des milliers d'autres sorciers...
-Je sais Harry, je sais...
-Pourquoi? Pourquoi Voldemort m'en veut-il à ce point? Parce que j'ai survécut?
Parce que je vais devenir plus fort que lui? Ou peut-être parce que tu étais son
pire ennemi et que je suis ton arrière-petit-fils..."
Albus desserra son étreinte et il regarda Harry avec un air sérieux qu'on ne
lui connaissait pas.
"Ne dit pas jamais ça, Harry, dit-il sans aucune marque d'agressivité dans la
voix.
-Et pourquoi? demanda Harry qui lui, avait de l'agressivité dans la voix.
Pourquoi je ne pourrais pas?"
Albus ne répondit pas faute d'arguments et Harry le comprit.
"C'est de ta faute, alors?
-Tu devrais aller à Londres car Sirius, Aurea, Ron et Hermione t'attendent...
tenta Albus.
-Pourquoi tu ne réponds pas à ma question? Pourquoi je ne pourrais pas dire que
c'est de ta faute?
-Parce que...
-Bien sûr, parce que! s'exclama Harry qui commençait sérieusement à s'énerver.
-Peut-être...
-Peut-être quoi? demanda le jeune homme.
-Peut-être, c'est de ma faute..."
Un grand silence tomba entre les deux mages. Harry regarda Albus, bouche bée.
"C'est donc de ta faute! Tu l'admets...
-Non, Harry. J'ai juste dit que...
-Tu as dit que c'était de ta faute! coupa Harry. Maintenant je sais pourquoi
Voldemort voulait aussi me tuer! En fait, c'est de TA faute!"
Harry pointa un doigt accusateur vers le vieux sorcier.
"CLAC!"
La gifle avait été donnée avant d'avoir été pensée. La tête de Harry valsa sur
le coté et le jeune sorcier tomba sur le sol. Il se redressa en s'appuyant sur
un bras et il posa une main à l'endroit où Albus l'avait giflé. Puis il regarda
son arrière-grand-père avec des yeux haineux et plein de rage. Albus aussi le
fixait avec aversion et Harry comprit pourquoi on disait qu'il était un des
sorciers les plus puissants. Mais il n'avait pas peur du vieux sorcier et ce
dernier n'avait pas peur de Harry malgré la puissance dont il émanait de lui à
ce moment là. Même quand un éclair passa dans les yeux de l'adolescent, le vieil homme
ne silla pas. Ils se toisèrent avec antipathie pendant plusieurs minutes puis
Harry dit d'une voix remplie de haine et de reproches:
"Alors ça, ça tu me le paiera..."
Puis il transplana, laissant Albus seul dans son bureau.
"Si tu vas changer le passé, je peux tout aussi bien..."
La fin de sa phrase se perdit alors qu'il transplanait à Londres où les autres l'attendaient. Il venait
de gifler Harry, et cela ne restera pas sans conséquences: il allait amèrement
le regretter...
Harry
transplana jusqu'à Godric's Hollow où il atterrit dans le salon de la maison de
ses parents. Le soleil commençait à se lever et il éclairait faiblement la pièce
en passant à travers les bais vitrées qui donnaient sur le jardin. Il se dirigea vers la cheminée, s'agenouilla et souleva la brique sous laquelle
l'Arkore était caché auparavant. Il glissa le Retourneur de Temps dans
l'ouverture et reposa la brique dessus. Une lueur, terrifiante, passa dans ses
yeux et il transplana à Londres.
Harry ne gardera par la suite aucun souvenir de son geste.
Un état second, dirons-nous.
